[ Clos ] Hérésie cryptique [Luciano / Andromède]

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Message par Andromède di Neralitha Jeu 3 Mai 2018 - 2:50

Hérésie cryptique
La chaleur était étouffante. Même enveloppé par le doux voile de la nuit, le Salar ne perdait pas son aura meurtrière. Pendant leurs heures de marche, les deux maudits ne virent presque aucun Pokemon dans ce désert de sel. Aucune forme de vie n’était assez folle pour s’établir dans la région la plus aride de tout le continent. Les personnes avec qui Luciano avait eu l’occasion de discuter dans la taverne à Torcan l’avaient pourtant mis en garde quant à la dangerosité du lieu, mais utiliser l’adjectif « dangereux » pour qualifier le Salar de l’Oubli constituerait un euphémisme. Si même les Pokémon, des forces de la nature, fuyaient ce lieu, les humains n’avaient aucune raison de s’y aventurer.

La traversée avait été longue et, à plusieurs reprises, ils eurent peur pour leur vie. Bien sûr Luciano ne le montrait pas, il pestait seul contre la nature frappant du pied comme pour blesser le sol. D’ailleurs ses Pokemon semblaient toujours aussi indifférents aux caprices de leur dresseur, se contentant de lever les yeux au ciel ou seulement d’ignorer le garçon. Andromède quant à lui avait du mal à avancer et chaque pas était une épreuve. Sa déglutition se faisait de plus en plus difficile à mesure que sa gorge se desséchait, chaque inspiration était une entaille dans ses poumons ; l’air sec du désert s’apparentait désormais à une brise mortelle. Némésis, qui se trouvait dans les bras du garçon, haletait et se déshydratait à vue d’oeil. Ils ne manquaient cependant pas d’eau, mais sa soif semblait impossible à étancher. Comme si quiconque profanait ces terres était destiné à une lente agonie.

On aurait dit une punition divine, le châtiment de Reshiram contre l’hérésie de la bête noire. Les Vestiges d’Ebène constituaient à eux seuls le plus grand blasphème de tout Midgard et se trouvaient au beau milieu de cet enfer de sel. Les adorateurs du dragon d’ivoire utilisaient d’ailleurs l’emplacement de ces vestiges comme argument afin de discréditer Zekrom, comme si la simple présence de ces ruines avaient condamné ce lieu.

Andromède roula des yeux. La religion avait endoctriné toute la population dans un culte malsain. L’Église avait réussit un coup de maître, c’est à dire faire passer Reshiram pour le sauveur, la pureté incarnée qui aurait vaincue la maléfique Zekrom. Mais la famille di Neralitha était la preuve du manque de miséricorde de la divinité qui l’avait menée à maudire des générations entières. Le consensus voudrait que ces humains se soient introduit dans la demeure du dragon et se seraient vu punir pour leur affront. Mais était-ce vraiment leur faute ? L’histoire n’est elle pas plus qu’il n’y paraît ? Que cachaient les adorateur du dieu blanc à propos de Zekrom ? Il lui fallait des réponses et c’est exactement ce qu’il était venu chercher dans le Salar.

Au loin, à mesure que le soleil se levait, la silhouette d’une structure se dessinait. Andromède pouvait distinguer les courbes des arches détruits depuis là où il se trouvait. Ils étaient arrivés à destination. En se rapprochant, le maudit pût observer l’étendu des dégâts. Ce n’était plus des ruines mais des débris, un souvenir lointain oublié dans la douleur. A en juger par le nombre de fragments qui tapissaient le sol, le bâtiment avait sûrement été une des constructions les plus impressionnante du continent volant. Fût un temps où ces colonnes écroulées trônaient fièrement au milieu de ces terres, un temps durant lequel les adeptes du dragon noirs ne subissaient pas une traque perpétuelle.

L’entrée principale était la seule chose qui semblait avoir encaissé à la fois l’épreuve du temps et les destructions volontaires. Même si le manque de lumière ne permettait pas à Andromède de véritablement voir à l’intérieur, il semblait y avoir un long et sombre couloir duquel émanait certains sons probablement émis par les Pokemon s’étant établis dans les vestiges. La visite n’allait sûrement pas être de tout repos. Il faudrait que les deux aventuriers restent sur leur garde pour prévenir d’un éventuel éboulement tout en évitant d’éventuelles attaques des créatures errants dans cette prison de pierre. Même si les vestiges avaient survécu, le temps les avait fragilisés.

Exténué, Andromède relâcha son corps endommagé sur les énormes marches de pierre qui précédaient l’entrée, ses pieds meurtris par leurs heures d’errance n’étaient plus en mesure de soutenir son poids. Luciano, qui continuait de pester contre le monde entier, s’était assis non loin du garçon afin de reprendre son souffle.


