[ Clos ] Un peu d'espoir [Bayel]

[Konari]

Le vol inconfortable des Rapasdepic les emmenait loin des Plateaux de Dehkan. Ses longs cheveux flottant au gré du vent, Lyssa voyait le paysage changer, laissant place à la steppe, puis au domaine ke Sent-Fiachrai. Le palais sautait aux yeux, avec ses pierres légèrement jaunes, mais surtout, le vert émeraude des jardins et les eaux turquoises des bassins et des fontaines. La vie était douce dans le domaine, cela ne faisait aucun doute. Ram Dass conduisit les rapaces sur les chemins rouge et fit atterrir sa monture sans heurt. Il sauta en souplesse du dos de sa monture et fit descendre Lyssa. Laissant ses domestiques derrière elle, Lyssa rentra au palais, accompagnée de Ram Dass. N’ayant, pour l’instant, pas envie de parler, Lyssa lui confia ses Pokéball et le laissa vaquer à ses occupations et se dirigea vers sa chambre. Sa bonne apparut comme par enchantement et lui prépara son bain, tandis qu’elle quittait ses vêtements en piteux état. En quelques minutes, elle se glissa dans sa salle de bain de marbre, que les odeurs d’huile embaumaient. La couleur chaude du soleil de fin de journée l’accueillit.

« Attention, c’est très très tiède. » Susurra sa bonne, avant de quitter la pièce.

Lyssa se glissa dans l’eau et s’allongea de tout son long dans la vaste baignoire, se laissant couler sous la surface. Elle lui apparaissait merveilleusement fraîche après cette longue journée dans la fournaise de la montagne.  Rapidement, grâce aux huiles, son corps se désengourdissait des brûlures et des blessures subies. Lyssa revint à la surface et saisit un savon au lait de Tiboudet, effaçant les dernières traces visibles de son épopée. Finalement, la Bénédiction ne l’avait pas trompée, elle avait effectivement trouvé plus de pouvoir, grâce à un artefact qu’elle ne possédait pas. Cela ne la hantait pas, elle en était sortie vivante, comme ses Pokémon et presque intacte. Au moins, sans blessures graves. Deux heures plus tard, elle se vêtît d’un sari propre, pendant que sa bonne ramassait sa tenue de voyage, qui avait bien souffert. Lyssa dîna et passa le reste de la soirée dans le petit salon, confortablement installée dans un sofa luxueux. Il lui sembla que ses derniers temps, elle prenait trop de risque. Cette fois-ci aurait pu être la dernière…

*  *  *          *  *  *

Il s’était passé quelques semaines depuis son retour des Plateaux de Dekhan. Lyssa avait retrouvé ses forces et avait renforcé la puissance de ses Pokémon. Les trois nouveaux étaient encore petits et l’œuf d’un Pokémon inconnu que Ram Dass lui avait rapporté, n’avait toujours pas donné de signe de vie. Néanmoins, le Lascar ne perdait pas espoir et ne cessait de le soigner. Il l’avait installé dans une caisse qu’il avait agrémentée d’un coussin et le tenait généralement dans le petit salon où se trouvait souvent Lyssa, face au soleil. Les deux Rocabot s’étaient vite accoutumés à leur nouvelle maison, sous la tutelle de Nova et de Pulsar. Satisfaite de ses nouveaux pouvoirs, Lyssa oublia un temps les Deux Renards.

Assise dans son sofa préféré, Lyssa jouait avec la chevalière de sa famille. Le magnifique rubis, qui devait se trouver au centre du soleil gravé, n’y était plus. Si le développement de la puissance de ses pouvoirs était suffisant, pour l’instant, celui de ses Pokémon l’était moins. Aucun d’eux n’avait été capable de sortir du scellement de leur Pokéball et elle ignorait la véritable puissance de Pulsar. Elle savait en revanche que ni Nova, ni Orage n’aurait pu lui être utile, lors de ses dernières mésaventures. Bien sûr, la moitié de son équipe n’était encore que de jeune Pokémon (dont un qui n’était pas encore né !) et ils devraient être très vite opérationnels… Lyssa allait donc devoir les instruire. Elle n’était pas Dresseur, ne s’étant nullement intéressée à cette branche, mais la bibliothèque contenait de nombreux ouvrages sur le sujet. Pour le reste, c’était en voyage qu’elle avait le mieux appris et il n’y avait pas de raison pour que ses Pokémon ne bénéficient pas de la même… Éducation qu’elle, en matière de combat. Depuis quelques semaines, Lyssa s’était évertuée à apprendre par cœur les pouvoirs que pouvaient acquérir chacun de ses Pokémon, les talents éventuels dont ils pouvaient disposer, leurs manifestations physiques (pour se faciliter la vie), leurs évolutions possibles et leurs conditions.

L’or brillait à la lumière comme un petit soleil qu’elle tenait entre ses doigts. Elle n’avait pas vraiment pu faire ses recherches, quand elle était partie à Agata. Le conflit entre on pays et Terros l’avait rattrapé et elle avait été obligée de les abandonner. Mais maintenant que les esprits s’étaient calmés, rien ne l’empêchait d’y retourner. Et puis, elle était plus puissante et avait de nouveau Pokémon. Lyssa referma sa main sur la chevalière et se leva.

« Ram Dass ! »
« Missee Sahib ? »
« Je repars pour la Forêt d’Agata. Je pense que si des Flamenois se trouvent là-bas, ils iront à l’abri des regards. La partie Sud n’étant plus, la Nord, surveillée, je rendrais dans la Vallée Chamarrée. Deux ou trois jours, tout au plus. »

Ram Dassallait dire quelque chose, mais il fut interrompu par un craquement. A leur droite, dans son panier, l’œuf se craquelait. D’un même geste, Lyssa et Ram Dass tournèrent la tête. Le Lascar avait une lueur dans le regard, de voir enfin ses efforts et ses espoirs récompensés, quand une petite tête brune apparut, se hissant hors de son œuf. Avec son calme et sa douceur habituelle, il salua Lyssa pour s’approcher du nouveau-né. Il s’agenouilla et le débarrassa de sa coquille. Tout en le prenant dans ses bras, il déclara :

« C’est un Évoli. Vous avez de la chance Mademoiselle. C’est un Pokémon rare, c’est bien dommage pour la Championne de Fla’Or, de ne pas avoir eu l’espoir de le voir naître. Il vous appartient désormais. »

La Championne de Fla’or… Après leur accident dans les Terres Enneigées, alors qu’elle rentrait de Tenkei, Lyssa s’était réveillée légèrement contusionnée chez cette femme. Une rousse dont elle avait aimé le caractère volontaire.  Ils n’étaient pas restés longtemps et à peine réveillée et étant en état de repartir, Lyssa avait demandé à ce qu’ils rentrent dans l’attelage de Lakmécygne. Ram Dass avait sortit cet œuf de nulle part, comme elle ne le lui avait rien demandé à son propos, il n’avait rien dit. Alors voilà où il l’avait eu… Son visage se radoucit.

« Cela signifie, je suppose, qu’il va faire partit du voyage. »

Elle s’approcha de Ram Dass, qui lui tandis la petite boule de fourrure rousse et crème. Elle n’avait pas besoin de se demander en quoi elle voulait le voir évoluer, cela coulait de source au vu du reste de ses Pokémon. Ram Dass sortit de sa poche une Pokéball, noire et dorée.

« Il semble plus menu que les autre, ce doit être une femelle. »

Lyssa ne répondit pas, saisit d’abord la Pokéball et prit ensuite l’Évoli.

« Aphélie. » La baptisa t-elle.

Lyssa actionna la Pokéball, l’Évoli disparaissant à l’intérieur.

* * *     * * *

Arrivée à la frontière cendreuse de du sud de la forêt, Lyssa s’était contentée de suivre le lit de la rivière, pour être sûre d’arriver à bon port. Juchée sur Nova, elle n’avait pas mit très longtemps pour trouver la Valée Chamarrée. Tout près de Flamen, il avait été facile de s’y rendre sans se faire voir. La luxuriance de cette partie de la forêt était presque choquante, mais c’était sans conteste les multiples lacs et cascades qui l’avaient sauvée de l’incendie. Les falaises n’y étaient pas pour rien non plus. Bien en vue du haut de l’une d’entre-elles, Lysa pensa qu’elle aurait peut-être plus de chance de trouver quelqu’un au creux de cette vallée chatoyante. Mais il fallait trouver un chemin pour descendre.

[Bayel Clonbork]

Bayel n’était pas resté trop longtemps à Nalcia, juste quelques jours ; comme il savait dorénavant l’histoire de Vajra et de la place que son père avait dans cette ancienne Organisation, il avait peur que des espions ne le suivent et s’en prennent à Jia Miano. Il tenait trop à son ami pour le mettre en danger, encore une fois. Alors les deux jeunes gens se promirent de se revoir qu’en cas d’extrême urgence. Enfin Jia Miano ne comprenait pas trop pourquoi maintenant vu que rien n’avait réellement changé, juste que Bayel était maintenant au courant de l’histoire de Vajra mais il accepta la décision de son ami ; il le savait suffisamment intelligent pour savoir ce qu’il faisait. Ou pas. Sandovan était un adversaire coriace et puissant, Bayel n’était clairement pas assez préparé pour s’opposer à lui. Est-ce que le jeune homme avait un plan ? Qui sait…

À Omashu. Sandovan s’était absenté (cela devenait une habitude) et Bayel s’entraîna malgré tout mais de façon plus pausée. Il n’avait pas la pression du coup de bâton dès qu’il faisait une erreur et franchement, ça changeait tout ! Sa mère, Anni, continuait ses séances de spiritismes avec ses patients, s’aventurant dans leurs rêves pour les délivrer de leur mal. Même si la guerre était terminée (les rumeurs disaient ça, d’autres non), beaucoup de personnes avaient souffert de cette triste réalité et demandaient à ce qu’on les sauve de leurs tourments. Tandis que le jeune homme s’entraînait avec sa lance dont il connaissait enfin le nom mais aussi l’histoire, quelqu’un vint frapper à la porte de la demeure. Anni étant en plein travail (et un peu absente du monde réel) et Sandovan physiquement absent, le jeune homme cessa son activité et vint ouvrir. Deux soldats Terrosiens se présentèrent à lui et l’espace d’une seconde, Bayel se demanda ce qu’il se passait. Gardant son calme et son sang-froid, il leur demanda tout naturellement :

« C’est pourquoi ? »

Il y avait plusieurs possibilités : soit ces gardes étaient venus demander un rendez-vous pour des soucis de santé mentale avec sa mère, ou bien ils étaient à la recherche de Sandovan car quelqu’un l’avait vendu et l’armée venait l’emprisonner. C’était fort peu probable et Bayel s’en doutait bien. Dommage que son souhait ne soit pas réalisable.

