[ Clos ] Adéquation [Solo : 4/4]

[Eeva Slanzar]

La Canopée était immense. C’était la seule chose qu’il convenait de dire. Dans tous les cas, il faisait nuit quand le groupe y arriva et Eeva préféra continuer sa route, suivant le courant de la rivière sans faire sortir ses Pokémons, elle ne tenait pas à ce que l’un d’eux ne se perde, ou encore à une attaque en pleine nuit. La Lokhlass fatiguait mais plus vite ils auraient traversé cette zone, et plus vite ils seraient tranquilles et puis… Voyager de nuit était plutôt paisible. Il se passa ainsi de longues heures où la rousse resta silencieuse et à part des arbres et des racines, elle n’avait rien vu. Au matin, elle fit faire une pause à sa Pokémon, mais ne fit sortir personne encore une fois. En revanche, elle put examiner un peu les lieux, s’électrocuter légèrement sur une araignée aussi jaune qu’un Pikachu, s’engluer les mains sur une espèce d’insecte mauve dans un nid à cocon et apercevoir un Cerfrousse rose (du moins, ce qui y ressemblait). Ainsi que découvrir  un arbre dont la cime avait été cassée et une tombe. D’après ce qu’il y avait de gravé sur le bois, dans une croix de fortune, il s’agissait là d’un soldat Nalcien. Et un peu plus loin, près de l’eau, des sacrées empruntes de dragon. Cela signifiait-il que ce groupe là avait un dragon ou que le dragon était dans la Canopée ? Mieux valait peut-être ne pas traîner ici non plus…

Le soleil se leva rapidement, et tout aussi vite, l’ambiance devint étouffante, Eeva l’assimilant sans problème à l’humidité. La Lokhlass non plus ne se sentait pas très bien et à vrai dire, la rousse ne pouvait le lui reprocher, ce n’était pas vraiment son type d’environnement. Elles traversèrent une partie très sombre de la forêt qui était sans nul doute dû au feuillage extrêmement dense du coin. Malgré tout, il fallut un peu plus d’une semaine pour traverser cette forêt, car outre sa taille les racines posèrent quelques problèmes à la Pokémon et Eeva dû se résoudre à marcher. A chaque courte pause, elle fit sortir ses Pokémon, mais à vrai dire, il n’avait guère que le temps de manger et si plusieurs fois la rousse se sentit observée, elle ne fit aucune rencontre. Eeva était certaine d’être suivit cependant, mais préféra ne rien manifester et continuer sa route comme si de rien n’était. Peut-être les autochtones… A vrai dire, s’il y avait eu un mort, il y avait peut-être eu altercation. Dans tous les cas, Eeva se sentit plus à l’aise lorsqu’elle sortit des griffes de la Canopée, enfin. Elle était en nage dans son uniforme et profita de l’occasion.

