Ecrits

[Ninj]

Je rouvre un topic, malgré ma fiction toujours non terminée \o/

Etant donné que je m'occupe principalement de développer l'histoire et le caractère de ma Pichu ces derniers temps, j'ai décidé d'écrire un petit texte pour elle entre deux cours passionnants à 14h et a 22h... ^^
En théorie, ça ne parle pas de pokemon, mais c'est bien évidemment elle qui y est représenté ^^

Le temps d’un éclair

Viens à moi, toi qui n’est que lumière, toi que chaque jour je côtoie sans jamais vraiment te reconnaitre. Tu es ma force, ma faiblesse… tu m’appartiens, tu me domines…
Aujourd’hui encore, unissons-nous dans ta lumière aveuglante.

Viens, jette-toi dans la paume de ma main tournée vers les cieux. Descends de ton sombre nuage pour rejoindre celle qui t’appelle. Je t’entends qui me répond dans un grondement inquiétant, tandis qu’une fine pluie te devance, comme pour préparer ton arrivée fracassante. Tu sembles hésiter… ou est-ce plutôt moi qui redoute l’instant d’après ? Pourtant, je n’ai pas le choix.

Je respire calmement en fermant les yeux. Mon corps se détend, j’arrive presque à oublier ma crainte. C’est cet instant que tu choisiras… comme toujours, c’est au moment où je me sens le mieux que tu te jettes sur moi, frappant mon corps, brisant mon calme. Je le sais, et pourtant je reste immobile, patiente…

Viens… je suis prête.

Un déchirement sec brise le calme ambiant. Et comme si faire trembler la terre de ton grondement sourd ne te suffisait pas, tu profites également de cette lumière aveuglante qui te seconde pour séparer le ciel en deux parties ténébreuses.
Je suis ta cible… là, immobile au sol, la main tendue vers toi. Et pourtant, ta trajectoire est évasive. Tu fais durer les choses, comme si tu cherchais la meilleure approche avant de te jeter sur moi. Mais nous savons tous les deux que cela ne dure qu’un instant : une simple seconde, le temps d’un éclair… et te voilà entre mes mains.

J’hurle. Ma main me brule. Ton énergie grimpe le long de mon bras, dévorant mon corps. Je rouvre les yeux et je te vois, toi, la lumière qui englobe désormais ma main, tandis que tes éclairs se propagent à travers mes veines. Les larmes me montent aux yeux, brouillant ma vue. Ma tête me parait lourde. Mon corps me hurle d’abandonner, de te relâcher, de te laisser repartir dans les cieux et de plonger dans le monde paisible de l’inconscience.

Mais je refuse.

Ta brulure n’est qu’une douleur insignifiante. Tu penses pouvoir me dominer ainsi ? Aujourd’hui, c’est moi qui t’utiliserai, maintenant que tu as rejoint mon corps. Pourquoi t’acharnes-tu sur moi ? Ne vois-tu pas que ta proie est face à nous ? Je te connais mieux que quiconque… je ne m’agenouillerais pas sous ton poids.
Je ramène ma main électrifiée vers mon torse. Chaque mouvement me rapproche un peu plus de l’enfer : je brule de l’intérieur, mon corps tout entier semble maintenant atteint par ton pouvoir… tes éclairs se mélangent à mon sang, ta puissance s’unit à ma volonté… il est désormais temps d’agir, ensemble, comme un seul être.

Notre cible est face à moi. Le temps parait figé, comme s’il nous laissait un dernier moment d’intimité avant notre séparation tragique. Je commence à m’habituer à toi… la douleur est toujours aussi intense, mais je sens que tu n’attends qu’un geste de ma part pour m’obéir. Tu me parais déjà plus docile, ou peut-être seulement plus attentive… mon corps ne te suffit plus, ma résistance est bien trop intense pour toi. Tu as beau me mordre de tes crocs électrifiés au point de faire couler mon sang, mon esprit ne flanche pas.
Tu as compris, n’est-ce pas ? Je ne suis pas ta cible, tu ne m’as pas attaquée… c’est moi qui t’ai appelée. Et désormais, tu es prisonnière, condamnée à rester en moi tant que je ne déchainerais pas ton pouvoir. Je sens que tu commences à te débattre… tu veux sortir, t’échapper de cette prison de chair qui te retient. Ne t’en fais pas, tu n’auras pas besoin de lutter contre moi bien longtemps avant de retrouver ta liberté.

