[ Clos ] [Mission] Créatures d'Encre [Eirben/Link]

[Hako]

[Mission 4 de niveau ** : le coup de crayon]

Après plusieurs jours d'observation, depuis son campement en forêt puis de plus en plus proche jusqu'à atteindre la berge du Lagon, Hako était prête à y passer plus de temps. Elle avait fini par retenir les heures de sorties de Pokémon. À certains moment, telles ou telles créatures sortaient chasser ; d'autres préféraient la nuit, l'aube, les jours de pluie. Elle avait aussi repéré les mouvements d'eau, les heures où elle pouvait avancer plus profondément dans la forêt de coraux, celles où il fallait repartir pour ne pas se retrouver immergé.  Le rythme était assez régulier ; mais, pour plus de sûreté, la jeune femme avait choisi de ne pas prendre de risques avant de savoir nager suffisamment correctement.

C'était chose faite à présent, grâce aux multiples "encouragements" (comprendre : plongeons forcés) de Léto. Après avoir pataugé péniblement puis manqué plusieurs fois de se noyer, Hako savait désormais garder la tête hors de l'eau et se déplacer (pour rejoindre la rive la plus proche). En cas de remontée imprévue des eaux du Lagon, elle ne pourrait compter que sur ses propres forces et celles de sa Grahyéna ou de sa Tropius dans une moindre mesure : les types d'Io et Gaé risquaient de les faire couler instantanément, et ses trois nouvelles recrues étaient trop chétives encore. Et la noyade n'était pas le pire à craindre : les eaux l’entraîneraient au bout du Lagon, vers des chutes vertigineuses dont elle ne réchapperait pas.

Marchant en solitaire dans le sable humide, cherchant les nids des créatures qu'elle avait aperçues au fil des jours, Hako ressortit le vieux parchemin en mauvais état qui servait "d'avis de mission" (peu importait ce que cela signifiait exactement), et qui avait traîné dans son sac de longs mois sans qu'elle n'en prenne soin. Elle n'avait pas eu besoin de le relire jusqu'à présent, puisqu'elle avait pu trouver le lieu par ses propres moyens et que les détails de l'opération n'avaient pas grand intérêt sans ça. La feuille était salie et noircie, mais globalement lisible. Croquis, animaux étranges, "Lagon Corail". Depuis qu'elle avait reçu l'information, l'émissaire avait eu dix fois le temps de venir lui-même faire ses dessins, songea-t-elle un instant. D'un autre côté, maintenant qu'elle avait fait tout le chemin jusqu'ici - même si elle avait longtemps traîné dans la Canopée avant de rejoindre l'extrême Ouest de l'île volante -, il n'était plus temps d'hésiter. Au pire, si personne ne voulait de ses dessins, elle pourrait toujours les garder pour elle.

Avisant un récif de corail dont certaines branches semblaient se déplacer, la Terrosienne s'immobilisa et commença son observation. Elle connaissait cette créature de roche tout rose pour l'avoir déjà vue ; mais elle n'était pas sûre que cette bestiole rentre dans la catégorie des "animaux étranges" dont parlait la mission. Hako avait assimilé l'idée que les créatures de Tenkei et d'Erasia, qui lui paraissaient toutes aussi peu familières, étaient différentes et ne se mélangeaient pas... au premier abord. Car depuis plusieurs mois, elle avait croisé sur le continent flottant des espèces qu'elle était sûre d'avoir déjà vues sur sa bonne vieille terre d'en-bas. Alors, si le vieil homme de l'île du vent faisait référence à des espèces propres au Lagon Corail ou à cette nouvelle terre plus généralement, Hako allait être bien en peine de les différencier. Elle allait donc devoir en dessiner le plus possible pour s'assurer de répondre à cette demande. Elle commença par gribouiller cette silhouette à antennes roses.

[Approchez-vous et viendez me parler si vous l'osez ]

[Eirben D'Er]

A Aliphyr, son professeur lui avait conseillé de suivre la rivière afin de rejoindre Abyan, où des maîtres de l'eau pourrait lui donner un autre point de vue sur l'origine de leur maîtrise. Eirben avait donc emprunté un radeau afin de voyager vers sa nouvelle destination.

Son voyage se déroulait sans encombres, le jour, il effectuait ses exercices quotidiens que son vieux mentor lui avait appris, ainsi que les exercices de Guerriers qu'il venait d'apprendre. Parfois, lors de ses pauses, il retirait son bandeau afin de redécouvrir à nouveau la lumière du jour. La nuit tombée, il amarrait son radeau afin de pouvoir dormir tranquillement sur la terre ferme, et de mettre fin au léger roulis auquel il n'était pas habitué. Il en profitait également pour se familiariser avec la rivière, et effectuait certaines de ces séances de méditation dans la rivière. Ses premiers essais furent difficiles, vu qu'il ne savait pas encore flotter, mais à force d'essayer de méditer dans cet environnement, il parvint finalement à garder sa tête hors de l'eau, sans même y prêter attention. Une fois que son corps s'était habitué aux mouvements du radeau, il passait également ses nuits sur le radeau, afin d'arriver plus vite à destination. Sur le papier, cela semblait être une bonne idée pour accélerer son voyage, seulement, il avait totalement oublié qu'il devait se diriger à gauche à l'intersection, et les courants l'ont naturellement fait suivre le mauvais chemin. Eirben continuait sa route sans se douter de cette erreur. Il faisait quelques haltes parfois afin de méditer à nouveau dans l'eau, mais il majeure partie du temps à observer les lieux et leurs habitants.

Il s'emerveilla lorsqu'il arriva à la lisière de la Canopée : jamais il n'avait pu observer des arbres aussi majestueux. Ces derniers devaient avoir vu tant de choses. Eirben aurait aimé accéder à leur mémoire, cela lui aurait certainement permit de mieux comprendre le monde ...

Après quelques semaines de voyage, les courants d'eau commençait à s’accélérer alors qu'ils se rapprochaient d'une chute d'eau. Eirben était alors plongé dans une séance de méditation, et mit un certain temps avant de s'en rendre compte. Lorsqu'il en prit conscience, il essaya tant bien que mal de ralentir le radeau avec sa maitrise du vent, mais il était déjà trop tard, rien ne pouvait désormais sauver la petite embarcation alors qu'elle tombait dans le lagon en même temps qu'Eirben. En amerrissant, Eirben eu le réflexe de former une boule d'air autour de sa tête afin de pouvoir respirer sous l'eau. Il lui fallu ensuite un certain temps avant de retrouver son calme et parvenir à flotter comme il l'avait fait pendant ses méditations. Une fois revenu à la surface, il se rapprocha difficilement de la berge, en se propulsant légèrement avec du vent. Il commençait cependant à ressentir une douleur au niveau de la jambe gauche.

Une fois arrivé sur la berge, il se retrouva à quelques mètres de ce qu'il devinait être une jeune femme. Alors qu'il voulu se rapprocher de l'inconnue, la douleur au niveau de son mollet s'intensifia. Il découvrit qu'un des débris du radeau avait effectivement transpercé sa chair. Un genre de pieu de dix centimètres de longueur et d'un centimètre de diamètre était resté enfoncé dans sa jambe.

Il s'assit au bord de la rive et essaya de trouver quelque chose qui pourrait servir de bandage avant d'enlever le pieu. Ne trouvant rien à portée, mis à part les affaires de la jeune inconnue, il décida de s'approcher afin de lui demander de l'aide.
Ce fut la première fois qu'il mit autant de temps pour parcourir une dizaine de mètres. La douleur s'intensifiait à chaque pas, et sa démarche boiteuse devait être un joli spectacle.
Une fois à proximité de la jeune femme, il lui adressa la parole avec toute sa courtoisie tirée de sa longue expérience en société :

Euh ... Bonjour, Est-ce que vous pouvez m'aider ?

[Link]

« Lanelle, Zora, revenez par ici bon sang ! »

Link cavalait après son Psykokwak, ce dernier ayant encore attrapé dans son bec la nageoire caudale du Magicarpe. Apparemment, le palmipède jaune était toujours déterminé à manger le poisson, même si ce dernier avait plus d'une fois essayé de lui dire qu'il n'était pas d'accord. Et même si Link le lui avait formellemnt interdit, il suffisait que le blond détourne les yeux pour que le canard saute sur l'occasion, et sur la carpe. Sauf qu'il était toujours un peu trop long à la détente, et il se retrouvait à courir en emportant son repas avec lui, poursuivi par son dresseur, et parfois par Récupix, si ce dernier avait décidé de se bouger.

Le canard jaune courait toujours sur ses petites pattes, dévalant maintenant une pente de sable sans lâcher le poisson. Il trébucha sur un morceau de corail, tomba, dévala le reste de la pente en roulé boulé et finit sa course le bec plongé dans une flaque d'eau. Il resta là, le bec dans l'eau, un peu sonné. Puis, il commença subitement à s'agiter, battant des bras vainement et de façon ridicule. Le Psykokwak était tout simplement en train de littéralement se noyer dans un verre d'eau. Ou plutôt une flaque. Il refusait d'ouvrir la bouche mais ses narines, totalement immergées, l'empêchaient de respirer. Alors il se débattait pitoyablement, Lanelle à côté essayant d'envoyer son corps écailleux dans la tête de son agresseur, espérant ainsi être relâché.

Saint Arceus, sur quelle bande de bras cassés je suis tombé. Moi qui flippais pas mal à l'idée que Link se trouve d'autres Pokémon et qu'ils me remplacent, au final, c'est loin d'être le cas ! Plutôt que de capturer des Pokémon au mieux puissant, au pire avec au moins trois neuronnes qui se touchent, j'ai une bande de branquignoles sur les pattes. Pas un pour rattraper l'autre. Au départ, j'avais que le blond à surveiller, maintenant j'ai aussi un poisson inutile qui ne fait que sautiller comme un attardé, et un canard qui se noie dans trois centimètres d'eau. Ils vont me tuer, ces crétins.

