[ Clos ] [Épreuve Ramasseur] Graciles graminées [Morrigan, Tyrande]

[Eeva Slanzar]

Il s’était passé peu de temps depuis son retour, où Eeva avait repris le travail et ses tâches habituelles. Les premiers jours, elle n’en avait pas la force physique, puis, Peter l’en avait empêchée. Mais dès qu’il avait relâché son attention, comme enfermée dans un étau d’inactivité, elle avait senti le besoin impérieux de travailler, de s'occuper jusqu’à l’épuisement pour éviter de penser ou de réfléchir. C’était presque comme si elle ne savait plus ni où aller, ni quoi faire, mais heureusement, les automatismes de sa vie quotidienne d’avant, étaient revenus d’eux-même. Se lever le matin à l’aube pour nourrir les Pokémon, nettoyer les parcs, entraîner ceux qui avaient besoin de l’être et bien sûr, reprendre l’entraînement de ses Pokémon d’Arène, dresser des listes de fournitures, reprendre ses recherches sur les évolutions, se rendre compte des nouvelles espèces apportées par un énième étrange événement et en dresser les candidats intéressants pour son Arène.

A nouveau débordée par le travail quotidien et par celui qu’elle avait en retard (mais les match avaient été repoussé et Peter traînait encore dans le coin pour vérifier qu’elle n’y allait pas !), Eeva se laissait submerger avec soulagement. Tant que son cerveau travaillait sur les Pokémon, elle ne pensait pas. Échappant à un regard accusateur, un autre jour de labeur, elle ouvrit une missive qui tombait à pic : on lui affectait une mission, qui avait pour but de lui demander des recherches sur un Pokémon atteint d’une maladie mystérieuse. Il ne s’agissait que d'observer son environnement naturel et d’essayer de trouver quelque chose, plutôt une plante a priori, qui pourrait avoir des propriétés curatives pour ce cas spécial. La discussion avait été posée et en gros, s’il ne l’avait “autorisée” à partir, ce n’était que pour deux raisons : la première,  ce n’était qu’une mission d’observation, la seconde, “Il” resterait à domicile, sous surveillance. Eeva n’avait même pas cherché à le contredire, ni à discuter.

Pour cette recherche un peu spéciale, elle avait d’ailleurs fait un choix un peu surprenant de Pokémon. En effet, elle avait décidé d’emmener son Nanméouïe, qui non seulement pouvait méga-évoluer, mais avait aussi quelques pouvoirs curatifs intéressants, sa Momartik, pour des raisons personnelles, sa Givrali, une de ses plus ancienne compagne, bien qu’elle ne soit pas l’un de ses pisteurs préféré (mais là encore, peut-être y avait-il une raison propre) et le valeureux Sancoki. Cette fois, Eeva s’était laissée accompagnée, plutôt que d’emmener son Nostenfer, il ne faisait aucun doute pour elle qu’elle était sous surveillance constante, mais pour l’heure, ce qui l’aurait irrité, lui était égal. La seule chose importante, c’est qu’elle se retrouva rapidement à Flamen, dans les Plaines Fleuries plus précisément, au beau milieu de centaines de spécimens de plantes, tous différents. Sa tâche n’allait pas être des plus simples…

L’endroit lui paraissait bizarre. Il était calme. Ce n’était cependant pas le calme vide et presque mort dans lequel elle avait été plongée pendant de longues semaines, ça n’avait même rien à voir. Dans les plaines fleuries, de chaque fleurs émanait un mince flux vital, balayé par une brise tiède qui agitait les feuilles et les pétales. Quelques-unes s’envolaient parfois. Eeva devinait la présence de Pokémon plante et des milliers d’insectes bourdonnaient, bien qu’elle n’était pas capable de les entendre. C’était un calme serein. Son remède était peut-être là, quelque part. Pas touchée par la masse de travail, peut-être vaine, qui l’attendait, Eeva fit sortir à tour de rôle ses Pokémon. Ce furent le Nanméouïe et la Givrali, qui, les premiers, se mirent à déambuler dans les hautes herbes et l’immense prairie florale. Un peu plus loin, presque à l’horizon, Eeva aperçut un campement.

[Bienvenue dans votre épreuve de Ramasseur !
Je vous laisse vous introduire ^^]

[Tyrande di Neralitha]

Après mes mésaventures au Marais Brumeux avec Chad et Andromède, j'avais pu avoir une longue discussion avec l'Abyanais et son cousin, un dénommé Luciano qui avait fini par partir pour obtenir une qualification de Méta-Élémental. D'un œil plus que dubitatif, je l'avais regardé sortir du lit en chancelant, jugeant en Guérisseuse que j'étais qu'il n'était carrément pas prêt pour une épreuve pareille... Mais bon, après tout, je pouvais accepter que certains membres de ma famille aient des penchants particuliers pour le masochisme. En revanche, ne l'ayant pas vu revenir à la nuit tombée, j'avais pensé avoir eu malheureusement raison... Avant de le retrouver le surlendemain, complètement débraillé et portant les marques de sa récente débauche. Il avait donc également ces inclinaisons-là... En tout cas, la dénommée Alysza, qui avait été l'orchestre de l'examen - plus poussé que prévu - de Luciano s'était révélée être une membre de poids de l'organisation du fameux « Doctor », ce Flamenois qui était en réalité mon mystérieux protecteur depuis que j'étais descendue sur Érasia. Grâce à elle et au médecin qui s'était occupé de Luciano pendant sa convalescence, j'avais enfin obtenu une localisation approximative du Doctor. Il se trouvait donc à Flamen, et il avait été aperçu pour la dernière fois au niveau des Plaines Fleuries.

J'avais donc entrepris un voyage en direction desdites plaines, dans l'espoir de pouvoir rencontrer mon sauveur. Juste avant mon départ de Tarouga, néanmoins, j'avais reçu une réponse de Miku concernant ma demande sur un Pokémon qui pourrait convenir à ma jeune parente, Morrigan. Après avoir lu le courrier explicatif, j'avais pris la route, décidant de me diriger d'abord vers la Forêt d'Agata. Mon protecteur pouvait attendre, pas Morrigan ! Si les types qui me couraient après lui mettaient le grappin dessus... Elle allait au-devant de graves ennuis.

Traversant donc les Plaines Fleuries dans l'idée d'y revenir plus tard, je fis donc un minimum d'arrêts, tentant de rejoindre au plus vite Terros et la Forêt où vivait la jeune femme.

« Tiens ? »

Dans le lointain, j'aperçus un campement posé là sans la moindre technique de dissimulation. Était-ce là l’œuvre de quelqu'un de particulièrement confiant en ses capacités ou d'un pauvre fou imprudent et ignorant des dangers du monde ? Doucement, je m'approchai et inspectai les lieux, tombant nez à nez avec un Bulbizarre qui me sembla familier et qui vint vers moi d'un air amical.

« Brigit ? »

Me penchant pour caresser le Pokémon, je compris un peu mieux le pourquoi de ce campement sauvage sans la moindre sécurité. La créature appartenait à Morrigan, qui n'avait jamais vécu parmi les humains ! Rien d'étonnant à ce qu'elle n'ait pris aucune précaution. Je suivis donc la Bulbizarre, qui me conduisit jusqu'à un point d'eau tout proche où je trouvai la Mizuhanienne en plein bain. Soulagée de la voir saine et sauve, je me signalai pour ne pas l'effrayer en l'appelant d'une voix douce.

« Morrigan ? C'est moi, Tyrande. »

Avec un sourire, j'attendis que ma cadette ait terminée et se soit rhabillée, non sans surveiller les alentours, flèche encochée et prête à fuser. Si j'avais su que je la trouverais là, au beau milieu des Plaines Fleuries ! Surtout, j'avais failli la rater, si nous nous étions croisées sans nous voir... Une fois qu'elle fut prête, je lui demandai en parlant lentement :

« Tout va bien ? Pourquoi es-tu partie de chez toi ? Je venais à ta rencontre. »

J'espérai sincèrement qu'elle n'avait pas été chassée par un quelconque intrus venu l'importuner, ou pire encore.

« Je t'avais promis, alors me voilà. J'ai un cadeau pour toi, de la part d'une amie qui l'a choisi spécialement pour toi. »

Lui tendant la sphère du Pokémon que m'avait confié l'Éleveuse après avoir rangé mon arc, je poursuivis :

« C'est un Pitrouille. Il adore ce qui brille et est doué pour trouver les objets scintillants. Son papa s'appelle Od, et sa maman Freyja. Ouvre-la. Il faut appuyer ici. »

Je lui montrai l'endroit qui servait à activer le mécanisme d'ouverture de la Ball avec un sourire.

« Je suis sûre qu'il sera parfait pour toi. »

[Invité]

Les derniers jours avaient été bien remplit pour toi. Tu avais découvert un monde à l’extérieur de la forêt, tu avais fait la rencontre du monstre de métal, celui qui avait pris Daga Devos sous son aile. Tu avais été heureuse de revoir le Herbizarre et il avait changé depuis votre dernière rencontrée. Ce qui t’avait le plus surprit était d’apprendre que cette femme, une dénommée Abigaël, était en fait un Pokémon, tout comme toi d’ailleurs. Ceci où elle avait réussi à t’offrir sa propre magie, ce qui te permet de prendre l’apparence d’un serpent-plante toi aussi. Tu aimes quand même plus l’autre explication, que tu es toi aussi un Pokémon qui peut prendre une apparence humaine. Dans tous les cas, votre échange t’a permis d’apprendre un nouvel élément, la manipulation de l’eau, tout comme le petit Ptitard, tu as su le mettre à ton avantage. Abigael t’a vaguement expliqué que le fait d’Avoir un deuxième élément faisait de toi une Élémencienne, mais le mot trop complexe à finir par être oublié au tréfonds de ton faible vocabulaire. La géante de métal qui est en fait un Laggron, t'a aussi offerte des bases de guerrière, te permettant de mieux utiliser ta lance et son poignard.

