[ Clos ] [Event Dialga] Le miracle de l'Oasis

[Lyse]

Lyse arriva dans l'Oasis lorsque le Soleil fut au Zénith.

Elle marchait dans le désert depuis quelques jours, subissant autant la fraicheur des nuits que la chaleur accablante des journées, même si sa naissance au pays du Feu faisait d'elle quelqu'un qui supportait relativement la chaleur. Parfois, lorsque la fatigue se faisait vraiment trop ressentir, elle faisait appel à son Doduo, mais lui aussi s'épuisait vite, étant mal habitué à un tel climat. Ainsi, lorsque la jeune fille aperçu au loin le lieu ombragé, fleuri, au milieu de la mer d'or que formait le sable, elle remercia le ciel. Si le paradis existait, il devait sans doute ressembler à ça - un lieu paisible au milieu d'un enfer brûlant.

Le lieu en lui-même n'était pas extraordinaire, un lac d'eau bleue rafraichissante et limpide, entourée de fleurs colorées, et odorantes. L'une de ses particularités résidait dans le bassin situé au dessus de l'eau, et d'où semblait provenir le liquide. Mais Lyse, accablée par la fatigue et la chaleur, n'y fit pas vraiment attention. Elle entreprit de se déshabiller, mais, par pudeur, elle préféra garder sur son dos sa chemise de tissu. Sait-on jamais. Puis elle plongea.

Jamais elle ne se rappelait avoir autant apprécié une baignade. L'eau, chauffée par le soleil de Flamen, était douce, mais rafraichissante malgré tout. Le lac était peu profond, et l'élément aqueux était si limpide que la lumière parvenait même au fond, à près de quatre mètres de profondeur. Lyse remonta à la surface en même temps que les bulles d'air qu'elle avait entrainées au fond. L'air embaumait du parfum des fleurs, et la chaleur du Soleil était plus agréable après le plongeon. La jeune fille se laissa flotter quelques instants, profitant du moment. Puis elle retourna sous l'eau et nagea au fond. Tout son corps fut traversé par un frisson, mais il n'y fit pas spécialement attention. Après de longues minutes de bain, l'envie lui prit de faire un somme à l'ombre d'un de ces buissons fleuris qui entourait l'Oasis. En sortant de l'eau, quelque chose lui parut bizarre. Lyse ne reconnaissait pas son reflet. Attendant que l'eau retrouve son calme, elle pencha la tête d'un coté... de l'autre... Effectivement, ce n'était pas son reflet, mais celui d'une femme lui ressemblant, plus vieille qu'elle de plusieurs années. La Flamenoise haussa les épaules. Sans doute était-ce une insolation. Ou le manque de sommeil. Ou les deux. Il suffisait qu'elle se repose un peu, qu'elle sèche et qu'elle regarde de nouveau. La jeune Lyse serait de retour.

La jeune fille s'allongea donc, dans sa chemise mouillée, remettant son bas. Elle entreprit de s'endormir... En vain. Quelque chose était bizarre, et pas seulement le reflet déformé. Ses habits semblaient la serrer plus qu'avant. Sa chemise lui arrivait à peine au nombril. Auraient-ils rétrécis ? C'était fâcheux... Elle n'allait pas pouvoir en acheter d'autres avant... avant longtemps. La brunette se rassit, et se frotta les yeux, avant de s'interrompre. Elle regarda ses mains... Elles avaient clairement vieilli. Oh, elle n'était pas ridées et tremblantes, et Lyse avait déja des mains qui paraissaient plus vieilles qu'elles ne l'étaient, mais ce n'était plus ses mains. Quelque chose n'allait vraiment pas... La Flamenoise se leva et s'observa sous tous les angles. Elle avait changé... Elle ne savait pas vraiment dire en quoi, mais elle n'était pas exactement la même. Peut-être qu'un oeil extérieur saurait lui dire ce qui n'était plus habituel...

Ce qui sortit de la Pokéball de Vulca apparut furtivement comme étant un Héricendre, particulièrement grand... Puis une jeune fille aux cheveux bleus avec une mèche orange fit face à Lyse. Elle eut à peine le temps de noter qu'elle devait avoir au moins dix ans de plus que SA Vulca avant que l'inconnue ne lui saute dans les bras en criant "Maman !". La dresseuse et l'autre jeune fille tombèrent à la renverse dans le sable chaud, mais ça ne parut pas choquer l'inconnue qui se lova dans les bras de la Flamenoise, comme un chat. Lyse ne sut comment pas, mais elle reconnut l'enthousiasme et le coté calin de sa Pokémon. C'était Vulca qu'elle tenait dans ses bras, mais elle ne ressemblait plus à Vulca. Peut-être l'instinct maternel, pensa Lyse, avant de se rappeler qu'elle n'avait que 17 ans, qu'elle ne pouvait pas être la mère d'une jeune fille de 15 ans, et que de toute façon, différence d'âge ou pas, elle ne pouvait pas être la mère de Vulca. Poussant gentiment mais fermement sa Pokémon, elle entreprit de se relever et de l'observer, tout en la maintenant par les épaules. Vulca paraissait réellement plus âgée, mais toujours ravie et enthousiaste, puis perplexe. Sa dresseuse reconnut le sans gène propre à son véritable jeune âge lorsqu'elle l'entendit parler.

- Lyse, tu as vieilli, non ?

Le genre de truc qui fait toujours plaisir... Mais ça prouvait néanmoins ce qu'elle craignait, elle avait changé. Même Vulca avait changé ! Et apparemment, elle venait juste de s'en apercevoir... sautant sur ses longues jambes toutes neuves, admirant ses hanches plus larges, sa taille plus fine et sa poitrine en formation, Vulca oublia un instant les changements qu'avait subi sa dresseuse pour s'intéresser aux siens. Lyse eut une idée folle - peut-être étaient-elles retournées dans le futur, comme la fois où elles avaient rencontré Yûn et Uroko ? Non, impossible, elles n'avaient pas vieilli, cette fois là. Alors quoi ?!

[Kaé]

Kaé et Absol, l’une sur le dos de l’autre, se dirigeaient à belle enjambée vers ce qui semblait être un lieu saint : l’oasis que leur avait indiqué le petit Sablette. La gamine poussa un hurlement en tendant le bras vers ce qui semblait être, de là où ils étaient, une étendue d’eau, toute contente à l’idée de se déshydrater. Le pokémon partageait sa joie, et voulu accélérer pour le montrer lorsqu’il trébucha.
La jeune fille, par réflexe, s’élança aussitôt sans réfléchir du dos de son pokémon, pour atterrir dans le sable mou et brulant. Elle se retourna immédiatement vers Absol.
« Tout va bien ? » s’enquit-elle, un peu inquiète.
Il la regardait avec un air étonné, genre « mais qu’est-ce que tu fabriques par terre. » Il secoua la tête pour montrer que tout allait pour le bien, en l’invitant à remonter sur son dos.

Kaé, un peu intriguée, regarda la bestiole avant de refuser l’offre.
« C’est ton entorse, c’est ça ? »
Le pokémon ne bougea pas, refusant de lui donner raison ou de lui mentir.

La jeune fille s’étira en se relevant.
« Tu as entendu comme moi ce qu’avait dit le type, il ne faut pas que tu forces dessus. On va se reposer à l’ombre un peu, histoire que ton cas ne s’aggrave pas. Une fois que tu iras mieux, on repartira. C’est pas comme si l’oasis allait disparaître en quelques heures, on est assez proches pour la repérer tout de suite. »
Le pokémon contempla sa maitresse pendant cinq longues minutes. C’est qu’elle se surestimait, la petite.
En revanche, elle avait raison, c’était idiot de vouloir en faire trop.

Se calant dans une dune à l’abri du soleil et relativement à l’abri du vent, le pokémon désastre s’allongea dans toute sa longueur, rapidement suivi de la jeune fille. Avec la chaleur qui les écrasait, les deux se mirent à somnoler assez rapidement.

***

Le soleil avait commencé sa descente lorsque la jeune fille émergea de son repos. Elle était assez inconfortable, ses bandages sur ses cuisses semblaient la serrer plus que d’habitude alors qu’elle avait du mal à respirer, comme si elle portait un corset. Elle se releva en se frottant les yeux, avant de regarder où en était Absol.
Sa vision était un peu floutée, elle avait du mal à voir au loin, les bords des choses étant difficiles à cerner. En plissant légèrement les yeux elle arrivait à distinguer les choses, mais c’était assez désagréable.

Quand elle repéra enfin son pokémon, elle ne put s’empêcher de mettre les mains à sa bouche sous la surprise, pendant que ses sourcils faisaient un bond sur son front.
Elle rampa dans le sable vers le pokémon, et se demanda si c’était bien son pokémon à elle. Sa fourrure était grisonnante et avait perdu son bel éclat, et il lui manquait même des touffes ici et là. Ses membres semblaient faibles et endoloris, et ses yeux brillaient timidement d’une faible lueur rouge, bien contraire à leur vivacité habituelle.
« A… Absol… C’est, c’est bien toi ? » murmura-t-elle, anxieuse.
Ne recevant aucune réponse, elle accentua son ton.
« Absol ? » cria-t-elle presque, de plus en plus nerveuse.
Il lui répondit d’un faible feulement, en acquiesçant.
« Mais… que t’est-il arrivée ? » demanda la fille, comme s’il pouvait le savoir, en commençant à paniquer.
L’animal ne répondit pas, et essaya de se relever. Ses jambes tremblaient sous son poids, et il avait du mal à garder son équilibre. Sa maitresse le rattrapa avant qu’il ne culbute par terre.

« Attend… Bouge pas, ça va aller… Rentre dans ta pokéball, je vais foncer à l’oasis. C’est peut-être la chaleur, tu dois avoir soif… »
Aussitôt dit, aussitôt fait, Absol regagna sa boîte, et Kaé se mit en route vers la petite étendue d’eau.

