[ Clos ] [Event] S'attacher à l'espoir [Lyssa, Molly]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Que vous l’ayez voulu ou non, vous avez été poussés vers le groupe rejoignant l’entrée des cryptes. Voyant la masse qui vous sépare de la mer, ou de la ville-haute, vous vous résignez à profiter de la cérémonie en sous-sol, même si cela doit signifier ne pas admirer le lâcher de lanternes. Après tout, ici aussi, ça vaut le détour.

[Konari]

Le voyage fut fort long. Trois mois après son embarcation, un grand bateau s'amarra à Comodo. On fit descendre le pont et on aida une jeune fille à descendre.  Ses vêtements attirèrent l'attention, mais elle disparut rapidement dans la foule et monta dans une voiture, tirée par deux élégants Galopa. Ces derniers mois, sa vie s'était retrouvé de nouveau bouleversée. D'ailleurs, elle ne venait ici que dans un seul but, elle était certaine de retrouver des personnes disparues. Habillée d'un sari élégant et riche, mais discret, les cheveux blonds d'une longueur interminable, on ne pensait pas qu'elle pouvait être quelqu'un de très différent. Mais les circonstances étaient différentes, ce qui expliquait son sari d'un blanc immaculé. Elle avait écumé autant de fêtes commémoratives et d'illuminations que possible, pour être honnête, elle s'était vite lassée du spectacle, mais elle avait continué son chemin. Certaines de ces personnes qu'elles recherchaient lui avait enfin laissé une piste. Ce serait peut-être ici qu'elle les retrouverait. La Nouvelle-Gilnéas était en tout cas sa dernière destination et la dernière fête de ce genre de la saison, du moins, de celles dont on pouvait entendre parler.

Douze heures après avoir quitté Comodo, l'attelage arrivait à la ville des réfugiés. Le Lascar la fit descendre, mais elle indiqua préférer rester seule le temps de l'évènement et qu'il l'attende dans la voiture. Au premier abord, cette fille paraissait riche, un vêtement brodé dans la plus belle soie, des bijoux fins et discrets et une tenue digne des jeunes filles de la meilleure éducation. Mais tout cela se noyait dans la foule, qui ne pensait qu'au sens profond de cette sinistre fête. La jeune fille elle-même ne pensait pas à autre chose. Elle avait connu les événements qui avaient rendu incroyablement dangereux les Pokémon, les obligeant à changer de forme. Elle en possédait d'ailleurs un, qui ne semblait pas s'être remit de cette folie passagère, malgré le temps passé. Peut-être était-ce de sa faute, elle ne s'en était pas plus occupée que cela et n'avait pas encore trouvé le moyen de lui faire revêtir cette forme effrayante… Sa famille avait-elle succombé devant ces Pokémon de la terreur ? C'était pour cela qu'elle avait entreprit ce voyage. La jeune fille en blanc se retourna, faisant onduler sa longue chevelure.

« Tu viens ? »

Sa voix était douce, très calme, très posée, loin de ce qu'on avait pu lui connaître ces dernières années. Elle s'adressait à un magnifique Feunard, au port altier et plein de noblesse. Le renard millénaire descendit de la voiture en sautant avec élégance au sol. Il n'était pas mécontent d'être arrivé… En tant que Pokémon affilié au feu, la traversée en mer n'était pas ce qu'il avait préféré, de tous les voyages qu'il avait pu faire avec sa jeune amie. Mais ces derniers temps, il n'avait pas approuvé ce qu'elle avait fait, parmi tout le reste, c'était sans conteste l'acte le plus dangereux auquel elle s'était soumise. Elle commençait à s'approprier des choses, des pouvoirs qui la dépassait autant que lui. Et il savait qu'il ne se passerait que peu de temps, avant qu'elle ne veuille en vouloir plus et qu'une catastrophe se produirait. N'était-ce pas à cause d'une catastrophe de cette envergure qu'il était resté piégé dans les ruines pendant des milliers d'années ? Cette perspective lui avait fait lever la fourrure de l'échine, mais elle n'avait rien voulu savoir. En sachant ce qui les attendait, le Feunard n'avait pu se résoudre à partir, comme l'avait fait son précédant Pokémon.

Sur ce sujet non plus, il ne partageait pas son avis. Ce n'était pas vraiment qu'elle traitait mal les deux chiens, c'était plutôt qu'elle ne les traitait pas du tout. Sauf quand elle en avait besoin. Mais d'un côté, elle n'avait pas cherché à les posséder et l'un comme l'autre refusaient de partir. Cela lui paraissait bien étrange, mais ils avaient l'air de se retrouver dans cette absence de tout. Ils cohabitaient. Malgré sa longue expérience, il n'aurait su dire ce que tout cela donnerait, probablement rien de bon. IL fallait espérer que la jeune fille se reprenne à temps. Mais il ne pouvait pas dire que tout était noir, de bonnes choses s'étaient produites au cours des dernières semaines. Son caractère semblait s'être adoucit… Pulsar accéléra l'allure et marchait à côté de la jeune fille, il n'était pas question de se laisser séparer par toute cette foule. Du monde, il y en avait ! Très vite, la blonde en sari se retrouva affublée d'une lanterne rectangulaire. Cela lui était plus ou moins égal, elle n'avait qu'un objectif en tête. Néanmoins, il semblait que pour une fois, le charme délicat, la douceur et la bonne éducation de la jeune aristocrate ait repris le dessus. Pour combien de temps ?  Mais rapidement, la foule l'entraîna dans un sous-sol, l'empêchant de rester dans la ville-haute.

[Molly Hale]

Un peu vaseuse, Molly reprit ses esprits avec peine, cherchant à retrouver son équilibre. Elle chercha du regard ses Pokémon, avant de se dire, énervée par son étourderie, qu’elle les avait rappelés avant d’utiliser ce moyen de transport aussi surprenant que déroutant… Curieuse et toujours ouverte à de nouvelles expériences, la Flamenoise avait en effet testé, cette fois, un système de relais de téléportation, qui fonctionnait grâce à des Pokémon Psy puissants, et mis en place spécialement pour permettre aux plus reculés des villages du pays du Feu de se rendre à la Nouvelle-Gilnéas, cette cité de réfugiés de la catastrophe de Mewtwo. Cependant, déconseillé aux plus fragiles des éventuels visiteurs, il n’avait été employé que par une poignée de courageux, voire téméraires. Mais Molly n’était pas une peureuse et, ravie de s’adonner à un nouveau test, avait accepté avec joie de tenter le coup… À présent, elle regrettait un peu d’avoir accepté si vite, et elle comprenait désormais pourquoi si peu d’Érasiens avaient connaissance de l’existence de ce système, et la raison pour laquelle les usagers de ce moyen de transport rapide, mais atypique, avait été boudé.

« Par Entei, plus jamais ! La prochaine fois, ce sera à dos de Steers ou de Tamekyn, comme d’habitude. »

Plus pour elle-même que pour un quelconque interlocuteur, la fille d’Alpha maugréa un moment, puis finit par libérer deux créatures de leurs sphères respectives. De la première, un gros puma se dessina, fier et confiant, puma qui vint frotter brièvement sa tête contre la jambe de l’humaine. De la seconde, en revanche, une forme hésitante sortit, pas vraiment rassurée par la foule qui se pressait aux alentours. La lionne jeta des coups d’œil méfiants et courroucés autour d’elle, lâcha un feulement rauque à un passant qui l’approcha un peu trop à son goût, puis tourna ses iris remplis de colère et de rancœur vers la Meneuse.