Bon, on va laisser Link s'occuper de son canard boiteux. En attendant, l'endroit est joli, toutes ces couleurs ont un effet assez reposant. C'est tranquille, et il y a plein de jolis Pokémon apparemment. Et il y a une jolie femme également. Je ne pensais pas voir un humain dans ce coin. Et elle n'est pas la seule. Il y en a un autre qui s'approche. Je dois avouer que je suis curieux... Je sais que c'est un très vilain défaut, mais que voulez-vous, mon intellect n'est pas vraiment stimulé avec le trio stupide que je dois supporter, si je peux trouver plus intéressant ailleurs, je suis prêt à essayer.

Le Porygon délaissa son équipe et s'approcha en lévitant de la demoiselle, et de l'autre homme qui semblait avoir un problème. Une brève observation lui permit de constater qu'il était blessé à la jambe. Il écouta les propos de l'homme, reconnaissant le dialecte de Midgard. Il avait appris, à force d'écouter Link parler, à différencier les deux langues. Il espéra que la jeune femme à côté le comprendrait. De ce qu'il savait, pas mal de gens « d'en bas » venaient s'aventurer ici, sans forcément parler la langue ou avoir un Pokémon Psy pour tout traduire. Et là, en voyant la figure des deux personnes, Récupix se demanda s'ils pouvaient vraiment se comprendre.

Apparemment, j'en connais un qui va encore avoir du boulot. Avoir un traducteur ça peut être bien, quand on en a besoin. Et pour eux, ça va devenir nécessaire. Je vais devoir aller secouer le blond. Ca lui fera pas de mal, tiens ! Franchement, et après, ça veut faire les arènes et ça se prétend dresseur... S'il veut affronter une arène avec ce qu'il a actuellement et sans entraînement, je jure que je me colle un parchemin avec écrit « Pokémon abandonné entre des mains incompétentes, adoptez-moi, s'il vous plaît » sur le front ! On va voir s'il trouve pas mieux que ça, ou si ces personnes peuvent pas lui apprendre quelque chose...

Link releva la tête en voyant son Porygon s'approcher, faisant les habituels et étranges bruits qu'il faisait toujours. Il observa son compagnon qui tourna la tête vers deux humains. Un peu intrigué, le jeune homme se releva, après avoir rappelé Lanelle dans sa Poké Ball et retiré Zora de sa mortelle flaque d'eau. Il se dirigea ensuite vers les deux personnes, pour voir s'il pouvait faire quelque chose d'utile. Son Pokémon cubique lui avait indiqué que le jeune homme parlait sa langue natale. Par contre, concernant la jeune femme, comme elle n'avait rien dit, c'était difficile de savoir. Il s'approcha tout d'abord du jeune homme blessé. Il parlait sa langue, alors il savait qu'ils pouvaient se comprendre.

« Excusez-moi, vous avez l'air amoché, je peux vous aider ? Je ne suis pas médecin, mais je suis de Dyrinn, je m'y connais un peu en plantes et en soins, je devrais réussir à faire quelque chose qui soulagera la douleur. Mais pour ça, il va falloir que je retire le pieu, et ça risque de faire mal... »

Il eut un sourire un peu gêné. Il ne pouvait pas retirer un pieu sans autorisation. Concernant les soins, comme il avait su s'occuper des montures de sa famille depuis des années, il savait comment gérer des blessures. Après tout, un Pokémon, ça marchait bien comme un humain, non ? Il invita le jeune homme à s'asseoir par terre, et il ouvrit son sac pour fouiller dedans, sortant les plantes et bandages qu'il avait prévu pour ses futurs compagnons. Il se tourna vers l'inconnu et sourit, essayant d'avoir l'air rassurant.

« Je vais pas vous mentir, vous allez le sentir passer. J'essayerai d'aller vite, mais vous devriez mordre ceci le temps que je finisse. » fit-il toujours dans sa langue natale au jeune homme, en lui tendant un bâton en bois « Je m'appelle Link, et comme je vous l'ai dit, je viens de Dyrinn. C'est un sacré endroit je dois dire. Plein d'arbres et de plantes, c'est magnifique. Et puis, il y a la Canopée pas loin, je dois dire qu'on s'y connait bien en soin par chez nous. Nous sommes majoritairement des élémentalistes. Surtout dans la défense, la protection d'autrui, c'est assez naturel que n'importe quel habitant sache soigner quelqu'un. Après, je viens d'une famille où nous ne maîtrisons pas les éléments je dois dire, nous sommes des guerriers pur souche. Enfin, moi non, j'ai décidé de m'éloigner de cette voie. Je suis un dresseur, j'aimerais parcourir Erasia et faire les arènes. De même, j'aime bien les concours, c'est plutôt chouette. Je cherche vraiment à capturer et dresser des Pokémon. Ma famille les voit surtout comme des outils, ce qui n'est pas mon cas, et j'aimerais changer ça en quelque sorte. Du coup, il faudra que je pense à aller sur Erasia. J'ai déjà obtenu un ruban, mais je dois voyager bien plus que ça. Quelque part, ça ne me manque pas de manier les armes. J'étais habile, mais je n'aime franchement pas ça. »

Le blond abreuvait l'inconnu d'une foule d'informations pour le distraire et l'occuper. Il voulait détourner son attention en lui parlant de sa vie. Avec son morceau de bois dans la bouche, il ne pouvait pas lui demander de communiquer, ça serait un peu compliqué. Au beau milieu de son dialogue, il saisit d'un geste vif et précis le pieur, et l'arracha d'un coup sec de la jambe du blessé. En quelque sorte, le plus dur était fait. Il nettoya et inspecta la plaie, retirant les légères échardes encore coincées dans la chair. Puis, toujours en parlant, en racontant sa vie, il appliqua un mélange de plantes qui allait désinfecter la plaie. Il plaça ensuite un cataplasme qui allait aider la plaie à cicatriser, avant d'enrouler la jambe dans un bandage.

« … Et je suis arrivé par hasard ici, à cause de mon Psykokwak. Voilà, c'est terminé. Je vous conseille de vous ménager dans les prochains jours et d'éviter de vous appuyer sur cette jambe. De même, si vous pouviez vous rendre en ville pour vous faire soigner par un vrai médecin, ça sera mieux que ce que j'ai fait. »

… Mais je rêve, il est intelligent en fait ! Intelligent, précis, attentionné, et il m'a caché tout ça ! Mais quel... Quel... Rah ! Je savais qu'il avait quand même trois neuronnes en vie, sinon il n'aurait jamais lu autant de livres et retenu autant d'informations, mais quand même ! Là, c'était pas du tout le Link débile que je connais, c'est une autre personne, c'est pas possible, il a un dédoublement de personnalité ! Dire qu'il m'a caché tout ça... Qu'il ne m'a jamais dit qu'il était capable de faire des trucs comme ça. Faut dire, c'est plus héroïque de soigner une telle blessure que d'éviter la noyade à son Pokémon aquatique. En tout cas, si l'inconnu aux cheveux blancs a l'air d'avoir tout compris de ce qu'il a dit, la femme à côté n'a pas l'air d'avoir tout saisi... Heureusement qu'il n'a rien dit d'intéressant. Ah, j'vous jure, il m'énerve.

Link observa la jeune femme en train de dessiner. Il ne put s'empêcher de penser qu'elle était belle. Elle avait une longue chevelure ébène et des yeux dorés. Elle avait un air légèrement sauvage, et elle n'avait pas pipé mot face à son grand discours. Et même s'il n'avait pas raconté des choses intéressantes, il se demandait si elle avait pu comprendre, étant donné qu'il avait parlé dans sa langue natale, et qu'elle ne venait peut-être pas d'ici...

« Mademoiselle, si je puis me permettre, vous venez d'Erasia... ? Puis-je savoir ce qui vous amène ici ? » fit-il en souriant doucement et en parlant la langue du pays d'en bas.

[Vous avez le droit d'admirer et de voir le manque d'intelligence des Pokémon de Link xD]

[Hako]

Lorsque Hako vit arriver, de loin, un homme naufragé qui ne semblait pas marcher très vite, sa première réaction fut l’agacement. Sur son visage sans expression, c’était difficile à lire, bien sûr, mais le fait qu’elle n’esquisse pas le moindre mouvement vers le nouveau-venu en difficulté en disait suffisamment long sur son indifférence. Pas de chance pour elle, néanmoins, il l’avait vue et se dirigeait très clairement vers elle. La Terrosienne songea d’abord à jouer la carte de l’ignorance pure et simple, d’autant plus qu’il y avait de grande chance qu’il ne soit pas d’Érasia. Elle changea cependant d’avis, bon gré mal gré, en voyant l’état de la jambe de l’homme, traversée d’un morceau de bois. Il avait besoin d’aide et lui demandait clairement – mais dans une langue qu’elle comprit encore moins que le dialecte de Dyrinn – son assistance.

Sans répondre, Hako commença à ouvrir son sac pour voir ce qu’elle pouvait trouver pour aider ce pauvre bougre éclopé. Pendant qu’elle fouillait parmi les herbes et les pièces de tissu, une bande de Pokémon s’approchèrent. Ça n’était pas étonnant dans ce nid de créatures aquatiques, mais l’un d’entre eux avait une apparence qui n’évoquait rien du tout à la jeune femme, malgré les longues journées passées à observer le Lagon. S’immobilisant dans sa tâche, elle observa la créature tout en polygones qui les regardait à distance, puis s’éloigna avant de s’approcher de nouveau, accompagnée d’un humain, cette fois. Encore un.

