[ Clos ] Épreuve Dompteur [Peter]

[PNJ]

Ton examinatrice

Cid:

La jeune femme restait immobile sur son rocher, dans une des parties les plus sombres de la grotte. Enroulé autour de ses pieds se trouvait un Arbok de bonne taille, prêt à réagir au moindre de ses gestes. Mais la femme ne bougeait toujours pas. Habituellement, elle portait un simple kimono de couleur unie, rose ou blanc, selon son humeur mais aujourd’hui était un jour un peu particulier. Quand elle était arrivée sur Nalcia, après avoir quitté son pays de naissance, Terros, elle avait vite été repérée par l’armée Nalcienne pour ses aptitudes au combat. A l’époque, elle ne savait même pas qui était cet homme, qu’elle avait sauvé d’un empoisonnement. Mais sauver le fils d’un colonel influent avait du bon, car le père du jeune homme, après avoir testé ses capacités martiales et recherché ses éventuels antécédents, s’était déclaré satisfait et lui avait aussitôt proposé un poste de sous-officier dans l’armée nalcienne. Elle ne voulait pas combattre ? Qu’à cela ne tienne ! Le colonel lui avait aussitôt trouvé un poste de sergent-instructeur, avec pour mission de former les nouvelles recrues et surtout, de tester les aptitudes de ceux qui aspiraient à des fonctions plus avancées, ce qu’elle s’apprêtait à faire aujourd’hui encore.
Pourquoi avoir accepté ce poste, elle qui avait tout fait pour éviter les conflits tout au long de sa vie ? Elle s’était souvent posé la question, mais elle avait été forcée de reconnaître qu’en ce monde, les ennuis n’attaquaient pas uniquement ceux qui les cherchaient. Elle en était un bon exemple. De plus, au fil des années, elle fini par étendre ce qu’elle considérait comme son devoir de protection à l’humanité dans son ensemble… Si on lui avait dit cela il ya encore quelques années, elle aurait pensé que son interlocuteur était fou. Et pourtant... Quoi qu’il en fût, la formation faisait partie intégrante de sa mission , mission qu’elle s’était donnée à elle-même.

L’élève qu’elle allait tester aujourd’hui serait sans doute plus intéressant que les précédents… Si en théorie, elle n’était qu’un simple sergent-chef, un simple militaire du rang, dans les faits, elle avait formé et supervisé les épreuves d’homme et de femmes bien plus gradés qu’elle. Les militaire étaient tous dans l’ensemble de bons élèves : assidus, disciplinés, attentifs, ils exécutaient le moindre de ses exercices sans broncher. Question d’habitude sans doute… Mais aucun d’entre eux n’avait jamais réussi à appréhender et à conquérir la part de sauvagerie et de bestialité nécessaire pour les deux formations qu’elles dispensaient, à savoir la Maîtrise des ombres et celle du Berzerk. Dès lors, ils réussissaient très vite à maîtriser les mouvements requis dans ces disciplines, mais ces soldats, elle le savait, ne seraient jamais parmi es meilleurs de leur domaine.
Mais un dragonnier ne pouvait manquer de connaître ce désir de… d’autre chose, de puissance animale qu’on se devait de posséder pour être un bon dompteur. Il devait déjà le posséder, c’était certain. Restait à voir s’il était capable de le maîtriser, de l’exploiter, et avant tout, de le reconnaître…
Son excellente ouïe l’avertit que quelqu’un avait pénétrer dans la grotte. Et ce ne pouvait être un Pokémon : l’aura obscure qu’elle projetait en ce moment même permettait au sergent de repousser temporairement les Pokémon sauvages. Il était arrivé.
Elle quitta son rocher, imitée par son Arbok, qui progressait à sa hauteur, et alla s’asseoir un peu plus loin, sur un autre rocher, qui, çà la différence du premier était éclairé par un rai de lumière.
Puis, apercevant son élève, elle se leva et lui tendit une main aussi blanche que la neige, tout en se présentant :

« Salutations, Peter du temple de l’air Boréal. Je suis le sergent chef qui te fera passer ton épreuve afin de vérifier si tu es apte à exercer les fonctions de dompteur. J’ai reçu beaucoup de noms autour de ma vie, certains plus flatteurs que d’autres, mais tu peux m’appeler Cid. »

Avec cette présentation plus que sommaire, elle avait littéralement jeté le protocole aux orties. Normalement, elle aurait dû lui demander sa convocation officielle, attendre qu’il réponde à son salut avant de se présenter et surtout, elle n’aurait jamais dû le tutoyer. Mais Cid se fichait pas mal de toutes ses simagrées. Seul un aveugle ou un étranger aurait pu douter que cet homme était bien Peter, le champion du temple. Mais Cid n’avait même pas besoin de ses yeux pour s’en assurer : de cet homme émanait une aura qui indiquait clairement qu’il était en contact étroit avec des dragons. Un simple lieur n’aurait eu aucun mal à s’en rendre compte. Quant au tutoiement… Originaire d’un petit village perdu dans les bois terrosiens, où chacun était connu de tous, elle n’avait jamais pu s’habituer à vouvoyer autrui. Mais comme son poste actuel la plaçait e quelques sorte en dehors de la hiérarchie, ce n’était pas un problème. La seule chose qui la distinguait comme étant une sous-officier était son uniforme, constitué d’une chemise blanche, d’une veste et d’un pantalon de toile noirs et d’une fine cravate rouge. Quelques discrètes barrettes argentées au niveau des épaules rappelaient son grade. Mais ce n’était nullement par respect envers l’armée qu’elle le portait mais uniquement parce qu’elle avait constaté, à sa grande surprise, que ce vêtement était avant tout confortable et qu’il ne gênait pas du tout le moindre de ses mouvement, aussi acrobatique fût-il. Bref, cet uniforme était taillé pour le combat, aussi troquait-elle parfois ses tenues traditionnelles pour ce dernier.

« Avant tout, je souhaiterais que tu m’expliques ce qu’est pour toi le domptage et ce que tu espères retirer de cette formation. J’aimerais également que tu me montre l’objet de dressage que tu as choisi d’utiliser pour cette épreuve. Je veux également que tu saches une chose : durant cette épreuve d’exercices, les aptitudes que tu acquerras en faisant un exercices te seront nécessaires pour triompher du suivant. »

Sa voix était douce mais, sans être cassante, on n’y sentait pourtant aucune chaleur. Mais c’était la le cadet des soucis de Cid. De même, peu lui importait que son élève n’ait pas compris sa dernière phrase : il saisirait en passant à la pratique.

« J’aimerais également que tu sélectionnes parmi tes Pokémon, un de tes compagnons qui soit apte à être dompté. Tu en auras besoin pour ton premier exercice. »

Comme souvent lorsque sa maîtresse terminait de parler, l’Arbok, qui ne l’avait pas quittée, siffla. C’était maintenant au dragonnier de s’exprimer.

[Voilà, pour le moment tu dois juste te présenter, répondre aux questions, montrer ton item de dressage et choisir un Pokémon pour commencer. Les choses sérieuses débuteront après]

[Peter]

Mort et désolation. Un peu partout sur Erasia, des Pokémon étaient devenus fous, semant la terreur parmi leurs anciens maîtres, détruisant leur habitat et leurs camarades sans aucune pitié. L’aliénation n’avait épargné personne, pas même les fidèles compagnons du Dragon Master, qui avait dû subir les assauts de ses propres alliés : au prix de terribles efforts, le champion avait pu neutraliser, avec l’aide de ses Pokémon sains, ceux de ses amis qui avaient perdu la raison. Yûn et son Drattak avaient également été utiles, mais le groupe entier avait récolté de nombreuses blessures, aussi graves les unes que les autres... Et Peter avait failli perdre la vie dans ce combat demeuré, en dépit des années d’expérience du Nalcien, bien inégal.

De longs jours de convalescence plus tard, l’homme et ses Dragons avaient repris le chemin du Temple de l’Air Boréal, accompagnés de la jeune disciple du champion. Mais ils n’avaient eu que quelques jours de répit avant que Peter ne reçoive une missive frappée du sceau du pays de l’Air. En fronçant les sourcils, le fils de l’Éternarien des Cieux avait lu attentivement le message et, sans plus attendre, avait carrément escorté l’oiseau qui le lui avait apporté jusqu’à l’extrémité sud de Nalcia. Bien évidemment, il avait rassuré Yûn, en lui expliquant brièvement qu’il devait la laisser pour quatre ou cinq jours, tout au plus, seule dans sa demeure, mais que ce n’était rien de grave. Désormais, la jeune femme était sous la protection des Dragons divers et variés qui entouraient la forteresse isolée de tout et où vivait Peter, ce qui avait convaincu le champion de ne pas l’emmener avec lui. En effet, si ses compagnons sauvages avaient mis du temps à accepter la présence quasi permanente de la Terrosienne en ces lieux, ils étaient à présent prêts à la défendre de toute agression extérieure comme s’il s’était agi du Dragon Master lui-même. C’était le signe évident qu’ils avaient confiance en elle et en ses capacités de dresseuse de Dragons...

« Nous y sommes. Merci, je vais continuer seul. Ne t’inquiète pas pour moi. »

L’homme aux cheveux acajou rappela son Dracolosse, puis pénétra dans la grotte, qu’il avait déjà parcourue à de nombreuses reprises, tandis qu’un flot de souvenirs se déversait dans son esprit. Il lui semblait qu’il n’avait pas mis les pieds dans ce dédale depuis une éternité, et pourtant, cela faisait moins de dix ans que le champion avait quitté son poste de membre du Conseil des 4 pour reprendre les rênes de l’arène du Temple.

« Bon sang, comme on se retrouve... »

Plus pour lui-même que pour un éventuel interlocuteur improvisé, Peter avait murmuré ces quelques mots tandis qu’il avançait prudemment dans ce qui constituait la dernière ligne droite des heureux dresseurs en possession de leurs huit précieux sésames. Ses mains effleuraient les parois tantôt moites, tantôt aussi sèches que le sable du désert de Flamen, faisant resurgir sa propre progression par le biais de la roche qu’il avait autrefois suivie au toucher afin de se repérer dans ce labyrinthe infernal. Un léger sourire se dessina sur son visage, alors qu’il se revoyait, déterminé et buté, persistant et s’acharnant, pour finalement sortir victorieux de cette épreuve de résistance et d’endurance qu’était la Route Victoire.