« Vous êtes bien Bayel Clonborck, soldat de Galon un ?

- Oui c’est moi. C’est pourquoi ? »

Le premier soldat semblait méfiant et dévisagea le jeune homme. De son côté, Bayel était prêt à se défendre. Ok il avait passé une épreuve officielle mais il s’était engagé dans l’armée uniquement pour passer son épreuve de Dompteur rapidement plutôt que de chercher un Guerrier compétent dans la nature. Les probabilités étaient plus fortes via l’armée de Terros. Puis il supposa que ces deux soldats étaient là parce qu’il n’avait été présent pendant la Guerre à Agata. Oui enfin il avait tenté de rentrer à temps mais il avait eu de petits soucis sur le chemin…  

« Nous avons besoin de votre présence à la Vallée Chamarrée. Vous saurez tout une fois sur place.

- OK… »

Bayel voyait ça plutôt comme une contrainte de s’y rendre mais pour poursuivre son but, il avait encore besoin de l’armée, aussi ce n’était pas le moment de dire non et tout foutre en l’air. Voyant l’air sévère du premier solda,t le garçon se reprit et adopta une attitude de soldat de Galon un ;

« Oui chef. Je vais de ce pas préparer mes affaires et me rendre sur les lieux.

- Très bien. »

Bayel ne devait pas oublier qu’il n’était qu’un « cadet » malgré sa réussite à son épreuve. Il aurait pu montrer en grade et obtenir plus de « pouvoir » mais il aurait fallu qu’il prête Allégeance et déjà qu’il avait du mal avec Sandovan alors avec l’armée en plus, hors de question ! Le Brigadier lui donna alors une lettre qui devait contenir toutes les informations de sa future mission. Bayel les salua avant de refermer la porte. Il lâcha un « quelle plaie » avant de se rendre dans sa chambre afin de lire la lettre, au calme. Plus tard dans la soirée, sa mère vint à sa rencontre et lui demanda alors pourquoi il préparait ses affaires. Sans lui répondre oralement, le garçon lui tendit la lettre et elle la lut.

« Je lui avais dit qu’officialiser ton épreuve allait nous pénaliser. Quel idiot par moment, ce Sandovan… » commenta-t-elle en rendant la lettre à son fils.

Ces derniers mots avaient été comme un murmure mais Bayel avait très bien entendu. Un peu déboussolé, il la laissa quitter la pièce et il se remit à faire ses affaires. Vu les mots qu’elle avait employés, elle était au courant des plans de Sandovan et il se pourrait qu’elle ait à faire avec lui. De mieux en mieux… en même temps, ils étaient mariés, liés par un sermon, bref, ils allaient faire la même connerie. Complètement abruti par ça, Bayel termina ses préparations dans son sac et décida d’aller vers l’enclos où Guesserith et Vanflare l’attendaient. Il comptait partir dans la nuit pour arriver le plus vite possible sur les lieux ; il fera une première partie via les airs et l’autre, à terre pour éviter tous soupçons.  

Le voyage fut long et terriblement ennuyeux mais le garçon arriva sans encombre à Agata. La guerre avait fait des ravages et découvrant les lieux de désolation, Bayel se rendit vers le point de rendez-vous. Il montra la missive à un officier qui l’emmena sous une tente où on lui expliqua ce qu’on attend de lui. Dans cette mission, il n’était pas seul car d’autres jeunes hommes et femmes avaient été choisis, comme lui, pour parcourir les terres de la forêt d’Agata (du moins ce qu’il en restait) et de sécuriser la frontière.

Une fois les préparatifs finis, Bayel monta sur sa monture et galopa vers sa zone de surveillance. Contrairement aux autres, ils préféraient la jouer solo. C’était dans sa nature. Guesserith galopa dans une direction : les bois carbonisés se changèrent en verdure luxuriante ; par chance la Vallée Chamarrée avait résisté à l’incendie. Une zone préservée mais qui pouvait être la proie à de nouveaux tourments. Bayel descendit de sa monture et s’approcha d’un ruisseau pour se désaltérer mais aussi faire boire la Brutapode qui n’était pas contre une petite pause.

« Nous allons nous poser ici, nous sommes suffisamment beaucoup pour surveiller cette zone. »

Bayel descella sa monture pour qu’elle puisse se détendre et la laissa se rafraichir dans le ruisseau. L’endroit était plutôt calme, ce qui était étrange mais il n’était pas à abri d’un assaut… ou d’une rencontre.

[Konari]

Sur ce qui ressemblait d’avantage à un canyon, Lyssa regardait en contrebas. L’endroit était trop luxuriant pour espérer apercevoir quelque chose. Elle serait donc obligée de descendre, mais par où ? Tout ici n’avait l’air que d’être une succession de plateaux, mais sans aucun chemin pour y accéder. Comment allait-elle faire ? Elle songa également que le plus sage, pour établir un campement, était de ne pas trop s’éloigner de la rivière. Les cascades et les cours, ce n’était pas ce qui manquait ici… Mais en dehors de se jeter du haut de l’une d’entre-elle, ce qu’elle n’avait pas l’intention de faire, elle ne voyait pas comment arriver en bas. Plantée sur sa falaise, Lyssa réfléchissait. Elle pouvait toujours faire sortir ses Pokémon, avec leur flair, ils devraient bien trouver quelque chose et c’était pour lui être utile qu’elle les avait après tout. Et puis, elle pouvait aussi invoquer ses… Mmm, oui mais non. En ayant découvert son pouvoir d’invocation, elle savait désormais faire appel à des élémentaires, liés à son propre pouvoir, ce qui constituait la base du problème… Avec tout un groupe d’élémentaire de feu, elle risquait de  faire brûler entièrement la zone et de légèrement se faire remarquer. Et puis l’idée n’était pas de mettre en danger la vie de sa famille. Si elle se trouvait là. Elle ne tenait pas non plus à se faire griller par les autorités locales, sans faire de mauvais esprit.

Même avec Tempête, un élémentaire de foudre, elle ne pourrait peut-être pas le faire passer pour un Pokémon. D’un autre côté, avait-elle beaucoup de chance sur quelqu’un ici (en dehors de ceux qu’elle cherchait) ? C’était exactement ce qu’elle s’était dit en allant sur les Plateaux. Mieux valait ne pas prendre de risque, ces derniers temps, les ennuis venaient tout seuls vers elle… Mieux valait les laisser dans le plan élémentaire. Elle devrait donc se débrouiller seule, enfin, avec ses Pokémon. La jeune femme se décida enfin, après plusieurs minutes de réflexion, descendit du dos de Nova et fit sortir ses Pokémon, qui devaient être contents de se dégourdir les pattes, en particulier les plus jeunes.

« Restez groupés, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. »

Elle fit les groupes elle-même, Pulsar avec Halo, Nova et Obscura, tandis qu’elle resterait avec Aphélie et Orage, elle ne pouvait rien confier à la chienne de foudre, qu’elle ferait d’ailleurs bien mieux de gérer elle-même… Depuis l’énorme pagaille qui avait découlé, d’une manière ou d’une autre, de sa présence, Lyssa se méfiait. Aphélie venait pour ainsi dire, de sortir de son œuf, alors… Les trois groupes se séparèrent. Lyssa les suivit un moment, vers l’un des deux frêles ponts de pierres. Du coin de l’œil, elle surveillait les allées et venues erratiques d’Orage. S’enfonçant dans une portion de forêt, Lyssa jeta son dévolu sur un chemin descendant. Ces sous-bois étaient très agréable, mais il faisait très frais, elle qui avait l’habitude du climat de Flamen, celui de Terros était un peu juste à son goût. Un ruisseau jaillit de la  terre entre deux rochers. Lyssa changea de direction et suivit le sens du cours d’eau. Par le passé –il y avait de cela quelques semaines- cela lui avait sauvé la vie. Mais elle n’était pas vraiment en danger pour l’instant.

Suivie de près par Aphélie et par Orage, Lyssa descendit le chemin dont la pente s’accentua soudainement. Le courant du ruisseau s’accélérait et Lyssa ne manqua pas de remarquer qu’il grossissait régulièrement. Vagabondant de part et d’autres du ruisseau sans se décider, Aphélie dressa soudainement les oreilles. Orage, qui était à sa hauteur, se mit à grogner, Aphélie l’imita. Lyssa releva les yeux dès les premiers signes d’attention de ses Pokémon. Entre les feuillages, un peu plus en bas. Un énorme insecte aux multiples pattes se désaltérait à la rivière. Le problème n’était pas tant le Pokémon, mais le garçon qui l’accompagnait. Le problème ou pas. D’un côté, Lyssa s’étonnait de trouver quelqu’un ici « comme par hasard », d’un autre, elle était là pour ça… parmi tous les soldats qui avaient combattus dans la forêt, tous n’étaient pas revenus, ceux qui avaient été tués évidemment, mais d’autres portés disparus. Certains avaient peut-être dû fuir et si c’était le cas, cette vallée était l’endroit le plus sûr. Elle allait devoir l’aborder subtilement, si elle voulait des informations (s’il en avait) et le cas échéant... Savoir au moins qui il était. Le mieux pour cela, serait sans doute de se faire passer pour un Dresseur de Pokémon, en général, ils étaient bien vus, surtout ceux qui fréquentaient les Arènes. C’était une idée. Ca avait bien marché avec Bezella.

Par prudence, elle prit son sifflet dans sa sacoche et souffla un bon coup dedans. Le son, inaudible pour les humains, mais très repérable pour les Pokémon, et en tout cas, ses canidés, était destiné à ramener son équipe à ses côtés. Elle préférait la prudence et les avoir sous la main. Oh bien sûr, elle ne doutait absolument pas de ses pouvoirs et de sa capacité à se défendre, mais cette fois, elle voulait les dissimuler le plus longtemps possible et ne pas avoir à s’en servir.

