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Message par Eden Sovial Sam 1 Aoû 2020 - 18:23

[ Contrainte n°6 : faire intervenir un PNJ (personnage tiers) ]

« Hum…

- Il… Il y a un problème ? » demanda timidement le blond, tenant son bâton dans les deux mains, collé contre sa poitrine.

Le vieil homme observa le jeune homme en se grattant la barbe. Lui, c’était Asero, le forgeron de l’Académie en quelque sorte. C’était lui qui créé les bâtons des élèves suivant leur niveau de maîtrise élémentale (et évidemment sous l’aval du Maître Saguiel qui dessinait lui-même les objets). Mais quelque chose semblait le déranger, cependant il n’arrivait pas à cerner le quoi. Ce qui n’aida pas le garçon. Il venait tout juste de valider sa dernière épreuve et pour valider sa réussite, il avait le droit à un « bâton supérieur ».

« Je sais pas pourquoi, mais j’ai toujours cru que tu garderais le précédent.

- Hein ? Merci la confiance !

- Je rigole, va ! »

Asero s’était relevé de sa chaise et avait donné une sacrée tape dans le dos du blond. Ce dernier l’invita alors à se regarder dans le miroir pour voir ainsi l’allure que sa nouvelle acquisition lui donnait. Encore sous l’émotion du coup, Eden hésita et finalement se positionna devant le miroir et vit son reflet. Il tenait fièrement son titre d’Invocateur dans les mains. Il tenait fièrement dans ses mains sa liberté. Son troisième grade. C’était à la fois étrange mais excitant. Les anneaux métalliques couleur or qui tournoyaient autour de la sphère centrale en fonction de la position du bâton le rendaient unique. Eden tenait là une œuvre d’art. Les autres devraient être jaloux. Mais ça il s’en fichait car ce n’était pas lui l’artiste, c’était Saguiel qui lui avait dessiné ce bâton.

Une fois les ajustements terminés, Eden signa la charte classique et put rejoindre sa chambre tandis qu’Asero avait d’autres commandes à réaliser. En se rendant vers les dortoirs, le blond se demanda ce que le vieux barbu faisait des autres bâtons inférieurs. Car normalement ils étaient plutôt uniques suivant l’Elémentaliste. Peut-être récupérait-il les matériaux pour en reforger d’autres ? Ce n’était pas idiot comme procédé mais c’était un peu triste, bizarrement. Car Eden aurait aimé gardé « ses souvenirs ».

L’entrée des dortoirs n’était plus très loin mais une voix le stoppa net dans sa marche. Un peu plus loin, à l’opposé, un groupe de deux élèves semblaient avoir une discussion très intéressante avec Mikulas. Depuis qu’il était revenu à l’Académie, les autres élèves ne voyaient en lui que l’ « élève prodige », le grand-frère que les autres auraient aimé avoir. Pourtant ce n’était pas le cas d’Eden. Si Alexei disait vrai et qu’il était devenu en quelque sorte la lame de Saguiel, alors il avait passé une épreuve interdite. Mikulas vit Eden et le salua poliement. Contraint pour éviter tous soupçons vis-à-vis des autres étudiants, le blond lui répondit et s’engouffra dans le long couloir des dortoirs. Il n’oubliait pas que c’était lui qui l’avait battu sur le trajet du retour de la grande Guerre. Que c’était lui qui l’avait martyrisé et vendu au vieux…

Une fois dans sa chambre, Eden ferma à clé. Il se sentait ainsi plus en sécurité et ses pensées bien gardées. Il n’oubliait pas sa mission secrète, celle d’espionner le Maître pour Alexei mais en ce moment, les seules fois où le blond pouvait être avec le vieux, c’était lors des cours ou pendant les entraînements avec les autres élèves. Et là, rien ne lui semblait suspect. D’ailleurs, il se demandait toujours quand il pourrait enfin avoir sa propre liberté et quitter enfin l’Académie pour se trouver un « chez-soi ». Mais il avait beau poser la question aux autres professeurs, c’était toujours la même réponse, la classique. « C’est au directeur de décider. »


« Professeur Sovial ! »

Le garçon ne réagit pas. Il était bien trop concentré pour se rendre compte qu’un jeune élève s’adressait à lui. Ce fut seulement à la troisième interpellation que le blond marqua de l’intérêt pour son cadet.