En chemin, elle refît tant bien que mal ses bandages qui étaient devenu un large n’importe quoi, et essaya d’ajuster sa jupe qui désormais lui arrivait pile juste pour cacher ses fesses. Elle se croyait dans Alice au pays des Merveilles, comme si ses vêtement avaient rétrécis pendant sa sieste. Une fois qu’elle comprit qu’elle ne pouvait pas faire grand chose, toujours en courant, elle essaya d’arranger son haut.
Là, elle saisit vite que c’était pas ses vêtements qui rapetissaient, mais elle qui grandissait. Sa poitrine avait pris bien un ou deux bonnets, et Kaé la massa en se demandant bigre si tout ça était bien naturel. Puis oubliant ses propres soucis, elle accéléra en direction de l’oasis, car Absol était vraiment en mauvais état par rapport à ses nouveaux problèmes.

Lorsqu’elle arriva sur place, elle distingua d’autres silhouettes qu’elle n’avait pas remarqué plus tôt. Ralentissant en arrivant à leur hauteur, elle hésita un instant, puis demanda si elle pouvait squatter l’eau. Sans attendre vraiment une réponse, elle sortit Absol de sa pokéball et s’assit à côté de lui en lui tendant la main pour le faire boire.
Voyant que ça n’avait pas l’air de l’aider, elle se tourna vers la femme, les yeux un peu mouillés.

« Vous… vous pouvez m’aider s’il vous plait ? On… On s’est juste endormi un moment, et il était comme ça… Je sais pas quoi faire… Que se passe-t-il ici mince ! »

[Invité]

Après avoir quitté Tyla tout près de Fla’Or, Ellyra avait finalement décidé de partir vers Flamen, pays qui attirait particulièrement sa curiosité. Le Feu était l’élément diamétralement opposé au sien et Ellyra souhaitait apprendre un peu plus du Feu pour endurcir son propre élément. Elle avait donc traversé l’Océan entre les quatre continents grâce à Kohaku. Elle était arrivée au sud de Tarouga pour pouvoir ainsi éviter la ville pirate qui ne lui disait rien qui vaille et s’était préparée à traverser le désert jusqu’à Otaï. Cela faisait déjà trois jours complets qu’Ellyra marchait sous un soleil de plomb, très ralentie par le vent qui soufflait sur les dunes. Son élément s’y trouvait considérablement affaiblit : jamais Ellyra ne l’avait senti si caché au fond d’elle-même depuis qu’elle l’avait réellement découvert. Il ne lui était de presque d’aucune utilité, si ce n’était pour récupérer le plus d’eau possible la nuit, lorsqu’il y avait un peu de condensation. C’est pourquoi Ellyra avait pris soin de toujours garder le couteau de son père à portée de main. L’œuf doré qu’elle gardait depuis plusieurs mois maintenant se fissurait de plus en plus, annonçant l’arrivée imminente du petit Pokémon. La chaleur du désert semblait parfaitement lui convenir. Ellyra le guettait avec beaucoup d’attention et d’impatience. Le soir du quatrième jour, Otaï n’était toujours pas en vue et Ellyra commençait à s’inquiéter sérieusement. Elle espérait seulement qu’elle ne soit pas perdue, sans quoi elle se trouverait en grande difficulté. Elle appela Kohaku pour la protéger durant la nuit : celle-ci était très fraiche et relativement agréable pour le Milobellus qui supportait très mal les hautes chaleurs du désert. Ellyra se blottit dans sa couverture, entourée par l’étreinte familière de Kohaku et s’endormit rapidement malgré l’angoisse qui lui tordait le ventre.

L’enfant ouvrit prudemment les paupières. Le soleil lui brûla les yeux mais elle s’obligea à les garder ouverts.
Elle venait de faire un rêve étrange, terriblement étrange. Tout tournait comme dans un manège qui ne s’arrête jamais, tout était déformé autour d’elle. Elle se sentit irrésistiblement aspirée dans une spirale infernale ; elle avait terriblement mal au cœur. Tout s’éteignit et elle se réveilla en sursaut, ses cheveux roux collés sur son front couvert de sueur
La petite fille ne bougea pas, essaya simplement de se souvenir du rêve – qui, finalement, tenait plus du cauchemar – qu’elle venait de faire. Mais plus elle y pensait, plus les détails s’échappaient sous ses yeux sans qu’elle puisse les saisir. Elle fouilla dans sa mémoire pour essayer de se souvenir comment elle s’était endormie le soir mais la seule chose dont elle fut capable de se souvenir fut une étreinte rassurante. Elle chercha une image, une odeur, mais ne trouva qu’une couverture orange à ses pieds. Elle se redressa et réalisa qu’elle était appuyée sur un gros œuf blanc nacré moucheté de bleu marine. D’où venait-il ? L’enfant sentait un étrange vide tout au fond d’elle-même. Une pièce manquait à son puzzle. Une pièce unique mais essentielle. La panique commença à s’emparer d’elle.

Elle poussa un cri de surprise lorsqu’un museau tout vert vint se poser doucement sur son épaule. Son premier réflex fut d’appeler sa mère, mais cet appel instinctif réveilla en elle une furieuse douleur qu’elle avait réussi à faire taire. Sa mère était morte. Bien sûr. C’était évident.
Deux gros yeux rouges et globuleux la fixaient avec intensité et elle resta pétrifiée devant ce regard si étrange qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle se précipita sur son sac ; il y avait une petite flûte encore à moitié terminée et un couteau au manche taillé, une gourde presque vide, un pantalon et des chaussures.
L’enfant se sentait aussi vide que ce désert sans fin dans lequel elle s’était réveillée. Elle passa sa langue sur ses lèvres sèches, mais résista à la tentation d’ouvrir la gourde. Elle savait qu’il ne restait pas grand-chose et qu’elle n’en aurait sûrement jamais assez pour sortir d’ici. La petite fille resta étendue face contre le sable qui lui brûlait les joues en regardant le soleil monter dans un ciel uniformément bleu.

Tout était normal. Tout semblait normal. Il y avait bien une nuance… L’enfant se sentait trop faible pour marcher, mais si elle restait sur place elle finirait par ressembler à un pruneau desséché – elle avait horreur des pruneaux. Alors elle se redresse et se décida à s’habiller. Curieusement, elle se sentit drôlement petite, mais elle estima que ce devait être la chaleur et la fatigue. Elle attrapa le pantalon et, lorsqu’elle l’enfila, il dépassait d’une vingtaine de centimètres. Elle renonça alors à essayer d’enfiler les chaussures et commença à marcher pieds nus, seulement vêtue d’une chemisette en lin qui lui faisait presque une robe. Elle rangea l’œuf dans son sac qu’elle passa en bandoulière sur son épaule. Il était plus large qu’elle et frappait douloureusement sur sa hanche à chaque pas.

Quelque chose avait profondément changé, pourtant elle n’arrivait pas à comprendre quoi, bien que ce soit quelque chose de fondamental – elle en était persuadée. Ce quelque chose s’obstinait à lui échapper sans qu’elle comprenne pourquoi. Une partie de sa mémoire était perdue dans un brouillard compact de pensées et de mots qu’elle n’arrivait pas à percer. Elles se souvenaient d’instants qu’elle croyait avoir oublié, alors que d’autres, qui lui semblaient si présent la veille, restaient imperceptibles. Elle avait perdu quelque chose. Mais quoi ? C’était comme si deux parties de sa conscience s’opposaient. Pourtant, le soir même… Deux visions contradictoires s’opposaient dans sa tête. L’une, très pâle, lui soufflait le souvenir d’un désert, ce désert, mais rien de plus. Dans la seconde, elle se revoyait aller se coucher dans sa chambre à Mizuhan. Grand-père lui avait raconté son histoire préférée – celle qu’elle connaissait par cœur. Etrangement, des détails de cette histoire étaient maintenant confus. Comment, le temps d’une nuit, avait-elle pu tout oublier ? C’était comme si sa mémoire était partagée entre le présent et le futur. L’enfant fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas. Quelque chose, décidément, lui échappait.

A chaque pas, elle s’enfonçait dans le sable et se tordait les chevilles, mais elle se força à avancer. Elle gardait son couteau fermement serré dans son poing. Le soleil tapait fort sur le désert. Si elle ne faisait pas une insolation d’ici la nuit, ce serait bien un miracle. Peut-être était-elle encore en train de rêver. Elle n’osa même pas se pincer l’avant-bras pour vérifier. Elle avait bien trop peur que ce soit la vérité. Les secondes s’égrenaient. La fillette avait la sensation de se trouver dans un sablier géant, entraînée par le sable. Elle escaladait les dunes, se laissait rouler le long des côtés pour s’économiser : c’était ce qu’elle préférait. Parfois, lorsqu’elle se laisser glisser, elle entendait un étrange d’écho, une chanson douce qui résonnait, très ténue, jusque dans sa poitrine. A midi, la petite fille se sentit plus faible que jamais. Elle plongea les mains dans le sable à la recherche perdue de trouver une goutte d’eau enfouie. Le sable ne fit qu’apparaître des ampoules entres ses doigts. Elle se traînait presque à genoux et l’étrange créature qui la suivait depuis le matin dut la prendre sur son dos pour qu’elle ne tombe pas évanouie.

Elle délirait. Elle se cramponnait au coup de la créature et voyait des milliers de soleil briller autour d’elle, accompagnés du si extraordinaire chant des dunes. Tout son corps était sec ; sa gorge, sa bouche, ses lèvres. Il lui semblait même que ses poumons allaient la menacer de s’effriter comme les ailes d’un papillon desséché. Lorsqu’elle ferma enfin les yeux – tout était flou autour d’elle et elle ne parvenait plus à discerner nettement les formes : sous elle, tout n’étaient plus que tas informes de couleurs vives et brûlantes. La créature continuait de voler, impassible. Il semblait savoir exactement où il allait.
Elle perdit toute notion du temps, de sa conscience et de son propre corps.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la nuit tombait. Seul le bruissement des ailes de la créature troublait le silence du désert. L’enfant leva les yeux au-dessus d’elle : elle n’avait jamais été aussi proche des étoiles. Cette vision fut un petit réconfort. Elle voulut tendra la main pour en attraper une, mais son bras était terriblement lourd. Elle se força à se soulever. Sa vision se troubla. Elle observa curieusement sa main. Elle se souvenait avoir de longs doigts et une cicatrice sur la main gauche. Or, celle-ci était une main d’enfant et il n’y avait pas la trace d’une blessure passée. Sa tête se mit à tourner dangereusement.

