[ Clos ] La Voie du Guerrier [Molly]

[Cassandra Lair]

La Place d’Ivoire, d’après la carte, était presque en vue. Après de longs mois d’arrêt au Bastion de la Religion, Cassandra avait enfin reprit sa route. Partie depuis longtemps d’Aliphyr, chez son père, le début de son voyage s’était montré monotone et presque sans intérêt, après un départ sur les chapeaux de roues. Puis, la santé du Roucool qu’elle avait sauvé d’une avalanche l’avait contrainte à s’arrêter. Au Bastion, elle avait appris un peu des coutumes locales, mais sans vraiment les apprécier : elle ne comprenait pas qu’on puisse en quelque chose d’aussi peu réel qu’un rêve. L’Émissaire n’était qu’une invention et personne là-bas ne voulait le reconnaître, malgré la vérité flagrante de la chose. Elle s’y était quand même fait un ami, du moment qu’on laissait les dieux où ils étaient. Ce n’était quand même pas ce qu’il y avait de mieux. Elle avait pu affiner un peu ses techniques de combat, c’était déjà ça et puis Courage, qui avait décidé de ne pas la quitter, avait son aile de remise, il n’y avait donc plus eu rien pour l’empêcher de partir.

La route qui séparait le Bastion de la Place d’Ivoire était fatiguant, la chaleur de la Savane était écrasante et plus d’une fois Cassandra avait regretté sa combinaison. Heureusement, en milieu de parcours, la Rivière Sonata coupait la Savane et elle avait pu s’y reposer, suivre un peu son cheminement, refaire ses provisions d’eau. Et puis, ce n’était pas la pire saison de l’année. Pas encore. Mais sa tenue était confortable, résistante et parfaite pour le combat, ce qui était quand même la raison de son choix. C’est avec soulagement que Cassandra aperçu les colonnes immaculées, éblouissantes sous le soleil, même à cette distance. Cassandra plissa les yeux et se hâta d’avaler les derniers mètres qui la séparaient d’un bosquet. Leur ombre fraîche, malgré la chaleur cuisante de la Savane, fut plus que bienvenue. Cassandra se laissa glisser au sol en soufflant. Il était incroyable que l’herbe puisse être aussi fraîche et verte ici, alors que quelques mètres plus loin, les hautes herbes étaient jaune et sèches… Avec bonheur, Cassandra se laissa tomber sur le dos, pour récupérer un peu.

« Aïe ! »

Ressentant une douleur dans le bas du dos, Cassandra roula sur le côté et défit sa ceinture jaune, qu’elle avait attachée dans son dos et repliée sur elle-même. De cette manière, elle formait un petit sac où elle rangeait quelques petites choses. Cassandra voyageait léger, faisant étape dans les villes, petits villages ou quelques habitations isolées et n’emportait avec elle que le strict nécessaire. Sa gourde, sa bourse et le reste tombèrent ans l’herbe. Cassandra les rassembla grossièrement et se tourna sur le dos et s’endormit.

Quand elle se réveilla, elle avait l’impression d’avoir dormi des  heures, mais un coup d’œil sur le soleil lui montra le contraire, il n’avait pas bougé de place. Cassandra se releva et s’étira, rassembla ses affaires, puis quitta le bosquet. En quelques pas, elle rejoignit les dalles, dont la blancheur était insupportable sous le soleil. Venir et découvrir cet endroit n’avait été qu’une lointaine idée, à l’approche de son départ d’Aliphyr, mais avec le temps, elle s’était installée pour finalement la pousser vers la Place d’Ivoire. Ce n’était pas sans raison. Cassandra n’avait jamais connu sa mère, et son père n’en parlait jamais. Un manque, pallié par ses frères. Ils lui avaient souvent parlé d’elle, et c’est ainsi qu’elle avait pu apprendre à la connaître un peu. Mais parmi tout ce qu’ils avaient pu leur raconter sur Leonora, c’était Sachel, qui lui avait le mieux décrit cette femme. On lui avait dépend sa mère comme une femme merveilleuse, mais jamais comme la guerrière qu’elle avait été.

Douée avec un arc, croyant sincèrement et profondément au bien fondé du pouvoir de Reshiram, elle avait voulu se rapprocher de Lui, et entrer au Temple. Mais elle était tombée enceinte et ne pouvant plus quitter la maison, son rêve ne s’était jamais concrétisé. Elle n’avait même jamais pu venir ici et voir cette magnifique construction d’un éclat pur, que Cassandra fixait du regard. Sa famille l’avait toujours encouragée à travailler pour obtenir ce qu’elle désirait, ce que leur père leur avait toujours appris. D’après ses frères, Leonora, elle, ne cessait de leur répéter qu’ils ne devaient pas se complaire dans des rêves, en oubliant de vivre, que seule la réalité et leurs choix et leur travail leur donnerait ce qu’ils désiraient. Chez les Lair, on ne croyait guère aux rêves idéalisés. Cassandra faisait exactement ce que son père lui avait appris et ce que Leonora  lui aurait certainement dit, si elle avait été encore en vie. Sa famille ne pouvait donc pas lui reprocher ce voyage, bien qu’ils ne rentraient pas dans les plans que Kade avait pour elle… Et il avait toujours respecté sa mère en tant que guerrière, il n’y avait aucune raison pour que Cassandra n’y ai pas le droit également.