Le champion s’arrêta net, figeant jusqu’à son souffle, pour mieux capter les pulsations vitales de tout ce qui évoluait dans ce réseau de grottes. Parmi tous les fourmillements, au cœur de l’agitation invisible des créatures qui peuplaient l’endroit, Peter perçut une aura qui déclencha un frisson d’excitation mêlée de respect sur sa peau pourtant bien couverte. Aucun doute possible... Il y avait un Dragon, non loin de là, et dont l’aura signature était totalement inconnue du Nalcien. Par Dialga. Le champion du Temple avait pourtant été dans la Caverne de Felagund, sur Tenkei, et il avait pu rencontrer des espèces mythiques qui ne vivaient que là-bas... Il y avait donc encore des Dragons dont il ignorait l’existence ? Tiraillé entre le désir de faire connaissance avec cet être et l’appel du devoir, qu’il avait lui-même convoqué à lui, pour le coup, il choisit néanmoins de remettre cette « discussion » à plus tard. Au moment où il songeait à reprendre son chemin, une autre aura, humaine, cette fois, frappa la sienne de plein fouet. Sans se poser davantage de questions, l’homme aux cheveux acajou se dirigea droit sur elle, suivant sa trace comme on remonterait une piste particulièrement facile à capter. Pour être aussi repérable, la personne devait vouloir être rapide à localiser...

Effectivement, une jeune femme se tenait sur un rocher illuminé par un doux rai de lumière. Après s’être présentée, elle interrogea Peter sur la nature du domptage, selon lui, ainsi que sur son outil de travail. Calmement, le Nalcien répondit :

« Bonjour, ravi de vous rencontrer. Je vois que je n’ai pas besoin de vous dire qui je suis... Concernant le domptage en lui-même, eh bien... Comme vous le savez sans doute, je côtoie les Dragons sans cesse, depuis ma naissance. Sans prétendre les connaître parfaitement, je pense pouvoir affirmer que je les comprends suffisamment pour m’assurer de leur bien-être et pour répondre à leurs besoins. Mais je suis un perfectionniste. Je l’ai toujours été. Et je m’aperçois chaque jour qu’il reste en eux une part de sauvagerie, quelque chose de brut et d’indomptable, que je ne parviens pas toujours à saisir correctement. J’ai pu le constater lors des récents événements liés aux météorites, qui n’ont sans doute échappé à personne. J’ai dû me battre contre mes propres Dragons, et j’ai pu toucher du doigt, sans vraiment l’appréhender, ce quelque chose de fuyant et de secret qui sommeille en chaque créature, et qui me paraît plus prononcé chez les draconiens. »

Le champion s’interrompit pour chercher ses mots, puis reprit :

« Cette expérience m’a montré que j’avais encore beaucoup à apprendre d’eux. C’est pour cela que j’ai demandé à suivre une formation de Dompteur, afin d’être plus proche de mes Dragons que je ne l’ai jamais été. J’aimerais devenir un Dragon moi-même mais, puisque cela m’est impossible, je veux tout faire pour apprendre à mieux vivre avec eux, en étant, même un peu, un être sauvage, tout en restant capable de les maîtriser sans les soumettre. Comme le dit un adage de Dragonnier, « Celui qui espère soumettre un Dragon n’est qu’un fou. Celui qui aspire à le respirer au plus profond de son âme, en revanche, est un sage et un homme sensé ». Je pense que cette pensée résume plutôt bien ce que je suis venu chercher en me présentant à vous. »

Le Nalcien déposa sa cape et son sac à ses pieds, avant d’en sortir deux gants griffus qu’il enfila avec précaution et minutie. Il avait eu l’occasion de les tester rapidement avant son départ, mais n’avait pas pu s’entraîner longuement avec, car le forgeron réputé de Payan, auprès duquel il avait commandé ses armes de poing, ne lui avait envoyé ses créations que tout récemment. Peter agita lentement ses doigts désormais prisonniers de l’alliage de cuir et de plaques, constatant avec satisfaction que cela craquait légèrement, signe que ses gants s’adaptaient rapidement à sa morphologie, ou plutôt que ses mains façonnaient l’arme « en temps réel ». Il suffit au Dragonnier d’effleurer l’une de ses capsules pour qu’une lumière aveuglante ne jaillisse de la sphère, révélant un Dracaufeu grand et au caractère aussi enflammé que la torche qui dansait à l’extrémité de sa queue. Indiquant par ce geste qu’il avait choisi Hakkatsu comme partenaire – ou ennemi, Peter s’échauffa en douceur, prêt à commencer.

[PNJ]

Alors comme ça, il souhaitait saisir et appréhender la part de sauvagerie qui résidait au fond de chaque dragon pour se rapprocher toujours plus d’eux ? Cid remarqua ironiquement qu’elle avait pour sa part plutôt emprunté le chemin inverse… Mais il était indéniable qu’il manquait quelque chose à son élève, quelque chose qu’il était venu chercher en ce lieu, et Cid pensait savoir quoi : cet homme avait voué sa vie à ses dragons, si on en croyait les récits qui couraient à son sujet et vu le petit dicton qu’il venait de lui réciter, il les considérait comme des créatures exceptionnelles à qui il témoignait le plus profond respect. Et là se situait tout le problème. Il n’y avait rien de mal à honorer ces Pokémon. Rares étaient les dresseurs qui se préoccupaient autant de leurs créatures. Et pourtant…

« Je vois. Corrige-moi si je me tropes, mais tu as vécu toute ta vie en compagnie de dragons, n’est-ce pas ? La foi et le respect que tu éprouves pour eux sont admirables, et elles t’ont permis d’accomplir bien des choses. C’est grâce à elles que tu as pu devenir dragonnier, ainsi qu’un dresseur réputé. Mais c’est ce même respect qui t’empêche d’appréhender pleinement la « part sauvage » dont tu parlais tout à l’heure. Car les dragons sont avant tout des Pokémon. Et tous les Pokémon possèdent cette part sauvage, qui ignore, justement, toute forme de dévotion. Je vais donc te demander de mettre entre parenthèses ce que tu sais des dragons pour la durée de cette épreuve. Dorénavant, ce sont de simples Pokémon. Ils restent tes amis et tes partenaires, mais essaie d’oublier que ce sont des dragons, même si tu auras peut-être l’impression de leur « manquer de respect ». La passion que tu leur voues est légitime, mais elle a occulté ce point essentiel. Comme n’importe quel Pokémon, les dragons sont faillibles. En tant que dragons, ils peuvent parfois avoir le dessus sur toi, notamment pour t’aider et te guider sur la voie du dragonnier. Mais en tant que Pokémon, c’est à toi de les aider et de les guider grâce à la formation que je vais te dispenser. Ce que je te dis maintenant est valable pour toute l’épreuve : n’utilise pas tes talents de dragonnier, s’il te plait, autrement je me verrai contrainte de considérer l’exercice concerné comme nul. Mais je sais que tu ne le feras pas."

Bien, il est temps pour moi de tester la relation que tu dis avoir avec ton Pokémon. Je t’emprunte ton Dracaufeu quelques secondes. »

Elle émit un étrange sifflement, se leva et le Dracaufeu la suivit. Tous deux disparurent dans les ténèbres. Toutefois, Cid s’assura que Peter puisse toujours ressentir leur aura. Quelques secondes plus tard, ils réapparurent. Mais le dragon de flammes semblait… différent, bien plus calme, presque… absent…

« Arrives-tu à ressentir instinctivement l’énergie qui parcourt le corps de ton Pokémon ? Sa fureur ? Son envie de combattre ? Cette rage n’est pas propre aux Pokémon, c’est elle que ressent un guerrier chez un ennemi lorsqu’il affronte un adversaire déterminé. Ton dragon est du genre nerveux, n’est-ce pas ? Eh bien j’ai utilisé une malédiction pour endormir sa volonté de combattre. A toi de la réveiller. Pour le moment, il ne peut pas attaquer et a temporairement oublié ses attaques. Mais j’ai également altéré sa mémoire, tu ne pourras donc pas jouer sur ses sentiments passés, ou vos moments passés ensembles. Il devra sentir instinctivement que tu es le chef, et que tu le mènes au combat. Pour cela, il n’y a qu’une solution : tu dois lui transmettre ta propre envie de combattre, et la faire circuler dans son corps, comme un fluide. Pour cela, tu peux le toucher, ou lui parler, car il t’entend et n’oublie pas que même sans te connaître, un soldat reste sensible au discours de son chef de guerre, et peut être inspiré par lui. Tu dois lui permettre de retrouver sa volonté d’utiliser ses attaques… Avant la fin du temps imparti… Lord ! »

L’Arbok, qui n’était pas revenu des ombres avec sa maîtresse, se mit à avancer lentement vers le Dragon Master et son Pokémon…

-Lance Intimidation !

Pourtant, le serpent n’accéléra pas, se contentant de garder son allure ralentie.

-Je te demande de ne pas engager le combat avec mon Pokémon. Si tu réussi à éveiller le potentiel guerrier de ton Dracaufeu, lance une seule attaque sur lui. Si jamais cette intimidation touche ton dragon avant qu’il ne soit prêt, cet exercice sera considéré comme un échec. A toi de jouer » Conclut-elle, et elle se rassit sur son rocher, attendant la suite des événements.

[Tu dois donc réveiller chez ton Pokémon son envie de combattre avant que l'Arbok ne frappe. Pour cela, tu peux lui parler, faire des gestes et le toucher. Etant sous "hypnose", il est certes confus,  mais également plus "réceptif" à tes arguments, pour peu que tu saches employer les bons. Essaie dans la mesure du possible de combiner les modes de persuasion: voix et gestes pour le motiver, toucher pour lui faire ressentir directement l'énergie qui circule dans son corps. Tu es à la fois le général qui encourage ses troupes à aller au combat, et le maître d'armes qui apprend à son élève comment combattre. Insiste également sur la manière dont tu réapprends à ton Pokémon à utiliser cette unique attaque de ton choix. Le post s'arrêtera lorsqu'elle aura été lancée. Bonne chance.]

[Peter]

Peter écoutait, en silence, tandis que Cid parlait et lui expliquait que c’était le respect qu’il ressentait pour ses Dragons qui l’empêchait de saisir ce qui lui échappait. Jamais le champion n’aurait cru que ce qui régissait sa vie serait un jour un frein dans ses ambitions, et entendre cela de la bouche d’une inconnue lui sembla plus dur encore à accepter. Mais il était venu pour apprendre, pour se tester, aussi, et pour avancer. Alors, quand elle lui annonça qu’il avait l’interdiction de se servir de ses capacités de Dragonnier, il hocha la tête, la mine grave, conscient de l’ampleur de la tâche, et de la difficulté qu’il aurait à l’accomplir. S’il renonçait maintenant, cela signifiait qu’il aurait fait cette démarche pour rien. Et cela, il le refusait.