« On y est » lança le maudit avant de continuer : « Je suis vraiment heureux qu’on soit arrivé ici sains et sauf ». Il essayait de se raccrocher au plus de pensées positives qu’il pouvait, il fallait qu’il garde un mental d'acier dans la mesure où son corps n’était plus en mesure de fonctionner correctement. Andromède profita de ce moment de calme pour dépoussiérer ses vêtements, se réhydrater, et passer un filet d’eau sur son visage qui se craquelait à cause de la sécheresse. Némésis, qui se tenait à côté de lui, bu à grosse gorgée à l’instant même où son dresseur lui tendit la gourde.

« Doucement » murmura-t-il. Avec une extrême délicatesse, il essuya une goutte qui pendait sur le pelage de la féline. Il était fier d’être arrivé sain et sauf ici mais il l’était encore plus par ce que Némésis avait elle aussi réussit. Vu sa carrure, l’atmosphère du désert avait dû être encore plus insupportable. D’ailleurs, la nuit s’éclipsait lentement laissant place à la morsure ardente du jour qui se levait.

L’air était toujours aussi sec et, plus le soleil perçait le ciel du matin, plus la chaleur augmentait. Le sol semblait déjà vaciller à cause de la température infernale qui s’installait peu à peu autour d’eux. Andromède regrettait déjà la « fraîcheur » sèche de la nuit qui certes ne les avait pas préservés de suer, mais qui ne menaçait pas de les cuire sur place à chaque instant. Ainsi, leur repos était éphémère, ils devraient bientôt commencer leurs recherches à l’intérieur du bâtiment si il ne voulaient pas frire et servir de nourriture aux rares Pokemon peuplant ce lieu.
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Dernière édition par Andromède di Neralitha le Sam 9 Mar 2019 - 23:09, édité 3 fois
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Message par Luciano di Neralitha Mar 8 Mai 2018 - 18:51

La bagarre générale qui avait fait rage dans l'auberge de Torcan où les deux maudits avaient pris une chambre n'était déjà plus qu'un lointain souvenir. Pour Luciano, elle n'avait pour ainsi dire jamais existé : trop concentré sur ses trois conquêtes d'un soir, il avait totalement occulté ce qui n'était qu'un détail à ses yeux, et il avait passé une nuit de plus dans la débauche la plus totale. La présence d'Andromède dans la pièce voisine ne l'avait pas empêché de profiter comme il se devait du joli trio, et même l'absence de Leliel dans la chambre ne l'avait pas inquiété. Fidèle à son poste, l'Absol s'était installé devant la porte pour en garder l'accès, en compagnie de Sachiel et d'Iroël. Le vautour-poulet ne s'était en revanche pas montré depuis des lustres, préférant le confort de sa sphère, et le pauvre insecte, quant à lui, s'était aussi terré dans sa Ball. Seul Sandalphon avait tenté de communiquer avec ses compagnons, mais il s'était heurté à un mutisme qui le dépassait. S'ils refusaient le dialogue, comment voulaient-ils aider l'Abyanais ? Le lendemain matin, le maudit avait congédié ses proies qui, une fois consommées, ne l'intéressaient plus.

Le groupe était finalement parti de nuit, après avoir fait quelques emplettes au cours de la journée, se dirigeant vers les Vestiges dont ils avaient entendu parler dans l'établissement animé de Torcan. La traversée du Salar ne fut pas de tout repos, malgré la chute des températures : l'air était lourd et chargé de mort, transportant des promesses d'agonie et de souffrances infinies pour quiconque avait l'audace de s'y aventurer. Luciano, malgré ses pouvoirs d'Amplificateur, commençait également à manquer de ressources en matière d'eau... Alors que le jour se levait, le jeune noble se remémora les affiches qu'il avait vues en ville et se renfrogna. Il était passé à côté de cet appel général jusqu'à présent, mais quand il était tombé dessus, il avait senti une colère sourde et profonde l'envahir. Cet enfoiré de Grand Prêtre de Reshiram avait demandé aux Midgardiens d'aller aider les gueux du monde d'en bas dans de stupides expéditions pour trouver des créatures d'eau, de lumière ou de n'importe quoi de pas trop précis ! De rage, Luciano avait saisi la première affiche à sa portée pour l'arracher et la déchiqueter violemment, sous l’œil interloqué des autochtones. Même si l'appel était désormais caduc, le geste avait de quoi interpeller tout Midgardien qui se respectait !