Ce fut un « ploc » bruyant causé par une goutte de sang s’écrasant dans le sable qui rappela à Hako la situation de l’homme devant elle. Mais avant qu’elle ne puisse se remettre à chercher, le nouvel arrivant et son drôle de compagnon les avaient rejoints et commença à déblatérer tout un flot de parole dans la langue de Tenkei – avec des accents de la tribu de la forêt. Le Dyrinnois, plus rapide et plus efficace qu’elle, s’intéressa immédiatement à la blessure de l’autre homme et, sans cesser de parler, commença à préparer des soins. En jetant un coup d’œil, la Terrosienne reconnut de nombreuses plantes que le guérisseur amateur sortait de sa besace – contre les infections, contre la douleur, pour cicatriser plus vite… Puisque la situation était apparemment sous contrôle, Hako s’éloigna un peu des deux inconnus pour reprendre sa tâche, suivie du regard – pour une raison qu’elle ignorait – par la chose bizarre et cubique. Au moins, celle-ci était silencieuse, contrairement à son maître. Il. N’arrêtait. Pas. De parler. Une ride légère se forma entre les deux sourcils tandis qu’elle les fronçait d’agacement. Tout ce bruit avait fait fuir la roche rose à antennes.

Sans se démonter pour autant, la jeune femme entama un autre dessin, du Pokémon étrange cette fois. Ses formes lisses le rendaient finalement assez simple à croquer. Sans trop savoir pourquoi, Hako montra le résultat de son schéma au modèle, mais celui-ci semblait plus intéressé par ce que baragouinait son dresseur apprenti guérisseur. Suivant son regard, la fille des forêts observa les gestes du bavard. Il appliquait un soin sur la jambe dont il avait extrait le pieu… Poussée par son instinct, elle l’arrêta avant qu’il ne finisse en lui attrapant le bras, plongea sa main dans son propre sac et en sortit des tiges à fleurs pâles. Prenant la direction des opérations, elle écrasa les pétales dans le mélange du jeune homme, puis tenta de s’expliquer dans les quelques mots qu’elle connaissait du dialecte de Dyrinn, avec un accent à couper au couteau.

« Utiliser ça. Plus efficace. »

Un instant plus tard, elle se relevait et laissait les deux hommes à leurs petites affaires, comme si de rien n’était. Faute de créatures sauvages à observer, elle se contenta des deux restantes, le poisson rouge – qu’elle connaissait pour en avoir vus beaucoup en Érasia – et le palmipède jaune. Elle ne savait pas si c’était la vie en captivité qui faisait ça, mais ils ne semblaient pas vraiment rayonner d’intelligence… Et leurs mouvements incessants les rendaient difficile à dessiner. Ce n’était plus vraiment la peine de rester ici, le chahut qu’ils avaient causé, tous, avaient fait fuir les Pokémon. Hako se préparait à partir lorsque quelqu’un l’appela. L’apprenti soigneur, apparemment, parlant sa langue. Il la parlait même bien, ce qui surprit la jeune femme. Elle avait croisé un certain nombre de Midgardiens, comme ils s’appelaient eux-même, capables de comprendre et de baragouiner dans sa langue comme elle baragouinait dans la leur, mais ce jeune homme était à un tout autre niveau. Rien que pour cela, elle accepta de lui répondre.

« Je viens d’Érasia. De Terros. Je suis ici car… »

Elle songea immédiatement à la mission confiée par la jeune femme au loup noir, bien sûr. C’était la raison principale de sa présence au Lagon. Pourtant, la question, très simple, de ce jeune homme, la poussait à s’interroger sur de nombreux autres points. Pourquoi faire cette mission, à l’origine ? Pourquoi ne pas être restée ou retournée en Érasia ? Que cherchait-elle, ici, à la Canopée, ailleurs ? Le doute s’empara d’elle, alors que l’inconnu attendait une réponse pourtant basique. Qu’est-ce qui lui prenait d’être soudain aussi incertaine ?

« Je suis ici car on m’a demandé de dessiner des Pokémon de Tenkei. De Midgard. »

Elle voulait ajouter quelque chose, mais cela n’était pas dans ses habitudes. Et, quelque part, ça la blessait dans son orgueil. D’un autre côté, ça rendrait la tâche plus simple. Tandis que sa conscience hésitait, sa voix prit les devants.

« Est-ce que vous pourriez m’aider ? Je ne sais pas différencier les Pokémon de Midgard et d’Érasia.»

Urg. Ça ne lui ressemblait tellement pas.

[« Sinon, vous là, par terre, ça va vot’ jambe ? » xD]

[Eirben D'Er]

Alors qu'il attendait une réponse de la jeune femme, Eirben s'efforçait de rester calme et de faire le moins de mouvement possible, afin de minimiser la douleur, qui l’empêchait de se concentrer et qui réduisait considérablement la qualité de sa maîtrise, et donc sa « vue », car il avait toujours son bandeau sur ses yeux. Il pouvait cependant entendre la jeune femme fouiller dans ses affaires.
Alors que la douleur redevenait plus supportable, il vit que l'étrangère semblait observer quelque chose au loin. Il n'arrivait pas encore à se concentrer suffisamment pour voir de quoi il s'agissait, avant qu'ils n'arrivent à quelques mètres d'eux. Il distingua les traits d'un jeune homme, ainsi qu'une étrange créature flottante, aux nombreuses facettes planes.

Le nouveau venu avait vite entamé la discussion, et semblait vouloir le soigner. Ne refusant aucune aide, Eirben décida de l'écouter, et s'assit par terre à la demande du l'inconnu, bien que cela lui prit un certain temps vu que chaque contraction de son mollet le faisait atrocement souffrir. Une fois au sol, l'inconnu lui tendit un bâton, et lui suggéra de mordre dedans pendant qu'il s'occupait de sa blessure. Il s’exécuta sans dire mot et laissa le jeune homme le soigner. Ce dernier était encore plus bavard qu'Oliver. Était-ce normal de parler autant à Midgard ? Mais ses propos sur Dyrinn étaient forts instructifs. Il faudrait qu'il aille visiter cet endroit au cours de son voyage, afin de voir ces élémentalistes. Ces derniers pourraient peut-être lui apprendre de nouveaux mouvements.
Puis le jeune homme commença à parler de sa famille et de ses envies. Soudain, la douleur devint extrêmement violente, et il ne put s'empêcher de mordre si fortement le bâton qu'il ne savait plus lequel de ses dents ou du bout de bois casserait en premier. Link venait de lui retirer le pieu. Le souffle court, il luttait contre la douleur alors que le jeune homme continuait à parler bien qu'Eirben ne s'en préoccuppait plus. Il sentit qu'on lui appliquait quelque chose sur sa plaie, avant de la bander.

« Voilà, c'est terminé »

La douleur commençait effectivement à s'apaiser, mais il se doutait qu'il lui faudrait quelques temps avant de pouvoir marcher normalement à nouveau.

Il écoutait ensuite les recommandations de son soigneur, mais n'osa pas demander ce qu'était un «médecin ».

Eirben resta immobile un moment, le temps que la douleur redevienne supportable. Il en profita pour retirer enfin son bandeau, et observer de ses yeux ses deux sauveurs qui étaient parti discuter un peu plus loin.
Alors qu'il se remettait difficilement debout, il entendit les deux étrangers parler mais ils ne comprenait rien à ce qu'ils disaient. Comment est-ce possible ? Je n'avais aucun problème à le comprendre il y a deux minutes … Qu'est-ce qu'il m'a mit sur ma jambe ? Est-ce normal ?

Il décida de demander à Link la cause de ces effets secondaires.

Euh … Excuse-moi, mais je crois qu'il y a un problème avec ce que tu m'a mit sur la jambe …
Je n'arrive plus à comprendre ce que tu dis, et c'est plutôt … étrange. Est-ce que tu sais ce que je dois faire pour vous comprendre à nouveau ?

[Un mec qui se balade avec un bandeau sur les yeux ca vous choque vraiment pas hein ? x) Bon, ok, je l'avait pas rappelé dans mon précédent post (ca doit faire parti des trucs que j'avais oublié de sauvegarder tiens)
Et bon courage pour m'expliquer tout plein de trucs parce que je connais pas Erasia, Midgard, les pokémons ... Je vais souvent vous regarder avec des grands yeux sans savoir quoi dire, ou demander de quoi vous parlez]

[Link]

Tiens tiens... Intéressante cette femme. Elle a un bon coup de crayon, j'aime bien ce qu'elle a fait de moi. Bon, je dois être plus simple à dessiner que les deux autres qui ne cessent pas de courir partout. Mais avec mon faciès inexpressif, difficile de lui dire que je suis content. Pourtant, j'aime bien. Ca doit pas être bien sorcier de me dessiner, avec tous mes traits droits, pourtant je reconnais que c'est plutôt sympa comme attention. Et ça ne m'empêche pas d'écouter mon dresseur déblatérer sur sa vie. C'est ennuyeux, mais je comprends le principe on va dire. C'est futé de sa part, presque inhabituel.

Apparemment, il n'est pas le seul à s'y connaître en plantes on dirait. La demoiselle s'approche et l'attrape pour l'arrêter, avant d'ajouter son grain de sel à sa préparation. Et elle parle la langue de Midgard. Pas très bien, certes, mais au moins elle sait parler, c'est un bon début. Elle me plaît. Elle est tellement calme et a l'air tellement tranquille par rapport à l'abruti que je me tape. Si je pouvais rester avec elle, ça me ferait de sacrés vacances !