« Qui suis-je ? Qui suis-je ? » se demande-t-elle dans un souffle. Elle perdit son nom, son âge, son identité, et un sommeil sans rêves l’embrassa. Elle retomba dans une semi-inconscience.

La créature déposa l’enfant près d’un petit bassin d’eau claire. Elle crut à un mirage en voyant toute cette eau devant elle. Elle regarda son reflet dans l’eau ; elle avait les traits fins et fragiles d’une enfant de six ans, ses cheveux roux tombaient sur son visage et ses épaules en désordre. Elle n’avait pas eu l’occasion de ses peigner... Ses yeux émeraude, qui brillaient d’une lueur si mature, contrastaient avec le reste de son visage encore enfantin. Elle cligna des yeux. C’était elle et pourtant… Pourtant. Il y avait un « mais » de trop, une opposition qui troublait d’ordinaire.
La fillette bascula en avant, poussée dans le dos par le Pokémon qui l'accompagnait.

Ellyra ouvrit grand les yeux lorsqu’elle se retrouva totalement immergée dans l’eau fraiche. Son sang se mit à bouillonner dans ses veines ; une force invisible s’agitait en elle. Elle sentit chaque cellule de son corps s’ouvrit au contact de l’eau et un profond sentiment de puissance et de vie se faufila en elle.
Elle venait de retrouver un fragment de sa mémoire lacunaire. L’eau. Une évidence. Ellyra se laissa couler comme une pierre, gardant les yeux ouverts. L’eau était limpide comme un cristal à l’état liquide – à moins que ce ne fût du vent à l’état solide. Son cerveau semblait s’être remis en marche et l’Eau lui offrait l’occasion de trouver des réponses à ses questions.
Des fragments de passé et de futur. Un corps d’enfant de six ans et un fantôme de conscience d’adolescente. Voilà ce qui restait, bien qu'elle n'en ait pas conscience. Ellyra se propulsa hors de l’eau dans un battement de jambes. Elle se sentait étrangement calme et détendue. Pourquoi avait-elle cette incompréhensible sensation d'être redevenue enfant ? Seule cette question était encore sans réponse. Le temps semblait s'être étrangement distordu. Lorsqu’elle croisa le regard de la créature qui l’attendait sagement près du bord, Ellyra comprit autre chose : l'étrange phénomène s’était aussi appliquée aux Pokémons, et pas seulement vers le passé. Si elle ne se trompait pas, le Pokémon qui l’avait transporté n’était autre que celui de l’œuf doré dont elle ne gardait qu'un souvenir vaporeux. Et… Elle se précipita vers son sac et en sortit l’œuf nacré. Elle posa ses deux mains dessus et sentit les larmes lui monter aux yeux.

« Kohaku… » murmura-t-elle. Le nom était monté soudainement en elle, comme une certitude.

Elle avait un creux dans le cœur. A la place de Kohaku, pour veiller sur elle, il n’y aurait que l’autre Pokémon, l’étrange dragon aux ailes de libellule. Soit. Mais ce n’était pas Kohaku.
La fillette rassembla ses affaires et se tourna vers le Pokémon.

- C’est quoi, ton nom ?
- Je suis un Libégon. Je m’appelle Suna.
- Suna ?
- Oui, c’est toi qui m’as appelé comme ça.
Malgré elle, la fillette ne put s’empêcher d’avoir un air surpris. Tout cela était si étrange… Cette partie d’elle plus vieille, future, lointaine. Alors, ce corps, ce n’était plus que du passé ? Passé et futur s’étaient si soudainement confondus que toute chronologie avait disparue.
- Où sommes-nous ?
- Dans l’Oasis du Désert. Je savais que tu aimais cet endroit.
- Tu es déjà venu ici ?
- Oui, avec toi. Dans longtemps. C’est là que je suis né.
Ainsi, c’était ce qui l’attendait ? Ellyra eut un sourire. Le futur était un merveilleux mystère.

« Vous… vous pouvez m’aider s’il vous plait ? On… On s’est juste endormi un moment, et il était comme ça… Je sais pas quoi faire… Que se passe-t-il ici mince ! »

Ellyra se retourna en entendant les éclats de voix autour d'elle. Le lac était bien plus grand qu'elle ne l'aurait imaginé et elle distingua plusieurs silhouettes. Elle voulu traverser rapidement grâce à l'eau, mais son pouvoir d’Elémentale était bien trop peu développé ; il était même encore embryonnaire. Sans l’Eau, Ellyra se sentait terriblement vulnérable et sans défense. Heureusement, Suna était là. Mais elle ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en pensant à Kohaku.
Elle remonta sur le dos du grand Libegon et il s'éleva, frôlant de ses grandes ailes diaphanes la surface miroitante du lac. Il prit un peu de hauteur pour traverser. Ellyra éprouvait un étrange bonheur qui gonflait dans sa poitrine lorsqu'elle volait ainsi, protégée par Suna, hors de portée de tout danger, simplement plus proche des nuages et du ciel qu'elle désirait tant visiter. Lorsqu'il se posa, Ellyra descendit à contre cœur. Les regards s'étaient tournés vers elle ; son arrivée semblait avoir attiré l'attention. Elle mit pied à terre avec légèreté, se laissant glisser le long du flanc de Suna.
Elle se dirigea vers les jeunes femmes qui discutaient. L’une d’entre elle avait de longs de cheveux noirs et paraissaient particulièrement paniquée.

- Bonjour, dit la fillette. Vous aussi, vous êtes perdues ? ajouta-t-elle spontanément d’une voix tout à fait innocente.

Même si Ellyra avait bien conservé une part d’elle-même à seize ans, l’autre partie de son esprit et son corps était bel et bien celui d’une petite fille de six ans... Et elle ne pourrait pas lutter contre ça. Elle était devenue une étrange fillette de six ans, aux apparences enfantines et innocentes mais à l'esprit bien plus mature que son âge.

[Lyse]

[Je poste, Willow rejoindra le RP en route. Désolée mais j'vais pas avoir l'occasion d'être présente après ^^"]

Lyse n'avait pas eu le temps de réfléchir à ses soucis plus longtemps. Deux inconnues avaient débarqué, la première en courant, la seconde littéralement tombée du ciel; Lyse avait vu voler le Libégon sans remarquer sa passagère, trop occupée à admirer la bête. Mais apparemment, il y avait d'autres choses plus urgentes ici bas. La première femme, une grande brune à l'air paniqué, était penchée sur un Pokémon mal en point. Un Absol. La pauvre créature semblait épuisée, vieille, presque mourante. Sa dresseuse, car elle l'était sans doute, avait les yeux implorants, plein de larmes. La Flamenoise oublia Vulca un instant pour se pencher sur le Pokémon désastre. Certes, avoir une mère éleveuse lui avait permis de connaître les soins à apporter à un Pokémon, mais ses talents s'appliquaient plutôt pour les créatures du Feu... Malgré tout, elle pouvait essayer.

Regardant la jeune femme, elle remarqua qu'elle était sans doute un peu plus âgée qu'elle, si on comparait avec son âge véritable bien sûr; et qu'elle portait des vêtements trop petits pour elle. Elle ne fit pas le lien avec ses propres habits qui la serraient étrangement après son vieillissement inattendu, trop soucieuse de l'état du Pokémon pour y penser.

- Vous avez dormi au soleil ? Pas étonnant qu'il soit dans cet état, avec cette chaleur ! Une vieille bête comme celle-là ! Il faut qu'il se réhydrate, aidez moi à le pousser dans l'eau... Vous en faites pas, c'est pas profond, ici...

Tandis que la jeune fille faisait prendre un bain frais au Pokémon malade, Vulca s'approcha de la petite fille avec son Dragon. Elle bondissait sur ses grandes jambes, et, inconsciente de la gravité de la situation, elle souriait, joyeuse. La jeunette tourna autour du Libégon. Elle connaissait l'adoration qu'avait Lyse pour les Pokémon de ce genre, et, en l'observant, elle pouvait comprendre ce qui l'attirait. La libellule du désert était capable de survivre aux pires tempêtes de sable, aux plus grandes montées de température dans le désert... Seul le froid était sa faiblesse. Mais, même sans savoir ça, Vulca ressentait la force du Pokémon.

- Dis, c'est quoi ton nom ? Moi je m'appelle Vulca !

Occupée à soigner l'Absol, Lyse songea distraitement qu'il devait être étrange, autant pour le Libégon que pour sa jeune accompagnatrice, de voir une jeune fille s'adresser directement à un Pokémon en ignorant l'humaine à côté. D'ailleurs, que pouvait bien faire une fille aussi jeune, l'âge de son Héricendre à peu près, dans un désert, aussi loin de toute présence humaine ? Où étaient ses parents ? Puis la Flamenoise s'en désintéressa pour observer le vieux Pokémon. Il avait apparemment apprécié le bain mais gardait un air maladif. Malheureusement, la jeune femme ignorait quoi faire de plus.

- Je pense que la meilleure solution pour le moment serait de la rappeler dans sa Pokéball et d'aller voir un guerriseur dans une ville... Mais dites... (Et cette fois, Lyse s'adressait autant à la jeune femme qu'à la petite fille), qu'est ce que vous faites dans un endroit pareil ? Ce n'est pas un lieu recommandé pour une petite fille, même accompagnée d'un Libégon, et pour un Pokémon âgé...

Lyse observa les deux humaines, et réalisa que, étrangement, toutes les trois formaient de bien étranges couples. Une petite fille possédant un Dragon des sables. Une jeune femme accompagné d'un Absol malade. Une femme avec une jeune fille qui l'appelait "maman"... Toutes réunies à l'Oasis, zone de salut dans le désert, et chacune ayant l'air perdue et dépassée par la situation.