« Calme-toi, tu n’as rien à craindre avec moi. Ici, c’est un village de réfugiés de la catastrophe de l’an passé, quand Mewtwo est devenu fou… J’ai pensé que vous aimeriez participer aux commémorations. Pour… »

Molly ne termina pas sa phrase. Elle savait combien la perte d’un être cher pouvait être douloureuse… Elle en avait fait l’expérience, tout comme son Airmure et son Hyporoi, qu’elle avait récupérés en plein désert, dans un état de déshydratation avancé. Hecate, elle, avait vu sa meute mourir, décimée pendant la guerre. Taka, enfin, partageait le funeste souvenir de la mort de celui qui avait été le promis de la Flamenoise. Quant aux deux félins qui se tenaient devant elle… La jeune femme ignorait les circonstances exactes de la disparition de Reishiya, et elle s’était juré de ne rien demander aux Pokémon qu’elle avait recueillis dix jours auparavant. S’ils ne lui disaient rien, elle ne les forcerait pas à parler…

« Enfin, si jamais vous voulez retourner à l’abri, allez-y. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez. Je vous demanderais simplement de ne pas trop vous éloigner, si vous restez dehors. »

Tandis que la rousse s’avançait vers un étal, elle aperçut une lanterne en forme d’Entei, avec une anse pour la tenir à la main. Ravie, elle tendit les bras vers le lampion, en faisant tinter négligemment les deux gros bracelets noirs en basalte qu’elle portait à chaque poignet, en hommage, justement, à cette divinité qui l’avait autrefois sauvée.

« Je peux prendre celle-là ? J’adore le Lion de Flammes, c’est un peu comme mon daimon*… C’est vrai, je peux ? Merci beaucoup ! »

Son visage s’illumina lorsqu’elle saisit la précieuse lanterne, qu’elle montra à ses deux dernières recrues. Si Mao Boy sembla content de la voir aussi enjouée, Brontès, elle, détourna le regard, préférant éviter ce qu’elle considérait comme des interactions inutiles avec l’humaine. L’Alchimiste soupira. Le Persian l’appréciait déjà, et il lui était reconnaissant, mais pour la Luxio, c’était pas encore gagné…

Un peu plus loin, elle vit, du coin de l’œil, un éclat de fourrure blanc crème, et elle dit, tout en montrant la belle créature qu’elle avait repérée :

« Regardez, un joli Feunard ! Il paraît que ces Pokémon vivent plus de mille ans, et qu’ils peuvent lancer des malédictions qui durent autant de temps si par malheur on tire l’une de ses queues. »

Enthousiaste, le puma acquiesça, comprenant que sa nouvelle dresseuse essayait de le distraire et de lui faire voir des choses qui pourraient égayer son humeur et sa soirée. La lionne se contenta de fixer le Feunard pendant quelques secondes, avant de s’en désintéresser.

« Rejoignons la procession, on pourra marcher tous ensemble et profiter du spectacle. Tout le monde a une lanterne, c’est vraiment magnifique. »

Approuvant l’idée, Mao Boy emboîta le pas à Molly, tandis que Brontès, un peu plus distante, restait malgré tout assez près du duo. Dans un frisson fugace, la jeune femme effleura l’anneau qu’elle portait toujours en pendentif.

« J’aurais aimé que Papa et Maman soient là. Ils auraient voulu venir, mais leurs recherches leur prennent tellement de temps, ces derniers jours… C’est dommage. »

La rousse s’intégra néanmoins à la foule, qui se mouvait dans une longue marche pleine de respect et de déférence pour les disparus. Avoir revu ses parents après six ans d’absence lui avait fait du bien et, même si elle n’avait pas encore eu la force de tout leur raconter dans les détails, elle avait pu s’alléger d’un poids devenu bien trop lourd à porter seule. Et puis, elle avait aussi rencontré White, en même temps que ses deux nouveaux protégés. Ce garçon sympathique, bien qu’un peu maladroit, avait fait renouer Molly avec les gens, et avec le monde civilisé en général, en vérité.

Perdue dans ses pensées, elle ne constata qu’elle avait quitté la procession que lorsqu’elle se retrouva dans une galerie souterraine, à l’écart de la foule. En levant un peu sa lanterne, l’Alchimiste éclaira son environnement immédiat, découvrant qu’elle était à présent dans une crypte.

[* Je parle du daimon grec, c’est la transcription de l’orthographe d’origine, au cas où quelqu’un se poserait la question ^^]

[PNJ]

Tandis que vous profitiez des chants et prières du festival, et que vous admiriez les cryptes, sobrement mais délicatement décorées, vous sentez un vent froid le long de votre nuque, accompagné d’un léger rire. Et bientôt, des bourrasques se lèvent autour de vous, et les lanternes commencent à s’éteindre les unes après les autres dans votre entourage.

Il va donc vous falloir trouver l’explication à ce mystère, ainsi que le moyen de rallumer les bougies de vos lanternes, à moins de vouloir vous retrouver dans le noir complet en sous-sol…

[Konari]

Submergée par la foule, la demoiselle pouvait entendre la conversation des uns et des autres, les regrets, le silence parfois tout simplement et ceux qui trouvaient toujours un prétexte pour s'émerveiller sur quelque chose. La jolie lanterne en forme d'Hentei (une autre Flamenoise ?) ou bien le si joli Feunard qui marchait à ses côtés dans la foule ? La remarque de la fille, qui ne la fit pas se retourner pour autant, affirma avoir entendu qu'ils pouvaient vivre mille ans et que tirer l'une de ses queues attirait leur courroux. Cette remarque lui donna un fin sourire. Si elle savait… Ce Feunard avait effectivement plus de mille ans et tout récemment, la jeune fille avait appris et vu de près ce qu'était une vraie malédiction. Elle ne pouvait donc absolument pas la contredire, même en pensée, et se dit que malgré tout, certaines légendes se retrouvaient complètement dépassées par la réalité. Elle espérait néanmoins que cette fameuse malédiction n'était pas celle d'un Feunard d'antan et qu'elle ne durerait pas mille ans elle aussi, sans quoi, elle aurait du soucis à se faire…

Et puis l'attroupement devint plus dense et ils se retrouvèrent rapidement dans le sous-sol, sans rien pouvoir faire pour s'en retourner. Peu à peu, le rassemblement se dispersa pour se presser autre part, bouchant les sorties vers la ville haute, laissant quelques petits groupes épars dans les souterrains. Ces lanternes étaient une aubaine, bien que la jeune fille n'ait pas peur du noir et au pire des cas, elle aurait put créer une flamme pour éclairer les environs d'elle-même… C'était bien l'avantage le plus primaire de son pouvoir. Puisqu'il leur était impossible de remonter, elle prit le partit de visiter la nécropole, qui n'était bien sûr pas l'endroit des plus joyeux, mais qui avait cette petite aura de sérénité et de charme sombre. Ça n'avait rien à voir avec une sorte de fosse commune, en réalité, tout avait été soigneusement aménagé afin que malgré sa nature, l'endroit soit relativement agréable. On avait déjà vu morbide pour un autre lieu de la même utilité. Les décorations, fines et légères, se laissaient admirer sans provoquer chez le spectateur une sorte d'angoisse pesante.

