Re: [ Clos ] [Mission] Protégeons le parc ! [PV]

[Tyla Weathered]

Léo apparu dans son champ de vision et l'accompagna jusqu'à l'entrée du parc. Il avait dit quelques phrases mais elle n'avait rien voulu entendre préférant regarder son nouvel ami, le petit Goelise. Comme lorsque Oneki avait décidé de pointer le bout de son nez, elle était actuellement comblée de bonheur et rien d'autre ne pouvait l'atteindre, même la haine qu'elle pouvait éprouver envers certaines personnes. Elle se rendit donc dans la chambre que lui proposait Léo, tout en le remerciant. C'était un homme tout à fait chaleureux et surtout très accueillant et ça, elle l'en remerciait.

Un bruit sembla faire peur à Léo mais elle ne jugea pas nécessaire de s'en soucier. Elle donna un peu d'eau au bébé et prépara du lait Ecremeuh : pensant qu'elle pourrait l'utiliser tôt ou tard, elle avait préféré en transporter légèrement dans son sac pour pouvoir nourrir la petite progéniture. Tranquillement elle resta assis sur le lit et donna le biberon à Azeïky avant de l'enfermer dans une Pokéball et donc de le capturer officiellement. De toute manière, elle était la première personne à l'avoir vu et de cette façon, il la considérait dorénavant comme sa vraie mère.

Des pas se firent entendre et Léo poussa la porte. Tyla souhaita se présenter à ces hommes vêtus de l'uniforme des maîtres du feu mais elle se retint. L'homme, qui devait être leur chef, était hautain et malgré que les pays étaient actuellement en bonne entente, elle préférait ne pas créer un incident diplomatique en se battant, au sens littéral du terme, avec ce chef. Elle ne doutait pas pouvoir le battre, loin de là, mais elle avait peur des représailles politiques, surtout venant de la part d'un homme comme celui-ci, pourri jusqu'à la moelle.

L'homme commença a insulter Ragnarock qui était apparemment son ancien Pokémon et s'attaqua à Léo quelques instants après. Les poings fermés derrière son dos, la femme se contrôlait pour éviter de lui envoyer une de ses furies d'eau. Elle était l'un des meilleurs défenseurs de Mizuhan mais elle devait se contrôler. L'homme claqua finalement la porte après de multiples insultes et menaces puis Léo revint vers elle, en s'excusant. C'était lui qui les avait appelé et c'était tout à fait normal car de base, c'était de leur ressort de s'occuper de ce parc qui était tout d'abord une propriété de la nation.

« Ne vous inquiétez pas Léo, je comprend parfaitement. J'ai moi-même une pension et je serais prêt à y faire intervenir les flamenois que l'on vient de voir s'il le fallait réellement. »

Un petit sourire de compréhension s'afficha sur le visage de l'ex-championne. Posséder un parc et surtout devoir veiller sur des Pokémon était une grande responsabilité et elle le savait parfaitement. Léo reprit la parole en formulant une question de rhétorique concernant le père de Bahia. Tyla ouvrit grands les yeux : c'était donc son père... Comment se faisait-il qu'elle ne l'avait jamais mentionné ? Comment se faisait-il que l'envie de pouvoir et de puissance de son père n'avait pas déteint sur elle ? Cet être semblait puant et souhaitant à tout prix la bagarre contrairement à Bahia qui n'était pas du tout de ce genre...

Alakazam apparu soudainement et dit à Léo qu'il avait retrouvé Bahia, fort heureusement. Il invita l'éleveuse à se diriger vers une cabane où il cachait plusieurs petites affaires au cas où.

« Merci Léo, mais je ne peux pas accepter, j'ai fait ça de manière naturelle. »

L'homme insista pour qu'elle fasse au moins semblant de regarder quelques instants pour faire mine qu'il n'y avait rien d'intéressant pour elle. Tyla ouvrit donc la porte et passa la tête a travers la pièce, cherchant des yeux s'il n'y avait réellement rien qui l'intéressait. Elle sentait qu'elle devait mettre la main sur quelque chose mais elle n'arrivait pas à le trouver. Elle souleva une espèce de roue de char et remarqua aussitôt l'objet qu'elle cherchait : une Ecaille Draco. Cet objet était très rare et à son contact, Hypocéan pouvait évoluer en Hyporoi.

« Finalement, je vous prend ceci. »

La femme attrapa l'écaille et la présenta à Léo. Il sourit et lui dit de la prendre.