Le sifflement de Cid lui vrilla les tympans, et il sursauta, surpris. Bon sang, était-il encore un gamin pour être effrayé par quelque chose de si anodin ? Mais il comprit bien vite la nature de sa réaction lorsqu’il vit son compagnon suivre l’inconnue sans lui opposer la moindre résistance. Il était... Charmé. Oui, c’était le mot. Le cœur serré, Peter observa le saurien qui s’éloignait, tandis qu’il se faisait violence pour ne pas lui courir après. Il ne la connaissait pas, mais il était forcé de lui faire confiance... Mais malgré tout, ses convictions furent ébranlées lorsque Cid revint avec un Hakkatsu complètement amorphe, comme s’il souffrait d’apathie. Peter écarquilla les yeux en constatant que son Pokémon était « absent » et que ses pupilles étaient vides d’émotion. Où était passée sa flamme de vie, son énergie habituelle ? Le Nalcien jeta un regard inquiet et furieux à son examinatrice.

« Que... ! »

Cid le coupa immédiatement en lui expliquant ce qu’elle avait fait à son Dracaufeu. Elle ne lui avait donc pas fait de mal... Relâchant un peu la pression, le champion écouta attentivement la consigne, non sans détailler son ami en le regardant sous toutes les coutures. Il était vraiment déroutant de voir Hakkatsu, d’ordinaire si enflammé et prompt à se battre, dans un état tel qu’il était aussi réactif qu’une statue... Peter avança vers lui, se planta devant son museau et approcha son visage.

« Hé. Regarde-moi. »

Sans grande conviction, le Dracaufeu planta son regard vide dans celui de son maître, qu’il ne reconnaissait plus. En forçant ensuite son Pokémon à ne pas détourner les yeux, grâce à sa main gauche placée sous le menton du saurien, Peter palpa le corps de son Pokémon, de sa main libre. C’était épatant ! Le sang du lézard circulait lentement, presque paresseusement, comme celui d’un Ramoloss ou d’un Parecool... Si le champion savait arrêter le cœur de ses Dragons en se synchronisant avec eux, il était bien incapable d’une telle prouesse.

D’un coup sec, le Nalcien frappa avec la paume de sa main droite sur le torse du Dracaufeu, ce qui ne lui causa aucune douleur, mais le secoua suffisamment pour que toute son attention soit focalisée sur l’humain. Quelque chose avait remué sous sa peau, imperceptible : le Dragon Master avait réactivé un point sensible, dont il avait besoin pour la suite, et l’opération lui avait libéré la main gauche, désormais disponible pour l’assister dans sa tâche.

« Qui es-tu ? Es-tu un frêle Magicarpe, incapable de se défendre ou d’attaquer ? Je ne le crois pas. »

Un coup de poing sur le torse, et le Dracaufeu recula légèrement sous l’impact.

« Es-tu un simple Coconfort, condamné à attendre une évolution salutaire ? Je ne le crois pas non plus. »

Une claque sous le menton, et la tête du Dracaufeu partit en arrière, sans offrir la moindre résistance.

« Es-tu un petit Pichu, aussi doué pour attaquer autrui que pour se blesser lui-même ? Non ! »

Une forte poussée sur les épaules, et le Dracaufeu glissa, alors que ses griffes raclaient le sol. Peter contourna son Pokémon et, une fois devant sa flamme vitale, lança :

« Tu n’es rien de tout ça. Tu es une créature de feu, fière et libre. Tu ne laisserais personne te voler ce qui te permet de respirer ! »

Le Nalcien souffla sur la flamme, et le Dracaufeu, soudain plus réactif, se retourna d’un geste vif pour balancer son bras contre son agresseur, afin de protéger la source de son énergie. D’un grognement, il manifesta son mécontentement envers l’humain, qui sourit, comme pour se moquer ouvertement de lui.

« Tu es un Dracaufeu, pas une chiffe molle ! Tu n’as pas à regarder qui t’offense sans répliquer. Tu n’as pas à rester impassible devant un adversaire puissant. Tu n’as pas à ignorer quelqu’un qui te défie ! Alors quoi, tu veux laisser la victoire et la gloire à l’autre ? Je vous pensais forts et orgueilleux. Dis-moi... Je me suis trompé ? »

Hakkatsu souffla bruyamment, à travers ses naseaux, répondant à la provocation. Mais cela ne suffisait pas. Peter continua à l’apostropher sur ce ton.

« Peut-être que tu considères qu’affronter un humain est déshonorant et avilissant. Et c’est ton droit. Mais lui, là-bas, le vois-tu comme un adversaire digne de toi ? Je te le demande ! Est-il assez fort pour toi ? »

D’un geste ample du bras, Peter désigna l’Arbok, désormais dressé de toute sa hauteur, prêt à attaquer. Le Dracaufeu plissa les yeux, comme pour évaluer son opposant potentiel. D’un pas furtif, le Nalcien s’approcha, puis, sans prévenir, il toucha de l’index la nuque de la bête, avant de reproduire le mouvement rapide plusieurs fois le long de sa colonne vertébrale, pour terminer en effleurant la naissance de l’appendice caudal de la créature. La voix du Dragon Master résonna, puissante et sans appel.

« ALORS ! Es-tu un lâche ou un combattant, Dracaufeu ?! Montre-moi que j’ai raison d’avoir confiance en toi ! Puise en toi l’énergie de le vaincre et la volonté de gagner ! Attaque Lance-Flammes ! »

Un grondement puissant retentit. Le saurien orangé inspira profondément, comme s’il utilisait la réserve flamboyante de son corps pour la première fois et, dans un souffle puissant, délivra un torrent ardent de sa gueule, pour le faire déferler vers celui que Peter lui avait désigné comme étant son ennemi.

[PNJ]

Cid observa attentivement le dragonnier alors qu’il essayait de motiver son dragon. Lorsqu’il fit référence à toutes ces espèces de Pokémon, elle crut qu’il avait éventé la supercherie. La suite lui démontra qu’elle s’était trompée : le Nalcien était convaincu qu’il avait bien à faire à son Dracaufeu. Pourtant, il était clair qu’il avait quelques doutes. Et cela alors même qu’elle utilisait son aura sombre afin de brider ses capacités sensorielles et extrasensorielles. N’étant pas maitre de l’esprit elle ne pouvait affecter directement ses sens. Mais elle pouvait toujours troubler directement ce qu’il voyait… Par exemple en diffusant la signature du ki du dragon sur le Pokémon qui était en ce moment-même en compagnie de Peter.

Le simple fait qu’il ait eu des doutes montrait à quel point le champion connaissait et comprenait les dragons. Mais heureusement, le tour de passe-passe avait tenu. Tandis que le dragon crachait ses flammes en direction de Lord, Cid ordonna d’une voix nette au Dracaufeu :

« C’est bon, tu peux arrêter ».

Aussitôt, celui-ci se détendit et son attaque disparut. Mais le dragon n’avait pas rappelé ses flammes à lui, non. Ces dernières se volatilisèrent purement et simplement, comme si elles n’avaient jamais existé.
Le Dracaufeu se tourna alors vers son « maître » et lui fit un grand sourire avant de commencer à rire gaiment devant son « dresseur ». Tandis qu’il faisait ça, il rétrécissait et sa forme changeait peu à peu, laissant voir la véritable apparence de la Zoroark femelle.

-Merci pour ton aide, Laciel. Tu peux t’arrêter, Lord.

Le serpent suspendit sa progression, et tandis que Laciel fixait toujours Peter, Cid reprit :

« Impressionnant. J’ai étudié le corps de ton Dracaufeu et j’ai fait en sorte que celui de Laciel reproduise exactement les mêmes signaux et malgré tout, tu as senti que quelque chose clochait alors même que j’avais obscurci l’atmosphère pour rendre les minimes différences existantes entre la copie et l’original les moins visibles possibles. Mais je vois que tu as acquis l’instinct des dragons en plus de leurs pouvoirs… Bien, quoi qu’il en soit, cet exercice est une réussite. Je suppose que tu comprends pourquoi je t’ai interdit d‘utiliser tes pouvoirs de dragonnier ? Si tu avais essayé de communiquer avec lui, non seulement la supercherie aurait été découverte, ce qui aurait enlevé tout intérêt à ta tâche, mais de plus, tu aurais perdu un temps précieux à essayer en vain de lui parler. Ce test m’a permis de constater que tu possèdes effectivement des prédispositions pour le domptage des Pokémon, et pas uniquement des dragons, comme tu peux le constater. D’ailleurs, je crois que Laciel t’apprécie. C’est une bonne chose. Son aide te sera utile pour plus tard. »

Cid s’interrompit, puis ordonna :

« Rizhome, Aromathérapie, Lord, lance Tunnel ».

Aussitôt, une douce odeur fleurie se répandit dans la grotte, puis un rugissement terrifiant se fit entendre et l’instant d’après, le véritable Hakkatsu refit son apparition en laissant éclater sa colère d’avoir été trompé par cette femme. Mais le sergent resta impassible. Pendant ce temps, le serpent violet s’enfonça dans le sol, tandis qu’une Rafflaisia sortait des ombres pour rejoindre Cid.

« Rizhome est ma Rafflésia, c’est elle qui a endormi ton Dracaufeu. Il n’a rien et est en parfaite santé. Pour cette preuve, ton adversaire sera encore Lord, mon Arbok. Avant votre arrivée, il a lancé un Séisme sur cette zone pour y rendre la terre meuble et facile à forer. Lord, fais leur une démonstration s’il te plaît ! »

Aussitôt, le serpent jaillit du sol et, claquant tel un fouet il jeta un regard noir au Dracaufeu avant de replonger dans le sol. Il n’était pas resté visible plus d’une seconde.

