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[ Clos ] Treize ans plus tôt [Solo/contrainte]

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Message par Terry Jeu 3 Mai 2018 - 21:01

Contrainte n°2 : insister sur la psychologie du personnage.

Treize ans plus tôt…



Au début j’avais eu mal. Puis je m’étais sentie misérable. Fautive. Malpropre. Et bien évidemment rejetée. Mais tandis que je sentais la force du désespoir s’insinuer dans mes doigts, un nouveau sentiment naquit en moi : une curieuse sensation de … Jouissance ! C’était la première fois de ma vie que j’expérimentais ce que ça faisait d’avoir du pouvoir sur quelqu’un. Je devais avoir dix ans, et j’étais encore dans cet orphelinat miteux de Torcan. « Le nid » qu’il s’appelait. Ah bien s’il s’agissait d’un nid de Poichigeon, alors j’étais le Vostourno de la portée ! Le lieu n’avait rien d’accueillant en lui-même, que ce soit son apparence ou son personnel, alors pour quelqu’un comme moi, c’était encore pire.

Tout avait commencé lorsque qu’Eva, une petite peste, était venue me chercher des noises, comme chaque jour. Moqueries, croc en jambe, la panoplie des brimades enfantines quoi. Elle était sans conteste une des petites filles les plus mignonnes et les plus charmantes de l’orphelinat, gentille avec tout le monde… Sauf avec moi. Et pourquoi ? Parce que j’avais les cheveux rouges et que je ressemblais à une sorcière selon elle ! J’imagine que même les meilleurs êtres du monde ont besoin d’un exutoire pour relâcher le mal qui sommeille en eux… J’étais bien vite devenue le souffre-douleur de sa bande d’amies. Au début, j’en avais été très attristée, et encore maintenant, alors que je pensais m’être résignée à rester le vilain petit oiseau toute ma vie, il m’arrivait de pleurer à cause d’elles. J’en avais parlé aux gardiennes de l’orphelinat qui m’avaient conseillé de ne pas y faire attention, dans le meilleur des cas. Je voyais bien que mon apparence les dérangeait à elles aussi.

Puis j’avais décidé de me venger à ma manière : les affaires d’Eva qui disparaissaient, une araignée dans son lit… Mais à chaque fois, elle savait que c’était moi et lorsqu’elle me dénonçait, on la croyait sur parole. J’étais toujours punie très sévèrement. Je ne compte même plus les coups que j’ai reçus par sa faute… Cet événement m’avait appris dès l’enfance la cruelle injustice de la vie.

Mais ce soir-là, la tension était montée d’un cran par rapport à d’habitude, lorsqu’Eva, voulant profiter de sa dernière nuit à l’orphelinat avant d’être adoptée, avait décidé de rameuter toute sa bande pour m’empêcher de dormir en riant très fort non sans me balancer quelques piques au passage. J’avais alors eu l’image de gracieux Lackmécygne picorant un repoussant mais paisible Limonde qui cherchait juste à dormir. Je leur avais demandé de se taire, une fois, deux fois, dix fois, de moins en moins poliment. Mais le cygne n’a que faire de la Limonde. C’est alors que quelque chose s’était brisé en moi : ma résignation. Et alors qu’elle disparaissait, j’avais senti la bonde de mon esprit s’ouvrir et libérer un sentiment que je ne connaissais pas jusqu’alors : la colère.

Et j’étais là, ici et maintenant à califourchon sur cette sale petite peste elle-même étendue sur le dos sur son lit, et je serrai mes doigts sur son sale petit cou ! Je me fis alors la remarque incongrue qu’elle avait beaucoup plus de mal à jacasser des méchancetés sur moi sans air à respirer ! Ses amies avaient bien essayé de me faire lâcher prise, mais la fureur me rendait insensibles à leurs tentatives, si bien que l’une d’entre elle alla chercher une surveillante qui accourut en lançant un tonitruant :

« Maria ! Qu’as-tu encore fait… LACHE-LA ! TOUT DE SUITE ! »

Je crois que je ne l’entendis même pas, et elle dut m’attraper par les poignets pour me faire lâcher prise. Tandis qu’elle consolait la « pauvre » Eva, je savais déjà que mon châtiment serait proportionnel aux litres de larmes qui coulaient sur les joues de cette petite hypocrite !

J’eus droit ce soir-là à vingt coups de fouet, en plus d’une punition spéciale. Un record personnel. C’est ainsi qu’après m’avoir dument « corrigée », la surveillante décida de me faire intégrer le dortoir des garçons, réputé bien plus « violent » en pleine nuit. Je restais alors interdite devant le lit qu’elle m’avait désigné. L’adrénaline était retombée avec les coups reçus, et à présent, j’avais mal… Et peur. Déjà que ma vie était un enfer avec ces filles, qu’est-ce que cela allait être avec des garçons ! Telle une proie en territoire hostile, j’observai l’occupant du lit le plus proche afin de voir à qui j’aurais à faire. Le garçon étendu là était plus âgé que moi, il devait avoir une quinzaine d’années. Il semblait très grand et dort comme un Bétochef. Mais surtout, il avait les yeux ouverts et me regardait !