Immobile, se recueillant presque sur la Place Ivoire, Cassandra fini par fermer les yeux, sentant la brûlure du soleil. D’un revers de manche, elle essuya les larmes que l’éblouissement avait provoquées. Le visage sérieux et décidé, la vision de l’Autel Sacré renforça ses convictions. Cassandra n’était pas triste pour sa mère. Leonora ne lui avait jamais manqué, elle ne l’avait pas connue. Mais justement, elle était la seule de la famille à n’avoir aucun lien avec la femme qui lui avait donné la vie. Personne n’avait trouvé bizarre cette absence d’émotion, aussi ne s’était-elle jamais posé la question de savoir si c’était normal. Peut-être devait-elle prendre exemple sur elle et suivre ses traces, pour être enfin reconnue par son père. Cela ne l’empêcherait pas de suivre sa propre voie. Cela commencerait par se renforcer elle-même, ainsi que ses Pokémon, dont elle devait augmenter le nombre. Dans un combat, le nombre et la complémentarité des talents pouvait faire la différence. C’était Keni, qui le lui avait dit et dans une bataille, le nombre était aussi important.

[Molly Hale]

Après le terrible assaut contre les braconniers mené avec les Guerriers Ailés, Molly et White, plus éprouvés qu'ils ne le pensaient, s'étaient mis d'accord pour se séparer quelques jours. Ils avaient tous les deux besoin de se retrouver seuls pour panser leurs plaies et méditer sur leurs erreurs, et si le brun avait décidé d'aller vers Abyan pour tenter de se réconcilier avec Aigual, Molly avait choisi de se rendre à la Place d'Ivoire, haut lieu de culte pour les Midgardiens. Elle n'avait vu que quelques représentations de Reshiram, le vainqueur d'une guerre dont les traces étaient plus que rares, et elle avait envie de découvrir cet endroit sacré et empreint de solennité. Elle savait que les combats y étaient interdits, comme partout sur Tenkei, elle s'attendait donc à y trouver la paix et le repos qui lui faisaient défaut ces derniers temps. Les deux Flamenois devaient s'y retrouver une fois que White aurait réglé ce qu'il avait à faire à Abyan, Molly avait donc au moins deux jours devant elle pour explorer l'endroit et faire connaissance avec la faune locale.

« Je crois qu'on arrive. »

Tamekyn s'ébroua, prenant toutefois garde à ne pas faire tomber sa cavalière, qui n'était pas rousse, mais brune avec des yeux aussi bleus que ceux de sa maîtresse. L'Alchimiste avait laissé sa place à Taka, qui ne portait aucune trace visible de son opération vengeresse parmi les braconniers. Mais des hématomes et des contusions étaient dissimulés sous son vêtement, alors que son visage avait miraculeusement été épargné. Malgré tout, elle s'efforçait de faire bonne figure... Alors qu'au fond d'elle, quelque chose s'était brisé, probablement à tout jamais. Elle avait tué de sang-froid ceux qui étaient responsables de la mort de sa famille, des années auparavant, pendant la Bataille des Piémonts Pluvieux, et par extension tous ceux qui s'étaient associés à eux et s'étaient trouvés sur le chemin de la Linéon déchaînée.

« Taka, tu viens avec moi ? »

Tirée de ses pensées par la voix de sa Maman, la jeune fille sauta à terre, alors que Tamekyn la fixait d'un air indéchiffrable. La louve noire, elle, avança à côté de la Gijinka, sous l’œil désolé de leur maîtresse. La Chercheuse ne savait pas comment s'y prendre, ni par où commencer, pour parler de ce qu'il s'était passé la veille. D'un côté, elle était furieuse de voir que son Pokémon s'était laissé aller à la colère et à la vengeance, tandis que son affection pour la créature lui laissait entendre qu'elle comprenait, quelque part, et qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir. Mais son rôle de dresseur et de mère de substitution pour Taka lui dictait de la sermonner pour ce qu'elle avait fait... Tout était si compliqué. Difficile d'envisager une quelconque romance avec qui que ce soit, dans cet état d'esprit...

Ce fut au tour de Molly d'être arrachée de ses réflexions par Taka, qui lui tirait sur la manche pour attirer son attention. Un peu plus loin, devant les marches de l'autel d'albâtre, une fille d'une vingtaine d'années priait dans un recueillement qui forçait le respect. En son for intérieur, Molly se félicita de ne pas avoir sorti Anima en se pensant seule. La chimère ne devait être vue par personne, surtout pas après le désastre du kidnapping de Taka et de Vapula. La rousse échangea un regard avec Tamekyn, qui fit un signe de dénégation : il ne sentait pas en danger, il ne jugeait donc pas utile de regagner sa sphère. Néanmoins, la Chercheuse était embarrassée : l'autre personne semblait si calme et tellement imprégnée de l'ambiance du lieu qu'elle était mal à l'aise à l'idée de s'immiscer entre elle et le Dieu Blanc. Enfin, maintenant qu'elle était là... Faisant volontairement assez de bruit pour se signaler à l'inconnue, la jeune femme s'avança.