« Ta tâche consiste à nouveau à toucher Lord avec une attaque de ton Dracaufeu, mais en respectant certaines règles : d’abord, mon serpent est trop rapide pour que ton Dracaufeu puisse le repérer lorsqu’il sort du sol et lui tirer dessus ensuite. Il va donc devoir anticiper l’endroit où Lord va se montrer pour le frapper. Cependant, j’ai atténué tous les signes vitaux de Lord, il sera donc impossible à ton Dracaufeu de le flairer ou de l’entendre en sous-sol. C’est là que tu interviens. Tu dois, de la même manière que tu ressens l’aura des dragons, ressentir le ki de Lord afin de savoir où il se trouve, et ainsi permettre à ton Pokémon de le frapper. Dernière chose, Lord lancera des Dards Venins lors de ses prochaines sortie. Ces dards seront renforcés par mon pouvoir et empoisonneront légèrement, mais surement, ton Dracaufu, le vidant petit à petit de ses facultés au point qu’il ne pourra plus combattre. Cette épreuve est donc limitée dans le temps. Ne t’en fais pas, le poison est un léger paralysant, il ne le blessera pas, il paralysera juste ses membres, et cette toxine est aisément guéri par une Aromathérapie.
Enfin, ce dernier point est un conseil : ne parle pas à ton Dracaufeu. Utilise des sons, des gestes. Les Pokémon sont beaucoup plus efficaces à décrypter des signaux naturels plutôt que les signaux humains. Cela te fera peut-être gagner uniquement un quart de seconde, mais ce quart-là sera peut-être celui qui te permettra de toucher Lord. Tes pouvoirs de dragonnier te sont toujours interdits. A mon avis, ils ne te seront pas nécessaires. Prêts ?
-Lord, quand tu veux ! ajouta-t-elle après un instant de silence

[Tu dois donc toucher le serpent en anticipant sa trajectoire, selon les consignes de Cid. Décris au moins deux passages du serpent avant de lui porter un coup, sinon ce serait trop facile^^ Lord se montre de façon totalement aléatoire, suivant une fréquence variable, tu ne peux donc pas anticiper le moment où il se montrera trop à l'avance. Insiste sur la méthode qu’utilise Peter pour repérer son ki et sur sa manière de communiquer ses ordres à Hakkatsu : où il doit se placer, attaquer dans quelle direction, comment il doit esquiver… Tu peux utiliser la parole mais combine-la au moins avec un autre moyen de communication pour donner tes ordres : sons ou gestes.]

[Peter]

En fronçant les sourcils, Peter se tourna vers « son » Dracaufeu, qu’il avait senti... Nerveux, ou plutôt, différent. Quand Cid lui demanda de mettre fin à son attaque, les flammes disparurent, et Peter sut qu’elles n’avaient pas été naturelles, dans le sens où elles n’avaient pas été générées par une créature de Feu. La silhouette du Pokémon s’estompa et laissa apparaître un être que le Dragonnier ne connaissait pas, et dont il avait simplement entendu parler, du haut de son perchoir protégé par ses gardiens. Un Zoroark, une bête capable de prendre l’apparence de n’importe quel autre Pokémon et de générer de puissantes illusions pour se défendre. Le champion n’était pas vexé d’avoir été trompé, non. Ce qui le mettait en colère, en revanche, c’était que son Dracaufeu n’était plus là. Immédiatement, il se mit à le chercher du regard, et des sens en général, tout en écoutant attentivement Cid quand elle lui expliqua la manière dont elle avait procédé, et les raisons de l’interdiction pour Peter de se servir de ses pouvoirs de Dragonnier. L’examinatrice lui assura que Laciel – la Zoroark – l’appréciait, ce qui faisait, il fallait l’avouer, une belle jambe au Nalcien...

« Je comprends. Et tant mieux... Mais où est mon Pokémon ? »

Peter s’était efforcé de garder son calme, mais il avait eu bien du mal à empêcher sa voix de se déformer malgré tout à l’évocation de son ami. Il eut sa réponse quand une douce fragrance se répandit dans la grotte, et il ne tarda pas à voir Hakkatsu surgir d’une cavité un peu en retrait, les yeux fous et la gueule béante, prêt à fondre sur celle qui avait osé le duper. Aussitôt, Peter courut vers lui et attrapa son museau entre ses mains pour lui refermer la mâchoire, avant de le caresser avec gentillesse pour l’inciter au calme. Tandis que les doigts de son maître couraient sur ses naseaux, Hakkatsu regardait Cid de travers, une lueur mauvaise dans ses yeux de braise, la flamme qui y dansait refusant de s’éteindre. Finalement, il souffla bruyamment, indiquant ainsi qu’il acceptait de passer à autre chose... Ce qui ne signifiait pas qu’il avait totalement pardonné à cette humaine insolente, loin de là. Mais il était de nouveau lui-même et, surtout, il était remonté à bloc pour la suite.

« Là, là. Du calme. Alors, prêt à lui montrer ce qu’on sait faire ? »

Hakkatsu poussa un rugissement terrible qui fit trembler les parois de la caverne et dévisagea Cid sans ciller. Il jeta ensuite un coup d’œil à l’Arbok, qui sortait par intermittence du sol en ne manquant pas de le provoquer. Un grondement sonore vibra dans sa gorge, mais Peter lui posa une main sur l’épaule. Il savait son compagnon impétueux et fier, et il songea qu’il avait bien fait de le choisir, lui, plutôt qu’un autre de ses Dragons. Cette épreuve serait un excellent exercice pour lui aussi...

Quand Cid lui expliqua en quoi allait consister ce nouvel entraînement, il laissa décanter les informations dans son esprit, la mine soucieuse. Repérer le ki d’un être, ça, il savait faire. Par contre, comment faire pour être sûr qu’il ne se servait pas de ses capacités de Dragonnier pour cela ? Au bout de quelques instants de réflexion, il haussa les épaules. Il ne servirait à rien de tergiverser plus longtemps, il fallait se mettre au travail. Il n’avait qu’à suivre son instinct, ce serait suffisant...

« Nous sommes prêts. »

Aussitôt, l’Arbok jaillit du sol, rapide et fulgurant, et comme annoncé, il balança une attaque Dard-Venin sur sa cible, qui l’esquiva en penchant la tête sur le côté. Il ne fallait plus traîner : Peter se baissa, attrapa une motte de terre et la déposa dans la patte griffue de son Dracaufeu.

« Sens. »

L’ordre semblait déplacé, voire totalement inutile, surtout que Cid avait précisé que le saurien ne pourrait pas sentir la présence du serpent avec son flair. Pourtant, le Nalcien voulait à tout prix que son ami puisse s’imprégner de l’odeur des lieux, lui qui passait plus de temps à voler qu’à marcher, et qui avait depuis longtemps oublié ce qui était le lot des créatures dépourvues d’ailes. Ils avaient en face un adversaire dont la terre était le terrain de jeu favori, et qui avait fait des cavités souterraines son domicile... Alors, même s’ils n’appartenaient pas au même monde, le champion voulait que son Dracaufeu soit un peu mieux habitué au sol pour être moins vulnérable face à lui.

Peter s’accroupit ensuite, puis posa ses mains par terre, afin que ses paumes soient en contact direct avec la glèbe. Ainsi, il ressentait les vibrations sous lui, sous eux, et il découvrit petit à petit, de manière sommaire, mais efficace, la configuration de la « pièce ». Il perçut de nombreuses vies qui grouillaient dans la caverne et, au milieu de tout cela, quelque chose dont le cœur battait vite, et qui se déplaçait rapidement. Il ne l’avait pas encore totalement identifiée, mais il venait de trouver l’aura de Lord. Il lui restait à déterminer sa signature de ki complète, mais pour cela... Il aurait besoin d’un peu plus de temps. Sa préparation coûta cher à Hakkatsu qui, incapable de prévoir d’où sortirait le cobra, reçut un Dard-Venin dans la cuisse. Il grogna, mais conserva son calme, confiant dans les capacités de son Maître.

« Daal !* »

Le saurien fit volte-face, ce qui lui permit d’éviter de justesse l’assaut de Lord. Le reptile était difficile à repérer, parce qu’il allait vite, et parce qu’il était camouflé. Changeant de tactique, Peter se releva et s’adossa à Hakkatsu, se collant à lui, comme s’il voulait fusionner avec la bête. Il ferma alors les yeux, puis appuya rapidement à plusieurs endroits de son propre corps, en insistant sur son cœur, afin de rendre ce dernier ouvert et sensible tout en diminuant la perception de ses autres points de jonction de canaux d’énergie. Ainsi plus réceptif à son environnement immédiat et pragmatique, il était plus apte à localiser l’Arbok, et les poils de sa peau se hérissèrent lorsque le cobra jaillit de nouveau, prêt à frapper.

« Mu... Nu !** »

Le Dragon Master frappa du pied sur le sol et pivota légèrement sur la gauche, en tendant la paume vers l’une des nombreuses cavités déjà creusées par le Pokémon Poison. Plus proche de son maître grâce au langage bref et animal que le Nalcien utilisait, le Dracaufeu cracha une gerbe de flammes dans la direction indiquée, mais manqua Lord de peu. Plus précis... Il devait être... Plus précis. Le Dragonnier fit le vide dans son esprit, ne laissant rien d’autre que ses sensations les plus pures, les plus bestiales, les plus instinctives. Quelque part sous ses pieds, il y eut un battement, puis deux, puis une sorte d’éclair de chaleur, comme si quelque chose faisait soudain un effort particulièrement important pour se propulser. Par tous les pores de sa peau, il le sentait : le danger arrivait. De là.

Le bras de l’apprenti bougea lentement, accompagnant le déplacement souterrain de Lord. Il suivit la chaleur en agitant sa main dans l’air, puis l’arrêta brusquement, d’un geste vif du poignet. Il l’avait trouvé !

« ... Ond... Zind !*** »

Plus proche de Peter que jamais, le saurien bougea, suivant les mouvements de son maître, qu’il repérait grâce à sa proximité avec lui, et grâce aux gestes qu’il faisait. Lorsque l’Arbok sortit de nouveau de sa cachette, il le cueillit avec une simple Flammèche, plus rapide à lancer et plus facile à manier. Il lui fallait être précis et ne pas s’embarrasser d’un excès de zèle, d’autant plus qu’il sentait ses membres s’engourdir peu à peu, tandis que le poison faisait effet, lentement.

Le champion se retourna, fit face à son partenaire, puis se frappa le torse avec le poing, avant de lancer :

« Kah.**** »

Hakkatsu sembla s’illuminer devant le compliment de son maître, se frappa l’abdomen de la patte pour répondre à Peter, puis se laissa gratter le menton sans broncher : malgré la fatigue qui le gagnait, il était heureux d’avoir répondu aux attentes du Dragonnier, sans se préoccuper de savoir s’il avait comblé celles de Cid. Pour lui, seul Peter comptait et, si ce dernier était satisfait de lui... Alors il l’était aussi.

[* Retourne !
** Nous... Maintenant !
*** Voilà... Triomphe !
**** Fierté.
J’espère avoir respecté la consigne (ne pas utiliser les pouvoirs de Dragonnier), même si Peter a communiqué en langage des Dragons pour se faire comprendre mieux et plus rapidement.]

