[ Clos ] Picnic by the river [PV Soriu]

[Nieve]

Picnic by the river

Émerveillée. Je crois qu'aucun autre mot ne pourrait mieux décrire mon état du moment. Même Dhavi, ma fidèle Sonistrelle, semble amusée de me voir dans un état pareil. Je n'ai que très rarement pu voir un lieu aussi... Sublime. Tout simplement.

Mon pas me semble léger comme l'air alors que je me balade en silence près de la rive de la Rivière Sonata, du côté du territoire neutre.  Je n'ai vu cet endroit qu'à peu de reprises, ma mère préférant éviter les environs. Trop fréquentés. On pourrait nous reconnaître. Enfin, la reconnaître. Maintenant, ce n'est plus un problème. Elle est partie, filant vers le Continent, et je suis restée. Trop jeune lorsque mon exil avait été prononcé, près de onze ans plus tôt, je ne risque presque plus rien. Il suffit que j'omette de prononcer mon nom, et de parler de Zekrom, Déesse de l'Idéal. Mais là n'est pas le sujet.

Le soleil brille avec force, aujourd'hui, sans pour autant être étouffant. Ses rayons se reflètent sur l'eau, donnant à celle-ci des tons d'argent et de bleu miroitant. Je sens mes prunelles pétiller de mille feux, et il doit être étrange de voir une petite de mon âge être si captivée par un décors pourtant si habituel. Néanmoins, la simple vision de ces Poissirènes et de ces Barloches, filant comme l'éclair dans cette onde des plus claire, m'arrache un sourire. C'est l'un des bienfaits d'être une vagabonde. On voit toute sorte de paysages, tous plus captivants et magnifiques les uns que les autres.

Je sais me faire discrète. De ce fait, il est aisé pour moi de me dissimuler afin d'observe r ce mignon petit Vivaldaim s'accroupir comme il peut afin de s'abreuver à la source pure. J'ai l'impression d'être la même gamine qui pouvait demeurer des heures à simplement observer les Roucool de la ville. Et ce sentiment me plait. Pendant les années d'errance avec ma mère, celle-ci était toujours bien trop nerveuse, et ne cessait de me dire de rester discrète, que l'on ne devait pas nous voir, et surtout pas nous reconnaitre. Alors cette liberté me fait un bien fou. J'en profite.

Sonistrelle se laisse tenter par l'appel de la nature, et file vers la rivière pour y boire, en profitant pour se mouiller un peu les ailes. La crasse a tendance à s'accumuler rapidement lorsque l'on voyage, et un lavage de temps à autre ne fait jamais de mal. Un fin sourire espiègle vient étirer mes lèvres. Je pose une main dans l'eau - plus froide que je ne le pensais - pour mieux éclabousser mon amie, qui sursaute avant de me regarder, battant de ses petites ailes pour en chasser les gouttes d'eau. Celles-ci volent dans les airs avec grâce, brillant sous les rayons du soleil. Une vue sublime, que j'accueille avec un grand sourire.

Il y a fort à parier que je vais bientôt descendre de mon nuage et cesser de faire l'enfant. Néanmoins, pour le moment, rien ne me force à le faire. Je ne me suis jamais sentie si légère, si... libre. Pourtant, je sais qu'il n'est pas prudent d'agir ainsi. Pas avec toutes ces tensions, et surtout pas avec la guerre qui menace d'éclater à tout instant. L'équilibre est fragile et menace de céder n'importe quand, de nos jours. Pourtant... Pour le moment, c'est le dernier de mes soucis. Je suis dans une sorte de bulle de bonheur, et j'en profite. Parce que ça n'arrive que peu souvent.

Je me laisse donc lourdement tomber sur le dos, dans un léger éclat de rire qui ferait douter n'importe qui de ma santé mentale. Puis, enfin, je me calme. Mes paupières s'abaissent lentement sur mes prunelles, et je prends quelques profondes inspirations. Le bruit du vent serpentant entre les feuilles, combiné à celui du clapotis de l'eau et du frémissement de vie, est particulièrement reposant. En peu de temps, je sens la masse légère et chaude de Dhvani se poser contre mon ventre, encore légèrement humide suite à ma plaisanterie de plus tôt. Je change d'humeur comme une girouette. Que voulez-vous.