« Où est Bahia ? »

[Bahia Nur]

-‘ Venez avec moi. ‘

Il fut content de voir qu’elle avait trouvé ce qu’elle voulait. Il parut toutefois un peu surpris qu’elle lui demande où était Bahia. Cela l’intéressait finalement ? Léo sourit simplement, il espérait que les deux jeunes femmes allaient arrêter de se prendre la tête et évoluer vers la bonne direction. Il hocha donc la tête, se tournant vers son Alakazam. Il parut réfléchir un instant puis le renvoya. Ses Pokémon devaient se reposer, ils se rendraient là-bas à pied. Et puis, ce n’était pas très loin, il voulait en profiter pour discuter avec elle. Lui faisant signe, il ouvrit la porte sur l’extérieur et commença à marcher tranquillement, visiblement plus serein. Le problème était à présent réglé, il pouvait dormir sur ses deux oreilles. Il ne savait pas s’il aurait de mauvaises nouvelles dans les prochains jours, mais il préférait ne pas y penser.

-‘ Bahia a dû se cacher dans une grotte pas loin d’ici. Les guerriers de la troupe de son père l’ont prise pour une pillarde. ‘

Comment le savait-il ? Celui-ci continua simplement de sourire, continuant sa route. Léo était plus particulier que ce qu’on pouvait penser. Il ne se promenait pas avec des Pokémon Psy pour rien. Se grattant doucement le menton, celui-ci observait le paysage tout en réfléchissant. Puis il posa son regard sur Tyla, la mine un peu plus grave.

-‘ J’ai une histoire à te raconter, Tyla. Bahia ne me connait pas vraiment, mais moi je sais très bien qui elle est. J’ai servi son père longtemps, j’étais Chevalier sous ses ordres. ‘

Il se tut, faisant signe à la jeune femme de s’arrêter. Le troupeau de Donphan qui les avait attaqués tout à l’heure passa devant eux, tranquillement. Les Pokémons du parc c’étaient visiblement calmer, la menace n’était plus là. Content de voir que tout allait bien de se côté-là, il se remit en route et décida de continuer son histoire par la même occasion, la voix légèrement dure.

-‘ C’est un homme avide de gloire. Il descend d’une longue lignée de guerrier et il ne voulait pas que cette série se termine avec lui. Alors il a entrainé Bahia dès qu’elle a été en âge. Au départ c’était une bonne petite fille, mais… pour plaire à son père, elle devait agir comme lui. C’était un masque qu’elle portait, ça se voyait. Mais le masque, à force d’être porté, lui a collé à la peau. C’était une vipère. ‘

Il se tut à nouveau, laissant à Tyla le temps de prendre les informations. Au loin elle pouvait voir une petite montagne, c’était là où Bahia se trouvait. Il se frotta les yeux, toujours aussi pensifs. Quand il avait vu cette jeune femme accrocher à l’arbre, il n’avait pas cru au départ que c’était elle. Il avait agi comme s’il ne la connaissait pas et ce qu’il avait vu l’avait complètement chamboulé. Bahia était retournée en enfance, sa personnalité se développant sans être poussée par son père. Il savait pertinemment que ce qu’ils voyaient aujourd’hui était la vraie Bahia. Il savait aussi que celle-ci ne devait plus être fâchée.

-‘ Lorsque Bahia avait enfin ce qu’il fallait pour passer son épreuve de Maitre des Lames, son père a voulu rehausser la barre pour la tester encore. Une fois par mois, il choisissait quelqu’un dans son équipe. Il lui donnait une journée et une heure… et à ce moment-là, le membre choisi devait attaquer sa fille par surprise. Et il devait aller jusqu’au bout. Bahia était en stress permanent, ne sachant jamais quand le guerrier allait attaquer. Un jour, c’est tomber sur moi. Et j’ai refusé. ‘

Ils étaient presque arrivés devant la grotte. Léo accéléra le pas un peu, espérant que celle-ci allait bien. Son Alakazam n’avait pas vu de blessure particulière, mais il préférait tout de même le vérifier. Lorsqu’ils furent devant le trou, Léo soupira et se tourna vers Tyla.

