[ Clos ] [Event 5G] Où sommes nous ? [Mizuki/Yûn/Reverie]

[Mizuki Ana]

« Qu’est ce que c’est que… ce truc ?! »

Mizuki était accroupie depuis quelques minutes, fixant la chose d’un œil indécis, avec une expression d’extrême stupeur. Était-ce un objet ? Un Pokémon ? Mais alors dans ce cas, pourquoi n’en avait-elle jamais vu de tel avant, ni dans un livre, ni en vrai ? Jamais on ne lui avait parlé d’une créature formé de rouages, tels que celui qu’elle avait trouvé à la vallée Chamarée et qui appartenait à l’horloge de Dialga, qui tournait sur lui-même en faisant « Tic » toutes les secondes. Avec quelques hésitations, la Nalcienne avança son doigt vers le truc, pour le toucher, ce qui eut pour effet de le faire tourner plus vite, et lâcher des « Tic tic tic » plus aigus et plus rapides, ce qui n’augurait rien de bon. Mizuki éloigna sa main, les yeux ronds de surprise, soufflant un « Woooh… ». Latu, sur son épaule, ne semblait pas moins étonnée, et penchait la tête à droite, à gauche, sans parvenir à définir ou expliquer ce qu’elle voyait. La chose finit cependant par s’éloigner, et la jeune fille se releva, fixant l’horizon. Ce lieu était finalement plein de surprises. Espérons seulement qu’elles soient toutes aussi inoffensives que la bestiole…

Peut-être aurait-elle mieux fait de rester sur la terre ferme d’Erasia, et de se fier au mauvais pressentiment de Latu. Était-ce ses pouvoirs psychiques qui avaient appris à l’oiseau la catastrophe sur le point de se produire, ou bien son instinct animal ? Peu importe. En tout cas, la Natu avait longtemps demandé à sa dresseuse de ne pas se porter volontaire lorsque l’armée Nalcienne lui avait envoyé une missive, l’invitant à rejoindre les hommes qui devaient s’envoler vers le continent flottant. Mais Mizuki, bien qu’ayant tout à fait confiance en son oiseau, avait malgré tout voulu prendre le risque, plus pour le plaisir de la découverte que par patriotisme. Bon, c’était vrai quand même, elle tenait elle aussi à s’assurer que l’île flottante n’allait pas devenir un danger pour sa propre planète. M’enfin, s’il s’avérait qu’elle risquait de tomber sur Erasia, la Nalcienne n’était pas trop sûre de ce que pourrait faire ses habitants, si ce n’est prier Arceus, ou un autre légendaire, d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard… Surtout si l’endroit était tel qu’on lui avait décrit, au moins grand comme Nalcia – mais il ne s’agissait là que de rumeurs.

Peu importe, elle n’avait écouté personne d’autre qu’elle-même, au grand dam de Latu, et était partie en direction de ce lieu étrange, avec un moyen de transport de sa création. Elle avait parfois vu les moines du temple du Savoir en construire, ces espèces de cerf-volant que seuls les maîtres de l’Air savent utiliser pour voler. Un peu de bois, de la voile, et beaucoup d’essais infructueux plus tard, Mizuki volait au milieu d’un groupe de Nalciens, usant de ses pouvoirs aériens, vers l’île, Latu sur l’épaule. La présence des autres, avec leurs montures, la rassurait quelque peu, après tout la voile pouvait toujours se déchirer, le bois casser. Mais même seule, elle aurait savouré l’instant. Ce devait être très proche du bonheur, cette liberté que lui offrait son élément, le sol, à des centaines de mètres en dessous, le ciel, encore plus haut au dessus, et le vent partout autour. Elle aurait pu hurler de plaisir, s’il n’y avait eu personne d’autre qu’elle. Mais là, il avait fallu garder un minimum de dignité. C’était une mission sérieuse.

Puis il y avait eu les Pokémon inconnus, et bientôt les nuages, noirs et menaçant. Le malaise s’était rapidement installé parmi les Nalciens, et Mizuki n’avait pas fait exception.

J’aime pas ça, Mizu.

La jeune fille avait grimacé, agacée ou anxieuse, elle ne savait pas exactement.

Moi non plus, Latu. Quelque chose cloche, et pas seulement l’orage en prévision. On a des Maîtres de l’Air de très haut niveau avec nous, ils pourraient contrôler la météo, mais…

La blonde avait regardé autour d’elle, secouée par le vent qui commençait à forcir. Les soldats les plus expérimentés, et les maîtres élémentaux les plus doués, parmi eux, avaient semblé aussi soucieux qu’elle, voire plus. Comme si leur maîtrise ou leur talent ne pouvaient rien face à la menace qui se rapprochait.

… Rentre dans ta sphère, Latu. Maintenant !

L’oiseau avait hésité un instant, étant rarement invité à se cacher dans sa Pokéball. Cela signifierait rompre le contact télépathique entre elles. Mais le ton et l’expression de la dresseuse était sans appel, et, en s’agrippant aux habits de Mizuki, la Natu avait fini par descendre jusqu’à son sac, où elle s’était glissée avant de rentrer dans sa Pokéball. Le silence dans l’esprit de la Nalcienne l’avait affolée un instant, comme toujours lorsque son alter ego ne lui parlait plus, mais son sang-froid avait repris le dessus. Maintenant qu’elle savait que l’oiseau ne risquait plus d’être frappée par un éclair ou emporté par une bourrasque, elle allait pouvoir bien réfléchir et mieux gérer la situation, du moins le pensait-elle.

L’orage avait finalement éclaté, plus violent que la Nalcienne n’aurait pensé, surtout qu’elle se trouvait en plein dedans, et pas en dessous, comme habituellement. Les bruits étaient comme multipliés, entre le hurlement du vent, qui empêchait presque tout contrôle sur le cerf-volant, et le fracas des éclairs qui volaient d’un nuage à l’autre, frappant parfois une monture, un humain, sans leur laisser la moindre chance de survie, que la mort se fasse par électrocution, par peur, ou bien plus bas, après la chute. De nombreuses fois, Mizuki crut sa mort arrivée. Encore plus lorsque l’aile d’un Ptéra, poussé par les rafales, avait déchiré la toile de ce qui lui permettait de voler. Son cœur, puis son corps, avaient entamé la chute, avant de remonter à toute vitesse. La Nalcienne avait pensé un instant qu’elle faisait usage de ses pouvoirs, avant de voir l’espèce de vortex créé dans le ciel, qui soulevait les humains et leur Pokémon, ou les projetait au contraire dans les nuages. Mizuki était montée, montée, puis le vent avait soudain faibli, la laissant seule dans le silence, au milieu de nuages plus clairs, moins menaçant. Puis elle avait repris sa chute, les yeux fermés, hurlant intérieurement.

En heurtant le sol bien plus tôt que prévu, mais de plein fouet malgré tout, Mizuki avait compris qu’elle n’était pas sur Erasia, mais bien sur l’île volante, avant de s’évanouir.

Elle n’aurait pu dire si elle avait dormi une heure ou une journée. Elle savait seulement, au réveil, qu’elle avait mal partout, mais rien de cassé, sauf le cerf-volant dont les restes gisaient à côté d’elle ; qu’elle avait très, très chaud ; et qu’elle avait beaucoup de chance d’être en vie. Elle commença par se mettre sur le dos, lentement, ressentant dans la douleur chaque muscle de son corps. Le Soleil était au zénith, et elle se trouvait dans une sorte de désert empoussiéré. D’où la sensation insoutenable de chaleur. Cela lui rappelait le désert de Flamen. Mizuki fit rapidement sortir sa Natu, puis chercha dans son sac une de ses capes légères, pour les abriter toutes les deux du Soleil. Constatant que son moyen de transport était inutilisable, elle l’abandonna là, consciente qu’il lui faudrait trouver un autre moyen de retourner chez elle, et elle commença à marcher, seule dans le désert.

Seule ? Pas tellement. Outre le truc qu’elle avait croisé, celui qui faisait « Tic », Mizuki avait eu le temps d’apercevoir d’autres créatures tout aussi étranges, comme ce rocher mouvant sur lequel elle avait voulu s’assoir, qu’elle pouvait comparer à un Gravalanch, mais en plus bleu. Mais aucun oiseau. Aucun humain. Pas facile, dans de telles conditions, de ne pas céder à la panique…

[Yûn]

Quelques temps étaient passés suite au séjour à Eternara. Bien qu’elle n’ait rien dit à son maître, Yûn n’était pas mécontente d’avoir quitté la ville. Enfin, de ne plus avoir à supporter l’attitude exécrable de Sandra à son égard. La femme s’était montrée très crue envers elle, sans qu’elle sache pourquoi. Elle s’était comportée ainsi dès qu’elle l’avait vue. Si au moins cela avait été dû à quelque chose qu’elle aurait dite ou fait, et qui lui aurait déplu. Mais, elle ne voyait vraiment pas de quoi il s’agissait. Elle n’avait pas osé en parler au Dragon Master, de peur de donner l’impression de se plaindre d’une de ses connaissances.
Au moins, le bref séjour avait été bénéfique pour Uroko. Le dragon cuirassé avait en effet réalisé son rêve. Tel un papillon s’extirpant de sa chrysalide, l’hybride s’était débarrassé de son armure d’écailles, revêtant un corps imposant mais bien moins embarrassant. Et surtout, surtout ! Des ailes sanglantes étaient sorties de ses omoplates. Son rêve allait enfin être réalisé. Il allait enfin pouvoir s’envoler, et tutoyer les nuages ! Mais, en plus, cela voulait dire une chose. L’entraînement de la jeune Terrosienne n’allait pas tarder à s’achever. Ce n’était plus qu’une question de semaines, peut-être de jours, avant que le Champion nalcien juge qu’elle était apte à passer l’épreuve qui l’élèvera au rang de Dragonnière. Ce qui était loin de lui déplaire !