J'ouvre les yeux et observe un instant le seul nuage visible au travers les branches, et j'ai une pensée pour ma mère. J'espère que tout va bien, qu'elle est arrivée à bon port et qu'elle a réussit à s'installer confortablement. Oh, je ne doute pas de sa débrouillardise, mais bien du monde d'en-bas. Je n'en connais rien, après tout.

Soudainement, je sens Dhvani s'exciter. Je lève légèrement la tête, juste à temps pour la voir dresser vivement ses immenses oreilles, tournant la tête vers ma gauche, ses grands yeux écarquillés, aux alertes. Le signe est clair : quelqu'un approche. Je soupire légèrement, avant de me redresser, manquant de trébucher sur mon talon. Je jette un oeil dans la direction indiquée par mon Pokémon, mais ne parviens pas à discerner la moindre présence. Ami, ou ennemi ? Difficile à dire.

Je ne cherche pourtant pas à me cacher. Si ennemi il y a, et bien... Je fais confiance à mes jambes, qui sauront me tirer de cet endroit. La silhouette commence à se former, et je crois reconnaître un jeune homme, bien que je n'y mettrais pas ma main à couper. Je me détends néanmoins. Il n'a pas l'habit d'un soldat d'Aliphyr. Pour l'instant, cela suffit à me rassurer. Remarquez, il aurait été surprenant de croiser un soldat de la cité de l'air aussi loin de la capitale.... Mais la peur est puissante, pas vrai ?

Je me contente donc de sourire au nouveau venu alors que celui-ci est enfin à portée de contact. Je devrais me méfier. Les tensions sont fortes, ces derniers temps, et il pourrait très bien représenter un danger. Pourtant, je prends simplement mon sac, le laissant tomber mollement au sol, observant toujours le jeune homme. Ami, ennemi ? Je n'appartiens à aucune nation. Je n'ai pas à me soucier de cela, pas pour le moment du moins. On me dira qu'il pourrait s'agir d'un assassin, d'un chasseur de primes, d'un simple voleur... Mais je n'en ai rien à faire. Je me suis trop longtemps méfiée, avec ma mère, pour avoir envie de me cacher. De ce fait...

- Tiens, vous tombez bien, je m'apprêtais à manger. Vous vous joignez à moi ?

Oui. Oui, je viens de proposer un déjeuner à un parfait inconnu. La belle journée a un joli effet sur ma bonne humeur. De toute façon, depuis le départ de ma mère, j'ai toujours du mal avec les proportions, et je fais toujours trop de nourriture lorsque  je m'approvisionne en ville. Partager ne me gêne donc pas. Comme si mon invitation était parfaitement normale, je sors une nappe de mon sac, commençant à installer l'environnement pour un pique-nique au bord de la rivière. Dhvani se contente de fixer le nouveau venu avec ses grands yeux pendant un instant, inclinant la tête, avant de m'aider maladroitement à installer la nourriture.

- Ne soyez pas timide, j'en ai toujours trop. Nouveau sourire. Il doit me prendre pour une cinglée.

Mais bon. Il y a longtemps que je ne me soucis plus spécialement de l'avis des gens, tant que je ne crains pas de dévoiler ma religion et de finir au bout d'une corde.