« Comme si la vie des ploucs m'intéressait ! Et obéir à ce vieil illuminé, et puis quoi encore ?! »

Heureusement pour lui, Sandalphon était intervenu et avait brouillé la mémoire immédiate des passants, leur faisant ainsi oublier la scène à laquelle ils venaient d'assister. Mais pour la première fois depuis son départ, l'Abyanais avait eu très chaud... Un peu plus, et il était bon pour l'interrogatoire et la torture. Toujours passablement énervé par le souvenir de cet affrontement indirect avec la divinité qu'il haïssait, il maugréa :

« Sans déconner, cette vieille peau ne manque pas de toupet. Je suis sûr que certains débiles y sont allés, en plus ! J'espère juste qu'aucun di Neralitha n'est allé faire le clown pour faire plaisir au Grand Prêtre de mes deux, parce que sinon, bonjour la honte pour la famille... »

Heureusement pour lui, il ignorait la présence de certains membres de son illustre famille parmi les Midgardiens mandatés... Alors qu'il envoyait bouler un caillou sur son chemin, il aperçut enfin au loin les Vestiges tant de fois imaginés et fantasmés. S'asseyant sur les marches pour reprendre son souffle, il promena sa main sur les antiques pierres comme un amant aurait caressé la peau de l'être aimé. Distraitement, il répondit à son cousin :

« Oui, oui, moi aussi, je suis content qu'on soit là... »

Sachiel, probablement inquiet pour la psyché fragile de son maître, jaillit de sa sphère pour l'hydrater et le rafraîchir. Luciano but et se laissa faire sans rechigner, au grand étonnement du Viskuse qui échangea un regard avec Leliel. L'Absol savait à quel point son maître était obsédé par Zekrom et tout ce qui la concernait, et il se contenta de désigner les ruines d'un mouvement de tête. L'Abyanais, comme possédé, se releva et commença à examiner les colonnes meurtries par le temps et la vengeance, saisi par la solennité de l'endroit et fasciné par les ruines chargées d'histoire.

« Oui... C'est donc ici qu'elle vivait... L'Hérétique, quel nom affreux... Aucun mot ne saurait te qualifier, Déesse Noire. »

La douloureuse et éprouvante traversée, les sévices infligés par la malédiction de Reshiram, la longue quête pour parvenir jusqu'aux Vestiges... Tout semblait éclipsé, dans l'esprit de Luciano, par la présence physique de ces ruines qui avaient abrité les plus fidèles partisans de Zekrom. Dans un frisson, le maudit colla son front à la pierre poussiéreuse et l'enlaça dans un geste troublant. Le silence se fit alors, personne n'osant perturber l'Abyanais dans ce qui ressemblait à une vénération totale d'une trace du passé. Finalement, la voix de Sandalphon, qui s'était libéré de sa prison, résonna dans l'esprit de chacun.


« Êtes-vous certains d'être prêts à entrer dans cet endroit ? Vous ne savez pas ce qui vous attend. Il se peut que des fidèles de Reshiram soient embusqués là-dedans, n'attendant que vous vous jetiez dans leurs filets pour vous faire prisonniers. Il se peut aussi que vous ne soyez pas les bienvenus. Beaucoup d'êtres vivant ici sont hostiles envers les étrangers. »

Étonnamment, Luciano se détacha de l'objet de son adoration avec le plus grand calme et se tourna avec lenteur vers le Nucléos.

« Qu'ils viennent s'ils le veulent, ils seront bien accueillis. Quant à savoir si nous sommes les bienvenus ou pas, la question ne se pose même pas. Nous sommes Luciano et Andromède di Neralitha, issus de la branche principale de la plus illustre des familles de Midgard. Nous n'avons que de la haine pour ce poulet qui se croit invincible et dont les partisans ont lavé le cerveau de tous les habitants de ce continent. Ils n'ont aucune raison de nous refuser l'accès aux ruines. »

La voix du noble était posée, mais pleine d'arrogance et de fierté mal placée. Avec un soupir désolé, Sandalphon regagna sa sphère, échangeant sa place avec la Polichombr avide et curieuse. Estimant probablement que la Venipatte aurait sa place parmi eux, Luciano la fit sortir également.

« Avance, et t'avise pas de te barrer, ou je te tue. »

Zeruel déglutit avec difficulté et s'engagea dans les profondeurs de l'édifice, tandis qu'Iroël, survoltée par la rancœur dont elle pouvait se nourrir grâce à son maître, s'entourait de multiples feux follets pour éclairer le passage.

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Message par Andromède di Neralitha Ven 22 Fév 2019 - 21:38

Hérésie cryptique

Les ténèbres s’épaississaient à mesure que les deux maudits s’enfonçaient dans la structure. En quelques secondes, les faibles rayons du soleil ayant réussi à subsister s’effacèrent, laissant place à l’obscurité.  Seuls les bruits de pas des garçons et de leurs compagnons résonnaient contre les pierres froides, entrecoupé de cris de Pokemon inconnus et lointain. On disait de ce lieu que seuls des créatures déchues et haïs y avait élu domicile. Les faibles lueurs des feu follet du Polichombr de Luciano ne parvenaient que partiellement à éclairer le chemin, comme si l’obsidienne des murs absorbait la lumière. Andromède distinguait des ombres bouger autour d’eux et des silhouettes le frôlaient régulièrement, lui arrachant un cri de surprise. Des fois, le garçon jurait que des yeux brillants, taillés comme des diamants, le fixaient de loin, tapis dans l’ombre. Et, à plusieurs reprise, on aurait dit qu’un rictus malsain, laissant apparaître de longues dents blanches, se dessinait dans l’obscurité, reflétant les faibles lueurs émanant des flammes du spectre.