Mais pour le moment, le Dragon Master décida de leur imposer un nouvel exercice. Elle n’était pas sans ignorer l’apparition de cette étrange terre, au-dessus d’eux. Les gouvernements des différentes nations semblaient très inquiets à son sujet. Aussi avaient-ils mandé leurs sujets, afin qu’ils aillent explorer cette île et qu’ils jugent si, oui ou non, elle constituait une menace potentielle. Il devait certainement y avoir d’autres motifs, comme l’exploitation des ressources, mais c’était une autre affaire.
C’est ainsi que maître et disciple décollèrent un matin, en direction de la voûte. Les exercices de vol avaient été payants, Uroko n’avait plus aucun mal à mouvoir les excroissances qu’il avait obtenues lors de son évolution. Il faisait même montre d’une certaine audace et agilité. Quant à Yûn, elle avait désormais l’habitude de ces voyages, et elle était plutôt bonne cavalière. Elle avait appris à ne pas gêner les mouvements de sa monture, en déplaçant son poids du corps en fonction de sa position, par exemple.
Le trajet se déroula sans trop de mal. Ils venaient de dépasser la terre suspendue dans les airs, et faisaient un petit tour au-dessus, afin de repérer les lieux. C’est là que tout empira.
De gros nuages noirs surgirent de nulle part, bien trop brusquement pour qu’il s’agisse d’un phénomène naturel. Le grondement menaçant d’Uroko lui confirma cette impression. Elle vit la gorge de ce dernier se gonfler, une sorte de boule remonter le long de son cou. Il ouvrit alors sa gueule aux crocs pointus, libérant une déferlante de flammes affamées en direction de ces oppressants géants des cieux. Ses réserves de magma s’étaient agrandies, l’attaque n’avait plus rien à voir avec les misérables Flammèches qu’il engendrait lorsqu’il n’était encore qu’un Draby. En vain.
Les nuages s’écartèrent, laissant passer l’offensive sans subir le moindre dommage. Mais répliquèrent aussi sec. Le tonnerre gronda, et un éclair jaillit hors des géants noirs. Il ne se dirigea pas vers la terre. Non. Il se rua droit sur Uroko et sa dresseuse. Ce n’était pas normal. Il le visait clairement, il n’agissait pas au hasard ! Il ne pourrait pas l’éviter !
Le dragon d’azur et de sang fut touché de plein fouet. Mais, juste avant que la foudre ne l’atteigne, il effectua intentionnellement un mouvement brusque, qui désarçonna sa cavalière. Ainsi, elle ne serait pas frappée. Néanmoins… Dépourvue d’attache, ne maîtrisant aucun élément, et encore moins aérien, elle entama une chute libre qui la précipita droit sur le nouveau continent ! Or, le Dragon Master ne pouvait lui venir en aide. Il était lui aussi aux prises avec l’étrange phénomène qui habitait les nuages de la voûte.
Yûn tenta de reculer son inévitable sort, en offrant un maximum de résistance à l’air. Mais la terre se rapprochait à vue d’œil. Un sol sombre, noir. Soudain, elle sentit la présence de son dragon, au-dessus d’elle. Elle releva la tête et le vit effectivement. Mal en point, des traces de brûlures à certains endroits, les ailes repliées, il semblait en aussi mauvaise posture qu’elle. Pourtant, cela ne sembla pas l’effrayer. L’imposant Drattak revêtit alors sa forme d’hybride lorsqu’il fut presque au niveau de sa partenaire. Il lui enserra la taille, à une vingtaine de mètres du sol, et se retourna d’un mouvement de reins et d’ailes. Ainsi, il présentait son dos et exposait moins la jeune femme.
Le choc fut violent. Il souleva de lourds panaches de cendres, qui les englobèrent dans une fumée sale. Bizarrement, un silence lourd suivi le fracas de leur chute et les sifflements du vent qui l’avaient accompagné. Yûn avait mal à son bras gauche et se sentait étourdie. Elle voulut se redresser… Mais elle n’y parvint. Non pas que ses forces l’aient abandonnée. Non. Le problème venait de l’hybride. Ce dernier s’était évanoui, mais l’étreinte de ses bras demeurait ferme, au point qu’elle ne pouvait s’y soustraire. De plus, il avait refermé ses ailes sur elle, afin de la protéger davantage encore du violent impact. Il avait plus de force qu’elle, elle eut beau essayer de les pousser la volonté inébranlable de la protéger continuait de l’animer, même dans son état.
A force de remuer pour échapper à ces liens amicaux, elle réveilla son ami. Enfin, plus ou moins. Yûn le sentit relâcher ses muscles. Il ouvrit difficilement ses yeux d’ébène, et posa son regard inquiet sur celle qu’il avait voulu protéger. Il parut soulagé.

« Arceus soit loué… Tu n’as rien… »

A bout de forces, le dragon à l’apparence humaine replongea dans un sommeil d’épuisement. Ses bras glissèrent du corps de sa dresseuse pour toucher terre. Les muscles puissants de ses ailes cessèrent d’être autant contractés, et ses membranes retombèrent mollement. Yûn se redressa. Elle oublia totalement son bras qui la faisait souffrir et elle recouvrit aussitôt ses esprits.

« Uroko… ? Uroko ! Réveille-toi ! Je t’en prie ! »

Mais elle avait beau le secouer, de plus en plus fort, le reptile ailé demeura inconscient. Paniquée, la disciple du Dragon Master se releva et parcourut le lieu des yeux. Grâce à l’entraînement de Peter, ses sens étaient mieux développés. Elle voyait plus loin, entendait et ressentait plus de choses. Mais cette terre noire, sale de cendres et de suie, semblait stérile de toute aide. A son grand désespoir. Elle n’avait pas le choix. Si elle restait là, elle ne trouverait personne.
La jeune femme saisit la sphère attribuée à son dragon et la pointa vers lui. Le globe eut tôt fait d’engloutir son occupant. Elle l’accrocha à sa ceinture et courut dans une direction, au hasard. D’après ce qu’elle avait compris, les nations avaient dépêché de nombreuses personnes. L’une d’entre elles devait bien se trouver dans les parages, non ? Et avec un peu de chance, quelqu’un qui connaitrait l’art de la médecine.

[Uroko est effectivement un Drattak, il évoluera officiellement dans un topic à Eternara. ^^ ]

[Reverie Metherlence]

Elle devait suivre son instinct. Elle devait suivre ce que lui dictaient ses pouvoirs. Simple poupée, marionnette de ses propres désirs. Le ciel... s'était assombri. Lourdement. Comme si un être avait décidé de cacher le soleil à la vue de tous. Cette chose dans le ciel. Cette terre. Ce nouvel Éden. Était-ce le paradis des Edil Raid ? L'Edil Garden ?
Elle n'en savait rien, mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle devait s'y rendre, d'un moyen ou d'un autre. Cet endroit l'appelait, comme un parent appelle un enfant. Oui, elle devait se rendre la haut, coûte que coûte, quitte à vendre son âme pour cela. Tel un filin qui la reliait à ce lieu, elle se sentait tiré par cette masse. Se trouvait-il là-bas ? Peut être bien.
Quel rapport ce lieu avait-il avec elle ? Peut-être n'étais-ce rien. Peut-être que son corps réagissait à un danger futur et tentait, au contraire, de l'alarmer pour qu'elle fuit. Ce sentiment indescriptible, ce vide à remplir, la chose qui la rendra une. Elle devait toucher se monde. L'atteindre, de son corps et de tout son être.
Mais tendue vers l'immensité grouillante et venteuse, elle donnait l’impression de vouloir toucher de l’Éther. Oui, elle tentait, indubitablement, de savoir ce qui l'a poussé à vouloir aller là-bas. La rencontre d'un être. L'inconnu. La réponse à certaines de ses questions. Une lumière qui l'attire tel un papillon de nuit qui vient se brûler les ailes au plus près de la lueur.
Une chose incompréhensible mais qui lui faisait tellement envie. Une envie qu'elle devait réaliser, un désir à assouvir. Oui. Elle atteindrait ce lieu. Morte. Ou vive.

Il ne lui fallut guère longtemps pour se préparer. A vraie dire, elle avait simplement attrapé son sac et voilà, elle était paré. Sa robe de dentelle flottait au vent, ses cheveux dansaient avec lui, l'accompagnant dans son souffle. Elle allait s'envoler pour ce lieu, peu importe le moyen.
Elle avait choisis le dos de métal de son oiseau d'acier pour cela. Rude et rêche, mais résistants. Paris déploya ses ailes de rasoirs, laissant la brise siffler par dessus et dessous les lames. La poussé d’Archimède permis à l'oiseau de s'élever, comme un avion en papier. L'oiseau n'avait guère besoin de battre de ses ailes immaculés pour s'envoler, sauf pour s'élever plus haut que les courants venteux, pour se diriger ou redescendre.

— Plus haut ! Perçons le ciel d'un millier de lances afin qu'il s'ouvre à nous !

Dans une pluie d'étoile, l'oiseau se déversa sur la protection mystique de ce lieu. Terre survolant les continents et les océans.
C'est dans cette suite d'attaque effréné que l'animal se perça un passage dans la première couche. Une fois cela fait, ce fut le drame. Balloté par des vents contraire et des turbulences toujours plus variables et aléatoire, la jeune fille et sa gardienne de métal faisait face à la colère des dieux. Le corps de son ami avait beau être protégé, une soudaine bourrasque provoqua un enfoncement dans sa carapace.
Solidement attaché à la selle et, à la limite, enchainé à son Pokémon, la jeune fille ne risquait pas de se faire désarçonner de si tôt, malheureusement, les vents s'étaient mis d'accord pour vouloir tenter de le faire quand même. Leurs voyage ne faisaient que commencer et voilà qu'elles chutaient déjà, toutes deux.
Soudainement, dans de multiples éclairs émeraude et améthyste, son pouvoir se libéra, tel une bête si souvent muselé à qui on avait laissé la liberté. Une tempête ? Sa bête en ferait une encore plus forte ! L'entité de ses pouvoirs se mit alors à tenter une chose folle à son niveau : mieux que contrôler les vents, contrôler la météo !
Mais la joie d'être libre de tout faire se brisa tel un miroir quand la bête compris qu'elle même n'y pouvait rien. La faille laissé par Ren n'avait pas était de l'inconscience au point de se laisser consumer par sa puissance, il s'agissait au contraire d'une mise en alerte, pour lui dire de ne pas sortir. Bête qui à présent faisait face au désespoir, celui de perdre le contrôle, de n'être plus rien, d'avoir trouvé une créature encore plus puissante. Ses pouvoirs... devaient apprendre l'humilité. Elle devait ne faire qu'un avec eux, malheureusement, ils étaient séparé d'elle. Et cette tempête venait de mettre une claque monumental à la créature qui revenait, queue entre les jambes, au sein de sa porteuse. A présent, est-ce qu'elle pourrait lâcher la bonde sans avoir à faire à un déferlement furieux ? Qu'importe ! Actuellement, Moi, Sur-moi et Ça n'avait qu'un objectif commun : survivre !