[Invité]

[Hrp : J’ai un petit peu édité mon post précédent par rapport au point de vue d’Ellyra. Finalement, je voulais la laisser plus inconsciente de la situation, j’ai donc effacé et ajouté quelques passages, principalement sur la fin, mais ils ne changent pas le déroulement de l’action. Désolée pour le petit changement et aussi d’avoir posté, mais voyant que personne n’avait posté je me suis permise de continuer un peu pour Ellyra.]

Ellyra ouvrit de grands yeux ronds devant la jeune fille. Elle avait de longs cheveux bleus nuit qui tombaient jusqu’au bas de son dos et quelques mèches rouges sur le front. Elle dansait sur ses longues jambes tout autour de Suna et d’Ellyra, détaillant le Pokémon avec beaucoup d’intérêt – et c’était réciproque. Ellyra se renfrogna en remarquant que la jeune fille s’intéressait bien plus à Suna qu’à elle.
- Dis, c'est quoi ton nom ? Moi je m'appelle Vulca ! s’exclama-t-elle avec entrain en s’adressant directement au Libegon, qui l’observait elle aussi avec un intérêt mêlant curiosité et méfiance.
- Suna, enchanté.
Suna eut un regard encore plus intrigué lorsqu’elle sembla comprendre parfaitement sa réponse. Ellyra, à nouveau vexée par le peu d’intérêt qu’on lui portait, croisa les bras sur sa poitrine et s’intéressa plutôt à la conversation entre les deux autres femmes tout en essayant de reprendre son sérieux.
Toutes les deux poussaient un Pokémon qu’Ellyra reconnu comme un Absol – bien qu’elle n’en ait jamais vu auparavant, elle l’avait vu de nombreuses fois en image. Il semblait très vieux et particulièrement mal en point sous cette chaleur. Ses côtes saillaient légèrement sous son poil rêche et légèrement grisonnant. La fraicheur de l’eau avait l’air de l’avoir revigoré mais son regard était toujours éteint et maladif. Sa dresseuse était accroupie auprès de lui et gardait constamment un œil inquiet posé sur son compagnon.
Beaucoup trop de choses restaient inexpliquée dans ce désert et c’était bien plus que de simples hallucinations dues à la chaleur. Non, vraiment, quelque chose clochait et les théories d’Ellyra semblaient se confirmer bien que la cause de tous ces bouleversements lui étaient encore inconnus. D’ailleurs, personne ne semblaient bien les comprendre.

- Je pense que la meilleure solution pour le moment serait de la rappeler dans sa Pokéball et d'aller voir un guérisseur dans une ville... Mais dites... (Et cette fois, Lyse s'adressait autant à la jeune femme qu'à la petite fille), qu'est-ce que vous faites dans un endroit pareil ? Ce n'est pas un lieu recommandé pour une petite fille, même accompagnée d'un Libégon, et pour un Pokémon âgé...
Pourtant, Ellyra cherchait les mots pour répondre de manière claire et concise mais en se posant la question, elle réalisa que finalement, elle ne savait absolument pas comment elle était véritablement arrivée là. Tout était encore si flou dans son esprit qu’elle n’arrivait pas à faire la part des choses et, même si le bain frais qu’elle avait pris lui avait quelque peu remis les idées en places, trop de questions lui semblaient sans réponse. Pourquoi avait-elle six ans et pourtant une conscience bien plus mature que les enfants de son âge ? Pourquoi sa mémoire lui jouait ainsi des tours ? Elle avait l’étrange sensation que certains souvenirs s’étaient effacés et que d’autres étaient revenus mais, encore plus étrange, des bribes brumeuses de souvenirs étranges flottaient dans son esprit, comme si une autre personne les y avaient incrustés. Plus elle y pensait, moins elle comprenait, et elle décida de laisser de côté toutes ces étranges questions qui lui venaient à l’esprit.

- Moi, c’est Libégon qui m’a amenée ici, j’étais très malade. Je me suis réveillée dans le désert, alors que je m’étais endormie dans ma chambre. Je crois… Soudainement, son regard devint humide, mais elle empêcha les larmes de couler. Elle réalisa qu’elle ressentait plus de peur que tout autre chose. Ses yeux verts se plissèrent lorsqu’elle chercha comment exprimer son sentiment de désarroi. Sa voix, jusqu’alors si joyeuse et enfantine avait pris soudainement un timbre plus grave. Elle sentait une petite voix qui la guidait dans le choix de ses mots. Mais je… j’ai oublié…des choses. Je ne me rappelle pas de tout, comme si… comme si on m’avait arraché des souvenirs. Comme si je n’étais pas complètement moi. Vous voyez ? ajouta-t-elle finalement, avec un soudain détachement dans sa dernière question. Son regard se porta sur Suna qui avait interrompu sa conversation avec Vulca, la jeune fille aux cheveux bleus. Elle remarqua que, bien qu’il semblait s’intéresser à tout autre chose, il gardait un œil protecteur posé sur elle. Il avait sûrement compris bien plus de choses que sa petite protégée et les deux autres humaines – comme par exemple le fait que Vulca était une Gijinka, mais Ellyra était loin de soupçonner l’existence de tels êtres. D’ailleurs, seule Vulca avait une attitude totalement détachée de leur situation à la fois curieuse et effrayante et continuait d’assaillir Suna de dizaines de questions un peu loufoques auxquelles il répondait avec amusement.

Alors qu’elle s’adressait à elles, Ellyra détailla de la tête aux pieds la jeune femme qui s’était adressée à elle – celle aussi qui semblait avoir le plus de sang-froid. La fillette nota que les vêtements des deux autres étaient légèrement trop courts, si bien que leur haut montait au niveau de leurs nombrils, alors qu’elle-même portait une chemisette trop longue au point d’en faire une robe. Elle songea au pantalon et aux chaussures, trop grands eux aussi, rangés au fond de son sac. Ses pensées échappèrent à sa volonté et elle se prit à lever les yeux vers le ciel pour admirer la grandeur de l’Oasis qu’elle n’avait pas encore remarquée.
D’immenses arbres et autres plantes exotiques poussaient autour du lac, grimpant sur les grands murs en pierre qui l’entourait sur certaines parties, offrant à l’Oasis, unique îlot de verdure au milieu de la mer dorée du sable, des zones d’ombre fraiches. Sur une rive opposée du lac partait un petit escalier en pierre et s’élevait si haut qu’Ellyra du pencher la tête en arrière pour voir l’arcade continuer son chemin haut-dessus de leurs têtes. Ellyra plissa les yeux, éblouie, et elle fut incapable de dire jusqu’où montait l’escalier. Lorsqu’elle baissa les yeux, elle croisa les regards des deux femmes – l’un d’une jolie couleur noisette, l’autre si noir que l’iris était indiscernable de sa pupille.
- Au fait – déjà, ses deux interlocutrices semblèrent prises au dépourvu, je m’appelle Ellyra, dit-elle dans un sourire.

[Kaé]

[Bon et bien, je vais me permettre aussi de poster alors, même si Kaé n’a pas grand chose à dire/faire XD En attendant Willow… ^^
Par contre, maintenant qu’Absol est hors jeu, vous êtes prévenu, Kaé sera plus un boulet qu’une aide ! XD]


Kaé observa la jeune femme qu’elle avait interpelée en première. Est-ce vraiment la chaleur qui avait mis Absol dans cet état là ? Certes, ce n’était pas un pokémon adapté à ce genre de climat, mais elle aurait juré que leur sieste n’aurait pas duré plus de deux heures, et cela faisait la journée qu’ils s’étaient promenés dans le désert sans qu’il ne marque de forte protestation contre la température élevée qui régnait. De plus…

« Mais… mais… on s’est couché à l’ombre ! À l’abri du Soleil, derrière une dune… »
Elle observa son nouvel ami encore quelque temps, soucieuse. Était-ce sa faute s’il était dans cet état là ? Peut-être n’était-elle pas digne d’être son maître après tout… Si elle n’était même pas capable de s’en occuper et de le protéger, elle ne valait vraiment rien en temps que dresseuse.
Des larmes commençaient à lui monter aux yeux, qu’elle refoula rapidement. Elle se pencha sur son pokémon pour l’enlacer, plongeant ses doigts dans sa fourrure drue. Elle sera les dents, la chaleur pouvait-elle vraiment abîmer quelqu’un à ce point ? Donner un malaise est une chose, mais faire griser et raidir ses poils de cette manière lui paraissait étrange.
« Dites, » continua-t-elle en s’adressant à la dame, sans décoller ses yeux d’Absol, « vous êtes sûre que la chaleur peut éreinter ainsi le poil ? »
Elle continua à caresser le pokémon désastre quelques minutes, n’attendant pas vraiment de la femme une réponse. Cependant, elle avait raison. La fraicheur de l’eau et des plantes de l’oasis ne semblait pas aider Absol, alors le mieux qu’elle puisse faire c’était de le renvoyer dans sa pokéball pour qu’il n’ait pas à subir d’avantage de facteur extérieur, et l’amener voir un médecin dés qu’elle le pourra, en espérant qu’il tienne le coup. L’embrassant une ultime fois sur son petit museau – pour une fois qu’il se laissait faire – elle ouvrit la pokéball qui sitôt rappela son habitant. Rangeant précieusement la pokéball dans son petit sac, elle prit quelques gorgées d’eau, secouée et asséchée à cause de son petit sprint – c’est pas facile de courir dans le sable – avant de se relever pour analyser de manière plus juste ce qui se passait ici.

La gamine tilta lorsque la femme souligna la phrase « pokémon âgée. » Comprenant qu’elle parlait d’Absol, elle lui répondit en croisant les bras devant son torse.
« Absol n’est pas âgé ! Il est dans la force de l’âge ! Un jeune adulte tout plein d’énergie et… »
Elle n’osa pas finir sa phrase, incertaine. Non, il a à peine quelques heures encore, Absol était un jeune pokémon en pleine forme. Pourquoi est-ce que cette dames pensait-elle le contraire ?

