[ Clos ] [Concours] Sonner le clairon [Lehna, Ombre, Dark]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Vous vous retrouvez au milieu d'inconnus qui discutent à voix basse, sur une petite place plongée dans le noir, éclairée seulement par vos lanternes. Soudain, un faible son de clochette parvient aux oreilles de tous, faisant taire instantanément la foule. Un Éoko brillant s'élève au-dessus de celle-ci, commençant une prière pour les âmes perdues.







À son appel, seuls quelques chants timides osent se joindre à lui dans le Requiem des Disparus...


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Votre but est donc de créer une composition musicale ensemble afin de dire au revoir aux âmes qui s'en vont rejoindre le royaume des défunts. C'est un moment calme et solennel : essayez de le gâcher en manquant de respect ou en criant et vous pourrez vous retrouver viré de la chanson à coups de pieds dans le derrière !

La scène est plongée dans le noir, seules les lanternes l'éclairent faiblement, vous rendant incapable de savoir avec qui vous interagissez. Les coups bas sont permis, mais ce sera le PNJ qui décidera à qui vous vous en prenez grâce à un tirage de la balise aléatoire ; vous prenez donc le risque de tomber sur plus fort que vous et de vous faire remarquer, voire éliminer !

Chacun de vos messages doit être focalisé autour d'un des Pokémon de l'équipe de votre personnage. Vous pouvez changer de Pokémon à chaque message, mais il faut que ce dernier soit au centre de l'attention.

Vous avez trois messages chacun pour convaincre le jury, composé de Miku Hatsune, Eden Sovial, Kagerou et Yugo. Les deux premiers gagneront les rubans « Troubadour des Disparus » et « Trouvère des Silencieux ».

L'ordre de passage sera Lehna → Ombre → Dark → PNJ. Vous avez dix jours pour répondre à votre tour, sous peine de le voir sauté, et donc de diminuer vos chances d'obtenir un ruban.

[Lehna]

La princesse était immobile au milieu de la foule, tenant sa lanterne au niveau de son thorax, ses yeux rivés sur la petite flammèche qui dansait derrière le papier. Elle était encore épuisée de son périple à travers Tenkei, et sa rencontre là-haut avec l’autre l’avait beaucoup perturbée, plus que ce qu’elle osait avouer. Après des mois à vaquer, elle avait enfin trouvé un moyen de redescendre du continent volant grâce à l’aide d’un gouverneur d’Abyan. Mais sitôt avait-elle atterri qu’elle avait reçu un message lui parlant d’une cérémonie à l’hommage des morts de la folie de Mewtwo, à laquelle on avait quémandé sa présence en tant que championne de la capitale. Même si elle n’était absolument pas en état – physiquement et mentalement – pour se rendre à un festival, elle ne pouvait se permettre de perdre la face, surtout après une si longue absence, et s’était donc rendue à cette manifestation. En arrivant, elle se présenta comme la représentante officielle de la famille royale, vu qu’apparemment aucun autre membre n’avait jugé cela utile de faire le déplacement pour une simple procession. Pourtant, quand elle avait donné son nom de famille au maire du nouveau village, ce dernier l’avait chaudement accueilli, touché par l’effort et le temps pris par la noble pour se joindre à eux. La symbolique de sa présence était forte, et elle était surprise qu’aucune autre personnalité d’Arkan n’ait répondu à l’invitation. Qu’importe, cela affirmait son autorité et son pouvoir, la rapprochant du peuple et lui permettant de gagner sa confiance, alors que le reste des Fran passaient pour des bourgeois détachés des problèmes de la plèbe. La popularité des « purs souches » baissaient lentement mais sûrement, et ce n’était certainement pas Lehna qui allait réparer les pots cassés pour eux, au contraire...

Elle avait donc été projetée à la tête du cortège, en compagnie d’autres dignitaires, qu’elle ne connaissait pas. Cependant, la foule grandissante et l’obscurité tombante avaient rapidement fait perdre à tout le monde leurs repères, et lorsque le Soleil fut complétement couché, Lehna était complétement noyée au milieu de la plèbe, perdue. Cela lui importait peu, voire même l’arrangeait, l’éloignant de l’autre qu’elle voulait éviter. Avec un peu de chance, cette histoire serait rapidement terminée, et elle pourrait enfin aller s’isoler dans ses appartements, qui lui manquaient cruellement. Soudain, un son de clochette finit par stigmatiser la cohue de gens, faisant enfin taire les bavards, et sortant Lehna de sa transe. Elle observa le carillon monter au-dessus de la foule, indifférente. Toutefois, la musique capta l’attention d’une autre créature, qui se libéra de sa sphère à l’entente du son. La princesse allait la sermonner et la forcer à retourner dans sa prison, mais le silence pesant l’empêchait même de claquer des doigts ou siffler sans se faire remarquer.

L’oiselle libérée s’élança vers l’Éoko pour voler à ses côtés, hypnotisée par ce drôle de son. Elle n’avait pas été aux premières loges lors de l’attaque des Pokémon fous, mais elle se souvenait encore de l’état de la ville quand elle l’avait survolé le lendemain. Elle n’avait jamais vu autant de ruines, et encore moins de cadavres, au même endroit. L’image était restée gravée dans sa mémoire, et elle avait peut-être, enfin, l’occasion de rendre hommage à tous ces corps qu’elle n’avait pu qu’ignorer il y a un an.

Stagnant dans les airs, Céleste commença à créer une bulle dans son bec avant de la relâcher, puis une autre, puis plusieurs jusqu’à ce qu’elle et le Pokémon carillon soient entourés d’une infinité de bulles flottantes qui reflétaient la douce lumière des lanternes. La petite canne se mit alors à virevolter entre ses créations, analysant chacune de ses bulles, jugeant leur taille, avant de les faire exploser sélectivement. En fonction de leur taille, les bulles n’exsudaient pas les mêmes notes, et en se familiarisant avec les tons, la petite créature put composer un petit accompagnement au thème de l’Éoko. En amplifiant le bruit qu’émettaient les bulles en éclatant grâce à sa maîtrise de l’air et de l’eau, l’oiselle s’assura que tout le monde pouvait entendre leur musique.



Un Château dans le Ciel [Music Box Version] – Joe Hisaishi

Dans les airs, la Couaneton continuait sa danse, récréant un air qu’elle avait pu entendre, une fois, au détour d’un village. Il était léger, presque heureux : la petite était convaincue que le morts ne voulaient pas voir les vivants pleurer. D’ailleurs, le jour où ce serait son tour de rejoindre les étoiles, elle ne voulait pas de clairon sombre ou dépressif, mais plutôt un récital qui remémorerait à chacun la joie de vivre qu'elle portait en elle et essayait de diffuser, même quand elle n’était plus là pour la partager.

[Silver Belister]

A peine étions-nous arrivés à la Nouvelle-Gilnéas que nous fûmes bloqués en plein centre du village, sur une petite place. Fiesta ne disait rien et ne se plaignait pas, mais je le sentais impatient de partir à la recherche de sa chère Pinkie. Touchée par la solennité de l'instant, même Jester s'était tue pour une fois. Un silence s'installa, qui devient bientôt inconfortable. L'air semblait, dans cet obscurité, devenir plus dense, comme s'il était envahi par les esprits des morts qui étaient commémorés en ce lieu. Soudain, un carillon retentit, provenant d'un Eoko situé non loin, et sembla alléger l'atmosphère.

"Ca y est, souffla Jester dans mon esprit, ça commence!
-Quoi donc? Je ne prononçai pas ces paroles, me contentant de former ces mots sur mes lèvres. L'obscurité n'était pas un problème pour Jester.
-Le requiem des disparus! C'était mentionné sur l'affiche que j'ai trouvée au temple! Une sorte de requiem improvisé pour rendre hommage aux disparus qui doit être exécuté par un dresseur et son Pokémon. J'ai pensé que Fiesta et toi vous pourriez...
-Excellente idée! Commenta alors le Baudrive. Si vous êtes d'accord bien sûr Ombre, je serais honoré de jouer à votre côté. Et qui sait, peut-être que ma Pinkie entendra cette musique...

Je hochai la tête en guise d'acquiescement, désireux de ne pas rompre le silence qui s'était installé.

"Lancez un Vent Mauvais autour de nous si vous le pouvez", murmurai-je au Baudrive.

Comprenant qu'il s'agissait d'un effet de mise en scène, il s'exécuta sans poser de question. En fait, il s'agissait plutôt d'un effet de non-mise en scène: la bourrasque violacée nous isola presque complètement du reste du public. Cela ne dura pas, mais j'utilisai ce répit pour me changer et enfiler mon manteau à capuche noir, tout en prenant la précaution de couvrir ma tête. Ainsi j'étais quasiment invisible, et pour une raison fort simple: pour une fois, les gens ne devraient pas se concentrer sur mes atours d magicien, mais uniquement sur la mélodie que nous allions produire.

Mais je n'avais aucune idée de comment procéder, étant un piètre musicien, au contraire de Fiesta qui visiblement, écoutait attentivement le carillon, mémorisant son octave et son rythme. Je fis alors de même et m'assis sur le sol, désirant m'imprégner de cette douce musique. Jester apporta alors quelque chose à Fiesta qu'elle stockait dans son estomac, et au même moment, une musique cristalline et légère retentit, s'accordant parfaitement avec celle produite par l'Eoko. Levant les yeux, je vis qu'une Couaneton rose en était l'interprète, tandis qu'elle faisait éclater des bulle de différentes taille. Spectacle original et intéressant s'il en était.

Vers la fin de sa composition, Fiesta me murmura: "Je vois. J'ai compris ce que c'était". Il brandit alors un violon miniature que lui avait remis Jester. Les deux ficelles jumelles situées au bas de son corps, qui m'avaient tellement intriguées un peu plus tôt, prenaient maintenant tout leur sens: dans la gauche, il tenait son violon tandis que la droite maniait l'archet.