Aprés être passé pour un sac à patates, la jeune fille et son oiseau sortirent du mur de nuage. La pression étouffante se libéra soudainement, laissant de l'air rentrer dans ses poumons. Cependant, elles n'étaient pas tirées d'affaires. Chutant inexorablement vers le sol, leurs corps, lourd, allait s'écraser et finir comme crêpe sur poêle ! Elle perdait relativement la tête, entre une inconscience et un possible poussé d'adrénaline, son corps, venu dans ses derniers retranchements, tentait le tout pour le tout par un appel. Dans un flash, elle crut apercevoir Coud. C'était juste avant de fermer les yeux et de laisser le reste de ses pouvoirs se répandre autour d'elle, une sorte de vent qui tentait de leur filer un dernier petit coup vers le haut, histoire que leurs chutes soit moins dures. L'Airmure rentra d'office dans sa capsule, la jeune fille fut maintenu difficilement dans les airs par son premier compagnon, mais ils continuaient de tomber encore. Encore quelques dizaines de mètres et... l'inconscience.
Ce fut dans un soudain déchirement entre les dimensions que la demoiselle toucha terre, moins lourdement que prévu. Son Kadabra avait toujours une utilité monstre, notamment dans la téléportation.

[hrp : mais fallait sauter mon tour hein ° ° Fin, oui, je dis que je répondrais mais huhu...syndrome de la feuille blanche...]

[Mizuki Ana]

Continuant son errance sans but, Mizuki les avaient vus tomber, tous les quatre. Il lui fallu quelques secondes pour que son cerveau embrumé par la chaleur ne réalise vraiment l'horreur de cette vision : quatre corps en chute libre s'étaient écrasés, comme elle un peu plus tôt, derrière un versant de roche. Après un hoquet de surprise, elle fonça pour escalader la paroi par chance ni trop haute ni trop raide, espérant qu'elle trouverait des survivants. Ses jambes douloureuses avaient oubliées, l'espace d'un instant, la souffrance, saisies par le sentiment d'urgence. En arrivant au sommet, après quelques minutes et de nombreuses écorchures, Mizuki repéra le premier groupe. Enfin... La moitié ? Elle était sûre d'avoir vu tomber deux groupes de deux personnes. Elle ne voyait maintenant qu'une jeune femme désorientée. L'autre couple avait dû tomber plus loin, mais où était passé l'homme qui accompagnait celle-là ?

Cinq cents mètres séparaient la jeune Nalcienne de cette fille, mais la montée l'avait épuisée. Elle préféra s'appuyer sur ses pouvoirs élémentaux, poussant l'air sous pieds de façon à projeter ceux-ci : elle arriva, cape au vent et soulevant des nuages de poussière, comme montée sur des patins, et s'arrêta face à l'inconnue en dérapant, un peu déséquilibrée ?

"Mademoiselle, est-ce que vous êtes blessée ?!"

La jeune fille avait de longs cheveux gris, salis par la cendre et emmêlés après sa chute, et ses yeux reflétaient l'effroi. Elle paraissait presque en état de choc... Mizuki n'était pas sûre qu'elle lui réponde clairement, après ce qui venait de lui arriver, aussi décidé t-elle de passer à l'action immédiatement. L'inconnue se tenait le bras, la Nalcienne supposait donc qu'elle souffrait. Que faisait-elle là ? Elle n'était sans doute pa soldate, aucun de ses vêtements ne portait l'insigne d'un des quatre pays. Était-elle dresseuse ? Et où était son compagnon ? La blonde se posait beaucoup de questions, mais s'efforça de ne pas brusquer la jeune fille. Elle commença à sortir se dont elle avait besoin, les Pokéballs de Freezia et Nymphéa, ainsi que quelques pansements et bandages au cas où ses simples forces ne suffiraient pas. Elle avait des gestes rapides et saccadés, mais elle parla d'une voix calme et douce.

"Je m'appelle Mizuki Ana, je vous ai vue tomber... Je vais essayer de vous aider."

Dans une pluie d'étincelles et de flocons de neige, la Ludicolo et la Momartik apparurent, très désagréablement surprise d'être ainsi appelées dans un endroit aussi chaud et sec. La jeune Défenseuse, bien que peu expérimentée en terme de Guerison, essaya de garder un semblant de maîtrise de la situation en donnant à ses Pokémon diverses directives.

"Bon, Nymphéa, donne-moi l'Encens Fleur et veille au confort de cette jeune femme... Freezia, s'il te plait, attrape son bras et refroidis-le, histoire d'anesthésier un peu la douleur..."

Mizuki prenait son rôle tellement à cœur qu'elle n'écoutait que d'une oreille très distraite ce que pouvait lui dire la rescapée. Aussi fut-elle très surprise lorsque l'inconnue fit apparaitre un Drattak en la sommant de concentrer ses efforts sur lui ! En effet, la créature était en très piteux état. Etait-ce lui que la Nalcienne avait vu tomber avec cette jeune fille ? Oui, elle se souvenait avoir vu des ailes semblables, mais la forme était plus... moins... Elle était persuadée d'avoir vu un homme, jusqu'alors. Elle songea à quelque chose puis l'oublia instantanément, trop occupée avec ses blessés. Allait-elle être à la hauteur ? Elle était plus douée pour empêcher les blessures que pour les guérir... Mais elle ferait de son mieux.

Il fallait réfléchir à une autre stratégie. Inutile d'espérer soigner un Dragon avec l'aide de Freezia, elle risquait de l'achever plus qu'autre chose : la Momartik devrait donc se concentrer sur le bras de l'humaine. Mais Nymphéa pourrait peut-être l'aider, elle. Il fallait qu'il reprenne conscience si elle voulait savoir d'où il souffrait, et pour éviter diverses lésions ou commotions irréversibles. Et puis, il fallait le laver, aussi...

"Ok Nymph', lance Danse-Pluie sur ce Dragon."

Un unique nuage, attiré par la Danse du nénuphar, s'approcha du groupe pour les arroser d'eau fraiche. tout le monde eut sa part, profitant de cette douce trêve dans ce désert chaud et sec. Des larmes de sang et de suie commencèrent à couler le long de la peau écailleuse du Drattak, dévoilant plus clairement où étaient exactement les diverses blessures externes du Dragon. Ça allait être à l'humaine de jouer, désormais. L'Encens Fleur à ses pieds, Mizuki libéra ses pouvoirs de l'Air. Le vent rentra d'un côté et de l'autre dans la boîte parfumée, et en ressortit, chargée d'essence de fleurs et d'herbes aromatiques, dont certaines avaient des qualités guérisseuses. Elle fit respirer la jeune femme et son Dragon de cet air embaumant, afin de les détendre et de réduire quelque peu leur douleur. Il allait ensuite falloir s'attaquer au blessures elles-mêmes. Chargeant ses vents de son énergie vitale, elle s'approcha du Drattak et, utilisant l'eau de Nymphéa, nettoya les plaie une par une et les sécha, accélérant la cicatrisation afin qu'elles ne s'infectent pas. C'était un exercice tout nouveau pour elle, et la jeune Nalcienne se laissait guider par son instinct plutôt que sa raison. Plaie après plaie, elle soigna le Dragon.

Restaient les blessures intérieures, les plus dangereuses et graves. Mizuki ignorait que faire à ce sujet. Il fallait faire appel à des forces supérieures : tandis que la Momartik avait fini de s'occuper de sa protégée, la Nalcienne lui demanda, ainsi qu'à Natu, de sonder spirituellement et physiquement le Dragon. En tant que spectre, Freezia saurait peut-être voir à l'intérieur du corps ce qui n'allait pas. Il leur fallu quelques minutes, mais elles finirent par faire leur rapport.

Il a de nombreux os fracturés, une aile, une ou deux côtes, un os dans la queue...

Mais, par chance, il n'y a pas d'hémorragie interne. Par contre, il est à peu près conscient... Il sent qu'il a mal. Il va falloir agir rapidement.

D'accord, les filles... Il va falloir m'indiquer où et comment il faut que je soigne.

Ah, et aussi... Il n'aime pas la Danse-pluie.

Mizuki déroula quelques unes de ses bandes de cotons et commença à créer des attèles de fortune pour le Dragon, sommant sa Ludicolo de stopper la Danse. Grâce au conseils et informations de ses Pokémon, elle parvint à remettre à peu près tout en place, dans la mesure de ses moyens, et, en bonus, put s'occuper aussi du bras de la dresseuse.

Il lui fallut donc de longues minutes et beaucoup d'énergie, mais elle était parvenue à remettre un minimum d'aplomb ces deux inconnus. Il allait maintenant falloir chercher les autres... En espérant qu'eux n'étaient pas blessés. Et puis, il fallait qu'elle vérifie... La probabilité était faible, mais, perchée sur son Airmure, elle avait cru reconnaitre un visage. Il fallait qu'elle la voie...

Elle pensait avoir vu... Réverie...

[Equipe de secours Mizuki à la rescousse ! Yûn, tu peux parler, elle n'écoutera pas xD Sauf à la fin. et Réverie, courage chère amie, j'arrive, j'accours !!]