« Excusez-moi, je voulais pas vous déranger. »

Le Galopa d'argent et d'azur la dévisagea alors, et Molly comprit soudain. Elle ne comprenait peut-être pas l'érasien ! Pendant un instant, elle pensa à se lancer pour tester ses progrès dans la maîtrise du midgardien, mais elle renonça en voyant la drôle de tête que faisait Hecate. Avec un soupir résigné, elle fit sortir Gudiya, dont les yeux se teintèrent de rose.

« Pardon, je ne suis pas d'ici et j'ai oublié que nous ne parlions pas la même langue. Enfin, je dis ça, mais je ne sais même pas si... Bref. »

La rousse avait les traits tirés, et sa fatigue était visible. Confuse, elle s'interrompit, le temps de retrouver ses esprits et sa contenance, avant de reprendre :

« Molly Hale, je suis Chercheuse et Alchimiste. Je suis là pour en savoir davantage sur la divinité protectrice de Midgard, et parce que je voulais visiter cet endroit par moi-même. »

[Cassandra Lair]

La question ultime se posa d’elle-même, avait-elle l’âme assez pure pour oser prétendre aux Partisans de Reshiram ? Et surtout, le voulait-elle vraiment ? La seule chose de sûre, c’est qu’elle n’y était pas prête. Cassandra se retourna vivement en entendant un craquement derrière elle. Une femme venir d’apparaître, presque littéralement car elle ne l’avait pas vue venir. Elle était accompagnée d’une petite fille, bizarrement vêtue et d’un Galopa aux flammes bleues. Cassandra avait eu l’occasion d’en voir quelques-uns dans la Savane, car il y avait pas mal de troupeaux par ici, mais jamais de cette couleur-là, ou bien, elle n’y avait pas fait attention, ce qui était également fort probable. La femme rousse, qui avait l’air épuisée, se mit alors à lui parler, mais Cassandra ne compris strictement rien à ce qu’elle lui racontait ! Surprise, elle ouvrit des yeux ronds, tout en comprenant qu’elle avait en face d’elle une étrangère, venant sans aucun doute du continent d’en bas. Aucune erreur possible !

« Heu… »

Lorsque l’étrangère se mit à baragouiner quelque chose qu’elle ne put même pas identifier, bien qu’elle pu reconnaître quelques mots, avec un accent aussi terrible, c’est a peine si elle reconnut quelques mots, maladroitement reliés les uns aux autres, dans sa propre langue. Un peu décontenancée, Cassandra ne sut quoi répondre d’autre. Contrairement à Cyn, elle ne parlait pas l’Érasien et ne le comprenait d’ailleurs, pas plus. C‘était très bête dans le fond, mais elle n’avait pas du tout pensé que connaître les rudiments de leur langue, pourrait l’aider un jour. Cela dit, elle n’avait pas pensé une seconde qu’en voyageant dans son propre pays, elle devrait apprendre une langue étrangère pour se faire comprendre ! Pendant un instant, Cassandra eut une légère inquiétude. Si c’était une étrangère, elle ne devait pas connaître les coutumes locales… Elle jeta un bref regard sur l’Autel Sacré, trahissant ses craintes. Cette femme ne devait pas toucher ou pire, piétiner les pierres blanches, mais comment lui faire comprendre ?

Elle regarda alors l’étrangère sortir une Pokéball. Ne comprenant, ni sa langue, ni ses intentions, Cassandra se sentait prête à intervenir. Même si elle n’avait pas l’air agressif… Elle pouvait causer une grave maladresse à tout moment. Cassandra en effet, malgré son âge, avait toujours été très sérieuse (à tel point qu’une fois, Delancie avait émit l’hypothèse qu’elle été probablement née vieille, pour ne pas savoir s’amuser). Sa seule préoccupation pour l’instant, était de savoir ce que cette femme comptait faire avec un autre Pokémon. Ce qu’elle ne tarda pas à savoir. Elle sortit alors une étrange poupée, dont les yeux virèrent au rose. Elle se souvint alors de ce que lui avait raconté Cyn, le plus jeune de ses grands frères, qui avait voyagé notamment à Mizuhan. Il lui avait dit que le moyen le plus simple et le plus rapide de se faire comprendre, était de posséder un Pokémon psychique ou spectral. Ce qu’évidemment, elle ne possédait pas… Ou pas encore, à vrai dire, Cassandra n’avait jamais vraiment réfléchit au genre de Pokémon dont elle pourrait avoir envie.