Puis, alors que la Couaneton terminait son spectacle, le Baudrive alla voleter auprès d'une arbre qui se trouvait juste à côté de moi, un saule pleureur. Intrigué, je me levai et le suivis. Il lança alors trois légères attaques Tornade à travers les branches tombantes de cet arbre. La première produisit un son grave et caverneux, particulièrement désagréable à entendre pour les oreilles. Le suivant sonna plus juste, mais il n'était malgré tout pas en accord avec la musique légère qui avait été jouée juste avant. Enfin, la troisième, bien que plus grave que la mélopée précédente, s'accordait avec celle-ci.

"Bien Ombre, me souffla Fiesta par télépathie, seriez-vous capable de reproduire la dernière note que je viens de jouer avec votre maîtrise?"

Je hochai la tête pour lui signifier que oui. Tout bon magicien devait être capable de créer des illusions visuelles, mais aussi sonore, pour distraire son public. Cependant, cela restait des sons basiques et si j'étais capable de reproduire le son qu'il avait joué en adoptant la même position que lui, j'étais loin d'être un musicien. Mais je compris quel rôle il me destinait: je lui servirai à jouer la mélodie d'accompagnement.

"Bien, continua le ballon, en ce cas, comme j'ai vu que vous avez mémorisé le rythme de cet Eoko, je vais vous demander de souffler dans ces branches en vous mettant à contretemps par rapport à lui. Vous devrez alterner, quand lui ne tinte pas, vous jouez. C'est d'accord?"

Je hochai de nouveau la tête.

"J'ai compris, continua-t-il. J'ai compris ce que représentait les deux mélodie que nous avons entendues. Le solo de l'Eoko était un signal de départ. Pas le signal de départ d'une composition, non, le signal de départ des âmes des morts, qui partent pour un monde meilleur. La musique de cette Couaneton... M'a fait pensé à un éveil. Un éveil mortuaire, mais un éveil mortuaire: l'âme du défunt se sépare de son corps, et il prend alors conscience de sa mort. Mais ce n'est pas forcément un moment empli de tristesse. Enfin, je crois que c'était ce qu'a voulu dire cette oiselle. C'est le signe... D'un nouveau départ. Et c'est exactement ce qu'elle a joué. Un départ, plein d'espoir pour la suite... Et pour ceux qui sont restés.

Après le départ, c'est à nous de jouer. Après le départ... Vient l'ascension. L'âme s'élève dans les cieux et contemple le monde. C'est de cela... Dont je veux rendre compte. Il y a bien sûr de la mélancolie face à ce départ, de la tristesse mais aussi... Une sensation d'infinie liberté, lorsque l'âme réalise l'immensité du monde qui l'entoure. Tant de possibilités à explorer... Comme le corps est mort, elle n'a plus à avoir peur... Seulement à profiter de cette immensité... Où se trouvent ceux qu'elle a aimé."

Il y eut un silence, puis:

"Allons-y mon ami. Rendons-leur hommage! Commencez, je vous suis"

Je laissai l'Eoko tintinnabuler seul pendant quelques secondes, puis je jouai la note recommandée par Fiesta. Comme lorsque celui-ci avait soufflé à travers, l'arbre produisit un son mélodieux, rappelant celui d'une harpe. Ayant bien enregistré le rythme de l'Eoko, je me calquai sur lui pour jouer pendant que lui était silencieux.

Sound of an Angel

C'est alors que Fiesta commença à jouer avec son violon. Aussitôt, toutes ses paroles d'éveil et d'ascension prirent sens pour moi, et c'est dans un état second, à la fois pleinement concentré sur sa mélodie et complètement absent que je continuai à jouer inlassablement la même note, marquant le rythme. Après quelques minutes, Fiesta alla même jusqu'à lancer une Tornade sur l'arbre. Plus puissante que les précédentes, celle-ci, grâce à son mouvement circulaire, frappait alternativement les branches, créant ainsi une mélodie bien plus élaborée que la mienne, tout en s'accordant parfaitement avec. On aurait dit d'un harpiste fantôme s'était joint à nous.

Et tandis que Fiesta profitait probablement de cette ascension pour aller retrouver sa chère Pinkie, j'avais pour ma part l'impression de m'envoler sur les ailes d'un gigantesque oiseau...

[La mélodie jouée par Fiesta et Ombre va de 0:00 à 3:23 sur le morceau en lien, c'est en quelque sorte le premier mouvement de ce dernier.

Titre: Sound of an Angel
Artiste: Henrik Airaksinen (aka. blacksheep806)]

[Dark]

•○ Chant de l'ombre ○•

•○ Complainte du Lokhlass○•

La forme humanoïde se hissa lentement sur la berge, les algues pleins les vêtements, le gel s'accrochait à des fragments de tissu alors que la présence s'éloignait de l'eau péniblement avant de s'écrouler quelques mètres plus loin. Recroquevillée dans la neige, elle attendait la mort, douce délivrance qu'elle saurait accueillir avec le sourire. Combien de temps ? De jours ? D'heures ? Depuis le naufrage de son bateau ? Elle n'en avait pas la moindre idée, la tempête avait surpris tous le monde, et elle encore plus, surtout qu'elle n'avait pas eu le temps de grimper dans la dernière barque de sauvetage. Le capitaine du navire avait bien essayer de trouver de quoi la sauver , mais le tonneau dans lequel il l'avait mise s'était briser quelques heures après, la laissant seule face à une mer démontée. Dans un premier temps elle avait créer autour d'elle une bulle d'eau, qui avait suivit les courant et les vagues, la déportant peu à peu. Puis, alors qu'elle n'avait presque plus de forces son ami de toujours était apparu, et il lui avait offert quelques heures de répit. Mais soudain, la mer était devenue encore plus dangereuse, et pour sauver son compagnon elle l'avait rappeler. Seulement dans cette opération elle avait fait tomber une pokéball. Et malgré sa recherche dans la zone tourmentée, elle n'avait pas réussie à retrouver son oiseau.... Désespérée et à bout de force elle s'était échouée sur une île non habitée. Pensant réussir à croiser un navire, dans les premier temps elle s'était fait un abri, et avait tenter de localiser l'endroit dans lequel elle s'était échouer. Après plusieurs semaines de régime frugal, elle s'était décidée à quitter le refuge, et s'était lancer de nuit en suivant les étoiles qu'elle connaissait, se repérant du mieux qu'elle pouvait pour retrouver la terre ferme. Elle avait fait un radeau de bois qu'elle utilisait pour reposer le Lokhlass et éviter de l'épuiser. Lui et le piranha sortant tout de même assez souvent pour se sustenter et tenter de faire avaler quelque chose à la jeune fille.  

Celle ci ne réussissait pas à se pardonner la perte de son oiseau, maigrissant à vu d’œil depuis l'accident et la privation sur l'île déserte. Cependant à toute chose malheur est bon, elle ne se préoccupait plus de grand chose, son âme sombrant dans un sombre chaos. Dans celui -ci les cauchemars et sombres prédictions se multipliaient, envahissant son esprit de pensées moroses qui convenait bien à son nouveau look. Presque toutes ses tenues disparues il ne lui restait que quelques vêtements noir, élimés et usés... Mais elle ne s'inquiétait plus de son paraitre, aussi quand elle parvint sur un rivage elle y monta comme elle put, présumant de ses forces elle tomba dans l'eau avant d'en sortir, tel un fantôme de marin. Elle se laissa chuter dans la neige, retrouvant partiellement son élément et s'endormant sans ce soucier de survivre ou non. Ces questions de vie et de mort ne la concernait plus, cependant ce n'était pas le cas de ses compagnons, le dragon attira l'attention de personnes de passage en chantant son désespoir. Ceux ci avaient d'ailleurs cru entendre chanter une personne tant la détresse de l'animal était forte. Ils récupérèrent la jeune fille et la soignèrent tout en s'activant pour les préparatifs en l'honneur des défunts, priant pour qu'elle ne rejoigne pas le nombre des disparus. Quelques jours avant la fête, elle revint à elle mais son manque d'entrain face au recueillement sembla étrange, pourtant elle était reconnaissante, peut être un peu. Seulement exprimer ses sentiments devenait difficile, comme si une chape de glace s'était abattu sur son cœur.

Pour ne pas vexer ses hôtes et sauveurs, elle promit d'y aller, et se rétablie relativement rapidement. Sa jeunesse et sa constitution naturelle firent le reste. Au soir de la fête, elle était parfaitement remise et c'est accompagnée de ses hôtes qu'elle se dirigea vers la place. Séparée d'eux par un mouvement de foule, elle reçu entre les mains une lanterne sombre, la tenant elle voulut remercier la personne mais celle ci c'était évanouie dans les airs. Elle fixa la lanterne du regard et la forme Pokémon dessus avant d'avancer de son côté. Quand le silence se fit elle fixa comme un chacun la douce créature qui chantait la disparition des personnes. Elle n'intervint pas, jugeant que le moment n'était pas vraiment à l'individualisme elle se laissa portée par l'harmonie qui s'élevait d'un autre Pokémon aérien. Celui-ci exprima la peine et le départ des âmes par un magnifique balai de bulles, résonnant d'une musique apaisante. Un coup de vent lui fit porter une main à ses cheveux pour les dégager de son visage alors qu'une nouvelle prenait suite à la suivante, plus aérienne, comme si un envol avait lieu, laissant la place au au revoir des morts envers les vivants. Elle leva le regard vers le ciel et se rendit compte des larmes qui ruisselaient sur ses joues. Elle avait beaucoup perdu, surtout dernièrement, des choses qu'on ne peut pas nommer, d'autre qui sont arrivées sans qu'on puisse rien y faire. Comme pour répondre à son chagrin une de ses sphère s'activa, plus par habitude qu'autre chose elle créa un emplacement aquatique pour le dragon. Quand la musique prit fin elle serra doucement la tête bleu contre elle, et aider par la douleur laissa échapper sa propre peine, comme pour se purger.