Link jeta un coup d'oeil à la demoiselle et à ce qu'elle venait d'appliquer sur le cataplasme. Il ne put s'empêcher de sourire et lui laissa le champ libre pour agir comme elle l'entendait, avant de finir son soin. Elle avait eu une bonne réaction et il ne s'en était pas offusqué. En plus, elle maîtrisait quelques mots de sa langue, certes avec un grand accent, mais ça avait son charme, non ?

Il finit de s'occuper de la jambe et se redressa. Il avait laissé le jeune homme reprendre ses esprits, et avait décidé de parler avec la jeune demoiselle, qui n'avait toujours pas dit son prénom... Il l'écouta, et il eut un sourire, content qu'elle prenne la peine de lui répondre.

« Je vois. Je ne suis jamais allé sur Erasia, j'aimerais bien m'y rendre. »

Apparemment, elle était ici en mission spéciale. Elle devait dessiner des Pokémon de son pays pour le compte de quelqu'un ? Pourquoi pas après tout. C'était une activité plutôt reposante, quoique probablement gênante avec les deux Pokémon qu'il avait et qui devaient faire fuir tout le monde. Il décida de rappeler ses deux compagnons, ne laissant que Récupix à l'extérieur.

Link afficha un sourire à la fois doux et amusé à la question de la jeune femme, se disant qu'elle ne devait pas être à l'aise de devoir lui demander de l'aide.. Il hocha cependant la tête.

« Pas de souci, je vais vous aider à les différencier. Je suis désolé, j'ai dû effrayer ceux des environs à cause de mes Pokémon. Mais Récupix devrait nous aider à en retrouver quelques-uns. » fit-il à l'adresse de son compagnon cubique.

Non mais oh, tu m'prends pour quoi ? Un chien de chasse, un limier ?! Puis tu veux que je tombe à l'arrêt quand j'te débusque une bestiole aussi ?! Dragueur du dimanche va, avoue qu'elle t'as tapé dans l'oeil. Tu veux pas que je sois dans tes pattes pour que tu la séduises. Ahahah ! Comme si tu avais besoin de moi pour te ridiculiser, franchement. Elle verra tôt ou tard que tu n'es qu'un blondinet stupide qui ne vaut pas tripettes. A moins que ça ne soit déjà fait. Mais soit. Je conçois que sans mon aide, tu n'as vraiment aucune chance. Allez, j'vais te faire plaisir, j'vais te trouver des jolies petites bêtes à montrer à cette belle demoiselle. Des bêtes de chez nous hein ? Ca devrait se faire.

Le Porygon s'élança dans les airs, regardant de tous les côtés pour trouver un Pokémon intéressant à dessiner. De son côté, Link entendit la remarque jeune homme qu'il venait de soigner, et ne put réprimer un éclat de rire. Il se rapprocha de lui et continua de sourire, tranquillement.

« Tout va bien. Je sais parler la langue de Midgard mais aussi celle d'Erasia. Ta jambe n'a rien à voir là-dedans, et nous n'avons mis que des plantes, ne t'en fais pas. Mais tu n'es pas au courant pour Erasia, le continent qui est apparu dans la mer, en-dessous le nôtre, sous les nuages ? Enfin, en réalité, c'est apparemment nous qui sommes apparus au-dessus d'eux. De ce qu'on m'a dit, ce serait le résultat d'un conflit entre des Dragons Légendaires. Quoiqu'il en soit, la jeune femme qui est ici ne vient pas de Midgard, mais de ce nouveau continent, et je crois qu'elle ne parle pas notre langue. Je servirai de traducteur, mais rassure-toi, ta jambe va bien. Autant que faire se peut en tout cas... D'ailleurs, comment est-ce que tu t'appelles ? »

Il se tourna vers la Terrosienne ensuite. Compte tenu de la situation, il ferait mieux de tout de suite lui expliquer de quoi il en retournait, afin d'éviter les situations gênantes. Il se chargerait de transmettre les informations d'un côté à l'autre si besoin était, mais il préférait avant toute chose en parler avec la demoiselle.

« Le jeune homme blessé qui est ici ne parle pas la langue d'Erasia, mais je suis capable de traduire, et je ferai passer les messages d'un côté et de l'autre, j'ai appris votre langue auprès d'un homme de Flamen. D'ailleurs, mon prénom c'est Link, je ne me suis pas présenté réellement auprès de vous. »

Il souriait toujours, un air qui devait paraître niais aux yeux du Pokémon cubique. En réalité, le blond était tranquille, et voulait juste garder des relations tranquilles. Il n'était pas forcément une personne sociable, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'aider des personnes qui en avait besoin, et ceux qui avaient envie de parler de Pokémon.

Oh, voilà qui devrait plaîre à la belle demoiselle, j'ai repéré quelque chose qui devrait l'intéresser. La marée est basse, et je ne savais pas que c'était en cette période que ça se déroulait mais apparemment, c'est l'heure. Il va falloir que je prévienne les autres, c'est un spectacle plutôt chouette et à ne pas manquer.

Link releva la tête en voyant son Porygon revenir vers lui, pointant le museau dans une direction bien précise. Il plissa les yeux, mit sa main en visière pour pouvoir mieux observer, et il comprit. Le sable était en train de bouger, de se creuser doucement, avant de laisser apparaître une petite tête bleue, avec une espèce de masque rocheux à l'avant du crâne. La bestiole s'extirpa du trou en bougeant avec ses nageoires, remontant la pente formée par le sable, avant de se diriger vers la mer. Peu à peu, d'autres créatures similaires, des tortues en miniature, quittèrent leur trou pour se diriger vers l'océan, rampant sur le sable. Aucun Pokémon ne semblait vouloir s'en prendre à eux, mis à part un jeune canard aux plumes bleus qui se posa sur une branche de corail, non loin, scrutant les bébés Pokémon avec envie. Il ne bougea pourtant pas, probablement trop intimidé par la présence des trois humains et de la bestiole indeterminée.

Le blondinet se tourna vers Hako avec un sourire et pointa du doigt les toutes jeunes créatures.

« Ce sont des Carapagos, ils sont originaire de chez nous. C'est plutôt rare d'assister à une telle vague de naissance. Et là-bas, c'est un Couaneton, également de Midgard. » fit-il en Erasien et en pointant l'oiseau du doigt.

Le jeune homme s'étira et observa le spectacle avec un plaisir non feint, un petit sourire attendri sur le visage. C'était toujours un beau moment les naissances, et il appréciait de pouvoir profiter de ce moment tranquillement, veillant sur les jeunes tortues. Il savait qu'il ne devrait normalement pas intervenir lors de ce genre d'événements, que si un prédateur voulait s'en prendre à un petit, il n'avait pas à prendre leur défense. Une question de sélection naturelle, ce genre de choses. Mais il se disait également qu'il n'aurait probablement pas le cœur à regarder un bébé Carapagos se faire manger sous ses yeux.

Il a l'air niais, mon dieu, c'est ridicule. S'il le pouvait, il serait en train d'émettre une espèce d'aura chargée de paillettes et de fleurs roses. Complètement ridicule. Je sais bien que c'est mignon, et je suis même d'accord sur le fait que ce sont d'adorables créatures, encore plus quand elles sont si jeunes, mais de là à avoir l'air si con... C'est pas en tirant une tronche pareille qu'il va passer pour un mec viril. Au contraire. Quoiqu'il en soit, j'en connais un qui a besoin d'un petit coup de main. Je me mets à léviter un peu partout, scrutant le sol, et fouillant dans le sable, jusqu'à trouver un morceau de bois sec et adéquat. Ca devrait faire l'affaire. Je le ramasse et m'approche du jeune homme blessé, et le dépose près de lui. C'est du matériel de fortune, mais ça lui fera une canne, ça sera toujours bien pour éviter de trop fatiguer sa jambe meurtrie. Il aurait pu penser à ça, le soigneur du dimanche que je me tape ! Ahlala. Au moins l'un ne saigne plus, et l'autre a de quoi dessiner. Et puis, c'est vrai qu'elles sont super mignonnes ces petites tortues !

[Hako]

L’expression de Hako s’adoucit un peu lorsque le Dyrinnois rappela, de lui-même, ses deux Pokémon qui gambadaient bruyamment tout autour d’eux. Ils la dérangeaient pour trouver des créatures sauvages et les dessiner calmement, c’était un fait, mais la Terrosienne était suffisamment tolérante pour comprendre qu’eux aussi avaient le droit à leur petite liberté, et que rien n’obligeait le jeune homme à les en priver. Cette gentillesse gratuite lui fit plaisir, et c’était suffisamment rare pour être souligné.

Par contre, l’humain lui-même restait toujours aussi pipelet. Il se remit à parler dans la langue de Midgard beaucoup trop vite pour que la jeune femme puisse comprendre le moindre mot de la conversation qu’il avait avec l’autre homme. Hako prit d’ailleurs le temps de l’observer plus en détail et remarque le bandeau qu’il portait et qui lui masquait totalement la vue. Entre ça et sa blessure, ce type sortait de l’ordinaire… En tout cas, lorsque le blond se retourna vers elle pour lui transmettre des informations, le visage de la Guerrière se tendit de nouveau légèrement. La gentillesse de ce garçon devenait un peu de trop. Déjà, elle n’avait pas besoin de lui pour voir que l’homme masqué ne parlait pas Érasien, c’était suffisamment clair. Et en plus…

« Merci. Mais je pense que je ne vais rien avoir à lui dire. »

Elle nota néanmoins dans un coin de sa tête que le Dyrinnois s’appelait Link. Et qu’en cas de besoin, il pourrait lui expliquer ce que pourrait dire l’inconnu blessé. Hako pensait peut-être qu’elle n’aurait « rien à lui dire », mais si lui avait des informations capitales – de quel genre, elle n’en savait rien –, ils pourraient au moins se comprendre indirectement.