Après votre rencontre, vous vous êtes séparées et plus confiante en toi, tu as pris le chemin de la Vallée chamarrée où tu as enfin découvert un nouvel endroit. Même si le lieu ressemble beaucoup à la forêt d’Agata sans son épaisse voûte végétale, tu y as trouvé un sentiment agréable et tu as été agréablement surprise par la nouvelle faune de Pokémon. Après y avoir passé quelques jours, tu es finalement arrivée dans une énorme plaine de fleur. La vision féérique te frappe tellement et l’arc-en-ciel de couleur est frappant. Sous ton regard émerveillé, une mer fleurage s’étire sur des kilomètres, même dans tes rêves les plus fous, tu n’aurais jamais été capable d’imaginer ceci.

C’est donc sans souci que tu t’élances dans le champ de fleurs, courant. Les cheveux dans le vent, tu as gambadé pendant des heures, puis tu t’es roulée dans l’herbe fraîche et les fleurs avec Brigit et tes autres compagnons de voyage. Peux habituer à les garder dans le Noigrume, ils sont assez libres et te suivent avec une grande confiance. Malgré le jeune temps que tu as Leto la Vivaldaim du ciel, un puissant lien vous lie maintenant et elle vient souvent chercher des câlins et tu lui offres avec un grand plaisir. Tu restes plusieurs journées dans cette plaine, découvrant les saveurs et les odeurs que les plaines fleuries. Tu as donc installé un petit campement, quelque chose qui te permet de te reposer et de manger paisiblement, tout ceci non loin d’un coin d’eau où tu peux te rafraîchir.

En ce début de belle journée, tu as donc profité du point d’eau en compagnie du Stalgamin quand un visage familier apparaît. Brigit vous rejoint, accompagner de celle que tu recherches depuis plusieurs mois.

« Tyrande ! » T’exclames-tu en sortant de l’eau.

La Stalgamin te suit rapidement et vous les rejoigne. Sans remarquer que ton corps nu semble la gêner un peu, tu te penches et caresse Brigit et tu écoutes attentivement ce que te dit Tyrande. Tu remarques une différence chez elle. Elle te semble plus défensive, voir sur ses gardes au point que tu observes autour de toi, pourtant, tu ne remarques pas. Brigit finit par te donner tes vêtements et tu te rhabilles.

« Parce que moi cherchez toi, moi avoir croisé des gens près du temple et eux connaitre mon nom, moi être partie. » Expliques-tu rapidement.

Vous revenez finalement vers ton semblant de campement et elle t’offre une Noigrume qui ressemble aux autres et tu l’ouvres, curieuse de découvrir cette surprise donc elle te parle. Une énorme citrouille te saute dans les bras et tu sens quelque chose touche ton cou puis la pierre. Tu tombes à la renverse, surprise par les petites mains qui semblent te toucher et tirer un peu sur ton collier. Tandis que vous roulez un peu, tu croises enfin le regard brillant du Pitrouille donc Tyrande te parle. Vous vous dévisager un instant et tu te redresses finalement en repoussant tant bien que mal l’énorme chose qui s’assit sur tes jambes.

« Toi être grand et gros ! Toi être Freyr ! Moi être Morrigan ! » S’exclame-t-elle joyeusement.

Brigit et Skadi se rapprochent à leur tour et elles viennent saluer à leur tour le nouveau venu. Morrigan le serre un instant contre elle et le libère finalement. C’est à ce moment-là qu’il sort de son corps, par les trous qui semblent former des yeux creux un petit coffret. Il l’ouvre fièrement pour dévoiler des petites plaques argentées avec des gravures colorées.

« Wow, c’est joli ! »

Le Pitrouille soulève son énorme corps, visiblement fier de sa collection de faux badges. Après que tout le monde est bien vu ses petits bébés, il les serre dans sa citrouille. Tu te lèves finalement et tu retires l’herbe qui s’accroche à toi.

« Oh oh ! Moi avoir beaucoup de choses à dire, moi avoir rencontré grande femme de métal, être un Laggron caché en humain ! Elle avoir montrez-moi à être Été... Élément… Apprends-moi à utiliser EAU ! » T’exclames-tu finalement en lui faisant une petite démonstration de lévitation de bulle d’eau qui sort de l’eau pour venir te rejoindre. « Puis elle montre-moi comment battre avec Lance et dague, pour protéger moi ! » Glisses-tu en sortant de sous un tas d'herbes coucher ta lance et ta dague. Les armes sont plutôt simples et primitives, mais fonctionnelles. « Oh oh ! Et moi être un Vipélierre ! être Pokémon aussi !»

Finalement, Leto sort des hautes herbes, avec une énorme feuille replier. Elle se rapproche de toi et te la donne. Tu la poses au sol et la déplies pour dévoiler des baies et des champignons comestibles. Tu la remercies chaleureusement avec une caresse sur la tête et remarques que Tyrande dévisage ton Vivaldaim. Un large sourire s’étire et tu te redresses pour faire les présentations.

« Moi présenter Leto, elle être venu du ciel ! Être tombé sur ma tête dans sa Noigrume ! Pouf comme ceci ! » Termines-tu en tapant ta tête de ta main pour lui faire un exemple. « Moi être super-contente de t’avoir retrouvé ! » Glisses-tu finalement en la prenant dans tes bras et en la serrant contre toi.

[PNJ]

Alors que les deux femmes se retrouvent au campement de Morrigan, une ombre les survole sous le froid soleil hivernal. L’ont-elle remarqué, occupées comme elle le sont à échanger des salutations ? Peut-être pas. Mais l’oiseau, lui, a tout vu, surtout les baies et les champignons rapportés par la Vivaldaim et cela lui donne une idée.

Il s’éloigne alors quelque peu du camp et se pose en douceur dans les fleurs. Puis il revient vers les deux filles, à pieds cette fois-ci. Lorsqu’il est à portée de voix, il les salue sur un ton joyeux tout en secouant sa patte :

« Cadoizo ! »

Et de sa queue fourre-tout, il sort des champignons et des baies comestibles, similaires à celles rapportées par la jeune biche. Du regard, il fait comprendre au deux femmes qu’il veut simplement ajouter ses cadeaux à leur butin pour le repas.

Mais alors que serviable volatile des neiges faisait connaissance avec le duo, une voix humaine masculine se fait à son tour entendre :

« Eh bien, Klaus, qui est-ce que tu nous as trouvé là, vieux frère ? Bonjour mesdemoiselles ! »

L’homme, qui semble être le dresseur du pingouin rouge a une petite quarantaine d’année, un corps de taille moyenne plutôt athlétique et des cheveux coiffés en une longue tresse châtain qui tombe librement dans son dos. Mais plus que ses traits physiques, c’était surtout ses accessoires qui étaient les plus voyants : avec son foulard rouge, son chapeau à large bord et son bandeau de cuir sur l’oeil. Avec un tel accoutrement, difficile de douter son métier d’explorateur ! Mais plus que ses accessoires, son outil de travail levait tout doute sur son activité : il portait en effet dans le dos une hôte de forme conique mais à fond plat en osier. D’ordinaire, ce genre de besace servait à transporter du petit bois mais la besace de l’homme, tressée avec le plus grand soin, contenait tout un bric-à-brac d’objets divers et variés : pierres, fleurs, branches, bouteilles, tapis, paquets… Au milieu d’une myriades d’objet sans valeur, on pouvait ainsi trouver de véritables pépites d’or ainsi que ce qui ressemblait furieusement à une des légendaires Gracidées.

L’homme était accompagné de deux Pokémon : sur son épaule se tenait, bien droit, comme à l’affût, un Miaouss au pelage sombre et à l’ai hautain tandis qu’à ces côtés gambadait une petite chienne qui tenait une balle en osier dans la gueule. Son dresseur ne connaissait pas du tout son espèce mais vu les cris qu’elle poussait, il était prêt à parier sur un nom comme « Voltoutou ». Ou un truc du genre.

Le nouveau venu finit par remarquer les champignons et les baies et comprit pourquoi Klaus était venu voir ces filles. Il se présenta avec un sourire pour briser la glace :

« Vijay Talit, voyageur, explorateur et troqueur professionnel, pour vous servir ! Bon certains disent que je suis Marchand mais ce n’est pas vrai. Pas au sens traditionnel du terme en tout cas ! Et voici Klaus, qui s’est déjà présenté, Orsini et Tekla ! »

En entendant son nom, Orsini le Miaouss d’Alola fit l’insigne honneur de saluer d’un discret mouvement de patte les deux filles, tandis que Tekla fonçait déjà vers la plus âgée des deux filles avant de déposer sa balle à quelques mètres d’elle avant de la regarder avec de grand yeux suppliants tout en tirant joyeusement la langue et en remuant la queue. L’invitation était plutôt évidente !

A l’instar de son compagnons à plumes, Vijay sentait qu’un bon troc était possible. Confiant, il proposa aux deux filles tout en attrapant un paquet enveloppé dans des bandes de tissu placé en haut de sa hotte :

« Est-ce que ça vous dirait de partager votre repas avec moi ? Ca va faire longtemps que je n’ai pas mangé et j’ai ici un bon morceau de viande de Tauros fraîche que j’ai troqué avec un chasseur du coin un peu plus tôt dans la journée ! Et si vous n’aimez pas, j’ai aussi d’autres baies et des fruits ! Par contre je n’ai plus de bois pour allumer un feu et il n’y a pas beaucoup d’arbres dans le coin ! Alors ? Marché conclu ? »

Vijay:

[Tyrande di Neralitha]

Alors comme ça, Morrigan était à ma recherche ? J'étais contente qu'elle ait fait la démarche pour me retrouver, mais d'un autre côté, j'étais également très inquiète. Si l'un de nos détracteurs s'était lancé à ses trousses... Je pâlis en entendant l'explication de ma parente. Des gens qui connaissaient son nom ? Elle avait bien fait de quitter la Forêt d'Agata, dans ce cas... Arriver à localiser quelqu'un dans ce labyrinthe végétal et parvenir jusqu'à sa cible... C'était malheureusement un exploit, la marque de pisteurs de haut niveau.