L'adolescente en sari ne se sentait pas spécialement émue par l'endroit, ni même par la cérémonie, les dernières années s'étaient construites sur des morts aussi diverses que variées et aujourd'hui, elle se sentait plutôt lasse sur ce sujet. Il y en avait eu un peu trop, mais n'était-ce pas de sa faute ? Personne ne l'avait forcée à faire… Ce qu'elle avait fait.  Même ces pensées ne produire aucun effet sur elle. Elle acceptait ses choix, il n'y avait rien à regretter. Elle n'était pas absorbée par quelque chose de précis, à vrai dire, attendant plus ou moins que les choses se passent. À l'aide de sa lanterne, elle s'enfonça un peu plus profondément dans les caveaux. Il y faisait de plus en plus sombre et l'air devenait froid et humide. Ce qui n'avait rien de spécialement étonnant, après tout à Mizuhan le temps était horriblement froid et ils se trouvaient au bord de la mer qui plus est. À un moment ou un autre, il aurait forcément fait plus froid, mais le petit plus ici, c'était le vent qui pouvait s'engouffrer et courir le long des couloirs, sans rencontrer d'obstacle pour casser sa course.

« Un peu d'exploration, ça te dit ? » dit-elle tout bas à Pulsar

Des filets d'air, oui. Mais brusquement, ce furent des bourrasques qui se mirent à siffler dans les souterrains.  La pyromancienne ne pouvait pas se dire qu'il était impossible qu'un orage se rapproche, mais pour autant qu'elle sache, les rires qui s'évanouissaient dans les airs, qui n'avaient rien de rires normaux, n'en faisaient pas partit. Ils n'y avaient que quelques rares points lumineux dans le dédale où elle avait avancé et ils s'éteignirent tous les uns après les autres, sa lanterne y comprit. D'un air circonspect, elle attendit le moindre mouvement qu'elle aurait pu percevoir. Les manifestations magiques, ces derniers, ne l'enchantaient guère… Irrésistiblement, le souvenir et la connaissance de la malédiction qu'elle avait affronté lui revint en mémoire aussi vivement qu'un coup. Et si elle ne l'avait pas vaincu, et si elle le subissait toujours ? Devait-elle s'attendre à voir se matérialiser quelque chose ? L'atmosphère devint plus tendue, ou était-ce elle qui ne se sentait pas tranquille ? Oui, mais , dans ce cas, pourquoi aussi longtemps après ? Non, c'était ridicule.

Cette idée lui semblait ridicule, elle n'allait quand même pas s'enfermer dans la paranoïa, et le fait de rester dans le noir aussi. L'Élémancienne fit naître une flamme du bout des doigts, pour rallumer sa propre lanterne, que le vent ou quoi que ce soit éteignit aussitôt. Qu'à cela ne tienne, la blonde garda une flamme en main pour tenir ce rôle de torche. Elle jugea aussi plus prudent, pour une fois, de revenir sur ses pas, vers l'entrée du sous-sol. Par chance, sa mémoire ne lui fit pas défaut dans ce dédale de couloirs et de tombes, mais elle remarqua sans peine qu'un silence lourd, qui n'avait rien à voir avec l'ambiance plus… respectueuse qui l'avait accueillie quand elle venait d'y arriver. Sans conteste, il y avait quelque chose qui investissait les lieux. Restait à savoir quoi. Un fantôme quelconque ? Les milieux sombres, comme celui-ci, possédaient en général leur lot de fantômes et de spectres, quand ils n'étaient pas possédés eux-mêmes. S'en était presque lassant, on ne pouvait aller nulle part, participer à aucune fête, cérémonie ou rassemblement, ne rien visiter, sans qu'un événement ne se produise. Un événement évidemment dangereux qui risquait de menacer une fois de plus la vie de tout le monde.

Ce n’était pas ce dont la jeune fille avait envie, elle ne désirait pas plus que cela jouer les enquêtrices ou les aventurières. Elle n’était pas là pour ça. Cette cérémonie n’avait pour but que de rassembler la populace et elle n’était venue que pour y retrouver ses pères. Tous les autres cérémonials auxquels elle avait pu assister s’étaient déroulé dans la quiétude la plus parfaite, pourquoi diable quelqu’un tenait-il encore à troubler l’ambiance ? Il y avait bien assez d’occasion de vivre quelques aventures et de se mettre en danger pour que cela n’arrive une fois de plus, dans un lieu et un moment où personne n’en avait envie. Ruminant ses pensées, elle dû bien se rendre à l’évidence, il n’y avait plus personne dans la place, du moins, personne qu’elle n’arrivait à percevoir avec la faible lueur contenue dans sa main. Lumière qu’elle préférait garder moyenne, mais vive, sans trop se fatiguer pour le cas où un vrai problème surgirait. Au bout d’un moment, elle se rendit compte que si l’endroit lui paraissait familier, elle ne reconnaissait pas ce couloir pour autant. Est-ce qu’elle venait de se perdre dans les souterrains ? L’idée n’avait rien de réjouissant…

[Molly Hale]

Surprise, mais pas fâchée, Molly resta d’abord immobile devant le décor qui s’offrait à elle. Des fresques ornaient les murs, lui rappelant les sites de fouille qu’elle avait pu visiter avec ses parents ou, plus récemment, le Temple de la Terre, repaire de Regirock. En voyant ce que représentaient les dessins et les peintures, et d’après la configuration des lieux, la Flamenoise en déduisit qu’elle était dans des catacombes, et que dans les alcôves, il y avait des corps, soigneusement disposés dans des hypogées de bonne facture et d’une qualité admirable. L’architecture des cryptes était impressionnante, et Molly, comme souvent, sortit son petit carnet noir de cuir relié, afin d’y griffonner quelques mots et d’y croquer ce qu’elle avait sous les yeux. Assise par terre, sa lanterne posée près d’elle, la jeune femme s’absorba dans son travail, ne revenant dans le monde physique que parce le puma se pencha sur son carnet, curieux.

« Je dessine tout ce que je vois et que j’estime intéressant, pour mes recherches, et pour mes parents, aussi. Du coup, il commence à être bien rempli, vu toutes les merveilles que renferme cette terre ! »

Tiraillée entre son désir d’en savoir plus et sa résolution concernant l’humaine qui l’avait recueillie, Brontès restait un peu à l’écart, jetant de temps à autre des coups d’œil vers le duo. La Flamenoise remarqua son manège, mais fit mine de ne pas l’avoir compris, préférant laisser la lionne s’approcher si sa curiosité prenait le dessus sur sa rancœur. Au bout d’un long moment, la fille d’Alpha se redressa, estimant qu’elle avait assez gribouillé comme ça. Elle récupéra sa lanterne, avec un commentaire.

« Il va vraiment falloir que je vous présente Entei, c’est une créature formidable et pleine de bonté. Quand nous retournerons à Flamen, j’essaierai de savoir où il est... Il est tellement insaisissable que ce ne sera pas une tâche facile. Enfin bref, on continue ? »

Un léger miaulement de Mao Boy et un silence lourd de sens lui répondirent, et elle s’enfonça dans les sous-sols, observant attentivement les caveaux à mesure qu’elle découvrait les tombes, alignées dans une disposition quasi parfaite. Le Persian s’immobilisa soudain devant l’une d’elles, comme hypnotisé.