Et comme par magie, le baragouinage étrange de l’Érasienne devint parfaitement compréhensible.

« Cassandra Lair, guerrière de la Cité d’Aliphyr. N’approchez pas de trop près les pierres blanches, cet Autel est l’Autel Sacré de Reshiram. »   Prévint-elle.

Même si elle avait l’air de savoir de quoi il s’agissait… Cassandra n’avait pas pu s’en empêcher.

« De quel pays venez-vous ? Mizuhan ? Terros ? »

Elle ne connaissait que le nom de ces deux pays, sans savoir à quoi le second pouvait ressembler. Cyn lui avait, en revanche, bien assez parlé de Mizuhan. Son climat, ses paysages, mais assez peu de ses habitants.

[Molly Hale]

En voyant la mine abasourdie de l'inconnue, Molly comprit qu'effectivement, comme elle l'avait deviné, elle ne comprenait pas l'érasien. En se félicitant d'avoir eu la présence d'esprit d'emmener Gudiya, puisqu'elle avait laissé Elemento chez elle, elle vit l'expression de l'autre fille changer, et elle lui sourit comme pour s'excuser de ne pas avoir sorti sa poupée d'argile plus tôt. La dénommée Cassandra était guerrière, originaire d'Aliphyr, ce qui tira un nouveau sourire à la Flamenoise, accompagné d'un hochement de tête en réponse à la remarque sur l'autel de pierres blanches.

« Je suis très reconnaissante envers les Guerriers Ailés d'Aliphyr, nous avons collaboré pour mettre fin à un trafic de braconniers pas plus tard que ces derniers jours. Quant à l'autel, je suis au courant, je suis Chercheuse et je me renseigne toujours sur les coutumes locales avant de visiter un endroit. Mais je vous remercie de votre attention. »

Cassandra avait eu l'air de craindre une souillure de l'autel ou une violation involontaire du lieu sacré, pour la prévenir ainsi, mais peu importait l'intention à l'origine de l'avertissement, il était toujours bienvenu de parler aux étrangers des choses à ne pas faire. Mieux valait prévenir que guérir, c'était bien connu. La question suivante de l'Aliphyroise la surprit alors, non pas parce qu'elle la questionnait sur ses origines, mais parce qu'elle s'était arrêtée à deux pays dans son énumération avortée. Peut-être qu'elle ne connaissait pas les autres, ou qu'elle ne les portait pas dans son cœur, pour une raison ou pour une autre ? Désignant tour à tour la Gijinka, puis la louve noire, elle répondit sans la moindre animosité.

« Taka et Hecate viennent effectivement de Mizuhan, mais Tamekyn et moi venons de Flamen, le pays du Feu. Il existe un quatrième pays, Nalcia, où les Élémentaux manient généralement l'Air. »

Songeant qu'il était étrange de parler de son monde, alors qu'elle était surtout venue pour en apprendre plus sur le continent flottant, elle enchaîna :

« Je manie moi-même le feu et la foudre. Et vous ? »

Pour illustrer son propos, elle alluma une flammèche dans sa main gauche, tandis que sa main droite crépitait doucement. Elle fit rapidement disparaître ses deux éléments pour ne pas en faire trop ou induire Cassandra en erreur sur ses intentions, puis se tourna vers les pierres blanches.

« Vous venez souvent ici pour prier ? »

Impressionnée par la quiétude des lieux, Molly sentit soudain Taka se blottir contre elle, probablement en quête de réconfort. Plus fermée qu'à son habitude (et pour cause), la Linéon, qui avait l'apparence d'une fille d'une vingtaine d'années, n'avait pas desserré les dents depuis qu'elle avait repris connaissance, comme si elle avait perdu l'usage de la parole. Avec compassion et tendresse, la rousse la prit par l'épaule pour la serrer contre elle, dans une étreinte silencieuse, sans pour autant détacher son regard bleuté de la Place d'Ivoire. Elle était là pour ses recherches, mais cela ne l'empêchait pas de prendre soin de ceux qui avaient le plus souffert du mal causé par les braconniers. Après quelques instants, quand elle jugea qu'elle le pouvait, elle lâcha sa protégée et sortit son carnet pour commencer à dessiner l'endroit, concentrée sur son croquis.

« Vous pouvez m'en dire plus sur l'autel et sur son histoire ? Et sur la place qu'il a pour les Tenkeiens ? Ah, pardon, c'est ainsi que nous appelons les Midgardiens, dans le monde d'en bas. »

[Cassandra Lair]

Cette femme, qui venait dans le Torcan Erasien, pour ainsi dire, se montra bien moins réservée qu’elle et n’hésita pas une seule seconde à faire la démonstration de ses pouvoirs. D’elle-même, Molly lui donna les dernières nouvelles intéressantes de la région, à savoir que les guerriers d’Aliphyr avaient arrêté un odieux trafic de Pokémon. En revanche, Cassandra trouva extrêmement bizarre l’air d’excuse que prit Molly, comme si au final, elle ne s’était pas attendue à croiser un Tenkeien dans son propre continent…

Comme si elle s’était naturellement attendue à ne rencontrer que quelqu’un de son pays ! C’était un raisonnement pour le moins bizarre, mais cela mit en valeur que si Cassandra venait à nouveau à croiser un étranger et que si elle-même n’apprenait pas la langue érasienne et si elle ne possédait pas l’un de ses Pokémon capables d’extraire et traduire les langages… Cassandra n’avait jusque-là pas prémédité ses captures de Pokémon, mais se serait peut-être une chose à réfléchir à l’avenir.