Le dragon, avec sa grâce naturelle, camouflé dans l'obscurité, lança dans les airs sa complainte, rejoignant la peine de sa dresseuse. Une fine bruine se mit à tomber du ciel, larmes coulant sur chacun comme pour effacer la peine, résultat de la Danse Pluie du dragon. Le chant de divinité, pour accompagner les âmes des morts dans le village de la jeune femme. Le pardon dans la langue ancienne, utilisée seulement lors de cérémonie telles que celles-ci. Ceux qui ne comprenaient pas la langue, pouvait à l'intonation de la jeune fille et de son Pokémon comprendre l'au revoir lancé vers le ciel. La lanterne oscillait dans les mains de la jeune femme, si l'ombre régnait, le dragon lui continuait son chant mélancolique. Celui qu'on n'entend les soirs sans lune, durant lesquels il appellent leurs congénères raréfiés. La douleur dans la voix de Dark trouvait écho dans le chant du Lokhlass, douleur partagée par tous ceux qui ont perdus un proche ou un ami. Le chant était la suite logique du précédent, aidant les personnes à se décharger de la douleur pour laisser partir le souvenir douloureux et ne garder que le meilleur. Le dragon commença alors à chanter Requiem, loin de l'attaque, c'était la promesse d'avancer, de continuer à se battre pour ce que l'on croit. Le chant s'harmonisait avec celle de sa dresseuse qui bien que sa voix ait parfois des haut et bas du à sa peine, continuait de chanter. Elle garda posé une main sur le poitrail de son Pokémon, les vibrations de celui-ci l'aidant à trouver le ton le plus juste, tout en essayant de trouver pour elle même une nouvelle voie. Ses yeux ne fixaient rien de spécial attirés cependant par les fluctuations des ombres, alors que le dragon finissait sur une berceuse, pour apaiser les esprits et les aider à trouver le repos.

chant de Dark accompagnée en fond sonore par Salvatore:

[PNJ]

Alors que le son de clochette continue à résonner, des voix répondent à son appel, s’ajoutant peu à peu au chant de l’Éoko brillant. Un Couaneton aux couleurs différentes, lui aussi, est le premier à rejoindre le carillon, utilisant ses Bulles d’O pour produire des sons et des notes. Un Baudrive et son dresseur ne tardent pas à se mêler à eux : le Spectre se sert de Tornade et de son violon, tandis que l’humain utilise sa maîtrise de l’air pour l’accompagner. Enfin, un Lokhlass et sa dresseuse complètent le groupe, enchaînant Danse Pluie et Requiem pour rendre hommage aux disparus.

Dans un premier temps, l’Éoko de jade se dirigea vers Dark et Salvatore, affichant ostensiblement son mécontentent et sa désapprobation par un cri désagréable aux oreilles. En effet, la pluie invoquée par le saurien aquatique a éteint plusieurs lanternes aux alentours ! Le Pokémon Psy voleta près des précieux artefacts désormais sans lumière, puis revint vers la jeune femme, pour lui signifier son désaccord. Si Dark ne veut pas être éliminée du Requiem des Disparus, elle va devoir prouver au carillon vivant qu’elle et son Pokémon sont bel et bien là pour accompagner le départ des âmes vers l’au-delà.

Puis, le petit être avisa Lehna et, en douceur, enroula la partie souple de son corps autour de la main de la Mizuhanienne, pour la tirer un peu en avant, la rapprochant de Céleste. Libérant sa prisonnière d’un instant, il apposa ensuite son ruban sur le cœur de la jeune noble, resta quelques secondes dans cette position et désigna l’oiselle, puis les cieux. Il espérait faire comprendre à l’humaine qu’il voulait qu’elle se joigne à son Pokémon pour rendre hommage aux victimes de la catastrophe, au lieu de rester à l’écart. Une fois cela fait, le carillon tinta joyeusement près de sa camarade chromatique, lui indiquant qu’il était content de ce qu’elle avait déjà réalisé.

Enfin, il lévita gaiement autour d’Ombre et de Fiesta, en émettant de jolis sons harmonieux et agréables, affichant ostensiblement son approbation et son ravissement. Non seulement le duo était en parfaite harmonie, mais la mélodie que ses deux membres jouait était exactement dans l’ambiance solennelle et respectueuse que le Pokémon psychique voulait créer ! L’être psychique les encouragea à continuer dans cette voie, tintant gaiement autour d’eux, avant de repartir dans les cieux et de reprendre son propre chant.

[Le premier tour est terminé ! Je récapitule :
- Dark, tu obtiens un Malus, car ta Danse Pluie a éteint les lanternes proches. Ton Requiem te permet de ne pas être éliminée, mais tu dois prouver à l’Éoko brillant que Salvatore et toi êtes là pour accompagner les âmes vers l’au-delà, et non pas pour les empêcher de quitter ce monde, si tu veux rester dans la course.
- Lehna, tu n’obtiens rien de particulier. La démonstration de Céleste a plu au carillon, mais il déplore le manque de coopération entre toi et ton Pokémon. Montre-lui que tu te sens impliquée et touchée par cette cérémonie, et que tu as à cœur de te joindre à Céleste pour cet hommage.
- Ombre, tu obtiens un Bonus, car ta prestation a particulièrement plu à l’Éoko de jade. Fiesta et toi êtes en parfaite harmonie, et dans le respect le plus total de l’esprit de la commémoration. Mais puisque vous avez placé la barre très haut, il va falloir se maintenir en tête, et continuer dans cette voie !
Au prochain tour, en plus de ces consignes, vous allez devoir essayer de jouer ensemble, tous les trois. Pas de coopération en duo en laissant le troisième de côté, cependant : le but est de créer quelque chose à trois, ou plutôt à six, avec vos Pokémon et avec les autres. Bonne chance !

L’ordre de post reste le même que précédemment.]

[Lehna]

La princesse n’écouta pas vraiment les autres chants, ne s’y intéressant pas. Pourquoi se préoccuperait-elle des autres ? Elle n’avait rien perdu dans cette guerre, n’était là que pour faire bonne figure, et ne marquerait personne si elle tentait de prendre part au requiem. Se consacrer à l’exercice n’était qu’une véritable perte de temps et d’énergie, et elle n’avait clairement ni l’un ni l’autre à revendre.

Quand Céleste redescendit enfin de son ballet volant, elle se posa sur l’épaule de sa maîtresse, qui plissa les yeux vers elle pour lui montrer son mécontentement. Pourquoi diable avait-elle prise une telle décision ? Elle n’avait rien à y gagner ou à prouver, et avait agit sans l’accord de sa supérieur. Toutefois, dans le noir de la place, personne, ni même l’oiselle, ne remarqua le mauvais tempérament de la noble. Au contraire, sitôt l’oiseau posé, l’Éoko responsable de tout ce tumulte flotta vers l’humaine pour l’entrainer en avant, essayant visiblement de la faire participer… Lehna lui sourit comme si elle avait compris le message, mais ne comptait pas pour autant décider d’appliquer ses conseils. Dès qu’il fut reparti et qu’elle était à nouveau plongée dans le noir, elle roula des yeux, se demandant bien de quoi elle se mêlait cette clochette ambulante.

Au milieu d’un des chants, une curieuse humidité se mit à grandir, et en quelques secondes des petites gouttelettes se mirent à tomber du ciel, répondant à la Danse Pluie du Lokhlass. Les gens se mirent à pousser des petits murmures de panique en tentant de protéger leur flamme si importante. La princesse, soupirant mais gardant son calme, décida de venir en aide à la plèbe en détresse, et leva les deux bras au ciel – faisant voler Céleste de son épaule, qui rattrapa au passage la lanterne que l’élémentale avait dû lâcher – dans un boléro pour récupérer la pluie. Les gens s’écartèrent un peu pour lui laisser la place de manœuvrer, et d’un sifflement elle expliqua à sa Couaneton d’aller disperser le nuage qui les recouvrait avec sa maîtrise du vent.

Lorsque la pluie cessa enfin, Lehna se retrouva avec une grande bulle d’eau à sa disposition ; d'un geste rapide, elle la transforma en une colonne de glace qu’elle posa devant elle. La stèle n’était pas très haute – prouvant que très peu d’eau avait, en réalité, été écoulée – arrivant à peu près à la taille de la jeune femme, mais restait assez large, presque comme un petit bureau. L’oiselle descendit et posa la lampe dessus, et la flamme se réverbéra contre la teinte cristalline de la glace en une multitude de couleurs, incitant les gens à s’en rapprocher à nouveau. Elle avait réussi, elle avait sauvé la pauvre populace de la panique, pensa-t-elle. Au loin, une chanteuse finissait son duo avec son animal, s’exprimant dans une langue qui devait être inventée ; en effet, Lehna avait étudié les dialectes érasien et avait passé suffisamment de temps sur Tenkei pour savoir reconnaitre le midgardien, mais ce langage lui était inconnu. Son chant était très triste et lourd, et pesait sur cette atmosphère déjà pondéreuse. D’ailleurs, quand elle eut fini, un silence gêné s’installa, comme si personne n’osait reprendre à la suite de sa prestation.

Ce fut le moment que choisit Boréal pour se joindre à la fête, lui aussi. Il se plaça sur la petite table en glace, et Lehna allait le sermonner pour lui avoir désobéi également, avant de se rendre compte qu’elle était observée. Son manège avait dû attirer des regards, et elle était à nouveau incapable de s’exprimer comme elle le désirait. Profitant de la situation, le Farfuret se mit à utiliser sa faible maitrise de la glace pour essayer d’extraire un bloc de la colonne, et tenta de la sculpter en forme de verre. Voyant sa galère, la princesse finit par céder à son caprice et d’un nouveau habile, un verre à pied en glace apparu au centre de la table. Elle avait de plus en plus de facilité à manipuler l’élément solide, mais il lui fallut tout de même quelques instants pour parvenir à obtenir un résultat satisfaisant. Lorsque l’animal posa le verre sur la table et se mit à légèrement toucher le rebord de sa griffe en tournant, créant un son un peu crispé, Lehna comprit enfin le but de l’opération. Pinçant intérieurement ses lèvres à l’idée que son équipe allait la forcer à participer à cette tâche, elle préleva un peu d’eau de son bloc, qu’elle plaça dans la coupe, rendant le son qu’émettait le Pokémon instantanément plus doux et agréable.