[PNJ]

Comme elle s’y attendait, Peter réussit sans trop de mal ce petit exercice. Son élève avait déjà une bonne expérience de contact avec ses propres Pokémon. Contrairement à la plupart des élèves qu’elle avait formés au arts du Domptage, ce dernier n’avait pas besoin de créer ce qu’elle appelait un lien instinctif avec son Pokémon, car ce lien existait déjà entre Peter et son Dracaufeu. C’était indéniable. Non, la seule crainte qu’elle avait au suet de la réussite de son élève était qu’il se repose trop sur ses capacités de dragonnier. Car elle-même avait commis cette erreur lors de sa propre épreuve : habituée à évoluer depuis toujours aux côtés de Pokémon Ténèbres et Poison, elle avait failli se faire encorner le jour où elle avait passée son épreuve de dompteur, lorsque son examinateur avait lâché sur elle, en guise de test final, un Tauros furieux qu’elle avait dû apprivoiser seule, sans Pokémon, et sur lequel son aura sombre n’avait que peu d’impact. Elle avait finalement réussi mas s’en était tirée avec quelques côtes cassées et souhaitait, si possible, éviter cette mauvais surprise à Peter. Jusqu’ici, il avait été capable de mettre ses aptitudes de dragonnier de côté pour se consacrer pleinement au domptage brut. Mais en serait-il toujours capable lorsque… Mais tout d’abord, elle devait soigner son Pokémon.

« Rhizome, lance Aromathérapie s’il te plaît ! »

Aussitôt, la douce fragrance se fit sentir de nouveau et elle guérit la brulure du Arbok ainsi que l’empoisonnement du dragon de feu.

« Bien. Tu as réussi cet exercice. Maintenant, tu pex utiliser les talents du domptage pour renforcer tes alliés et les exhorter  combattre, mais aussi pour analyser tes ennemis. C’est de cette dernière compétence que tu vas avoir besoin pour ton travail suivant. Tu peux rappeler ton Dracaufeu. Rhizome, lance Doux Parfum ! »

Aussitôt, une odeur douce et sucrée emplit l’atmosphère, sortant des étales du Rafflésia. Mais contrairement à l’Aromathérapie celle-ci était bien plus entêtante, voire carrément écœurante. En réponse à ce parfum, un cri retentit dans la grotte. Le Pokémon que Cid avait dompté avant l’arrivée de Peter venait de reconnaître le signal, et il arriva, se laissant silencieusement glisser au sol en planant, ses larges iles ouvertes.

« Comme tes sens te le montrent sans doute, il s’agit d’un dragon, que j’ai dompté avant que tu n’arrives. Ca n’a pas été facile, mais il a accepté de combattre pour moi pour aujourd’hui. Il sera ton prochain adversaire. Ton adversaire A TOI. Pour cet exercice, je veux tester tes capacités de combattant. Car un bon dompteur doit savoir se battre aux côtés de ses camarades pour en dompter d’autres. Bien sûr, je connais les bruits qui courent à ton sujet, et je sais que tu as déjà vaincu des dragons à main nues. Mais comme d’habitude, tu as interdiction d’utiliser tes capacités de dragonnier pour cet exercice. Laciel t’accompagnera et t’épaulera dans ton combat »

Aussitôt, la Zoroark, qui s’était assise sur le sol, se releva et fit un sourire à Peter, dévoilant ses dents pointues.

« Maintenant, voici tes autres consignes : tu peux donner des ordres à Laciel. Mais je préfère te prévenir, c’est une Pokémon assez indépendante et rusée : à l’heure où je te parle, je suis persuadée qu’elle a déjà sa propre stratégie pour ce combat, et elle ne t’obéira que si tes ordres cadrent avec sa stratégie. Aussi, calque tes mouvements sur les siens plutôt que le contraire. Tu as interdiction de lui faire employer des attaques offensives qui blesseraient directement le Bruyverne. Elle ne peut que le distraire. Toi seul doit attaquer. Ensuite… »

Elle invoqua sa magie ténébreuse autour du dragonnier.

« L’aura qui t’entoure réduit la force des sons qui parviennent jusqu’à toi. Je e fais pas ça pour t’handicaper : lorsqu’ils combattent, les Bruyverne émettent des sons d’une rare intensité qui peuvent rendre un homme sourd. Cette aura devrait t’en protéger. Bien sûr, Laciel aura alors plus de mal à t’entendre, aussi n’hésite pas à mettre en pratique ce que tu viens d’apprendre pour communiquer avec elle. Egalement, pense à utiliser le ki pour répérer ton adversaire, et surtout, ses points faibles. Enfin, le combat n’aura pas lieu ici. Une fois mes consignes terminées, le Bruyverne partira et tu devras le débusquer. Alors il t’attaquera et le combat commencera. Je vous observerai dans l’ombre et j’interviendrai si les choses tournent mal. Dernière chose, le but de l’exercice est de soumettre Bruyverne à ta volonté. Pas de le mettre KO. Bien, si tu as des questions, pose-les, puis enfile tes griffes et tu pourras commencer. »

Elle siffla et le Bruyverne, en un éclair, regagna les ténèbres d’où il était venu.

[Alors, exercice en deux partie :
-Partie traque, la plus courte, utilise le même stratagème qu’avec Abok pour le trouver dans le noir. Il n’y a qu’un Bruyverne à proximité, pas d’erreur possible^^, tu peux faire cet épreuve assez rapidement en un paragraphe, Laciel peut t’aider à débusquer le Bruyverne si besoin
-Partie combat, résumé des consignes : pas de pouvoir de dragonnier, Laciel ne peut pas attaquer directement l’ennemi, mais tu peux abuser de ses capacités défensives et du don d’illusion, Laciel a en outre un très haut niveau et elle connaît toutes les attaques des Zoroark. Ton ouie et ta vue sont diminuées (car tu combats dans un lieu sombre), donc utilise surtout le ki, où les indications de Laciel, plus accoutumée à ce milieu, pour visualiser ton adversaire lors du combat. N’hésite pas à tenter des coups puissants et spectaculaires ton but est d’en mettre aussi plein la vue au Bruyverne pour qu’il accepte ta supériorité. Bonne chance et bonne chasse^^]

[Peter]

L’Aromathérapie du Rafflésia guérit les altérations de statut, redonnant ainsi un peu d’énergie aux combattants. Peter hocha la tête quand Cid lui expliqua ce dont il serait désormais capable, et afficha une mine perplexe quand elle lui demanda de rappeler son Dracaufeu. Il n’était pas ravi à l’idée de l’exclure de l’exercice suivant, mais puisqu’il le fallait...

« Merci pour ton aide, Hakkatsu. Je vais continuer seul, maintenant. Encore une fois, je suis fier de toi. »

Un grognement doux et un peu bourru répondit à ses paroles, avant que la bête ne soit engloutie dans le rayon de lumière de sa sphère. Puis, à nouveau, un parfum se répandit dans la grotte, et lorsqu’il se dissipa, le champion du Temple sentit de nouveau la puissante aura du Pokémon qu’il avait pu sentir pendant son trajet dans la Route Victoire. Il... Il était là ! Ce nouveau Dragon dont Peter ne connaissait pas la signature ! Quand il apparut enfin, le Nalcien resta immobile, figé dans une contemplation admirative qui ne laissait aucun doute quant à la passion qui l’animait.

« Superbe... »

Oubliant, l’espace d’un instant, qu’il était au beau milieu d’une épreuve, l’homme aux cheveux acajou s’avança vers la créature et lui tourna autour pendant quelques instants pour l’observer sous toutes les coutures. Bon sang, il ressemblait plus à un Nosféralto qu’à un Dragon, et pourtant, Peter n’avait aucun doute sur sa nature, puisqu’il sentait cette aura caractéristique qui émanait de lui. Ses ailes étaient larges et fines comme celles d’une chauve-souris, sa queue longue et garnie d’une pointe en flèche comme celle d’un Ptéra, et sa prestance rivalisait avec celle d’un majestueux Dracaufeu... Non, vraiment, Peter avait devant les yeux une bête sublime, et il se demanda si elle avait une forme pré-évoluée ou évoluée, croyant pourtant difficilement qu’une telle créature pouvait encore se transformer, tant elle était belle.

Son regard croisa celui de Cid et, soudain de retour à la réalité, il lança :

« Euh... Désolé. »

Après avoir écouté les consignes, il se pencha vers Laciel, lui chuchota quelque chose au creux de l’oreille, puis échangea un sourire complice avec elle. Il se tourna ensuite vers le Bruyverne et s’inclina profondément devant lui.

« Je suis enchanté de faire ta connaissance, et honoré que tu aies accepté de m’affronter. Je t’en remercie. »

Une fois cela fait, il enfila ses gants griffus et agita les doigts, histoire de bien faire craquer le cuir afin de le détendre un peu. D’un signe de tête, il indiqua qu’il était prêt, et le Bruyverne disparut de son champ de vision. Aussitôt, Peter huma l’air, comme l’aurait fait une bête sauvage pour repérer sa proie, et il se lança à la poursuite de son adversaire, tous ses sens en éveil. Laciel disparut dans les ombres, elle aussi, et le champion « écouta » les deux auras danser et chanter dans le noir, chacune de leur côté. Finalement, quand il perçut leur rencontre, il se rua sur elles, et il sentit le déplacement d’air généré par le battement d’ailes du Dragon, qui jaillit de l’obscurité.

« Bien, à nous deux ! »

La wyverne lui répondit avec un cri bref, puis fit volte-face pour voir son adversaire. Elle fondit sur Peter, qui l’évita d’une roulade sur le côté tout en cherchant à l’atteindre avec ses armes. Il manqua sa cible, bien trop rapide pour lui, mais en profita pour griffonner quelque chose sur le sol, avant de reprendre le combat : cette fois, ce fut lui qui attaqua le Bruyverne de front, toutes griffes dehors, mais il ne rencontra que la paroi de la grotte, trop lent. Une nouvelle fois, il grava une inscription rapide sur la roche friable, puis s’accrocha à la pierre en plantant ses griffes dedans : il entreprit d’escalader méthodiquement la pierre pour se rapprocher du plafond et finir suspendu par la force des bras, les jambes pendant dans le vide. Il s’était volontairement mis en position de faiblesse pour inciter son ennemi à venir le cueillir, et ce dernier ne se fit pas prier. Il lui fonça dessus, la gueule béante, songeant sans doute que son repas était bien facile à attraper, pour une fois... Avant de pousser un cri de douleur aigu qui vrilla les tympans de Peter. Le Dragon venait de prendre un énorme coup de pied dans la mâchoire, et il fallait dire que le Nalcien avait tapé comme une brute.