« Mao Boy ? Un problème ? »

Mais le puma resta silencieux, fixant l’inscription comme s’il savait lire, en demeurant ainsi pendant ce qu’il sembla être une éternité. Puis, aussi soudainement qu’il s’était arrêté, il se détourna et poursuivit son chemin. D’abord figée, Molly prit le parti de laisser tomber et de continuer à son tour. Elle avait entendu des légendes sur certains Pokémon, et elle se souvenait de celle qui racontait que les félins pouvaient parfois voir des choses qui échappaient à l’entendement humain. C’était pour cela qu’ils se mettaient à fixer quelque chose, un point précis, regardant comme s’ils voyaient à travers les solides... Peut-être avait-il aperçu un « truc » invisible pour la jeune femme ? Elle l’ignorait mais, en haussant les épaules, elle reprit sa marche dans les caveaux, jusqu’au moment où elle buta carrément contre le Persian.

« Ben mince alors, t’arrête pas comme ça, d’un coup ! »

Cette fois, le Pokémon se tourna vers elle, puis ancra son regard sur les murs, en balayant leur environnement des yeux.

« Oh, non, je n’aime pas ça. Ne me dis pas qu’on s’est perdu, s’il te plaît. »

Malheureusement, Mao Boy acquiesça, arrachant un soupir à Molly. Ce qu’elle n’attendait pas, en revanche, ce fut d’avoir une réponse, et encore moins sous la forme de rires moqueurs qui, en la frôlant, éteignirent sa lanterne. Aussitôt, la Flamenoise rappela Brontès, dans un flash lumineux qui éclaira les environs pendant quelques secondes. L’autre félin, lui, refusa de rentrer dans sa sphère, choisissant d’affronter le danger, si danger il y avait, aux côtés de Molly. L’Alchimiste ralluma son lampion, dont la flamme vacilla quelques instants avant de s’évanouir, avec les mêmes sarcasmes.

« Bon... Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, donc, qui que vous soyez, il serait sympa de s’arrêter et de nous laisser tranquilles, non ? »

Un souffle glacial lui effleura la nuque, et elle sursauta, certaine d’avoir affaire à quelque chose d’immatériel ou de spectral. Elle pouvait toujours se tromper, mais la tournure que prenaient les événements l’orientait dans ce sens...

« D’accord. Euh... Bonsoir ? »

La rousse changeait de tactique : puisque la force ne marchait pas, elle s’essayait à la diplomatie, se rendant bien compte du ridicule de la situation. Elle était peut-être en train de parler aux murs, même si, pour elle, les murs ne parlaient pas, et riaient encore moins. Cependant, elle capta une autre lueur un peu plus loin et, ravie, elle alluma une flamme dans la paume de sa main, histoire d’avoir quand même une source de lumière.

« Vous aussi, on vous a forcé à utiliser votre pouvoir pour avoir de la lumière ? Vous avez entendu ces rires ? Au fait, je suis Molly. Ça peut toujours servir de savoir à qui on a affaire, alors au cas où... »

Avenante, la Flamenoise essayait d’engager un début de conversation, sans néanmoins trop forcer la main à la silhouette en sari. Avisant le Feunard non loin de là, elle songea que c’était peut-être la fille qu’elle avait vue à la surface, avant de chasser ces pensées inutiles de son esprit. Là, il y avait clairement un problème, et ce n’était pas le moment de se souvenir de détails aussi futiles qu’idiots.

[On sait jamais, des fois que ça serve de se rejoindre xD]

[Konari]

La flamme vacillante qu’elle tenait à la main n’était pas très pratique, elle lui occupait une main, lui infligeant un handicap en cas d’attaque. Son esprit s’était mis en route, le rire, le souffle qui avait éteint les lanternes, ne lui disait rien qui vaille. Elle avait eu, récemment, une expérience des lieux enchantés (maudits ?) et se montrait d’autant plus méfiante. La ville était nouvelle pourtant et Lyssa ne comprenait pas bien pourquoi quelqu’un aurait voulu gâcher la danse des lumières… Dans quel but exactement ? À moins qu’un autre genre de personne, n’approuve pas le sens de cette fête… Les commémorations dérangeaient-elle trop les morts ? Ce n’était pas une facette de la magie connue pour Lyssa, elle ne pouvait ni répondre à sa propre question, ni même élaborer une théorie, même mauvaise. Ce n’était pas un problème, connaître les raisons la menace ne l’intéressait pas vraiment, dans le sens où tant qu’elle pouvait le pulvériser à la boule de feu… Mais en savoir l’origine, pouvait aider à démanteler le piège. Si s’en était un.

Le rire spectral s’évanouit et la pyromancienne s’attendait à un calme plat et pesant, mais il n’en était rien. C’était bizarre… Finalement, cette situation l’agaça et elle décida de se libérer les mains, tout en ayant l’esprit pratique. Elle posa la lanterne éteinte et s’approcha d’un des murs gravés, à la lueur de sa flamme, elle put voir que les gravures se poursuivaient sans discontinuer, ce qui était une très bonne chose. Elle apposa ses mains tout près du mur, sans les toucher. Elle concentra son énergie sur un point précis qui s’illumina intensément, sans s’enflammer. Lyssa ne voulait pas mettre le feu, ni détériorer la pierre blanche. Ce point lumineux s’étendit, suivant les sillons, donnant vie aux gravures. La lumière que ces lignes engendraient, éclairaient très bien la pièce. Toutefois, elle vit que les enluminures ne se poursuivaient pas, elles restaient « autour » de Lyssa, s’éteignant petit à petit derrière à mesure qu’elle s’éloignait. Sa flamme encore dans la main, elle fut alors abordée.

Lyssa fut relativement surprise, elle ne l’avait pas entendue venir, trop occupée à regarder ses enluminures de feu et leur portée. Alors, elle se demanda si elle n’avait pas entendu crier ? Elle se posa la question, une seconde, avant de penser à répondre. La fille qui venait de lui parler était aussi rousse qu’elle était blonde, l’air avenant, mais essayant d’avoir l’air détendue, ce qui ne lui sembla pas être le cas. Lyssa la sentait nerveuse, il ne lui fallut pas un grand effort d’imagination pour se dire que sa bougie avait elle aussi été soufflée et qu’elle s’était retrouvée toute seule dans le noir, dans une crypte… La situation pouvait effectivement rendre un peu nerveux. Elle ça allait, elle avait de l’entraînement maintenant. N’ayant aucune envie de s’égosiller pour parler, Lyssa referma sa main, étouffant le feu et se dirigea donc vers cette fille, suivie de Pulsar. Néanmoins, elle prit le temps de marquer la salle et l’embranchement qu’elle prenait, afin de ne pas se perdre un peu plus. Laissant la Rune là où elle était, elle se rapprocha de celle qui s’était présentée comme s’appelant « Molly ».

« Un courant d’air à soufflé ma bougie. » Dit-elle tout simplement, sans grande émotion, saisissant la lanterne qu’elle avait posé. Son discours trahissait sa nervosité. Elle glissa légèrement la tête sur le côté. « Le vent a sans douté porté la voix de quelqu’un jusqu’ici, des groupes se sont éparpillés un peu partout. »

D’ailleurs songea Lyssa, elle s’était tellement éparpillée qu’elle ne savait plus par quel chemin elle était venue et lequel menait à la surface. Toujours très calme, elle ralluma sa propre bougie d’un geste du doigt.