Le maudit se sentait épié, comme si des milliers de regards étaient posés sur lui et qu’il ne pouvait en voir aucun. Bon, il est vrai qu’il connaissait déjà cette sensation vu qu’il était incapable de voir, sauf exceptions, le visage des personnes qu’il croisait. Mais, généralement, il savait très bien lorsque des regards se posaient sur lui et sur son membre manquant. Ici, dans ces ruines, les entités qui le scrutaient étaient totalement invisibles. Avant que son angoisse n’atteigne son paroxysme, Némésis, qui marchait aux côtés de son dresseur, mis sa patte sur sa jambe pour le rassurer.

« Ne t’inquiète pas, Luciano a l’air de leur faire peur. Ils ne vous attaqueront pas... »

Andromède relâcha un peu la pression qu’il avait accumulé depuis le début de l’exploration. Aucun des Pokemon présents en ce lieux ne les avait attaqué alors que les deux maudits étaient dans leur état le plus vulnérable. Ils étaient en lieu inconnu, piégés dans un dédale ténébreux. Il en conclu ainsi que, en effet, les créatures peuplant les vestiges devaient être terrifiées. Le cousin du garçon dégageait, en effet, une aura particulière. Sous ses airs charmeurs et ce beau visage se cachait un esprit perverti et cela transparaissait malgré lui.

Le peu de chose qu’il pouvait entrevoir lui donnait un vague dessin de ce qu’avaient pu être ces ruines lors de l’âge d’or de la déesse noire. La structure était immense, elle donnait déjà cette impression de l’extérieure mais l’intérieur était encore plus révélateur. Sur les murs qui n’étaient pas, ou peu, endommagés se trouvaient des gravures représentant ce qui semblait être des rites dédiés à Zekrom.


« Tu ne trouves pas que tout ça est… morbide ? Ou malsain serait peut-être plus approprié… » murmura Andromède à son cousin tout en effleurant la fresque.

Ce que le garçon voulait dire par là était que, plus que des ruines, l’endroit dans lequel ils s’étaient aventuré s’apparentait à une véritable nécropole. Un vestige du passé saccagé ; des centaines de personnes tuées et cela pour quel crime ? Celui de croire ? Le dieu blanc savait punir, la famille di Neralitha en était la preuve, mais aucune punition ne pouvait s’apparenter à ce que les adorateurs de la déesse noire avaient vécu. Leur souffrance n’avait pas été que physique, Reshiram les avait condamné à une damnation mémorielle, une souillure de leur âme à travers le temps. Ils n’étaient plus des hommes, ni des femmes, ni des individus. Ils étaient désormais, à l’échelle de l’histoire, des hérétiques, des parias qui ne méritent que la mort.

«Andromède ! », appela Némésis, « Calme toi, je sais à quel point tu trouves toute cette situation injuste mais il faut que tu gardes ton - »

« MON CALME ? » hurla le garçon, sa voix raisonnant dans les galeries des vestiges.


Comment pouvait-il rester calme ? Le lieu dans lequel il se trouvait était la preuve de la fatalité de son existence. Sa condition de naissance, sa famille, ses traumatismes… tout était la faute du destin, un destin funeste choisit par le dragon blanc pour un crime qu’il n’avait pas commis. Andromède ne méritait pas cette vie, tout comme les fidèles de Zekrom ne méritaient pas d’avoir été souillés de la sorte. Il voulait se venger, mais de qui ? Des prêtres de Reshiram ? De ses fidèles ? Un dieu aussi outrecuidant n’avait que faire de quelques pions sur un échiquier sur un échiquier. Fallait-t-il pousser l’hérésie jusqu’à violer son domaine ? Venir le défier dans sa demeure ? Il le tuerait sur place, il tuerait tous les hérétiques sur place.

Cette secte qu’ils cherchaient était réellement leur dernier espoir mais, après des heures à errer dans les couloirs sombres des Vestiges d’ébène, il n’y avait aucune trace indiquant l’activité d’une quelconque organisation. Les seuls choses mouvantes en ce lieu étaient la poussière, le sable et les Pokemon tapis dans l’ombre. Et Andromède avait l’impression de devenir fou. Ce lieu l’oppressait de plus en plus.


« Luciano… est-ce que tu as trouvé quelque chose ? » demanda le maudit.

L’endroit était un labyrinthe, il n’y avait aucun moyen d’être sûr d’avoir inspecté le lieu dans ses moindres recoins. Il y avait aussi le risque de se perdre et de mourir de faim ici, dans ce tombeau d’obsidienne. Mais tout se ressemblait, tout était mort. Peut-être qu’Andromède avait mal regardé, peut être que son cousin avait une piste, peut être que dans quelques instants un membre de la secte viendrait à leur secours et leur ouvrirait les portes menant à leur quartier général. Mais tout cela semblait voué à l’échec.