Petit à petit, elle se rendit compte qu’en jouant avec l’eau dans le verre, elle pouvait, avec l’aide de son compagnon, espérer créer quelque chose d’un peu plus grandiose…



Le Lac des Cygnes [Glass Harp Version] – Piotr Iliitch Tchaïkovski

Ce n’était qu’une base, un début, un prélude. Le son produit créait une ambiance mystique et mélancolique, mais qui apportait malgré tout une petite note d’espoir. En travaillant ensemble, Boréal sur le verre pour produire le son et le garder gelé et sa dresseuse sur l’eau qu’il contenait pour faire varier les intonations, ils arrivaient à recréer un air que la princesse n’avait pas écouté depuis longtemps. C’était le ballet, supposément, selon ce qu’on lui avait raconté, préféré de sa défunte mère. Et donc, par la logique de son père, ça avait dû devenir le sien. Sa gorge se serra alors qu’elle se souvenait de ses parents, et, sans vraiment s’en rendre compte, elle se mit à manquer sa mère. Elle se mit à rêver qu’elle était à ses côtés, qu’elle n’était jamais partie. Elle voulait l’appeler, elle voulait lui parler, elle voulait la serrer dans ses bras. Mais, plus que tout au monde, elle désirait juste la rencontrer, et apprendre à la connaître, savoir qui était cette personne dont on avait jamais cessé de lui raconter les histoires… Des larmes se mirent à lui monter aux yeux alors que, pour la première fois en trente ans, elle se rendait compte de la vraie signification du mot « disparu ».

Le ton était simple, l’air facile, il n’attendait qu’à être exploité davantage pour que tous puissent en profiter…



Je le répèterais jamais assez, mais je ne pense pas un strict mot de ce qui a été dit hein, le tout est donné sous l’opinion de Lehna, et je suis pas timbrée encore au point de partager son avis x) xD J’ai essayé d’utiliser une chanson connue pour que vous puissiez plus facilement rebondir dessus, j’espère que cela vous inspirera.

[Silver Belister]

Alors que nous terminions notre morceau, Fiesta, visiblement ému par notre performance et l'attention que nous avait accordé l'Eoko, me remercia d'un signe de tête, et je fis de même, désireux de ne pas troubler la solennité de l'instant avec des paroles. Nous écoutâmes donc respectueusement le chant du dragon, indéniablement magnifique, mais bien plus triste que notre mélodie. Hélas, songeai-je, malgré toutes les bonnes intentions et résolutions, malgré l'envol glorieux décrit par Fiesta, il était impossible, pour ceux qui perdaient un proche, d'échapper à la tristesse, aux remords, et aux regrets. Et puisque les mourants quittaient définitivement ceux qu'ils aimaient, il devait en être ainsi pour eux aussi...
En écho à mes pensées, Pénombre s'invita dans mon esprit:

"Très joli votre morceau. Vraiment. Mais celui de ce dragon est tout aussi intéressant."

Je sentais que son ton télépathique était sincère, mais bien sûr, Pénombre oblige, il y avait un sarcasme dans sa voix qui m'était destiné.

"Il chante avec sa dresseuse la tristesse de ceux qui restent, reprit-elle. Ceux qui reste... N'as-tu jamais songé que ces mots désignaient autant les vivants privés d'un être cher que les esprits des morts qui erraient pour l'éternité entre terre et ciel, si proche et pourtant à jamais coupés du monde des vivants? Finalement, nous autres Pokémon spectres, qui "restons" sur cette terre pour l'éternité, ne sommes-nous pas "ceux qui restent"? Et les esprits qui ont choisi de rester au côtés des vivants au lieu de s'exiler "plus haut" et de s'en désintéresser à jamais, ne sont-ils pas eux aussi "ceux qui restent"?

"Pourquoi rester, si ce n'est que source de souffrance pour vous"? demandai-je à voix basse. Mais je connaissais déjà la réponse à cette question car elle s'appliquait également au vivant: pourquoi une veuve ne se suicidait-elle pas automatiquement à la mort de son mari, en ayant conscience de la souffrance qui l'attendait? L'espoir d'un avenir meilleur? Au moment du décès même, ce sentiment n'entrait pas en ligne de compte, occulté par la souffrance. Non, la seule raison qui poussait ceux qui perdaient un être cher à rester en vie, ce n'était pas l'amour de la vie, car ils ne l'avaient souvent plus. C'était le devoir de rester en vie. Ce devoir, mû par un instinct, par un principe, bien plus fort que la souffrance: la survie.

Mais ici, il fallait faire une différence entre les vivants et les morts. Car ces derniers étant déjà décédés, la "survie" n'avait aucun sens pour eux. Le devoir en revanche...

"Je pense que tu as déjà pu trouver des réponses à cette question. Après tout, toi aussi tu as décidé de rester en vie après la mort de tes Pokémon. Mais tu es un vivant. Laisse-moi donc te donner mon point de vue sur la question. Le point de vue d'une morte. Comme tu le sais, les Spiritomb sont composés de cent huit esprits. De mauvais esprits pur la plupart, revenus d'entre les morts pour chercher vengeance. Tu vois où je veux en venir?
-Oui. Tel est votre devoir. Ce qui vous a poussé à revenir...
-Pas exactement. C'est aussi ce qui nous fait nous mouvoir dans ce monde dont nous n'attendons plus grand chose... Sauf si justement notre but ultime est de trouver de la compagnie. l'"ascension finale" jouée par Fiesta n'est pas du goût de tous. Prends Jester par exemple. Cette jeune spectre désespérément besoin de compagnie. Aussi simple que soit ce motif, c'est sa quête, et c'est ce qui a créé le Fantominus qu'elle est, au moins en partie. Cela peut être aussi l'amour de la musique... Ou la vengeance, comme pour moi. Mais ce mot est bien vite employé par vous autres, humains... Aucun d'entre vous ne connaît mes véritables motivations et pourtant, je suis un esprit dangereux et sanguinaire à vos yeux. Mais oui, la quête de la justice vengeresse est aussi une raison de notre "retour". Et ce "retour", ce départ sans en être, nous apporte également son lot de tristesses et de frustrations, comme notre départ en apporte aux vivants. Une unisson parfaite, entre vifs et et défunts, rendue possible par le chagrin..."

Pénombre coupa sa communication avec moi alors que la dresseuse du Couaneton commença à créer un air en mélangeant habilement les sons produits par l'eau et par la glace. Elle était accompagnée pour ce faire d'un Farfuret, et leur prestation produisait un son que je trouvai très mélodieux et plein de mélancolie. Chose rare, Pénombre écouta sans broncher, pour une fois respectueuse de cette ambiance solennelle. Et alors que le morceaux allait sur sa fin, elle me lança:

"La mélancolie... Est le pendant de la volonté de continuer, de "survivre". Elle lui est indissociable. La tristesse est inévitable malgré la résolution de ceux qui restent. Heureusement et malheureusement, ces deux sentiments sont très versatiles: penser à un défunt, ou pour un esprit à sa quête peut être douloureux mais au final raffermir la résolution de celui qui reste à continuer sa quête. Mais il faut veiller à ce que ce ne soit pas l'inverse qui se produise, et qu'en cherchant de la force dans le souvenir, on n'y trouve que regret et peine... Faisons en sorte qu'une inébranlable force s'éveille de cette belle mélancolie! Rendons hommage aux esprits et à leur quête. Donnons eur la force de continuer!"

Fiesta, qui suivait notre "conversation" - plutôt un monologue en fait- se retira, laissant Pénombre seule à mes côtés. Elle m'expliqua alors:

"Occupe-toi de l'acoustique. Utilise tes vents pour ramener à toi les sons qui s'enfuiraient. Tous doivent entendre ce chant consacré à la noble quête des esprits. Car il a été écrit pour inspirer aussi bien les vivants que les morts."

Aussitôt, des sons commencèrent à s'échapper de la ball de pierre de Pénombre. Beaucoup de sons, très différents mais tous très graves, que je reconnus, pour les avoir déjà entendus. Il s'agissait des murmures des esprits qui composait Pénombre. Chaque esprit avait un murmure, produisait un son qui lui était propre. En résonnant plusieurs fois contre la pierre, puis en s'échappant de la ball, les sons devenaient bien plus forts et graves, et suffisamment audibles pour le public alentour.

The Misty Mountain

Pénombre, tel un chef de choeur, dirigeait ses esprits, les faisant alterner avec élégance, jusqu'à ce que les sons produits se mettent à sonner comme des paroles. Des paroles prononcées en terrosien, si je ne me trompais pas. Environ la moitié des voix chantaient le texte, tandis que les autres, comme un gigantesque instrument à vent, s'occupaient de fredonner une lente mélodie. L'ambiance de départ du chant était assez pesante, et mélancolique, à l'image du morceau précédent et cette impression était renforcée par le ton des "chanteurs". On aurait dit que les voix s'élevaient de la glace qu'avait créée le Farfuret un peu plus tôt, qu'elles sortaient du fond des âges, à l'époque où le monde n'était qu'éléments. Pourtant au fur et à mesure que le chant avançait, cette gravité, pareille a une chape de plomb, se modifia. Elle était toujours présente mais, le rythme ayant quelque peu accéléré, elle n'était plus porteuse de tristesse, mais soulignait simplement l'importance du message qui allait être transmis. La quête des esprits. De grondements - de souffrance?- le chant devint plus mélodieux et son message gagnait en intensité à chaque vers. Même sans comprendre les paroles, on en comprenait le message.

Je compris bien vite ce que voulait dire Pénombre lorsqu'elle m'avait demandé de "retenir les sons": passé la première strophe, je repérai certains sons bien plus faibles que d'autres, comme si la musique que cet esprit produisait s'échappait dans la mauvaise direction. Aussi, grâce à un simple arc de vent, je fis "revenir" les sons, portés par mon souffle, leur faisant gagner au passage en intensité mais aussi en octave, car il était maintenant plus aigu... Et se mariait étrangement bien avec les autres. De plus, il enlevait à la chanson de son aspect mélancolique, pour insister davantage sur la quête mentionnée par la chanson. Comme si les esprits, tentés de dévier de leur mission, finissaient finalement par y revenir, plus forts que jamais...

Suivant les parole et l'air, tout en continuant de faire "revenir" les sons, je fus le premier surpris lorsque, à la fin d'un vers, alors que L'Eoko tintait pour marquer le rythme, je repris son son en produisant un grand claquement d'air avec ma maîtrise. On aurait dit qu'une vingtaine d'hommes avaient claqué leur talon sur le sol au même moment. Mais j'avais cela par pur instinct, porté par la musique, sans vraiment en avoir conscience. Ce son qui rappelait des tambours militaires, avait un sens très clair: c'était un appel à l'action.