-‘ Le père de Bahia possède une grande écurie de Dracaufeu. Ils ne les aiment pas vraiment, mais ça lui donne du prestige. Quand il m’a mis à la porte, il m’a aussi donné Ragnarock. Il s’est dit que cela le débarrasserait de deux lâches pour le prix d’un. Après ça, j’ai obtenu le poste ici. ‘

D’un geste de la main, il lui fit signe d’entrer dans la grotte. Il entra derrière elle et la laissa avancer. Le chemin était un peu étroit, mais il menait à une caverne plus grande, où se trouvait la jeune femme. Celle-ci était couchée à même la pierre, tournant le dos à l’entrée. Rubis n’était pas là, mais il n’était pas très loin. Il avait été blessé dans le combat et pour se soigner, il creusait dans la grotte à la recherche de petits bouts de pierres précieuses. On pouvait l’entendre creuser au loin. Bahia bougea un peu en entendant les bruits de pas. Elle avait mis la Pikachu dans sa Pokéball, celle-ci ayant aussi besoin de repos. Léo s’approcha doucement d’elle.

-‘ Ça va Bahia ? ‘

-‘ Vous les avez vus, non ? ‘

-‘ Oui. Mais ne t’inquiète surtout pas, ils sont partis. Tu es blessée ? ‘

Celle-ci ne répondit pas tout de suite, la respiration légèrement rapide. Elle se mit en position assise, faisant face aux deux autres. Dans la faible lumière d’une torche qu’elle avait posée plus loin, on pouvait voir que sa cheville droite était plus gonflée que l’autre. Léo voulut s’approcher, mais Bahia leva la main, préférant qu’on n’y touche pas. Elle était simplement foulée, il n’y avait pas grand-chose à faire pour ça.

-‘ Comment tu t’es fait ça ? ‘

-‘ En courant je me suis pris le pied dans une racine. Ça m’a foulé la cheville et je suis tombée tête première dans un étang. ‘

Léo ne put simplement pas s’empêcher de se mettre à rire. Bahia sourit faiblement. Celle-ci ne paraissait plus en colère, comme l’avait pensé l’homme. Elle semblait tout simplement fatiguée. Le propriétaire se pencha et l’aida à se lever, celle-ci s’appuyant un peu sur lui pour marcher. Au même moment Rubis était revenu, ses joyaux brillant dans la pénombre. Alors que Bahia sortait avec Léo, celui-ci observa Tyla un moment. Il paraissait partager entre plusieurs émotions. Il passa à côté d’elle avec le sac de sa dresseuse et sortit à son tour. À l’extérieur, Léo décida de faire appel une dernière fois à ses Alakazams, vu la situation. Ceux-ci les téléportèrent directement dans le salon de la maison. Il déposa Bahia sur le canapé, qui soupira à son contact. L’homme l’observa un moment, avant de lui demander.

-‘ Pourquoi t’es-tu enfui en voyant ton père ? ‘

La jeune femme leva ses yeux vers lui. Son regard était las, peut-être un peu triste. Elle le tourna ensuite vers Tyla, l’observant d’un air intimidé. La dresseuse qui s’écrasait aux moindres remarques d’habitude avait à présent peur que celle-ci lui hurle dessus. Elle avait fait preuve d’un certain courage en se fâchant contre elle, mais à présent elle n’en avait plus la force.

-‘ S’il m’avait vue, il m’aurait ramenée directement à la maison. Je n’ai pas envie d’y aller. Les plus belles semaines de ma vie, je les ai passés dans ce voyage, même si ma mère ne veut plus de moi. ‘

Son Ténéfix s’approcha d’elle, sautant sur le canapé. Léo décida de ne pas répondre, sachant que ce qu’elle venait de dire était très personnel et qu’elle avait fait un effort pour en parler. Il prépara un bandage pour la jeune femme et celle-ci demanda à partir maintenant, sachant que son père s’attendait à ce qu’elle soit proche de la maison. Elle savait qu’il était venu plus tôt parce que des guerriers du feu se trouvaient sur le bateau qu’elle avait prise et qu’ils l’avaient reconnue. Il avait cru qu’elle avait passé par ici… et il avait raison, au fond. Marchant vers la sortie, Léo lui ouvrit la porte de l’entrée du parc. Il n’avait pas envie de la laisser partir dans cet état, alors il lui prêta Ragnarock à nouveau. Contente de voir le dragon, la jeune femme monta doucement dessus, s’accrochant à son cou. Le Pokémon feu n’aurait qu’à revenir ensuite.