« Couches-toi Orage. »

Elle n’espérait pas que l’Élecsprint lui obéisse… Mais au lieu de cesser d’aboyer, Orage s’étala sur le flanc en poussant des hurlements. Lyssa soupira. Irrécupérable… Pour la discrétion, c’était raté en tout cas.

[Bayel Clonbork]

C’était calme. Un peu trop calme à son goût mais pourtant, le jeune homme s’octroya une pause dans sa mission de soldat. Il n’était pas contre une petite escapade pour retrouver des confrères encore blessés de la guerre qui se seraient cachés ou bien des cadavres pour les recenser, ou encore même chasser des Flamenois pour protéger les frontières, mais tant que c’était loin de sa maison, tout lui allait. L’attitude de sa mère lui avait paru plus qu’étrange quand elle avait lu la missive et depuis son entrevue avec son amie Miano, il n’avait plus aucun doute : sa mère était dans le coup. Mais pourquoi Sandovan aurait-il besoin d’une Marcheuse ? Elle n’avait aucun talent dans les combats, à moins que ce n’était pour autre chose… genre contrôler quelqu’un via les rêves ? C’était possible ? Il n’y connaissait absolument rien de cette pratique, il serait peut-être temps de se renseigner pour mieux se préparer ?

Alors qu’il s’étira les bras en l’air, Guesserith fit un bond qui l’interpella. Visiblement la créature venait d’empiéter sur le territoire d’un Pokémon sauvage. Bayel se rapprocha du ruisseau et vit à travers l’eau qu’il s’agissait simplement d’un Stari. L’étoile lança un jet d’eau sur la figure de la Brutapode qui riposta en lui crachant un Dard-Venin. Malheureusement le courant emporta l’aiguille, au grand désespoir de Guesserith. Haussant les épaules, le Terrosien frappa le sol et le Stari fut projeté un peu plus loin où le courant l’emporta. C’était bien la première fois que la monture voyait son dresseur maniait son élément. D’habitude il était plutôt discret. Mais vu les projets que prévoyait Bayel, il avait tout à intérêt à s’améliorer aussi bien aux armes blanches qu’avec son élément. Pour le moment, il avait juste besoin d’entraînement et quoi de mieux que la chasse à l’homme !

La Brutapode parut émerveillée de le voir maîtriser la terre si bien qu’elle semblait en redemander. Et voyant que son dresseur refusait, elle le poussa à continuer, littéralement. Autant s’entraîner ici, ce n’était pas chez lui qu’il pourra s’améliorer ! tenta-t-elle de lui faire comprendre. Contraint, Bayel lâcha un long soupire et finalement accepta. La créature s’allongea à l’ombre et l’observa ; rien ne l’interdisait à perfectionner sa maîtrise pendant une mission, alors autant en profiter, surtout que là, il ne gênait personne.

Pendant que Bayel s’entraîna à créer de plus imposants pics aussi bien pour se défendre qu’attaquer, une de ses sphères se mit à vibrer et Megaera en sortit. L’épée spectrale observa l’humain et semblait être animée d’une curieuse envie de se frotter contre lui. Malheureusement elle n’était qu’un Pokémon et vu sa petite taille, elle se ferait sûrement valser rapidement mais qui sait, elle pourrait bien lui en faire baver. Evidemment, ils étaient liés via une promesse qui l’empêchait de le tuer pour le moment mais elle pourrait toujours l’endurcit à sa façon…

Pendant que chacun pensait à quelque chose de précis, des sons parasites envahir soudainement la zone. Bayel cessa tout entraînement tant dis que Guesserith s’était redressée, prête à quitter les lieux si jamais cela tournait mal. Seule la Monorpale semblait calme et sereine (sûrement parce qu’il s’agissait d’une épée possédée). Avec concentration, le Terrosien put définir les sons qu’il entendait ; des hurlements d’un canidé. Mais alors était-ce le Pokémon d’un « compagnon » d’arme qui appelait au secours, ou bien une créature sauvage qui se faisait attaquer.

« Restez sur vos gardes. » conseilla Bayel.

Ce dernier s’était rapproché de ses affaires et avait récupérer sa lance, prêt à se défendre en cas d’attaque ennemie. Malgré le conseil de son dresseur, Megaera l’ignora et semblait se diriger vers les fameux hurlements. Bayel tenta à plusieurs reprises de la ramener mais l’épée disparut.

« Tss, et dire que je comptais sur elle pour la suite… »

Le garçon traversa le ruisseau, quittes à se mouiller les pieds et essaya de rattraper sa créature spectrale. Où pouvait-elle bien être, cette maudite épée ?! Bayel courut sur plusieurs mètres, escalada même une pente et finalement, il retrouva son Pokémon. Mais il n’était pas seul puisqu’un Elecsprint se retrouvait couché et hurlait. Méfiant, Bayel observa les alentours ; il s’agissait sûrement d’un piège. Megaera voulut se rapprocher de la créature mais son dresseur l’en empêcha en planta sa lance devant sa trajectoire.

« Tu réfléchis, des fois ? Cela ne nous concerne pas. Retournons en arrière et quittons cet endroit, nous sommes sûrement repérés. »

[Konari]

Lyssa eut un doute, lorsque le garçon commença à déballer sa magie, puis sa lance dès qu’orage se mit à hurler à la mort. L’avait-il vue oui ou non ? Cela lui sembla très bizarre, mais il sembla que non. Elle était pourtant plantée au milieu du chemin, mais comme il venait d’étaler devant elle ses pouvoirs et ses armes, elle sut à qui elle aurait à faire, si cela devait se faire. Il était beaucoup plus grand qu’elle, Lyssa était relativement petite et fluette, mais après la mastodonte à qui elle avait mis une raclée dans la Forêt d’Agata, ce n’était pas un argument qui pouvait l’impressionner. Elle ne lui vit aucun blason, mais elle prit ses précautions et tant qu’il ne la vit pas, elle recula précautionneusement entre les feuillages. Cela aurait pu parfaitement fonctionner, si un Pokémon des plus étranges ne se présenta pas devant eux. Flottant dans les airs, l’épée pourvue d’un œil sembla vouloir leur barrer la route. Lyssa porta son sifflet à ses lèvres, avant qu’Orage ne prenne d’initiative malheureuse et cette fois, la chienne bondit, passant d’une posture couchée sur le flanc à debout, mais ne bougea plus.

Le garçon apparut plantant sa lance littéralement au sol devant Orage. A moitié cachée dans le feuillage des arbustes et l’ombre des arbres, Lyssa l’entendit dire distinctement à son Pokémon de se mêler de ses affaires. Ce qui tombait bien, car comme il décida de repartir sans se poser plus de question, il offrait à Lyssa la possibilité de faire de même… Dès qu’il eut tourné le dos, Orage, qui commençait à crépiter, fut rappelé à l’ordre à nouveau par le sifflet. Cette fois, la chienne revint à ses pieds, suivie d’Aphélie qui avait elle-même rampé sous un buisson. Alors qu’elle s’éloignait discrètement, les autres chiens de la meute surgirent en même temps de toutes parts. Lyssa échangea un regard avec Pulsar, qui le lui rendit. Plein d’intelligence et de sagesse, elle n’eut besoin de guère plus pour comprendre qu’ils n’étaient pas seuls et que ce « petit » gars, ne l’était probablement pas non plus. Les terrosiens la laissaient indifférente et puis, elle cherchait quelqu’un de bien précis. Pouvait-elle prétendre qu’il s’agissait de soldats de ce pays ? Lyssa n’avait pas l’intention d’aller vérifier.

Guidée par Pulsar, Lyssa s’éloigna et ils ne cessèrent de descendre à travers les fourrés. A partir de là, Lyssa ne sut pas très bien comment elle devrait s’y prendre. Devait-elle continuer sur sa lancée et prétendre être un Dresseur, malgré l’absence de point d’intérêt dans cette région ? Elle pouvait toujours prétendre s’être perdue. Ou devait-elle enfiler ce nouveau costume de voyage ? Habillée toute en rouge et noir, masquée, elle avait pensé, en engageant des couturières pour le fabriquer à ses mesures qu’il lui serait bien utile selon les situations. Dans sa quête, elle ne souhaitait surtout pas mélanger son nom à ses actes. L’anonymat était alors les meilleurs des atouts. Pour l’instant, une personne masquée, seule perdue au milieu de nulle part dans une partie de la forêt, lui semblait autrement plus bizarre qu’un dresseur de Pokémon égaré. Lyssa n’avait pas peur, elle savait avoir du répondant s’il le fallait… Ce dont elle espérait pouvoir se passer, mais en attendant, ses affaires ne s’arrangeaient pas. Jouant distraitement avec sa chevalière, elle la retourna, de manière à en cacher le blason. Elle pouvait également, laisser sur les troncs une marque reconnaissable.

Mais laquelle ? Pas les armoiries de sa famille, c’était beaucoup trop évident et sûrement la manière la plus sûre de mener l’ennemi à ses portes. Un souvenir fugace lui revint en mémoire. Quand elle était petite et vivait encore au palais, une période dont elle ne gardait quasiment aucun souvenir, elle se souvenait que son frère et elle, avait un dessin en commun. Elle en dessinait un bout absolument partout dans le domaine et un jour, pour jouer avec elle, son frère l’avait complétée. Leur marque secrète était une fleur. Leur fleur. Ce souvenir d’autrefois décida Lyssa. Elle leva sa main à plat vers un tronc dans l’intention d’imposer le dessin, comme un fer rouge, l’écorce serait ainsi marquée, sans brûler pour autant. Mais elle se ravisa, ce serait marquer trop facilement le passage d’un Flamenois dans les environs… Alors à la place, la jeune femme saisit un poignard ouvragé et rare, obtenu dans des circonstances spéciales, et grava la fleur, aussi fidèlement que son souvenir le lui permit. Si son frère, ou son père, étaient dans les environs et tombaient dessus, ils seraient forcés de la reconnaître… Cette fleur était très spéciale. Les pétales avaient l’air de tourbillonner. Elle n’avait plus qu’à en laisser un peu partout et former une véritable piste.