[Soriu Tiadramat]

Il avait décidé de faire une petite marche alors qu'il se promenait non-loin de la rivière Sonata. La raison était simple : parfois, il avait besoin d'être seul. Il ne pouvait pas toujours être aux côtés de Ninj pour la moindre des choses. Il ne fallait pas exagérer non plus. Si tout devait se résoudre de la sorte, ils n'en sortiraient pas. Toujours accompagné par la Cryptero, il n'était plus si loin d'avoir son épreuve de chevalier. Ce n'était plus qu'une question de jours avant qu'il ne retourne à Mizuhan. Et pour cela, il avait besoin de décompresser ... et de penser à autre chose. Les mains dans les poches, il s'arrêta brièvement pour regarder son reflet dans l'eau. Cette cicatrice sur son oeil était toujours aussi vilaine ... un peu comme les autres sur son corps mais pour cela, il ne pouvait rien y faire ... sauf aller voir un guérisseur, chose dont il n'avait guère envie pour le moment. Il se préférait comme il était actuellement. Il avait bien mieux à faire ... oh que oui ... beaucoup mieux on va dire.

"Soriu ... On nous observe."

"Je le sais. Elle fait tout pour se cacher physiquement ... mais mentalement, son esprit est tellement embrouillé que je me demande si elle s'arrête de réfléchir à tout et n'importe quoi un petit moment."

Il avait fait un léger sourire, ce n'était pas une insulte, loin de là. Cela signifiait que la personne n'avait rien de dangereux ... du moins pour le moment. Autant de pensées en aussi peu de temps montrait par là qu'elle n'avait pas la tête à lui vouloir du mal. De plus, elle avait décidé de sortir de sa cachette pour venir lui adresser la parole. Ainsi, tout en se relevant, il attendit quelques secondes avant de se retourner vers elle. Tiens donc, une adolescente ... aux cheveux blancs ... et aux yeux rouges. Il haussa simplement un sourcil. Ce n'était pas très fréquent. Et cette petite lueur dans les yeux, ressemblant presque à une exaltation habituelle ... hahaha ... et elle lui proposait de manger ? Manger avec une parfaite inconnue ?  Il regarda la Cryptero. Celle-ci allait certainement se plaindre et dire qu'il valait mieux passer à autre chose, que tout ça était inutile et ridicule ... mais elle connaissait Soriu donc elle la bouclait et la mettait en veilleuse. Le jeune homme hocha la tête positivement avant de dire calmement :

"Je n'ai pas forcément très faim ... mais refuser une invitation n'est pas mon genre. Soit ... Je vous suis."

Et wow ... Elle avait vraiment sorti de quoi faire un pique-nique ? Bon, puisqu'il en était ainsi, il regarda à droite et à gauche, observant les divers arbres dans les environs avant que son unique oeil valide ne devienne rose. Rapidement, les fruits se détachèrent, tombant au sol tandis que Soriu les tendait à la jeune demoiselle. Une sorte de remerciement pour le futur repas qu'ils allaient faire. Quand elle lui signala de s'installer et de ne pas être timide, il fit un petit sourire tendre, chuchotant :

"Je n'ai plus vraiment la force et le mental nécessaire pour être timide, mademoiselle. Mais je peux toujours être poli en comparaison. Mon nom est Soriu Tiadramat, enchanté.

Il regarda ce qu'elle avait déposé sur le tissu de pique-nique. Bon visiblement, il allait devoir faire de même. Il poussa un petit soupir amusé avant sortir une dizaine de noigrumes, entre ses doigts. Rapidement, elles s'ouvrirent toutes, laissant paraître les différent pokémon de Soriu. Bien entendu, ce n'était pas pure vantardise qu'il faisait cela. Il voulait s'amuser de la réaction de la demoiselle, comme pour qu'elle se dise : "Ah ben zut, j'ai pas pensé à prendre pour autant de personnes !". Ce genre de petite anecdote avait de quoi l'amuser. Bon, heureusement pour elle, il avait de quoi toutes les nourrir. Et elle pouvait voir que trois pokémon étaient en train de se modifier, prenant une forme humaine. Une femme-Lockpin, Momartik et une femme-Apiteine. Ce fut la femme-Momartik qui était la plus plantureuse des trois mais ce n'était pas vraiment la chose dont il fallait se préoccuper à l'heure actuelle. Bien entendu, il nourrissait aussi l'Aéroptéryx bien que ce dernier n'était jamais réellement considéré comme l'un de ses compagnons. En fixant la personne en face de lui, il murmura :