« Je ne suis pas professeur, répéta-t-il pour la énième fois, dans un soupire.

- Mais si, vous êtes Invocateur ! »

Eden soupira à nouveau devant les sourires ébahis de ses deux cadets. Etant donné qu’il n’avait eu aucune autorisation à quitter l’Académie dans les prochains jours, il s’était proposé pour aider les plus jeunes à perfectionner leur maîtrise élémentale. Sa méthode d’enseignement semblait avoir son effet auprès d’eux, et Syrath appréciait aider son maître dans sa tâche. Ses enseignements étaient la plupart basés sur ceux qu’il avait reçu du Directeur ou des autres professeurs de l’Académie mais il préférait les donner par petits groupes, trouvant les leçons ainsi plus concluantes. Une fois la question posée et répondue, les deux élèves prirent le chemin de leur classe, laissant Eden seul. Du moins, il le pensait…

« Professeur. Sérieux ? Eh bah tu vas finalement rester à l’Académie. »

Le blond ne réagit pas à la réplique de Mikulas. Ce sourire… Eden l’avait en horreur. Cependant il recula d’un pas quand ce dernier s’approcha un peu trop près de lui.

« C’est juste un surnom qu’ils me donnent. Et puis ça m’occupe en attendant mon départ. »

Eden le dépassa sans détourner son regard sur lui.

« Es-tu vraiment sûr que tu partiras un jour ? »

La réplique tiqua le blond si bien qu’il s’arrêta et se retourna, posant un regard sombre sur Mikulas. Ce dernier avait perdu son sourire, son visage était devenu sérieux. C’était inquiétant. Mais Eden voulait savoir, si bien qu’il se rapprocha de son ennemi, s’attendant à une réponse.

« Tu ne trouves pas cela étrange que seuls tes amis aient pu obtenir l’autorisation de quitter l’Académie juste après la réussite de leur troisième rang et pas toi ? Cela fait quoi… trois semaines que tu es Invocateur et pourtant, tu joues les professeurs, ici encore.

- Où veux-tu en venir ? »

Un groupe d’élèves passa à côté d’eux, si bien que leur discussion fut interrompue quelques secondes, le temps que le couloir redevienne silencieux. Mikulas lâcha un soupire en haussant les épaules ;

« Ce que je veux dire, c’est que ton cas est différent et que tu devrais te renseigner. Tu es sûrement encore ici pour quelque chose.

- Et tu sais pourquoi ?

- Non… Ok, je suis peut-être un des préférés de Saguiel mais il ne me dit pas tout. Cherche par toi-même. »

Et ce fut sur ces mots que Mikulas laissa le blond. Il semblait sincère ; il ne savait pas lui non plus pourquoi Eden était toujours à l’Académie malgré son obtention de son troisième grade. Normalement la plupart des élèves quittaient l’école pour parfaire leur maîtrise ou l’enseigner à d’autres… Une illumination traversa l’esprit du garçon qui aussitôt se précipita vers un des bâtiments rarement emprunté par les élèves. Les bureaux de Saguiel.

« Evidemment, il ferme à clé quand il est pas là… »

Veillant à ce qu’il n’y ait personne dans les environs, Eden se concentra et contrôla un filet d’eau qu’il fit entrer dans la serrure de la porte. Prenant la forme de la clé, l’eau se gela et permit de déverrouiller l’accès. Silencieusement, le garçon entra et ferma derrière lui. Bien, il était temps de chercher son dossier… Eden alluma la lampe du bureau et fouilla dans tout ce bordel. C’était décidemment pas un fan du rangement, le vieux !

Après plusieurs minutes de recherche, il tomba sur des notes. Il s’agissait d’une sorte de journal personnel que le Maître semblait tenir fréquemment. Le blond commença par les premières pages et tomba sur une information intéressante : visiblement, lui et le père de Mikulas (d’Alexei et d’Aaron également), se connaissaient depuis l’enfance et avaient gardé contact. C’était sûrement ce lien qui avait permis à Mikulas d’entrer dans l’Académie et d’obtenir son dernier rang sans passer par les étapes initiales. Mouais, du favoritisme. Le journal contenait moult informations sur la vie passée du vieux, comme ses projets pour l’Académie. Il y avait aussi des documents positionnés entre les pages et l’un d’eux glissa quand Eden tourna les pages.