Mais Cassandra hésita à lui répondre. Elle n’avait pas l’habitude d’une attitude aussi ouverte, de la part de quelqu’un qui n’était pas de son clan et elle était plutôt prudente. Cassandra fronça les sourcils un instant. Cette femme disait « être au courant », mais… Des étrangers qui ne montraient pas le respect qui était dû au Dieu Blanc, il y en avait eu plus d’un depuis la venue d’Erasia… Elle ne savait pas ce dont elle devait se méfier le plus, l’ignorance, ou le mépris.

A vrai dire, savoir un étranger si près de la pierre blanche la mettait mal-à-l’aise et elle ne savait pas si elle était la mieux placée pour parler des coutumes de son clan. Ni même du Dieu Blanc, Cassandra ne se sentait pas le droit d’en parler librement de cette manière. Après tout, il ne s’agissait pas des derniers cancans que l’on s’échangeait sur la place du marché ! Néanmoins, Cassandra l’écouter parler tout à sa guise. Devait-elle conclure qu’il était monnaie courante de traverser de si grands pays pour aller chercher ses Pokémon ? Mais elle n’était peut-être qu’une exception à la règle, son frère ne lui avait jamais parlé de ça.

« Ben j’ai pas grand-chose à dire, je me perfectionne dans l’art du combat. Mes deux Pokémon viennent d’Aliphyr. »

Joignant le geste à la parole, prenant cette fois les manières de l’étrangère, Cassandra fit sortir Mirage et Courage, qu’elle présenta.

« Le gros, c’est Mirage, et l’autre, Courage. »

L’Arkéapti toura vers Cassandre un regard de lourds reproches.

« Ben oui tu es plus gros que Courage. » dit-elle d’un ton légèrement taquin.

Tandis que l’un resta au sol, l’autre n’hésita pas à aller se percher sur un rocher. Les deux Pokémon prenaient soin de ne pas effleurer les pierres blanches.

« On peut dire ça. Ma mère était une guerrière d’Aliphyr et elle aurait pu être un dévot du Dieu Blanc. Mais si vous voulez en apprendre plus à son sujet, vous feriez sans doute mieux de vous adresser au Grand Prêtre. »

Avec un air sérieux et un regard acéré, Cassandra attendait la réaction de Molly. En revanche, elle préféra garder pour elle qu’il ne s’agissait que de la première fois où elle approchait la pierre sacrée.

« Par contre, je peux être te prévenir de ce qui pourrait t’attendre, si tu enfreignais les lois des lieux sacrés… Aucun combat, aucun conflit et aucun sang versé ne doit salir les lieux sacrés. Les hérétiques sont punis de bannissement ou de mort. Mais tu pourrais aussi être maudite. » dit Cassandra sans aucune émotion.

Pour elle, ces règles sacrées étaient connus depuis l’enfance, avant même qu’elle sache marcher. La dureté, voire la cruauté qui les accompagnait ne pouvait pas l’émouvoir. Mais il n’en serait peut-être pas de même pour Molly. Mais Cassandra ne s’attendait pas à voir une réaction extravagante, puisqu’elle venait de lui confier connaître les règles sacrées de Tenkei, mais Cassandra avait crut bon de les mentionner. Les étrangers croyaient toujours être bien renseignés.

[Bon c‘est pas un chef d’œuvre, mais c’est ça ou rien ^^’’’ Et cette esquive du cours de… de Réshichisme ? xD]

[Molly Hale]

L'attitude circonspecte de Cassandra étonna Molly, mais il était normal, après tout, de se montrer prudent et méfiant vis-à-vis des étrangers, surtout à proximité de l'Autel Sacré de Reshiram. L'Aliphyroise semblait mal à l'aise, et la rousse, en se décalant pour adopter un autre point de vue sur l'édifice, prit soin de reculer subrepticement, histoire d'éviter de froisser sa cadette. Elle était là pour ses recherches, pas pour se fâcher avec les autochtones.

La jeune femme se présenta comme étant une guerrière, avant de faire sortir ses deux Pokémon. Le premier, un oiseau aux couleurs vives, resta par terre, tandis que le second partit se jucher sur un rocher. Le regard azuré de la Flamenoise s'illumina.