"Et vous donc ? Que faites vous ici ? Je n'ai pas pour habitude d'avoir de la compagnie dans de tels endroits. D'habitude, je me montres plus discret ... "

[Nieve]

Picnic by the river

Mon regard glisse sur le jeune homme avec une certaine rapidité. Mes parents m'ont toujours dit qu'il était impoli de dévisager les gens. Du coup, j'ai toujours fait de mon mieux pour éviter de le faire. Néanmoins, je dois avouer que cette vilaine cicatrice à son œil m'intrigue. Pourtant, je me tais, sagement, et j'évite de la fixer. Je me contente de sourire au nouveau venu, tentant de lui montrer que je ne suis pas un danger.

Il accepte mon invitation sans trop se faire prier, alors je continue d'installer le tout avec Dhvani. Ce n'est pas parce que l'on erre qu'il faut manger rapidement, et sur le pouce ! Je jette un œil au nouveau venu, qui semble observer les alentours, cherchant visiblement quelque chose. Je sursaute ensuite vivement lorsque sa prunelle valide se colore en rose, alors que des baies se dirigent vers lui en volant. Je demeure un instant immobile, surprise, avant de me détendre et de le remercier pour les fruits. Télékinésie, donc. J'en ai entendu parler, mais je n'en avais jamais vu jusqu'à présent. C'est... Impressionnant.

J'installe donc les baies fraîches avec celles que j'avais pris soin d'acheter à mon dernier passage en ville. Le tout était accompagné de quelques sandwich et de tranches de viande, avec un pain encore frais. J'en salive déjà.

Le jeune homme chuchote à nouveau, m'affirmant ne pas être timide et se nommer Soriu Tiadramat. Je souris un peu, notant qu'il a tendance à ne pas s'exprimer très fort. Sa remarque concernant son manque de force, et surtout son manque de mental, me laisse perplexe,  au vu de sa prestation télékinétique de plus tôt. Néanmoins je ne m'attarde pas sur le sujet.

- Enchantée. Je suis Nieve.

Juste Nieve, depuis plusieurs années. Mon nom de famille, signifiant littéralement « Idéal » dans un dialecte perdu, ne doit pas se savoir. Pas en Tenkei. Je passe une main dans mes cheveux avant de soupirer légèrement. Un jour, peut-être que je retrouverai le droit de vivre comme tout le monde, sans avoir la crainte qu'un crime imaginaire ne me rejoigne. Comment une simple histoire de croyance pouvait-elle dégénérer à ce point ? Enfin.

L'homme sort quelques noigrumes, et je retiens mon souffle. Je sais ce que ces baies aux propriétés mystérieuses contiennent. Des Pokémon. Mes prunelles s'allument immédiatement, alors que Dhvani vient se poser sur mon épaule. La pensée que je devrai passer à un village beaucoup plus tôt que prévu me traverse l'esprit, et je me masse un peu la nuque. Néanmoins, lorsque le tout commence à s'ouvrir, j'oublie ma banale inquiétude.

Je dois ressembler à une vraie gamine. Chacun des Pokémon qui apparait me tire un sourire enfantin, joyeux. Ce magnifique Millobellus aux couleurs inhabituelles et à la peau brillante, ainsi que la sublime Momartik me faisant horriblement envie, attirent particulièrement mon attention. La demoiselle de glace est en effet un Pokémon me captivant depuis toute jeune, et je ne peux pas imaginer mon équipe finale sans en avoir une dans mon équipe. Trop... Sublime.

Je n'ai néanmoins pas le temps de m'attarder davantage sur la question. En effet, sous mes yeux, trois des Pokémon se mettent à prendre forme humaine. J'ai entendu parler de ce phénomène, mais n'y ai jamais réellement crut. Grave erreur, visiblement. Je sautille presque sur place, alors que Dhvani vient se blottir contre mon ventre. La pauvre semble intimidée par toutes ces créatures, beaucoup plus puissantes qu'elle. Je ne peux pas lui en vouloir, aussi je lui caresse doucement la tête pour la rassurer.