D’un coup sec, le champion enleva ses lames du plafond, atterrissant ainsi sur le cou de la wyverne, bien que tourné dans le mauvais sens. Il regardait en effet vers la queue en flèche, et sa monture improvisée profita de l’occasion pour essayer de le désarçonner, furieuse de s’être fait prendre. Elle vola dans tous les sens, parvint à faire glisser Peter, qui s’accrocha néanmoins à son cou avec ses jambes, et s’apprêtait à lui hurler dessus avec une attaque sonore quand le champion, toujours suspendu à la bête, lui griffa le menton avec son gant pointu. Le sang gicla sur le visage du Nalcien, qui finit malgré tout par lâcher prise. Laciel, qui s’était jusqu’à présent dissimulée dans les ténèbres, le rattrapa au vol et le déposa par terre, avant de disparaître de nouveau.

Maintenant que le ki du Bruyverne était altéré par sa blessure, Peter savait qu’il aurait moins de mal à repérer la bête dans la pénombre. De plus, l’odeur de sang l’aidait dans sa tâche, sans compter l’aide de la Zoroark... Qui ne se fit pas attendre.

Le Dragon hurla.

« Wow, t’y es allée fort, quand même. »

Le Dragon Master constata en effet que Laciel, en guise de premier cadeau, avait offert au Bruyverne l’illusion de la mort de ses semblables, autour de lui, et Peter, qui voyait également la scène, en fut frappé d’horreur. Partout, des cadavres jonchaient le sol, horriblement mutilés, certains méconnaissables. Du sang recouvrait les parois de la grotte, signe que le massacre avait été particulièrement violent, et par endroits, on voyait même de petites chauve-souris violettes, inanimées. Peter en déduisit que le Pokémon qu’il affrontait actuellement avait une forme moins évoluée, mais il dut écarter ces pensées-là bien vite devant la rage de la wyverne. En proie à une crise, elle hurlait et parcourait la grotte à toute vitesse, dévastée par la perte de sa famille : elle était, de fait, aisément repérable au bruit qu’elle faisait, et le champion lui sauta dans le dos pour lui occasionner une balafre sanglante. La douleur tira la bête de l’illusion dont elle était prisonnière et, surprise, n’évita le second coup de Peter que de justesse.

« Désolé. »

La contre-attaque fut immédiate et douloureuse : le Nalcien reçut un coup d’aile dans le torse, et il valsa au loin, s’écrasant tout près de l’endroit où il avait taillé son symbole dans le mur. Avec peine, il frappa la paroi, et Laciel, voyant là le signe du second cadeau, fit jaillir des liens d’acier du mur, du sol et de nulle part. Alors qu’il allait croquer le champion, le Dragon se retrouva enchaîné et totalement incapable de bouger, laissant à son adversaire un moment pour lui asséner un coup de poing monumental sur la tête, qui sonna la bête pendant quelques instants. Le champion en profita pour se remettre de sa propre confusion, puis releva la tête. Son adversaire avait de nouveau disparu.

« Je te vois. »

C’était plus une menace qu’une vérité, car l’homme ne voyait pas vraiment la wyverne. Il la sentait, plutôt : elle était tellement énervée que son ki était bien plus facile à repérer qu’au début du combat... Et ses attaques sonores ne tardèrent pas à prouver à Peter qu’il s’était assez joué de lui. Malgré les protections érigées par Cid, le Nalcien vacilla sous la force des ondes émises par la créature, et il se sentit soudain soulevé de terre. Le Bruyverne avait décidé de lui montrer qui était le patron, et de lui faire faire un petit baptême de l’air ! Quand il enfonça ses serres dans la chair des épaules du Dragon Master, ce dernier grimaça, mais tint le coup, habitué à ce procédé grâce à sa Ptéra, qui le transportait ainsi. Le sang coula de sa plaie, lentement, et vint s’écraser là où Peter avait fait sa marque. Laciel prit ça pour la demande attendue du troisième cadeau (ou plutôt feignit d’avoir compris ce hasard comme le signal, dans sa grande malice) et dressa un mur contre lequel le Bruyverne s’écrasa, ou crut s’écraser. En réalité, il s’arrêta brusquement, comme si le mur avait réellement été là, et il vit tout à coup un visage riant, voire moqueur, se dessiner sur l’obstacle imaginaire. Un Ténéfix se fichait ouvertement de sa gueule ! Hors de lui, il lui balança un Bang Sonique sur sa cible, et la cavité se mit à trembler, ébranlée par la puissante attaque du Dragon déchaîné... Avant de s’effondrer sur elle-même, tandis que d’énormes pierres chutaient vers le sol, menaçant de blesser les trois combattants.

Se moquant complètement de détruire totalement son adversaire, qui s’était payé sa tête, le noble Pokémon frappa partout autour de lui avec son Dracochoc, avant de regarder le résultat du carnage qu’il avait occasionné. Il avait sans doute enseveli Peter ! Mais au moment où, satisfait, il pensait avoir vaincu son ennemi, une main griffue lui saisit la patte, une main sortie tout droit des décombres. Surpris et furieux, il tenta de se dégager en tirant de toutes ses forces, mais il sentit subitement une vive douleur à l’aile gauche. Lorsqu’il tourna sa tête vers son agresseur, il découvrit l’homme aux cheveux acajou, amoché mais bien vivant, occupé à griffer et à mordre la membrane de son aile. Ahuri, il se retourna vers la main qui le retenait... Et découvrit Laciel qui, particulièrement fière de sa dernière farce, lui riait au nez à gorge déployée.

Tout s’enchaîna ensuite très vite : le Bruyverne se fit littéralement rouer de coups par Peter, qui déployait une énergie incroyable, bestiale et primaire, en ouvrant peu à peu la chair de la créature sous ses coups de griffes et de dents. Sauvage comme jamais, le Dragon Master avait l’impression d’être retourné à l’époque de son combat contre Sakeriba, alors qu’il avait tout perdu, à peine adolescent. Mais cette fois-ci, il était plus âgé, plus fort, et surtout lucide. Il ne se battait pas pour sa vie, mais pour prouver de quoi il était capable. Il n’avait pas à laminer son adversaire comme il l’avait fait jadis.

Alors, une fois qu’il estima en avoir suffisamment fait baver au Dragon, il s’écarta de lui, d’un bond en arrière, essuya le sang et la poussière qui maculaient son visage et planta son regard doré, qui reprenait lentement sa couleur habituelle, dans celui du Bruyverne.

[Le message où on découvre que Peter est vraiment un bourrin. XD

J’espère que ça ira.]

[PNJ]

-Bien, tu peux arrêter. Je pense qu’il reconnaît ta supériorité, maintenant

Le Bruyverne, haletant, s’était néanmoins remis debout après la dernière attaque du Nalcien. Dans ses yeux se lisait un farouche désir de combattre, mais aussi quelque chose qui ressemblait à du respect. Le dragon reconnaissait la force de son adversaire, mais il était loin d’en avoir fini avec lui. Toutefois, le match retour serait pour une autre fois… Il était temps de faire le point.

Cid poussa un nouveau sifflement. Aussitôt, le Bruyverne disparut dans les ténèbres et elle en sortit, apparaissant juste devant son élève.

« Bien, dit-elle. Tu as appris à repérer l’énergie qui parcourt le corps de tes Pokémon. Tu as appris à tes alliés à canaliser cette énergie pour attaquer, mais elle t’a aussi permis d’anticiper les attaques de ton adversaire et de te défendre. De plus, je vois que tu es déjà rompu aux affrontements avec des Pokémon sauvage. Ma dernière épreuve consistera à tester tes capacités à interagir avec tes Pokémon lors d’une véritable situation de combat total. Choisis un de tes compagnons apte à être dompté. Cette-fois-ci, contrairement aux exercices précédents, ni lui ni toi ne resterez en retrait. Vous devrez tous les deux vous investir avec votre plein potentiel si vous désirez le vaincre. »

A cet instant, Cid marqua une pause, le temps que Peter invoque son dragon. De son côté, elle avait quelque chose à vérifier. Car une présence venait de se manifester. Une présence était apparue dans cette grotte. Un Pokémon venait d’y rentrer. Un Pokémon qui n’était pas natif d’ici : il était le seul de son espèce à des lieux à la ronde. Mais les Ténèbres ne mentaient pas, et ce Pokémon en faisait partie… Plutôt que de faire apparaître l’adversaire qu’elle avait choisi pour lui, Cid demanda à la présence si elle voulait bien les rejoindre pour combattre. Elle accepta, mais bien plus par soif de sang que par courtoisie.

Finalement, le Pokémon apparut devant les deux humains : c’était un dragon bleu au corps presque entièrement recouvert de fourrure noire. Un Solochi… Un des dragons originaire de Tenkei.

« Il sera ton adversaire. A toi et à ton Pokémon. Ce sera ton test final. Soumets-le comme tu as fait pour le Bruyverne et tu auras réussi ton épreuve »

Dit comme cela, l’exercice semblait simplissime :le dragon, bien que plutôt grand pour son espèce, puisque la plupart des Solochi ne mesuraient pas plus de quatre-vingts centimètre, ne mesurait pas bien plus d’un mètre. Mais Cid sentait une énorme quantité d’énergie latente en lui. Et elle savait ce que cela signifiait : il n’allait pas tarder à évoluer…

Mais vu qu’il avait réussi à se défaire du dragon chauve-souris, l’épreuve restait bien trop facile. Mais Cid avait son idée pour rééquilibrer les chances : elle attrapa dans sa main le pendentif qui était au tour de son cou. Il s’agissait en fit d’un des anciens crocs de Lord. Puis, elle tendit le bras tout en tenant la dent dressée devant elle, en direction de Peter et de sa créature, et lentement, elle amena le crochet vers elle. Simultanément, Peter et son Pokémon commencèrent à… Rétrécir. Lorsque Cid remit son collier à sa place, Peter et son Pokémon mesuraient à présent une tête de moins que le Solochi, qui montrait les crocs dans leur direction. Cid s’évanouit alors dans l’ombre et communiqua ses instructions par le biais de l’aura. Elle ne tenait pas à blesser son élève miniature par mégarde.