Déambulant entre les arbres, Lyssa arriva finalement au niveau des multiples lacs de la Vallée Chamarée. Lyssa s’approcha et de l’eau et s’accroupit, décrocha sa gourde et la remplit. Elle avait pris soin de ne pas trop rester sur la piste qu’elle avait marqué, les terrosiens risquaient de ne pas trop apprécier… Mais cela lui était égal. Elle devait maintenant trouver des traces de campement. Ses Pokémon pourraient facilement les aider, en repérant des traces de feu ou des présences via la terre… Elle ne savait pas trop, les derniers Pokémon qu’elle avait capturés étaient encore très jeunes, peut-être trop jeune justement…

« Pulsar, tu peux garder un oeil sur ce type ? » Murmura t-elle au Feunard.

Il ne semblait pas concerné par grand chose, elle ne sentait pas en lui un potentiel de puissance élevé non plus, mais on ne savait jamais et s’il était là, il y avait une chance pour que d’autres le soit aussi. Après l’affrontement qu’elle avait mené dans la Forêt d’Agata, Lyssa ne comptait pas refaire les mêmes erreurs.

[Bayel Clonbork]

L’épée possédée s’arrêta net. La lance plantée dans le sol l’a dissuada de continuer mais aussi parce que l’ordre venait de son « dresseur ». Peut-être n’avait-il pas senti la présence d’une femme dans le coin ? Ou bien si mais qu’il préférait ne pas la « rencontrer ». Pourquoi d’ailleurs ? Avait-il peur ? Pas vraiment, Bayel n’avait pas spécialement envie d’entrer en contact avec un étranger. Cette mission lui plombait déjà son moral, alors faire la rencontre d’un camarade ou bien d’un ennemi, c’était trop. Doucement, le Terrosien racla le sol avec Aghasura pour intimer à son Pokémon de le suivre. Le canidé changea de comportement pour rester debout sans rien faire de plus. Son attitude intrigua le garçon : il avait forcément remarqué la présence du Terrosien pendant qu’il se roulait sur le sable. Non, son changement de comportement venait forcément d’un « ordre » reçu. Mais comment ? Un peu tendu, le garçon observa les environs d’un rapide regard avant de finalement reculer et partir. Megaera suivit son maître qui rejoignit ses affaires laissées plus en retrait. Guesserith attendait son retour et se redressa, prête.

Bayel s’apprêta à monter sur sa monture quand soudain, un buisson se mit à bouger. Rapidement, un confrère vint à la rencontre du Terrosien avec sa monture Crocorible.

« Il faut retourner au campement, y’a du nouveau apparemment. »

Le soldat invita son camarade à faire de même. Le dompteur hésita une seconde avant de finalement monter sur Guesserith et de le suivre. Quoi de nouveau ? Pendant que le soldat retournait sur ses pas, il se posa pas mal de questions mais une chose était sûre, cela avait forcément un rapport avec les Flamenois. Est-ce que son escadron avait réussi à capturer des espions de Flamen ? Ou bien avaient-ils trouvé une piste ? Le Campement était situé légèrement en périphérie de la Vallée Chamarrée et présentait une tente générale. Il y en avait plusieurs à différents endroits pour surveiller la frontière entre Terros et Flamen. Bayel descendit de sa monture et suivit le soldat qui l’avait interpellé. Ils entrèrent sous la tente et virent deux hommes ligotés au centre, entourés des soldats Terrosiens.

« Ce sont des espions, ils trainaient dans le coin ! » lâcha un guerrier, fier de sa capture.

Les deux hommes tentèrent de s’expliquer mais on leur refusait ce droit. Bayel, bien qu’il ne soit pas aussi empathique, n’approuva pas cette méthode. De plus, ces deux hommes capturés ne ressemblaient pas à des espions Flamenois mais plutôt à des fermiers. Mais que feraient-ils loin de leurs terres ? Sûrement parce que la Vallée possédait encore des coins d’eaux, ils seraient venus en chercher… un chef prit la parole et félicita les deux soldats qui avaient réussi cette prouesse et invita aux autres à faire de même. Mouais, ce n’était pas très dur de faire prisonnier deux hommes non armés. Quels idiots…

Bayel ressortit de la tente, décidant que d’écouter ce qu’il se racontait dedans ne l’intéressait pas. Ce n’était pas ça, il y avait quelque chose d’autres dans cette Vallée. Ces deux fermiers n’étaient sûrement que de pauvres innocents, ou des victimes pour permettre une traversée furtive. Le guerrier siffla pour que Guesserith vienne à sa rencontre. Il remonta dessus et s’apprêta à repartir en mission quand le soldat qui l’avait interpellé plus tôt l’arrêta :

« Où vas-tu ?

- Il n’y a rien à fêter, ces deux gars ne sont que des fermiers. La chasse continue. »

Et il mit sa monture au galop pour retourner sur ses pas. Avait-il commis une erreur en laissant cette personne libre de ses mouvements ? Peut-être que c’était un ennemi et qu’à l’heure qu’il est, il était en train de se faufiler dans les terres Terrosiennes ? Pourquoi avait-il fallu qu’il s’en fiche royalement ? Peut-être parce qu’il pensait ses « camarades » plus compétents que ça pour réussir cette mission de reconnaissance à sa place ? Et bah franchement, il était plutôt déçu. Sérieusement, faire le fier parce qu’on avait arrêté deux pauvres hommes ?

Bayel n’était pas vraiment revenu sur ses pas, il se doutait bien que la personne que son Pokémon avait ressentie avait forcément bougé. Peut-être pourrait-il la retrouver si son Pokémon chien était encore dans les parages et gueulait ? Le guerrier ne s’était pas douté d’une seconde qu’un Elecsprint pourrait appartenir à un Flamenois. Ils en trouvaient bien dans le pays ! Bayel descendit de sa monture et prit sa lance. Attentif aux sons, il espérait entendre le canidé hurler à nouveau mais peut-être que cette fois, c’était fichu. Dommage que Bayel n’ait pas investi dans un Pokémon chien, cela lui aurait tellement facilité la tâche !

[Konari]

Lyssa suivait une piste incertaine, suivie de près par ses Pokémon. Elle commença à se demander ce qu’elle faisait là. Avait-elle seulement une chance de retrouver quoi que ce soit dans cette maudite forêt ? Lassée de marcher, la petite fille riche finit par remonter sur le dos de Nova. Elle ne se sentait pas très tranquille, sentiment communiqué par Pulsar. Elle préféra ne pas trop traîner dans les parages, mais elle n’était pas pour autant décidée à partir. Elle essayait de voir sur chaque écorce, la moindre marque qui aurait pu la conduire sur une piste sérieuse. Après tout, si elle-même y avait pensé, elle était certaine que son frère aussi, aurait eu cette idée. S’il était revenu au pays, il devait bien se douter qu’elle-même se trouvait quelque part, et peut-être étaient-ils encore plus près l’un de l’autre qu’ils ne le pensaient. Cette pensée la (ré)conforta, tant sur ses sentiments que dans ses idées. Elle devait rester, passer toute la vallée au peigne fin.

Obsédée par cette idée, elle rangea son couteau et fini par marquer les arbres avec le feu. La fleur-soleil brillait comme une braise, mais sans prendre feu. L’idée était en effet de la rendre visible, sans pour autant faire disparaître la forêt qui servait de refuge aux évadés… Le chemin les mena plus profondément dans la vallée, là où les arbres se faisaient de plus en plus discret et où se rejoignait les rivières et les cascades. Ce n’était pas précisément l’endroit où Lyssa se cacherait, mais il était relativement visible et c’était aussi un endroit assez facile pour s’établir, même provisoirement. Aphélie sauta dans le lac avec joie, tandis que les frères Rocabot préféraient rester soigneusement à l’écart. Mais lorsque Orage eut envie de rejoindre la renarde, Lyssa entendit un double hurlement qui attira son attention, Aphélie venait de sauter sur la berge comme si elle venait de prendre une décharge et Orage semblait avoir des soubresauts étranges.

Lyssa ne s’était jamais occupé, ni préoccupé de la chienne de foudre. Elle n’arrivait juste pas à s’en débarrasser… Mais cette fois là, elle trouva étrange que l’Évoli ait fuit de cette façon, ce qui ressemblait à une attaque de foudre, sans qu’Orage n’ait rien fait (pour une fois). Elle se rappela alors qu’elle l’avait capturé par mégarde lors de la pluie de météorite, celle-là même qui avait révélé le pouvoir de la Méga-Évolution. Orage était déjà évolué, quand elle l’avait capturée… Aurait-elle subit elle aussi cette évolution spontanée ? L’idée lui vint que, peut-être, la surcharge d’énergie de la météorite… Était toujours enfermée dans le corps de l’Élecpsrint, qui sous cette forme, ne pouvait la contrôler. La douleur qu’elle semblait lui causer, pouvait-elle la rendre folle ? Lyssa fronça les sourcils, mais comme la chienne ne cessait de gémir et de crier, elle finit par ramasser un bâton pour le lui lancer.

« Tais-toi, tu vas attirer l’attention sur nous !
Sors de l’eau, espèce d’idiote ! »

Perdant patience, et craignant d’attirer les soldats de Terros sur elle, elle allait jeter une pierre, quand Orage, dans un élan de lucidité, fit un bond hors de l’eau pour s’avachir sur la plage. Couchée, elle se mit à pleurer. Lassée, Lyssa remit Nova en avant, traversant le lac sur son endroit le moins large, traversé par un tronc, qui formait un pont. Ses autres Pokémon la suivirent et finalement, Orage fit de même. De nouveau le silence retomba. Puis, Lyssa eut un grand choc. De l’autre côté, elle vit, gravé sur une pierre… La fleur-soleil. Une explosion de sentiments la submergea et elle se laissa tomber du dos de Nova, presque en sautant. Elle caressa la pierre. Aucun doute, c’était sa fleur, leur fleur, à tous les deux. Lyssa aurait voulu pleurer de joie et c’est probablement ce qu’elle aurait fait, dans une autre vie, mais elle s’en sentait incapable. Elle remonta en quatrième vitesse sur Nova et précipita l’Arcanin de suivre la piste. Elle l’enjoignit également à flairer une odeur près de ces gravures et lorsque Lyssa lui présenta un vieux mouchoir qui avait connu des jours meilleurs, la chienne bondit en avant.