« Oups. »

Le garçon le ramassa et ne put s’empêcher de le déplier. Il portait le cachet officiel de l’Académie mais aussi celui de l’Armée de Mizuhan. Eden savait que le vieux avait un lien avec l’armée puisqu’il avait envoyé des Elémentalistes se battre lors de la dernière guerre. Mais le contenu l’horrifia si bien qu’il l’écrasa entre ses doigts.

« Le salaud… »

C’était sa lettre. La lettre officielle pour son passage au rang trois. Saguiel avait vendu son disciple à l’Armée. Pourtant Roshi n’avait rien mentionné pendant son épreuve. Etait-il de mèche tous les deux ? Est-ce que les deux hommes s’étaient entretenus pour tout cacher à Eden et faire en sorte que cette épreuve ne lui paraisse pas officielle ?! Tout d’un coup, son monde s’écroula ; Eden ne savait plus qui croire. Il ne réagit même pas quand la porte s’ouvrit.

« J’aurais dû me douter que c’était toi. Je t’ai donné ce que tu voulais, pourquoi n’es-tu pas satisfait ?

- Satisfait de quoi ?! Tout ça c’était pour me mettre dans l’Armée de Mizuhan ! »

Eden tendit violemment le papier en direction du Maître qui ferma la porte derrière lui. Malgré l’intrusion de son élève dans ses bureaux, il semblait calme et maîtriser la situation. Il savait Eden impulsif, il le connaissait trop bien. Et il allait jouer là-dessus.

« Tu es devenu Invocateur grâce à moi, tu me devais bien quelque chose en retour.

- Comme tous les autres élèves ! Alors pourquoi suis-je le seul à avoir passé une épreuve officielle ?

- Tu n’es pas le seul. Arrête de penser que tu es au centre de tout, Eden. »

Le ton prononcé par le vieux toisa le blond. Alors d’autres élèves étaient dans son cas ? D’autres avaient passé une épreuve officielle mais de façon cachée ? Mais pourquoi ? Pourquoi faisait-il ça sans le consentement des examinés ? Etait-ce le même cas pour Mikulas et son grade de Maître des Lames ? C’était donc ça qu’Alexei voulait savoir avant tout. Ce que trafiquait Saguiel avec l’Armée. Mais dans quel but ? Parce qu’on lui donnait une certaine somme pour chaque élève « vendu » ?

« Pourquoi moi ? Je n’ai pas la carrure pour être dans l’Armée. J’ai même été chassé lors de la guerre précédente.

- Il ne faut pas forcément être fort pour y entrer. Tu as d’autres qualités qui leur seront utiles. Et j’ai su faire en sorte que tes erreurs aient été effacées.

- Je n’ai aucune qualité qui leur sera utile. Et parce que je refuse tout simplement.

- Tu n’as pas vraiment le choix, jeune homme. »

Saguiel avait contourné le bureau et se retrouvait maintenant en face du garçon. Son visage était déformé par la colère mais il tenta de garder son calme. Ce n’était pas à lui d’attaquer en premier. Il savait qu’Eden perdrait son sang-froid avant et que cela le perdrait. Cependant le comportement que son disciple avait l’étonna quand même. Pourquoi ne s’emportait-il pas ? Il fallait frapper encore plus fort.

« Tu devrais retourner dans ta chambre et te préparer, tu pars demain pour la Cité Akran.

- Hors de question. »

Saguiel avait tourné le dos au jeune homme, fouillant sur son bureau des papiers. Eden ne bougea pas et l’observa, serrant les poings. Il ne fallait pas céder. Il devait se contenir et lui faire face avec les mots et non avec sa maîtrise. Le blond connaissait cette situation ; il avait  déjà vécu la même avec Alexei et s’était retrouvé en difficulté. Cependant Alexei l’avait relâché, mais le Maître pouvait très bien en décider autrement.

« Très bien. J’enverrais alors Aaron. Il a montré une telle rage lors de son épreuve Vandale. Il sera très utile à l’Armée. Et Lucas, j’ai cru comprendre qu’il désirait devenir Marcheur. C’est toujours intéressant.