Une belle place s’étendait devant elle, dans un festival de couleur plus chatoyantes les unes que les autres, dans un enchevêtrement de coraux de toutes formes et de toutes tailles, mais ils étaient juste immenses. Eeva fit sortir tous ses compagnons, les laissant au choix creuser le sable, se poser à l’ombre d’un corail, se créer un dôme de glace, jouer dans l’eau ou l’accompagner à la baignade. Se détendre un peu et surtout prendre enfin un bain… Qui avait raison à propos des conditions de vie d’un aventurier ? Eeva décida de faire un petit tour sous l’eau et mise à part une forêt d’algues, elle y croisa ce qu’on pouvait attendre ou se surprendre à croiser dans un lagon. A la surface il y avait les mêmes canards bleus qu’au lac, mais surtout, elle y croisa des bancs de tortues et de méduses. Voilà des Pokémon qui feraient sans nul doute très plaisir à la Championne d’Arkan… Elles s’étaient déjà croisées, mais pas parlé, en tout cas, Eeva connaissait sa passion limite légendaire pour tous les Pokémon Eau de la planète. Mais ce qui attirait le plus la rousse, c’était les méduses. Mais dans ces bancs, difficiles d’en approcher une sans être prise pour cible et elle dû remonter à la surface, histoire de ne pas se noyer, ce qui aurait été assez bête. Plus loin sur la plage, elle vit un genre de grotte et suivit par la furette et la renarde, Eeva s’y engagea. Le problème étant que rapidement, la seule sortie se retrouva au- dessus de sa tête. Il fallait probablement attendre la marée haute pour y accéder… Mais qui croirait vraiment qu’elle attendrait jusque là ? Avec une certaine prudence, elle commença à grimper la paroi rocheuse et extrêmement glissante, à cause des algues encore mouillées, signe que la marée venait juste de descendre. Elle parvint à se hisser, ou du moins, à passer le haut du corps avant de perdre ses appuis et au passage, de se couper les jambes sur le rocher. Se hissant donc, elle découvrit un peu plus loin que la grotte donnait près de la canopée, mais surtout, c’était un tas visqueux, gélatineux bleu qu’elle vit. Une de ces méduses s’était échouée, mais ne semblait pas encore morte. Intéressée par la bête, la Championne ne se fit pas prier pour sortir une autre Pokéball vide (elle en avait plein, justement pour ce genre d’occasion). Evidement faible, la créature ne se défendit pas. Plutôt que de se perdre dans la forêt, Eeva préféra repasser par le trou, ou au passage, elle risquait juste de se briser les reins. Elle passa d’abord les jambes avant de se laisser tomber et d’atterrir dans le sable encore dur. Dans tous les cas, Eeva se releva, bras et jambes endoloris et retourna sur la plage où elle enfila son débardeur rouge, et son pantalon brun, ainsi que ses bottes. Il devait être midi, mais il était plus que temps de rentrer. Après cette bonne pause, la rousse fit rentra ses compagnons et fit sortir le Nostenfer, si elle en croyait sa carte, le continent volant s’arrêtait ici et le Lagon finissait sa course dans une longue chute d’eau, tombant directement dans les mers d’Erasia, lui laissant penser que peut-être, les mers étaient habitées par ces nouveaux Pokémon. Dans tous les cas, elle monta la chauve-souris qui s’envola au-dessus du continent et se dirigea vers Mizuhan.

Malgré sa grande vitesse, ils arrivèrent à la nuit tombée à Fla’Or. Fatiguée, mais bien contente d’être enfin rentrée, Eeva se rendit sans attendre dans son Arène, du côté des appartements privés. Ses Pokémon rejoignirent les lieux qui leur convenaient et à vrai dire, chacun aller se rouler en boule, se poser ou encore se suspendre là où il en avait envie. Ce voyage avait fatigué tout le monde, y comprit Eeva. Elle n’était pourtant pas prête d’aller se coucher et après avoir congédié l’Arbitre qui s’occupait de l’Arène pendant son absence, la Championne déposa l’Hexagel en le confiant à Hellébore et conduisit la méduse chez les Guérisseurs locaux. Mis à part un affaiblissement général, il n’y avait rien de grave, mais Eeva fut assiégée de questions et pour avoir la paix, révéler qu’il s’agissait d’un Pokémon du nouveau continent. Eeva repartit relativement rapidement, emportant la méduse avec elle, qui en dehors d’un repos total et d’une nourriture riche, n’avait besoin de rien d’autre. Le laissant donc dans un bassin spécial, isolé de la mer, mais pas de la compagnie des autres Pokémon et il s’attira rapidement l’amitié du Pomdépik.

Il était déjà tard quand Eeva s’étira. Avec son rôle de Chercheur, elle devait maintenant faire son rapport. Mais comme la plume d’Artikodin qu’elle cachait, elle roula la carte de Midgar et la scella, la cachant avec. Au cas où certaines personnes auraient de mauvaises intentions, elle ne voulait pas devoir remettre un chemin tout tracé leur permettant d’envahir ce nouveau pays. Et puis, avec sa double casquette de Championne et de Chercheur, en faisant une personne respectée, elle avait bon espoir de faire entendre ses propres suggestions. Elle roula sa lettre et la cacheta. Le courrier attendrait demain, pour l’heure, Eeva allait enfin pouvoir prendre un vrai repas et une vraie douche, ainsi que d’un véritable repos dans un lit digne de ce nom depuis des semaines.

Quoiqu’il en soit, sa petite aventure à Midgar lui avait plut et elle savait déjà qu’elle y retournerait.