-‘ Attend ! Tu n’as pas pris de récompense. ‘

-‘ Hum… ne t’inquiète pas pour ça. J’en ai pris une. ‘

Léo se gratta la tête, se demandant ce qu’elle voulait dire par là. Celle-ci sortit une Pokéball : elle avait attrapé un Pokémon ? Surpris, il lui demanda d’attendre un moment, le temps qu’il rentre et lui donne autre chose. Bahia l’observa partir, avant de poser son regard sur Tyla. D’un geste, elle lui lança la Pokéball.

-‘ Il est à toi, maintenant. Tu sauras t’en occuper beaucoup mieux que moi. Je sais que tu en prendras soin. ‘

Avant que Léo ne revienne, Bahia demanda au Dracaufeu de s’envoler. Il se mit à battre des ailes, faisant du surplace à quelques mètres du sol. La jeune femme observait encore Tyla, ne sachant visiblement pas si elle devait la saluer ou quelque chose comme cela. Rubis lui la regardait dans les yeux, ses joyaux brillant doucement. Le regard embrumé, celle-ci décida de regarder ailleurs.

-‘ Je suis désolée. J’essayerais d’être plus forte la prochaine fois. ‘

Elle demanda ensuite au dragon de partir. Celui-ci se tourna et s’envola au loin, disparaissant rapidement avec ces deux passagers à bord. Léo ressortit quelques minutes après et fut bien triste de voir que Bahia n’avait pas attendu qu’il lui offre quelque chose d’autre. Poussant un profond soupir, il se tourna vers Tyla.

-‘ Je vous remercie encore, Tyla. Vous pouvez partir à présent, je vais m’occuper du reste. Prenez bien soin de vos Pokémon et je vous souhaite bonne chance avec votre pension. ‘

-HJ- Voilà ! Tu peux poster ton dernier poste, je concluerais ensuite ^^ -HJ-

[Tyla Weathered]

Le gérant du parc conta l'histoire de Bahia et de son père qui écouta avec attention. Bien qu'elle n'était que très peu souvent intéressée par les histoires de famille, elle savait que celle-ci pourrait lui apprendre des choses plus qu'intéressantes. L'homme fini donc son histoire et la gardienne comprenait déjà mieux le personnage qu'elle avait eu en face d'elle. Elle savait qu'elle avait beaucoup de choses à offrir et que le comportement qu'elle avait eu envers sa cadette lui rappelait vraisemblablement le comportement que devait avoir son père lorsqu'il lui faisait la morale.

Tyla était bien placée pour comprendre tout cela. Contrairement à celui de Bahia, le sien était exactement pareil à la différence qu'elle avait toujours choisi ce qu'elle voulait faire et qu'il lui montrait malgré tout un amour certain. Néanmoins pendant toute son enfance il avait été derrière elle pour la pousser à sortir de ses limites et à les dépasser car c'était cette absence de volonté qui avait causé la perte de sa femme, quelques temps auparavant. Même si enfant elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il faisait tout ça, maintenant, tout s'éclairait en elle.

Accompagnée de Léo, elle marcha quelques instants et retrouva Bahia prête à attaquer. Le fait de voir le sceau flamenois avait du apeurer la jeune femme qui avait du courir. En tombant elle s'était foulé la cheville mais rien de bien grave selon elle. Tyla souhaitait proposer de la guérir en signe d'entente mais il fallait avouer qu'elle ne souhaitait pas affronter une nouvelle fois la colère de Bahia surtout que cette fois-ci, elle n'y était pas vraiment préparé et qu'elle cherchait plutôt à pacifier la chose plutôt que de l'envenimer.

Alakazam ramena la petite équipe au salon et Bahia demanda aussitôt à partir. Sur le pas de la porte du parc, elle monta sur le dos de Ragnarock, très certainement car Léo allait lui donner – peut-être pour pouvoir montrer à son père qu'au lieu d'exclure deux lâches il avait exclu deux êtres vivants quoi de plus forts. Elle se retourna vers Léo, crispée et le remercia. Elle n'accepta pas la récompense qui lui était dûe comme l'écaille océan qu'avait ramassé Tyla mais lança une Pokéball à l'éleveuse en ajoutant qu'elle serait mieux s'en occuper qu'elle. Tyla un peu intriguée prit du temps pour remercier Bahia qui s'envolait déjà.