[Yûn]

Quelle délivrance pour la Terrosienne de voir qu’elle n’était pas seule dans cet endroit inconnu ! Pourtant, les mots ne lui vinrent pas quand elle voulut répondre à la question de la jeune fille. Ils restaient coincés dans sa gorge, du fait de la panique. Elle s’inquiétait tellement pour Uroko que l’émotion la rendait muette. Sa bouche ouverte semblait chercher un air inexistant.

"Je m'appelle Mizuki Ana, je vous ai vue tomber... Je vais essayer de vous aider."
« M… Merci… » Parvint-elle finalement à articuler.

Mais alors qu’elle vit cette Mizuki sortir deux de ses créatures et s’approcher d’elle pour examiner son bras meurtri, la disciple du Dragon Master recouvra subitement la parole.

« Non, non, ça va, je ne sens presque rien ! Ce n’est pas moi qu’il faut soigner mais… »

Elle se retint à temps de libérer son cher compagnon. Elle hésitait. Quand Uroko était rentré dans sa sphère, il avait toujours son apparence semi-humaine. Et il risquait très certainement d’effrayer la seule personne présente à des kilomètres à la ronde.
Yûn se ressaisit. Tant pis. Mieux valait courir le risque. Si elle n’agissait pas maintenant, son ami était perdu.
Le globe se scinda en deux, déversant une lumière éclatante. Celle-ci grossit, encore et encore. C’est avec soulagement que la jeune fille aux cheveux couleur de Lune constata que la forme était bien trop imposante pour être celle de la forme humaine du Drattak. D’ailleurs, le dessin de son corps reptilien ne tarda pas à se dessiner dans cette masse aveuglante. Lorsque les particules incandescentes se dissipèrent, se fut pour dévoiler un imposant dragon, d’azur et de sang affalé sur le flanc. Les yeux clos, les ailes touchant misérablement le sol, la créature faisait peine à voir. Un doute saisit soudain la Terrosienne. Tremblante, elle s’avança jusqu’à lui et posa doucement ses mains ridiculement petites, comparées au corps titanesque de la bête, sur sa tête. Non. Il respirait encore. Il était juste assommé par sa violente chute et l’attaque foudroyante qu’il avait essuyée. Mais au moins, sa perte de connaissance lui épargnait la souffrance de son corps.
Sans ôter ses mains du faciès de son vieil ami, l’apprentie Dragonnière se tourna vers la Nalcienne. La surprise se déchiffrait sans peine sur son visage. Elle n’avait pas dû s’attendre à avoir à s’occuper d’un tel être. Mais Yûn s’en fichait. Actuellement, l’opinion des autres ne lui faisait aucun effet. Tout ce qui comptait, c’était la santé fortement ébranlée du dragon taciturne.

« Je vous en prie… »

Il y eut un instant de flottement… Mais Mizuki finit par s’activer et donna des directives à ses partenaires. En l’entendant prononcer les mots Danse-Pluie, la jeune fille frémit. Uroko détestait l’eau, ce n’était peut-être pas la meilleure idée… Mais elle ne dit rien. Elle n’était pas experte en médecine, loin de là, tandis que celle qu’elle venait de rencontrer semblait clairement mieux instruite de ce côté-là. En revanche, elle se prépara à un éventuel réveil en sursaut.
Pourtant il n’en fut rien. C’est à peine si Yûn sentit les pulsations du cœur s’accélérer légèrement lorsque le liquide entra en contact avec ses écailles rugueuses et endommagées. Au fond de lui, il percevait cet élément qu’il avait toujours considéré comme une menace. Cependant, son corps était encore trop faible pour réagir aux intimations de son esprit. Il demeurait faussement immobile.

Tout se passa relativement bien. Jusqu’à ce que la Nalcienne décide de remettre les os en place.
Yûn la vit s’approcher d’un endroit de la queue où la chair était gonflée. En même temps, elle sentait la pompe organique du dragon accélérer la cadence, comme s’il percevait un danger à son égard. Ce ne fut qu’après qu’elle comprit. En entendant un sinistre CRAC !
Aussitôt, la bête monstrueuse s’éveilla. Ivre de douleur, Uroko poussa un hurlement déchirant. Il se releva d’un bond, voulait s’éloigner de ce qui lui causait tant de mal. Mais, inconscient de son état, c’était bien lui qui se faisait le plus souffrir. Il balayait l’air de sa queue meurtrie, brassait le ciel de ses ailes endommagées, dont l’une avait un angle anormal, ajoutant encore à son malheur, que ses beuglements désespérés n’atténuaient guère. La Terrosienne à la chevelure d’argent lisait une lueur de panique et de peur dans ses iris fous. Elle ne lui avait jamais connu un tel regard. Surprise par la réaction démesurée de son partenaire à écailles, elle en était tombée au sol.
Néanmoins, l’apprentie du Dragon Master se remit bien vite debout. Elle devait calmer la panique de son Drattak. Elle était déjà parvenue à maîtriser ses accès de colère. Il n’y avait aucune raison, donc, pour qu’elle n’arrive pas à le rassurer.
Yûn inspira fortement puis s’élança vers le monstre en furie. Elle évita un de ses coups d’ailes maladroits et involontaires, parvint sans peine jusqu’à sa tête.

« Uroko… Uroko… » L’appela-t-elle doucement.

Le son calme et posé de sa voix traversa la démence du dragon d’azur et de sang. Sa lucidité reprit un bref instant le dessus en l’immobilisant momentanément, presque debout sur ses pattes arrière, les antérieurs pendus au-dessus du sol, dans une posture inhabituelle. La jeune fille en profita pour apposer précautionneusement ses mains de chaque côté de sa tête perdue. Elle perçut le frémissement qui parcourut son épiderme rude au moment où la chair entrait en contact avec les minuscules plaques de son corps. Ce simple geste le détendit légèrement. Il savait sa partenaire, sa protégée près de lui. Et elle était apaisée. Enfin… Il décelait l’inquiétude éprouvée à son égard. Elle se faisait du souci pour lui.
Le Drattak reposa ses membres à terre. Il reniflait bruyamment, comme pour se convaincre que celle qui se tenait devant lui était bien sa Yûn. Qu’elle n’était pas une illusion. Soulagée de le voir sorti de son affolement, la jeune fille caressa tendrement son large front, avant d’y poser le sien.

« Je sais que ça fait mal… Mais c’est pour ton bien. Ca ne durera pas longtemps, je te le promets. » Murmura-t-elle.

Cependant les mots étaient inutiles. Leur sens tout du moins. Uroko n’avait plus besoin de ça pour lui accorder sa confiance. Lentement, sur un ordre silencieux de sa dresseuse, il se coucha de nouveau sur le flanc, mais de façon volontaire cette fois-ci. Il appuya sa tête sur les genoux de la jeune fille aux cheveux brillants de Lune, cette dernière s’étant également abaissée pour demeurer à son niveau. L’imposant dragon ne réagit plus hostilement lorsque son infirmière improvisée lui remit ses derniers os en place. Tout juste s’il émit un grognement plaintif. Mais ce n’était nullement destiné à la Nalcienne.
Le temps que Mizuki achève de bander ses blessures, le Drattak s’était assoupi. Epuisé par sa lutte contre lui-même.
Yûn préféra le faire rentrer dans sa capsule. Elle savait qu’il n’aimait pas rester enfermé, mais il avait clairement besoin de repos et de calme. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle n'avait même pas donné son nom à sa ‘sauveuse’.

« Au fait, je ne me suis pas présentée. Mon nom est Yûn Saha. Et le Drattak que vous avez soigné s’appelle Uroko. »

Elle remarqua alors que, si la jeune fille avait perçu ses propos, elle semblait davantage préoccupée par l’immensité sinistre qui s’offrait à eux. Timidement, la disciple du Champion aux dragons s’avança.

« Qu’y a-t-il… ? On dirait que… Vous cherchez quelque chose. »

[Reverie Metherlence]

Perdu dans les méandres de son subconscient, passive et amorphes, le corps de la jeune fille ne bougeait qu’aux moments ou sa poitrine se soulevé pour remplacer l'air usé. Combien de temps resterait-elle dans les pommes ? Avait-elle des sels dans ses sacs ?
Pendal se permit de fouiller dans les affaires de la jeune fille. Non ! Dommage ! L'odeur vivement acide et désagréable l'aurait réveillé d'un coup.
Bon ! Un seau d'eau peut-être ? Mais avec quelle eau ? C'est pas comme si la zone était aride, non... juste qu'aucun cours d'eau ne semble passer dans les environs et que tout est plus ou moins gris et rocailleux, à part ça...
Ce n'est pas non plus une très bonne idée d'appeler Poséidon, même si ce serait pour humidifier le visage de la demoiselle, il pourrait souffrir d'un simple contact avec le sol et la température ambiante, trop chaude, trop sec.