- Ça suffit !! »

Eden avait frappé le bureau de son poing, froissant le papier toujours dans sa main. Cette réaction fit sourire le Maître. Sans se retourner, Saguiel sentait que sa dernière réflexion avait touché un point sensible chez son disciple.

« Alors retourne dans ta chambre. Tu pars dès la première heure demain.

- Je n’irais pas. Et mes amis non plus.

- Comme tu es têtu. Et stupide. »

Dans un violent mouvement, le Maître balaya son bureau de son bras, faisant voler la paperasse dans la pièce. Mais pas seulement les papiers. Puisque qu’il y avait des bocaux remplis d’eaux sur le bureau qui se brisèrent au sol, libérant alors le liquide à leurs pieds. De cette manière, le Directeur pu contrôler son élément en sa faveur et créa alors des tentacules qui vinrent capturer le garçon.

« Tellement prévisible. Dire que je pensais que tu aurais évolué en passant cette dernière épreuve. Mais visiblement ton formateur n’a pas retenu ma demande principale. Je vais devoir corriger ce problème et te former à nouveau.

- Je me ferais pas avoir deux fois. »

Le garçon se concentra et parvint à extraire ses propres filaments aqueux de ses entraves pour les diriger vers Saguiel. Il y parvint avec une telle facilité que cela l’étonna. Peut-être était-ce dû à sa récente prise de confiance en lui ? Cependant,  le vieux les repoussa sans difficulté mais ce manque d’inattention permit au blond de se défaire de ses chaînes et de se jeter sur son maître. Pris de court, Saguiel trébucha et tomba à la renverse. Une main posée sur le sol humide et il généra un pic de glace en direction de son élève qui l’esquiva partiellement, le griffant au niveau de la joue gauche. Mais ce n’était qu’un détail, Eden avait l’occasion de mettre fin à tout ça. Il avait l’opportunité ! Le garçon avait attrapé un couteau qui traînait par terre (servant principalement à ouvrir les lettres) et le posa sous la gorge du Maître qui ne bougea pas.

« Tenir une arme blanche… N’est-ce pas contraire au règlement de l’Académie ? Voyons Eden, utilise ta maîtrise pour me tuer. »

Le garçon hésita sur l’instant. Le tuer ? Etait-ce vraiment ce qu’il voulait ? Etait-ce vraiment nécessaire ? Les lèvres tremblantes, Eden sentit la peur l’envahir. Ok, Saguiel pouvait être un monstre en envoyant ses élèves et disciples sur le champ de bataille mais il savait aussi se comporter comme un père. Du moins, c’était le souvenir qu’Eden avait eu au début. Et qu’il espérait revoir après la réussite de son rang. Non il ne pouvait pas.

« Il faut vraiment tout faire soi-même. »

Saguiel malaxa l’eau du sol et leva le bras pour éjecter le garçon. Déstabilisé, Eden se cogna le dos contre une étagère, faisant tomber des livres. Il en reçut un en pleine tête et se frotta le crâne quand il comprit que Saguiel s’était emparé du couteau et le pointa dans sa direction. D’un mouvement rapide, le vieil homme tendit le couteau vers la poitrine du jeune homme qui répliqua en générant un pic fin de glace avec son pied. La pointe fut teintée d’une couleur rouge vive. L’espace d’un instant, tout sembla se figé pour le garçon. Il ne sentit aucune douleur dans la poitrine pour la simple et bonne raison que le Maître n’avait jamais eu l’intention de le tuer. Jamais. Contrairement à Eden.

« Voilà, c’est terminé. Mon rôle s’arrête ici… »

La bouche près de son oreille, Saguiel murmura ses quelques mots avant de cracher du sang. Eden était tout tremblant et n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi ne s’était-il pas arrêté à temps ? Alors tout ceci n’était qu’une feinte ? Doucement, et en lâchant des râles de douleur, Saguiel se retira et lorsqu’il fut debout, devant son disciple, du sang coula de sa bouche tandis que le rouge teintait sa tunique blanche habituelle. Un sourire s’afficha sur ses lèvres.

« La suite… est écrite… »

Sur ces mots, le Maître tomba sur les genoux et s’écroula devant un Eden terrifié. Paralysé. Son visage était tâché de sang tandis que des larmes coulèrent sur le long de ses joues. Il venait de tuer un homme. Il venait de tuer son Professeur. Sur un malentendu… Non, c’était de la légitime défense ! Du moins, c’était ce qu’Eden se persuadait de croire mais qu’en serait-il des autres ? Ah… les autres, il les avait oubliés.