« Je suis Lyssa. Est-ce vous qui avez crié ? » La pyromancienne n’était pas froussarde, mais elle tenait à être sûre, avait-elle réellement entendu crier ou bien n’était-ce qu’un effet de son imagination ? « Ce passage, mène vers la surface ? »

Elle n’avait pas très envie d’avouer qu’elle s’était perdue dans les catacombes… La jeune fille se perdait rarement, mais là, c’était une première, l’endroit absolument parfait pour se perdre ! Mais du moment que les habitants silencieux ne cédaient pas à l’envie de se lever, tout allait bien ! Les villages reculés, on pouvait entendre toute sorte de rumeur et de superstitions, Lyssa s’en était particulièrement rendue compte quelques semaines après avoir accueillis les villageois au Château. Les bonnes avaient hurlé, s’évanouissant de terreur devant un drap flottant, une fin d’après-midi. Un petit voleur avait tenté d’emporter des vivres et devant les bonnes qui représentaient un obstacle pour lui, il leur était apparut en fantôme. Lyssa avait parfois du mal à comprendre la populace, comment croire à une farce aussi grotesque, alors que de toute évidence il ne ressemblait ni à un Ectoplasma, ni à rien, d’ailleurs ? Ses paroles ne reflétaient pas ses pensées, mais elle ne voulait pas sombrer dans la paranoïa, ni se laisser surprendre.

[Je vois pas de quoi tu parles *sifflote*]

[PNJ]

Un nouveau rire se fit entendre, plus proche. Le son était étrange ; peut-être était-ce l'écho créé par les murs de pierre, mais on avait l'impression d'entendre plusieurs voix synchronisées. Mais ce (ou ces) rire(s), s'ils étaient étranges et pouvaient mettre mal à l'aise, n'avaient pas une intonation malsaine... On aurait pu croire qu'un enfant invisible s'amusait aux alentours.

Un vent artificiel se leva une fois de plus, accompagné d'un brouillard sombre qui fit disparaître les dernières lueurs produites par les magies des jeunes filles. Le groupe se retrouva dans le noir complet, incapable de s'éclairer de nouveau, comme si le feu que les maîtresses élémentales tentaient de faire apparaître était absorbé par des ténèbres plus puissantes.

Un instant plus tard, cependant, des flammes bleutées sortirent de l'ombre comme si quelqu'un venait d'allumer des bougies autour des Flamenoises. Chaque lueur prenait vie en rythme avec un éclat de rire enfantin, ou un soupir léger. Après seulement quelques instants, un chemin lumineux s'était créé à quelques pas du groupe, tel une invitation à poursuivre dans cette direction. Comme en guise de bonne foi, la force mystérieuse derrière ce prodige ralluma les deux lanternes de ce même feu couleur cyan.

[Molly Hale]

Quand, au loin, elle vit la jeune femme éteindre sa propre flamme, Molly ne dit rien, mais la laissa s’approcher d’elle. Mao Boy, un peu méfiant, se détendit néanmoins lorsque l’autre humaine expliqua qu’un « courant d’air » avait éteint sa propre bougie. À l’entendre, elle était dans une situation similaire à la leur, même si elle ne l’avouait pas.

« Joli prénom. Enchantée ! »

Le regard de la Flamenoise s’attarda quelques secondes sur le Feunard, quasi certaine de l’avoir vu à la surface. Le Persian confirma ses soupçons d’un léger signe de tête.

« Je vous ai déjà croisée plus tôt dans la soirée, en fait, je crois reconnaître votre Pokémon. Heureusement, ou malheureusement, d’ailleurs, ce n’est pas moi qui ai crié. Je dis malheureusement, parce que j’ai perçu autre chose. J’ai entendu quelqu’un rire, mais sans le voir. Même dans ce noir relatif, je trouve cela relativement étrange, en fait. »

« Étrange » était un doux euphémisme dans l’esprit de Molly, qui aurait plutôt qualifié le phénomène de carrément flippant. Mais la dénommée Lyssa avait vu sa bougie s’éteindre de la même manière que la sienne, il était donc plus que probable qu’elle ait capté les rires et senti cette atmosphère spéciale. Si Molly avait déjà visité de nombreux temples, dont des ruines parsemées de pièges divers et variés, ainsi qu’un donjon habité par de drôles d’oiseaux, elle n’avait que peu eu affaire à des forces qui la dépassaient. C’était assez inédit pour elle, et elle songea qu’elle aurait aimé être impliquée dans ce genre d’événements à une autre occasion. Pas en pleine commémoration concernant les morts, par exemple.

« Eh bien, à vrai dire, je n’en sais rien... Je vous avoue que je me suis égarée dans ce dédale. J’ai été imprudente, et ces rires m’ont suffisamment surprise pour me déboussoler et achever de me perdre. J’étais si absorbée dans ma prise de notes sur ces cryptes que... »

Mais elle n’eut pas le temps de terminer son propos. Un nouvel éclat de voix amusé se manifesta, plus près, accompagné d’un brouillard à couper au couteau. Immédiatement, Molly se tendit, portant sa main à Chante-Acier, son fouet à plaques enroulé à sa ceinture. Pour compléter ce tableau angoissant, les dernières sources de lumière du duo disparurent, plongeant les environs dans des ténèbres totales. Même avec la peur qui la gagnait, la voix de la Meneuse ne tremblait pas.

« Mao Boy, reste près de moi. »

Le puma, au moins aussi tendu que sa maîtresse, sinon plus, se rapprocha d’elle, non sans gronder en sourdine, menaçant. Tous les sens du Pokémon lui hurlaient de s’éloigner de cet endroit au plus vite, et l’humaine à ses côtés n’était pas moins en alerte. Cependant, en plein cœur de l’obscurité, de nouvelles lueurs surgirent, encerclant le groupe. Des lueurs d’un bleu surnaturel, pour Molly.

« Des feux follets... ? »

En réponse à sa question laissée en suspens dans les airs, un chemin d’azur et de flammes se révéla, incitant les deux jeunes femmes à s’y engager, tandis que les rires retentissaient à nouveau et que les petits feux bleutés « respiraient » en se calquant sur le rythme des rires.

« Par Entei... Ça ressemble à une invitation. Qu’est-ce qu’on fait ? »

La question s’adressait tant à son Pokémon qu’à celui de l’autre Flamenoise ou qu’à Lyssa elle-même.

« Mes parents sont Archéologues et ont déjà eu affaire à des phénomènes pareils, mais ils n’ont jamais avancé sans être accompagnés d’un Maître des Ombres, au minimum. Or, je ne suis qu’Alchimiste et Meneuse, ce qui peut être utile, mais qui me paraît assez peu pertinent dans notre cas. »

La rousse était passée en mode « analyse de cas pratique ». Pour le moment, elle avait l’opportunité de réfléchir : leur hôte, poli et courtois, ne les pressait pas, semblant attendre patiemment qu’elles se décident sur la conduite à adopter.