« Bahia... »

Sa voix se perdit dans l'air sans que le dragon ne se retourne. Elle aurait voulu faire la paix et lui présenter ses excuses avant de partir mais soit elle ne le ferait pas. Néanmoins, elle pouvait encore communiquer avec Rubis s'il l'acceptait.

* Promet moi de prendre soin d'elle et que nous nous reverrons, petit être. *

Bien plus qu'un Pokémon, ce surprenant être vivant était devenu un ami. Elle serra Léo dans ses bras car elle aimait ce qu'il faisait pour Bahia et elle le remerciait pour tout ça. Elle lui sourit une dernière fois et se dirigea de nouveau vers Arkan. Elle ouvrirait la Pokéball à la pension.

[Bahia Nur]

La jeune femme se laissa porter par le mouvement du dragon. Rubis, qui était assis devant elle paraissait pensif. Il se retourna, passant sa tête à côté de sa dresseuse pour voir au loin, là où ce devait l’entrée du parc. Il avait entendu Tyla et il la remercia en retour, lui promettant qu’ils viendraient à sa pension un jour. Et il le pensait. Cette histoire avait pris des proportions beaucoup trop grandes et le Pokémon s’en voulait. Il avait été si en colère sur le coup, il en avait perdu ce sens critique qu’il avait d’habitude. Pour ce qui était de Bahia, celle-ci ne lui en voulait plus, mais elle ne pouvait pas s’empêcher à penser à elle et à son père. Elle sentait que son aînée avait compris ce qui l’avait si mise hors d’elle. Elle le regrettait, réellement. Mais elle était si bouleversée par la venue de son père qu’elle n’avait pas pris le temps de s’expliquer. Elle ne voulait pas le faire aujourd’hui, peut-être la prochaine fois que le destin la mettra sur son chemin. Et s’il ne le faisait pas, elle irait la chercher elle-même. Ni Tyla ni Léo ne savaient ce qui s’était passé dans la forêt, lorsqu’elle avait rejoint le dernier groupe de pillards. Rubis posa sa main sur son bras, mais celle-ci l’ignora. Plongée dans ses pensées, elle ne put s’empêcher de revoir le tout en mémoire …

*****

Après avoir repoussé Tyla, ils s’étaient enfoncés dans les bois en compagnie des Pokémon. Bahia tremblait encore de ce combat. Elle tremblait aussi parce qu’elle se sentait étrange. La colère qui bouillait au fond d’elle la rendait mal à l’aise. La dresseuse, après vu son aînée, se sentait retourner. Essayant de passer par-dessus, elle avait été bien obligée de mettre ses pensées ailleurs, car ils étaient tombés sur le groupe très rapidement. Cette fois-ci ils n’avaient pas préparé de plan, les Pokémon paraissaient trop impatients pour qu’elle essaie de communiquer avec eux. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, à présent. Les laissant avancer devant elle, la jeune femme observa avec horreur les Pokémon foncés vers un groupe assez imposant de braconniers. La peur lui prit : ils étaient bien plus nombreux que le groupe d’avant. Sur le coup celle-ci s’élança, de peur qu’ils blessent à mort les Pokémon qui s’étaient jetés dans la mêlée. Son Ténéfix courait derrière elle, lui-même inquiet de ce qui allait se produire. Il se rendait à présent compte de leur bêtise : ils avaient agi trop vite. Ils avaient besoin de renfort, c’était évident.

Bahia dégaina son arme et se jeta dans la bataille, tentant du mieux qu’elle pouvait de contenir les jets de flamme de ses adversaires. Elle avait beau essayer, les flammes léchaient les arbres et l’herbe, créant un feu de forêt. Celui-ci était ‘heureusement’ contrôlé par les maitres du feu qui les attaquaient, ceux-ci étaient en train de former un cercle infernal autour des combattants. Malheureusement la jeune femme le comprit après, le cercle se refermait déjà. Coupant tout ce qui passait près de sa lame, la guerrière se sentait submergée par le nombre. Ils les entouraient, tentant de la toucher avec des flèches. Elle jeta des boules de feu en espérant couper la flèche en vol, ce qui fonctionnait de temps en temps. Les autres fois elle devait courir pour les éviter, mais le cercle se refermait lentement sur elle. Bahia eut beaucoup de chance lorsque le Scarhino décida d’encorner quelques pillards qui lui donnaient du mal. Cela lui permit de s’éloigner un peu, pour reprendre son souffle, mais aussi avoir un nombre raisonnable d’adversaires. C’est alors qu’elle le vit.