« Un Roucool, nous en avons beaucoup dans notre monde, c'est l'un des oiseaux les plus répandus. Mais celui-ci ! Les Arkéapti sont plutôt rares, ce sont des Pokémon très anciens qui nous sont parvenus grâce à la réanimation de fossiles ! »

Faisant tourner rapidement les pages de son carnet pour arriver à la partie consacrée aux Pokémon rencontrés au gré de ses voyages, elle abandonna momentanément son esquisse de l'autel pour se lancer dans celle de Mirage.

« Comment avez-vous rencontré Mirage ? Quand je pense qu'il est peut-être issu d'un fossile comme celui-là... »

Molly fouilla dans ses affaires et en extirpa un rocher marron de taille moyenne, qui ressemblait à un bouclier affublé d'un collier, avec un peu d'imagination. Puis, elle déposa l'objet à ses pieds, s'assit dans l'herbe et fit un rapide croquis d'un Fossile Plume avant de le tendre à Cassandra.

« Dans la revue archéologique où mon père est publié, j'ai vu un article mentionnant la découverte d'un fossile ayant donné naissance à un Arkéapti, une fois réanimé. C'est incroyable de se dire que des créatures ont traversé les siècles et ont réussi à conserver tout ce qui les constitue dans leur... »

Sentant le regard insistant de Tamekyn s'attarder sur elle, la Chercheuse s'interrompit, alors que le rouge lui montait aux joues.

« Mais si ça se trouve, vous savez déjà tout ça... Désolée ! J'ai tendance à m'emballer quand je parle de science ou de recherches. Vous êtes une combattante, c'est bien ça ? Vous avez des armes de prédilection ? Pour ma part, ce sont mes deux fouets, je suis aussi Meneuse. »

Quand Cassandra parla de sa mère au passé, Molly espéra ne pas avoir fait de gaffe en demandant des informations sur les traditions et les coutumes entourant le culte de Reshiram. Ouvrant de grands yeux à l'évocation du Grand Prêtre, elle demanda :

« Ah oui ? J'aimerais beaucoup, mais il doit être très occupé, j'imagine. J'essaierai de questionner les prêtres dans les temples des divinités des Tribus, ils pourront peut-être m'en dire plus. Mais je garde l'idée en mémoire. »

Après avoir terminé son dessin de Mirage, elle le montra au principal concerné, avant de recommencer son dessin de départ, à savoir la représentation de l'autel immaculé. Cassandra la prévint de ce qu'elle risquait si elle violait les règles du haut lieu de culte où elles se trouvaient, et elle fronça les sourcils, tout en se mettant à tutoyer l'Aliphyroise à son tour.

« Oui, il était bien stipulé dans tous les récits de voyageurs m'ayant précédée qu'il était formellement défendu de se battre dans les temples et sur la Place d'Ivoire. Je serais furieuse si quelqu'un manquait de respect envers Entei, la divinité que j'aime et que je respecte le plus parmi toutes celles qui veillent sur Érasia. Alors je comprends. Mais de quelle malédiction parles-tu ? Chez nous, il existe des légendes sur une famille maudite qui aurait autrefois été punie par une divinité d'un endroit lointain, et dont les conséquences continuent de se manifester chez certains individus qui descendent de ces pécheurs. Au fil du temps, ils ont été dispersés partout dans le monde, et la légende présente beaucoup de zones d'ombre... Tu peux m'en dire plus à ce sujet ? Tu penses que c'est lié au Dieu Blanc ? »

[Cassandra Lair]

Voir Mirage sembla électriser complètement l’étrangère. Dès que l’Arkéapti sorti de sa Pokéball, elle se mit à parler si vite que Cassandra eut du mal à la suivre. Heureusement que son Pokémon traduisait pour elle ses paroles, sans quoi, elle n’y aurait définitivement rien compris ! La dénommée Molly s’emballa. L’Aliphyroise, habituée à la retenue se senti surprise et limite submergée par autant d’entrain. En vérité, elle ne lui laissa pas l’occasion de caser un seul mot et ce n’est qu’après son long discours qu’elle cessa de parler pour reprendre son souffle. Elle ne pouvait pas dire si ces informations lui seraient utiles un jour ou non, car elle n’avait pas spécialement l’intention de quitter Tenkei ; elle avait des choses bien plus importantes à faire que du tourisme dans les continents voisins… Cassandra cependant, se remit de sa surprise et gardait son calme.

« Nous en avons beaucoup ici et aussi, parmi d’autres. Hmm je ne sais pas, je n’ai jamais vu de fossile. Ils ne sont pas vraiment rares. »

Pour autant qu’elle le savait, elle avait toujours vu ces drôles d’oiseaux, dont les hordes traversaient la Canopée à certaines époques de l’année. Molly avait été prise d’une véritable frénésie, saisissant dans son sac un carnet et un fossile qu’elle lui fit passer. Le voir en vrai confirma ce qu’elle venait de dire, elle n’en avait jamais vu. Et puis, les Aeroptéryx étaient bels et bien vivants. Sans trop comprendre, elle rendit sa pierre à Molly.

« La seule chose que Mirage ait traversé, c’est l’espace qui le sépare de son bol. » ajouta Cassandra, amusée.