Il s’écoula plusieurs minutes. De longues et silencieuses minutes avant qu’une personne extérieure ne remarque la porte ouverte. Il s’agissait d’un gardien qui ne put s’empêcher de lâcher un cri d’effroi en voyant le corps inerte du Directeur baignant dans son sang et à ses côtés, un Eden avachi sur ses genoux, le regard vide. Il hurla dans le couloir pour appeler de l’aide et s’empressa ensuite de rejoindre Eden. Ce dernier lui demanda ce qu’il s’était passé mais le garçon ne répondit rien. Parce qu’il n’avait plus la force…


Lorsqu’Eden rouvrit les yeux, il reconnut de suite le plafond de sa chambre. Il était tout simplement allongé sur son lit. Après plusieurs clignements des yeux, le garçon se redressa et essaya de se rappeler ce qu’il s’était passé. Rien que de voir le corps transpercé de Saguiel le terrorisé et ses mains se mirent à trembler. Il venait de tuer son Maître. Il plongea son visage dans ses mains et se mit à pleurer. Hurler de douleur. Il avait terriblement mal.

Après sa crise, un professeur de l’Académie ouvrit la porte de sa chambre et remarquant qu’il était réveillé, l’invita à le suivre. Ça y est, il allait être jugé. À quoi bon puisque plus rien ne le retenait au final ici. Ou ailleurs… Ils traversèrent les longs et interminables couloirs. Ils étaient étrangement silencieux. Où étaient les autres élèves ? Sur le trajet, le professeur expliqua qu’il avait dormi deux jours entiers. On l’avait sûrement drogué, Eden n’était pas un paresseux… Après plusieurs minutes de marches, le professeur ouvrit une grande porte : la salle principale où se déroulaient la plupart des réunions. Ils étaient tous là, assis à leur place attitrée dont les tables formaient un grand « U ». Eden se plaça au centre, comme on le lui avait demandé. Et là, le brouhaha commença.

On l’accusait de meurtre, d’autres le défendaient. Mais Eden s’en fichait. Complètement. Son regard était posé sur l’unique chaise vide, celle qui se trouvait en face de lui. La place du Directeur. Puis frappant le poing sur la table, le sous-directeur, Maître Lancelot qui avait participé également à la fondation de cette Académie, instaura le silence. Eden n’avait même pas sursauté contrairement aux autres présents sur la table. Il le savait plus agressif que son « frère ».

« Nous sommes tous attristés par la mort de Don Saguiel. Mais nous sommes aussi ici pour connaître ce qu’il s’est réellement passé. Laissons Mr Sovial s’exprimer. »

Les regards se posèrent sur le blond. C’était donc à lui de déballer sa vision des choses. C’était à lui de se défendre contre toutes ces agressions verbales qu’il avait pu recevoir depuis son arrivée dans la salle. Se défendre ? C’était impensable avec de tels énergumènes. Voyant que le garçon ne s’exprima pas, Don Lancelot toussota légèrement avant de reprendre la parole.

« Dois-je prendre ton silence comme une accusation ? Ou bien as-tu peur de t’exprimer devant tout le monde ?

- Ne prenez pas sa défense ! C’est lui le meurtrier ! lança un professeur qui s’était levé de sa chaise.

- Sûrement pas ! Don Saguiel était un puissant Elémentaliste, il ne se serait pas avoir aussi facilement ! Il y a sûrement une autre explication ! rétorqua un autre.

- Mais parle bon sang !! »

La salle dégénéra à nouveau. Eden resta silencieux et garda son regard posé sur Don Lancelot qui soupira dans sa barbe. Cette affaire n’allait pas être réglée de sitôt. Mais qu’on le foute en prison une bonne fois pour toute. Que toute cette histoire soit enfin terminée.