La bestiole rouge et bleue s’approcha de nouveau, gesticulant comme s’il souhaitait qu’on le suive un peu plus loin, ou qu’on regarde dans une direction précise. Conciliant les deux possibilités, Hako fit quelques pas dans la direction indiquée, les yeux grands ouverts à la recherche de ce que Récupix trouvait si intéressant. Link semblait l’avoir repéré avant elle, puisqu’il montra le sable – sans créatures à proximité – en contrebas. Elle suivit son regard et aperçut des petites bestioles qui sortaient de trous ensablés. Des dizaines de petites bestioles qui rampaient jusqu’à l’eau du lagon de toute la force de leurs petites pattes comme si leur vie en dépendait. Ce qui était sans doute le cas, puisqu’au moins un oiseau bleu venait de se poser à proximité et lorgnait sur la viande fraîche qui se trémoussait devant lui.

Écoutant les informations que lui donnait le Dyrinnois, la jeune femme commença à dessiner un peu ce qu’elle voyait. Les trainées sur le sable créées par les mouvements des tortues, les petits corps luttant contre leur propre faiblesse pour avancer vers le large. En plissant les yeux, elle parvint même à dessiner le contour flou de l’un des Pokémon – elle n’osait pas s’approcher plus, ayant eu de mauvaises expériences avec des naissances de Teddiursa dans la forêt ; peut-être que les parents de ces petites bêtes en apparence inoffensives, plus gros et plus agressifs, n’attendaient qu’un imprudent pour l’attaquer de toutes la force de leur… pattes ? Elle n’avait aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler un Carapagos adulte après tout.

« Comment se fait-il que ces bébés étaient enterrés, en plus d’être apparemment seuls ? »

Chez elle, à Io’Maï, il était presque inimaginable d’imaginer une mère abandonner son œuf, ou encore un père ne surveillant pas sa famille pendant la période de ponte ou de couvée [tu le visualises l’Ursaring qui couve ?]. Ici, les petits étaient livrés à eux-mêmes et soumis à toutes sortes d’obstacle – entre autre les Couaneton, qui commençaient à se faire de plus en plus nombreux autour de la zone de naissances. Choisissant le camp des vainqueurs, Hako commença à dessiner l’un des volatiles. Elle ne donnait pas très cher de la peau des tortues.

Surtout que les oiseaux étaient de plus en plus nombreux, et qu’il y en avait des plus gros qu’avant. La jeune femme commençait à se sentir mal à l’aise au milieu des plumes, des pépiements, et des regards perçants des bestioles. Après avoir connu la violence des combats parents méfiants contre menaces potentielles, elle commençait à se demander si elle allait avoir droit au massacre prédateurs affamés contre bébés sans défense… Ça ne l’émouvait pas énormément, mais elle n’avait pas très envie de se retrouver au milieu.

[Eirben D'Er]

« Tout va bien. Je sais parler la langue de Midgard mais aussi celle d'Erasia. Ta jambe n'a rien à voir là-dedans, et nous n'avons mis que des plantes, ne t'en fais pas. Mais tu n'es pas au courant pour Erasia, le continent qui est apparu dans la mer, en-dessous le nôtre, sous les nuages ? Enfin, en réalité, c'est apparemment nous qui sommes apparus au-dessus d'eux. De ce qu'on m'a dit, ce serait le résultat d'un conflit entre des Dragons Légendaires. Quoiqu'il en soit, la jeune femme qui est ici ne vient pas de Midgard, mais de ce nouveau continent, et je crois qu'elle ne parle pas notre langue. Je servirai de traducteur, mais rassure-toi, ta jambe va bien. Autant que faire se peut en tout cas... D'ailleurs, comment est-ce que tu t'appelles ? »


Cela faisait beaucoup d'information a assimiler d'un coup. Non seulement Eirben n'était pas au courant pour Erasia, mais il lui fallut quelques instant également pour se rappeler que Midgard était le nom de cette île flottante. Et que sont les dragons ? Pourquoi sont-ils à l'origine de légendes ? Eirben avait tellement de questions à poser qu'il ne savait pas par laquelle commencer. Il se contenta donc pour l'instant de répondre à l'inconnu.

Je m'appelle Eirben. Et non, j'ignorais pour le continent d'en-bas.
Il se demandait comment expliquer sa situation simplement, sans paraître plus idiot et inutile que son apparence actuelle ... Mais avant qu'il ait eu le temps d'expliquer sa situation, Link était déjà reparti voir la jeune femme. Il préférait sans doute sa compagnie a celle d'un ignorant boiteux, et il ne pouvait pas le lui en vouloir, Eirben se trouvait lui même pitoyable dans cet état ...

La jeune femme semblait vouloir dessiner quelque chose. Il ne savait pas quoi, mais cela n'était certainement pas lui le modèle. Il se dégagea donc pour laisser la femme scruter les environs. Il grimpa au sommet d'un rocher, plus à l'aide de sa maîtrise que de sa jambe, et essaya ensuite de commencer une séance de méditation, ce qui pourrait lui permettre d'oublier la douleur, et de rester totalement immobile. Mais au même instant, le petit compagnon de Link revint vers eux, et leur suggérait d'observer quelque chose. Eirben ne voulant pas trop bouger, décida "d'observer" à l'aide de sa maîtrise, comme a son habitude. La scène était pour le moins surprenante. De nombreux cailloux commencer à vouloir s'élever, en formant des petits tas, avant de laisser s'échapper ce qui ressemblait à de minuscules petits êtres rampants. En se concentrant un peu plus sur leur caractéristiques, Eirben vit qu'en fait, ces bestioles marchaient tout doucement sur leur quatre petites nageoires. Les trois humains n'étaient pas les seuls à admirer la scène, d'autres volatiles semblaient étrangement intéressé par ce phénomène également. Eirben se demandait bien pourquoi. Le nombre de volatiles augmentait sans cesse et ses derniers commençaient à devenir envahissants et peu soucieux des environs. Alors qu'Eirben était habitué à faire abstraction de ses environs pour se concentrer sur ce qui l’intéresse, il était peu dérangé par cette situation, alors que cela gênait vraisemblablement la jeune artiste. Eirben se demanda comment les calmer, ou les faire partir. Une rafale de vent pourrait sans doute les faire fuir, ou bien seulement les exciter encore plus. Il ne savait pas vraiment quoi faire dans cette situation, aussi préféra-t-il attendre la réaction des deux autres personnes, pour voir comment les gens d'ici réagissent.

[Désolé pour l'attente, la fin d'année, le stage (trouver un appart' à une semaine du départ en stage, c'est drôle), le mariage de ma soeur ... ca fait un mois du juin bien chargé tout ca ]

[Hako]

Hako continua ses esquisses en silence. Link avait apparemment trouvé plus intéressant à faire que répondre à sa question, et homme masqué restait muet. Le bruit de fond se composait simplement du vent, d'un son un peu lointain de vagues, des battements d'ailes des oiseaux et du frottement sur le sable des petits Carapagos. La guerrière parvenait, en se concentrant, à tous les identifier séparément. Mais comme elle accordait plus d'attention à ce que voyait ses yeux et ce que dessinait ses mains, le tout se mêlait en un bruissement suffisamment peu fort pour ne pas la déranger.

Les oiseaux commencèrent à plonger vers la plage un par un pour attraper d'un coup de bec un de ces amuse-gueule ambulants. La scène se transforma rapidement en un capharnaüm de plumes et de pattes crochues, et le sable se couvrit de petites tâches de sang. Cela ne perturbait pas outre mesure l'artiste, mais il fallait admettre qu'il était difficile de dessiner dans ces conditions. Tous ses modèles bougeaient dans tous les sens et elle n'était pas assez expérimentée pour gérer ça. Résignée, elle se leva pour chercher une autre scène, ou peut-être la même mais de plus loin, avant de s'immobiliser, aux aguets.

Depuis quelques jours qu'elle était là, la Terrosienne avait plus ou moins compris le rythme des marées, et pensait ne pas avoir à se retrouver surprise par une remontée des eaux anticipée. Cependant, elle avait pu voir que parfois, le terrain se retrouvait de nouveau partiellement submergé quelques minutes de façon complètement aléatoire, comme la cible d'un mini-tsunami. Là, le bruit des vagues s'était fait plus fort et plus proche ; elle soupçonnait fortement une mauvaise surprise de la part du Lagon. Les oiseaux aussi l'avaient senti, ils commençaient à s'éloigner, comme si le festin gratuit ne valait pas de se retrouver noyé. N'étant pas sûre que ses collègues avaient détecté le changement, elle prit le temps de les avertir.

"Trouvez un point en hauteur, vite."

Link avait apparemment compris le message, ou bien un de ses Pokémon, plus instinctif, l'avait averti, car il avait déjà commencé à s'éloigner de la zone basse. Mais l'autochtone était blessé, sans Pokémon, et ne parlait pas sa langue. Les chances qu'il ait compris la situation étaient, aux yeux de Hako, assez minces. Elle s'approcha alors de lui, surveillant du coin de l’œil la vague qu'elle voyait arriver de loin, et se retrouva bien embêtée pour faire comprendre à l'homme qu'elle voulait l'aider, maintenant que son interprète n'était plus avec eux. Elle ne pouvait même pas mimer puisqu'il portait un bandeau noir qui l'empêchait de la voir. Après quelques instants d'hésitation, voyant que le danger se rapprochait, la Terrosienne attrapa l'homme sans sommation pour le porter dans une zone plus sécurisée, au sommet d'une dune.