Mirage lui, tourna brusquement la tête vers elle en croassant, ouvrant bec et ailes. Cassandra lui répondit d’un petit rire. Qu’il ose dire le contraire ! Mais l’acharnement de Molly la remit rapidement mal à l’aise.

« Comme tous les combattants je suppose, mais je ne crois pas qu’il soit convenable d’en faire l’étalage. » reprit-elle avec sérieux.

Son père lui avait appris qu’il s’agissait là d’un comportement déplacé peu digne d’un guerrier honorable, en plus d’être une grossière erreur tactique. Malheureusement, la curieuse étrangère fonça tête baissée dans le sujet le moins bon, sans se rendre compte de ce qu’elle disait vraiment. Cassandra pinça légèrement les lèvres et son regard se durcit. Dans un sens, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle n’était qu’une étrangère, mais d’un autre, il ne s’agissait pas exactement du dernier cancan sans importance… Involontairement, son ton se durcit quelque peu. Comment pouvait-on parler de cela avec autant de légèreté ?

« Non. Et je ne vous conseille pas de poser la question. » dit-elle simplement.

Cassandra refusa d’ailleurs tout net d’y penser, craignant la trahison et pire, le blasphème. Faisant hélas partit des gens sans la moindre souplesse. Mais dans son « malheur », Molly avait de la chance ; car l’Aliphyroise connaissait bien quelques personnes qui lui auraient déjà sauté à la gorge… Érasienne de son état ou non.

« Il vaudrait mieux pour vous que vous oubliez ça. » dit-elle en clôturant le sujet d’autorité. « Si vous êtes Meneuse vous devez aimer particulièrement les troupeaux non ? Nous avons de nombreux Zeblitz dans les Herbages, mais les troupeaux de Frison sont particulièrement impressionnants, et immenses. »

[Molly Hale]

Apparemment, les Arkéapti étaient très courants sur Tenkei, ce qui surprit Molly. Mais après tout, l'apparition de ce continent s'était accompagnée de la découverte de nombreuses espèces exclusives à Midgard... Même si depuis, elles s'étaient mêlées à celles d'Érasia, il en restait encore beaucoup qui demeuraient assez mystérieuses pour les étrangers comme la Flamenoise.

« Vraiment fascinant. J'espère avoir l'occasion d'en observer dans leur milieu naturel. Les Pokémon sont réellement eux-mêmes et authentiques quand ils sont en liberté, avec leurs semblables. Je me spécialise dans les phénomènes de groupes et de meutes dans mes recherches, mais voir une nuée de ces oiseaux... »

La rousse sourit devant le trait d'humour de Cassandra envers son compagnon. Néanmoins, l'Aliphyroise parut distante quand Molly parla d'armes, comme si elle craignait que discuter à ce sujet ne la mette en position de faiblesse. Après tout, elles venaient de se rencontrer, et l'ouverture d'esprit de la Chercheuse n'était pas une qualité commune à tous, surtout en terrain inconnu. Hochant la tête, elle répondit avec prudence.

« Oui, tu as sans doute raison. »

En revanche, l'évocation des maudits fit complètement se fermer la jeune femme, qui asséna d'un ton tranchant que la conversation était close, du moins sur ce point-là. Visiblement, la Flamenoise avait vu juste... C'était donc un sujet sensible ici. Après l'avoir noté sur un coin de son carnet, silencieuse et appliquée, l'Alchimiste reprit ses croquis pour se faire plus discrète, le temps que la tension retombe entre elles. Aucun de ses Pokémon ne lui fit de reproche : ils le sentaient, elle avait parfaitement compris que parler de cette famille avec un autochtone était tout à fait déconseillé, voire dangereux. Elle n'avait plus qu'à espérer tomber un jour sur quelqu'un d'un peu plus coopératif, ou même sur l'un de ces fameux maudits... Mais elle doutait de pouvoir se lier suffisamment à un habitant du continent flottant au point d'obtenir des confidences à ce sujet.

Cassandra ne rompit malgré tout pas le dialogue et l'interrogea sur les troupeaux qu'elle était supposée aimer. De nouveau, Molly s'enflamma, en prenant soin de se contrôler, cette fois.

« Bien sûr ! Les troupeaux font partie des choses qui m'intéressent le plus. Le comportement des Pokémon quand ils sont en grand nombre est tellement particulier. Ils se galvanisent mutuellement et s'entraident... »

Portant la main à sa ceinture pour libérer sa nouvelle recrue, elle prit la sphère, mais se ravisa au dernier moment.

« J'en ai capturé un quand nous avons libéré les Pokémon braconnés par les bandits, avec les Guerriers Ailés d'Aliphyr, mais je crois qu'il serait malvenu de le laisser sortir pour le moment... Surtout ici. »

Après un regard vers l'autel immaculé, elle ajouta :

« Il est assez violent, et sauvage... Je vais avoir du travail avec lui. Mais effectivement, les troupeaux de Frison sont immenses, au moins autant que ceux de Tauros ! Nous avons une espèce qui leur ressemble beaucoup chez nous. »

Faisant tourner rapidement les pages de son carnet, la Chercheuse s'arrêta sur le croquis de son spécimen pour le montrer à Cassandra.