« Comme toujours, tes pouvoirs de dragonnier te sont interdits. Autant te le dire tout de suite, tu ne pourras pas rivaliser, même avec ton dragon, avec ce Solochi en terme de force pure. Il reste plus grand et plus gros que vous. Un bon dompteur doit avoir un bon sens de la tactique et s’adapter à son Pokémon et à l'adversaire. C’est ce que tu as fait avec Laciel. Maintenant, je veux voir comment tu te débrouilles en termes de stratégie. Car tu ne pourras l’emporter face à lui que par la ruse. De plus, méfie-toi, il devrait bientôt évoluer. Si les choses tournent mal, tu peux demander de l’aide à Laciel. Mais attention, comme tout à l’heure, elle n’en fera qu’à sa tête, ce qui pénalisera ta stratégie… Je te laisse cinq minutes pour préparer ta stratégie. Ensuite, le Solochi passera à l’attaque. »

[Donc un autre combat à deux avec mini Peter et son mini dragon^^ La grande différence avec le combat précédent, c’est que tu ne pourras pas te contenter de bluffer ton adversaire en contrant simplement ses attaques de manière originale. Car contrairement au combat précédent, tu ne peux pas lutter sur le plan physique. Pas seul en tout cas et pas longtemps. Par conséquent, je veux voir comment tu te débouilles pour établir une stratégie élaborée d’attaque. Utilise les cinq minutes allouées pour étudier l’adversaire et mettre au point un plan Ton seul moyen de gagner est d’attirer le Solochi (qui doit évoluer en Diamat) dans un piège, et le piège doit être décisif car même si tu l’immobilise, tu n’as pas par toi-même la force physique nécessaire pour le vaincre, pas plus que ton Pokémon. Même s’il y a effectivement du combat, il est plutôt à sens unique. Cet exercice est là pour tester l’intelligence de Peter. Bon courage ! Tu y es presque.]

[Peter]

Peter échangea un dernier regard avec le Bruyverne, puis le regarda s’éloigner, avec quelques regrets. Il le savait, leur affrontement n’était pas terminé. Mais le but n’était pas de décider qui serait le vainqueur, et cela, le champion du Temple le savait. Tout en s’époussetant et en nettoyant rapidement ses plaies et le sang qui maculait sa tenue un peu partout, il se tourna vers Cid pour écouter ses ultimes consignes. Il hésita longuement avant de se décider, puis choisit une sphère à sa ceinture, habituellement à moitié cachée sous sa cape. Lorsqu’il en activa le mécanisme, la créature qui l’occupait se dessina, ses contours accidentés et en pointes se précisant lentement. Un cri rauque semblable à un éclat de rire en guise de présentation, et Sakeriba était entrée en scène.

« Bien, je compte sur toi. »

La Ptéra fit claquer sa mâchoire, comme pour répondre à son maître, mais ce dernier comprit vite que ce n’était pas à lui qu’elle s’adressait : une aura altérée, mais puissante, venait de se manifester dans la grotte. Une aura que Peter avait déjà croisée... Où était-ce, déjà ? Ah, oui... Felagund. Sur le continent aérien. C’était une bête originaire de Tenkeï... Que faisait-elle ici ?

« Toi... Comment as-tu... ? »

Le Solochi se tourna vers lui, fixant son regard aveugle sur l’homme avec lequel il avait déjà partagé sa vision et son aura. Ce jour-là, il avait été testé par cet humain, accompagné d’une femelle encore en apprentissage... Cette femelle qu’il avait mordue, mais qu’il avait fini par accepter. Mais ce n’était pas pour elle qu’il avait quitté son continent natal et effectué un si long voyage non... C’était pour lui.

Quand Peter se sentit rétrécir, il fut surpris, mais comprit que son examinatrice était responsable de ce sortilège. S’il le vécut plutôt bien, sa Ptéra, elle, s’en offusqua, et elle poussa une série de cris rauques dont le champion devinait sans mal la teneur : elle était tout simplement en train d’insulter copieusement celle qui était à l’origine de cette fichue transformation. Avec un soupir, le Nalcien l’intima au calme, avec sa propre aura, cette fois : il aurait mis bien trop de temps en se servant de ce qu’il venait d’apprendre, et le but de l’exercice était ailleurs.

« Sakeriba, pas le temps de t’énerver. On va parler stratégie. »

Le Dragonnier se mit alors à l’écart avec son Pokémon, pour discuter de ce qu’ils allaient mettre en place. Quand le temps imparti fut écoulé, il échangea un dernier regard avec son ptérodactyle, puis s’en sépara, chacun partant en courant de son côté.

Ils se mirent à tourner autour du Solochi, rapidement, afin de l’empêcher de les localiser trop facilement. Même s’il le savait capable de les trouver grâce à ses autres sens, il préférait néanmoins ne pas lui rendre la tâche trop facile. Sakeriba avait reçu pour consigne de ne s’envoler qu’en cas de dernier recours, afin que leur adversaire ne l’identifie pas trop vite : Peter, lui, faisait gagner du temps à son binôme, qui se servait de Hâte à répétition pour augmenter sensiblement sa vitesse. De plus, à chaque fois qu’ils se croisaient, le fossile réanimé déposait un cristal de glace sur la tenue de son maître, parfois sur l’épaule, parfois sur ses gants griffus, grâce à ses Crocs Givre. La manœuvre ne ressemblait à rien vue de l’extérieur, mais elle avait bel et bien une finalité...

Leur adversaire finit par tenter de passer à l’action, en tentant de happer l’un des deux moucherons qui généraient un peu trop d’air autour de lui à son goût. Peter esquiva de justesse, mais perçut l’haleine chaude de la créature et songea qu’elle l’avait vraiment manqué de peu. Mais il ne se démonta pas et continua son petit manège avec sa partenaire, qui évitait habilement les assauts, jusqu’à ce qu’il perçoive un changement subtil dans le ki du Solochi. Il commençait à être agacé, et c’était exactement ce qu’il voulait.

Un signe, et Sakeriba modifia sa trajectoire, pour se placer pile devant le museau de la bête bleue et noire. Cette dernière, sentant l’odeur du Dragon qui n’en était pas vraiment un, jubila et, persuadée de le tenir enfin, lui balança un Dracosouffle dans la figure. Devenue très rapide, la Ptéra s’envola, dans un froissement d’ailes et de roches, alors que le champion se jetait sur le flanc du Solochi pour l’escalader directement. Il déposa au passage des cristaux de glace nombreux et gelés dans le pelage du Pokémon, qui hurla de douleur : son appartenance au type Dragon le rendait encore plus vulnérable au froid. Mais lorsqu’il chercha à se débarrasser du gêneur, l’humain était déjà loin, et lesté du superflu. Furieux de s’être laissé avoir, le jeune Dragon chercha ses deux adversaires grâce à leur ki, mais tous ses repères se brouillèrent soudain alors que des ondes atroces lui déchiraient les tympans. L’Ultrason de Sakeriba le déstabilisa totalement, le coupant du monde pendant de précieux instants que ses adversaires mirent à profit pour avancer leur piège.

« Là. »

Le ptérodactyle, à grands renforts de Cru-Aile et d’Éboulement, taillait sauvagement le décor autour du Solochi, l’enfermant peu à peu dans un cercle au rayon plutôt court, mais suffisamment large pour que le binôme puisse se mouvoir à l’intérieur. Complètement désorienté, le Dragon chercha à retrouver ses esprits en frappant sa tête sur sa nouvelle prison, en brisant quelques « barreaux », mais surtout en se blessant davantage, sans compter les attaques Crocs Éclair répétées de Sakeriba, qui ajoutaient encore à son engourdissement : le froid l’avait déjà ralenti et endormi, mais là... Pire encore, il ne pouvait pas se défendre, en proie à de terribles illusions qui rendaient le monde flou et tremblotant. Pour l’heure, il était totalement immobilisé...

Alors que sa situation semblait désespérée, le Pokémon Rude émit une vive lueur, grossissant et enflant pour se doter d’un corps plus grand et d’une seconde tête. Il devint également plus lourd, et lorsqu’il acheva sa métamorphose, le champion hurla :

« MAINTENANT ! »

Sakeriba saisit son maître par les épaules, enfonçant ses serres dans sa chair pour le soustraire au piège. Au dernier moment, Peter sentit quelque chose lui érafler la jambe sur toute la longueur, et il ne put s’empêcher de lâcher un cri de douleur. La créature désormais bicéphale avait réussi à effleurer sa cuisse, et puisqu’il s’était envolé avec son Pokémon, l’excroissance avait dérapé sur sa chair, empêchant le Dragonnier de se faire emmener avec le Diamat, mais lui occasionnant une sacré blessure.

Le sol fragilisé sous les pattes de leur adversaire, grâce à l’action combinée de Peter et de sa partenaire, se déroba sous ses pattes, cédant sous le poids du Pokémon nouvellement évolué. Pris de court, le Dragon n’eut pas le temps de s’accrocher à la paroi : malgré sa mâchoire puissante, son corps encore engourdi par les coups, le froid et la transformation ne lui permit pas d’attraper le rebord en pierre, et il chuta au niveau inférieur. Heureusement, la descente ne fut que de courte durée : Peter connaissait bien la Route Victoire, et il savait que cette strate peu épaisse donnait sur une petite cavité peu profonde, tout simplement parce qu’il était lui-même tombé dedans, mais en chutant de la « pièce » d’à côté. Si le Pokémon s’était sans doute assommé, il n’avait probablement rien de plus grave qu’une simple foulure. De toute manière, si la blessure était plus grave que ce qu’il pensait, le champion du Temple s’engageait à prendre en charge ce Dragon qui avait fait tout ce chemin pour l’affronter, jusqu’à sa complète guérison.

« Ouch... Merci pour ton aide. »

Le Dragon Master, une fois au sol, retira son pantalon, tout en s’excusant auprès de Cid pour ce déshabillage intempestif. Il examina sa plaie, plutôt vilaine par ailleurs, puis plongea la main dans son sac afin d’y chercher de quoi désinfecter la blessure.

« Bien... J’espère que c’est suffisant, parce que si ce n’est pas le cas, c’est loupé pour moi. Je pense que je ne suis pas en état de continuer, avec ça. »

Sakeriba fit claquer sa mâchoire tout près de la jambe de Peter, excitée par l’odeur du sang, de ce sang qu’elle avait déjà goûté autrefois, quand elle avait affronté son humain. Mais dressée pour être sous ses ordres, elle se contenta de fixer le liquide vermeil, en attendant de savoir si leurs coups tordus avaient porté leurs fruits.