L'eau arriva, recouvrit le sable en contrebas et transforma radicalement le paysage. On se serait cru en bord de mer, sur un petit îlot. Et ils étaient seuls en vue...

"Link !"

Pas de réponse. Ce n'était pas étonnant, le jeune homme avait probablement prit une autre direction dans l'agitation et se serait retrouvé sur un autre îlot, ou alors était masqué par les arbres et coraux du Lagon dont certains dépassaient au dessus du niveau de l'eau. Hako le chercha du regard quelques secondes avant de laisser tomber en se disant que le jeune homme les rejoindrait une fois cette vague repartie, ou pas du tout, et ce ne serait pas bien grave.

Par contre, elle se retrouvait à devoir s'occuper de l'autre gus qui, lui, n'était pas en état de se débrouiller seul, et semblait incapable de la comprendre autant qu'elle ne pouvait le comprendre lui. Par dessus le marché, toutes les créatures qu'elle envisageait de croquer s'étaient mises à l'abri. Hako était coincée. Alors qu'elle se demandait comment occuper les dix, quinze minutes que durerait la mini-marée, elle entendit une faible voix.

"À... à l'aide !"

La jeune femme chercha la source de l'appel. Il n'y avait rien ni personne en vue, pourtant cela semblait venir d'assez près. L'autre homme, lui n'avait pas semblé réagir outre mesure. Avait-elle rêvé ?

"S'il vous plait..."

Non, elle n'avait pas rêvé. Un éclat rouge attira son regard à ses pieds. Sous l'eau, quelque chose luisait étrangement, et cette chose semblait se vider d'un fluide carmin qui ressemblait fort à du sang. En temps normal, la Terrosienne aurait ignoré cette vision. Il s'agissait manifestement d'un Pokémon et la mort faisait partie de la vie. Cette fois, cependant, la créature était effrayée par son sort et demandait explicitement à être sauvée, et même elle ne pouvait pas passer outre une telle requête, surtout qu'elle avait théoriquement les moyens d'y répondre. En grimaçant, Hako sauta à l'eau et nagea maladroitement vers l'entité, afin de la ramener à la surface.

La chose était donc bien un Pokémon, et l'Érasienne pouvait même affirmer que cette espèce existait dans son propre monde, mais elle aurait été bien en peine de la nommer. Elle ressemblait à une étoile à dix branches bleue avec un joyau en son centre. L'une des pattes étaient sérieusement entaillée et saignait à grosses gouttes. Comme Link l'avait fait avec le Tenkeien, Hako s'occupa de soigner un peu grossièrement l'animal, qui l'en remercia grâce à un pouvoir étrange qu'elle avait déjà eu l'occasion d'expérimenter mais qu'elle ne savait pas expliquer. Elle constatait simplement que la créature savait se faire comprendre comme un humain. Et qu'elle se retrouvait avec deux éclopés sur les bras ! Restait plus qu'à attendre que la marée descende pour retourner s'occuper... Ou que quelqu'un de Dyrinn ne passe dans le coin pour se charger des blessés. Pour passer le temps, Hako se mit en position méditative, admirant l'onde et le soleil qui se reflétait dessus.

[L'intervention du Staross n'est là que pour qu'on puisse communiquer par la suite, je te laisse le plaisir d'écrire le "wtf on se comprend !"
Sinon, la marée soudaine c'est juste pour expliquer que Link n'est plus avec nous. Wala !]

[Eirben D'Er]

La scène était devenue assez chaotique. Les oiseaux ne cessaient de foncer sur leur proies impuissantes. Ses deux nouveaux compagnons n'avaient pas l'air d'être dérangés par le massacre qui se déroulait devant leur yeux, au vu de leur manque total de réaction, et il n'était lui non plus pas perturbé par cela, c'était l'ordre de la nature après tout.
Mais cela empêchait vraisemblablement la jeune femme de dessiner. Ne disposant pas d'un seul modèle statique, il devait être assez compliqué de capturer une image précise dans ses croquis. De plus, le brouhaha ne devait pas l'aider à se concentrer ... Alors qu'elle semblait avoir abandonné l'idée de dessiner cette scène, elle se mit à crier quelque chose alors que les oiseaux semblaient s'écarter de la scène. Était-ce elle qui avait fait fuir les oiseaux ? Probablement pas, malgré le fait qu'il ne comprenne pas la langue de la jeune femme, il avait quand même senti une pointe d'angoisse dans sa voix et son comportement. Alors qu'il se relevait, la jeune femme s'approchait de lui, et  et avant qu'il n'ai eu le temps d'identifier une éventuelle menace, l'étrangère le souleva afin de l'emmener un peu plus loin. Avant qu'il n'ai le temps de broncher, il ressentit une onde se former au large. Alors qu'il atteignaient le sommet d'une dune, la vague s'était dangereusement rapprochée. Afin d'éviter que le sable de la dune sur laquelle ils s'étaient arrêtée ne soit emporté par la vague, Eirben utilisa sa maitrise de l'air afin de la protéger un maximum possible de la lame de fond. Cela avait l'air d'avoir été suffisant pour protéger cette parcelle ensablée. Le reste du paysage avait complètement changé.

Avant qu'il n'observe de nouveau les environs afin d'identifier le terrain, Eirben avait jugé bon d'essayer de remercier la jeune femme, bien que cette dernière ne le comprenait manifestement toujours pas.
Elle essaya d'appeler Link, en vain. Alors qu'elle semblait perdue dans ses pensées, et qu'Eirben essayer de localiser Link grâce à sa maitrise, Eirben entendit une voix demander de l'aide. Sans bouger d'un pouce, il continuait à chercher à l'aide de sa maitrise, mais cette fois dans un rayon beaucoup plus proche, afin de trouver la source de cette appel en détresse. Cependant, la jeune femme fut plus rapide que lui pour trouver et aider l'animal aquatique blessé. Ce dernier semblait avoir une patte cassée également, et la jeune femme le pansa dans une scène proche du déjà-vu, sauf qu'il s'agissait d'Eirben auparavant ...

Alors qu'il enlevait son bandeau et qu'il s'allongeait sur le sable afin de contempler le ciel, Eirben pensa à voix haute :
Quelle journée ... avant de continuer à songer, mais pour lui-même cette fois
Et dire que je voulais juste trouver des maîtres de l'eau pour m'entrainer à manipuler leur élément ... me voilà entouré d'eau, mais sans aucune idée de comment faire pour la contrôler. J'ai eu beau passer tout mon voyage à essayer, mais ça ne m'a servi à rien ...
Tout en restant allongé, il se remit à la recherche de Link, mais la seule chose qu'il ressenti fut le retour des oiseaux, qui semblaient être restés sur leur faim. Après quelques instants passés à tournoyer de manière menaçante au dessus du petit îlot où se trouvait leur groupe, les oiseaux décidèrent de les attaquer, certainement après avoir remarqué que deux de leur proies étaient déjà blessés.  Eirben était aux aguets, et dès qu'il fut persuadé qu'ils étaient bien pris pour cible, il riposta à l'aide de bourrasques de vent, sans vraiment savoir si cela aurait réellement un effet. Mais le fait de montrer qu'il ne se trouve pas en dessous de ces oiseaux au niveau de la chaine alimentaire devrait suffire pour les faire fuir, normalement ... Il devait donc montrer à ces oiseaux, que même blessé, il était capable de se défendre.

[Hako]

Hako fut interrompue dans sa méditation par un soupir, quelques mots prononcés par l'homme masqué. Elle eut l'impression de les comprendre aussitôt qu'il les eut dits, mais ignora ce sentiment. Cela faisait longtemps qu'elle errait sur Tenkei, après tout. Les sonorités, les accents, certains mots... Même si elle ne s'était jamais approchée d'une autre ville que Dyrinn, elle avait croisés des gens venant de nombreuses tribus, et s'était habituée à leurs dialectes, sans doute suffisamment pour pouvoir reconnaître une phrase comme "déjà entendue".

Et dire que je voulais juste trouver des maîtres de l'eau pour m’entraîner à manipuler leur élément ... me voilà entouré d'eau, mais sans aucune idée de comment faire pour la contrôler. J'ai eu beau passer tout mon voyage à essayer, mais ça ne m'a servi à rien ...

Là, il n'y avait cependant plus d'erreur : c'était de l'Erasien. Du Terrosien, même ! Et c'était la voix d'Eirben qu'elle venait d'entendre, elle en était sûre. La jeune femme allait se tourner vers l'Aliphyrois pour... elle ne savait pas trop, lui demander depuis quand il savait parler sa langue maternelle par exemple ! Mais le Pokémon qu'elle avait récupéré plus tôt l'interrompit dans son geste en prenant de nouveau la parole.

"Ah ! Pardon ! C'est de ma faute, je ne voulais pas te faire entendre ça !"

Interloquée, Hako pencha la tête vers la créature étendue au sol. Elle n'était pas bien sûre de ce que l'étoile voulait dire par là, ni de comment lui poser la question ; l'humaine parvenait à comprendre le Pokémon, mais rien ne disait que c'était réciproque. Elle n'avait aucune idée ou connaissance sur ce pouvoir qui permettait à certaines créatures de communiquer avec des humains - enfin si, elle en connaissait un : l'Aura, le domaine de maîtrise d'Io ; et elle pouvait dire sans se tromper qu'il ne s'agissait pas de ça.

"Je suis capable de te comprendre grâce à mes pouvoirs psychiques... Je peux lire dans tes pensées et dans celles de l'autre humain... Malheureusement, j'ai eu quelques soucis avec ça, parce que je suis affaibli, et je t'ai transmis des choses que tu n'aurais pas dû entendre... Je suis désolé !"