« D'accord, tu peux me dire à quoi ressemblaient ces gens ? Enfin... Si tu en es capable avec ta malédiction. Combien étaient-ils ? Parlaient-ils la langue de Terros ? »

J'avais conscience que mes questions pouvaient paraître ennuyeuses et lourdes aux yeux de ma cadette, mais j'avais besoin d'en savoir plus pour évaluer les risques. Si ces fous à lier étaient déjà à sa poursuite, nous n'étions en sûreté nulle part, en tout cas pas en pleine nature, où personne ne pourrait être là pour nous aider en cas d'agression.

J'assistai alors à la rencontre du Pitrouille et de Morrigan, et l'alchimie entre les deux êtres sembla naître instantanément, à ma plus grande joie. Quand le dénommé Freyr fit étalage de sa jolie collection de faux badges, j'eus un petit rire. Ce Pokémon n'était pas banal, c'était certain !

« La personne qui l'a formée a assuré à Miku (l'amie qui me la donnée pour toi) que c'était vraiment le meilleur pour trouver des objets brillants. En combat, il se débrouille aussi, il a été entraîné par un Maître Dresseur, figure-toi ! Oh, un Maître Dresseur, c'est... Quelqu'un qui a gagné les huit badges auprès des Champions, des Dresseurs très puissants et reconnus. En tout cas, il semble bien t'aimer. »

J'écoutai ensuite la jeune sauvageonne m'expliquer sa rencontre avec une femme de métal qui s'était révélée être un Laggron (?!) et qui lui avait appris à maîtriser l'eau et les rudiments du combat au corps à corps avec une lance et une dague. Un peu perdue, je l'interrogeai.

« Une femme de métal ? Tu avais déjà parlé de celle qui était partie avec Daga Devos, c'est la même personne ? Et comment ça un Laggron ? »

D'une caresse amicale sur le crâne, je félicitai ma cadette pour ses progrès, qui ne seraient pas du luxe pour se défendre contre les tarés qui en avaient après notre famille ! J'ouvris malgré tout des yeux ronds comme des billes quand elle m'affirma qu'elle était un Vipélierre.

« Attends, toi aussi tu as fait ce drôle de rêve où nous étions changés en Pokémon dans un endroit inconnu avec des créatures nouvelles ? Tu veux dire que certains ont conservé cette capacité une fois revenus dans le monde réel ? Ce serait tellement... Tellement pratique ! On pourrait se cacher des mauvaises personnes en se transformant sans qu'ils nous voient ! »

J'en étais là de mes réflexions quand un faon émergea des hautes herbes pour nous apporter de quoi manger. Mon cœur se serra devant cette vision alors que j'étais subitement ramenée plus de quinze ans en arrière. Fébrile, je tendis une main tremblante en direction du Pokémon, que Morrigan me présenta comme étant subitement tombé du ciel directement dans sa Ball. Hésitante, je finis par effleurer Leto du bout des doigts, piégée dans un tourbillon de souvenirs douloureux et chaleureux à la fois.

« Du ciel, tu dis ? Elle vient probablement de ma Mangrove natale... Excuse-moi, je suis un peu troublée. J'avais un Vivaldaim, il y a longtemps, mais il a été tué par ceux qui nous veulent du mal. Mais il n'était pas comme le tien. Le tien est spécial, il a une fleur rose au lieu de jaune. Fais très attention, ne le montre pas à tout le monde. On pourrait vouloir te le prendre. »

Pour illustrer mon propos, je fis sortir Tavarok. Le Sablaireau aux écailles carmin s'étira en clignant des yeux.

« Mon Sablaireau est comme Leto, il est chromatique. Sa couleur normale tire vers le marron foncé. »

Encore sous le choc d'avoir retrouvé Morrigan, d'apprendre tout ça et de rencontrer son Vivaldaim, je répondis à son étreinte en la serrant plus fort que je ne l'aurais cru.

« Moi aussi, je suis contente de te revoir. »

Tavarok grogna alors pour attirer mon attention, et en tournant la tête, j'aperçus un oiseau rouge et blanc qui venait vers nous pour nous saluer. Il sortit finalement de quoi manger et nous fit comprendre qu'il voulait partager. Méfiante, je fis un pas en avant, le bras tendu devant Morrigan pour la protéger d'un éventuel agresseur, mais je finis par me détendre en entendant l'inconnu nous saluer, puis se présenter. À mon tour, je déclinai mon identité, prenant l'initiative pour donner à ma cadette l'exemple de ce que nous pouvions dire - ou non - à un étranger.

« Tyrande, je suis originaire de Dyrinn. Voici Mo... »

Devant la réaction de la jeune Mizuhanienne, j'eus un sourire d'excuse.

« Excusez-la, elle n'a pas l'habitude de voir des gens, elle vivait dans un endroit reculé jusqu'à présent. Elle s'appelle Morrigan, nous sommes de lointaines parentes. »

Me penchant en avant pour caresser le chien survolté désireux de jouer à la balle, j'envoyai le projectile dans le lointain avant de libérer Darius. Mon loup orangé, d'abord sérieux, s'enflamma quand il aperçut un potentiel compagnon de jeu et partit à toute vitesse pour le rejoindre. En guise de réponse au dénommé Vijay, je frappai le sol du pied pour tenter de localiser des végétaux qui pourraient nous servir de combustible pour le feu que l'étranger voulait allumer. Après quelques instants, je fis un signe de tête à Tavarok, qui se roula en boule et partit chercher le bois dans la direction que je lui avais indiquée.

« Il sera de retour d'ici quelques minutes, j'ai trouvé de quoi nous être utile. »

[Invité]

Sous les questions de Tyrande, tu réfléchis… La personne qui s’était présenté n’avait rien de particulier, même se manière avait été… Calme ? Pouvais-tu dire ceci ? Avec la "chose" qui frappe tes yeux, tu trouves difficile, puis quand tu te rappelles un détail important, ton regard s’illumine et tu t’exclames et joie.

« Personne seule était tout de noirs… Avoir Grahyène avec elle… Non pas parler terre… Mais dire même nom que sur bracelet. Comme toi, avoir lis-moi… Mo ri Ko. » Souffles-tu en pointant la plaque d’acier autour de ton poignet qui s’amincissait avec le temps.

Puis Tyrande t’offre un cadeau. Le Pokémon et toi, vous vous entendez à merveille et il te montre même sa magnifique collection de petites plaquettes brillantes. Vous échangez votre premier moment précieux et certainement pas le dernier. Quand Tyrande se remet à parler, tu lèves ton visage rempli de joie sur elle et tu l’écoutes vaguement parler du cheminement du Pokémon, mais malgré toi, tu ne comprends tout pas immédiatement. Les termes Champions et Dresseurs te sont complètement inconnus, encore plus de cette étrange explication que t’offre Tyrande. Pour ne pas paraître stupide, surtout aux yeux de ta "famille" aussi lointaine soit-elle, tu hoches la tête, toutefois ton air hagard doit te trahir un peu.

« Oui, oui. Même femme que Dava… Lui être plus fort ! Être… Humm… Abi… Gail ? Être Pokémon aussi, dure à expliquer, doit le voir ! Oh, moi montrer toi si tu veux ! » Commences-tu en te levant, cependant, elle t’arrête en te posant de nouvelles questions. Tu hoches la tête et tu réalises que se rêve que tu as fait est réelle… Alors tu réalises que tu as bien partagé ce moment avec Tyrande. Tu avales ses paroles et tu hoches frénétiquement la tête.

« Oui ! Toi avoir été là ! En canard avec légume ! Moi avoir été charbon avec feu ! » Expliques-tu simplement.

Tu t’arrêtes face à l’expression que Tyrande affiche en voyant arriver à Leto. Tu observes Leto, pourtant elle n’avait rien qui sort de l’ordinaire et pourtant elle semble raviver de vieilles émotions qui te sont expliquaient. Beaucoup plus calme, tes épaules retombent un peu face à la révélation. Leto se laisse amicalement caresser, pressant son front contre la paume offerte de Tyrande. Elle te confirme qu’il vient bien de là-haut de ce monde flottant qui t’intrigue énormément. Tu t’émerveilles déjà et tu te fais l’idée de vouloir aller visiter ce lieu là-haut. Une nouvelle fois, remplie de patience, elle t’explique que Leto est spéciale à cause de cette petite fleur rose sur sa tête et elle sort un autre de ses Pokémon. Le Sablaireau aux épines rouges se secoue un peu et tu hoches doucement la tête. Tu te rappelles vaguement en avoir aperçu un. Au même moment, pousser par l’émotion, tu la serres contre toi, le plus fort où tu en es capable.

Sous le grognement du Sablaireau, avec ta nature nerveuse, tu tournes la tête en même temps que ton amie et tu te glisses un peu derrière elle. Tu regardes ensuite l’étrange oiseau qui se présente à vous. Il semble avoir quelque chose, des fruits lui aussi. Tu souris jusqu’à ce qu’une voix masculine s’étire à son tour. Tu sursautes brusquement et dès que tu vois le visage de l’homme ton imagination ou plutôt ta malédiction se met à l’œuvre. La déformation des traits t’effraie immédiatement et tel un animal terrorisé, tu prends la fuite.