« D’un autre côté, il ou elle n’a pas l’air agressif, et nous sommes indemnes. Alors... On tente le coup ? »

Contre toute attente, et à la grande surprise de Molly, le Persian avança tranquillement vers le chemin de flammes, changeant d’attitude du tout au tout. Étonnée par ce soudain revirement, la fille d’Alpha ouvrit de grands yeux, fixant son félin d’un air incrédule. De très méfiant, il devenait confiant et assuré ? Décidément, elle avait encore beaucoup à apprendre sur sa toute nouvelle recrue ! Le puma, sentant le regard de sa maîtresse, se retourna, la défiant presque de s’engager à son tour sur cette voie qui n’inspirait pas grand-chose de bon, tout compte fait, à la Flamenoise. Après une pseudo bataille de regards, Mao Boy se détourna, puis fit un pas en avant. Peut-être qu’une fois de plus, il voyait des choses qui échappaient à l’œil et à l’entendement de la pauvre humaine qu’elle était ? Tiraillée entre son angoisse face à l’inconnu et aux potentiels dangers et à son désir ardent d’en savoir plus, la Chercheuse en herbe hésita.

Ce fut à ce moment précis que sa lanterne se ralluma, suivie de près par celle de sa camarade d’un soir. Mais au lieu du feu aux couleurs chaudes et engageantes, il y avait à présent une flamme cyan, qui rappela à Molly celles de son Ponyta. Aussi bizarre que cela puisse paraître, l’Alchimiste y vit là un signe positif, l’annonce de quelque chose de prometteur, bien qu’étranger et inconnu. Après tout, n’avait-elle pas déjà exploré des lieux qui avaient failli prendre sa vie ? Cette vie, n’était-elle pas faite, justement, pour être vécue à fond, en prenant des risques ? Tout ce qu’elle avait traversé lui avait appris que n’importe quelle expérience pouvait avoir des issues improbables, parfois même à des kilomètres de ce qu’elle avait pu envisager. Alors, en haussant les épaules, elle choisit de s’en remettre à son Persian, et à ce signe qui lui évoquait les flammes de son ardent Tamekyn : elle se lança, emboîtant le pas à son Pokémon. Il arriverait ce qui arriverait, se dit-elle, s’improvisant philosophe, et tant pis pour les conséquences.

[Là, je peux le dire : YOLO xD]

[Konari]

Lyssa, pour sa part, ne se souvenait absolument pas de l’avoir croisé, ce qui n’avait rien de très surprenant, en dehors des visages masculins, elle n’avait fait attention à personne d’autres, l’esprit trop occupé à essayer de retrouver dans la foule le visage connu d’un père ou d’un frère. D’ailleurs, c’était toujours un exploit dans son idée, de différencier n Pokémon d’un autre, ce n’était sûrement pas le seul Feunard des environs, mais comme ça n’avait pas vraiment d’importance pour sa part… En tout cas, la pyromancienne savait ce qu’elle voulait savoir, ce n’était pas elle qui avait crié et elle avait entendu, comme elle, des rires. Contrairement à cette fille nerveuse, Lyssa ne s’en faisait pas toute une histoire, vu les couloirs, les courants d’air n’étaient ni rares, ni bizarre et le vent pouvait porter des rires d’enfants jusqu’ici. Donc non, cela n’avait rien de spécialement étrange, il n’y avait pour l’instant, pour lui faire croire à toutes les superstitions de paysans que les gens aimaient bien croire, particulièrement pour ce genre d’occasion.

En clair et en résumé, il lui en faudrait un peu plus, elle n’était pas le genre à trembler des genoux à la moindre lueur tremblotante. D’autant que des esprits et des malédictions, elle en avait vu de près récemment. Quoi qu’il en soit, la nouvelle suivante n’allait pas la ravir, cette fille aussi s’était perdue, maintenant, elle était sûre de ne pas retrouver facilement sont chemin, s’en devenait presque ridicule en fait. Mais il fallait dire que tous ces couloirs se ressemblaient. N’écoutant que distraitement Molly, un éclat de rire vint la couper dans son récit. Lyssa lança un regard de biais. On aurait dit plusieurs voix d’enfants, comme une ritournelle et une bourrasque s’engouffrait ne fois de plus dans les caveaux. Même si cela commençait à être répétitif, l’événement ne la fit pas plus réagir, dans un mouvement désinvolte, elle se retourna vers le Feunard et hésita quelques secondes, puis laissa sortir son énorme Arcanin.

« Nova, trouve la sortie. »

Ignorant donc le vent, comme la ritournelle, elle comptait sr le flair du chien pour sortir de cet endroit sordide. Suivant le filet d’air, une brume s’éleva alors, engloutissant les lumières qu’elle avait produite, lui arrachant une expression interrogative, mais retenue. Tiens ? Cela lui plaisait moins… Elle n’était pas au bout de ses surprises et au même moment où les feux follets apparurent par deux, les deux canidés se mirent à grogner. La lueur bleuâtre avait au moins le mérite d’éclairer les environs, mais les voix semblaient provenir directement de ces feux. Cette apparition, pour le moins inattendue, semblaient offrir un nouveau contexte et une origine aux voix. Pour autant, Lyssa ne s’en inquiéta pas tant que ça. Cela pouvait être l’office d’un maître des ombres. Une personne donc, de chair et de sang, non un esprit sans consistance. Peut-être aussi, un autre maître d feu, si elle s’en tenait uniquement à la couleur de ces flammes. Le chat de Molly grondait, lui aussi.

La question de Molly resta sans réponse, de là où elle se tenait, Lyssa ne pouvait pas dire si le feu était magique ou psychique. Par contre, un coup d’œil vers son Feunard pouvait lui accorder un début de réponse, lui pouvait peut-être le déterminer. L’intervention suivante de Molly, inspira Lyssa à relâcher un rire bref, plutôt ne expression amusée d’ailleurs. Elle était sérieuse cette fille ? Elle ne tarda pas à partager son avis.

« Une invitation ? Un appât oui ! » Fit-elle, un peu moqueuse.

C’était tellement cliché de tous les vieux romans d’aventure ! Mais cela ressemblait plus à un piège très quelconque, évidemment, un bel appât bleu pour les attirer où on voulait qu’elles aillent ! Lyssa n’avait aucunement l’intention de se laisser piéger ou au minimum manipuler, comme elle était prévenue, ce serait plus difficile de la surprendre. Et comme par hasard, c’était toujours dans ces moments-là que tout le monde croyait bon de déballer ses milles et une aptitudes, sa petite équipe de Pokémon et les jolis tours qu’ils avaient appris… Lyssa leva les yeux au plafond, puisqu’il n’y avait pas de ciel, en soupirant discrètement. Cela ne lui servirait absolument à rien si elle ne se bougeait pas les fesses, ce n’était pas en arrivant après la bataille que ses magnifiques capacités serviraient à quelque chose ! Elle n’écouta quasiment pas le monologue de Molly, se moquant bien de la vie de ses parents, surtout quand a final la réflexion ne servait à rien. Sans écouter plus, Lyssa la laissa en plan pour se dirigea vers les flammes, parfaitement consciente d piège où elle pouvait se jeter.

Lyssa disparaissait déjà en courant, la question de Molly tombant dans le vide. Bien sûr que ce chemin n’était pas engageant, mais en déboulant aussi rapidement, elle pouvait tojors essayer de surprendre les personnes à l’origine de ce petit jeu grotesque. De toute façon, Lyssa ne serait jamais restée en place très longtemps. Pulsar et Nova restaient sr ses talons, tandis que la pyromancienne « rattrapait » les feux follets qui semblaient lui ouvrir un chemin tout tracé. Contrairement à Molly, Lyssa ne nourrissait aucune angoisse particulière, elle était même –et avait toujours été- une tête brûlée, elle tirait n partie sa force de l’improvisation et heureusement pour elle, de sa vivacité d’esprit. Ainsi que d’une bonne mémoire. Après tout, elle ne venait pas de n’importe où, avait eue ne éducation que peu de monde en Erasia pouvait s’offrir et avait lu des livres de toutes sortes. Oh elle n’avait jamais été férue de récits d’aventure, contrairement à son frère, mais elle avait passé son enfance avec lui, elle ne s’était jamais lassée de lui faire remarquer à quel point ces récits étaient idiots et il n’avait jamais manqué d’en expliquer les idées profondes qui les rendaient intéressants.