Kaé remarqua alors la petite fille qui les avait rejoint, et écouta son histoire d’une oreille distraite. Les deux filles étaient accompagnés de grands pokémons, et…
À nouveau, sa respiration était difficile. Elle baissa la tête pour contempler sa poitrine, et vit à nouveau cette espèce d’énorme truc qui ne lui appartenait pas. Elle essaya d’arranger son haut pour qu’il ne lui fasse plus cet effet « corset », mais sans succès. Quand l’enfant eut finit son speech, pour le moins bizarre mais que Kaé n’avait pas réussi à suivre jusqu’à la fin, elle se tourna vers la grande dame.

« Excusez-moi, mais… vous n’auriez pas un vêtement plus ample ? Autant pour les jambes c’est juste embarrassant, autant au niveau de la poitrine ça me gêne vraiment… Je ne sais pas ce qui c’est passé, on dirait que ma poitrine et mes cuisses se sont développées en quelques heures. »
La dame paraissait assez âgée, elle devait bien avoir quelque chose qui irait peut-être à la nouvelle Kaé.

Sous la chaleur, la gamine entreprit de monter ses cheveux en chignon, comme elle le faisait parfois. Attrapant sa chevelure, elle poussa à nouveau un cri de surprise avant de laisser tomber ses cheveux à nouveau, les contemplant d’un air ahuri. Elle avait toujours eu les cheveux longs, d’accord, mais ils lui arrivaient normalement au bas des épaules, sous les omoplates… Là, ils atteignaient ses fesses ! C’était devenu une grande masse noire, absorbant les moindres parcelles de lumière qui l’atteignait, sombre et lisse, très belle, qui virevolterait dans le vent – quand il y en avait – de manière très esthétique, mais pas adapté à ce genre de situation. Elle les remonta sur sa tête tant bien que mal, mais le résultat ne fut pas très concluant ; il y avait encore des pans de cheveux qui lui tombait sur le cou, malgré ses efforts.

« Ellyra ? C’est joli ça, comme prénom, » répondit Kaé lorsque l’enfant se présenta, « Moi c’est Kaé. Enchantée, même s’il aurait valu que ce soit en de meilleurs circonstances, » finit-elle en pensant à Absol. « Moi, je ne suis dans ce désert que pour le traverser, je comptais rejoindre Flamen ; j’arrive du Parc Safari, où Absol m’a sauver d’un éboulis, » expliqua-t-elle brièvement, ne pensant pas cela nécessaire d’insister plus. Elle avait juste souligner la scène de la rencontre, pour illustrer le fait que ben… Absol n’était pas vieux, ça non.
Elle se tourna alors vers la dame, et lui demanda de la manière la plus simple possible :
« Et toi ? » Et oui, il ne faut pas la surestimer, la gamine.

[Lyse]

En silence, Lyse réfléchissait. Elle avait écouté attentivement les histoires de ses deux accompagnatrices et commençait à faire des rapprochements. Et si... C'était peu probable mais après tout, pourquoi pas ? S'il n'y avait pas qu'elle et Vulca qui avaient été touchées par les dérèglements du temps ? D'ailleurs, c'était presque orgueilleux de penser qu'elles auraient pu être les seules cibles, non ? Entre la petiote qui paraissait presque amnésique et la plus grande qui semblait effrayée par son propre corps, comme si elle ne l'avait jamais vu... Et leurs Pokémon ! Le vieil Absol qui, si on en croyait sa dresseuse, était une jeune bête, et le Libégon que Vulca questionnait encore... L'élémentale mit un peu d'ordre dans ses idées et soupira. Elle semblait être l'aînée (en la situation actuelle du moins) du groupe, il lui fallait donc prendre les responsabilités, les décisions, et calmer les troupes.

La jeune femme soupira et commença à parler.

- Je m'appelle Lyse, je suis originaire de Flamen et je traverse le désert pour rentrer chez mes parents, avec mon... amie, Vulca (La jeune demoiselle songeait qu'il était trop tôt pour leur indiquer la véritable nature de son accompagnatrice, et continua après un instant d'hésitation). Je faisais une halte dans cette oasis lorsqu'il m'est arrivé quelque chose d'étrange... Quelque chose que, si j'en crois ce que vous m'avez dit, vous avez subi aussi. J'ai vieilli de quelques années en un instant, et la même chose est arrivée à Vulca, normalement elle a cinq ans, c'est vous dire...

Lyse laissa un instant de silence pour que les deux autres filles assimilent la nouvelle. Étrangement, si elles paraissaient avoir remarqué un changement chez elles, elles n'avaient pas l'air de l'avoir identifié comme un vieillissement... Ou un rajeunissement, dans le cas d'Ellyra. Parce qu'elle ne pouvait pas avoir vieilli, quand même. Décidément, entre ça et le voyage dans le futur... Il se passait de bien drôles de choses... Est-ce que ça avait un lien avec le Celebi malade qu'elle et Yûn avait aidé ?
Vulca, de son coté, se posait bien moins de questions sur la situation que sa Dresseuse. Elle continuait à discuter joyeusement avec Suna, sans faire attention au silence autour. Pas timide, la gamine.

- Lyse dit que les Dragons peuvent survivre aux Feu, c'est vrai ? Moi aussi, je peux ! Et Lyse aussi, un peu, parce qu'elle a des pouvoirs. Et puis...

La jeune fille s'interrompit, et le silence complet qui en résulta attira l'attention de la Flamenoise. Sa Pokémon avait tourné la tête vers le ciel, attentive comme elle l'était rarement. Elle paraissait regarder quelque chose qu'elle seule pouvait voir. Cependant, plus que ses yeux, c'étaient ses oreilles qui fonctionnaient. Elle écoutait intensément. Étonnée, Lyse s'approcha, délaissant pour quelques instants Kaé et Ellyra. Vulca cligna plusieurs fois de yeux et sembla sortir d'une transe. Elle regarda Lyse d'un air incompréhensif.

- Lyse... J'ai entendu une voix dans ma tête...

La Dresseuse lui fit un sourire, l'encourageant à parler. En elle-même cependant, elle était de plus en plus perplexe. Un Héricendre qui entend des voix ?! Où va le monde... La jeune Gijinka semblait elle aussi perdue. Elle murmurait lorsqu'elle reprit la parole.

- Ca parlait de... Pokémon bénis par Célébi...choisis pour trouver une horloge... sinon le Temps mourra. Lyse... Est ce que je deviens folle ?

L'expression enfantine et inquiète sur le visage de sa Pokémon aurait faire rire Lyse en d'autres circonstances. Pour le moment, cela lui donnait juste matière à réfléchir encore plus... Ce qui, à la longue, risquait de lui donner mal à la tête. Décidément, les adultes ont bien trop de soucis. Est ce que Vulca devenait folle ? Sans doute que non. Une insolation, c'était déja plus probable. Et une véritable communication télépathique ? Étonnamment, ça aurait pu coller. Célébi, le Temps qui meurt, tout ça... Une énième fois, la Flamenoise souffla profondément. Si seulement elle avait pu partager ses impressions avec quelqu'un ! Mais la dénommée Kaé paraissait trop secouée par la faiblesse de son Absol (ce qui était parfaitement compréhensible, d'ailleurs, mais un peu malvenu dans la situation actuelle), et la petite Ellyra... était petite. Et un peu perdue elle aussi. Où sont les adultes quand on a besoin d'eux !

Les Pokémon bénis par Célébi... Les Gijinka ? Oui, ça pouvait coller. Le Temps qui meurt... Eh bien, si on pouvait dire qu'un concept tel que le temps pouvait mourir, il semblait bien que c'était le cas. Entre les voyages dans le futur et les vieillissements... Mais retrouver une horloge ? Qu'est ce qu'une horloge pourrait bien faire au milieu du désert ? Et comment une horloge pourrait-elle les faire revenir à la normale ? Peut-être que l'un des deux filles saurait quelque chose... Dans le doute, il fallait les mettre au courant. Si elles étaient prêtes à l'écouter. Lyse attrapa la main de Vulca et fit de nouveau face à ses camarades.

- Je ne connais pas le moyen de revenir à nos âges normaux, mais je peux vous dire ce que je sais. D'abord... Eh bien, Vulca n'est pas une jeune fille. C'est un Héricendre.

Comme pour la démentir, la Gijinka reprit sa forme de Pokémon, qui était, étrangement, un Feurisson. Pas si étrange que ça quand on y pensait, vu qu'elle avait vieilli.

- En temps normal. Bref, il y a de ça quelques mois, nous avons été envoyées toutes les deux dans le futur et...

Lyse raconta, aussi fidèlement que sa mémoire le permettait. La transformation de Vulca, la rencontre avec les Yûn et Uroko présents et futurs, le sauvetage de Célébi...

- ... Nous sommes tous revenus dans notre époque, et c'est depuis que ma Héricendre peut se métamorphoser. Et voila qu'aujourd'hui nous subissons encore des perturbations temporelles. Je pense que c'est lié, et ça pourrait être prouvé avec ce que mon amie a... "entendu". Les Pokémon bénis par Célébi devrait pouvoir trouver une horloge qui empêcherait le Temps de mourir. Dit comme ça, ça sonne très bizarre...

La Flamenoise laissa Kaé et Ellyra tirer leurs propres conclusions de son histoire. Soit elle disait la vérité, soit elle était cinglée...
Soit tout le monde était coincé dans un rêve très bizarre où les Pokémon se transforment en humain et où les filles gagnent en poitrine ou perdent des centimètres. Ce qui était plus réaliste en fin de compte.