Brigit sursaute un peu et t’observe t’éloigner. Elle jette un regard à Tyrande et quitte à ta poursuite. Toutefois, elle revient rapidement pour attraper le Pitrouille par la mèche de cheveux grâce à une liane et le faire suivre. Leto reste sur place, observant la scène sans réellement comprendre. Brigit semble échanger quelque chose avec elle et la Vivaldaim hoche simplement la tête avant d’aller faire connaissance avec l’oiseau qui avait lui-même des vivres. Brigit te retrouvait plusieurs mètres plus loin, rouler en boule en te tenant la tête. Tu essayes de calmer ton cœur et ton esprit en chassant la peur qui avait pris le contrôle de ton corps. Te retrouver est plutôt facile, vu que dans la panique, tu as écrasé l’herbe sur ton passage. Elle te rassure immédiatement et tu finis par te redresser un peu pour observer tes deux Pokémon qui t’observent. Tu es ensuite honteuse d’avoir abandonné Tyrande

Au même moment, Brigit tire d’une bouffe d’herbe une brindille de bois et elle te la donne. Elle fouille encore le sol de ses lianes et te pointe la brindille. Elle veut du bois ? Tu le montres à Freyr qui est très peu intéressé par la brindille. Tu réfléchis puis tu te souviens qu’il apprécie que les choses qui brillent. Tu finis par sortir ton collier, ton précieux collier et l’étrange éclat attire immédiatement son attention. Tu pointes encore une fois la brindille et ensuite le collier et faisant un signe de va-et-vient entre la brindille et le collier, signe que tu es prête à échanger ton collier contre des brindilles, beaucoup de brindilles. Son regard s’illumine et il tourne les talons pour commencer à fouiller l’herbe autour de vous. Puis, tu te lèves, décidant de le suivre. Tout en le suivant, tu reçois parfois une brindille en vol plané et le bout de sa tête immerge alors des herbes pour s’assurer que tu les avais bien et si tu en avais assez. Plus calme, tu l’observes faire, fasciner de le voir farfouiller le sol. À un moment donné, tu remarques même qu’il trouve une pièce en or salie de terre. Il la frotte un peu avant de la glisser dans l’ouverture de sa citrouille.

Après plusieurs minutes, tu te retrouvais avec un bon paquet de brindilles mélangé avec de l’herbe ainsi que de feuille sèche. C’est quand même avec hésitation que tu finis par lui tendre ton collier et il fait un tour sur lui-même très heureux de cet échange temporaire. Avec beaucoup d’encouragement de la part de Brigit, vous revenez vers le campement et tu cherches des yeux Tyrande en faisant bien attention à éviter le visage de l’homme. Tu réalises en croisant le corps de l’homme que tu ne ressens pas la même peur que plutôt, ce qui t’intrigue un peu. Tu te risques à lever les yeux un peu, mais à peine tes yeux arrivent-ils au menton de l’homme que tu sens cette peur primale commencer à monter en toi. Tu baisses immédiatement les yeux et tu essayes de calmer ton cœur. Sans plus penser, tu te plantes devant lui et tête baisser sur tes pieds, tu tends ton paquet de brindilles et tu attends sans dire un mot qu’ils les prennent avant de te sauver un peu plus loin. Tapis dans les hautes herbes, tu attends le retour de Tyrande avant de sortir à nouveau de ta cachette.

[PNJ]

Vijay accueillit avec un sourire le retour de la parente de Tyrande, Mo quelque chose, même s’il ne pouvait s’empêcher d’être perplexe devant sa façon de communiquer. Dans sa carrière, il avait rencontré des centaines, non des milliers de gens, du client au fournisseur en passant par de simples passants mais jamais il n’avait vu une personne aussi timide qu’elle. Mais il avait pris depuis longtemps l’habitude d’accepter la personnalité des gens, aussi il n’en laissa rien paraître et la remercia avec un sourire tout en prenant ce qu’elle lui tendait.

« Merci beau... »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que la jeune fille était déjà repartie se cacher un peu plus loin. Vijay se sentait désolé pour elle. La vie ne devait pas être facile avec une timidité pareille. Enfin, au moins elle semblait apprécier la présence de l’autre fille. Sur ces entrefaites, Klas revint vers son dresseur, apportant avec lui quelques pierres que son dresseur utilisa pour délimiter le foyer et fixer les branches.

Sans attendre que le Sablaireau aux couleurs inhabituelles revienne, Vijay disposa les brindilles en cercle puis les plus grosses branches par-dessus. Il sortir son briquet et enflamma le tout. Lorsque la souris à pointes revint, il le remercia et ajouta simplement sa contribution au foyer. C’est alors qu’Orsini, qui s’était lui aussi éloigné, revint vers son dresseur en tenant dans chaque patte une branche de bois plus longue que les autres mais assez fine.

« Parfait mon grand ! Tu veux bien les tailler s’il te plaît ? »

Le chat ne se fit pas prier puisque c’était justement ce qu’il s’apprêtait à faire. D’une griffe experte, il tailla le bout de chaque branche en pointe, ce qui permit à son dresseur de piquer un bon morceau de viande sur chaque broche improvisée. Un bâton dans chaque main, Vijay faisait à présent rôtir les morceaux de Tauros au-dessus du feu qui avait atteint la bonne température.

Comme l’étape suivante de la cuisson allait prendre un petit moment et ne nécessitait pas une grande concentration, le marchand en profita pour discuter avec Tyrande :

« Il y a des fois où je regrette de ne pas être un maître du feu, je me dis que la cuisine irait beaucoup plus vite si je pouvais directement faire jaillir de mon corps des flammes à la bonne température ! Mais bon, ça permet de s’exercer au ramassage alors ce n’est pas un mal ! Et puis vu tout ce que j’ai trouvé dans le coin, je ne peux vraiment pas m’en plaindre !

Et vous alors, qu’est-ce que vous faîtes dans ces belles plaines ? Vous aussi vous cherchez des trucs et des machins en famille ? Si c’est le cas, vous avez de la chance, j’ai entendu dire que c’était la saison des Gracidées en ce moment par ici. Vous savez, les fleurs légendaires de Shaymin. Ah je crois que la viande est bien cuite ! »

Le ramasseur vétéran sortit alors de sa poche un couteau de chasse qu’il utilisa pour piquer la viande, qui lui sembla assez tendre à son goût. Ni trop dure ni trop molle. Il était temps de servir ! Voyant que la cuisine était terminée, Klaus sortit de sa queue quatre fines plaques de bois fines.

Vijay coupa ensuite chaque gros morceaux de viande en deux avant de disposer chacune des quatre part sur un des plateau de bois. D’une main experte, il farfouilla ensuite dans sa hotte et en sortit trois piques et autant de couteaux puis il posa un ustensile de chaque sur chaque plateau avant d’en tendre deux à Tyrande.

« Il y en une pour vous et l’autre est pour votre amie. Mais je crois que je vais vous laisser la lui apporter, j’ai comme l’impression qu’elle n’est pas très à l’aise avec moi. A moins que vous ne puissiez la convaincre de nous rejoindre ? »

Mais à peine avait-il dit cela qu’il vit Tekla traverser son champ de vision en courant, sa balle en osier à la bouche. Il lui semblait bien que la petite chienne se dirigeait vers l’endroit où Mo s’était enfuie après avoir bien joué avec le gros canidé orange.

« Eh bien, je crois que je ne suis pas le seul à vouloir découvrir votre amie ! »

[Tyrande di Neralitha]

Visiblement, le mystérieux visiteur d'Agata possédait un Grahyèna, mais connaissait la véritable identité de Morrigan. Peut-être était-ce un membre de sa famille ? Ou alors, quelqu'un qui lui en voulait et qui l'avait pourchassée jusqu'à Terros... Comment savoir ? Néanmoins, j'avais peur de rendre la Mizuhanienne encore plus confuse en multipliant les questions... Je décidai donc de remettre l'examen approfondi de cette rencontre à plus tard. Visiblement, la dénommée Abigaël avait la faculté de se changer en Pokémon à volonté, et je me promis de creuser cette possibilité pour semer nos assaillants à l'avenir.

« Nous en parlerons plus tard si tu veux bien. »

Avec un sourire doux, je compris par la suite que nous avions réellement été réunies dans ce drôle de rêve où nous étions transformées en Pokémon avec une autre fille, Anthere.

« Effectivement, je me souviens très bien de ça. J'aimerais bien savoir si je peux encore devenir un oiseau, ou bien une autre créature. »

Lorsque Morrigan décampa, je la suivis un moment des yeux, constatant que ses compagnons lui emboîtaient le pas pour la surveiller. D'un air circonspect, je regardai Vijay se servir d'un briquet pour allumer le feu, prenant garde à ne pas trop m'approcher de la flamme.

« C'est vrai que c'est pratique, mais personnellement, je ne suis pas maîtresse du feu et cela me va très bien. Je préfère ma maîtrise de la terre et des plantes, qui me permet d'être toujours dans mon élément quand je suis en forêt. Évidemment, en plein désert, ou sous l'eau... »

Fatalement, la question au sujet de la raison de notre présence ici finit par arriver dans la conversation. Mon interlocuteur avait l'air d'être plutôt bavard, ce qui m'arrangeait pas mal, puisque j'étais préoccupée par les récents événements et l'état de Morrigan. Le laissant terminer son propos, je répondis finalement d'un ton posé :

« À vrai dire, j'étais en route pour la rejoindre, nous avions convenu d'un rendez-vous non loin d'ici, mais elle m'a retrouvée avant. Elle devait être impatiente, à tous les coups. Mais effectivement, s'il y a des Gracidées dans les environs, j'aimerais pouvoir en observer une de plus près. Shaymin n'est pas un Légendaire très connu, dans ma Tribu, mais ses pouvoirs et son affinité avec les plantes m'ont toujours intéressée. »

D'un signe de tête, je remerciais Vijay en prenant les deux plateaux, prête à rejoindre Morrigan. Tavarok cligna des yeux, curieux de voir la tournure que prenaient nos retrouvailles. Déposant un des deux plateaux pour avoir une main libre, je fis sortir Mam'toth de sa sphère pour lui confier une mission.