De marbre, Hako se contenta de lever un sourcil en écoutant la créature Psychique parler avec difficulté, la gorge serrée par la souffrance - si on pouvait dire. Il lisait donc ses pensées... directement dans sa tête, quoi ? Voilà bien quelque chose d'étrange. La Terrosienne n'avait jamais imaginé qu'on puisse lire ou entendre ou faire quoi que ce soit des raisonnements qu'elle se tenait à elle-même ; elle n'avait jamais imaginé non plus que cela soit quelque chose de... concret ? Qui forme des phrases compréhensibles comme dans la tête d'Eirben.

Et donc... pouvait-elle communiquer avec le Pokémon ?

"Oui, bien sûr... Les pensées sont comme des conversations internes, et si elles me sont adressées, j'y réponds."

Et lui, songea-t-elle en se tournant vers Eirben, pouvait-elle entrer en contact avec lui via le Pokémon comme cela avait été le cas avant ?

"Oui, je peux vous connecter l'un à l'autre."

Hako remarqua alors l'expression du jeune homme. Il les regardait comme s'il... les écoutait. Peut-être étaient-ils en fait connectés depuis quelques minutes et suivaient-ils la conversation mentale qu'elle avait avec la créature. Elle souhaitait être sûre et posa directement la question - pensa directement la question, en fait.

"Me comprends-tu ?"

Le visage de l'homme ne laissa aucun doute quant à la réponse ; ses yeux étaient grands ouverts, sa bouche formant un o de surprise. Il l'avait entendue, au moins. La Terrosienne tenta une nouvelle expérience et s'exprima à voix haute, cette fois.

"Et là ? Tu me comprends ?"

Elle entendit clairement sa voix - aucune erreur, elle avait parlé en érasien, lui épargnant la difficulté de comprendre son patois terrosien. Pourtant il acquiesça pour répondre à sa question ; il avait compris ce qu'elle avait dit - ça, ou elle l'impressionnait trop pour qu'il réponde autre chose que "oui". Eh, mais... Ce mouvement de tête qu'elle prenait pour universel, avait-il la même signification sur Tenkei ? Bah, peu importe qu'il soit capable de saisir la portée de ses paroles, après tout. La Guerrière se releva, constata que le niveau de l'eau commençait à baisser.

"Bon ! Si tu comprends ce que je dis, je propose qu'on parte à la recherche de Link."

Pas qu'elle s'inquiétait, mais... Si, elle s'inquiétait un peu. Elle voulait au moins être sûre que le jeune bilingue n'était pas mort noyé quelque part dans le coin, ou, dans un cas hypothétique moins pessimiste, qu'il n'était pas en posture délicate dans le coin. S'il s'était trop éloigné, elle n'allait pas ratisser tout le coin pour le retrouver. Elle avait d'autres choses à faire, après tout, comme finir au moins un de ses dessins avant le changement de marée, au hasard. Combien de temps restait-il ? Suffisamment peu pour avoir le temps et la motivation de s'occuper de deux blessés, se rappela-t-elle en voyant qu'Eirben boitait toujours et que le Pokémon qui leur permettait de se comprendre ne parvenait pas à se déplacer. Hako se doutait que ses pouvoirs seraient inutiles si elle le laissait traîner là. Sentant l'agacement poindre devant toutes ces complications, la Guerrière commença par observer l'animal pour savoir quoi faire de lui, incapable de se mouvoir. Après un instant de réflexion, elle sortit de nouveau ses réserves de bandages et les noua autour de la créature, puis de son dos, pour le porter comme un sac.

Pour l'humain, en revanche, cela risquait d'être moins simple, mais pas insoluble pour autant. Hako fit apparaître sa Tropius, qui s'enfonça légèrement dans le sable humide. Sa maîtresse lui caressa l'épaule, avant de faire face à Eirben.

"Voici Pomone. Tu peux monter sur son dos, ça sera sans doute plus simple pour te déplacer."

Sa lourde Pokémon n'était peut-être pas la plus rapide des montures, mais au moins elle faisait des grands pas et était capable de voler si l'eau revenait.

Peut-être que, aussi préparée maintenant, elle allait enfin pouvoir réussir à se mettre au travail sans obstacle ?

[Eirben D'Er]

Eirben était focalisé sur sa maîtrise de l'air en direction des créatures volantes, afin de pouvoir discerner le moindre signe offensif de ces derniers. Il n'avait pas remarqué que ce faisant, il fixait également Hako, qui pensait qu'Eirben écoutait la conversation mentale entre le pokémon et elle. Ayant d'habitude un bandeau sur ses yeaux, il ne s'était jamais préoccupé de faire attention à son regard lorsqu'il se focalisait sur sa maîtrise.

Eirben entendit une voix résonner dans sa tête, ce qui ne manqua pas de le déconcentrer :
Me comprends-tu ?
Il reconnaissait la voix de la jeune érasienne, mais l'absence de source sonore le déconcertait fortement. Bien qu'il était focalisé sur les oiseaux, il n'avait jamais raté des vibrations d'air au contact de sa peau. Alors qu'il la regardait d'un air ahuri, l'érasienne parla, de vive voix cette fois-ci :
Et là ? Tu me comprends ?
Eirben n'avait même pas remarqué qu'effectivement, il arrivait désormais à comprendre son langage. Alors qu'il marmonnait un timide oui en acquiesçant, Eirben ne comprenait absolument pas se qu'il se passait et était totalement déboussolé. Il se posait de nombreuses questions sur ce qui venait de se passer. Comment avait-elle parlé directement dans sa tête ? Comment pouvait-il désormais la comprendre alors que quelques instants plus tôt, Link lui avait indiqué qu'elle ne parlait pas la même langue ? Pire encore, bien qu'il comprenait ses dires, grâce à sa maîtrise, il avait ressenti que les sons émis ne correspondaient pas à ce qu'il avait compris.

Toutes ces questions se mélangeaient dans sa tête et avant qu'il ne puisse réorganiser ses pensées, Hako lui proposa de se mettre à la recherche de Link. Une fois de plus, Eirben ne comprenait pas pourquoi les sons qu'il ressentait via sa maitrise ne correspondait pas à ce qu'il entendait.
Il entendit de nouveau une voix directement dans sa tête, mais ce n'était plus la même personne qui parlait.
"Excuse-moi, je vois que tu as l'air perdu. Je dispose de pouvoir psychiques qui me permettent de traduire vos propos directement dans votre esprit et également de communiquer par la pensée comme actuellement."

Hako fit soudainement apparaitre un imposant animal par une magie quelconque, alors qu'Eirben se posait encore de nombreuses questions sur le fonctionnement de cette télépathie, et maintenant également sur cette brusque apparition. Il se souvint brusquement qu'ils étaient pris pour cible par une nuée de Couanetons. Il n'avait pas le temps pour l'instant de demander des réponses à toutes ses questions, les volatiles semblaient déterminés à revenir sur eux.

"Nous devrions surtout nous protéger de ces oiseaux !" s'écria-t-il en les pointant du doigt.
Les volatiles n'avaient absolument pas été intimidés par la précédente attaque d'Eirben et semblaient toujours bien déterminés à terminer leur repas.

Il dressait un mur de vent tout en se demandant si jamais ils devaient fuir ou se battre. En effet, il ne savait pas si la jeune femme, en plus d'avoir des talents de soigneuse, pouvait se battre, ou non.

[Hako]

Hako tourna vivement la tête dans la direction indiquée par Eirben et eut à peine le temps de se baisser derrière Pomone qu'un des agresseurs balançait une lame d'air dans sa direction. Trop focalisée sur ces histoires de télépathie et la disparition de Link, la fille des forêts n'avait absolument pas entendu ou vu s'approcher les oiseaux, et elle se maudit pour cet amateurisme et cette imprudence. Son énervement s'amplifia encore lorsque sa Tropius, cible d'une bonne partie des attaques, gémit de douleur et trébucha sur une de ses pattes avant, blessée. Hako laissait souvent ses camarades Pokémon se battre seuls, mais Pomone n'était pas une créature de combat, et sa maîtresse n'aimait pas du tout qu'on lui fasse du mal. Comme en réponse à son inquiétude, une barrière de ronces poussa spontanément devant la Pokémon Plante comme pour la protéger.

Encore ces choses, songea Hako. La jeune femme avait pris conscience que les plantes avaient une tendance étrange à agir pour lui venir en aide, et elle savait aussi que, d'une certaine manière, c'était elle qui en était la cause ; mais elle n'avait pas ou peu de contrôle sur cette magie. Par ailleurs, cela n'allait pas l'aider très longtemps et ça ne résolvait pas son plus grand problème ; elle avait un désavantage de taille dans ce combat. Contrairement aux ennemis, elle était naturellement clouée au sol, ainsi que la plupart de ses combattants. Ça ne laissait pas énormément de possibilités de riposte... La guerrière monta rapidement sur sa monture, lui frottant vigoureusement l'encolure en espérant lui faire oublier suffisamment sa blessure à la patte pour pouvoir rapidement passer aux choses sérieuses. La nuée d'oiseaux avait encerclé le groupe, à présent.

Avant de décoller, Hako se tourna vers Eirben pour s'assurer qu'il avait de quoi se défendre.

"Tu vas pouvoir te débrouiller seul ?"