« Allez dépêches-toi, c’est pas le moment de faire la froussarde ! » Lâcha t-elle.

En jetant un très bref coup d’œil en arrière, Lyssa vit que ne voyait déjà plus Molly, seuls les feux bleus étaient encore visibles. De flammes bleues, elle était presque certaine qu’il s’agissait de cette matière qu’elle avait sentit en manipulant la foudre la première fois.


[Mais noon ! Je crois que Théo à déteint……]

[Molly Hale]

La jeune fille laissa sortir un Arcanin énorme, qui rappela à Molly celui de Ninj, mais en plus gros. Car le chien du Chercheur était un modèle plutôt petit, en vérité... Enfin, ce n’était pas le moment de penser à ça. Pas en plein milieu de cryptes plongées dans le noir, avec une certaine présence qui ne se privait pas pour jouer avec les gens ! Mais la dénommée Nova ne put mettre ses talents de pisteur à l’œuvre, car le brouillard se leva. Quand les flammes bleutées apparurent, Lyssa fit une remarque à son aînée, qui sourit.

« Peut-être, qui sait. »

Quand elle constata que l’autre Flamenoise était déjà partie comme une tête brûlée, Molly resta d’abord immobile, puis haussa les épaules et s’engagea aussi, sans répliquer à la pique de la blonde. Néanmoins, l’Alchimiste entoura son puma d’une gaine de flammes qui surprit le félin au premier abord.

« Simple précaution, n’aie pas peur. »

Étonnamment, le Pokémon lui fit totalement confiance. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours, mais le Persian n’était pas méfiant avec elle. Cela la touchait beaucoup, même si elle ne voulait pas se l’avouer, et le comportement du plus âgé de ses deux protégés contrebalançait celui de Brontès, déjà nettement plus... Difficile.

« Me revoilà. »

La rousse avait rattrapé Lyssa, mais au moment où le félin s’arrêta, sa protection de feu se volatilisa, remplacée par un collier de flammes bleues.

« Euh... Ça te va bien. On va dire ça comme ça. »

Le puma se tourna vers sa maîtresse, un peu blasé. Allez, fous-toi de ma gueule, semblait-il lui dire à travers son regard... Était-ce un moyen de désamorcer la situation et d’éviter de stresser ? Le Pokémon savait pertinemment que ce nouvel « habit » ne venait pas de Molly, et qu’il était plus décoratif que fonctionnel, contrairement à la gaine qu’elle lui avait rapidement construite. Alors qu’ils jetaient un coup d’œil autour d’eux, une vive lueur illumina la pièce.

« Tamekyn ? »

Le Ponyta aux flammes d’azur se contenta de se rapprocher de sa dresseuse, en se collant presque à elle.

« Tout va bien pour le moment, ne t’inquiète pas. »

Mais le silence de son équidé signifiait bien qu’il n’avait, lui, aucune confiance en ces manifestations pourtant inoffensives, jusque-là. Lorsqu’elle posa la main sur l’encolure de Tamekyn, cependant, elle le sentit s’apaiser et se détendre. Même en voyant une lueur cyan se rapprocher de l’humaine pour tournoyer autour, il ne bougea pas.

« Oh ! »

Si elle fut agréablement surprise de ce phénomène, la Meneuse fut carrément stupéfaite quand elle entendit une sorte d’écho à sa propre voix. Un « Oh » lui répondit, se répercutant sur les parois autour du groupe.

« Vous voulez jouer avec nous ? »

De nouveau, elle trouva une réponse, plus courte cette fois. Un « Jouer ! » enthousiaste résonna, alors que les feux follets se mettaient à danser autour de l’humaine, avant d’aller voir du côté du Persian et des Pokémon de Lyssa. Les mêmes rires s’élevèrent, d’une fraîcheur qui fit sourire Molly.

« Même si je pense que ce n’est pas le moment, ça ne me dérange pas de jouer. »

La rousse n’avait en effet rien contre le fait de s’accorder une pause pour s’amuser avec celui, celle ou ceux qui les avait entraînées là. Néanmoins, elle préférait rester prudente. Comme l’autre Flamenoise l’avait dit, il était fort possible que ce soit un piège, et elle craignait davantage pour son Ponyta, dont les flammes étaient aussi bleues que les feux follets qui s’agitaient tout autour, que pour elle-même. Elle espérait simplement que cette force mystérieuse n’avait pas de mauvaises intentions à leur égard. Elle était venue pour rendre hommage aux morts, pas pour en causer de nouvelles... Et rien ne l’enchantait moins que la perspective de devoir prendre des vies. Même en étant une Meneuse accomplie, elle voulait vraiment éviter d’en arriver là : qu’ils aient affaire à des gens, à des Pokémon ou à des esprits, elle refusait de s’en prendre à quelqu’un, surtout en ces temps de deuil et de commémoration.

[Court, et j’ai essayé de faire avancer un peu, mais pas top.]

[PNJ]

Lorsque Molly proposa à la présence de jouer, celle-ci se laissa gagner par l'enthousiasme. De nouveau, les rires d'enfants emplirent la large salle, les flammes bleues se faisant vacillantes. La Flamenoise tendit les mains en avant, vers une des lueurs, et la silhouette souriante d'une bougie se dessina devant les jeunes filles. Un Funécire, ou plutôt un groupe de Funécire, si on se fiait aux nombreuses lumières cyan.

Soudain, sans prévenir, la salle se dissipa sous les yeux de Lyssa et Molly, laissant place à un nouveau décor qui ressemblait fort à l'extérieur de la Nouvelle-Gilnéas. Les créatures sauvages avaient disparu.

"Oh ? Encore d'autres ?"

Tandis que le groupe clignait des yeux pour s'habituer à son nouvel environnement, un vieil homme s'approcha.

"Vous êtes les troisièmes ce soir à apparaître ici... Vous aussi, vous avez rencontré les Funécire ?"

Sans attendre une quelconque confirmation, le vieillard hocha la tête, comme s'il se confirmait quelque chose à lui-même, puis son expression afficha une tristesse sans nom.

"Il semblerait qu'il s'agisse des esprits des enfants disparus de Gilnéas, réincarnés en spectres et prisonniers des cryptes. Ils essayent de trouver des compagnons de jeu, mais dès que quelqu'un les approche, il se retrouve téléporté à l'extérieur. Pauvres gosses..."

Sans plus accorder d'attention aux Flamenoises, l'homme s'éloigna, triste et pensif.

[Félicitations, c'est fini Mais n'hésitez pas à rester pour le final !]

[PNJ]

La première lanterne

La fête avait déjà duré plusieurs heures, quand le son puissant d’une trompe se fit entendre à travers la Nouvelle-Gilnéas, invitant tout un chacun à se mettre en position pour le grand final : la libération des lanternes. Les prières cessèrent. Les uns après les autres, les participants trouvèrent le meilleur endroit pour eux pour voir le ciel ou la mer. Et finalement, la première lanterne s’envola.