« Mon grand, on cherche Morrigan. Je pense qu'elle n'est pas loin, je crois même l'apercevoir, mais je préfère me fier à ton flair. Elle m'a fait un câlin tout à l'heure, tu dois pouvoir la retrouver en la pistant. Tu veux bien nous aider ? »

Le petit Marcacrin s'approcha, renifla ma tunique et partit en trombe quelques instants plus tard, suivi de près par un Darius vexé de ne pas avoir été sollicité.

« Oui, toi aussi tu peux participer ! Allez ! »

Les mains de nouveau pleinement mobilisées pour porter les plateaux, je suivis mes deux Pokémon ravis de jouer à cache-cache, et je m'excusai auprès de Vijay.

« Mon Lougaroc a tendance à vouloir se mêler de tout ce que nous entreprenons, il n'aime pas être mis à l'écart. C'est un bon pisteur, mais il est encore jeune, et son côté joueur nous met parfois dans l'embarras. »

[Invité]

Tu es cachée dans ton buisson d'herbes hautes et de fougère. Après y avoir trouvé refuge, tu observes subtilement Tyrande et l'étranger encore un peu discuter. Peu de temps après Brigit vient chercher ton aide et accompagner de ton nouveau compagnon, vous trouvez finalement du bois pour le nouveau venu. Après avoir repris la fuite parce que tu n'as pas vu Tyrande, tu retrouves refuge dans un nouveau dans les herbes hautes. Ta Momartik observe ton comportement, incertaine si elle doit interagira maintenant sur ta vision ou si elle doit attendre le retour de Tyrande... Le fait de tenir sa magie sur son esprit pour lui permettre de bien avoir les gens, lui siphonne beaucoup d'énergie, elle n'était pas encore assez forte pour tenir longtemps. Elle préfère donc économiser pour les bons moments.

Pendant ce temps, tu observes Freyr qui semble joue dans son intérieur. La vision, tu es étrangement amusante et tu finis par t'y intéresser. À quatre pattes, tu te rapproches de la Pitrouille géante et montres ton intérêt pour son intérieur. Au premier abord, il est un peu indécis, il finit par te laisser faire et tu plonges la main dans ses entrailles. La sensation est bizarre sur ta main, comme si tu plongeais la main dans une flasque stagnante d'eau froide et pourtant, tu sais que c'est impossible vu son statut de Pokémon. Tes doigts finissent par toucher des objets qui flottent dans le vide et tu ris un peu. Tout ceci te semble si surréaliste, en même temps, il y a plusieurs mois, jamais tu n'aurais cru sortir de la forêt d'Agata. Après avoir agrippé quelque chose, tu le tires vers toi et observes avec fascination la chose apparaître dans le monde réel. Tu reconnais la boîte qui contient les petits palets brillants qui semblent faire sa fierté. Tu plonges à nouveau la main dedans son ventre et sors la pièce dorée qu'il t'avait montrée.

Tu crois reconnaître une pièce de monnaie que les monstres utilisent parfois pour avoir d'autres objets. Tu trouves la chose étrange, que pouvaient bien valoir ces petits bouts de métaux qui n'avaient aucune valeur à tes yeux. Tu le portes à ta bouche et le mords. Tu finis par la recracher, le goût étant horrible dans ta bouche, mais tu gardes en tête qu'ils sont très utiles. Tu le jettes dans le ventre de ton ami et tires une nouvelle chose. Tu reconnais l'une des petites pierres brillantes et tu la lèves vers le ciel pour regarder les rayons du soleil qui la traverse. Freyr te fait finalement savoir qu'il apprécierait que tu arrêtes de le déranger pendant qu'il fouille le sol. Il est clair qu'il apprécie grandement de trouver des choses et qu'il est impatient de recommencer.

''Freyr, toi continuer chercher.''

Avec tout ceci, tu n'entends pas Tyrande revenir et c'est plutôt le visage inconnu d'un nouveau Pokémon qui apparaît dans ta cachette. Vous vous observez un moment avant que tu éclates dans un grand rire, ce qui trahit ta position immédiatement. Devant sa familiarité à ton égard, tu attrapes son visage au long poilé brun et joues un peu avec. Pendant que tu roules au sol avec tes amis, une nouvelle bête fait son apparition, un puissant loup au collier de pierre. Tu laisses échapper un "Wow'' fasciné. Puis, telle des enfants, vous finissez par vous amuser. Toutefois, l'apparition de Tyrande vous rappelle à l'ordre et elle te montre un plateau en bois. Tu ne comprends pas immédiatement, puis quand tu remarques la nourriture, du moins ce que tu crois être de la nourriture, tu la suis jusqu'au campement de fortune.

Une fois de retour avec l'étranger, tu évites de le regarder directement et essayes toujours d'avoir Tyrande entre vous. Tu jettes un petit coup d'oeil à tes compagnons qui continuent de s'amuser entre eux ou encore à chercher des choses dans les hautes herbes. Tu plonges à nouveau ton attention dans ton repas. Tu reconnais les petits fruits, les champignons et les noix que Leto a rapportés, cependant par le morceau principal qui est rouge et noir comme le charbon. Tu le pointes avec ton doigt puis le poke un peu, tu es incertaine de la texture. Jamais de ta jeune vie, tu n'as vu de la viande. Tu finis par demander au groupe :

''Être quoi ?''

Au même moment, Freyr revient vers toi et te montre une nouvelle pierre. Tu souris fortement et l'encourages à continuer ses recherches.

[PNJ]

Vijay se montra très intéressé lorsque la dénommée Tyrande mentionna sa maîtrise. Et en plus elle était intéressée par les gracidées ? Parfait parfait ! Avec un sourire, le Ramasseur repoussa temporairement son assiette pour accéder à sa hotte qu’il avait posé non loin. Puis il attrapa délicatement la grosse fleur rose qu’il déposa à proximité de le jeune fille :

« Alors comme ça les Gracidées vous intéressent ? Du coup est-ce que vous sauriez me dire si cette fleur en est une avec vos pouvoirs ? Finissez donc votre repas, je la pose ici le temps que vous ayez terminé de manger »

Il sourit ensuite lorsque la demoiselle envoya son Lougaroc pour aller retrouver son amie et cette dernière revint d’elle-même quelques temps plus tard accompagnée par le loup de roche, par un Pokémon citrouille qui était visiblement très occupé à fouiller le sol et par Tekkla qui avait toujours sa balle en bouche. Apparemment la jeune Mo était très intéressée par la viande dans les assiettes au sujet de laquelle Vijay l’éclaira :

« Ca ? C’est de la viande de Tauros que j’ai échangée à un chasseur ce matin contre une pierre semi-précieuse que j’avais ramassée un peu plus tôt. Vous en voulez ? Il reste justement une assiette et un morceau de viande ! Sinon j’ai d’autres baies et des champignons que tu peux griller sur le feu si vous voulez. »

Le repas se termina tranquillement et Vijay n’intervint plus, laissant le temps aux deux filles de finir leur assiette avant de les embêter de nouveau. Tandis qu’il veillait à ce que le feu termine de se consumer sans incident, Orsini, qui avait disparu le temps du repas, revint vers lui en tenant délicatement entre ses griffes une autre fleur rose très similaire à celle que son dresseur avait confié à Tyrande.

« Merci Orsini. Vous pouvez analyser celle-là aussi si ça ne vous dérange pas ? »

Inspiré par la découverte de son chat, il décida de parler un peu plus de ses Pokémon aux deux filles :

« Comme vous pouvez le voir, Orsini a l’oeil pour dégotter les objets de valeur selon les critères humains. »

Tekkla revint alors à son tour en portant une banale pierre dans sa gueule et Vijay la remercia avec des caresses.

« Tekkla elle est beaucoup plus rapide et beaucoup plus vive dans ses recherches, elle ramène beaucoup plus d’objets que mon cher félin mais leur intérêt est variable. Mais bon, j’aime bien la brillance de sa pierre donc je vais l’ajouter à ma collection. Klaus, tu la gardes ? »

Avec enthousiasme, le pingouin rangea la pierre dans sa queue avant d’en ressortir un os qu’il offrit à Tekkla. Avec délice, celle-ci commença à le ronger.

« Et puis il y a ce cher Klaus ! Sa spécialité n’est pas exactement le ramassage mais plutôt l’estimation transport des objets que nous trouvons. Il n’a pas son pareil pou trouver un objet équivalent à celui que je veux acquérir dans sa besace ! »

Comprenant qu’on vantait ses mérites, l’oiseau salua diligemment l’assemblée. Maintenant que les présentations étaient terminées, Vijay allait pouvoir laisser libre cours à sa curiosité :

« Et vous alors, j’ai vu que votre Pitrouille, Mo, avait une prédilection pour les pierres et que votre Marcacrin, Tyrande, savait pister les gens. Vos Pokémon ont d’autres spécialités comme ça ? »

[Pour le prochain post, je vous invite à raconter et/ou mettre en scène puis d'observer les spécialités de vos Pokémon en terme de recherche. Il peut s'agir d'un type d'objets qu'ils préfèrent rechercher, d'un type de terrain sur lesquels ils sont plus à l'aise pour les recherches, d'une méthode de recherche qui leur est propre ect. L'idée est de décrire ou d'expliquer comment vos Pokémon mettent spécifiquement en application leurs talents de ramasseurs. Je vous demande de le faire pour un Pokémon au minimum mais je vous encourage à évoquer autant de vos Pokémon que possible : le scénario de la suite de l'épreuve reposera en partie sur vos explications dans ce post. Plus vous donnerez d'exemples, plus le scénario sera varié. Bonne chance.]