« Ils ont le même type, les mêmes couleurs et des comportements très similaires. C'est assez drôle de voir comment des espèces qui n'ont jamais vécu ensemble peuvent être semblables. »

En espérant ne pas avoir été trop invasive ni volubile, la Flamenoise se mit en retrait pour continuer son travail, disponible pour discuter, mais compréhensive. Si Cassandra voulait prendre congé d'elle, elle ne pourrait pas le lui reprocher. Après tout, la rousse pouvait prendre énormément de place, même sans le vouloir !

[Voilà, clos pour moi Merci pour le RP !]

[Cassandra Lair]

Cassandra ne craignait pas la position de faiblesse, mais se pavaner avec ses armes n’était pas une attitude honorable, ce n’était de la vantardise. C’était du moins ce qu’on lui avait appris et elle se refusa à montrer ses éventails de combat. Bien que l’échange aurait pu être intéressant, car Cassandra ne voyait pas bien comment on pouvait combattre un ennemi avec des fouets, et mener des Pokémon au combat avec. Sauf si elle leur claquait dessus, évidemment, pour les contraindre à se jeter sur l’ennemi. Cassandra n’avait pas non plus de problème d’ouverture d’esprit, mais les Aliphyrois et à plus forte raison ceux dont la famille étaient fortement associée aux Chevalier Céleste, ne pouvait pas se comporte n’importe comment. Cassandra était pudique, tout simplement. La Flaminoise lui parut déçu, mais la jeune fille n’avait pas l’intention d’y céder, mais il lui sembla à elle, que les gens de ce pays pouvaient se montrer sans gêne.

Sur la question que Cassandra refusa tout net d’aborder, l’étrangère sembla comprendre que sa curiosité était mal placée et indécente et n’en parla plus. La conversation bifurqua alors sur les Pokémon et le métier de cette femme. Cela offrit un substitut qui eut l’air de lui changer les idées, tant la femme s’emporta sur le sujet. A vrai dire, ce fut plus sont dernier commentaire qui retint son attention : les Pokémon étaient plus forts en meute. Alors, qu’ils vivent en groupe pour s’entraider, Cassandra n’était tout de même pas ignare au point de l’ignorer, mais qu’ils soient littéralement plus puissant en revanche, elle n’aurait pas parié dessus. Le propos l’intéressait en particulier… Car Cassandra était persuadée que n’importe quel Pokémon avait son utilité. Peut-être que Mirage ne serait jamais aussi puissant que les Guerriaigle de ses frères, mais avec des congénères, cela pouvait changer… Elle s’y connaissait plus dans le maniement des armes que le dressage de Pokémon.

« Les Pokémon deviennent plus puissants en meute ? »

Cette pensé en entraîna une autre. Peut-être devrait-elle alors capturer beaucoup de Pokémon pour prouver ce qu’elle avançait devant son père… Elle n’aurait qu’à trouver ceux qui étaieraient le mieux ses propos. Ce ne serait sans doute pas si difficile, des Pokémon qui n’avaient ni la fierté, ni la puissance naturelle des Guerriaigle, il y en avait beaucoup dans le monde. Surtout si elle comptait l’autre monde, enfin, Erasia. Cette autre « espèce de Frison » piqua un peu sa curiosité t pendant que Molly gribouillait sur son carnet, Cassandra essayait de s’imaginer à quoi il pouvait ressembler. Mais entre capturer plusieurs Pokémon et un « grand nombre » qui lui rappelait les troupeaux immenses de Frison lorsqu’ils changeaient de pâturage, il y avait un monde ! Qu’avait-elle dit déjà ? Qu’elle était Meneuse ? Ainsi, n capturant certaines espèces, pouvait-on à terme, prendre le contrôle d’un troupeau de cette même espèce ? Cassandra essaya d’imaginer une nuée d’Aeroptéryx ou de Roucarnage, les premiers étaient des coureurs et des chasseurs de groupe agiles et rapides, les seconds pouvaient former une véritable escouade volante redoutable et très rapide. En groupe, Mirage et Courage pourraient se montrer dangereux.

« Non, les Frison sont connus pour charger bêtement tout ce qui bouge, alors si en plus il est en colère… »

Jusqu’à maintenant, il n’y avait jamais eu aucun problème avec un Frison à la Place Ivoire t il serait en effet très mal venu qu’une étrangère en pose un… Cassandra resta pensive et se retourna vers la Place, devant laquelle elle s’agenouilla. Cette histoire de Meneur de Pokémon était très intéressante, elle devait y réfléchir sérieusement. Mais elle ne pouvait pas partir sans prier le Dieu Blanc ; elle ne reviendrait que lorsqu’elle serait digne de le faire et lorsque son âme serait parfaitement pure.

[A bientôt ! ^^]

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