Tout en continuant de faire chanter ses esprits, Pénombre se manifesta dans ma tête alors que je continuais à faire résonner ses esprits et m'expliqua: "Ce chant, The Misty Mountain, peut à la fois être compris au sens propre comme au sens figuré. Des aventuriers qui recherchent un trésor gardé par un terrible dragon dans une montagne pour reconquérir leur gloire. La gloire représente la quête des esprits, leur but, et la montagne signale que le chemin sera dur. Le dragon représente le principal écueil à éviter: la colère et la seule vengeance. Car une fois celle-ci assouvie, l'esprit ne sera plus qu'une coquille vide sans but. Mais bien sûr, comme dans toute quête, il y a un piège évident, et un plus vicieux. Le trésor lui-même est un piège. Pour un esprit, il s'agirait de la satisfaction de sa vie de fantôme immortel, une satisfaction qui prendrait le pas sur sa quête, et qui au final, ne le satisferait pas du tout, le faisant tomber dans une mélancolie permanente. Le but ultime des aventurier est la gloire, pas le trésor.

L'accomplissement, tel est le véritable "or". Les richesses ne sont qu'un outil pour l'atteindre. Ce piège est bien plus pernicieux que la vengeance, car il est bien moins perceptible, et on peut tomber dedans sans le vouloir et s'en rendre compte, alors que pour se venger, il faut le désirer. Ces deux pièges guettent tout esprit sur cette terre: par exemple, l'après-vie de Jester ne se résume pas à ses blagues. Elle a une mission à accomplir avant tout, et lorsqu'elle sera prête, il lui faudra la mener à bien. Autrement, elle tombera dans le piège du trésor. Fiesta, lui, est trop amer pour être séduit par de telles sirènes. Mais la perte d'un être cher peut facilement mener à la vengeance, et s'il y succombe, il sera alors consumé par le feu du dragon qu'il aura attisé lui-même. Moi, malgré la "vengeance" dont je t'ai parlé, je peux t'assurer qu'il ne s'agit pas d'un règlement de compte mesquin. C'est bien plus... complexe, et je peux t'assurer que je me garderai de tomber dans un de ces pièges! Quant à toi... Tu sais très bien ce que sont ces pièges, je me trompe?"

Porté par notre musique commune, il m'était étrangement plus facile de réfléchir à ses paroles. Peut-être parce que notre chant abordait justement ce thème? Toujours est-il que je compris vite ce qu'elle voulait dire: moi aussi je m'étais fixé une mission, devenir un très grand magicien, voire le plus grand pour aider ma soeur. Mais très jeune, j'avais succombé à la facilité, et j'avais oublié le pourquoi de ma mission. J'avais du succès, du talent, et je m'en étais contenté. Le piège du trésor. Mais la réalité m'avait rattrapé, tuant mes Pokémon alors que j'étais visé. J'avais alors cru que je m'étais fourvoyé et m'étais choisi un nouvel objectif... Mû uniquement par la vengeance de mes Pokémon, et donc insatisfaisant et auto destructeur à terme. J'avais fini par m'en rendre compte au fil des ans, mais il avait fallu manquer de mourir pour changer de cap. Et c'est en rencontrant Jester que j'vais à nouveau changé de voie... Ou plutôt que j'étais revenu à ma mission première, la seule qui avait de l'importance pour moi, et la seule qui me permettrait in fine de venger mes Pokémon sans m'auto-détruire.... J'avais donc survécu aux deux pièges...

"Tu es peut-être moins bon en magie qu'avant Ombre, mais tu es un bien meilleur magicien, car tu es bien plus fort. C'est ce qui arrive à ceux qui traversent les pièges sans tomber. Tu n'es parfois pas passé loin mais tu as résisté. Comme je l'ai fait. Et nous sommes devenus plus fort et déterminés. C'est cela que nous devons transmettre à ses défunts, cet étrange message: "Glorieux esprits, vous avez choisi le destin de votre mort, alors levez-vous, n'ayez pas peur, et vivez-là jusqu'au bout"!

Si le morceau de Fiesta m'avait empli de rêverie et de mélancolie, je sentis, lorsque le chant se termina, une grande puissance, une immense résolution monter en moi.

[The Misty Mountain, OST tirée du film Le Hobbit chapitre I, un voyage inattendu de Peter Jackson
Arrangements: Cody Curtis
Chef de choeur: Chris Mathews
Les paroles sont dans la description de la vidéo en lien pour ceux que ça intéresse.]

[Dark]

•○ Chant de l'ombre ○•

•○ Contribution de l'eau ○•

La remontrance de l'entité responsable de la fête tétanisa la jeune fille, elle ne bougea plus, son souffle figé alors qu'elle reculait, rappelant son ami aquatique. Elle recula jusqu'à se fondre dans l'obscurité maitre des lieux, incapable de respirer d'une part suite à ses vocalises. Cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas exprimée qu'elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Dans le noir parmi ces inconnus dont certains la toisait avec antipathie à cause de leur lanterne éteinte, elle hésitait. Quitter la fête ? Ce serait le mieux, et seule elle ne ferait plus de mal à personne, elle qui n'était pas ce qu'elle semblait être... Tout à ses pensées, elle releva la tête lentement, remarquant une ombre face à elle. Alors que les personnes proches s'étaient éloignées de sa présence, l'obscurité gagnait du terrain. Sa propre lanterne vacillait alors qu'elle se disait que cette ombre n'avait rien d'humain. Est ce que ce fut le froid qui l'envahit peu à peu ? Ou bien est ce que c'était les nouvelles prestations qui lui glaçait les os ? A moins que ce ne soit du à cette présence qui grandissait dans son cœur. Sans prévenir un invité inattendu sortit de sa prison et se manifesta. Si elle fit machinalement apparaitre une bulle d'eau pour contenir le Pokémon, son regard lui ne quitta pas la présence qu'elle fixait. Tout son être était concentré sur la présence qu'elle pouvait ressentir dans chaque fibre de son corps. La forme fit un geste de la tête, ou était ce de la main ? Avant de disparaître...(HRP : dépôt dans la poche de Dark du bon anniversaire par l'ombre)

Elle retint de justesse le cri pour rappeler cette présence à la fois si familière et étrangère. Sentiments de confusion prenait le pas sur son mental alors qu'un bref claquement de dents la rappela à l'ordre. Elle regarda le piranha et le fixa avec une intensité presque palpable, les ombres ondulant presque autour d'elle. Elle ne formula pas sa phrase, se contentant de fixer avec intensité le poisson qui hocha finalement légèrement la tête. Oui, c'était lui, mais il n'était ni le temps, ni l'heure de partir à sa recherche, il fit de nouveau un signe de tête et à son habitude n'en fit qu'à sa tête. Pour la pousser à intervenir il commença à charger son énergie, déployant une attaque Puissance. Les personnes encore proches s'éloignèrent pour ne laisser que les ombres et la jeune fille qui tenait la lanterne à la main. Lumière sombre qui en émanait entrait presque en écho avec le poisson qui soudain se mit à luire. L'attaque qu'il venait de lancer semblait fusionner avec autre chose, et la lueur qui l'entourait gagnait tout son corps, le faisant se fondre dans l'obscurité un instant. Dark fixait étonnée l'endroit où se tenait précédemment le piranha, les yeux rouges qui se tenaient maintenant à cette emplacement firent se dresser tous les poils de sa colonne vertébrale. Silencieux et presque invisible elle sentait bien le déplacement de son Pokémon vu qu'elle lui offrait une protection relative avec l'eau qu'elle générait. Puis il s'immobilisa face à elle, lentement elle leva une main qui pénétra la bulle d'eau pour se poser sur la peau rugueuse du requin.

Il venait d'évoluer, sous ses yeux étonnés, surprise énorme, elle qui pensait que jamais plus elle ne parviendrait à avancer. C'était comme s'il lui disait qu'on peut le faire, quel que soit le chemin que l'on choisit, que seul la volonté peu vous ralentir. Elle ferma les yeux, sa volonté de partir évanouie, si elle devait quitter la fête se serait la tête haute d'avoir transmis sa volonté d'aider au départ de ces âmes et de faciliter l'acceptation de ce départ à leur proches. On peut perdre sa famille, ses amies, ceux qu'on considère comme plus proches que  notre propre sang. Mais on doit continuer d'aller de l'avant, et c'était exactement ce qu'attendait ses Pokémon d'elle ! Elle ferma les yeux, si elle ne pouvait pas utiliser la glace, elle savait exactement comment la faire apparaitre. Nul besoin d'ordre quand on partage le même esprit, le requin fonça sur l'arbre le plus proche et le gela avec une attaque Crocs Givrés. Sans pour autant endommagé le feuillu, cela créa une surface de glace sur laquelle le requin commença à se frotter tout en tournant autour de l'arbre. Créant par là un son doux, lent, comme pour faire suite aux précédents chants l'effleurant de sa peau et d'une nageoire de côté. La jeune fille commença alors à chanter, reprenant la langue ancienne avant de l'aménager pour que tous comprennent.