[Tyrande di Neralitha]

Lorsque Vijay déposa la fleur qu'il tenait près de moi en me demandant de l'analyser pour déterminer s'il s'agissait d'une Gracidée ou non, je ne pus dissimuler ma surprise devant le côté saugrenu de sa requête. Après tout, je n'avais jamais approché Shaymin... Mais j'avais déjà ressenti quelque chose de mystique lorsque je m'étais approchée de l'autel de Celebi, et ce à plusieurs reprises. J'avais mis ça sur le compte de l'émotion ou de mon imagination, mais peut-être que le lien entre le Voyageur du Temps et moi, à savoir notre élément commun, nous avait permis de nous connecter l'espace d'un instant. C'était loin d'être une marque de supériorité (je n'étais en rien meilleure qu'un natif de Terros à ce sujet, au contraire !), mais je considérais que mon affinité avec les plantes était malgré tout très forte. Et puis, pourquoi pas ? Je n'avais rien à perdre à essayer. Dans le pire des cas, j'aurais l'air ridicule, et dans le meilleur, eh bien, nous aurions appris quelque chose.

« D'accord, mais je ne garantis rien. Je suis une simple Guérisseuse, après tout. »

Après avoir terminé mon repas, je pris délicatement la fleur entre mes mains et fermai les yeux. Analysant les pulsations de vie à l'intérieur du végétal, je ne détectai rien d'anormal, et je la reposai au sol avec douceur au bout d'une minute.

« Désolée, mais elle ne me semble pas spéciale. J'ignore si cela est dû à des lacunes chez moi ou à son côté parfaitement ordinaire, mais c'est une fleur comme une autre, bien qu'unique en son genre, comme elles le sont toutes. »

Tournant la tête en voyant des silhouettes se rapprocher, je plissai les yeux. Mam'toth et Darius avaient trouvé Morrigan, à en juger par les grognements et les jappements qui parvinrent jusqu'à moi. Avec un sourire, et tout en surveillant Freyr qui s'éloignait à la recherche d'objets brillants, je fis une remarque à la jeune femme une fois de retour au campement.

« Il a l'air content de concilier sa passion et sa mission, en tout cas. »

Vijay me demanda alors, après avoir expliqué à Morrigan ce qui se trouvait sur le plateau, d'analyser une autre fleur. J'acquiesçai d'un hochement de tête, et j'eus un sursaut en entrant en contact avec le végétal.

« Elle a quelque chose de spécial. De mystique. Comme si l'énergie qui circulait en elle avait quelque chose de différent et de solaire. Je me trompe peut-être, mais elle... Enfin, tenez. »

Un peu troublée, je rendis la fleur à Vijay et profitai des explications de ce dernier pour reprendre un peu mes esprits. Lorsque Darius, étendu dans l'herbe, se mit à ronfler, je le rappelai avec une moue gênée dans sa sphère. Tout en grattouillant Mam'toth, qui réclamait des caresses, je réfléchis à ma réponse l'espace d'un instant, avant de déclarer :

« Hm... Mam'toth, comme vous l'avez vu, est doué pour retrouver les gens, mais il est aussi très fort pour pister n'importe quelle odeur, en particulier celles qui ont un rapport avec la nature et la terre. J'ignore si c'est dû à ses préférences ou à son élément, mais il peut dénicher de la nourriture avec beaucoup de facilité, surtout lorsqu'il s'agit de fruits ou de produits de la terre. Et puis, comme tous les Marcacrin, il n'a pas son pareil pour localiser d'éventuelles sources chaudes. »

D'un geste, je fis ensuite sortir mon Cerfrousse, qui détailla son environnement immédiat avec un calme à toute épreuve.

« Apa'ro, lui, est plutôt fort en ce qui concerne les objets et les choses un peu plus abstraites. Comme il est très observateur, il repère facilement les liens entre les choses. Par exemple, si quelqu'un a égaré un objet quelque part, et pour peu qu'il puisse analyser la personne en amont, il sera capable de savoir où se trouve l'objet. Évidemment, son rayon d'action n'est pas très étendu, mais son talent est utile quand il faut remettre la main sur un ustensile... D'ailleurs, je ne sais pas s'il a été dressé pour ça lorsqu'il était en apprentissage pour devenir une monture militaire, mais il est particulièrement doué pour retrouver les armes. »

Me sentant observée, je passai la main sur les bois si étranges de mon Cerfrousse. Notre relation avait été très compliquée au départ, mais avec le temps, et à force de vivre ensemble, nous étions peu à peu parvenus à nous comprendre, même si nous avions nos parts d'ombre et nos secrets. Soudain, une bouffée d'angoisse m'envahit, terrible et inexplicable, et je me refermai sur moi-même, craignant une quelconque menace alors que l'horizon demeurait pourtant clair et que l'atmosphère était plutôt détendue. Mauvais souvenirs ou début de parano ? Je n'en savais rien, et je me mordis la lèvre, mais trop tard. Mes mots étaient sortis tout seuls, presque malgré moi.

« Mais pourquoi ces questions ? Vous avez une idée derrière la tête, ou vous cherchez simplement à entretenir la conversation ? »

[Invité]

Après avoir posé ta question, tu observes le torse de l’homme, du moins, tu fixes un point invisible qui te permet de ne pas paniquer au point de prendre tes jambes et t’enfuir. Tu essayes d’écoutes les paroles de l’homme et malgré toi tire un peu la gueule devant ses paroles… Il est très visible que tu ne comprends pas ce qu’est de la "viande".

« Viande de Tauros ? Être quoi viande ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils.

Tu sais vaguement ce qu’est un Tauros, ce sont les impressionnantes créatures qui servent à tirer les chariots des monstres, ou plutôt "humains". Était donner que tu ne sais pas ce qu’est de la viande, tu ne fais donc pas le lien entre les deux choses. Quand il t’offre d’y goûter, tu refuses l’invitation, quelque peu dégoûter par l’apparence crue qu’il te dévoile face au dernier morceau. Ayant vécu toute ta vie avec une meute de végétariens, tu n’as jamais eu la chance de manger de la viande. Tu as donc une alimentation cent pour-cent végétaux, ce qui explique ton corps fin et sec.

« Si avoir champignon, moi aimé… Être bon grillé feu ! » S’exclames-tu avec joie.

Ensuite, l’homme et Tyrande discutent à nouveau ensemble et tu t’intéresses davantage à ta nourriture. Tu manges en silence, observant les Pokémon s’occuper entre eux. Skadi finit par croiser ton regard et vous vous fixez quelques secondes. Tu as l’impression que depuis qu’elle a cette nouvelle apparition, quelque chose en elle à changer, elle lui semble plus mature et protectrice. Elles échangent un doux sourire et tu sens que la Momartik sera capable de grandes choses.

Leto finit lentement par venir se coucher près de toi et il pose la tête sur tes cuisses. Tu caresses doucement sa tête et ce simple geste semble t’apaiser grandement. Tout en continuant de caresser la tête du Vivaldaim brillant, tu retournes finalement ton attention sure Tyrande qui tient maintenant une nouvelle fleur entre ses mains. Tu observes la fleur aux longs pétales rose.

« Wow… Trop jolie ! » Souffles-tu joyeusement.

Il est clair que tu es plus paisible et calme, plus à l’aise dans le moment. Ensuite, il vous pose des questions, par timidité et curiosité, tu gardes le silence et écoutes en premier Tyrande s’exprimer. Sous tes yeux de gamine, elle dévoile un magnifique Cerfrousse, sa stature t’impressionne immédiatement et tu restes sans voix sous son regard imperturbable. Une fois que Tyrande semble avoir terminé de présenter ses Pokémon, tu te lèves et te rapproches un peu. La joie de pouvoir en faire de même fait briller ton regard et tu oses enfin croiser les yeux de l’homme.

Ta vision semble se brouiller un instant, puis elle revient à normal. Tu sais que la Momartik y est pour quelque chose, elle te permet de voir les vrais traits du visage du voyageur. Et prend tout de même une grande respiration, te donnant un peu de courage avant d’enfin lâcher le morceau. Tu ne comprends pas exactement le concept, encore moi qu’il semble plus intéressé par les compétences particulières de Pokémon ramasseur. Tu présentes donc tous tes Pokémon avec fierté.

« Comme Tyrande, moi avoir Pokémon aussi ! Ici, Brigit, famille et protectrice qui aime petit fruit bleu ! Skadi être tranquille, aimé calme et silence. Leto adore trouver nourriture et semble avoir un bon odorat pour aider dans tâche et Freyr… Être obsédé avec tout ce qui est brillant, être lui-même un trou sans fond pour cacher ses trésors. Moi aimer fouiller avec eux, tout être un trésor ! Peu faire troc avec ! Troc être très utile ! » Expliques-tu avec un large sourire en plaçant les mains sur les hanches. « Et beaucoup aimée fouillée pour chose, toujours belle surprise ! »

Avec tes observations des gens du village qui se trouvent en bordure de la forêt où tu vis, tu as su observer les échanges qu’ils faisaient entre eux. Tu as fini par comprendre, qu’ils appréciaient énormément les pièces qui brillent au soleil et qui sont très dures sous la dent. Sans vraiment saisir pourquoi tu as interprété que tu pouvais échanger beaucoup avec celles-ci. Tu n’avais aucunement compris pourquoi ils échangeaient parfois de la nourriture quand ils habitaient tout juste à côté de la forêt, mais tu avais vu bien d’autres choses que la forêt ne pouvait offrir. Tu as été particulièrement fascinée par les tissus et certains bijoux, ceux que tu portes sont quelques-uns que tu chipais il y a très longtemps à un marchand de passage.