Une flopée d'éclair rouge s’échappèrent du sac de Reverie, laissant ses compagnons apparaitre. Un Germignon, un Miaouss ainsi qu'un Togetic.
Lilwani se sentit soudainement en chaleur, trop chaud, trop sec. Ni cactée, ni plante grasse, cet élément ne lui convenait pas des masses, et ceux, même si tout les minéraux possibles du sol profiterait à son développement. Mais les couches de cendres trop épaisses forment des plaques bien trop robuste pour qu'elle tente de percer le sol pour trouver ne serait-ce qu'un peu d'eau. Enfin ! Si elle était sortie de son propre chef, c'est bien parce qu'elle le voulait.
Blair, elle, assez peu familiarisé à l'équipe, se contentait de se chamailler avec Coud qui n'avait pas le temps de jouer à ça. Déjà inquiet parce que sa dresseuse, pseudo mère, ne semblait pas dormir et pourtant, c'est ce qu'elle avait l'air de paraitre.
Voletant juste un peu plus haut, pour éviter que la chatte n'essaye de le déranger, il joint ses mains et commença à briller légèrement. Le ciel fut traversé d'un rais de lumière vif et très rapide. Mais rien ne se passa. Quelques instant après, rien n'avait changé.
Se penchant vers le Pokémon plante, le Togetic recommença l'opération. Un nouveau trait de lumière fendit le ciel aussi vite que le premier. Après quelques battements d'ailes, le Germignon s'illumina, puis revint à la normal, revigoré de toutes ses forces.
Le petit Pokémon réitéra l'opération, sur la jeune fille, encore, mais comme à la première tentative, rien ne se passa. Il semblerait que Vœu ne marche pas vraiment sur les humains, ou alors, ou alors... c'est qu'elle n'est pas du tout blessée, et que quelque chose l'empêche de se réveiller. En l’occurrence : son cerveau. L'organe moteur qui tente de la protéger en bloquant toutes les connexions nerveuses de l'Edil Raid.
Chose qu'un Pokémon n'est pas "sensé" connaitre. Sauf dans le cas ou ce dernier vous à déjà aidé à retrouvé des souvenirs, c'est déjà introduit plus d'une fois dans votre esprit et sans parler d'une télépathie constante avec son dresseur. Enfin ! Pendal gardait pour lui que la demoiselle était comme "gelée" tant que son cervelet s’entêtera à bloquer les nerfs et à n'assurer que le minimum des fonctions vitales. Il est plutôt en train de la tuer oui !

Il réfléchit un instant, calculant ce qu'ils devaient tous faire. Il devait d'abord étendre sa zone de toucher spirituel. Il devait trouver d'autres êtres vivants aux alentours. Il n’eut pas beaucoup de distance à parcourir avec ses pouvoirs psychique. Il venait d’effleurer l'être parfait pour les aider. Envoyant un message télépathique lui demandant son aide, le Kadabra espérait que la créature accepterait.
Il ne fallut pas attendre longtemps, la bestiole arriva dans un grand fracas, soulevant poussière et cendres. Quand le vent s'autorisa à souffler ce nuage soulevé, une créature massive se révéla.
Pour chaque Pokémon, cette créature leurs était parfaitement étrangère. Les Pokémon ne se connaissent pas tous entre eux, mais même en combat, quand ils affrontent une bête inconnu, ils ne doutent pas forcément de l’existence de cette bête. Ici, pour chaque créature présente, ce fut un choc de découvrir une telle bête.
Rien de familier ne leurs venait, elle leurs apparaissait, là, comme d'un autre monde, totalement inconnu.

Massive et épaisse, un corps imposant, des bras musclés, seuls les pieds semblait particulièrement chétif comparé à la taille du reste. Son fascié, spécial, avait de quoi effrayer, comme de quoi attirer. Rouge flamboyant, son corps poilu semblait particulièrement adapté à cette zone ou il devait réussir à survivre avec une certaine facilité.
Mais trêve de bavardage et d'incohérence, ils avaient besoin de lui pour soulever la demoiselle. Ils étaient trop petits et trop peu endurant pour la porter, ne serait-ce que pour traverser la plaine. Alors que lui, grand, fort, robuste, il n'aurait aucun problème, sans aucun doute !
Peu en accord avec leurs sentiments, la survie de leur dresseuse était plus importante que les doutes sur l’agressivité de l'animal qui affichait toujours et continuellement ce sourire, à la limite du carnassier.
La bête souleva le corps léger de la demoiselle comme si ce n'était rien et la posa sur son dos, comme un sac à patate. Ce ne devait pas être la position la plus confortable, mais ce n'était pas non plus la pire, peut-être la plus pratique pour transporter un être humain. Il ne semblait pas pouvoir la porter à bout de bras, usant de ses derniers pour justement se mouvoir.
Aucun des quatre compagnons de Ren ne faisait confiance à cette créature, la méfiance était de mise. Pendal ne pouvait pas non plus s’immiscer dans l'esprit de la bête, une barrière l'en empêche, quelque chose de purement psychique. Il ne pouvait que converser avec la créature, sans savoir s'il comptait lui répondre ou non. Mais c'était le seul moyen à l'heure actuel.
Pourquoi ne pas se téléporter si aucun des Pokémon présent, même en soudant leurs forces, ne pouvaient la porter ? Et bien, se téléporter seul, ça allait, avec un corps humain, ça fait déjà pas mal, et on ne va pas trop loin, on ne traverse pas une zone entièrement, peut-être la moitié, voir le quart. Pourquoi s'épuiser et peut-être se retrouver dans une situation délicate alors qu'on peut réclamer de l'aide à autrui ? Le seul souci reste leurs méfiances.
Entourant le Pokémon, comme pour être certain qu'il ne fait pas de mouvement qui trahirait ses actions, chaque compagnon de la jeune fille gardait, ainsi, un œil sur l'inconnu.

Bon ! La question du déplacement réglé, à présent, ou allé ? Et allé ! Épuisons encore des pouvoirs pour trouver des êtres humains, le moins hostile possible. Une vague provenant de son esprit s'étendit tout autour d'eux, cherchant loin, diminuant en intensité à force de s'étendre, il devait trouver une direction ou ils avanceraient simplement à l'aveuglette !

[Mizuki Ana]

"Hein ?"

La jeune demoiselle venait de lui parler, semblait-il, mais Mizuki était trop perdue dans ses pensées, un peu affaiblie par l'exercice de soin qu'elle venait d’exécuter, inquiète à l'idée qu'une de ses... amies, en quelques sortes, puisse être blessée, quelques centaines de mètres, ou peut-être kilomètres, plus loin. La Nalcienne observa l'inconnue, un peu perplexe, n'osant pas lui demander de répéter ce qu'elle venait de dire. Lui avait-elle posé une question ? Il fallu quelques secondes à la blonde pour comprendre qu'elle n'était pas seulement distraite, elle subissait aussi le contrecoup de tout ce qui venait de lui arriver.

Heureusement, Latu intervint assez rapidement pour ne pas laisser le silence durer trop longtemps inutilement.

Elle vient de dire qu'elle s'appelait Yûn... Et elle veut savoir si quelque chose ne va pas.

"Yûn, hein..."

Mizuki se releva, épousta sa longue cape brune, soulevant des nuages de cendres du tissu. Puis elle fixa de nouveau l'immensité de ce désert de poussière, dans la direction où était tombée l'autre groupe, incertaine quant à ce qu'elle devait faire à présent. Pouvait-elle laisser cette jeune femme ainsi en plan pour aller aider l'autre, fallait-il lui demander de l'accompagner ? Elle avait l'air en relativement bon état, contrairement à son Dragon, et ne semblait pas avoir de moyen de repartir, aussi elle ne devrait pas avoir de raison de refuser.

"Eh bien... Quelqu'un d'autre est tombé en même temps que vous deux, un peu plus loin, et j'ai cru reconnaître quelqu'un... Je pense qu'elle a besoin d'aide."

Après les soins qu'elle venait de prodiguer au Drattak, cependant, Mizuki n'était plus si sûre que cela de pouvoir recommencer. Après tout, son truc à elle, c'était plus prévenir que guérir. Mais bon, à moins qu'un Guérisseur ne se trouve dans le coin - et pour autant qu'elle pouvait en juger, elle avait plus le sentiment d'être seule avec Yûn dans le coin - il allait falloir qu'elle gère. Elle rappela Nymphéa et Freezia, qui semblaient respectivement en train de sécher et de fondre dans cette atmosphère chaude et poussiéreuse.

"Est-ce que vous voulez rester là, ou m'accompagner ?"

Elle n'eut pas besoin d'attendre la réponse de Yûn : derrière une des nombreuses dunes de cendres, une créature inconnue, une parmi toutes les autres, venait d’apparaître, semblant porter quelque chose, ou plutôt quelqu'un, accompagné par toute une bande de Pokémon plus familiers à la Nalcienne. Sans un mot, presque sans s'en rendre compte, Mizuki commença à avancer vers ce groupe hétéroclite, puis à courir lorsqu'elle fut pratiquement sûre de qui il s'agissait.

"Rêverie !!"

Elle ne savait pas si Yûn la suivait, ni même si, à voir la façon dont le colosse rouge tenait l'autre Nalcienne, celle-ci était en bon état. Elle était simplement rassurée d'avoir quelque chose de connu auquel se raccrocher dans ce lieu à l'écart de tout, si différent de ce qu'elle connaissait.
Mais au fur et à mesure de son avancement, les doutes l’étreignirent. La jeune fille ne bougeait pas d'un muscle, sur le dos de son porteur. Etait-elle... La chute l'avait-elle... Non, ça n'avait pas de sens, pourquoi ses Pokémon laisseraient-ils la créature la porter à travers le désert s'il n'y avait plus d'espoir pour la jeune fille ? La Nalcienne ralentit, accablée de chaleur, mais se rapprochant toujours de sa camarade évanouie. Elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire, mais elle priait pour qu'il reste un espoir de guérison.

[Yûn]

Apparemment, la question posée par la Terrosienne avait quelque peu déstabilisé son interlocutrice. Enfin, au vu de l’expression étonnée qu’elle affichait sur son visage, elle devina qu’elle ne l’avait pas entendue. Peut-être avait-elle été trop absorbée par la contemplation –ou plutôt l’étude- du paysage alentour.
Yûn s’apprêtait à réitérer sa question lorsque, finalement, la Nalcienne parla.

"Yûn, hein..."

Elle la regarda se relever et épousseter ses vêtements. Mizuki demeura à nouveau silencieuse, mais cette fois-ci l’apprentie Dragonnière préféra ne rien dire.

"Eh bien... Quelqu'un d'autre est tombé en même temps que vous deux, un peu plus loin, et j'ai cru reconnaître quelqu'un... Je pense qu'elle a besoin d'aide. Est-ce que vous voulez rester là, ou m'accompagner ?"