Filant comme une flèche de feu à travers les bois, elles débouchèrent soudainement sur une clairière. Nova pila net devant la scène qui se jouait. Des hommes se battaient et il n’y avait aucun doute possible sur les origines de cette bataille. Les deux Terrosiens d’un côté, dans une armure dont les pièces métalliques brillaient au soleil, envoyèrent une salve de pierres pour l’un et une traînée de pics sortant du sol pour l’autre, vers les deux Flamenois. Lyssa reconnut immédiatement l’homme le plus éloigné, avec sa longue chevelure d’un blond presque blanc et son beau visage. Les pics arrivèrent sur lui, mais il érigea un mur de feu si puissant, que les pierres fondirent dès qu’elles s’en approchèrent. L’autre amplifia les flammes de l’homme aux cheveux blonds et les redirigea vers les deux Terrosiens. L’un deux poussa un hurlement terrible et fit sortir un véritable monstre d’une Pokéball. Mais après la longue langue de feu, Lyssa vit qu’elle s’était trompée. Ils étaient trois. Chacun d’eux ressemblait à une caricature grotesque d’autres Pokémon bien vivants.

Elle reconnut vaguement la forme d’un dragon, d’un cheval et d’une sorte de Rhinoféros. Les trois Pokémon grotesque passèrent à l’attaque. Les deux Flamenois étaient désormais en sous-nombre… Lyssa, pour la première fois depuis bien des années, ouvrit de grands yeux effrayés. Jamais ils ne pourraient s’en tirer… Mais si elle se joignait à la bataille, elle pouvait en renverser le cours. Le problème, c’est qu’elle risquait d’être reconnue et le domaine devait à tout prix rester en dehors de ça. Sa peur se mua en une expression mauvaise. Elle sortit alors de la doublure de ses vêtements un masque qu’elle enfila et sauta du dos de Nova. Les uns après les autres, elle fit rentrer ses Pokémon, bien trop reconnaissables. Elle ne pouvait pas ne rien faire ! Le visage masqué, Lyssa s’assura d’être bien cachée à l’ombre des arbres et traversa les bois aussi vite que possible pour se placer avantageusement : voir sans être vue et de sorte que l’on ne se doute pas d’une autre personne. Galvanisée par la présence de Léandre, elle puisa avec force dans le monde de la psychée pour en extraire ses serviteurs.

Lyssa n’attendit pas et fit naître parmi les flammes de son frère, profitant de cette présence pour faciliter l’apparition, les élémentaires. Elle appela bien sûr Fournaise qui, de loin, lui sembla plus grand que d’habitude… D’au moins cinquante centimètres. Ce ne fut pas le seul détail à attirer son attention, outre son mètre cinquante désormais, ses deux roues de feu ressemblaient d’avantage à des lames… Tant mieux. Une lueur de colère brillait dans le regard de la jeune fille et un autre esprit se manifesta. Elle avait besoin de valeur sûre. Le cheval de pierre chargea son frère, pour le protéger, Lyssa utilisa son nouveau pouvoir. Elle concentra les flammes et créa une combustion qui explosa juste sous ses pieds, le faisant trébucher et tomber de toute sa masse sur le flanc. Mais comme il se relevait déjà, son deuxième esprit apparut. Plus jaune que Fournaise était rouge, Ardent, avec sa forme étrangement bossue et son visage sombre effrayant était le plus nerveux. Ses flammes immatérielles brûlaient rapidement signe de sa grande nervosité et sitôt apparut, il se jeta sur le premier venu. Un mouvement dans les sous-bois, en face, lui laissa penser que les cris de la bataille avait dû rameuter du monde. Elle serait donc sans pitié.

Fronçant les sourcils et durcissant l’expression de son visage, Lyssa puisa dans ses ressources et batailla un moment pour extirper du plan élémental son serviteur le plus terrible : devant les deux Flamenois qui se battaient avec bravoure contre les projection des deux maîtres de la  terre, un œil horrible, bleu, à la pupille verticale, haut de plus de deux mètres cinquante apparut. Le reste de son corps, informe, vaporeux, était à peine visible et incomplet laissait présager d’une véritable taille plus monstrueuse encore. Le plus étrange et le plus dangereux de tous, la colère et la tension que ressentait la jeune fille l’avait appelé comme un aimant. Follet cracha sur les hommes une longue gerbe de flammes bleues, engloutissant au passage les deux autres. Lyssa ferma les yeux, partageant la vision de ses élémentaires avec eux. Les deux « petits » n’avaient rien, en revanche, elle vit deux des Pokémon hurler de douleur. Elle était bien placée pour savoir que les flammes bleues de Follet étaient dévastatrices…

[Allez, on cesse de tergiverser ^^ Tu vas pouvoir entraîner tes pouvoirs :p
Je te laisse les deux terrosien, ils ont sortis un Draïeul, un Rhinastoc et un Bourrinos !

J’ai besoin de mes deux PnJ et dans ton intérêt, je te conseille vivement de ne pas chercher à te confronter à Lyssa directement !]

[Bayel Clonbork]

Attentif aux sons, Bayel progressa dans la dense forêt d’Agata, à la recherche des fameux fugitifs Flamenois. Il espérait réellement que ses camarades de mission auraient remarqué le subterfuge et ce seraient mis en quête des vrais espions avant qu’ils ne franchissent la frontière ! Le Terrosien n’était pas un fin connaisseur de ce domaine mais il savait qu’un temple s’y trouvait, haut Symbole pour Terros et qu’il serait un lieu intéressant pour les Flamenois au niveau stratégique. Mais il n’avait pas reçu l’ordre de patrouiller dans cette zone, la sienne se trouvait au plus profond de la forêt ; la Vallée Chamarrée. Guesserith suivit son dresseur en veillant à ne pas faire trop de bruits pour embrouiller son écoute. La créature n’était pas stupide ; elle se doutait bien que son dresseur était en mission, une mission en lien avec son grade de soldat. Elle était consciente qu’il mettait son titre en jeu et ses chances de parvenir à son but.

Soudain, un cri. Ce n’était pas l’hurlement d’un Pokémon chien mais quelque chose de plus fort, d’intense, voire brutal. Bayel jeta un rapide regard vers sa monture qui comprit et aussitôt elle commença à galoper dans la direction, réceptionnant son maître au passage. Bayel s’agrippa à la selle, veillant à garder son équilibre dans la course. Après une bonne course de la part de Guesserith, le duo arriva sur une clairière. Rapidement Bayel tira sur les rênes pour stopper sa monture et observa l’environnement : ils étaient à couverts et donc des cibles faciles. Cependant son attention se porta alors sur un affrontement juste en face de lui. Il reconnut l’insigne de Terros sur les deux Chevaliers qui combattaient deux Flamenois. Pas de toute possible, ces deux Chevaliers venaient de dénicher les espions et l’affrontement était impitoyable. L’un deux vit le jeune homme et après avoir envoyé une slave de pierres sur leur ennemi qui furent fondues par la puissance du mur de feu, lui cria dessus de venir en soutien.

Contraint, Bayel descendit de Guesserith et n’eut le temps de la rappeler qu’il lui ordonna plutôt de se tenir à l’écart. Il préférait la savoir en sécurité plutôt que d’affronter les flammes (et des fois qu’elle pourrait le récupérer si jamais cela tournait mal). Lorsqu’il fut au même niveau que les deux Terrosiens, il constata que leur niveau de maîtrise était bien supérieur à la sienne. Tant pis. Malgré la tentative de percer leur défense, les Flamenois parvinrent à ériger un mur de flammes qui se dirigea vers leur ennemi : malgré leur défense, les Flammes étaient réelles et intenses. Bayel s’était forgé qu’une misérable moitié de dôme de terre, pas assez grande pour le protéger entièrement, il dût alors s’accroupir. Malheureusement il sentit la chaleur ronger sa peau et ne put s’empêcher de crier. Cela faisait horriblement mal ! C’est alors que trois Pokémon sortir et dispersèrent les flammes. Bayel posa un genou à terre, légèrement brûlé au niveau des bras. Il avait pu protéger son visage, et heureusement mais cette attaque élémentale l’avait complètement paralysé.

Pendant que le combat continuait, le jeune Guerrier resta derrière son restant de dôme qui continuait de flamber. Il ne faisait clairement pas le poids contre ces élémentaux ! Il n’avait clairement pas le niveau !! Sa maîtrise, c’était juste de faire quelques modélisation avec la terre, là les autres avaient un niveau nettement au-dessus alors comment pourrait-il les soutenir ?! Impossible pour Bayel de crever maintenant ! Mais si jamais il prenait la fuite, il serait reconnu comme déserteur.

« Et merde ! »

Bayel se redressa et déplia sa lance et fit face aux Flamenois (façon de parler, ils étaient bien loin de lui !). La main tremblante à cause de la brûlure, il respira fort par la bouche et commença à marcher dans leur direction, suivant les pas de ses supérieurs hiérarchiques. Malgré une tentative d’approche pour attaquer de front les Flamenois qui semblaient être plus des magiciens que des guerriers à l’arme blanche, des créatures faites de flammes surgirent subitement et ripostèrent aux attaques ennemies. Une troisième personne s’était apparemment invitée au combat et vu sa maîtrise, c’était un Invocateur ! Qu’importe, l’honneur de Terros était en jeu ! Les deux Terrosiens s’attaquèrent aux Invocations de leurs imposantes armes et utilisant leur maîtrise comme renfort, aidés de leurs Pokémon.

Bayel tenta de défaire ces horribles créatures de feu avec sa maîtrise faiblarde. Il tenta de les transpercer avec des pics faits de terre mais ils fondirent bien vite face au Feu. Malgré tout, il préférait les tenir éloigner de lui plutôt que de se faire brûler une nouvelle fois. Mais soudain, une chaleur intense s’installa dans la clairière. C’était comme si on se trouvait dans le désert… nan c’était encore plus intense et douloureux ! C’est alors qu’une espèce de gros œil apparut devant les Terrosien ; Bayel fut comme hypnotisé par cette étrangeté mais ne se doutait pas d’un instant du danger que cela présageait. L’œil immense cracha alors une langue de feu qui se dirigea vers les deux Terrosiens. Bayel fut rapidement extirpé de ce sortilège par une main inconnue, l’envoyant balader sur plusieurs mètres.