Viens, suis mes ordres à présent.

Je regarde mon adversaire d’un air dédaigneux : inutile de garder le moindre souvenir de cet être que tu dévoreras en un éclair… je redresse ma main, montrant bien à notre proie celle qui mettra fin à ce pitoyable affrontement.
D’un geste vif, je tends mon bras dans sa direction. Immédiatement, tu jaillis hors de mon corps, trop heureuse de pouvoir t’échapper aussi facilement. Et moi… moi, je hurle à nouveau. Des milliers de lames électrifiées me transpercent de l’intérieur, comme autant de petits crocs qui resteraient plantés dans mon corps après ton départ précipité. Un véritable poignard dans le dos, voilà ce que tu m’as laissé de ton passage.
Toutefois, je ne suis pas rancunière… d’ailleurs, c’est moi qui t’ai appelée, bien consciente de ce que cela entrainerait. Ainsi, malgré toute cette souffrance que tu m’as infligée, je suis prête à t’aider. Ne sens-tu pas ta vitesse amplifiée ? Ta puissance décuplée ? Ta volonté, aussi grande que la mienne ? Je suis avec toi, je te suis… même si nos corps sont séparés, je reste auprès de toi, tout comme ta marque restera ancrée en moi.

Sens cette douleur… sens ma souffrance… comprend ce que je ressens à chaque instant, ce contre quoi je dois lutter, simplement parce que le destin en a décidé ainsi. Entends la foudre qui déchire l’espace et le temps jusqu’à toi, sens là s’engouffrer en toi, essaye de lui résister, en vain… la foudre te dévore, ma foudre s’abat sur toi, comme sur un vulgaire chêne sans défense.

C’est terminé. Es-tu satisfaite ? Je t’observe un instant, tandis que tes éclairs se propagent le long du corps de ta victime. Le pauvre semble avoir succombé sur le coup, terrassé par l’éclair avant même d’avoir réalisé sa propre défaite. Une piètre résistance, comme tu les aimes… finalement, tu dois me haïr, comme je te hais, et comme je hais cette douleur que tu m’infliges. Pourtant, nous sommes liées… nous ne pouvons vivre l’une sans l’autre, c’est ainsi. Je te rappellerai, tu viendras à nouveau à moi… et l’horreur reprendra, une fois encore. Jusqu’à ce qu’un jour, mon esprit abandonne la lutte.
En attendant, je ne me sens plus apte à combattre le peu de toi qui est resté ancré en moi. J’ai mal, je brule de l’intérieur…
Me trouvant soudain parcouru d’un violent spasme, je pose un genou à terre, puis l’autre. Je me rattrape sur mes deux mains, dans un ultime effort de résistance… vain. Aujourd’hui encore, je ne t’aurais pas tenu tête jusqu’au bout. Mes yeux se ferment, mes bras commencent à glisser… et enfin, mon corps tout entier s’effondre sur le sol, non loin de celui de ton autre victime.

Mon esprit s’envole au loin, là où tu ne peux l’atteindre. Dans les cieux, au milieu des nuages aux couleurs pures à partir desquels tu ne peux apparaître. L’inconscience est un monde merveilleux en comparaison de cet univers où nous sommes contraints d’être unis… j’aimerais ne jamais le quitter, ne plus te revoir, comme cette proie que tu as décidé d’achever. J’espère qu’un jour, le cauchemar s’arrêtera, et que je pourrais rester dans ce rêve pour l’éternité, et non pas simplement le temps d’un éclair…