- Vous êtes tous et toutes magnifiques !

Je plonge ensuite les mains dans mon sac, afin d'en sortir plus de nourriture. Le choix ne m'est pas particulièrement offert. Ils sont bien plus nombreux que prévu. Heureusement, j'ai suffisamment de provisions pour tout le monde, et de quoi vendre afin de pouvoir racheter de la nourriture à ma prochaine escale. Probablement à la capitale de la région de la Terre, d'ailleurs. Je devrai être prudente. Je prends un sandwich, que je mords à belles dents alors que Soriu me pose une question qui pourrait s'avérer délicate. Néanmoins, au fil des ans, ma mère et moi avons développé une réponse préconstruite afin d'éviter d'ébruiter l'histoire de notre exil.

- Je voyage un peu au gré du vent. Je n'ai jamais réussi à me limiter à un seul endroit, alors je les visite tous. Tenkei est grand... Et je me suis souvent fait dire que la rivière Sonata est merveilleuse à cette période de l'année.

Je ne suis pas particulièrement habile pour mentir. Heureusement pour mes fesses, j'ai longtemps répété ce genre de phrase et suis maintenant apte à en contrôler les intonations. D'autant plus que j'inclus quelques vérités à cette histoire, comme mon incapacité à demeurer sédentaire. Mon regard se perd un instant dans la vague. J'ai beau dire, j'aimerais bien pouvoir un jour entrer dans des villes sans avoir la constante crainte que l'on me reconnaisse, malgré toutes les années passées. Je songe d'ailleurs de plus en plus à acquérir une sorte de cape, pour me couvrir. Ça serait classe, en plus !

- Je n'ai pas non plus l'habitude d'avoir de la compagnie. Ça fait du bien de temps à autre, non ?

Mon regard glisse sur les femmes Pokémon, puis sur le Millobellus. Enfin, il parcourt le reste de la petite assemblée. Cet homme est fort, beaucoup plus que moi. Heureusement, il ne semble pas dangereux. J'aurais pu me mettre en danger en l'invitant si vite. M'enfin, ce qui est fait est fait, et je ne regrette rien, au final. Dhvani est toujours un peu nerveuse, néanmoins. Ce doit être des séquelles de l'attaque qu'elle a subit il y a quelques mois. Je l'ai trouvé dans un si mauvais état que...  Bref.

- Vous semblez fort... Vous venez de loin, comme ça ?

Je caresse doucement la tête de la petite Sonistrelle, pour la détendre, avant de lui donner l'une de ses baies favorites. Mes prunelles se posent à nouveau sur la cicatrice à l'oeil du presque inconnu. Il doit être une sorte de guerrier, mais je n'ose pas poser cette question. Cela me semble... Délicat. Par contre, autre chose m'avait intrigué, plus tôt.

- Et puis, vous avez usé de télékinésie, toute à l'heure. Non, vraiment, inspectrice ? C'est une sorte de don, comme les maitrises élémentales ?

[Soriu Tiadramat]

Les pokémon remercièrent la jeune demoiselle d'un hochement de tête pour le compliment de sa part alors que Soriu l'écoutait. Bien entendu, elle semblait ravie de voir une telle chose. Ce n'était pas vraiment pour fanfaronner qu'il avait fait cela ... mais en même temps, il la trouvait bizarre. Sans réussir à lire dans ses pensées, sa voix sonnait presque fausse mais son discours était parfait. BAH ! Il se faisait des illusions. Elle n'avait aucune intention mauvaise et il le ressentait parfaitement dans le ton de sa voix. Bon, le mieux était peut-être de lui répondre, non ? Surtout qu'elle avait beaucoup de questions visiblement. Il sembla songeur pendant un peu de temps, comme pour réfléchir exactement au discours qu'il devait prononcer. Qu'est-ce qu'il fallait dire exactement ? Hmm ... Bon, il voyait parfaitement en fait. Première question première réponse alors :

"Je ne dis pas non à de la compagnie tant qu'elle est agréable. Donc ne vous inquiétez pas, vous êtes très charmante de passer du temps avec moi. Et non Cryptero, pas besoin de t'emporter, je te vois déjà venir hein ?"