[Ah là là, ce post est un concentré de gros n'importe quoi, mais c'était drôle ^^]

[Invité]

« Ellyra ? C’est joli ça, comme prénom.»
Ellyra rougit de plaisir. Elle aussi, ce prénom, elle l’adorait, car c’était sa mère qui l’avait choisi pour elle. Kaé – c’était son prénom – expliqua ensuite la manière dont elle était arrivée là, avec un Absol quelques jours auparavant fringuant et en très bonne santé. Il y avait chez Kaé quelque chose d’imprévisible et une fraicheur qui contrastait avec son âge physique. La jeune femme avait remonté ses cheveux trop longs et trop épais sur sa nuque dans un chignon déstructuré. Ellyra passa une main sur sa nuque, glissant ses doigts dans ses cheveux d’un blond vénitien presque roux. Ils tombaient au niveau de ses épaules et, inexplicablement, elle avait l’étrange souvenir de les avoir eu bien plus longs et de les avoir souvent attaché ses cheveux comme Kaé venait de le faire. Ce geste si anodin avait réveillé les soupçons d’Ellyra ; à nouveau, elle se sentait creuse et imparfaite. Oubliée.

Lyse, la deuxième femme, et apparemment la plus âgée du groupe, repris la parole pour reprendre la situation en main. Elle venait de Flamen. C’était un pressentiment, une nuance infime qui fit frissonner Ellyra. Elle était l’Eau, Lyse le Feu. Elle ressentait, sans le comprendre, l’opposition des deux éléments. Ellyra nota aussi l’hésitation de Lyse lorsqu’elle présenta très rapidement Vulca, sans s’étaler sur son cas, se contentant d’expliquer que normalement, elle aurait du avoir cinq ans, mais qu’elle avait subitement vieilli, grandissant de trente bons centimètres et s’étonnant de ce corps nouveau qu’elle découvrait. Mais Lyse, pas plus qu’Ellyra ou Kaé, ne semblait avoir de réelle explication à tous leurs bouleversements.

Suna regardait d’un drôle d’air l’étonnante jeune fille qui lui tournait autour. Elle s’exprimait parfaitement normalement, mais elle ponctuait chacune de ses phrases avec des mimiques et des gestes qui n’échappèrent pas à Suna. Elle sautillait sur ses jambes trop longues, faisait bouger sa longue chevelure aux reflets bleus nuit avec un étonnement proche de l’amusement. Pour Ellyra, Kaé et Lyse, la jeune Vulca était sûrement en train de faire un long monologue, mais c’était loin d’être le cas. Suna lui répondait, et elle comprenait parfaitement ce qu’il exprimait dans son langage corporel très développé et les inflexions modulées de son intonation de manière bien plus précise que n’importe quel humain.
- Lyse dit que les Dragons peuvent survivre aux Feu, c'est vrai ? Moi aussi, je peux ! Et Lyse aussi, un peu, parce qu'elle a des pouvoirs. Et puis...
L’attention d’Ellyra s’accrocha aux paroles de Vulca. Elle disait pouvoir survivre au Feu. Aurait-elle pu dire aussi « Je peux respirer sous l’eau » à la manière d’une élémentale de l’Eau ? Son pouvoir semblait bien différent, d’une autre nature. Vulca s’interrompit, lançant un long silence d’attente, figé. Sa tête était renversée en arrière, tournée vers le ciel, et Vulca fixant le ciel d’un bleu unanime sans pourtant le voir. Ses yeux s’étaient écarquillés d’étonnement, légèrement voilà. Son visage avait perdu toute expression, faisant ressortir son teint livide. Peut-être venait-elle de voir un fantôme… ou ses murmures à ses oreilles ?
Lorsque Lyse s’approcha de Vulca, celle-ci s’arracha soudainement à sa transe. Ses traits étaient crispés par une expression de stupeur angoissée. Ellyra échangea avec Suna un regard interrogateur, et, d’un seul coup d’œil, la fillette compris que le Libégon lui demandait de garder le silence. Lui aussi avait-il vu – ou entendu – quelque chose ?
- Lyse... J'ai entendu une voix dans ma tête... Ca parlait de... Pokémon bénis par Célébi...choisis pour trouver une horloge... sinon le Temps mourra. Lyse... Est-ce que je deviens folle ? demanda Vulca dans un souffle.
Le cœur d’Ellyra rata un battement aux derniers mots de Vulca bien que le sens exact des paroles de la jeune fille restait brumeux. Elle savait seulement que c’était d’une gravité rare. Le Temps mourra. Comment du Temps pouvait-il mourir ? C’était une notion qui paraissait à Ellyra bien trop abstraite pour qu’elle puisse en saisir toute la signification. Son impression ne fut que renforcée lorsque Lyse se tourna vers Kaé et Ellyra et repris la parole.
- Je ne connais pas le moyen de revenir à nos âges normaux, mais je peux vous dire ce que je sais. D'abord... Eh bien, Vulca n'est pas une jeune fille. C'est un Héricendre.
Ellyra ouvrit de grands yeux étonnés lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec Vulca qui avait pris soudainement sa forme originelle, celle d’un Feurisson. Tout comme Ellyra, Kaé ne semblait pas avoir déjà observé un tel phénomène.

Lyse se lança dans le récit de ses aventures, quelques temps plus tôt, qui avaient permis à sa Héricendre d’obtenir le pouvoir tout à fait particulier des Gijinka. Lorsqu’elle eut terminé, le silence retomba sur le petit groupe. Cette histoire avait des allures de rêves loufoques. Comment y croire ? Pourtant, ni Lyse ni Vulca ne semblait folle. Seulement totalement perdues.
- Alors, demanda Ellyra à voix haute, perdue dans ses réflexions, je suis du passé ? Je n’existe plus vraiment ? Et vous, vous êtes du futur, une part de vous qui n'a pas encore vécu ?
Elle interrogea ses ainées du regard avec l’espoir qu’elles puissent apporter des réponses à ses questions. Aucune des deux ne semblaient avoir d’informations supplémentaires. Je suis du passé. Cette idée tournait et retournait sans fin dans l’esprit d’Ellyra. Elle n’existait plus totalement, n’était qu’une version passée et incomplète de ce qu’elle était en réalité. Si tenté que le mot « réalité » ait encore un sens au milieu de ce temps distordu.
Il ne restait plus qu’à partir à la recherche de fragments d’une horloge détruite perdus quelque part dans le Désert du Feu avec l’aide d’une pokémon tout aussi spéciale que sa dresseuse. Au pire, songea Ellyra, nous nous réveillerons toutes les trois demain matin. Je serais à la maison, à Mizuhan. Quel étrange rêve. A vrai dire, elle n’avait strictement aucune idée de ce qui pouvait être vrai ou faux.
- Bon, alors, on attend quoi pour partir ? Vulca saura nous guider, n’est-ce pas ? Suna pourra nous aider aussi. Vulca, continua-t-elle à l'adresse du Feurisson, tu sais à quoi ressemblent ces morceaux brisés d'horloge ?
Ellyra adressa un grand sourire joyeux à ses deux coéquipières du jour. Voilà que la fillette de six ans prenait la tête du groupe avec une insouciance très déplacée par rapport à la situation actuelle.
« Ce n’est qu’un rêve. Tout cela n’est pas vrai, n’est-ce pas ? » Malgré tout, Ellyra n’arrivait pas à y croire totalement.
C'était de la folie. De la pure folie.

[Kaé]

Kaé pencha légèrement la tête sur le côté. Vieillir de quelques années, voilà un truc pas commun tient… C’était bizarre comme pays ici, en fait… Surtout qu’elle ne se sentait pas vraiment différente, à part ses vêtements trop petits et serrés, sa poitrine surdéveloppée, ses yeux qui voyaient moins bien, le fait qu’elle semblait plus grande, ses cheveux qui étaient encore plus longs que d’habitude…
Plus Kaé énuméré toutes ses raisons dans sa tête, plus elle commençait à comprendre qu’il y avait un truc qui clochait. Certes, elle avait déjà entendu parler de puberté et en avait déjà passé une belle partie à son âge, mais elle n’était pas sûre que ce soit entièrement naturel que la fin de sa croissance lui tombe comme ça, pouf, sur la tête. Surtout que cela faisait quelques mois que sa croissance avait franchement ralentit… Peut-être rattrapait-elle le temps perdu ? C’était une autre idée, à explorer, elle aussi.

Oh et puis zut. Réfléchir lui donnait mal à la tête, la femme avec qui elle était semblait assez mature et intelligente pour régler ça sans qu’elle y mette son grain de sel. Kaé n’avait jamais été une tête pensante, c’était pas maintenant que cela allait commencer. Absol était normalement celui qui réfléchissait, mais il était hors course… Et puis c’était la seule chose qui intéressait la gamine maintenant, aider son pokémon coûte que coûte.

Tout à coup, l’autre fille là se mit à parler, en développant des histoires très bizarres tirées par les cheveux. Décidément, on lui avait toujours dit de se méfier du soleil et des insolations, et la gamine était lentement en train de comprendre pourquoi. Peut-être qu’à cause de la chaleur, ils étaient tous en train de devenir fous, tout simplement. Lorsqu’elle demanda à Lyse si elle était en train de devenir folle, Kaé eut du mal à retenir le « oui » qui lui démangeait la langue. Parce qu’il valait mieux pas que les gens ne s’en aperçoivent pas, ou en tout cas ne s’en soucis pas, histoire de ne pas céder à la panique. Et puis, ça ne se faisait pas de taquiner quelqu’un qu’on venait de rencontrer.

Kaé écouta calmement la théorie de Lyse, convaincue de plus en plus que la chaleur leur tapait tous sur le système. Quoique là, elle devait avouer, même pour des fous c’était pas mal leur délire. Elle ne répliqua pas, mais était de plus en plus fermement convaincue qu’il fallait que tout le monde sorte du désert et se repose, histoire que la crise de folie passe. En attendant, il valait quand même mieux pour elle de trainer avec le groupe, car il fallait les surveiller d’une – les fous inconscients de l’être sont parfois dangereux – et parce qu’elle n’avais pas envie d’être toute seule non plus – et oui, elle reste une gamine malgré tout.

Elle hocha simplement la tête à chacune des paroles de chacun, vu que tout le monde avait l’air assez convaincue de la théorie de Lyse. Ellyra en rajouta même une couche en réexpliquant le phénomène, et cela acheva de faire comprendre à Kaé que tous les cerveaux du groupe n’étaient plus vraiment en état. En attendant, Ellyra proposait quand même d’aller de l’avant, et sur ce point, Kaé était d’accord, c’était probablement la meilleure des choses à faire – on dira pas la plus sage, car en l’état actuel des choses, ce n’était pas vraiment un terme que Kaé jugea adéquat.