Rubis avait réussi à mettre à terre quelques pillards, mais l’un d’eux avait été rapide. Il l’avait agrippé par le bras et maintenais la lame sous sa gorge, menaçant de la couper. La jeune femme fut comme figée, incapable de bouger. Que faire ? Il le tenait en otage comme un lâche, souriant à la guerrière. Celle-ci sentit alors une rage indescriptible lui traverser le corps. Celle-ci bouillait, prête à envoyer des flammes dans la direction de l’homme. Seulement, cela brûlerait sûrement son compagnon au passage. Des larmes se mirent à couler sur ses joues alors que d’autres pillards s’approchaient d’elle, visiblement pour la capturer. Agirait-il vraiment si elle bougeait ? Celle-ci jeta un coup d’œil derrière elle, deux braconniers s’approchaient, l’arme à la main. C’était terminé. Elle payerait cher la colère qu’elle avait eue contre Tyla.

Sentant le désespoir la prendre, celui-ci disparut immédiatement lorsqu’elle vit le Charmina qu’ils avaient attaqué s’approcher du pillard par-derrière. Il enfonça son genou dans son dos d’un coup puissant et l’homme lâcha Rubis sur le coup. Le Pokémon grogna et griffa immédiatement en retour, faisant perdre l’équilibre au braconnier. Bahia se retourna alors, dégainant à nouveau son sabre vers ceux qui croyaient la prendre à revers. Elle envoya des boules de feu et fonça ensuite sur eux, tournoyant à nouveau. Malgré cela, il y avait encore trop de monde debout. Le désespoir revint aussi vite qu’il avait disparu.

C’est alors qu’un des pillards hurla quelque chose.

Le cercle de flamme qui les entourait s’éteignit rapidement. Des guerriers de la nation du feu l’avaient éteint, commençant ensuite à charger les pillards. Bahia observa leurs armures de loin et sentit la panique monter en elle : c’était les soldats de son père. S’ils étaient là, c’est qu’il n’était pas loin lui aussi. La jeune femme courut vers Rubis et manqua de se prendre une flèche : les guerriers la prenaient pour un voyou ! Il était temps pour elle de partir. Vu leur nombre, ils n’auraient pas de mal à contrôler les braconniers. Le Ténéfix se mit à courir et tous deux s’enfuirent dans la forêt, espérant que les guerriers en auraient trop sur les bras pour les poursuivre. Après un moment, Bahia fut contente de voir qu’ils ne les suivaient pas. Et c’est à ce moment-là qu’elle se prit le pied dans cette foutue branche.

* Bahia ! *

Le Ténéfix avait vu l’étang, mais pas sa dresseuse visiblement. Elle tomba tête première dedans, surprise. L’eau était froide et la jeune femme remonta tout de suite à la surface en suffoquant. Rubis s’approcha d’elle et l’aida à sortir de là, toutefois il l’observait d’un drôle d’air. Bahia sentait qu’elle avait quelque chose sur la tête.

* Tu… tu as un Nénupiot sur le crâne. *

Le drôle de Pokémon nénuphar ne voulait plus du tout lâcher la prise. Entendant au loin les cris des guerriers, Bahia décida de le laisser là et de continuer sa route. Elle marchait lentement à cause de sa foulure, mais c’était mieux que rien.

*****

Le reste, Tyla et Léo le savaient. Elle s’était réfugiée dans cette grotte en attendant que cela passe. Fermant les yeux, la jeune femme caressa avec douceur le cou du Dracaufeu. Celui-ci leva la tête et l’observa. Bahia ne le savait pas, mais elle l’avait déjà côtoyé lorsqu’il vivait dans l’écurie de son père. Ragnarock aurait pu lui en vouloir à elle aussi, puisque celui qui l’avait lâchement abandonné était son père. Mais quand il l’avait vu la première fois dans le parc, il l’avait senti différente. Il voulait se racheter auprès d’elle, lui montrer qu’il en voulait la peine. Pour l’instant cela resterait ainsi, mais il savait qu’un jour il en aurait la chance. Il laissa la jeune femme s’installer tranquillement sur sa selle, s’attachant à celle-ci pour ne pas tomber pendant qu’elle dormirait un peu. Rubis lui décida de rester éveillé, observant le paysage.

Qu’allait-il se passer à présent ?

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