[PNJ]

Alors que Peter était en train d’examiner ses blessures, la championne se matérialisa devant lui, sortant des ombres et lui rendit sa taille normale

« As-tu besoin de soins ?" lui demanda-t-elle . En tant que soldat, et en tant que maître des ombres, elle possédait une formation aux premiers secours, ainsi que divers remèdes et bandages qui pourraient être utiles au champion blessé. Mais apparemment, il pouvait se débrouiller par lui-même

Puis elle étendit son aura ténébreuse jusqu’au niveau inférieur, là où avait atterri le dragon. Apparemment, il n’avait pas l’air d’avoir été sérieusement blessé par sa chute. En revanche, il était passablement énervé. Mais cela convenait à l’examinatrice. Le but de ses épreuves n’était pas de faire souffrir des Pokémon sous prétexte qu’ils étaient sauvages. En revanche, comme pour le Bruyverne, sa dignité bafouée serait un problème que le dragon noir règlerait directement avec le dragonnier, s’il y tenait toujours.

Puis elle se concentra sur le spectacle auquel elle venait d’assister. Le plan mis en place par son élève s’état avéré être une complète réussite. Le Solochi avait agi selon les prévisions de Peter du début jusqu’à la fin. Bien sûr, ce dernier avait été blessé, mais il s’agissait d’un risque prévu et accepté, et pas d’une regrettable erreur due à un plan bâclé. Le Diamat avait atterri un niveau en dessous, mais il était vivant et en bonne santé, et Cid savait que ce genre de démonstration de force, où le dompteur vainquait son adversaire sans recourir à la force, avait un grand effet sur les Pokémon. Particulièrement sur les plus agressifs. Il ne lui restait donc plus qu’à rendre son jugement sur toute cette épreuve…

« Bien. Tu as triomphé de ton adversaire sans recourir à la force. C’est une des clé du métier de dompteur. Car il existera toujours des créatures auxquelles tu voudras te mesurer qui seront plus fortes que toi et que tu ne connaîtras pas. En ce cas, seule ton intelligence te permettra de t’en sortir. Contrairement à la plupart de mes anciens élèves, tu as déjà une certaine expérience de ces combats face à des créatures plus grosses que toi. Mais s’il s’avère un jour que tu ne peux en battre une par la force, tu viens de me prouver que tu seras capable de lui faire face et de la vaincre. Là est la clé pour être un dompteur : le dompteur ne connaît pas forcément a créature qu’il va dompter, ce qui peut lu jouer des tours pour prévoir le actions de son adversaire. Il n’a pas forcément le temps d’établir un lien de confiance avec ce Pokémon, surtout si ce dernier se montre particulièrement belliqueux. Et il n’est jamais sûr de pouvoir remporter un combat physique avec une créature inconnue. Mais, en combinant ces techniques, il doit être capable de dompter n’importe quelle créature qui s’y prête. Bien que j’imagine que pour toi, ces créatures seront essentiellement des dragons, tu viens de me prouver que tu pourrais faire face si jamais tu te retrouvais un jour face à un Nidoking en furie.

Tu as donc réussi ton épreuve est tu es donc officiellement promu au rang de dompteur. Félicitations. Je me chargerai de faire parvenir mon rapport d’épreuve aux autorités afin que tu sois officiellement enregistré. Pour le reste, je n’ai plus rien à t’apprendre pour aujourd’hui. J’ignore si nos chemins se croiseront à nouveau, aussi je te souhaite bonne chance pour la suite. »

Tout son discours avait été déclamé sur un ton calme et détaché, ce qui avait déboussolé une bonne partie de ses anciens élèves. Puis, après quelques secondes, elle disparut dans les ténèbres. Elle avait encore quelque chose à vérifier dans cette grotte.

[Félicitations, tu es donc officiellement promue dompteur ! Je te laisse conclure avec Peter en expliquant comment tu récupères le Diamat (c’est pour ça que je n’ai pas parlé de lui^^)].

[Peter]

Peter échangea un regard avec Cid, qui venait d’émerger des ombres. Il prit quelques instants pour réfléchir à la question, jeta un œil à la plaie, puis dit finalement :

« Je pense que ça ira. Tant que c’est désinfecté et que je me débrouille pour enfermer la blessure dans des bandages, ça tiendra jusqu’à ce que je sois rentré chez moi, même si j’ai du chemin à faire. Je n’aurai qu’à faire quelques escales pour vérifier que ça ne fout pas le camp, voilà tout ! »

Le champion relativisait avec une certaine philosophie. Il avait déjà connu des blessures bien plus graves, notamment lorsqu’il avait affronté l’espèce de psychopathe qui lui avait servi de partenaire pour le dernier exercice. Plus récemment, il avait failli y passer en arrêtant son propre cœur pour le synchroniser avec celui de son Léviator aux écailles de sang... Alors, bien que douloureuse, celle-là serait une simple égratignure, qu’il ne prendrait toutefois pas à la légère pour autant.

« Sakeriba, mes affaires. »

De mauvaise grâce, le ptérodactyle s’exécuta et déposa la cape de son maître auprès de ce dernier sans aucune délicatesse, sans avoir l’occasion de faire la même chose avec le sac, puisque le Dragonnier était assis à côté. Avec un soupir résigné, le Nalcien se rhabilla, après avoir consciencieusement enroulé sa jambe de bandages, puis fit quelques pas. Bien sûr, cela faisait mal. Mais c’était tout à fait supportable.

Il écouta le discours de Cid avec attention et application, en bon « élève » qu’il était. Oui, la force n’était qu’une des méthodes possibles pour parvenir à ses fins, et non la solution miracle qui avait réponse à tout. C’était même celle qui avait le moins de chances de réussites, surtout face à un Dragon... Oh, Peter ne voyait pas les Pokémon qui n’en faisaient pas partie comme des êtres inférieurs, loin de là. Seulement, il avait toujours considérés les bêtes mythiques comme... Spéciales. Exceptionnelles. Magiques, aussi.

« Effectivement, je vais me consacrer aux Dragons, même si je porte de l’intérêt aux autres créatures. Cela m’aura tout de même permis de me mesurer à un Pokémon que je n’ai pas l’habitude de côtoyer, ce qui n’est pas un mal. »

Cid lui annonça qu’il avait réussi l’épreuve, et qu’elle se chargerait d’annoncer sa nouvelle qualité de Dompteur aux autorités. Peter sourit. Il ignorait si Nalcia verrait cela comme une preuve supplémentaire de dévouement, ou comme une ascension vers une possible trahison. Mais ce n’était ni l’un, ni l’autre. Il avait fait cela pour lui, pour ses chers Dragons, pour son élève, aussi, quelque part, et pour tous ceux qui viendraient se présenter à lui pour profiter de son savoir. Il s’inclina.

« Je vous remercie. Cette épreuve fut une expérience enrichissante, et dont je sors grandi, je pense. Je m’efforcerai d’appliquer les conseils que vous m’avez donnés, et de devenir un Dompteur émérite, capable de comprendre les créatures que l’on appelle sauvages, en particulier les Dragons les plus réticents. Cela me mènera à un rapprochement plus intense, peut-être. Que le Serpent de Jade vous guide et veille sur vous. »

La formule était souvent employée par les Dragonniers de la Confrérie, en particulier par les Nalciens. Mais désormais, le Dieu était malade, fou et étranger à lui-même, et la bénédiction avait perdu de son sens et de son éclat. Malgré tout, Peter continuait à l’utiliser, par habitude, mais par conviction aussi, persuadé qu’un jour viendrait où la divinité retrouverait son état normal, et qu’elle reviendrait les observer d’un œil bienveillant.

Lorsque Cid disparut dans les ombres, le champion se tourna vers la Ptéra.

« Allons le voir, tu veux bien ? »

Sakeriba saisit son maître avec ses serres, toujours au niveau des épaules, puis s’engouffra dans le trou béant, là où le Diamat avait chuté. Toujours au sol, le Pokémon n’en était pas moins en colère, et quand l’aura de son adversaire fut près de lui, il rugit, persuadé qu’il venait l’achever. Mais le Dragon Master s’approcha tranquillement et projeta son aura, celle de Dragonnier, cette fois. Ses récents talents de Dompteur ne suffiraient pas pour ce qu’il cherchait à faire à présent.

« Je t’en prie, écoute-moi. Je sais que tu as fait tout ce chemin depuis le continent flottant pour m’affronter, et je salue ta bravoure. Sincèrement. Mais je ne veux plus me battre contre toi, du moins pas pour le moment. Je préfèrerais te montrer comment devenir fort, malgré ta cécité. M’entraîner à tes côtés pour t’aider à surmonter cela. Tu n’as pas toujours été aveugle... Je me trompe ? Je ne sais pas ce qui t’a rendu ainsi, mais je veux travailler avec toi. Tu es un Dragon, et je ne vis que pour eux, mais je n’ai jamais eu de Pokémon avec une telle particularité. J’aimerais vraiment m’exercer avec toi, parce que cela nous serait bénéfique à tous les deux, je pense. J’habite avec mes Dragons, il n’y aurait aucun gêneur pour t’empêcher de progresser, et aucun voyeur pour te juger. Tu es une noble créature, et ce n’est pas un simple handicap qui te détournera de ta nature profonde. Même aveugle, tu restes un Dragon... »

L’aura du Diamat frémit. Il hésitait.

« Tu auras l’occasion de prendre ta revanche à de nombreuses reprises, si c’est ce que tu souhaites. Et si la vie que je te propose ne te convient pas, tu seras libre de partir quand tu le voudras. J’aime les Dragons et leur compagnie, mais jamais je n’ai forcé l’un d’entre eux à rester avec moi contre son gré. »

Toujours tendu, le Diamat poussa néanmoins un grognement d’assentiment. Il avait des doutes. Mais après tout, qui pouvait se targuer de progresser sans s’engager sur un chemin mal assuré ? Il fallait prendre des risques. C’était parfois douloureux... Mais c’était nécessaire.

« Je te remercie, pour la confiance que tu m’accordes, et pour la chance que tu me donnes. Je te souhaite la bienvenue dans mon repaire... Atramédès. »

La sphère toucha le Diamat, avec douceur, sans violence, pour l’engloutir dans sa lumière, dans cette lumière qui contrastait si violemment avec les Ténèbres qui l’habitaient. Dans un froissement d’ailes rocailleuses, Sakeriba enleva son maître du sol, pour le ramener sur le chemin praticable de la Route Victoire. Là où ils pouvaient poser le pied sans craindre de tomber.

[Merci à toi pour cette épreuve sympathique et personnalisée (Dragoooooons). On se retrouve très bientôt pour la prochaine ! ]

[Contenu sponsorisé]