This my road

Ce n'était ni un chant d'adieu, ni chant de tristesse cette fois, bien que les sonorités restent graves et empreintes de solennité. C'était un appel pour ceux qui restent, un message pour leur permettre de dépasser leurs chagrin, pour qu'ils continuent de tracer leur chemin. Le requin accentuait la mélodie et la réduisait, usant de ses nageoires caudales et ventrales pour frotter par moment les branches gelées et créer un son de clochette. C'était à la fois difficile pour lui, de trouver les bons mouvements pour accompagner la jeune fille, mais peu à peu le chant et la musique qu'il créait s'harmonisaient. Il essayait de gérer au mieu sa nouvelle vitesse de propulsion créée par son postérieur. Il renouvela son attaque pour créer une sphère autour de l'arbre et ajouta aux premiers sons comme celui d'une harpe avec son aileron. ( La naissance du vinyle version Sharpedo, c'est émouvant *-* ) Il glissait lentement, ondulant dans la bulle d'eau autour de l'arbre, la glace se réduisant peu à peu renouvelée par ses crocs de temps en temps. Il veillait à ne pas blesser l'écorce de l'arbre, ne voulant pas sa ruine, mais utilisant juste son support pour tenter d'égaler les autres Pokémon qui avait vent et air à leur disposition. La jeune fille tout en chantant maintenait fermement la bulle d'eau sur place dont les sons s'élevaient comme amplifiés par l'élément. Elle ne voulait pas que la moindre goutte lui échappe, sa voix encourageant toutes les personnes présentent à la rejoindre, répétant le chant jusqu'à ce que la glace finisse par fondre et que le requin avec un dernier mouvement cesse la musique. Elle le rappela et toujours sans perdre sa concentration dirigea l'eau vers les écoulements des égouts, sans mouiller ou éteindre de lanterne cette fois.

chant de Dark accompagnée en fond sonore par Darkvanha:

[PNJ]

L’Éoko tourna la tête vers Lehna, plutôt content qu’elle ait pris, ne serait-ce qu’un peu, sa « remarque » en compte. Cependant, elle semblait participer malgré elle, ne prenant manifestement aucun plaisir à rendre hommage aux défunts. Elle semblait réellement contrariée de se joindre à son Pokémon pour cette démonstration, et sa moue triste déstabilisa la clochette. Était-elle à ce point fâchée de contribuer à cette cérémonie, pour en avoir les larmes aux yeux ? S’était-elle, au contraire, prise de pitié pour les défunts au point de compatir jusqu’à en souffrir ? L’attitude de la Mizuhanienne était incompréhensible et, même si sa maîtrise élémentale lui permettait de créer un son agréable à entendre, avec son Farfuret, l’Éoko ne savait vraiment pas quoi penser à son sujet. Dans le doute, il préféra s’abstenir de tout commentaire ou de tout geste à son égard, et il se concentra davantage sur son successeur.

Captant la discussion télépathique entre le Nalcien et sa Spiritomb, le Pokémon Psy acquiesça, assez d’accord avec le thème et les arguments avancés par Pénombre. Il écouta la prestation de la créature, marquant le rythme pour y participer, emporté par la puissance et la dimension collective du chant. La mélodie et le morceau s’enchaînaient bien avec la création « glacée » de Lehna et de Boréal, et le carillon repartit de plus belle vers ce duo-là, décidément conquis par leur attitude, leur prestation, leurs interactions avec les autres participants et ce qu’ils dégageaient de manière générale.

Enfin, le Pokémon Psy flotta vers Dark et son requin nouvellement évolué. D’abord silencieux, il jaugea le duo, qui essayait de s’adapter à la nouvelle forme de la créature aquatique et de créer quelque chose de neuf, de puissant et de solennel. L’humaine, qui avait paru terrifiée par les remontrances de l’Éoko, montrait son désir de se reprendre et de chanter pour ceux qui restaient. Alors, satisfait, il hocha la tête, faisant tinter sa clochette en guise d’approbation, avant de s’élancer dans la foule, séparant les gens en filant entre eux, s’arrêtant parfois pour produire un son cristallin au-dessus d’une personne en particulier. Après la solidarité, il mettait en avant la singularité de chacun, le fait que tout être existe par soi-même, sans prendre forcément en compte l’appartenance à un grand tout. Par ce geste, il cherchait à mettre en garde les humains qui prenaient part à cette cérémonie : s’il était bon de se rassembler pour avoir du soutien dans les épreuves traversées, il était aussi primordial de se souvenir de son existence propre, en tant que personne, pour ne pas se perdre dans ce tourbillon anonyme.

[Avant toute chose, désolée pour le retard !
Fin du second tour. Avant toute chose, Lehna, quand je dis que Danse Pluie a éteint certaines lanternes, ce n’est pas pour voir un post postérieur au mien avec un effet rétroactif contredisant ce que j’ai écrit. Je fais référence à ce passage :

Au milieu d’un des chants, une curieuse humidité se mit à grandir, et en quelques secondes des petites gouttelettes se mirent à tomber du ciel, répondant à la Danse Pluie du Lokhlass. Les gens se mirent à pousser des petits murmures de panique en tentant de protéger leur flamme si importante. La princesse, soupirant mais gardant son calme, décida de venir en aide à la plèbe en détresse, et leva les deux bras au ciel – faisant voler Céleste de son épaule, qui rattrapa au passage la lanterne que l’élémentale avait dû lâcher – dans un boléro pour récupérer toute l’eau qui aurait du éteindre les flammes. Les gens s’écartèrent un peu pour lui laisser la place de manœuvrer, et d’un sifflement elle expliqua à sa Couaneton d’aller disperser le nuage qui les recouvrait avec sa maîtrise du vent.

À l’avenir, merci d’éviter ce genre de choses. Je considère donc que Lehna n’a pu sauver que quelques lanternes à sa portée, mais qu’il y a eu des dégâts malgré tout et que Salvatore a éteint certaines lanternes.
Lehna, pour ce tour-ci, tu n’obtiens rien de particulier, une fois de plus, pour les raisons citées dans le corps du RP. L’Éoko est content que tu aies pris en considération son conseil, mais déplore le manque d’implication flagrant de Lehna, qui semble participer malgré elle, et affiche une tristesse/mélancolie qu’il n’arrive pas à interpréter.
Ombre, tu obtiens un Bonus, comme au tour précédent. L’Éoko a vraiment aimé ce qu’il a vu et entendu de votre duo, et pense que vous êtes à la hauteur de votre précédente prestation.
Dark, tu obtiens un Bonus, toi aussi. L’Éoko apprécie la démarche de ton personnage, et il sait maintenant que tu as à cœur de rendre hommage aux disparus, et non pas de salir leur mémoire ou de gâcher la fête.
Pour le dernier tour, vous devrez jouer séparément, en faisant de votre mieux, mais sans écraser la prestation de vos adversaires. L’exercice est donc délicat, puisqu’il consiste à doser, à ne pas en faire trop. Chacun d’entre vous devra montrer qu’il est aussi là par sa propre volonté, et qu’au-delà de la grande célébration, c’est une personne forte et avec une présence certaine qui se montre et joue pour les défunts. J’ai conscience de la difficulté de l’exécution de la consigne, donc je ne serai pas trop sévère sur cette dernière phase. Mais j’ai envie de voir ce que donnera cette demande un peu différente qui corse le concours. Bon courage !

L’ordre de post reste le même que précédemment.]

[Lehna]

Concernant la pluie, dans mon message précédent, j'explique que Lehna n'y réagit pas immédiatement, laissant à l'eau largement le temps d'éteindre les lanternes que tu as évoqué, PNJ-sama, et ne contredisant donc pas ce que tu mentionnais. Je suis vraiment désolée si cela n'était pas suffisamment clair, tu aurais pu venir m'en parler directement.



À la fin de son interlude, le Farfuret ôta sa griffe du verre de glace, laissant le chant se perdre et s’éteindre dans l’obscurité. La princesse fixait intensément l’eau dans la tasse avec un regard vide et un esprit fermé. Elle ne semblait même pas entendre les voix qui avaient pris le relais après elle. En boucle, elle répétait un vœu dans sa tête, comme si le simple fait de le vouloir très fort rendrait son rêve réalité. Sur leur bloc de glace, Boréal et Céleste étaient presque inquiets : cela allait faire bien cinq minutes que la princesse ne leur avait pas donné d’ordre, et cela leur paraissait suspect. Dans un flot de lumière, une troisième protagoniste se rajouta aux deux autres, faisant enfin réagir Lehna qui leva une main à ses joues pour effacer les larmes qu’elle n’avait pas laissés couler de ses yeux. Saphir observa la femme en face d’elle un moment, puis quand le calme était à nouveau tombé dans l’assemblée, commença à émettre des ondes d’hypnoses, injectant directement une douce musique dans l’esprit même des gens. Espérer ne servait à rien ; pour réaliser des miracles, il fallait s’en donner les moyens… Le ton était simple et facile, il ne restait à la noble qu’à le reprendre…



Waratteta – Sukoshi

Le rythme cardiaque de Lehna doubla en entendant ses quelques notes raisonner dans sa tête, réveillant des souvenirs qu’elle n’avait nullement envie de se rappeler. Et pourtant, quand ce fut son tour, sa voix s’éleva au milieu de l’assistance, comme si elle était portée par un mauvais réflexe.

Boku wa sugu ni Yuube mita yume o wasurete shimau n da Kyou wa doko ni ikou Hizashi o sake dare to aou ka Hibi wareta mado ni utsuru fantasy Here comes the day you're looking for

Tu as déjà oublié le rêve que tu as fait hier soir, Et tu ne sais pas où tu dois te rendre aujourd'hui ? Tu veux éviter le soleil, mais qui rencontreras-tu dans l’obscurité ? Tes fantaisies se reflètent sur cette fenêtre brisée. C’est peut-être l’occasion que tu attendais…

C’était une chanson qu’elle ne voulait pas entendre. C’était une chanson qu’elle ne voulait pas chanter. C’était la chanson que lui murmurait son père quand elle était petite. C’était la chanson que sa mère avait écrite pour elle quand elle était enceinte. Et aujourd’hui, Saphir la forçait à l’affronter à nouveau.

Hora ne waratta Waratteta hou ga zutto yasashii yo Doko de matsu no Me no mae ni aru no ni nazeka kowakutte Hanataba ni shite kimi ni fantasy kakaeteku yo

Oh, tu as souris ! On dit qu’il est facile de sourire. Où dois-tu attendre ? La réponse est juste devant tes yeux, et pourtant, tu en as peur. Tu fais des balluchons de tes fantaisies, Avant de consciencieusement les dissimuler.

C’était comme si Cynthia avait su, avant même qu’elle soit née, quelles seraient les paroles dont sa fille aurait besoin quand elle ne serait plus à ses côtés. Comment avait-elle deviné ce qu’il fallait qu’elle écrive pour sa petite ? Comment pouvait-elle si bien la connaître alors qu’elle ne l’avait pas tenue dans ses bras une seule fois ?