Quand Tyrande pose une étrange question, elle te frappe de pleins fouets. Est-ce que c’était si étrange qu’il pose autant de questions ? Est-ce que c’était un potentiel danger comme te l’avait déjà soulignée la jeune femme ? Avait-il un lien avec la femme aux longs cheveux noirs que tu avais vue ? Redevenant timide et sur tes gardes, tu te recules et agrippes la lance qui traînait dans les herbes avec le peu de tes choses. Tu serres le couteau d’ivoire contre ta cuisse et serres fortement entre tes mains le manche de la lance. À nouveau nerveuse, tu jettes un coup d’œil à gauche et à droite…

[PNJ]

La description par Mo de ses propres Pokémon fit sourire Vijay. A l’entendre, il ne doutait pas que les quatre créatures étaient pleines de vies – sauf peut-être sa Momartik, c’était un fantôme après tout ! - et que certains devaient parfois lui réserver de drôle de surprises. Le marchand ne se formalisa pas lorsque la jeune fille refusa sa viande. Les végétariens n’étaient pas rares à Flamen. A la place, il suivit son idée et lui tendit une broche qu’il avait déjà garnie avec des champignons afin qu’elle puisse la griller à sa convenance.

La réponse de Tyrande était plus technique, ce qui n’avait rien d’étonnant vu son caractère. Il ne put, à l’instar d’Orsini, s’empêcher de tiquer lorsque cette dernière mentionna son Cerfrousse et le lien de ce dernier avec les armes. Parce que justement…

« Merci pour votre analyse de la fleur Tyrande, j’irai la montrer à un de mes amis chercheurs lorsque je serai de retour à Geffen. En fait, je vous ai posé cette question par curiosité, j’aime bien savoir quels liens entretiennent avec leurs Pokémon les dresseurs que je rencontre, mais si l’un des vôtres a une affinité avec les armes, j’aimerais vous demander votre aide à vous et à Mo.

Mon but initial en venant ici était de récolter des trésors comme à mon habitude, mais Tekkla a fini par me ramener ceci ».

Le baroudeur s’interrompit, le temps d’attraper dans sa hotte une curieuse épée en très mauvais état : elle était rouillée et il lui manquait la moitié de sa lame. La cassure indiquait clairement que l’arme ne s’était pas brisée proprement.

« Elle a failli se sectionner la langue en la ramenant. Et c’est loin d’être la seule arme brisée sur ces plaines. Ce sont probablement des reliques du conflit entre Terros et Flamen qui a eu lieu ici il y a quelques années. J’aurais pensé qu’avec le temps, ces stigmates auraient disparu mais si l’herbe et les fleurs ont repoussé après les incendies, elles n’ont fait que masquer ces armes qui représentent encore un danger pour les Pokémon qui vivent ou passent ici… Vous voulez bien m’aider à en ramasser quelques-unes ? Je sais bien que nous ne pourrons pas nettoyer toutes les plaines à nous trois mais je me sentirais mieux si nous en enlevions ne serait-ce qu’un peu. Et cela me rassurerait vis-à-vis de Tekkla. »

La chienne était justement repartie vagabonder dans les plaines en compagnie de Klaus, qui la survolait. Tous les deux étaient encore visibles depuis le camp. Soudain, la ramasseuse jaune marqua un arrêt et commença à creuser. Quelques minutes plus tard, elle s’écarta de son trou et Klaus prit le relais. Il se posa et posa prudemment son aile dans le trou avant d’en ressortir une épée brisée semblable à celle que Vijay avait montré aux deux filles. Il la plaça dans sa queue fourre-tout avant de s’éloigner avec sa partenaire tandis que son dresseur dernier reprenait la parole :

« Comme vous le voyez, j’ai demandé à mes Pokémon de m’aider à nettoyer la zone de ces armes s’ils le pouvaient mais comme je n’ai pas envie que Tekkla se blesse, j’ai chargé Klaus, qui est plus précis dans ses gestes, de s’occuper de la partie récupération et transport tandis que Tekkla s’occupe de la partie la plus difficile de ce ramassage, la recherche et le dégagement. Croyez-moi, en associant un Pokémon ou un humain ramasseur avec un non ramasseur, on est peut-être moins efficace qu’avec deux ramasseurs mais on démultiplie le nombre de bras et de pattes disponibles, ce qui est loin d’être négligeable quand on veut fouiller une grande zone !

Si vous êtes d’accord pour m’aider, je vous propose d’utiliser cette méthode, faites équipe avec un de vos Pokémon, qu’il soit doué ou non pour le ramassage et utilisez ses facultés naturelles pour vous aider à récupérer ces maudites armes ! Gardez toutefois à l’esprit que si votre Pokémon n’est pas ramasseur, ce sera à vous de faire le plus gros du travail. Les humains n’ont peut-être pas les qualités physiques des Pokémon mais nous sommes par défaut plus adaptables. Merci encore pour votre aide. »

Sur ces paroles, Vijay se leva et partit à la recherche des épées, comme annoncé. Il était seul puisque deux de ses compagnons étaient déjà occupés par leurs recherches. Le troisième – qu’il n’avait pas encore présenté aux filles – faisait la sieste dans sa ball. Inutile de le déranger pour le moment, il viendrait quand il serait prêt. Quant à Orsini, il semblait en grande conversation avec Apa’Ro, le Cerfrousse de Tyrande et Freyr, le Pitrouille de Morrigan. Et rien qu’à voir sa mine intéressée, son dresseur se doutait que le rusé félin avait une idée derrière la tête...

[Je vous propose donc de choisir un de vos Pokémon - ramasseur ou non - et de former avec lui un duo pour aller récupérer les reliques rouillées de la guerre. L'objectif principal de votre post est de décrire la complémentarité des talents et des activités (voire du comportement) entre le dresseur et le Pokémon pour cette recherche : qui repère, qui flaire, qui récupère, sur quelle zone, qui transporte, qu'en faites-vous et pourquoi. Vous pouvez considérer qu'un Pokémon ramasseur pourra accomplir plus de tâches que son dresseur dans le processus mais que le dresseur sera proéminent si son partenaire n'est pas un ramasseur mais ce n'est pas une obligation absolue, ne la suivez que si vous vous en sentez capable et si cela apporte un plus à votre réponse.

Ce post a une seule contrainte absolue : vous ne pouvez jouer ni Apa'Ro (pour Tyrande) ni Freyr (pour Morrigan). Il vous faudra choisir un autre partenaire. Vous pouvez considérer que ces Pokémon restent avec Orsini  à discuter dans le camp alors que vous commencez vos recherches, puis le trio s'éloigne de son côté pour remplir sa propre mission qui sera détaillée dans l'exercice suivant. Aucun des trois ne sera encore revenu au camp lorsque vous y retournerez.

Enfin, mettez l'accent sur le duo personnage / Pokémon dans votre post. Vos Pokémon ramasseurs et autres (hormis Apa'Ro et Freyr donc) pourront entreprendre des recherches d'armes usagées de leur côté mais le gros de votre post doit se concentrer sur les recherches menées par votre personnage et son partenaire. Vous n'êtes pas obligées de mentionner vos autres Pokémon si vous ne le voulez pas. Bonne écriture.]

[Invité]

Tout en prenant la brochette de champignon, tu te rapproches des petites flammes et viens t’installer près du feu. Tyrande et Vijay échangent entre eux. Tu n’écoutes pas particulièrement, trop absorbée par ta cuisson. Tu es tellement gourmande que tu oublies l’idée principale de votre présence ici. Skadi, qui te suit de près, est celle qui écoute les paroles de l’homme, écoutant attentivement ce qu’il demande. Elle trouve même qu’il a raison et te partage ses pensées enfantines avec toi. En portant le premier champignon à ta bouche, tu tournes la tête vers elle. Telle des sœurs muettes, vous vous dévisagez en silence, partageant des pensées et des images tirés de l’imagination débordante de Skadi. Avec un air grave, tu plisses les yeux face aux armes qui parsèment les plaines. Ils sont cachés tels des traites. Tapis dans l’ombre du sol et de la végétation, ils attendent que de pauvres Pokémon passe pour les attaquer sournoisement.

Une expression d’horreur s’affiche sur ton visage pendant que la Momartik te dévoile le plan machiavélique de ses armes perpétues depuis des années. Tu pousses un petit cri d’effroi face aux images que te partage Skadi qui écoute toujours Tyrande et Vijay. Plus les pensées défilent plus tu manges rapidement. Tu fais signe à tes autres Pokémon qui sont présents et ils s’approchent. Tout en continuant de manger ta brochette, tu t’accroupis et fais un mini blocus avec eux. Avec la branche qui te servait de brochette, tu commences à dessiner au sol, pour expliquer à tes Pokémon présents ce que vous allez faire. Tu sembles avoir fait une longue ligne ondulée qui représente la plaine et tu fais de grossiers dessins d’épées plantées dans le sol ou sous la surface de la terre. Tu leur pointes ensuite le bout d’épée que tient Tyrande. Skadi hoche la tête et explique mentalement, mieux la situation aux Pokémon qui hochent finalement la tête et tu pousses un cri de joie. Tu te redresses et pointes Brigit et Leto.

« Vous faire équipe, moi aller avec Skadi. » Tu termines avec un large sourire.

Elles approuvent avec un hochement de tête vigoureux et elles s’éloignent finalement. Tu frappes ton torse et te tournes vers Skadi qui t’observe avec son éternel sourire d’enfant. Tu t’élances rapidement vers ta lance et ton couteau. Tu fais disparaître ce dernier dans les plis de ta robe et soulèves ta lance artisanale.