La gamine ne pensait absolument pas à ces morceaux d’horloges, elle était convaincue que c’était un fruit issue de leur pure imagination, mais bon… Tant qu’à faire parti du groupe, autant jouer le jeu jusqu’au bout.

« Ellyra a raison, mettons-nous à marcher, nous ne gagnerons rien à rester squatter l’oasis ici. Et puis, si on pouvait trouver de l’aide pour Absol sur le chemin… »

La gamine – qui n’en était pas vraiment une, enfin du moins physiquement – fit quelques pas en avant, histoire de donner l’exemple. Elle s’attendait à ce que Vulca et Lyse lui montre le chemin, mais il fallait les décoller de l’étendue d’eau auparavant.

[Lyse]

Lyse se demanda, en voyant les réactions de Kaé et Ellyra, si elle n'était pas la seule à prendre la situation vraiment au sérieux, et à y croire. La petite paraissait effrayée, perdue, et la plus grande demoiselle semblait perplexe. Mais elles n'avaient pas refusé de l'accompagner dans sa tête, ni totalement rejeté ce qu'elle leur avait raconté. De toute façon, elle ne demandait pas à ce qu'on la croie à tout prix...

Et ce mal de tête qui ne passait pas... Pire, cela s'aggravait. Peut-être un début de migraine... La jeune fille en avait subi de nombreux à cause de ses allergies. Pourtant, elle ne s'était pas particulièrement approchée de plantes depuis qu'elle était là. C'était étrange, et ça l'empêchait de bien réfléchir. Pourtant, ce n'était pas le moment de se laisser aller : où pouvait donc être cette fichue horloge ? La chercher dans le désert, c'était comme... chercher un grain de riz sur une plage. Un aiguille dans un botte de foin. Une pièce d'or dans l'océan ! ARG ! Ca ne s'annonçait pas facile. Pour ne pas dire infaisable. Leur seul espoir était donc cette mystérieuse voix qu'avait entendue Vulca, si du moins elle se manifestait de nouveau.

La Feurisson, ignorant la douleur qui troublait sa dresseuse, secouait la tête, ravie de l'effet qu'elle avait eu sur les deux autres femmes. Pour le coup, la chaleur ne lui causait aucun dégât, au contraire. La douce caresse de l'astre solaire lui réchauffait agréablement le dos, alors que pour les demoiselles c'était plutôt "le soleil qui frappait leurs crânes". En plus, la petite créature, qui n'étais plus si petite, avait un corps tout neuf. C'était plutôt bizarre comme découverte, se retrouver évoluée sans avoir vraiment évolué... Vulca se sentait capable de cracher des boules de Feu bien plus grosses désormais, mais elle n'allait pas se risquer à essayer. Elles étaient sur un truc sérieux, là. La voix qu'elle avait entendu... la Feurisson frémit à ce souvenir. Le ton n'avait pas été méchant ou brusque, loin de là, mais même sans comprendre exactement ce que ses paroles avaient signifié, elle avait saisi que c'était quelque chose de grave. Quelque chose de dangereusement grave. Son sixième sens animal ne se trompait pas.

Afin d'être sûre d'être comprise par tout le monde, et pas seulement par Suna, Vulca reprit sa forme humaine. La jeune fille aux longues jambes fines, aux cheveux bleus foncés qui lui arrivaient au milieu du dos, et aux grands yeux jaunes était de retour parmi la petite bande. Effectuant un pirouette, plus pour le fun que par sens du spectacle, elle fit face à Ellyra, qui l'avait questionnée en premier.

- Hm... Non. En fait, je ne sais pas de quoi il s'agit exactement... Ni où cela serait... c'est plus une... sensation.

Vulca fit une pause. Comment expliquer ce qui se passait en elle ? Surtout alors qu'elle-même n'en était pas sûre... Elle sentait qu'il fallait courir, se dépêcher, ne pas attendre, mais pour autant, elle n'allait pas se sentir immédiatement attirée vers le fragment en marchant dans le désert. Elle n'était pas un aimant, non plus ! Mais pour le moment, elle n'était pas à l'aise, excitée comme si un orage était en approche, ce qui n'était évidemment pas le cas, et était persuadée que cela signifiait que l'objet n'était pas très loin de là. Mais où ? Dans le désert ? Ou dans l'Oasis même ? Après tout, c'était là que Lyse et elle avait vieilli, cela avait sans doute un lien.

- Ellyra a raison, mettons-nous à marcher, nous ne gagnerons rien à rester squatter l’oasis ici. Et puis, si on pouvait trouver de l’aide pour Absol sur le chemin…

Vulca sursauta. Partir ? Peut-être, mais où ? La Feurisson se concentra, afin d'aider du mieux qu'elle pouvait. L'objet n'était pas dans l'eau... Pas si près. Ni dans les buissons juste autour... Mais pour autant, sortir de l'Oasis ne lui semblait pas être une bonne solution. Non, c'était dans l'Oasis...

- Je pense... Je pense qu'il faudrait voir, de l'autre côté de l'eau. Je ne crois pas que ce soit par là-bas (elle montra du doigt l'étendue dorée du désert, d'apparence infinie et tremblotante à l'horizon), mais plutôt derrière. Dans l'Oasis, mais loin de l'eau...

La Gijinka jeta un regard à Suna pour savoir s'il était d'accord avec elle. Mais que pourrait-il dire ? Il n'avait pas son pouvoir, ne ressentait pas ce qu'elle ressentait. Et si comme elle, il avait soudainement vieilli, il n'avait peut-être même pas l'expérience qu'il semblait avoir ! Vulca regarda aussi sa dresseuse et remarqua finalement la marque de la douleur sur son visage aux traits plissés. Lyse allait apparemment de plus en plus mal, et se tenait la tête, souffrant en silence. Un effet du vieillissement accéléré, peut-être. Lorsqu'elle croisa le regard de sa Pokémon, la Flamenoise réussit cependant à sourire, comme pour ne pas inquiéter plus que nécessaire la jeune fille. un peu soucieuse, Vulca porta finalement le regard sur ellyra et Kaé. Comment allaient-elles réagir en réalisant qu'elle n'en savait pas réellement beaucoup plus que sa dresseuse sur l'affaire ?

[Kaé]

[Sans nouvelle d’Ellyra, nous avons décidé avec Lyse de finir l’évènement sans elle.
Désolée que cela soit si court, mais j’avais pas grand chose à dire, j’ai essayé d’étirer tout ça comme j’ai pu :S (Kaé est vraiment inutile dans cet event ^^”)]


Kaé avait commencé à mettre un pied devant l’autre, s’éloignant doucement du petit groupe, dans la perceptive de « qui m’aime me suive ».
Sauf qu’apparemment, pas beaucoup de personne présente devait l’apprécier, vu que ben… Personne ne la suivait.

La gamine s’arrêta donc, attendant la suite des événements. Bon, d’accord, elle avait choisi la mauvais direction, et alors ? Cela lui arrivait tout le temps ! Elle avait déjà du mal à dire sa gauche de sa droite, fallait pas trop lui en demander non plus. Elle avait que dix-sept ans quoi, mince !
Elle voulu soupirer, mais son petit haut coupa sa respiration avant qu’elle puisse inhaler profondément. Bordel, il fallait vraiment pas vieillir hein, c’était on ne peut plus désagréable d’avoir l’impression que sa poitrine allait exploser de son t-shirt à chaque fois qu’elle respirait. Et puis, comme ses jambes étaient d’avantage plus grande, son sens de l’équilibre s’en était vu déstabilisé – enfin, encore plus que d’habitude quoi. C’était vraiment pas cool. Sans compter qu’elle était bigleuse. Enfin bon.

Elle voulu croiser ses bras devant sa poitrine, mais sentit son t-shirt se tirer sous la contrainte. Comme elle ne voulait pas non plus l’arracher complétement, elle remit ses bras le long de son corps, et, déçue de ne pouvoir montrer absolument aucun signe extérieure de sa fatigue ou de son impatience, elle se dirigea à nouveau vers celle qui s’était dénommé Lyse. En s’approchant d’elle, Kaé constata que l’expression de son visage n’était… pas naturelle. Elle semblait souffrir. Oubliant complétement le fait qu’elle était plus ou moins en colère – plus ou moins – elle posa sa main sur l’épaule de la fille, lui demandant si elle allait bien, inquiète. Kaé ne s’y connaissait en rien ni en médecine ni en réconfort, cependant son Absol était déjà dans un sale état, et si ça se trouvait cette chose était contagieuse, fallait s’en méfier – ce qui était bien sûr, la raison pour laquelle elle s’était rapprochée. Et puis, elle était la seule qui semblait avoir des indices sur ce qui se passait, alors elle avait pas intérêt à perdre la boule.

Le pokémon qui n’en était pas un mais qui faisait comme si et qui ressemblait à un humain mais qui avait été modifié par un truc – Kaé n’avait pas bien compris le statut de se truc là – pointa du doigt la direction – donc, opposée à celle que Kaé avait prise – en expliquant qu’il fallait aller par là. La gamine, n’attendant pas d’autre instruction, suivant naïvement une chose qu’elle était pas sûre de ce que s’était, voulu avancer en suivant les directions données. D’un geste qui se voulait amical, elle poussa Lyse légèrement dans le dos, lui faisant comprendre qu’il fallait avancer, même si elle était probablement assez grande pour saisir ça toute seule.