Juste un petit sourire rassurant, rien de plus, rien de moins. Maintenant qu'il avait répondu à ça, il pouvait passer à l'autre question. Un peu plus pointue, hmm. Ca ne voulait pas dire qu'il ne devait pas y répondre ! Avec lenteur, comme pour prendre un peu de réflexion, il vint dire calmement :

"Je viens d'une région nommée Mizuhan. Elle se situe en Erasia, sous les nuages de Tenkei. Je pense que cela est assez représentatif de la distance entre ici et mes origines non ? Mais je suis le genre de personnes qui est apte à voyager beaucoup. Disons que cela me permet d'éviter la monotonie et l'ennui. Cela m'aide beaucoup à tenir le coup, si je peux me permettre."

Dernières questions ... Ah oui, ses capacités psychiques. Bien entendu. Elle n'avait pas tort ... mais c'était un peu plus compliqué que cela. Il écouta ses questions, faisant un petit sourire avant de reprendre d'une voix douce, un peu amusée :

"Oui et non. Je ne suis pas né avec cette maîtrise psychique. Je l'ai apprise. Alors que nous naissons chacun avec un élément issu de notre origine, moi-même étant l'eau car je suis du Mizuhan, la maîtrise psychique, spectrale ou autre s'apprend à force d'entraînement et de compréhension envers les pokémon qui savent faire de même. Je pense qu'un exemple est bien plus parlant que mille mots. Je vais donc vous faire une démonstration. Visiblement, vous connaissez ce qu'est une Momartik. Friyendia ?"

La femme en kimono blanc finit par se lever à la demande de Soriu, celui-ci faisant de même. Avec lenteur, elle le traversa, comme si elle n'était que de la brume. Rien de surprenant, n'est-ce pas ? Elle restait une spectre malgré tout ça. Maintenant, il changeait un peu la donne ... et traversa à son tour Friyendia ... Mais ce n'était pas suffisant comme preuve. Elle aurait put toujours croire que c'était Friyendia qui s'était rendue immatérielle. Alors, sans crier gare, il fonça vers la jeune demoiselle nommée Nieve ... et la traversa dans son intégralité comme si de rien n'était. Avec amusement, il posa une main sur le sommet du crâne de la demoiselle, se trouvant dans son dos en disant :

"Et voilà comment on utilise ses pouvoirs spectraux. J'ai aussi une certaine résistance aux flammes ... et à l'électricité. Cela est grâce à mes liens avec ma petite Solochi. Même s'ils ne seront pas aussi poussés que ceux avec ma Momartik et ma Cryptero, j'espère que vous comprendrez. Cela est assez compliqué en un sens mais après ... Vous comprendrez que c'est toujours ainsi que ça se passe. Mais bref, assez parlé de moi, quelles sont vos qualités et capacités ? Une jeune demoiselle, seule au beau milieu de nulle part doit bien avoir un petit tour dans son sac pour s'en sortir non ? Je suis sûr qu'il en est ainsi !"

Il avait finit par se rasseoir, venant alors nourrir ses pokémon. Vu le nombre, autant dire que ce n'était pas un moindre effort. Un petit grognement de la part de la femme-Lockpin se fit entendre alors que la Solochi venait s'installer sur les genoux de Soriu après avoir mangé. Presqu'aussitôt, elle s'était endormie. La Chlorobule s'installa à moitié sur son ventre, tirant la langue aux autres pokémon tandis que ces dernières préféraient l'ignorer. L'Anchwatt était la seule à étudier Nieve tandis que la Pyronille mangeait calmement et paisiblement. Moona préparait un peu de miel alors que Nephene comme Eoli servaient d'oreiller et de zone de confort pour les autres pokémon qui voulaient se reposer. Comme quoi, chacune avait sa place ici ... sauf peut-être la Cryptero qui restait un peu en retrait, comme à son habitude.

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