Bayel se redressa avec l’aide ses bras et grogna à cause de la douleur ; il n’avait pas été épargné par cette soudaine attaque surpuissante. Il s’agrippa à Aghasura pour se redresser complètement et constata avec effroi les flammes bleues dévorer la clairière. Il y eut des cris mais impossible de savoir s’ils provenaient des Terrosiens ou bien des Flamenois. Bayel tituba légèrement mais fut rattrapé par cette même main qui l’avait finalement sauvé. Il posa son regard sur le côté et vit une femme. Une guerrière à la longue écharpe bleue. Son regard était dur mais sincère quelque part.

« Tu dois vivre. »

Sa voix était ferme, légèrement grave mais suffisamment féminine. Bayel continua de la regarder et finalement comprit. Enfin pas pourquoi elle était comme ça mais sut qui c’était !

« Ce combat est perdu d’avance, fuyons. »

La Guerrière contraignit le jeune homme à la suivre, quittes à déshonorer son honneur envers Terros. Bayel tenta de l’en dissuader.

« Je dois me battre, si je fuis je serais considéré comme un déserteur et –

- Mort, tu ne pourras rien faire. Tu dois vivre pour ta liberté. »

Profitant du chaos installé, la Gijinka aida son dresseur à se mettre à l’abri de toute cette sauvagerie. Ils regagnèrent la forêt, espérant alors que les Flamenois n’auraient pas l’envie d’y foutre le feu à nouveau. Megaera déposa son dresseur contre un tronc d’arbre et observa, cachée et la main sur son épée, la scène de la clairière. Si les deux Chevaliers Terrosiens s’en sortaient, ils seraient acclamés comme des héros mais elle se doutait bien que ce ne serait le cas. Complètement anéanti aussi bien physiquement que moralement, Bayel pensa à Guesserith qui avait sûrement dût prendre la fuite en voyant toutes ces flammes. Il l’espérait…

[ Hrp : Eh bah, ça rigole pas ! Le titre était prévu depuis le début ? XD nan parce que là je réclame beaucoup plus !! Du coup, Bayel a tenté, hein, de se battre mais bon il a vite compris qu’il n’était pas de taille et a été secouru par Megaera, sa Monorpale Gijinka de ta dernière attaque (mais il a quand même des séquelles). Ils ont réussi à regagner la forêt et s’y sont cachés en espérant que tu n’y foutes pas le feu ahaha. Du coup, je te laisse décider du sort des deux Terrosiens cuits x). ]

[Konari]

De loin, Lyssa assistait à une bataille violente. Sa présence invisible fit pencher la balance en la faveur des Flamenois. Ces derniers jetèrent, juste l’espace d’un instant, pour regarder d’où leur venait cette aide providentielle, néanmoins, ils ne baissèrent pas la garde et n’apercevant personne, se replongèrent avec le plus grand sérieux dans leur combat. Ils savaient en tout cas qu’ils avaient un ami, ce que leurs adversaires n’avaient aucun moyen de deviner. Les choses semblèrent s’emballer. Quelqu’un vint pour assister ou porter secours aux deux Terrosiens. Lyssa plissa les yeux et attendit de voir. Elle réprima un rire, quand elle vit la tentative minable de ce dernier ! Il lui sembla reconnaître de type d’un peu plus tôt. Elle n’avait vraiment pas eu tord alors, quand sur le moment elle avait pensé qu’il n’avait pas l’air dangereux. En effet, ses collègues ne pourraient pas compter sur lui. Non seulement il ne leur servirait à rien, mais sa présence sembla les gêner suffisamment pour qu’ils en oublient de donner des ordres à leurs Pokémon, qui subissaient les attaques de ses esprits. Il fallait donc en profiter, c’était le bon moment…

Léandre sembla penser exactement la même chose qu’elle ; elle vit la silhouette aux longs cheveux mettre la main à la ceinture, protégé derrière son mur de feu et en faire sortir un Pokémon et son collègue l’imita. En silence, Lyssa fronça les sourcils. Mais… Qu’est-ce qu’il faisait ? Ces deux Roucarnage ne leur seraient d’aucune utilité pour combattre ! Léandre cependant, avait un plan différent de celui de sa soeur. Ils sautèrent sur le dos de leurs rapaces et s’envolèrent à une telle vitesse que les flammes décrivirent une courbe. Ils furent hors de portée si rapidement que les Terrosiens se retrouvèrent comme de parfaits idiots, sans plus d’ennemis à combattre… Lyssa revint soudainement à la réalité. Si les élémentaires persistaient alors que les deux Flamenois étaient partis, ils auraient alors la confirmation d’une troisième personne sur place. Lyssa tendit la main et referma ses doigts, puis fit une rotation du poignet. Les flammes firent une rotation, englobant les esprits, dont elle brisa le lien, dissipant leur existence dans ce monde. Elle remarqua alors qu’il manquait l’un des trois combattants. Sans doute le garçon inutile, du moins, elle n’était pas assez près pour en être certaine. Lyssa soupira et chercha des yeux les Roucarnage dans le ciel.

Avec peine, il n’y avait plus qu’un minuscule point, loin à l’est. Pourquoi ? Pourquoi avait-il préféré s’enfuir plutôt que de combattre, alors que la bataille penchait en leur faveur ? Lyssa ne comprenait pas. En avançant sur leurs ennemis, il aurait été facile de les mettre en fuite et elle aurait pu les rejoindre. Au lieu de ça, ils l’abandonnaient sur place. Mais elle savait aussi que ce serait la dernière chose qu’il ferait ; il avait dû penser que quel que soit leur allié mystérieux, il les imiterait ou bien alors, ne se montrant pas, il n’aurait aucune difficulté à quitter les lieux discrètement… Lyssa retira son masque et le rentra dans ses vêtements. Sur ce point, Léandre n’avait pas tord. Elle n’aurait, effectivement, aucun problème pour quitter les lieux. Mais elle allait devoir partir d’ici vite, déjà les Terrosiens qui pensaient bêtement avoir gagné cette confrontation, s’avancèrent en courant et hurlaient des choses. Lyssa n’était pas complètement stupide, ils devaient être plus nombreux que ça et ils appelaient les renforts pour fouiller la zone, au cas où… Mais elle ne pouvait plus rien faire pour signaler sa présence à Léandre, sans trahir sa présence aux yeux des Terrosiens.

La jeune femme soupira. Elle aurait deux mots à lui dire, quand il rentrerait à la maison. Avec un calme inquiétant, vu de ce qui venait de se passer, Elle fit sortir son Arcanin et se hissa sur son dos. Pour éviter d’attirer l’œil sur elle, Lyssa quitta la zone au pas, sans se précipiter, avec prudence même. Il était beaucoup plus facile de repérer un mouvement brusque et rapide, qu’un lent et discret. Elle avait eu bien du temps pour l’apprendre, quand elle avait encore besoin des contrats de mercenaire pour vivre. Bien que ce ne soit plus le cas, elle n’avait pas oublié toutes les leçons qu’elle avait tiré de cette vie. A nouveau, elle soupira, en se retournant sur la prairie. Elle était un peu brûlée, mais la forêt ne risquait rien. Léandre était partit vers l’Est, elle devait retourner au domaine au plus vite pour consulter ses cartes. Elle n’avait pour l’instant aucune idée de ce qui s’y trouvait, mais il chercherait un refuge sûr, dans un premier temps et ils auraient besoin de repos. Leur combat avait été rude et depuis combien de temps étaient-il dans cette maudite forêt ?

Elle pourrait demander son aide à Ram Dass, engager des gens pour laisser des affiches dans les villes les plus importantes. On était presque toujours obligé de s’y rendre à un moment ou un autre… Comme ils sortaient d’un conflit contre Terros, ils feraient profil bas. Les annonces qu’elle ferait mettre devrait l’être également et il n’y a avait qu’une seule manière de faire. Lyssa dirigea Nova sur un chemin descendant, au bout duquel se trouvait l’un des nombreux petits lacs de la vallée. Elle descendit de son dos et alla se rafraîchir un peu. Jusqu’à quel point les Terrosiens pouvaient être nombreux dans cette partie de la vallée ? Lyssa réfléchit un instant. Vu le déploiement de force qu’il y avait eu, si elle devait se faire passer pour un dresseur de Pokémon… Autant être discrète non ?

« Il vaut mieux que tu rentres…. »

Rappelant son Arcanin, bien qu’il soit un Pokémon extrêmement courant, elle préféra faire sortir à la place sa Évoli. Cette « balade » ne lui ferait pas de mal de toute façon, en dernière-née, elle en savait bien peu sur le monde sauvage. Et puis ce n’était pas un Pokémon du genre dont on se méfiait, surtout que vu son âge, même en essayant, elle ne pourrait jamais faire croire être un danger quelconque. Aphélie sauta dans l’eau, but à longues gorgées. Attirée par le joyau d’un Stari qui étincelait au soleil, elle posa la patte dessus et un long jet d’eau s’éleva du bord de l’eau à la verticale. La petite Évoli dressa tous les poils de son échine et réessaya plusieurs fois d’affilé, très amusée par la réaction du Stari. Lyssa la regarda faire, jusqu’à ce que l’étoile de mer, lassée, se projeta elle-même sur la renarde, dans une Charge bien sentie.

« Et bien voilà. » dit Lyssa en guise de conclusion à cette rencontre.

Aphélie avait fait un roulé arrière et se retrouva hébétée, à quelques pas du plan d’eau. Comme Lyssa ne vint pas à son secours, elle se releva, sa queue touffue entre les pattes et s’éloigna de l’étoile de mer avec une certaine crainte.

Un bruissement et un craquement dans les buissons se fit entendre nettement dans le silence. Lyssa releva brusquement le regard vers l’endroit incriminé, mais ne bougea pas. Elle voulait voir d’abord, avant d’être vue.