Epuisé par la haine et la rage qui l’avait gagné, le maudit se laissa glisser le long d’un mur froid pour s’asseoir sur le sol, le regard perdu dans le vide sombre qui se trouvait devant lui. Et il pleura, quelques larmes tout au plus mais il pleura. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas lâché prise, tellement longtemps qu’il se contenait. La dernière fois qu’il avait pleuré c’était de joie lorsqu’il avait fait brûler sa famille dans la prison qu’il devait appeler « maison ». Il s’attendait à ce que leur mort le libère et lui offre enfin une vie qui le satisferait. Et pourtant, il se trouvait là. Dans l’endroit le plus inhospitalier de tout le continent  à poursuivre des chimères.

C’est dans ce désespoir qu’Andromède remarquait qu’il ne voulait pas être libre, il voulait se venger. Et même cela lui semblait désormais impossible.
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Dernière édition par Andromède di Neralitha le Sam 9 Mar 2019 - 1:28, édité 2 fois
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Message par Luciano di Neralitha Ven 1 Mar 2019 - 18:27

Les deux jeunes Abyanais progressaient lentement, entravés par l'obscurité à laquelle ils commençaient à s'habituer malgré tout. Régulièrement, Luciano se sentait observé par des paires d'yeux qui luisaient dans le noir, mais cela ne le gênait pas outre-mesure, d'abord parce que ces étranges créatures qui le fixaient ne pouvaient rivaliser avec certains de ses pires cauchemars, et ensuite parce qu'il avait l'habitude qu'on le regarde et qu'on le détaille sous toutes les coutures. Il prenait presque un plaisir malsain à laisser courir sur son corps ces intrus indélicats en temps normal, et l'absence de luminosité ne changeait rien à sa façon de penser et à son mode de fonctionnement. De temps en temps, des ricanements singuliers et des sourires moqueurs accueillaient les maudits, comme si le règne du vivant tout entier se payait leur tête.

La remarque du chaton, que Luciano n'entendit pas, fut en revanche perçue par Iroël, qui se tourna vers le duo en hochant la tête. Elle qui était particulièrement réceptive aux sentiments négatifs, elle se délectait en ces lieux, faisant un véritable festin grâce aux nombreux habitants des Vestiges. Même ceux qui se moquaient, finalement, ne se risquaient pas à les attaquer, comme si quelque chose dans l'aura du maudit les dissuadait de l'approcher de trop près. À un moment, Zeruel s'arrêta net, et l'Abyanais manqua de l'écraser.


« T'as oublié ce que je t'ai dit tout à l'heure ? »

L'insecte se recroquevilla en tremblant, avant de reprendre sa route, sans que son maître ait compris le motif de cette soudaine immobilité. Quand le manchot interrogea le « borgne », ce dernier hésita, comme s'il cherchait ses mots pour lui répondre. Il finit par se rapprocher de lui.

« Qu'est-ce que tu trouves malsain ? L'endroit en lui-même, les rites dédiés à Zekrom ou le fait que ses adorateurs aient tous été massacrés jusqu'au dernier parce qu'un connard de poulet blanc en a décidé ? »

En colère, Luciano suspendit son pas - et son regard - en fixant la fresque qui avait attiré l'attention d'Andromède. La Polichombr lévitait devant son visage blafard, éclairant la scène qui dépeignait des temps désormais révolus. Avec une étrange nostalgie, il passa la main sur l’œuvre, se prenant à rêver d'une ère où les partisans de la Déesse Noire seraient au moins en paix et libres de pratiquer leur culte, voire en position de force pour se venger de tout ce qu'ils avaient subi. Dépouillé de ses velléités vengeresses par son spectre, il se remit en marche. Il parut se passer une éternité avant que le cri d'Andromède ne fasse sursauter son cousin, qui se retourna en arquant un sourcil.

« Ben pourquoi tu cries ? Me dis pas que t'as peur du noir, quand même ? »

Goguenard et fier de lui, il vit distinctement Iroël se fendre d'un sourire cruel, mais il n'y prêta pas attention, ses pensées focalisées de nouveau sur leur objectif. Alors qu'ils s'enfonçaient encore davantage dans les Vestiges, le manchot posa une nouvelle question à son cousin, qui s'était tendu, à l'affût du moindre bruit.

« Non, mais j'ai entendu quelque chose, à moins que je l'aie senti, je sais pas trop. »

Andromède glissa sur le sol, mais Luciano ne le vit même pas, totalement absorbé par sa tentative de localisation de l'origine de ce qu'il venait de percevoir. C'était comme une présence, mais qui n'avait rien à voir avec celle des Pokémon sauvages. C'était comme si quelqu'un voulait volontairement se signaler à eux, mais sans se laisser distinguer. Cela ressemblait à un mélange de parfum et d'un concept indéfinissable pour le maudit.