Elle fut suivie par des milliers d’autres, tandis que certaines étaient déposées délicatement sur la mer pour être emportées par les vagues vers le large. De plus, afin que la ville ne reste pas dans le noir en attendant l’aube, les porteurs de lampions incapable de voler vers le ciel ou de flotter sur l’océan purent trouver de nombreux socles où les installer, prévus à cet effet par les habitants de la ville Mizuhanienne.

Portés par l’émotion et la beauté de la scène, les participants se mirent à chanter un dernier hommage à leurs disparus, et les mains s’attrapèrent, entre famille, entre amis, entre inconnus. Tous réunis pour cette prière.

Une ombre apparut cependant dans le ciel, au milieu des lueurs. Il était impossible de ne pas la distinguer clairement avec toutes les lanternes qui lui volaient autour. Une clameur se fit entendre

« C’est Giratina ! Vite, baissez la tête ! »

Oracion

De fait, tous les Érasiens connaissaient les légendes entourant le Renégat, en particulier celle qui prophétisait que quiconque croisait le regard de l’Entité se verrait conduit de gré ou de force dans le Monde Distorsion pour y subir une éternité de châtiments. Lors des cérémonies funèbres, seul le défunt devait avoir les yeux vers le ciel ; ainsi le guide des âmes savait immédiatement laquelle il devait conduire vers l’Au-delà, le monde des morts, l’eden ou la réincarnation, selon les croyances.

Les habitants du Vieux Monde s’inclinèrent les uns après les autres, avec crainte ou respect. Les Midgardiens, moins au fait de ce mythe local, hésitèrent un temps avant d’imiter leurs collègues du monde d’En-Bas. Il n’était pas uniquement question de superstition, mais de traditions et de respect de l'autre et de ses croyances.

Le Pokémon Légendaire observa la foule un instant, puis poussa un cri, à la fois puissant, et doux, qui ébranla toutes les lueurs dans le ciel, sur la mer, et dans le cœur des gens. Il étendit ses ailes membraneuses, survola la ville, puis s’éloigna vers l’horizon, en direction de la mer, vers l’Est. Docilement, les lanternes flottantes et volantes suivirent leur Guide, tandis que les plus aventureux des humains relevaient la tête pour regarder leur départ. Après de longues minutes, elles disparurent dans la lumière de l’aube, tandis que le soleil apparaissait au large.

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Ce message marque la fin de l'événement, tous les messages postés après seront notés sur trois points, comme des messages normaux. N'hésitez toutefois pas à continuer l'histoire et à me solliciter si vous avez la moindre question !

[Konari]

L’énergie était bien présente dans la succession de couloirs et même si Lyssa ne savait pas d’où elle provenait, cela ne l’empêchait pas de talonner l’Arcanin pour en découvrir l’origine et faire en sorte qu’il la laisse tranquille. Cet événement lui gâchait ses recherches et elle n’avait pas l’intention de se laisser distraire. Elle avait bien plus important à faire. Et pis, plus rien. Les lumières disparurent, la laissant dans le noir. Loin de se laisser impressionner, Lyssa invoqua une fois de plus ses Runes, puis, de là, fit partir des flammes le longs des sillons gravés dans les murs, traçant ne lumière orangée dans les cryptes. Y voyant un peu plus clair, Lyssa découvrit alors une salle vide, dont l’un des embranchements semblait remonter vers la surface, du moins, elle l’espérait. Quelques instants plus tard, elle vit arriver un éclat rouge, soutenu par la faible lueur des Runes, Molly arrivait vers elle.

Ses Pokémon autour d’elle, le poney ne semblait pas particulièrement à l’aise dans l’ambiance feutrée des catacombes. Pour sa part, Lyssa remarqua les nouveaux feux follets. Ils se mirent à flotter autour des deux humaines et de leurs Pokémon et si Molly y était sensible, ce n’était pas tout à fait le cas pour Lyssa. L’autre Flamenoise proposa de jouer. C’est ça oui… Si elle avait d temps à perdre, ce n’était pas le cas de la pyromancienne, qui n’avait pas vraiment l’intention de perdre plus longtemps son précieux temps ici d’ailleurs. Mais à peine Moll avait-elle fait sa proposition, que des rires résonnèrent dans les couloirs. Ce n’était que ça alors, des spectres… Les lueurs laissèrent place à la silhouette incertaine de Pokémon. Rien de bien dangereux donc… Enfin, encore un obstacle pour lui mettre des bâtons dans les roues et l’empêcher d’aller vers son objectif.

Alors qu’elle allait tourner les talons, les cryptes disparurent. Ils étaient tous dehors pour preuve, le ciel d’un noir d’encre. Les Pokémon avaient disparus en même temps. Une voix se fit alors entendre, un vieillard approchait, surprit ou plutôt, avertit, par la présence des Funécire. Visiblement, Molly et Lyssa n’étaient pas le premières a les avoir rencontré et sans attendre une quelconque réponse, le vieil homme leur appris que c’était là l’esprit d’enfants morts dans la catastrophe. Apparemment, personne ne pouvait les approcher sans se retrouver à l’extérieur, ils étaient donc prisonniers du sous-sol. Comme dans beaucoup d’histoire à faire peur, peut-être fallait-il trouver les corps pour les libérer. Mais Lyssa n’était pas vraiment altruiste et le sort de personnes mortes lui importait peu, d’autant que cela ne faisait pas avancer sa propre histoire. Relativement indifférente, Lyssa descendit de son Arcanin.

« Personne ne peut rien pour eux alors, inutile de rester. »

En tout cas, elle, n’y pourrait rien. Elle salua vaguement Molly et s’en alla. Ce qu’elle cherchait était bien plus important et il s’agissait surtout de vivants, pas d’esprit. Lyssa rejoignit la place de la ville et se rendit compte qe sa lanterne faisait pâle figure. Elle l’alluma rapidement d’une flammèche et la lâcha avec les autres. Elle s’était placée légèrement en retrait de la foule, mais surtout, en hauteur. Pendant le silence qui s’abattit sur la ville, elle observa très attentivement chacun des visages présents. Une fille en guenilles près d’un vieux chariot, une atre habillée en orange, hyper discret, de l’autre côté de la place, une rousse habillée en blanc vers la plage, entourée de Pokémon, Lyssa reconnut l’un des deux Champions de Nalcia et sentit immédiatement une vague de haine, lui et ses sales dragons… Elle se persuada aussitôt qu’il n’avait pas dû se priver pendant la guerre. Mais pour ne rien perdre, Lyssa détourna le regard vers les autres touristes. Malheureusement, elle ne reconnut aucun visage familier.

Dommage, une fois encore, elle avait fait choux blanc. Quelle déception… Enfin, cela ne voulait rien dire, il y avait probablement d’autres personnes encore, qu’elle ne pouvait voir. Interrompant ses pensées, quelqu’un s’était mit à crier, évidement, Lyssa leva automatiquement les yeux au ciel pour voir un corps volumineux descendre sur eux. Elle n’était pas certaine de croire les légendes qui entouraient le Pokémon, mais pour l’instant, elle n’avait pas envie de se faire remarquer et imita les autres. Cependant, elle ne pensait absolument pas aux défunts, elle ne pensait qu’à une chose, qu’il lui faudrait à présent des jours et des jours de voyage en bateau pour rejoindre les côtes Flamenoises.

[Merci pour ce petit rp ^^]

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