Parce que après tout, même si cette Vulca n’en savait pas long, elle était quand même la mieux renseignée du lot, alors elles n’avaient pas d’autre choix que de lui faire confiance et essayer d’aller de l’avant… Après tout, peut-être qu’en se dirigeant vers là bas, elle ressentirait d’autre truc qui pourrait mieux les guider… De toutes façons, il fallait tenter quelque chose et aller de l’avant, ou attendre que ça passe, avec la forte probabilité que ça passe jamais… Et si cela n’était pas fondamentalement critique pour la gamine, Absol, en revanche, risquait bien de manger les conséquences…

[Lyse]

Lorsque Kaé sembla lui faire un signe de compassion, en lui posant la main sur l'épaule, Lyse lui répondit par un faible sourire. De son côté, Vulca prenait la tête du petit groupe, bien consciente qu'elle était la moins perdue de tous ceux qui se trouvait là, sans pour autant être mieux informée. Ces nouvelles responsabilités qui lui tombaient dessus tout d'un coup, ça la mettait mal à l'aise. Enfin quoi, elle avait à peine 4 ou 5 ans humains, même si elle en paraissait soudainement dix de plus, elle avait du mal à se mettre dans la peau du chef de groupe. Mais sa dresseuse était affaiblie, l'autre, la grande, se croyait en plein rêve, et la troisième avait l'air d'avoir son âge. Autant se résigner.

La Gijinka leva le nez en l'air, comme pour flairer une piste. Mais c'était peine perdue. Son odorat, sous sa forme humaine, était moins développé, et de toute façon elle ignorait l'odeur de sa cible. Il allait falloir y aller à l'instinct, comme un Pokémon digne de ce nom. Elle avait déjà une idée de là où elle devait se rendre - de l'autre côté de l'eau... L'Oasis s'étalait comme un petit lac, entourée de plante, avec une section un peu plus haute. Ils devaient en faire le tour. Vulca commença à marcher, suivie par Lyse et Kaé. Ellyra et Suna restaient un peu en retrait mais ils semblaient suivre aussi.

Il leur fallut de nombreuses minutes pour faire le tour. L'étendue n'était pas très grande, mais toutes les jeunes filles semblaient un peu fatiguée, ralenties par le soleil de plomb ou, dans le cas d'Ellyra, par ses petites jambes. Vulca finit même par passer un bras autour du dos de Lyse, pour la soutenir.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Le teint de la jeune femme était terne, comme du sable, mais du sable beaucoup plus gris que celui, doré et rayonnant, du désert. Elle semblait avoir un peu moins mal que plus tôt, mais gardait un air maladif.

- Je ne sais pas. J'ai mal à la tête. Sans doute le vieillissement, plus le soleil, le passage du chaud au froid quand je suis allée me baigner... Quand tout cela sera fini, j'irai voir un guérisseur, promis. Ne t'inquiète pas pour moi. Tu as une idée de ce que tu cherches ?

- Pas vraiment. Mais, il va bien falloir trouver, non ? On ne va pas rester comme ça toute notre vie...

Surtout si ça te rend malade. Supportant toujours sa dresseuse, Vulca finit par s'arrêter. Le groupe était arrivé à l'exacte opposée du coin où ils étaient plus tôt. Et immédiatement, elle sut qu'elle avait eu raison de les conduire là. La... sensation était plus forte ici. Tellement forte que peut-être même que les humaines en avaient conscience. Vulca ressentait une vibration dans sa tête, presque physique même, sa peau aussi tremblait.

- Regardez...

Du doigt, elle pointa la chose. Droite comme un i, plantée dans le sol, une aiguille, comme on aurait pu en trouver sur une horloge de grand-mère (mais, une grosse horloge dans ce cas) se tenait là, devant eux. Et comme si elle se trouvait là depuis longtemps, une plante grimpante avait poussé dessus, avec à son sommet une grosse fleur rouge. Le tout mesurait peut-être un mètre de haut. Lyse s'avança un peu, n'osant pas toucher l'objet. Puis elle souleva une question à laquelle personne ne semblait avoir pensé jusqu'alors.

- Bien, nous l'avons trouvé... Et maintenant, on en fait quoi ?

[PNJ]

L’aiguille ainsi découverte semblait être plantée là depuis des millénaires. Pourtant, dès que Vulca la toucha, alors qu’une délicate musique flottait dans les airs, elle s’illumina d’une délicate aura verte. Toute la rouille accumulée par le temps se décolla de son corps d’acier, tandis qu’elle se dégageait du sol. Elle se plaça à l’horizontale au-dessus du groupe et commença à tourner sur elle-même, comme l’aiguille d’une boussole. Puis, elle se stabilisa, la pointe dirigée dans une direction bien précise, celle d’où provenait la musique. Puis finalement, l’aiguille fila dans cette direction, comme attirée par un champ d’attraction extrêmement fort. Pendant ce temps, une voix fit vibrer l’air, résonnant dans les esprits de tous.

« Merci de nous avoir aidé à trouver le morceau manquant. Tout va rentrer dans l’ordre sous peu. Il n’y a plus qu’à attendre… »

Et la présence d’où émanait la voix disparue bien vite.

[Sincèrement désolée pour le retard. Je vous note tout de suite.]

[Kaé]

Kaé regarda bêtement ce que Lyse pointa du doigt, curieuse de savoir ce que c’était. Cela ressemblait vaguement à une tige, plantée droite dans le seul. En fait, à vu d’œil, ça ressemblait à rien. Kaé commença par penser que c’était juste vaguement une ruine d’un truc vieux et ancien qui avait été déterré avec le vent ou elle ne savait pas quoi bien. Cependant, le machin emmenait une drôle de euh… comment dire… aura ? ouais bon, ça fait peut-être cliché de dire ça, mais c’était le meilleur moyen que la gamine avait pour décrire la sensation qui émanait de la chose. C’était comme si le truc était vivant… Peut-être que c’était un pokémon bizarre ou un autre truc aussi curieux dans le genre ? Hum… Évidemment, lorsque Lyse demanda ce qu’il fallait faire maintenant, Kaé n’en avait pas la moindre idée, mais ce n’était pas ce qui allait l’empêcher d’agir.

« Ben chais pas, y’a peut-être un mode d’emploi quelque part ? »

Kaé s’approcha en même temps que Vulca, curieuse, mais n’eut pas le temps de tendre la main pour toucher l’objet – si un objet c’était – que quelqu’un alluma le tourne disque qui devait être caché dans un coin – ou l’orchestre, mais ça c’était encore plus dur de le cacher, donc la gamine poussa cette idée de sa tête – et qu’un grand gourou décida de prendre la parole.

La voie pure et claire résonna dans la tête de Kaé, mais elle ne pu s’empêcher de tourner sur elle-même dans le but de trouver l’origine de la voie. N’étant pas du tout familière avec les pokémons psy ou légendaire, elle n’imaginait pas que ce genre de communication comme dans les livres était possible.

« Ah ben j’vous en prie mais qui êtes vous ? Pourquoi vous planquez vous ? Cela vous direz pas de nous montrer votre tête ? »

Mais la voie avait disparu, et n’avait pas vraiment l’air motivée à revenir. Kaé se tourna vers l’autre jeune fille avait les épaules et les sourcils haussés en signe d’incompréhension et d’interrogation. Elle allait ouvrir la bouche pour parler à nouveau, quand soudain une grande vague de fatigue submergea la demoiselle. Tout à coup, sa tête se mit à tourner, sa vue se troublait, ses paupières et tous ses muscles s’alourdirent au point que la gamine ne pouvait plus tenir debout. Kaé tomba à genoux, s’enfonçant dans le sable, cherchant Lyse du regard, mais ne voyant plus que quelques formes flous. La gamine essaya de lutter encore, mais c’était peine perdue. L’instant d’après elle s’affaissa dans le sable, inconsciente.

***

Kaé ouvrit les yeux, qui lui piquaient comme elle y avait rarement eu droit. Du dos de la main, elle s’essuya le sable qu’elle avait dans le visage, clignant des yeux, pour se faire pleurer et essayer de recouvrir ses esprits. Elle tenta de se lever, mais sa main s’enfonça dans le sable, lui faisant perdre l’équilibre à nouveau. Elle se posa sur ses fesses, secouant la tête, attendant que ce vertige lui passe.

Au bout de quelques secondes, sont mal de crâne commençait doucement à passer, et sa vision s’éclaircissait peu à peu. Rapidement, elle reconnu juste à côté d’elle la grosse fourrure blanche d’Absol, vers laquelle elle s’élança, inquiète. Elle secoua la bestiole violemment, jusqu’à ce que cette dernière, irritée bien sûr, lui saute dessus, la planquant au sol avec un air « non mais ça va pas de réveiller les gens comme ça ? ».
Comprenant que son pokémon avait apparemment « guérit » de la bizarrerie qui lui été arrivée, Kaé saisit le coup d’Absol en lui faisant en gros câlin – dont Absol essayait plus ou moins désespérément de se libérer – et en lui disant combien elle avait eu peur et combien elle était rassurée.

Une fois remise de ses émotions – et après un grand coup de pate de « laisse moi tranquille non mais qu’est-ce qui te prend » – Kaé observa les alentours, ne voyant plus l’oasis où elle se souvenait clairement avoir perdue conscience. En fait, elle était à nouveau à l’endroit où elle s’était a priori endormie, quelques temps plus tôt, avant que tout cela n’ait lieu…
D’ailleurs, où était Lyse ? Et Ellyra ? Où avait-elle disparu ces demoiselles là ? Allaient-elles bien elles aussi ? Mais…

Ne voyant rien ni personne ni aucun indice sur la bizarrerie qui s’était produite, Kaé commença à se demander si elle n’avait simplement pas rêvé. Après tout, tant de mystères en moins de quelques heures, avec un retour exact à l’endroit où elle s’était reposée, c’était peut-être pas juste une coïncidence… Mais les personnes qu’elle avait rencontrées étaient réelles, elle avait même touché Lyse, et tout et tout… Bref, tout cela étant particulièrement confus, Kaé décida simplement que le Soleil et la chaleur n’étaient pas bons pour le cerveau, ça avait des drôles d’effets secondaires.

Grimpant sur le dos d’Absol qui semblait avoir bien récupéré, les deux amis se dépêchèrent d’essayer de sortir du désert, avant que d’autres tuiles ne leur tombent sur la tête.


[Clos pour Kaé :D Et t’inquiète Kajin, on t’en veut pas, ce sont des choses qui arrivent :) ^^]

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