« Je sais pas ce que t'es, ou qui t'es, mais soit tu te montres, soit... »

Soit quoi ? Soit il allait se fâcher et frapper un être qu'il n'arrivait même pas à voir ? Zeruel crut que son maître était victime d'hallucinations, mais le spectre, lui, sondait les ténèbres avec ses pouvoirs, certain d'avoir senti la même présence sombre et entourée de mystère. Un silence de plomb qui engloutissait jusqu'à l'édifice s'abattit sur le groupe, avant qu'une lueur fugace ne passe devant eux.

« Franchement, ça devient pénible. Vous êtes du côté du poulet ou de celui de la Déesse Noire ? »

La sphère de Leliel vrombit, avant de laisser sortir l'Absol, dont le poil ébouriffé et les grondements sourds en disaient long sur son comportement futur si l'inconnu avait dans l'idée de les attaquer. Finalement, la silhouette se détacha dans la pénombre, se décidant à se montrer. Tout juste éclairée par les feux follets d'Iroël, elle était vêtue de noir, se confondant parfaitement avec leur environnement immédiat. L'homme se redressa, le visage dissimulé par une capuche, et dévisagea les deux cousins. Même sans croiser son regard, Luciano sut qu'il était analysé et sondé jusqu'aux tréfonds de son âme, et il laissa sa colère éclater sans retenue.

« Hé oh, c'est moi qui rentre dans les gens, tu dégages de là, tu seras gentil, maldito cabrón* ! »

L'homme ne prit pas ombrage de l'insulte et entreprit d'explorer la psyché d'Andromède. Après un laps de temps qui dura une éternité pour Luciano, il se contenta de secouer la tête en signe de dénégation.


[* Sale connard !]

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Message par Andromède di Neralitha Sam 9 Mar 2019 - 17:52

Hérésie cryptique


[ RP récupération récompense anniversaire ]

Le maudit se morfondait adossé au mur froid qui se tenait derrière lui. Némésis essayait tant bien que mal de le rassurer mais tous ses efforts furent vains. Il se sentait impuissant, pris au piège. La haine qu’il entretenait en lui depuis des années s’était transformée en un désespoir épais, profond, qui engloutissait son esprit petit à petit. Il ne comprenait pas lui-même pourquoi cela était arrivé aussi soudainement, il n’y avait eu aucun élément déclencheur. D’accord, il se trouvait confiné dans la structure à l’aura la plus sombre de tout le continent dont la simple visite valait de se faire exécuter sur la place publique. Mais il connaissait les risques, il les avait accepté.

Ce n’était pas la peur de la mort qui le tétanisait, c’était plutôt la peur de ne jamais pouvoir réussir, de ne jamais pouvoir atteindre son but. C’était plein d’espoir qu’il avait arpenté les Vestiges d’Ebene mais l’absence de traces de la secte l’avait totalement démoralisé. Il se voyait déjà retourner errer sur le continent pour le restant de ses jours. Quel échec. Tuer sa famille pour finir sa vie vagabond. Peut-être aurait-il mieux fais de continuer de subir les coups et insultes de ses frères ainsi que la passivité de son père face à ces agressions ?

Alors qu’Andromède remettait en question presque l’entièreté de ses choix de vie, Luciano s’agitait. A en croire ce qu’il vociférait, une présence étrangère à celle des Pokemon peuplant ce lieu les avait rejoint. Le garçon eu d’abord du mal à entendre ce que son cousin semblait percevoir. Il cru que celui-ci délirait, laissant libre coure à sa dialectique sulfureuse pour aucune véritable raison. Cela aurait été possible, Luciano était si imprévisible qu’une action de la sorte ne dénoterait pas avec le personnage. Mais, laissant échapper un sursaut au maudit, une silhouette s’arracha aux ténèbres pour se poster devant eux. C’était un homme à en croire sa carrure, enveloppé dans une longue cape noire et dont la capuche recouvrait presque l’entièreté de sa tête. Tant mieux, Andromède n’aurait pas à subir l’affreuse vision qu’est celle d’un crâne dénué de visage.

« Hé oh, c'est moi qui rentre dans les gens, tu dégages de là, tu seras gentil, maldito cabrón ! » lança le cousin du maudit.

« Comment ça rentrer dans les gens ? » questionna Andromède ne comprenant pas très bien ce qui était en train de se passer.

A peine eut-il posé sa question qu’il senti quelque chose pénétrer son esprit. Cela s’apparentait aux intrusions télépathiques de Némésis mais en beaucoup plus désagréable. Il pouvait sentir le mystérieux homme encapuchonné sonder les recoins les plus sombres de son âme faisant ressortir des souvenirs plutôt douloureux. Il eu tout d’abord des flashs de ses nuits de tortures rythmées par les abus subis par ses frères. Il pouvait sentir leurs coups teindre sa peau d’ecchymoses. L’invasion que le maudit expérimentait continua, déterrant d’autres événements encore plus sombres et cruels.