Bonne question ! Que devrait-elle faire ? Bien sur, elle avait envie d’aider cette jeune fille, qui avait sauvé son Dragon. Mais… En même temps, elle avait plus de chances que son Maître ne la retrouve si elle demeurait au même endroit.
… Son Maître…
Yûn leva la tête, pour scruter les cieux. En dépit des quelques nuages timides qui avançaient selon les ordres du vent, c’était un bleu éclatant de lumière qui s’offrait à ses pupilles. Plus aucune trace de l’imposant géant de coton noir qui s’en était pris à eux. Plus aucune trace, également, du Dragon Master. Ce pouvait-il qui lui aussi ait essuyé l’étrange rage du sombre cumulus ? Où se trouvait-il, à présent ? Avait-il été contraint de se poser sur cette terre inconnue ? Peut-être… Peut-être n’était-il pas si éloigné que cela ?
La jeune fille secoua la tête. Elle n’avait pas à s’en faire pour lui. Elle en était certaine, rien ne pouvait atteindre le Champion aux Dragons. Il y avait même à parier qu’actuellement, il se préoccupait davantage de l’état de son élève que du sien.
Mais, tout cela ne lui disait pas comment agir. Hum… Que lui conseillerait Peter, dans un moment pareil ? Certainement d’écouter son cœur. Or, elle ne pouvait se résoudre à abandonner celle qui avait soigné Uroko. D’une part parce qu’elle voulait la remercier pour son geste. Mais aussi parce qu’à deux, elles pourraient mieux se protéger si on venait à les attaquer. Même si le Drattak était toujours convalescent, Yûn gardait ses capacités dragonniques. Oui, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire.
Mais alors qu’elle s’apprêtait à répondre par l’affirmative, Mizuki s’était mise à courir vers une dune. Ou plutôt, vers un étrange groupe de pokémon, dont l’un d’eux, colossal et complètement inconnu, semblait transporter quelque chose. Elle n’eut pas besoin de s’avancer pour constater la nature de ce fardeau. Ses yeux de plus en plus aguerris par l’entraînement de Dragonnier lui montrèrent distinctement, malgré la distance, l’image d’une humaine. Elle perçut également la méfiance éprouvée par les créatures entourant le titan cramoisi. A n’en pas douter, il s’agissait des partenaires de la jeune fille.
Yûn se mit à son tour en mouvement. Mais, contrairement à la Nalcienne, ce fut d’un pas calme. Elle ne s’arrêta qu’une fois devant l’imposante créature. Et l’étudia. Elle n’avait jamais rien vu de pareil. Elle devinait, à l’odeur soufrée qu’il dégageait, qu’il était un familier du feu. Sa musculature impressionnante et ses étranges proportions laissaient penser que son corps entier bouillonnait d’une force qu’il contenait pourtant sans mal. Pourtant, il y avait quelque chose de déroutant chez ce colosse. Comment l’expliquer ? C’était comme s’il n’était pas qu’un être de chair, ne comptant que sur sa force, à la Mackogneur. Non, il y avait quelque chose de sage, de mystérieux qui se lisait dans ses iris. Il n’y avait aucun doute, l’être était intelligent. Et aucune animosité ne semblait se dégager de lui. A moins qu’il ne parvienne à la dissimuler derrière une barrière insurmontable. Bien entendu, cette possibilité n’était pas à écartée. Mais Yûn doutait qu’une créature qui avait l’air d’en connaître beaucoup sur le monde et qui avait eu la sagesse d’accepter de venir en aide à des inconnus soit véritablement maléfique.
Alors, elle accepta de lui donner sa confiance. Et pour le lui montrer, elle s’inclina doucement devant lui, un sourire léger et reconnaissant sur les lèvres alors que le titan vermeil déposait délicatement au sol le corps de Rêverie.

[C'est nul, nul, nul mais c'est posté. J'avais absolument pas d'autre idée...]

[Reverie Metherlence]

L'idée même de devoir laisser un autre porter leurs amies et dresseuse les déranger mais, soit, ils n'avaient pas d'autre choix que celui-ci. La troupe avait donc parcourus quelques distances, pas des milles et des milles, mais ils marchaient depuis plus d'une dizaine de minute, tout de même.
Ce sol de cendre et de rocaille n'est pas le terrain le plus agréable pour se déplacer, et bon grès mal grès, les compagnons de Reverie ne souhaitèrent pas retourner dans leurs petites capsules de capture. Surtout avec ce gros balourd qui leurs serre de... mule ? Oui, on pourrait dire la chose comme ça. La méfiance est et sera toujours présente, ils ne connaissent rien de cet être et ne peuvent s'abandonner à un peu de laxisme. Ils devaient pourtant faire avec car ils n’avaient pas le moyen de transporter la jeune fille autrement. Choix difficiles et cornélien en somme.

Cependant, loin de tout ça, loin d'imaginer ne serait-ce qu'un seul instant qu'elle pouvait se trouver dans cette position dans le monde physique, la Nalcienne se trouvait toujours dans l'inconscience, son esprit n'ayant même pas pris le un peu de temps pour la faire rêver.
Pourtant, quelque chose clochait... mais quoi ? Il y avait comme une sorte de tension constante, indescriptible. Les compagnons de la demoiselle fixèrent un moment le singe, mais rien ne semblait venir de lui. Non ! C'était autre chose. Comme si... cela se trouvait sous leurs pieds. Comme si toute la terre alentours était un danger naturel et constant qu'il fallait à tout prix éviter.
Soudainement deux jeunes filles arrivèrent à leurs hauteurs. Y en à pas une qu'ils connaissaient ? Si là, ils l'avaient déjà rencontré... au moins deux fois, et bien comme on dit, jamais deux sans trois. La première fois, c'était durant la guerre non ? Ouhla ! Cela datait ! Enfin, ils l'avaient entraperçu et son visage ne les avait pas vraiment marqués jusqu'à la seconde fois, lors des détraquements temporelles.
Oui, ils se rappelaient tous de la demoiselle, surtout qu'elle avait eu la chance, ou la malchance, de rencontrer presque tout les compagnons actuels de la demoiselle, ce qui faisait une bonne vingtaine de petit compagnon de route. A présent, ils se demandaient si elle se souvenait d'eux ? Ah bah ! Déjà elle ne devait pas connaitre Lilwani et Blair, les deux nouvelles arrivantes.

Le Togetic sautilla sur place, enfin, dans les airs, attrapant le grelot autour de son cou pour le secouer, tout content de voir un visage connu. Puis, comme s'il avait capté que quelque chose n'allait pas, en tout cas pour les compagnons de Reverie un peu fatigué d'avoir tant marché, il partit quelques mètres plus loin, quelque chose venait d'attirer son regard. Quand il revint, voletant dans les airs, une chose brillait dans ses petits bras, avec un éclat certain, et ceux même si peu de rayon de soleil traversait les couches de gaz sombres qui s'échappait parfois en hauteur.
Sur le point de lancer le Vœu, il se mit à réagir avec l'objet. Comme il avait pu le sentir, cet objet allait peut-être lui permettre d'affecter les humains. Son corps se recouvrit d'une aura blanche et tel un petit soleil, il commença à rayonner. Comme absorbée, la pierre perdit toute sa luminescence et devint terne.
Alors aile et bras ne firent plus qu'un, se déployant en de large membrane duveteuse, de nouvelles ailes, mais solidaire avec ses membres antérieures à présent. Ses nouvelles ailes de lumière entourèrent le corps qui grossit, caché, tel un cocon. Il atteint une taille triple à quadruple de celle d'origine. Tel un poussin sortant de l'œuf, la coquille de lumière éclata et les ailes se déployèrent, grandes et chaudes comme le montrait le léger sourire sur le fascié de la créature au long cou, cou qui, accessoirement, était recouvert d'une matière duveteuse semblant être de la fourrure ou des plumes très jeunes. Son corps blanc scintillait, et ceux, même après l'évolution, comme s'il s'était s'agit de neige dont quelques flocons se serait pris au jeu du miroir avec un rayon baladeur. Son corps semblable à celui d'un petit dragon ou d'un oiseau, le Togetic venait de passer au stade supérieur : Togekiss.

Ni mammifère, ni oiseau, ni reptile, juste un être appartenant à une branche totalement autre : un ange, une magie de la nature. Les trois protubérances sur sa tête s’illuminèrent alors et tout autour de lui rayonna une lumière dorée. Chaque être vivant sous ce dôme salvateur se voyait, lentement, recouvrer une énergie qu'ils ne possédaient plus. Le souhait de Coud : devenir plus fort pour aider celle qui l'à toujours élever et tout ceux dans le besoin.
Comme transpercé de lance de lumière, son ventre laissa s'échapper de multiples raies lumineux, semblable à de petits ultralaser. Une fois qu'ils s’estompèrent, des marques rouges et bleu parsemaient son pelage, sa fourrure, ses écailles, sa ramure. Ses pattes, peu visibles, étaient en vérité rabattu contre le corps, mais elles furent visibles quand il chercha à toucher terre, semblable à des serres de rapace recouverte de duvet, ou comme des pattes de loup avec des petites griffes acérés.
Il battit deux à trois fois de ses larges ailes pour amorcer la descente, soulevant autour de lui quelques nuages de poussière. Quand il finit par les rabattre, le calme était revenu, on put observer qu'il mesurait, une fois sur ses pattes et bien droit, la taille d'un homme adulte de bonnes carrures. Après tout, il avait souhaité devenir fort pour aider Reverie, et cela pouvait consister à voler avec elle sur le dos. Il se pencha au niveau du visage de sa dresseuse, le Grelot Zen, toujours en collier autour du membre reliant son tronc à sa tête, émit un léger tintement.
Comme si ses espoirs furent exhaussé, la jeune fille émit un frémissement, juste avant d'ouvrir les yeux.

[Hrp : Sincèrement désolé, je ne savais pas quoi écrire, et ça vient de tomber là comme ça]

[Mizuki Ana]

"... Rêverie..."