[Bayel Clonbork]

Cachés du mieux qu’ils pouvaient, Megaera osa se détacher de quelques mètres de son dresseur pour y observer la scène apocalyptique que cet Invocateur avait créé dans cette plaine. Il y avait encore des flammes impressionnantes qui dévoraient herbes et buissons ; cette zone ne sera plus aussi verte qu’avant. Quelle bande de détraqués quand même, songea la Gijinka. La main posée sur le manche de son épée, prête à dégainée au moindre geste suspect, elle observa en silence ce qu’il se passait. Pendant ce temps, Bayel était en proie à une douleur insoutenable ; ses bras comme ses mains le brûlaient ! Une partie de ses vêtements avaient été brûlés et malgré les protections, le feu avait tout rongé. De l’eau, il voulait tellement plonger tout son corps brûlant dans de l’eau ! Complètement apeuré à l’idée qu’une nouvelle slave de flammes ne vienne le dévorer entièrement et ce, malgré sa cachette qu’il trouva un peu faiblard, il se laissa tomber à même le sol et commença à ramper en s’aidant de ses coudes et genoux. Il devait quitter cet endroit ! Cet enfer !

Megaera sembla étonnée : les deux ennemis avaient quitté le champ de bataille à dos de Roucarnage. Elle nota cependant que les invocations étaient encore présentes, aussi la troisième personne n’était sûrement pas au courant de cette manœuvre, ou bien qu’elle devait rester en arrière pour les protéger. Oui sauf que malgré leur résistance aux flammes, les Chevaliers Terrosiens ne semblaient pas être en état de poursuivre les deux fuyards. Au contraire, ils semblaient crier afin de prévenir leurs semblables pour un rassemblement. Les esprits disparurent subitement, enveloppés dans les flammes. L’invocateur quittait la partie. Intriguée, la Gijinka observa les alentours mais alors qu’elle s’apprêtait à apercevoir quelque chose d’intriguant, un cri retentit plus en arrière et aussitôt elle fit demi-tour : son dresseur !

Lorsqu’elle retourna sur les lieux, Megaera fut soudainement envahie par une terrible angoisse ; Bayel n’était plus là ! Est-ce que des espions Flamenois l’avaient trouvés et l’auraient tué ? Oui mais où serait le corps ? Un autre cri retentit la guidant alors vers un creux où elle l’aperçut en bas. Il venait de faire une sacrée chute mais il était toujours en vie. Agile, la Gijinka le rejoignit et l’aida à se redresser et comprit qu’il avait besoin de soins. Forcément. Se servant d’elle comme d’appui, Bayel marcha dans une direction qu’il jugea à l’opposée de ce qu’il venait de se passer. Avec beaucoup de difficultés, le duo parvint à sortir de la forêt et à gagner un court d’eau. Sans aucune retenue, Bayel se jeta littéralement dedans en plongeant ses deux bras en premier. Le choc thermique fut tellement brutal qu’il se mordit les lèvres pour éviter d’hurler et donc de se faire repérer.

Pendant ce temps, Megaera veilla sur lui, attentive aux moindres bruits des alentours. Ils étaient toujours en « mission » et même si les deux Flamenois avaient fui le combat, cela ne voulait pas forcément dire qu’ils étaient réellement partis de la Vallée. Et il en était sûrement de même pour cet Invocateur. Peut-être étaient-ils cachés dans la forêt, eux aussi ? Soudain il eut du bruit derrière eux, mettant alors la Gijinka en position de défense, prête à dégainer. Les buissons bougèrent de façon à annoncer l’arrivée de quelqu’un. Et en effet, Guesserith apparut, visiblement épuisée d’avoir couru pour retrouver son dresseur mais rassurée. La monture ne prit même pas la peine de reconnaître la Gijinka qu’elle fonça sur Bayel, le couvrant de câlins avec sa tête. Un peu surpris par son attitude, le Terrosien se laissa faire et de ses mains mouillées, la caresser pour la rassurer.

« Je vais bien… Juste un peu cramé mais je suis vivant. Et toi aussi, ça me rassure. ». La Brutapode s’allongea autour de son dresseur, comme si elle protégeait son petit près de son corps.

Epuisé, Bayel se pencha légèrement en arrière et observa le feuillage des arbres mais aussi la couleur du ciel. Il avait pris une teinte orange, annonçant alors bientôt la fin de la journée. Il devait vite regagner le campement avant qu’il ne se fasse surprendre par la nuit… Mais il avait tellement mal et la flemme de bouger qu’il ferma ses yeux. Il repensa à l’affrontement : Bayel venait de subir un terrible échec et il comprenait à quel point il était nécessaire qu’il travaille sa maîtrise de la Terre. Il devait être plus fort mais cette fois-ci, il n’avait rien pu faire face à tous ces Elémentalistes. Ils avaient une maîtrise de leur élément tellement au-dessus de lui… Quelle poisse. Mais au moins, il était vivant.

Le Terrosien laissa quelques minutes se passer quand il décida de fouiller dans les sacoches accrochées à la scelle de sa monture afin de trouver de quoi se bander les bras. Voyant qu’il peinait à se faire des bandages propres et suffisamment serrés, Megaera l’aida. C’était provisoire, cela allait surtout protéger les plaies mais c’était une sage décision. Bien, il était temps de regagner le campement, les recherches devaient se poursuivre malgré la fin de la journée, et même s’il avait envie de quitter cet endroit, Bayel redoutait son retour : il allait devoir faire un rapport et vu que les deux Chevaliers avaient visiblement survécu à l’attaque de feu, d’après sa Gijinka, il sera « jugé ». Quelle poisse… Guesserith l’aida alors à grimper sur elle et lorsqu’il tint les rênes, elle prit la direction du retour au pas. Megaera marcha à côté d’eux, toujours sous sa forme humaine.

[Konari]

Malheureusement, alors que Lyssa restait à l’affût sans bouger, Orage crut bon de sortir seule de sa Pokéball pour se lancer à la poursuite de ce qui avait fait bouger les buissons. Lyssa retint un propos injurieux, ainsi qu’un geste malencontreux ; elle aurait bien tenté de retenir la chienne de foudre par tous les moyens, mais quitte à ce qu’elle morde, elle aimait autant que ça ne soit pas elle… Mais elle ne pouvait pas la laisser en liberté, la sale bête risquait de causer des dégâts et en plus de retrouver son chemin jusqu’au domaine. En pensant à cela, Lyssa imagina qu’elle pouvait entraîner l’un des Terrosiens jusqu’à elle, ce qui n’était pas souhaitable du tout. Lyssa partit donc à sa suite. Dans son esprit dérangé, Orage remonta la piste d’une créature inconnue, jusqu’à retrouver, beaucoup plus loin, celle déjà connu quelques heures plus tôt. Elle avait sentis un danger, mais incapable de donner un ordre logique à ses idées, il était possible qu’elle ait confondu, à un moment, un Pokémon inconnu dangereux avec un Pokémon qu’elle avait déjà croisé.

En peu de temps, elle rattrapa une énorme créature connue, pourvu de bien plus de pattes qu’elle. La créature monstrueuse, telle qu’elle la voyait, se jeta sur un humain. Une lueur folle alluma son regard et son esprit tordu conclut à une attaque, car déjà, elle enserrait sa proie. Orage se mit à gronder et à baver abondement, ses poils jaune et bleu hirsutes ; pas seulement sur son échine, mais sur l’ensemble de son corps. Elle ouvrit grand la gueule et se jeta sur le Brutapode, ignorant totalement tout le reste. Une voix claire, féminine, intervint alors. Un autre Pokémon arrivait, faisant un bond immense qui les séparait encore les uns des autres. Lyssa sauta du dos de son Arcanin.

« Plaquage ! »

Le grand chien rayé s’exécuta et sans aucune animosité, plaqua de sa forte carrure, celle plus frêle de l’Élecsprint. Rapide comme l’éclair, Nova venait de sauver la Brutapode d’une morsure dangereuse. D’un geste leste, Lyssa sortit une Pokéball et rappela Orage dont l’expression avait totalement changé. D’un regard, Lyssa avisa un peu ce qu’elle avait sous les yeux. Bien évidemment, il s’agissait du garçon de tout à l’heure… Orage n’en ratait pas une… Mais ce serait peut-être l’occasion facile de lui soutirer une ou deux informations, finalement, une idée trouvée en chemin, alors qu’elle se demandait ce qu’elle ferait de son fichu chien ! Pour cela, elle allait devoir la jouer fine.

Ainsi, loin de l’ambiance de tantôt, elle prit un air amical et soulagé, qui n’était pas forcément feint ; elle avait sûrement empêché Orage de faire une énième bêtise, de peu. Son regard céruléen se posa sur le garçon.

« Je suis désolée, j’espère que mon Élecsprint ne t’as pas trop fait peur : il est encore sauvage et un peu bizarre. Au fait, je m’appelle Elsie, je suis Dresseur de Pokémon. »

Sur ces mots, ils furent rejoints par la petite Évoli, qui émergea des feuillages bas des fougères en trottinant. L’Arcanin se poussa pour aller s’asseoir près de la jeune femme, imitée par sa cadette. Loin de ressembler au Pokémon fou, les deux avaient un air sympathique. Lyssa n’avait jeté qu’un bref coup d’œil au Gijinka. Elle lui trouvait un air bizarre, sans s’apercevoir, toutefois, que la créature n’était pas humaine ou du moins, pas entièrement.

« J’ai entendu de drôle de cris tout à l’heure, j’ai cru que c’était ce qui avait attiré mon Pokémon. On aurait dit des Pokémon sauvages. Je suis contente qu’ils soient partis… Enfin j’espère, on ne les entend plus. »

Laissant s’exprimer une nature longtemps enfouie, la jeune femme se tut enfin.

[Bayel Clonbork]

La Brutapode sursauta quand le chien sauta du buisson pour l’attaquer. La pauvre créature fit un geste tellement brusque que son dresseur tomba de la selle et se retrouva par terre, ne voyant plus rien de la scène. C’est alors qu’un autre chien, plus imposant, apparut et plaqua littéralement l’Elecsprint au sol. Megaera s’empressa d’aider son dresseur à se redresser compte tenu de ses blessures et tous deux virent une personne sortir de sa cachette. La dresseuse du chien agressif. Bayel semblait un peu secoué par tout ce qui venait de se passer et cette chute n’arrangeait pas son état, il avait clairement besoin de soins et de repos. Mais cette nouvelle mésaventure n’allait pas l’arranger. Le Guerrier s’appuya sur sa monture pour tenir en équilibre malgré les douleurs qui rongeaient encore ses bras. Il avait l’esprit un peu embrouillé par tout ça et ne comprit pas trop les paroles de la dresseuse. En fait, il n’avait qu’une envie : fuir cette forêt maudite. Elle s’était présentée, Bayel l’avait bien comprit et quand elle parla des « cris », le Terrosien se doutait bien qu’elle faisait référence aux Combats dans la prairie. Précédemment le chaos.