Dans les flashs qui lui apparurent, Andromède était plus grand et ses frères aussi. La scène se passait toujours au même endroit, dans sa chambre, la nuit. Cependant, les coups avaient laissé place à des caresses perverses. Il se voyait les supplier de le laisser alors qu’ils se délectaient de pouvoir violer son intimité. L’un lui tenait les épaules pour que l’autre puisse profiter du jeune maudit sans être dérangé par ses tentatives d’évasion. Il ressentait tout ce qui se passait comme si cette scène se déroulait aujourd’hui, dans les vestiges. Il sentait leur langue laper son corps comme une friandise, leurs mains sur son crâne le dirigeant et l’obligeant à satisfaire leurs désirs malsains.

Le flot des souvenirs devenait trop important, écumant l’esprit d’Andromède de traumatismes qu’il s’était efforcé d’oublier. L’homme continuait d’arpenter son esprit avec une facilité déconcertante, décortiquant chaque action qu’il avait exécuté dans sa vie. Une chaleur familière gagna le maudit, c’était comme si il se retrouvait à nouveau devant sa maison ravagée par les flammes. Il entendait les cris de ses frères en train de se faire dévorer par l’exaltation ardente de sa colère.

L’intrus arriva très vite aux événements les plus récents, la rencontre des deux cousins dans la Canopée, leur voyage à travers Midgard, leur escale à la Tour de l’éternité. Il avait aussi due voir l’épisode de la taverne. Il avait suivit toute la chaîne des événements jusqu’à celui qui était en train de se dérouler. Lorsque tout fût terminé, le télépathe se contenta de secouer la tête en signe de dénégation.

Andromède se tenait la tête de sa main valide. Il se sentait humilié, souillé par les pouvoirs de l’homme. Il avait été forcé de revivre des événements de son passé particulièrement douloureux, des choses que lui-même était parvenu à effacer de sa mémoire tant elles lui étaient insupportable. Tel un fou, il répétait inlassablement à l’intrus d’arrêter alors même que la session de légilimancie était terminée. Némésis s’approcha alors de son dresseur, inquiète et effrayée par ce qui venait de se passer. A peine avait-elle touché le maudit que celui-ci tandis son bras en hurlant cette fois-ci à la silhouette encapuchonnée d’arrêter.

A la grande surprise du Pokemon et de Luciano, un filet d’eau s’extirpa de la gourde du maudit et vint  s’écraser sur une pile de débris révélant un étrange objet. Le phénomène tira Andromède de sa transe, aussi choqué que ses alliés de ce qui venait de se produire. Il lui fallu quelques secondes pour se rendre pleinement compte  de ce qu’il avait fait. Il avait toujours pensé être dénué de maîtrise, tout comme ses frères et son père qui étaient incapable de contrôler l’eau. Ironiquement, cela aurait pu leur sauver la vie. Némésis se hâta vers l’objet qu’il avait révélé afin de le lui rapporter. C’était étrange, on aurait dit une sorte de casque métallique à plusieurs branches. Ce n’était sûrement pas un objet commun en ce lieu et il devait appartenir à un visiteur s’étant fait dévorer par les Pokemon environnant.

Ayant repris ses esprits, Andromède se releva et fit face au télépathe qui, lui aussi, était assez surpris. Il n’avait, en ayant parcouru les souvenirs du garçon, vu aucune trace de maîtrise quelle qu’elle soit. Investit d’une confiance inhabituelle, le maudit confronta l’homme :

« Il vous a posé une question, vous êtes avec le poulet ou avec la Déesse Noire ? »

Puisque celui-ci ne les avait pas attaqué, le nouveau maître de l’eau en conclu qu’il ne faisait pas parti des moutons adorateurs de Reshiram. Si cela avait été le cas, il aurait sûrement essayé de les capturer ou de les massacrer sur place.  Par élimination, l’étrange personnage était soit un visiteur quelconque soit un membre de la secte de Zekrom. Cependant, l’intérêt qu’il avait porté aux deux garçons en les épiant et en sondant leur esprit faisait plus pencher Andromède pour la deuxième proposition. En tout cas, il l’espérait.