Dis adieu au passé Kurikaeshite Poketto ni zutto Kimi no bouken ga tsumatteru Dis adieu au passé Sono mukou ni nagarete yuku kumo Tatoeba kizutsuku koto ga atte mo Boku wa kitto heiki sa

Dis adieu au passé, Répète-le encore et encore. Tu as caché ton aventure dans ta poche. Dis adieu au passé, Les nuages ne s’arrêtent jamais. Comme eux, même si je suis blessée, Je suis et resterai calme.

Dis adieu au passé… La phrase raisonnait dans la tête de Lehna comme une cloche qui refusait de se taire. Tout le monde ici était venu dire au revoir à un ou même plusieurs proche(s). Il fallait qu’elle franchisse le pas elle aussi, il fallait qu’elle lâche enfin le passé et le laisse filer. Le temps s’était arrêté pour elle le jour où elle était née : personne ne l’avait jamais laissé devenir celle qu’elle devait être. Mais maintenant, trente ans plus tard, il était peut-être temps de laisser partir cette rancœur, l’oublier… lui dire adieu.

Elle avait étudié la perte d’êtres proches et l’impact psychologique que cela avait sur ceux restés derrière. Selon la plupart des philosophes, il existait cinq étapes à traverser pour finalement s’en remettre : le déni, la colère, le marchandage, la dépression, et finalement, l’acceptation. En réalité, la princesse était toujours coincée quelque part entre le premier et le second palier… Il était peut-être temps de se décider à franchir les autres. Sa voix devint plus calme et son visage paraissait plus serein, comme si elle avait finalement accepté sa condition...

Kyou wa sukoshi Ano hi kita basho o omoi dashiteru n da Nani o utaou Machibauke harappa ni kaze ga mieta Hoshizora ni shite kimi ni fantasy terashitai yo

Aujourd’hui est insignifiant, Je ne me souviens plus de ce moment. Que chantons-nous ? Pendant qu’on attendait, le ciel s’est dévoilé, Et tes fantaisies s’y sont dispersées. Maintenant, elles te montrent le chemin.

La musique de Saphir s’était intensifiée. Elle utilisait absolument toutes les ressources qu’elle avait à sa disposition : elle rugissait, miaulait, griffait la glace, et manipulait les sons qu’elle émettait avec des Feintes, créant des sons aussi particuliers que curieux, mais jamais hors contexte. Ils restaient très doux et subtiles, s’ajoutant à son Hypnose et à la voix de Lehna avec délicatesse. À coups de Séduction et d’Attraction, elle avait attiré presque toute l’attention de la foule, cherchant à réunir autant de monde que possible sous cette même tonalité, surtout maintenant que la noble l’aidait sincèrement à diffuser son message.

Dis adieu au passé Kurikaeshite Furi mukeba kitto kimi no te no hirakobareteku Dis adieu au passé Tooi tooi toosugiru sora ga Naniiro de atte mo kamawanai kara Boku wa zutto arukou

Dis adieu au passé, Répète le encore et encore. Rassure-toi, si tu te retournes, tu pourras toujours le voir. Dis adieu au passé. Le ciel est peut-être distant, Mais peu importe la couleur qu’il a, Je le traverserais.

La Pokémon chafouin voulait devenir ces fantaisies qui éclairaient le ciel, et guider les gens vers la paix intérieur. Avec sa voix, Lehna était sa première suivante, et elle espérait que d’autres pourraient entendre ces paroles, comprendre ces mots, et se laisser aller, eux aussi, vers l’acceptation de la mort. Elle savait que tout le monde n’en avait pas besoin. Elle savait que tout le monde n’y répondrait pas. Mais elle faisait cela pour ceux qui était perdus dans cette boucle de déni et de colère. Elle avait entendu les prestations précédentes, et elle faisait confiance aux autres artistes pour s’occuper de ceux qu’elle ne pouvait pas aider. Ils étaient très talentueux, et semblaient expérimentés dans « ce domaine », elle savait qu’ils pourraient continuer son chant et aider ceux qu’elle ne pouvait pas toucher.

Mieteta toki ni mienakute Mienakunatte sou hajimete Miete kuru mono Nee boku ni mo sawareru hi ga kuru mou ichidou kitto...

Je ne peux retrouver ce que j’ai vu avant, Tout cela a disparu. Je retiens ma respiration, Car je sais que ce jour va venir.

Avec son chant, Saphir guidait tous ces êtres aussi perdus que sa maîtresse vers ce nouvel horizon, vers ce nouvel espoir. Elle leur montrait les possibilités qui s’offraient à eux, mais qu’ils avaient peut-être préféré ignorer, comme sa maîtresse, ou dont ils n’avaient simplement pas conscience. La seule chose qui pouvait empêcher quelqu’un d’aller de l’avant, c’était les nuages qui encombraient son esprit. Et pour les tirer de là, il fallait juste leur tendre une main, ou en l’occurrence, une patte...

Dis adieu au passé Kurikaeshite Poketto ni itsumo Kimi no bouken ga tsumatteru Dis adieu au passé Mousugu hora poketto hanare Kimi no bouken ga ugokidasu Dis adieu au passé Sono mukou ni nagarete yuku kumo Tatoeba kizutsuku koto ga atte mo Boku wa kitto heiki sa

Dis adieu au passé, Répète le encore et encore. Ton aventure est cachée dans ta poche. Dis adieu au passé. Bientôt, émergeant de ta poche, Ton aventure prendra vie. Dis adieu au passé. Les nuages continuent à voler. Comme eux, même si je suis blessée, Je suis et resterai calme.

À la fin de sa performance, Saphir se sentit prise d’un violent tournis, et manqua de s’affaler du bloc de glace. Elle n’était pas un Pokémon Psy ou Ténèbres et cet exercice lui avait pompé énormément de son énergie vitale. Elle se sentait très faible et mal, mais elle savait qu’elle avait fait le bon choix. Avant qu’elle ne trébuche, Lehna se dépêcha de la retenir, puis la roula en boule en la soutenant dans ses bras, comme un bébé. De la même façon que la première fois qu’elle avait jamais tenu le chat, elle admira ses yeux clôt et son air endormi paisible. Lentement, hésitante, la princesse baissa la tête jusqu’à ce que son front cogne celui de sa compagne de toujours. C’était un geste simple mais si rassurant, et en se redressant elle posa un baiser entre les deux oreilles du félin.


Merci.

HRP:

[Silver Belister]

Une fois son chant terminé, Pénombre lança simplement:

"Je vous rends votre place"

Avant de disparaître sans autre procès dans sa sphère de pierre. Fiesta me rejoignis donc nous écoutâmes respectueusement le chant mélodieux de a jeune fille qui avait déjà chanté plus tôt en compagnie de son Lokhlass. Puis l'Eoko, une nouvelle fois, donna à sa manière ses impressions sur ce qu'il avait entendu. En revanche, je fus un peu plus dérouté lorsqu'il tenta de nous faire parvenir son message concernant notre prochaine interprétation. Que voulait-il dire en tintant ainsi au dessus de certains individu? Fiesta vola alors à mon secours:

"Je crois que j'ai compris ce qu'il veut, me dit-il dans ma tête. Il veut que nous jouions une musique plus... Personnelle, plus intime...
-Mais sans oublier la raison de notre présence ici, je suppose? Rendre hommage aux morts...
-Oui et..."

Mais Fiesta fut coupé dans la phrase qu'il souhaitait me dire par un chant. La jeune fille au Farfuret commençait à chanter. Un chant très beau, mais également rempli de mélancolie et de nostalgie. Deux sentiments qui étaient tout à fait adéquats avec l'ambiance et le thème de ce drôle de concours musical. Mais alors que la chanson se terminait sur une note d'espoir, et que je m'attendais à trouver un Fiesta plein d'enthousiasme pour la suite, j'eus la surprise, en me tournant, de tomber face à un Baudrive déconfit. Il semblait vidé de toute énergie.

"Que se passe-t-il? demandai-je, inquiet
-C'est... La mélancolie est également le sentiment que j'éprouve en ce moment même. C'est celui que j'ai envie de chanter. Mais... J'ai compris l'avertissement de cette Spiritomb. Je ne peux pas... Il ne serait pas sain pour moi que ce sentiment devienne le centre de ma musique. Et même d'un point de vue strictement musical, ce serait une faute. Je ne peux pas jouer ce sentiment alors que mon premier morceau l'évoquait déjà, et que cette jeune femme vient de le chanter de si belle façon. Non, ce serait une insupportable redondance...

Le problème, c'est que dernièrement, je n'ai pas éprouvé d'autres sentiments qui vaillent la peine d'être mis en musique. La disparition de Pinkie m'a bouleversé plus que je l'aurais cru, alors je suis vraiment désolé, mais je pense que vous allez devoir vous passer de moi pour le morceau suivant."

Mais avant que j'aie pu répondre, Jester arriva dans le dos du ballon, et lui lança, tout en se rendant également audible pour moi:

"Hé, Fiesta, pourquoi tu jouerais pas ton morceau favori, si tu sais pas quoi jouer? Je l'aime beaucoup moi, ce morceau!"

Le ballon réfléchit quelques instants, puis répondit:

"Oui, je pourrais tenter de le jouer. Ce morceau... Est le premier morceau que j'ai joué pour Pinkie quand je l'ai rencontré. Il symbolise notre rencontre à tous les deux. Ce simple point pourrait expliquer pourquoi il est si cher à mes yeux. Mais il y a plus.

Ce morceau pour moi, symbolise, tout mon art musical, il incarne ma vision de la musique. Ce morceau est une ode à l'harmonie, l'harmonie entre les différents sons, les différents musiciens... Le délicat équilibre qui règne entre eux, et même au delà, l'harmone qui règne au sein d'un couple, cette unité qui ne se trouve qu'au sein de la multiplicité, n'est atteint que grâce à la multiplicité...

Elle symbolise mon amour pour Pinkie, mais peut aussi très bien représenter la tendresse des vivants pour les morts, et inversement, une manière de dire que même morts, ils n'ont pas pour autant disparu et sont pour toujours dans le coeur des êtres chers, auxquels ils seront unis à jamais. Oui, je pense qu'il correspond bien à l'atmosphère de cette commémoration, et qu'il me correspond bien personnellement aussi. Je pourrais le jouer...

-Alors vas-y, l'interrompit Jester, manifestement impatiente d'entendre ledit morceau.