« Moi aider ! Aller trouve épée maléfique qui fait mal Pokémon ! Skadi let’s gooooooooo ! »

Tu dis avant de partir tel un lapin en fuite. Après plusieurs mètres de fait, tu ralentis et observe autour de toi. La chasse aux épées maléfiques est ouverte et tu t’enthousiasmes à les capturer. Avec l’aide de ta lance, tu frappes le sol devant et tu les cotais de ta position, cherchant un son particulier. Tu ne fais ta première découverte que de longues minutes plus tard. Le bout de ta lance frappe finalement quelque chose et le son ressemble vaguement à deux noix de coco frapper ensemble creux et mais en même temps plein. Tel un petit animal sur tes gardes, tu jettes un regard à Skadi et tu t’approches avec prudence, tu ne veux surtout pas que l’épée te saute dessus ! Après avoir retiré le plus gros de l’herbe tu la vois enfin immerger un peu. Avec ta dague, tu finis de creuser la terre qui l’entoure et tu l’agrippes à deux mains pour l’extirper de la terre.

Cependant, en tirant de toutes tes forces, tu finis par te couper et tu pousses un petit cri. Skadi se précipite et te fait reculer, se plaçant entre toi et l’ennemi qui a utilisé une technique sournoise sur toi. Tu tiens ton doigt serré contre toi et Skadi finit par soulever l’arme par la force spectrale qui l’habite. Elle lui fait des gros yeux et finit par le transperce avec un éclat glacé, terrassant le monstre qui a blessé sa protégée. Elle se tourne ensuite vers toi et se rapproche pour observer ta main. Tu serres les dents quand elle attrape ta main, mais tu soupires un peu d’aise sous sa poigne de glace. Elle souffle un peu sur la blessure et le sang semble se frigorifier. Tu laisses des frissons s’échapper de ton corps et l’observes te faire un bandage sommaire.

Après cette petite défaite face à l’ennemi, tu es plus craintive, mais surtout plus sur tes gardes. Tu ne te feras pas avoir une deuxième fois. Ainsi, donc, ta chasse aux armes continue. Même si tu avances un peu à l’aveuglette avec ta technique de frapper en premier, tu restes alerte. Tu as remarqué que certaines étaient plus téméraires et dépassaient de leur cachette. Tu peux donc les prendre par surprise et les attraper directement par la poignée avant de les jeter dans les airs où Skadi prend la relève. Ainsi donc, après plus de quatre heures, tu as réussi à attraper quatre ennemis qui flottent sans vie autour de Skadi la terrible pourfendeuse d’épées maudites. Vous vous arrêter pour prendre une pause et Skadi t’offre un glaçon que tu viens mettre dans ta bouche pour le faire fondre et boire de l’eau. Tu te demandes comment vont, tes deux autres compagnes, avaient-elles eux autant de chances que vous ?

Tu poses les yeux sur ton doigt bandé. Tu tournes tes yeux vers Skadi et comme des sœurs jumelles vous communiquez sans dire un mot. Elle hoche finalement la tête et te fait signe. Elle commence à s’éloigner dans une direction. Tu reprends ta lance et recommences à chercher les armes en la suivant. Quelques minutes, plus tard, tu aperçois Leto et Brigit qui fouillent elles-mêmes le sol. Grâce aux puissantes lianes de la Bulbizarre, elle tient trois épées. Leto avec son flair exceptionnel et ses sabots qui travaillent la terre, il reste à Brigit la dure tâche d’attraper les bandits et de les garder sous sa solide poigne. Tes yeux brillent d’admiration face à la puissante équipe que tu as et quand tu arrives près d’elles, elles terminent d’extirper leur cible et Brigit la soulève avec une expression de triomphe. Tu le félicites et annonces le retour au campement, voilà déjà une heure que vous fouillez les environs. Il vous faut ramener ces mécréants à Vijay qui pourra les mettre dans sa prison éternelle et ainsi, vous reprenez le chemin du campement de fortune.

[Tyrande di Neralitha]

Après avoir rendu la fleur, j'écoutais simplement Vijay m'expliquer la raison de sa demande auprès de moi. Avisant ensuite le canidé qui avait ramené l'épée brisée, je reportai mon attention sur l'arme. J'avais participé à ma manière au conflit, moi aussi, mais surtout à la réhabilitation de la Forêt d'Agata, dans un domaine qui m'était déjà bien plus familier. J'avais d'ailleurs ramassé des vestiges de la guerre allant de la Ball abandonnée au cadavre à moitié enseveli par la nature reprenant ses droits. Je n'avais donc rien contre la proposition de Vijay...

« Pourquoi pas. Même à notre échelle, si nous pouvons rendre l'endroit moins dangereux, c'est avec plaisir. »

J'observai en silence le duo Voltoutou/Cadoizo en plein travail, sans pouvoir m'empêcher de penser que la synergie entre eux était parfaite. De mon côté, ma relation avec Apa'ro était suffisamment bonne pour envisager quelque chose de semblable... Mais à mon grand désarroi, mon Cerfrousse était en grande conversation avec Orsini, le Miaouss d'Alola de l'étranger... Dommage, c'était mon meilleur pisteur d'armes ! Prise au dépourvu, je lançai d'une voix hésitante :

« Hm, j'ai besoin de réfléchir un peu avant de commencer. »

Me plongeant dans mes pensées, je passai en revue la totalité de mon équipe. Dori'thur, bien que très douée depuis les airs, ne verrai pas forcément les éclats de métal rouillé cachés par les hautes herbes. Xul était précis dans sa visée, de loin comme de près, mais pour des fouilles... Le duo de belettes, lui, était trop jeune pour l'un et trop lunatique pour l'autre. Et puis, leur côté pataud serait sans doute une gêne pour eux. Darius étant parfois difficile à canaliser dans ses mouvements, et mon cerf étant trop occupé pour m'apporter son concours, il ne me restait que...

« Mam'toth, j'ai besoin de toi. »

Mon Marcacrin, bien que jeune, était à la fois enthousiaste et réfléchi, comme une sorte de force tranquille sur laquelle on pouvait compter. Malgré tout, j'étais heureuse que Miku m'ait fait ce cadeau : un Pokémon d'Éleveur (c'était au moins le cas pour ceux provenant de la pension de la Nalcienne) était bien entraîné à suivre les consignes, il était donc facile à apprivoiser. Tout en espérant pouvoir sublimer ses talents, je lui offris une caresse et un sourire d'encouragement.

« Tu as compris ? Nous devons trouver des vieux morceaux de métal. Fais attention, ne t'en approche pas trop, tu pourrais te couper. Laisse-moi faire une fois que tu les auras localisées, d'accord ? Tu peux creuser, mais ne les touche pas. »

Hochant vigoureusement la tête, le Marcacrin leva la tête pour humer l'air, avant de coller son groin contre le sol en reniflant bruyamment. Tout en le laissant prendre son temps, je commençai à observer la topographie des Plaines, cherchant à en embrasser l'étendue. Un bruit soudain accompagné d'une fusée couleur châtaigne me ramena à des préoccupations plus terre à terre, et je m'élançai pour suivre Mam'toth. Pas vraiment inquiète au vu de sa trajectoire erratique, je fus néanmoins soulagée quand je le vis s'interrompre brusquement. Posant un genou à terre, j'effleurai l'herbe de ma main pour tenter d'appréhender la taille de l'arme brisée avec mes pouvoirs. Quand j'eus la certitude que mon Pokémon ne se ferait pas mal, je lui montrai l'endroit précis où il pouvait commencer ses excavations, et il se mit à gratter le terreau avec une joie manifeste.

« Doucement, doucement. Encore un peu... »

D'une légère tape sur le dos soyeux de Mam'toth, je lui signifiai qu'il devait s'arrêter : j'avais aperçu un éclat brillant juste à côté de lui, sans compter le frisson induit par ma maîtrise - à moins qu'il ne soit dû à mon simple instinct. Avec délicatesse, je déblayai les dernières mottes de terre qui me séparaient de notre cible et j'extirpai la lame du sol. Je la fis tournoyer un instant, tentant de m'imaginer quelle histoire pouvait bien se cacher derrière l'objet. Celui ou celle qui l'avait manié avait-il perdu la vie au combat ? Avait-il survécu ? Si oui, avec quelles séquelles physiques ou psychologiques ? Ma poitrine se serra, et je chassai ces pensées de mon esprit. Nous avions du travail.

« Très bien. On continue ? »

Sautillant sur place, la petite créature repartit et réitéra son manège, pour tomber cette fois sur la garde d'une épée bien plus imposante, à en juger ce qui dépassait à peine des hautes herbes. Contrairement à notre précédente trouvaille, celle-ci serait plus difficile à transporter... Avant de l'exhumer, j'en appelai donc à la nature pour faire pousser une plante solide en quantité suffisante afin de la transformer en énorme corde à nouer. Après quelques tests, je parvins à attacher la première épée, tout en passant ma main dans un anneau végétal au-dessus du lien, le tenant à la manière de la anse d'un panier. Satisfaite, j'entrepris alors de dégager la nouvelle arme avec précaution et prudence. J'avais bien trop besoin de mes mains pour tirer à l'arc ! Les doigts maculés d'une sorte de terre boueuse, je parvins à extirper mon précieux butin de sa prison naturelle, avant de l'enfermer dans un carcan similaire, à savoir le sac que j'avais improvisé. Hochant la tête, je suivis de nouveau mon binôme, et nous tombâmes tour à tour sur un minuscule éclat métallique, une lance gigantesque qui me donna du fil à retordre et un demi-espadon si gros que je me demandai quel type d'homme pouvait bien manier ça - et qui avait réussi à le casser, surtout...

« Ça va ? Toujours d'attaque ? »

Mam'toth montrait des signes de fatigue (nous crapahutions depuis plus d'une heure, à en juger par la position du Soleil et la luminosité des Plaines), mais il me fit comprendre qu'il tenait à trouver quelques armes abandonnées de plus. Après deux nouveaux ajouts à notre sinistre trésor, je décidai néanmoins de retourner au camp. Nous en avions un certain nombre (beaucoup trop à mon goût, d'ailleurs), et j'estimais qu'il était inutile d'épuiser mon Pokémon dans une tâche qui était, par définition, impossible à terminer, du moins en un seul jour.

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