En réalisant que j’étais découverte, je sursautai et plaquais aussitôt bien futilement ma main devant ma bouche afin de m’empêcher de faire davantage de bruit. Mais le mal était fait.

« Comment tu t’appelles ? » me demanda le garçon d’une voix grave

« Maria… » Cela ne signifiait absolument rien. Maria était le prénom attribué d’office à toutes les fillettes recueillies par l’orphelinat et dont le nom de naissance était inconnu. Un nom aussi générique que « fille » que je détestais.

« Moi c’est Juan ». Je hochai la tête pour lui faire comprendre que j’avais compris. Juan était ici l’équivalent masculin de Maria. Par chance, le dortoir était tellement agité que seul Juan avait fait vraiment attention à moi. Pour une raison qui reste encore un mystère pour moi, il me donna alors quelques conseils. Etait-ce parce que nous avions le même défaut de prénom ? Parce que je ne ressemblais pas aux abrutis qui peuplaient son dortoir ? Je ne l'ai jamais su. Et je m'en moquais. J'avais un allié en ce lieu, c'était pas si mal.

Pour commencer, cacher le fait que j’étais une fille le plus possible. Je n’étais pas la première qui venait ici suite à un mauvais comportement. La première qu’il avait connue dans ce cas avait eu le bras et la jambe cassés au bout d’une semaine. Il me montra également les garçons  - que je ne connaissais pas jusque-là- à éviter à tout prix. Dans l’orphelinat, il régnait une sorte de séparation tacite mais infranchissable entre les deux sexes. En revanche, dès qu’une fille était livrée en pâture aux garçons, les plus violents de ces derniers ne se gênaient pas pour faire sentir leur « supériorité ».

Nous devînmes assez rapidement proches, et je dois avouer que c’est grâce à lui que je me suis intéressée au monde qui m’entoure. C’est lui qui m’en a appris les rudes règles.

« Toi et moi, me dit-il un jour, on est comme des bêtes d’élevage. On ne nous laisse quasiment aucun choix à faire et ce que nous choisissons n’a aucune importance. Quelle importance a la taille de ta coupe de cheveux quand tu sais que de toute façon, tu sais que tu n’auras jamais mieux à manger ce soir ? Nous n’aurons peut-être qu’une seule fois un véritable choix à faire dans notre vie, alors il nous faudra prendre la bonne décision. Personne ne choisira ton bien à ta place, et les gens se fieront davantage à ton apparence qu’à ce que tu désires. »

Concernant les dangers de l’apparence, j’en savais désormais un rayon !

« Mais comment on peut être sûr du bon choix à faire ?

-On ne l’est jamais. Il faut savoir prendre des risques. Regarde-moi par exemple, on m’a dit que je serais bientôt adopté par un couple de paysans. Je suis prêt à parier qu’ils vont me faire trimer comme un Ponchien pour pas grand-chose parce que je suis grand et fort pour mon âge. Malgré tout, je serai plus libre là-bas qu’ici, et ce petit choix me permettra peut-être d’accéder à une autre situation meilleure un peu plus tard. Il n’y a que comme ça qu’on peut progresser. »


Et j’avoue que sa théorie ne m’avait pas plu. Pas du tout

« Eh bah moi j’te crois pas ! Je ferai les choix que je veux et quand je veux ! J’en ai marre de me faire rouler dessus par les autres. »

Il n’avait rien dit. Il avait simplement souri. Puis il avait ajouté : « On verra bien qui aura raison à la fin ».

Deux jours plus tard, il avait quitté l’orphelinat. On s’était alors promis de se retrouver lorsque moi aussi je serais sortie.

Cette rencontre n’a jamais pu se faire. Juan est mort dans un accident de ferme, encorné par un Frison fou furieux un an plus tard, soit trois ans avant que je ne sorte du « nid ». Mais avant cela, il avait été maltraité par ses parents adoptif et forcé d’aller chercher la bête échappée en pleine nuit. Il ne l’avait sans doute pas vue venir. Comment je sais tout ça ? Ses « parents » me l’ont révélé alors que je les écorchais vifs pour savoir la vérité… Je les avait ensuite tués et j’avais incendié leur maison. Ce lieu ne méritait pas d’exister, tout comme eux. Pauvre Juan… Si toi aussi tu avais décidé de TOUT choisir, y compris la vie et la mort d’autrui, tu serais peut-être encore de ce monde aujourd’hui… Ce jour là,j'ai su que c'était moi qui avais eu raison.

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