Les mouvements qu'il effectuait et le fait qu'un des Pokémon ennemis venait de s'écraser sur un mur invisible répondirent à sa question. Elle n'y connaissait pas grand-chose, mais elle avait reconnu des techniques de maîtrise élémentale, ce qui signifiait que le jeune homme n'était pas complètement démuni. Peut-être même allait-il pouvoir l'aider ? Signalant son départ d'un hochement de tête, Hako s'envola de quelques mètres pour pouvoir se mettre à portée de la menace. D’en-haut, les choses semblaient plus simples, mais pas de beaucoup. Pomone était loin d’avoir l’agilité nécessaire pour poursuivre ou éviter les Couaneton furieux, en plus d’avoir une sensibilité accrue à leurs attaques. Cela limitait sa dresseuse en termes d’endurance et de mobilité, mais c’était suffisant.

La Guerrière attrapa son bâton afin de s’assurer une allonge la plus grande possible, et elle commença à frapper latéralement les Pokémon agressifs, à un rythme soutenu. De nombreuses bêtes tombèrent, et la jeune femme préférait ne pas trop réfléchir à s’ils étaient vivants ou non… Elle ne tenait pas à tuer sans discernement, mais bon, la loi du plus fort, tout ça. Pourtant, elle remarqua rapidement quelque chose d’étrange et s’en fit la remarque, intérieurement ; certains Pokémon semblaient touchés alors qu’elle ne les avait même pas approchés.

« C’est normal, c’est moi… Je me sers de mes pouvoirs pour les atteindre. »

Hako s’agaça.

« Tu n’es pas en état de te battre, tu vas juste te tuer plus vite. »

Le Staross la trouva peut-être ingrate, cela lui passait loin au-dessus de la tête. Dans tous les cas, il n’était pas question pour lui de n’être qu’un poids pour la jeune fille – au sens propre du terme puisqu’elle le portait toujours sur son dos. Il utilisa de nouveau ses pouvoirs psychiques, mais pour interpeler le garçon resté au sol, quelques mètres plus bas.

« Eh ! Tu utilises des pouvoirs du vent, non ? Essaye de t’en servir sur la Tropius… Le machin vert volant… pour l’accélérer ! »

[Eirben D'Er]

Son mur de vent n'avait pas eu grand effet. Peu de volatiles étaient dérangés par ce dernier. Au mieux, les assaillants faisaient demi-tour afin de prendre plus d'élan, au pire, cela les ralentissait à peine. Eirben n'était clairement pas assez fort pour les arrêter. Mais cela aura au moins servi à limiter la casse pendant qu'ils préparaient leur riposte. Seule la créature était blessée, au moins, Hako n'avait rien pour l'instant. Alors qu'elle grimpait sur sa monture, Eirben senti que certains volatiles fondaient sur le duo. Le mur intégral ne servant visiblement à rien, il s'empressa de le dissiper afin d'en faire un plus robuste sur la trajectoire de la menace imminente. Bingo. Cette fois, le volatile semblait assommé.

Lorsque l'érasienne lui demanda s'il pouvait se débrouiller seul, Eirben répondit par l'affirmative et la pressa de s'occuper d'elle et de sa monture. En même temps, il lançait de grande lames de vent plus destinées à disperser un maximum de Couanetons plutôt que d'en blesser quelques uns, afin de gagner encore un peu de temps. Dès que Pomone s'éleva, Eirben essaya de maintenir un courant d'air ascendant afin qu'elle puisse se concentrer sur les esquives plutôt que le maintien de son altitude. Bien que cela rendait ses attaques moins puissantes et précises, l'intrusion d'une aussi grosse créature dans leur domaine aérien n'avait pas l'air de plaire aux Couanetons et ces derniers focalisaient désormais leurs attaques sur la cavalière et sa monture aérienne.
Heureusement, Hako était douée avec son bâton et arrivait à repousser une bonne partie de ses assaillants. De son côté, Eirben était limité dans ses actions. Ses attaques étaient affaiblies par sa concentration sur le soutien de Pomone et donc rendues quasiment inefficaces. Il devait trouver un autre moyen d'aider l'érasienne.
Il constata que certains des volatiles utilisaient également le vent comme arme. Bien qu'il soit difficile d'observer les mouvement d'air à l’œil nu, Eirben pouvait les ressentir. S'il n'avait aucun mal à les éviter, c'était une autre histoire pour la guerrière et sa monture. Fort du constat que Hako était plus compétente que lui pour l'attaque et qui lui seul pouvait les protéger des attaques de vents, Eirben décida d'opter pour une stratégie de soutien.

Esquiver les lames de vent dirigées vers lui et dévier celles qui se dirigent vers ses compagnons. Voilà quel était son rôle. Mais cela faisait beaucoup de chose sur lesquelles se concentrer. Il se remémora alors ses séances de méditation qui lui permettaient d'être beaucoup plus vif d'esprit et d'améliorer sa maîtrise du vent. En contrepartie, lors de ces séances, il abandonnait temporairement ses autres sens. Mais il n'en avait que faire dans cette situation. Il devait oublier tout ce qui n'importe pas afin de ce focaliser sur sa maîtrise. Seul le vent lui était utile ici. Abandonner ses cinq sens pour se concentrer uniquement sur sa maîtrise. Ne faire plus qu'un avec le vent. Ressentir les rafales produites par les puissants battements d'ailes de Pomone et créer un courant d'air ascendant à ce moment pour lui faciliter la tâche.

Eirben entrait dans une sorte de transe. Il n'entendait plus le brouhaha créé par les Couanetons, ni même le Staross quand ce dernier s'est adressé à lui. Il ne ressentait que les courants d'air ambiants. Sans qu'il ait besoin d'y réfléchir, son corps se déplaçait pour éviter les quelques lames de vent qui venaient vers lui, telle une feuille face au vent. Les courants ascendant qu'il créait pour soutenir Pomone lorsqu'elle battait des ailes était suffisamment réguliers pour qu'ils soient calés avec sa respiration. Il ne restait donc qu'une seule chose sur laquelle se concentrer. La protection de ses compagnons.

[Hako]

Hako accueillit avec gratitude l’aide d’Eirben ; comme si le vent lui-même avait décidé de les aider, le duo volant qu’elle formait avec Pomone se déplaçait avec beaucoup plus de facilité. Même la Tropius dut se sentir ragaillardie, car elle passa elle aussi à l’attaque, elle qui pourtant était habituellement calme et pacifique. Effectuant un virage, la monture passa en vol stationnaire, ses grandes ailes tendues pour capter toute la lumière du Soleil. Elle tendit le coup pour se faire paraître plus grande, et soudain donna de violents coups de ses feuilles de palmier qui, rendues encore plus puissantes par l’action du maître de l’Air, envoyèrent valser au loin une bonne partie des oiseaux ennemis sans les blesser. Ceux-là durent considérer que le jeu n’en valait clairement pas la chandelle, car ils s’éloignèrent une bonne fois pour toute sans demander leur reste.

On y voyait plus clair dans le ciel, maintenant, même si quelques Pokémon, les plus teigneux, continuaient de harceler le groupe. Rien que la dompteuse aguerrie n’allait pouvoir gérer, même si cela l’agaçait d’être attaquée sans véritable raison. Au moins, quand elle connaissait la cause d’un combat contre des Pokémon sauvages, elle avait tout le loisir de se reprocher d’avoir été trop téméraire tandis qu’elle s’efforçait de survivre, consciente qu’elle participait à un combat à mort ou dans lequel il fallait absolument tout donner, le plus souvent. Ou bien elle avait été attaquée parce qu’elle avait effrayée les animaux, et il suffisait alors de les effrayer suffisamment pour qu’ils battent en retraite, ou de les apprivoiser. Là, elle était juste la cible des nerfs de créatures capricieuses qui se pensaient probablement plus fortes qu’elle, alors que Hako travaillait à les chasser en limitant les pertes inutiles.

La Terrosienne sentit son dos chauffer doucement et, regardant par-dessus son épaule, elle se demanda ce qu’était en train de préparer le Pokémon étoile. La jeune femme était prête à lui rétorquer sèchement une seconde fois qu’il n’arrangeait pas son état à agir ainsi, mais elle constata vite qu’au contraire, il semblait aller mieux, doucement, et sa blessure était la source d’une lueur claire et chaude comme une bouillote. Était-il en train de se soigner ? S’il en était capable, il aurait pu lui éviter des efforts superflus beaucoup plus tôt. Mais puisqu’il était trop tard pour râler sur ce qui aurait pu être, Hako se contenta de se reconcentrer sur l’affrontement, et donna quelques coups de bâton bien placés.

« Je vais tenter quelque chose, mais tu devrais demander à ta Tropius de se poser. »

La jeune femme se contenta d’un « hm ». Elle n’avait pas pour habitude de compter ainsi sur un inconnu, humain ou Pokémon, pour se battre et, surtout, lui dire quoi faire en combat. Il allait falloir plus que ça pour la convaincre de retourner au sol, perdant le seul moyen qu’elle avait de se mettre à portée des ennemis.

« Vraiment. Je vais utiliser le pouvoir de mon joyau pour faire cesser leurs attaques, mais ça risque d’atteindre ta Pokémon aussi, et ça la rendra incontrôlable. »

Prête à tenter le coup pour être débarrassée des gêneurs, Hako hocha la tête et signala à sa monture de redescendre pour rejoindre Eirben. À peine eut-elle touché terre que le Staross se mit à vibrer avec force, sa pierre ventrale luisant d’une forte lumière rouge qui donnait mal à la tête à regarder. Très vite, comme touchés par un mal invisible, les oiseaux se mirent à voler de travers, ne parvenant plus à viser qui que ce soit ou simplement maintenir leur altitude.

[L'attaque finale est une Onde-Folie qui devrait simplifier les choses pour mettre en déroute les bestiaux, je te laisse cette partie ]

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