Mizuki sentit son estomac chuter, chuter comme dans un puit sans fond, lorsqu'elle arriva à hauteur de la Nalcienne. Celle-ci était pâle comme la mort, figée, d'une raideur bien différente de celle qu'on peut avoir dans son sommeil, et, lorsqu'elle lui toucha la main, glacée malgré la chaleur ambiante. Pourtant, elle respirait, et ne semblait pas blessée gravement extérieurement. Elle n'était juste... Pas là. Et ce spectacle bouleversait la jeune femme blonde, non pas que Rêverie fut l'une de ses proches amies, mais c'était quelqu'un qu'elle connaissait, et la voir ainsi, comme morte... Était insoutenable. Comment pouvait-elle tenter de soigner quelqu'un qui n'avait pas l'air de souffrir ?

La Nalcienne s'était agenouillée pour se mettre à hauteur de sa camarade, et jeta un regard interrogateur, presque implorant, à l'autre demoiselle, Yûn, dans l'espoir qu'elle connaitrait une quelconque magie régénératrice capable de s'occuper de quelque chose comme ça... Mais la Terrosienne semblait plus intéressée par l'autre créature. Mizuki aurait presque voulu l'attraper en la secouer en lui hurlant "elle va mourir !!"... Mais elle se retint, consciente que le sort d'une inconnue n'était peut-être pas sa priorité, connaissant les circonstances... De toutes façons, si elle avait su soigner, elle se serait occuper elle-même de son Drattak, sans aucun doute. Pleine d'un sentiment profond d'inutilité, Mizuki reposa son regard larmoyant sur le corps de Rêverie, serrant sa main dans la sienne, espérant de tout son coeur un miracle.

Et le miracle eut lieu. L'un des camarades de la Nalcienne endormie, son Togétic - dont Mizuki ne se souvenait plus du nom, si elle avait eu l'occasion de le connaitre - s'était éloigné un instant et revenait à présent, soudain auréolé d'une lumière blanche. La blonde mit un peu de temps à reconnaitre cette éclairement pourtant caractéristique d'une évolution. C'est bien le moment... Une silhouette bien plus grosse que sa forme précédente se dessina dans la lumière. Un ange, il n'y avait pas d'autre mot pour le décrire. Une créature qui n'était que pureté, blancheur. Un... Togekiss, c'était cela.

La Nalcienne s'interrogea sur le pourquoi-comment de cette évolution inattendue et totalement hors de propos. Enfin quoi, sa dresseuse était au plus mal ! Elle ne comprit qu'un instant après, lorsqu'elle le vit user de ses forces pour les régénérer, tous, lentement mais surement. En évoluant, il était devenu plus fort, justement pour elle, sa dresseuse, son amie, peut-être même plus que ça. Et désormais, il donnait tout ce qu'il avait pour qu'elle lui revienne. Mizuki eut un faible sourire, et tenta, plutôt que de s'apitoyer, de faire elle aussi de son mieux. Elle se concentra intensément, espéra intensément. elle fixait les yeux clos de la jeune fille en lui tenant la main... Avant de fermer ses propres paupières. Rêverie... Ne meurs pas... Reviens nous, Rêverie... Entends nos prières à tous, s'il te plait... Réveille toi...

Le son d'un grelot résonna, mais il était loin... La Nalcienne blonde était comme en transe, cherchant à atteindre la voix télépathique de sa camarade. Ce bruit la ramena pourtant à la réalité, et elle ouvrit les yeux. La vie sembla revenir dans le corps immobile de son amie. Elle reprit quelques couleurs et se réchauffa. Enfin, un frisson extrêmement léger la parcouru, et au grand soulagement de tous, elle ouvrit les yeux.

"Rêverie ! ne put s'empêcher de crier Mizuki, mêlant sa joie aux cri des compagnons de la Nalcienne. Rêverie, j'ai eu si peur que tu ne te réveilles pas !! Merci, par Arceus..."

Elle s'aperçut qu'elle pleurait, mais ne prit pas le temps d'en avoir honte. Sans lâcher la main de la jeune fille, elle s'écarta un peu d'elle, laissant à ses compagnons, qui avaient craint pour sa vie au moins dix fois plus qu'elle, de lui faire ressentir leur joie, leur soulagement. Quelque chose paraissait ne pas aller, néanmoins, après quelques minutes. Rêverie avait toutes les raisons du monde d'être sous le choc, aussi n'était-ce peut-être rien... Mais elle regardait Mizuki d'une façon étrange. Pas de la façon qu'elle l'avait regardé quelques années plus tôt, lors de leur deuxième rencontre, au delà du temps si l'on pouvait dire. Elle lui lâcha la main, se releva pour se mettre au niveau de Yûn. Elle ne pouvait s'y tromper : son amie l'observait comme elle observait la Terrosienne. Comme si... Comme si elle ne la connaissait pas, en fait. Le doute s'insinua dans l'esprit de Mizuki : Rêverie s'était-elle cognée la tête dans sa chute, au point de l'oublier ?

"Comment... tu te sens ? C'est surprenant de se revoir dans de telles circonstances, non ?"

La blonde offrit à la Nalcienne un sourire qu'elle voulait réconfortant, un sourire qui met en confiance, mais elle ne pouvait effacer les marques du doute qui restaient aux commissures de ses lèvres.

[Yûn]

L’explosion de lumière provoquée par la mutation de l’ange et de sa prière sembla avoir un double effet.
Tout d’abord, la lueur, loin d’agresser les individus présents, agit au contraire comme un calmant sur les esprits. Du moins, ce fut ce que ressentit la Terrosienne. Ses craintes concernant son Maître et l’état de son partenaire blessé, ses doutes quant au fait de pouvoir retrouver celui qui l’avait prise sous son aile, ou ne serait-ce que lui signaler qu’elle allait bien… Toutes ses inquiétudes, même si elles demeuraient présentes dans un coin de sa tête, furent doucement écartées de ses pensées. Cela ne servait à rien de se faire autant de souci, semblait lui dire une petite voix d’un calme rassurant. A rien d’autre qu’à te faire paniquer encore plus. Aie confiance en toi, en ton compagnon, en ton mentor. Tout ira bien.
Et apparemment, ce qu’elle éprouvait n’était pas qu’une illusion de son esprit quelque peu chamboulé. Elle le sentait, certainement grâce à ses sens de plus en plus marqués par l’influence des Dragons, la méfiance des autres créatures à l’encontre du sage géant cramoisi s’atténuait. De même, la panique de Mizuki diminua progressivement, jusqu’à ce qu’elle reprenne totalement confiance en ses capacités et participe elle aussi aux soins de cette inconnue, nommée Rêverie.

En revanche, la seconde conséquence de la supplique adressée au ciel eut un impact bien plus concret. La douleur de son bras, encore présente malgré l’intervention de la Nalcienne et de ses partenaires, s’évanouit dans les airs. Mieux, c’était comme si son membre renaissait, réveillé d’un long et éprouvant sommeil où il aurait vaincu ses cauchemars. Mais cela ne s’arrêta pas qu’à son bras. Les douleurs les plus infimes, comme les courbatures ignorées mais bien présentes, résultat de l’enseignement harassant du Dragon Master, battirent également en retraite devant cette vague de paix et de sérénité. Après son âme, c’était son corps qui se retrouvait allégé d’un poids trop longtemps supporté.
Et encore une fois, elle n’était pas la seule concernée par ce miracle. On pouvait même dire que ce qu’elle connaissait actuellement n’était qu’une infime partie du pouvoir divin invoqué du fond de son cœur par l’être de pureté. Quelque chose se passait avec Rêverie. Quoi donc ? Elle ne le savait pas très bien… Et elle n’aurait su le décrire précisément. C’était comme si… Comme si le corps de la Nalcienne subissait un changement. De quelle nature ? Comment ? Elle l’ignorait. Cependant, vu ce qu’elle-même avait et était en train de vivre, il ne pouvait s’agir que de quelque chose de bénéfique. L’ange, s’il avait apaisé les peines d’une étrangère, n’avait absolument pas intérêt à agir différemment avec son amie, n’est-ce pas ?

Yûn avait effectivement deviné juste. Car, quelques instants après que la prière de lumière du Togekiss se soit effacée, la jeune fille ouvrit les yeux. Mais son regard vide de sens agit comme la pire des blessures sur la soigneuse du Drattak. En même temps, si d’après ce qu’elle avait compris, Mizuki connaissait cette personne, que celle-ci semble ne plus la reconnaître était quelque chose de douloureux. Bien que n’ayant encore jamais expérimenté cela –et elle espérait bien que cela n’arrive pas-, elle comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir la jeune fille qui l’avait aidée.
Mais, que pouvait-elle faire ? Elle lui était encore plus inconnue que Rêverie. Et elle n’avait aucun savoir qui lui permettrait d’arranger un peu la situation. Aux yeux de Mizuki, cela pouvait peut-être s’apparenter à de la froideur. Au contraire, l’apprentie du Dragon Master s’en mordait les doigts. Ce n’était pas la première fois qu’elle éprouvait ce sentiment d’inutilité… Et même si elle essayait d’encourager la Nalcienne avec quelques mots, cela aurait paru déplacé, non ? Alors qu’elle avait tant fait pour elle, elle n’était qu’une bonne à rien…

Les doutes de Yûn, chassés temporairement par le baume invisible de la supplique de l’ange, étaient revenus encore plus vifs. Et cette fois-ci, c’était elle qui était le sujet de ses tourments. Heureusement, un événement heureux pour elle l’empêcha de sombrer davantage dans ce désespoir.
Une ombre furtive et longiligne cacha brièvement une partie de la lumière offerte par l’astre solaire. Aussitôt, Yûn releva la tête. Cette aura… Elle la connaissait si bien !

« Sunagon… » Murmura-t-elle, plus pour exprimer son soulagement que pour appeler la douce amie du Champion aux dragons.