« Maître Lancelot, réagissez ! Il est vrai que dernièrement Don Saguiel envoyait des élèves en épreuves officielles pour qu’ensuite ils servent l’Armée de Mizuhan ?! »

Suite à cette intervention, les pours et les contres fusèrent. Certains n’étaient visiblement pas d’accord avec cette vision des choses pour l’Académie. Malheureusement ils n’étaient qu’une minorité. Il les avait pourris jusqu’au bout… C’est alors que les professeurs contre cette idée que l’Académie ait un lien avec l’armée se levèrent et commencèrent à agresser les partisans. Ça dégénérait. Tandis qu’un combat allait s’engager entre eux, des gardes armés de lances entrèrent dans la salle et se mirent à encercler les professeurs qui étaient contre l’envoi des élèves dans l’armée. Cette présence de gardes les indigna, même Eden.

« Mais qu’est-ce qu’il se passe ?! »

Menacés des lances, les professeurs cessèrent toute manipulation élémentale. Mais ils demandaient tout de même des explications. Calme et toujours assis dans son fauteuil, Lancelot leva les yeux et s’adressa à tous :

« Bien, je pense qu’il est inutile de continuer cette réunion en votre présence. Gardes, emmenez-les. Je verrais plus tard leur exécution. J’ai plus urgent à faire. »

Les gardes s’exécutèrent tandis que les professeurs capturés hurlèrent des « Comment ?! », des « Quoi ?! ». C’était impensable ce que Lancelot venait de dire. Les exécuter ? Sérieusement ?! Après toute cette agitation, le calme revint et tous s’assirent, le sourire aux lèvres. Eden resta au centre, indigné et finalement se tourna vers le sous-directeur :

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Les exécuter ?!

- Tu parles. Enfin bon, pour ne rien dire d’intéressant, comme toujours. Tout ça, c’est de ta faute, Eden Sovial. Pourquoi n’as-tu pas dit la vérité ? Pourquoi ne leur as-tu pas dit que c’était toi, le meurtrier de Saguiel ?

- Qu’est-ce que cela aurait changé ?! Ça ne le fera pas revenir !

- Donc tu avoues l’avoir tué. »

Eden se ravisa. Il venait de se vendre. Bah de toute façon, c’était sûr que c’était lui le tueur. Lancelot tint alors un papier qui se trouvait devant lui depuis le début de la séance :

« Voici le testament de Don Saguiel. Il avait prévu de mourir. Par tes mains, Eden. Et ironie du sort, il t’a laissé un beau cadeau de départ. »

Le blond ne comprenait pas. Les autres professeurs restés dans la salle, les partisans, sourirent étrangement. Certains même rigolaient légèrement. L’angoisse commença à monter chez le garçon ; il n’aimait pas la tournure que prenaient les choses.

« Tu es dorénavant le nouveau Directeur de l’Académie ! Félicitations ! »

C’était à ne plus rien y comprendre. Eden se sentit comme un monstre de foire qu’on applaudissait pour son numéro grotesque. Qu’est-ce que Saguiel avait eu en tête en faisant son testament ? Don Lancelot se leva et rejoignit le blond qui recula d’un pas devant l’immense homme qui se trouvait en face de lui.

« Il serait regrettable que tu refuses cette belle offre. Car qui sait ce qu’il pourrait arriver aux autres sinon, lança-t-il avec un large sourire.

- Vous… vous n’allez pas les exécuter ?!

- Ah eux, si. Ils sont une gêne pour notre nouveau cursus. Mais je parlais plus pour les futures générations. Tu seras un très bon exemple pour eux, dit-il en donnant une petite tape sur l’épaule du blond. Bien, il est temps de faire la cérémonie d’intronisation d’Eden Sovial. Nous ferons celle de ce pauvre Saguiel juste après, cela te convient ? »

Comment ne pas refuser ? Eden était terrorisé à l’idée que le moindre de ses mots pourraient le condamner. Normalement, il était le nouveau Directeur, donc il était « protégé » mais il se doutait bien que cette nomination ne plaisait pas à Lancelot. Qu’est-ce que tout ceci voulait dire ? Pourquoi Saguiel aurait-il choisi la mort et nommer Eden alors qu’il allait l’envoyer à l’Armée de Mizuhan ?

Tandis que tout le monde quittait la pièce, Eden resta seul en son centre. Complètement perdu. Il leva doucement la tête et vit Mikulas qui attendait, de l’autre côté de la porte grande ouverte.

« Je te l’avais dit. Tu es Spécial. »

Sur ces mots, le garçon s’en alla.

« Je… suis un idiot. »

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