-Il y a malheureusement un problème d'ordre... technique. Ce morceau est à la fois porté par des voix uniques et multiples, son message m'est à la fois très personnel et universel. Pour retranscrire musicalement cela, un seul instrument y est utilisé, le violon. Mais parce qu'il est également universel, trois violons sont nécessaires pour le jouer entièrement, en canon. Et si mon vent permet de pincer des cordes, je ne suis pas assez expérimenté dans la maîtrise des courants aériens pour reproduire un archet avec, c'est d'ailleurs pourquoi j'utilise moi-même un violon, et habituellement, d'autres musiciens m'accompagnent pour jouer ce morceau..."

Tandis qu'il parlait, je restais à l'affût des réaction de mes voisins. Jusqu'ici, je ne percevais pas trop d'impatience, les gens considérant comme normal ce cours intervalle de silence entre deux morceaux. Il pouvait même se révélait bénéfique puisqu'il faisait monter les suspense et focalisait l'attention des spectateurs. En tant que magicien, j'avais très souvent joué sur cette attente de mon public. Mais cette dernière ne devait pas trop durer, aussi dis-je simplement:

"Allez-y, Fiesta, commencez. Je vais vous accompagner sur ce morceau".

Le ballon me regarda, hocha la tête, signe qu'il me faisait confiance, et, sans rien ajouter, il commença à jouer sur un rythme lent. Mais si le tempo rappelait le premier chant de la dresseuse de Lokhlass, le ton de ce morceau se voulait bien plus... chaleureux, bien plus rassembleur, qui se mariait plutôt bien avec le ton final du morceau précédent. Mais sans mon aide, ce bel air risquait de tourner cours.



Je commençai donc à réfléchir frénétiquement au moyen d'aider Fiesta dans son entreprise, tout en marquant presque inconsciemment le rythme de mon pied. Il était assez lent, mais allait en s'accélérant. Bientôt, les deux violons manquants seraient nécessaires. Mais malgré mes efforts, je n'arrivais à rien. Aucune idée ne me venait pour me permettre de dupliquer le son du violon. Cette fois-ci, marquer le rythme ou même faire revenir les sons ne suffirait pas. Car il manquait deux violons, et non pas un seul. Et de plus, les trois violons devaient jouer en continu...

Je revis alors Pénombre m'ordonner de faire revenir les sons. Puis Fiesta déclencher sa tornade pour ajouter un instrument à cordes à sa prestation. Puis pour finir, je me concentrai sur sa musique actuelle. L'harmonie. Cette unité multiple et universelle qui se répétait sans fin, dans un cycle ininterrompu... Et ce morceau était un canon... Un cycle! C'était exactement ce qui lui manquait!

"Jester, murmurai-je, demande à Fiesta de lancer une légère Tornade autour de lui!
-Dac! Je sais pas ce que tu as en tête, mais je suis sûre que ce sera très joli!"

Suivant mes consignes retransmises par Jester, Fiesta s'entoura d'une légère colonne d'air aspirant. Comme toutes les tornades, les vent de cette bourrasques étaient orientés vers l'intérieur. Très rapidement, j'utilisai ma maîtrise pour les diriger et créer ainsi un petit cyclone de très faible intensité qui repoussait les vents, et les notes qu'il charriait vers l'extérieur, en amplifiant leur puissance. Mais il y avait plus. Grâce à cette bourrasque tourbillonnante que je contrôlais à présent, je pouvais capter une partie des sons de fiesta pour les faire revenir encore et encore à chaque fois qu'ils heurtaient de part et d'autre le mur de vent, pour finir par les libérer lorsqu'ils avaient atteint la note et l'intensité voulue.
Remarquant aussitôt ce changement, Fiesta s'adapta et fit évoluer sa mélodie vers des tons plus aigus et un peu plus rapide. Je maîtrisais à présent le deuxième violon. Nous continuâmes ainsi pendant une trentaine de secondes, jusqu'à ce que, repérant un nouveau cycle musical intéressant, je le capturai également dans ma bourrasque afin d'en faire le troisième violon.

Fiesta continua alors de jouer sa mélodie principale, tantôt diminuant l'intensité pour mettre en valeur mon accompagnement, tantôt jouant plus fort pour mener le morceau. Ainsi, c'était cela, sa vision de l'harmonie, un équilibre délicat, dur à mettre en place et à conserver, mais qui était tout simplement merveilleux et qui savait également guider ceux qui savaient l'écouter...

Pourtant, malgré le fait que tout se passait bien, je pressentis un problème arriver sur la fin du morceau: Fiesta avait jouer de plus en plus fort, me contraignant à monter en intensité pour le suivre. Mais vu la façon dont il jouait, je sentais que le final serait une apothéose, encore plus vibrante que le reste du morceau. Mais hélas, le ballon semblait avoir atteint la limite de puissance sonore qu'il pouvait tirer de son instrument, et était trop bas placé dans la tornade pour que ses sons soient envoyés au loin par les vents les plus puissants, les bourrasques ayant les plus d'envergure, qui étaient situées au sommet de la colonne d'air, mais hélas, cette dernière était trop faible pour permettre au Baudrive de s'élever. Il m'était toujours possible de renforcer la tornade pour lui permettre de s'élever, mais je risquais ainsi de perturber l'harmonie que nous avions mise en place.

Mais Fiesta avait tout à fait anticipé cette difficulté pour le final: utilisant son attaque Lilliput, il diminua légèrement sa masse corporelle pour monter davantage, et ainsi profiter des vents les plus puissants pour disperser sa musique vers tous les auditeurs. Enfin, au moment de la note final, je dissipai tous les vents dans un mouvement circulaire, afin qu'il aillent porter cette note mélodieuse au loin, ce qui fit durer son dernier écho apaisant quelques secondes supplémentaires.

Fiesta redescendit alors vers moi et me dit simplement: "Merci. Merci mon ami. Merci de m'avoir permis de retrouver cette harmonie. Et puisse-t-elle également guider les morts et les vivants qui la recherchent."

Je hochai simplement la tête pour lui répondre, désireux de ne pas rompre la solennité de l'instant.

Spoiler:

[Dark]

•○ Chant de la glace ○•

•○ Contribution carillonnante ○•

Elle s'était tue, reprenant sa place dans la multitude anonyme parmi les autres participants. Puis il y eut quelque chose d'étrange, comme si une voix poussait les gens à chanter, elle recula, mal à l'aise pour prendre un peu de distance alors qu'un de ses Pokémon sortait de son cocon pour l'entourer d'un miroir, la glace détournant les sons et l'hypnose vers le ciel. Elle resta dans le creux de la jeune femme qui remercia chaleureusement sa douce amie. Elle était minuscule, flottant doucement presque entre les paumes de la jeune fille qui se sentit nettement mieux à la fin de la prestation de la jeune femme. Le silence qui suivit fut d'ailleurs apprécié par tous, chacun reprenant le contrôle de son esprit. Le jeune homme de plutôt reprit un peu de temps après, une mélodie qui apporta en partie le sourire sur le visage de la Mizuhanienne, les sonorités proches de son premier air, et la douceur comme l'entrain de l'air. Comme pour aider les derniers réticents à laisser aller les âmes et à ne pas les retenir. C'était envoutant, mais pas d'une façon obligatoire, sa maitrise du vent lui permettait de grandes amplitudes de son. C'était presque une paysage qui se voyait en fermant les yeux et en se laissant porter par la musique. A la fin de celle ci, les cœurs, bien que lourds de la perte des proches étaient plus légers, comme apaisés. Elle pâlit quand des personnes firent place autour d'elle. Elle devait continuer ?

La boule rosée dans ses doigts sautilla doucement avant de se tourner vers la jeune fille. Celle ci posa une de ses petites extrémités sur un des doigts de Dark avant de secouer sa tête dans un jolie tintement. C'était vrai, la glace avait elle aussi beaucoup perdu, et avait un au revoir à faire. Elle souffla doucement sur le sol, une fine pellicule de glace apparaissant en forme de cercle, n'handicapant personne autour d'elle. La petite glace prit son temps pour faire apparaitre des stalactites, les supprimant après les avoir fait tinter quand la sonorité ne lui plaisait pas. Puis, une fois en place elle attendit un simple signe de sa dresseuse qui sourit et usa de son pouvoir. Récupérant l'eau proche, elle entoura les stalactites prête à diffuser le son plus ou moins fort en accord avec le Sorbebe. Celle ci souffla doucement avant de lentement glisser sur l'élément solide, faisant tinter les stalactites les unes après les autres. Reprenant le même ton que les deux chants précédents. Les pellicules d'eau faisaient durer plus ou moins longtemps le son, la jeune fille laissait pourtant la glace en principale créatrice de la douce mélodie qui terminait si bien cette cérémonie. C'était un au revoir, plein de douceur, de paix, qui apaisait les esprits sans les appesantir. La danse de son Pokémon était émouvante, glissant sur la glace elle irradiait de douceur tout en faisant un charmant hommage à son ami disparu.

Les larmes qui perlaient dans les yeux de la petite scintillaient doucement dans la semi obscurité créé par les lanternes. La jeune fille utilisa sa main qui tenait la sienne et fit signe à sa Pokémon qui usa doucement d'un vent glacé dessus, cristallisant une pellicule de glace. Un magnifique kaléidoscope qui n'éteignit pas la flamme dans la lanterne de la jeune femme se forma, faisant danser les ombres et les amenant à s'élever peu à peu. Comme une danse qui aide et panse les blessures, le carillon doux de la petite tintant doucement dans la nuit jusqu'à finalement se taire. Elle resta un instant à contempler le ciel, faisant lever le regard à la Mizuhanienne qui comprit la petite en s'agenouillant près d'elle. La glace fondant déjà alors qu'elles se tenaient ensemble sous la voute étoilée, à adresser une prière à celui qui leur manquait, et qui n'était pas près d'elles. Une prière muette aux étoiles, de prendre soin de lui, où qu'il soit alors que les dernières notes du carillon cessaient, les pellicules ayant servies de catalyseurs pour les faire fondre et ne pas blesser les personnes présentent. Elle prit doucement la petite contre elle et lui murmura doucement comme si elles parlaient d'une même voix " Protégez le, où qu'il soit !".

Spoiler:

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