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Message par Luciano di Neralitha Sam 20 Avr 2019 - 20:58

Lorsque l’inconnu s’introduisit dans l’esprit du maudit, celui-ci eut un sursaut, incapable de s’opposer à cette intrusion mentale. De nombreuses images confuses défilèrent devant ses paupières closes, sans aucun respect d’une quelconque chronologie. Le moment où son père lui ramena son esclave, Servus, lui tira un sourire cruel et satisfait, alors qu’il se délectait du souvenir de ses nuits de débauche. Mais l’image de sa mère pendue au bout d’une corde bien trop épaisse pour son corps frêle vint gâcher son plaisir, et il se ferma complètement, laissant dans son esprit un silence de plomb. Ce fut comme si quelque chose avait absorbé le son, la lumière et la chaleur : la pièce dans laquelle il était se couvrit d’une chape écrasante, et le sectateur s’interrompit, avant de se tourner vers Andromède et de lui infliger le même sort.

La réaction du manchot, contrairement à celle de son cousin, fut plus brutale, et l’Abyanais se montra plus démonstratif, criant et intimant à l’intrus d’arrêter ce qui s’apparentait à de la torture mentale. Quand il manipula l’eau et et se fâcha contre l’homme, Luciano se tourna vers lui, pris d’un intérêt soudain pour cet homme qui partageait son sang et en qui il n’avait jamais décelé la moindre trace d’un pouvoir élémental. Peut-être que se faire tripoter le cerveau avait réveillé quelque chose en lui… Que pourrait révéler un examen plus… Approfondi… Et exhaustif… ? Cela lui donnait plein d’idées… Mais il devait remettre ses plans de sublimation des capacités d’Andromède à plus tard : fort d’une assurance étonnante venant de sa part, le manchot venait d’insister sur la question posée plus tôt par son cousin. Voilà qu’il le soutenait ostensiblement, maintenant ! Cet homme était décidément plein de surprises.


« En tout cas, s’il est avec la Déesse Noire, j’adorerais qu’il nous apprenne ce qu’il vient de faire. »

Iroël hocha la tête, tellement repue de sentiments négatifs qu’elle avait triplé de volume, alors que Leliel se détendait un peu, intrigué par les propos de son maître.

« Et c’est quoi, cette réponse ? Pourquoi on peut pas rentrer, hein ? On s’est fait chier à traverser le désert pour venir jusqu’ici, quand même. J’ai fait ce qu’il fallait pour l’intégrer, vous allez quand même pas refouler des di Neralitha, hein ! »

Comme si formuler ce nom avait rendu réel tout ce qu’il avait vu dans leurs esprits, l’homme à la capuche eut un mouvement de recul, avant d’incliner légèrement la tête, saluant les membres de la lignée. Pourtant, il avait vu, il savait qui ils étaient. Il avait même probablement aperçu Hidenori dans les visions de Luciano. Alors quoi ? La parole du maudit débauché avait-elle un pouvoir performatif ? Une voix rauque s’éleva dans la pénombre, une voix qui n’avait pas dû résonner depuis longtemps, tant elle semblait éraillée.


« Malgré votre nom, vous ne remplissez pas les conditions. Revenez quand vous les aurez toutes validées. »

Ah. Réponse lapidaire, mais réponse quand même, c’était un bon début ! Malheureusement, l’étranger n’était pas très loquace, et il se renfrogna, laissant un silence pesant s’installer à nouveau.

« Sinon, vous avez rien de plus précis ? Et puis, je l’ai validée moi ! »

Le type en noir tendit un index long et fin, pointant Andromède du doigt pour le désigner. C’était donc à cause de lui qu’ils étaient interdits d’accès à la Secte ? Alors que Luciano allait répliquer, il ouvrit la bouche, de nouveau tourné vers l’inconnu… Qui s’était évaporé dans la nature. Là où il se tenait un instant plus tôt, il n’y avait que les ténèbres, le vide et le silence.

« Putain, j’hallucine ! »

Comprenant le message implicite, la Polichombr et l’Absol disparurent dans le noir, partant à la recherche du mystérieux individu parti sans laisser d’indice supplémentaire. Au bout d’un long moment, ils revinrent bredouilles, assistant au déchaînement de colère et de frustration de leur maître. Une fois calmé, le maudit s’adressa au manchot, sur un ton glacial, mais avec des mots mesurés et calculés avec soin.

« Apparemment, tant qu’on n’a pas tous les deux ce qu’il faut, on ne pourra pas accéder au QG. Il va donc falloir que tu te mettes au travail, rapidement, pour qu’on puisse enfin intégrer la Secte. Évidemment, je prévois un petit voyage à l’étranger, histoire qu’on se fasse oublier un moment ici. On ne se cachera pas éternellement, puisqu’un di Neralitha est né pour être un vainqueur, et pas un lâche ou un perdant. Mais pour le moment, on va mettre le large, vu ? »

D’un pas conquérant, Luciano rebroussa chemin pour gagner la sortie, sans attendre de réponse de son cousin. Bien évidemment, sa décision n’appelait ni remarque, ni refus, et ce fut convaincu de mener la danse pour atteindre son but qu’il se dirigea vers l’entrée des ruines, réfléchissant déjà au meilleur endroit pour débloquer le précieux sésame d’Andromède.


[« On se casse, et tout de suite ! »  XD]

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