Mais comment une Dresseuse pouvait-elle se trouvait dans la forêt d’Agata malgré les sentinelles Terrosiennes ? La milice faisait-elle une exception pour les dresseurs ? Et si c’était des espions de Flamens « déguisés » en dresseur pour feinter les contrôles ? Toute cette histoire puait et franchement, cette mission à la frontière était un échec. Mais en tant que Soldat de Galon un, Bayel avait l’obligation de faire son devoir mais compte tenu qu’il avait fui le précédent combat, il n’en était plus à une « erreur » près. La tête un peu embrouillée par la chute, il tenta de répondre à la jeune femme. Il n’avait pas fait le rapprochement avec « précédemment », ce qu’il avait vécu et vu l’avait complètement chamboulé. Encore une preuve de sa faiblesse. Ses faiblesses.

« J’ai vu pire… » répondit-il une première fois, avant de passer sa main sur ses yeux, comme pour se réveiller de ce cauchemar. « On aurait dit, oui… »

Voyant que son dresseur semblait divaguer, Megaera s’approcha de lui et murmura :

« Il faut y aller. »

La tonalité de sa voix était dure mais elle voulait vraiment que son maître survive, et pour cela, le mieux était de s’éloigner le plus possible de cette forêt. Quittes à regagner les rangs Terrosiens en arrière afin de s’assurer que le garçon ne perdrait pas son titre et ne serait pas considéré comme un déserteur. Mais Bayel se sentit soudainement envahi d’une étrange bonté, et sûrement parce qu’il n’avait pas spécialement envie de se mettre la Dresseuse à dos compte tenu de son état.

« Il ne faut pas… rester ici. Et ce n’était pas des Pokémon sauvages mais des humains. ». La Gijinka voulut intervenir pour l’arrêter de parler mais elle ne fit rien finalement. L’état de son maître était le plus important pour elle. « Plus loin, il y a eu une bataille chaotique… des Chevaliers Terrosiens s’y trouvaient… mais aussi des Flamenois. C’était vraiment… » mais Bayel se tut quelques secondes avant de porter son regard sur la fameuse Elsie (il s’était souvenu de son prénom). « Le bordel… Un peu plus loin au Nord, il y a la frontière étroitement surveillée par les soldats de Terros. C’est là que je me rends. »

Bayel grimpa sur sa monture, qui s’était baissée pour l’aider à nouveau à grimper, et tenant à peine ses rênes, il s’adressa une nouvelle fois à la jeune femme sans pour autant la regarder dans les yeux. Comme s’il avait peur de croiser son regard. Et il y avait de quoi.

« Les Flamenois étaient de puissants élémentalistes, ils auraient pu réduire en cendre leurs ennemis, et pourtant ils ont choisi la fuite… Je pense qu’ils sont encore dans la forêt. Le mieux serait d’éviter de les croiser… si on porte le blason de Terros. »

La fin avait été plus un conseil pour lui que pour la dresseuse. De toute façon, il n’était pas question de s’attarder plus longtemps dans le coin ; les Chevaliers de Terros, s’ils avaient survécu aux puissantes invocations incandescentes, étaient sûrement rapatriés au campement le plus proche pour les soins. Bayel donna un petit coup de talons sur le flanc de sa monture qui commença à avancer. Doucement.

« J’ignore où vous allez, mais je dois partir. Libre à vous de nous suivre. »

Il la salua malgré tout. Megaera salua également la dresseuse puis marcha aux côtés de Guesserith. La Gijinka resta quand même sur ses gardes, des fois que cette jeune femme décida de les suivre suite à la proposition de Bayel.

Le chemin du retour se fit sous silence pour Bayel, il était trop angoissé de tomber sur des ennemis s’il venait à parler avec Megaera mais normalement, il se rapprochait du Campement de Terros, donc les sentinelles ne devaient pas être loin. D’ailleurs, à la nuit tombée, Bayel fut accosté par un camarade de mission qui l’avait reconnu. Ce dernier vint rapidement à sa rencontre et l’informa du retour des deux Chevaliers grièvement blessés. Le Guerrier se tut et se laissa guider jusqu’au Campement où on s’occupa de lui. Les brûlures étant sévères, on préféra l’endormir pour le soigner et éviter qu’il ne se débatte à cause des douleurs. Ils attendront son réveil pour le rapport.

[ Hrp : je pense qu’on peut en arrêter là ^^. C’était une surprise de « découvrir » le frère de Lyssa ! J’espère qu’elle arrivera à mettre la main dessus ! ]

[Konari]

Post sous contrainte : 6. Faire intervenir un PNJ (un personnage tiers).

Sa ruse sembla fonctionner, car Lyssa apprit ce qu’elle voulait savoir, à savoir, l’emplacement de la garnison qui surveillait la frontière. Même des mois après, les Terrosiens étaient toujours sur les dents ! Ce garçon ne lui sembla cependant pas très futé ; comment pouvait-il dire que les fuyards étaient toujours dans la forêt, alors qu’il les avaient vus s’envoler ? Lysa resta légèrement circonspecte, mais ne dit rien. En fait, elle cessa son bavardage et se contenta de remercier le jeune homme, lui indiquant qu’elle allait suivre son conseil Bien entendu, après qu’elle eut rappelé ses Pokémon, à l’exception de son Arcanin, qu’elle enfourcha, elle ne suivit pas le Terrosien. Ce qu’il ne pouvait deviner, c’est qu’elle allait effectivement quitter les lieux, prenant soin d’éviter la frontière solidement gardée. Elle laissa le garçon prendre les devant et fit mine de prendre une direction qui aurait pu faire croire à la forêt, vers l’est, mais elle prit soin de vite disparaître. Elle devait rapidement rentrer au domaine…

Malgré la rapidité de Nova, Lyssa mit du temps à rentrer. A nouveau au domaine, elle se montra très agitée et donna toutes sortes d’ordres qui surprirent tout le monde. Devant toute cette agitation, Ram Dass se montra et avisa sa jeune maitresse. Lui-même fut extrêmement surprit, lui qui d’ordinaire ne montrait que peu se sentiments, il ne put s’empêcher d’avoir le même air que les autres. Lyssa donnait l’ordre que l’antichambre, la chambre la salle de bain t le bureau de son frère soient prêt à le recevoir ! Bien entendu, chaque pièces du domaine étaient rutilantes, mais pourquoi tenir à ce que ces pièces là en particulier… ? Lyssa remarqua sa surprise et quitta la pièce, rejoignant la confortable bibliothèque, baignée de lumière, entraînant dan son sillage son majordome.  Elle ne pouvait pas ne rien lui dire, au fil des mois, Ram Dass était devenu un confident, il était aussi un ami. Elle se dirigea vers le sofa et y posa les mains. Elle tournait le dos au Flamenois, pour se reprendre.

« Ram Dass… Vous vous souvenez que j’étais certaine que des Flamenois se trouvaient encore dans la Forêt d’Agata ? »
« Oui, Mademoiselle. »
« Et bien, j’avais raison. »

Lyssa se retourna et regarda Ram Dass.

« J’ai effectivement trouvé deux Flamenois, mais je n’ai pas pu les approcher. Ils y étaient en pleine bataille contre des Chevaliers Terrosiens. L’un deux était Léandre, je l’ai reconnu. J’ai pu les aider de loin, en restant cachée sous les arbres, mais ils se sont enfuis en Roucarnage, vers l’Est. »

Comme elle l’avait prévu, Ram Dass fut surprit, comme elle l’avait elle-même été, mais il sut bien mieux se contrôler qu’elle et reprit son éternel visage serein.

« Ils auraient pu les vaincre à eux deux, je ne comprends pas pourquoi ils ont préféré fuir. »

Le Flamenois ne dit rien et resta immobile. Lyssa était certaine qu’il avait une théorie, mais sa discrétion faisait toute sa valeur… Il la garda pour lui, mais elle était à peu près sûre qu’il savait déjà ce qu’elle comptait faire, à présent. La jeune femme alla jusqu’au bureau, dans une salle atenante et y déroula une carte qu’elle sortit d’un tiroir. Ram Dass la suivit.

« Ils sont partit à l’est, mais… » Elle balaya de la main une zone au-dessus de la carte, reprenant un ton plus calme. « Il n’y a rien derrière cette forêt, vu que Groudon est toujours malade, ils ne prendront pas le risque d’aller là-bas. Il n’y a rien d’autre et ce n’est pas tellement le moment de partir pour Nalcia, de toute façon, je ne vois pas pourquoi ils iraient là-bas. Nous n’avons jamais été en bons termes avec Mizuhan… Quel serait l’endroit le plus sûr, pour des soldats de Flamen en fuite ? »

Lyssa leva ses yeux  bleus céruléen sur Ram Dass, qui sembla réfléchir un instant. Ram Dass avait été un Lascar, il savait forcément des choses qu’elle ignorait.

« Il existe de nombreuses îles qui n’ont pas été repertoriées, qui ne sont occupées par aucun pays, soit parce qu’elles ne représentent aucun intérêt dans ses matières premières, soit parce qu’elles sont trop petites »
« Alors, ils pourraient être n’importe où. Je ne peux pas faire toutes ces îles unes par unes ! »
« D’après ce que je sais, Tenkei flotterait également dans cette zone. »

Lyssa eut une lueur d’intérêt.

« Tenkei ? Nos relations politiques tendent à être plutôt neutres avec eux. JE n’y suit pas retournée depuis qu’on l’a découvert. Je pensais y retrouver Léandre. Je n’avais pas complètement tord, à sept ans près. »

Elle eut un faible sourire, qui disparût rapidement.

« Dois-je préparer vos bagages ? »
« Oui. Je pars pour Tenkei. »

[Suit l’histoire et tu le sauras :p
A bientôt !]

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