La vue de la reine des dunes dissipa une nouvelle fois les inquiétudes de la jeune Terrosienne. Si elle était ici, cela voulait dire que son Maître allait bien. Mais c’était surtout le fait de ne plus se retrouver seule, parmi des inconnus, qui la réconforta.
Elle avait dû être attirée par le miracle lumineux du Togekiss. Mais, il fallait qu’elle signale sa présence. Un serpent de jade enroula le bras de Yûn qu’elle leva vers le ciel. Le reptile impalpable quitta sa prise de chair pour filer en s’enroulant vers le ciel, tel une étoile filante inversée. La Libégon le repéra, et elle vira immédiatement pour se diriger vers l’être à l’origine du feu sacré des dragons. Le mirage du désert se posa doucement au sol, tout près du groupe, et replia ses délicates ailes membraneuses. Elle s’approcha de la disciple de son partenaire humain, et lui donna le rouleau métallique qu’elle portait. La Terrosienne s’empressa de l’ouvrir. Le soulagement qu’elle éprouvait se renforça encore davantage en lisant les quelques mots que formaient le message de son Maître. Il l’attendait, et il allait bien. En revanche, Sunagon dut sentir que l’hybride de la jeune fille n’avait pas eu autant de chance. En effet, elle avança sa tête vers l’unique sphère présente à la taille de l’apprentie Dragonnière en émettant une douce plainte, légèrement inquiète.

« Ca va aller. Je crois qu’il est hors de danger. Il a juste besoin de repos. »

Il n’était pas le seul. Elle aussi était éprouvée par tous ces événements. Mais elle ne sentait pas sa fatigue. Elle n’avait qu’une seule hâte, rejoindre Peter. Seule, avec son Dragon hors d’état, elle ne se sentait absolument pas confiante, rassurée…
Cependant, avant de partir, Yûn se retourna vers celle à qui elle devait tant.

« Mizuki… Je suis désolée, je dois vous laisser. Mon Maître m’attend. Je… Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. J’aurais aimé pouvoir vous remercier plus concrètement mais… Je ne sais pas comment faire… Quoiqu’il en soit, pour votre amie, gardez espoir ! Je suis certaine que ce n’est qu’un mauvais passage ! Elle reviendra certainement à elle, ce n’est qu’une question de temps ! »

Qu’aurait-elle pu ajouter d’autre ? Elle ne savait même pas si cela suffisait. Mais elle avait envie de quitter cette situation embarrassante au plus vite. Sunagon sembla comprendre son trouble. Car, dès que la jeune fille fut bien installée sur son dos, la reine des sables s’empressa de décoller et de s’éloigner au plus vite de ce paysage de cendre, en direction de l’ouest.

[Fini pour moi ^^]

[Reverie Metherlence]

Ses yeux s'ouvrirent, mais à quel prix. Telle une poupée de porcelaine désarticulée, elle semblait être tombé sur le sol et s'être brisé, son visage distordu par une fissure. Une fissure mentale. Sa mémoire disparu depuis voilà quelques mois lui fait défaut encore aujourd'hui. Elle se réveillait auprès d'une personne qui semblait la connaitre et dont-elle n'avait aucun souvenir. Encore aujourd'hui, elle était un cristal vidé de tout, sans couleur, n'ayant que sa forme d'antan avec un intérieur aussi neuf qu'un nouveau fruit.
Elle reconnaissait ses compagnons, mais après cela, le reste du monde semblait défiler à une vitesse incroyable alors qu'elle stagnait lentement dans un état presque latent. La terre chaude sous son corps ne lui était familière en rien, au contraire, elle se sentait ailleurs, comme si elle venait de se réveiller dans un autre monde. Un monde ou la terre est noire est peu agréable au toucher.
L'air aussi lui était inconnu, une odeur de souffre, léger, lui empreignait les narines sans qu'elle ne puisse dire pourquoi. Non, elle ne reconnaissait rien. Pourtant elle sentait que le Togekiss ne lui était pas étranger, ce lien, elle le sentait, elle savait qui c'était, elle ne s'affolait pas.

Quant-à l'humaine, car elle n'avait guère vu l'autre qui venait de partir, elle était là, la fixant, espérant, comme par magie, qu'elle se souvienne d'elle. Ses pouvoirs ne réagissaient pas, son entité ne s'éveillait pas. Il ne tentait pas de la protéger. Cette femme n'était pas dangereuse. Son corps se souvenait donc bel et bien de cet être mais son esprit lui disait qu'elle y était absente. Elle savait au moins qu'elle avait déjà dû rencontrer cette personne. Quand, elle n'aurait su le dire, mais elle l'a déjà côtoyé, pour sûr, elle était marqué dans son corps, ses sens, ses pouvoirs, comme une cicatrice.
La jeune fille se releva, restant toujours au sol mais le dos bien relevé. Elle s'approcha de Mizuki, levant une main et lui toucha le visage. Comme un aveugle, elle passa ses mains sur les traits de la demoiselle, la tripatouillant pour tenter d'avoir un déclic. Rien ne survint, mais ce contact lui confirma ce qu'elle pensait : cette personne était gravé, quelque part, là.

— Je ne sais pas quel est votre nom, je ne sais pas ce qu'on à pu vivre ensemble, si nous sommes rivales ou très proches. Mais je peux vous dire que, bien que mes souvenirs ais subis une certaine cécité, mon corps, mon essence se rappelle de vous. Je ne saurais dire pourquoi ni comment, mais c'est tout comme une gravure sur un arbre. Personne ne connait forcément qui l'a fait et pour qui, mais elle est là, bien marqué dans le bois, dans la chair.

Elle se recula un peu, soupirant légèrement. Elle était épuisée. Comme si elle avait une sale habitude de dormir. Elle épousseta un peu sa robe et remarqua cependant un inconnu. Un singe rouge d'un sourire assez singulier. Elle ne prit pourtant pas peur, au contraire, elle resta là à le fixer sans sourciller jusqu'à ce qu'elle lui flatte un des bras, comme si elle tentait de le remercier, ou de lui dire bonjour. En même temps, ce n'est pas un geste qui va exprimer à travers des mots la chose exact à laquelle elle pensait, mais dans ce cas, c'était suffisamment limpide pour que personne ne se méprenne. Elle bailla, se cachant derrière sa main, cligna des yeux et s'étira un peu.
Coud vint finalement poser sa tête sur l'épaule de sa dresseuse, affectueusement, lui caressant la joue de ses poils duveteux. Des plumes sur ces ailes ? De long poil aplaties, il s'agit là d'un mammifère, non d'un oiseau, mais qu'importe, il s'agit d'un ange, un être surnaturel de toute manière. Son attention revint vers la demoiselle.

— Quel est notre relation ? Qu'elle passé avons-nous en commun ? Je déteste les humains, mais, vous me semblez différentes, pourquoi ?

[Mizuki Ana]

Alors c'était bien ça. Reverie était là, debout, comme une aveugle, comme une enfant qui découvre le monde, à lui effleurer le visage. Mizuki était trop choquée pour la repousser ou bien réagir d'une quelconque autre façon. Au travers des yeux de la Nalcienne, elle n'avait l'impression de n'être qu'un souvenir, un écho, quelque chose passé qu'on essaye de se remémorer. Sans succès, sembla t-il. Si cela avait l'air d'ennuyer la jeune fille, Mizuki, elle, en était réellement blessée au plus profond de son être.

Pourquoi, au fond ? Ren n'était qu'une de ses compatriotes qu'elle avait croisée deux fois dans sa vie. Et la première fois, pendant la bataille de Mizuhan, elle avait essayé de l'attaquer, sous le coup de la colère. Alors pourquoi avait-elle l'impression d'avoir disparu des souvenirs d'une personne importante pour elle ? A peu de choses près, Reverie n'était... qu'une étrangère.

Mizuki ne pouvait voir les choses de cette façon, cependant. Bien qu'elle ait compris que l'amnésie de Reverie n'était probablement pas due à un coup pris sur la tête après sa chute, mais à quelque chose de plus profond, impossible à modifier, elle tenta de faire résonner en elle quelques souvenirs.

"Tu... ne te souviens pas, dis ? Nous venons du même pays... C'est la troisième fois qu'on se rencontre, toutes les deux... Nous sommes retournées ensemble dans ton passé... J'étais là quand tu as obtenu... un espèce de joyau..."

Reverie ne réagissait pas... Et Mizuki ne put empêcher des larmes de lui couler le long des joues.

"J'étais là... quand tu Paris t'a rejointe, ton Airmure..."

J'étais là !! J'ai existé et tu peux en témoigner !! Tu as existé et je veux en témoigner !! Mizuki se rendait peu à peu compte de l'horreur de la situation sans parvenir aucunement à aider sa camarade. Elle se sentait aspirée par un puit sans fond de désespoir. Ses craintes revinrent de plus belle quand au témoignage de sa propre existence.

"J'aurais pu croire qu'on était... amies..."

Inconsciemment, elle avait attrapé les mains que Reverie baladaient le long de son visage quelques instants plus tôt, et les serraient. Si elle était si facile à oublier, fallait-il croire que les liens humains n'avaient aucune valeur ? Que l'amour ou l'amitié pouvaient disparaître ainsi sans prévenir ? C'en était trop, trop d'un coup. Mizuki lâcha la jeune fille et s'éloigna d'elle d'un pas. Elle ne pouvait ni ne voulait croire que les choses allaient en rester là, mais tout ce qu'elle voulait pour le moment, c'était retrouver des valeurs sûres et connues. Et ce n'était pas sur un continent inconnu, dans une zone hostile, qu'elle allait y parvenir. Le regard plein d'effroi et de tristesse, la Nalcienne se mit à courir dans une direction choisie au hasard, hurlant tant pour Reverie que pour elle-même, ou quiconque d'autre qui serait en mesure de l'entendre.

"Je te promets, Reverie ! Je te le jure, je t'aiderai à retrouver des souvenirs, je saurais les lire dans ton coeur et te les réapprendre un par un !"

Elle n'avait pas couru longtemps mais ralentissait déjà, les yeux plein de larmes, incapable de voir à un mètre. Sa voix n'était plus qu'un simple murmure lorsqu'elle rappela Freezia dans sa sphère et qu'elle s'adressa à Latu, la suppliant presque.

"Ramène nous chez nous..."

Une aura bleue, une attaque Téléport, et Mizuki disparut.

[Fini pour moi, enfin ! :3 Si tu as quelque chose à rajouter, do it !]

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