[ Clos ] Prises au piège [Yuki/Y]

[Yuu]

Bon, encore quelques minutes et la viande serait cuite à point. Parfait, parfait…
On frappa à la porte.

« Entrez, dit-elle d’un ton neutre.

Un grand gaillard aux cheveux rouge coiffés en pointes entra dans la cuisine de bord

-Humm, mais ça sent rudement bon par ici…
-Pas touche, retoqua-t-elle en flanquant un coup du plat de sa cuillère sur le dos de la main du jeune homme, qu’elle sentait s’approcher un peu trop de ses plats en train de mijoter.
-D’accord, d’accord ! Sourit l’homme. Salut Kéo ! Lança-t-il en direction du bassin situé à l’entrée de la minuscule cabine, où le Magicarpe faisait ses acrobaties habituelles.
-Alors Red ? Que me vaut ce plaisir ?
Red… Vedred, l’immense mercenaire avait les cheveux aussi écarlates que son manteau, d’où son surnom.
-Rien de spécial. Je passais juste te dire bonjour, parce que c’est aujourd’hui qu’on arrive à Palma et j’aurai pas mal de travail là-bas, donc pas forcément le temps de te voir, expliqua-t-il avec un clin d’œil.

Y regarda dans sa direction avec ses yeux vides sans rien dire. S’il pensait pouvoir la draguer comme ça… Enfin, il y avait pire comme compagnie. Bien que le géant fasse officiellement partie de l’équipage de l’Ecaille Ocean, c’était un mercenaire uniquement affecté à la surveillance des marchandises qui attendaient dans le port. Y savait qu’habituellement, seuls les capitaines marchands les plus riches pouvaient se payer ce personnel bien particulier. Surtout un guerrier de la trempe de Red, géant de plus de deux mètre qui, outre sa formation de chevalier, possédait une incroyable puissance élémentaire de vandale. Qu’est-ce qui avait d’ailleurs poussé un combattant aussi compétent à accepter un job dans un rafiot aussi minable ? Elle lui avait posé la question mais il l’avait éludée en relançant la conversation. L’explication la plus plausible et la plus simple était toutefois qu’il désirait aller quelque part et qu’il offrait ses services en paiement du voyage.

Y réfléchissait à tout cela tandis qu’elle remuait une purée de légume avec sa cuiller en bois. Le silence s’installa, ce qui ne troubla nullement la jeune amnésique. En revanche, le géant semblait assez mal à l’aise. Il avait toujours été amical avec elle et ne s’était jamais découragé, malgré ses manières froides voire distantes, notamment grâce au succulents petits plats qu’elle avait préparé spécialement pour eux trois, Red, elle-même et…

« SALUT LA COMPAGNIE ! », beugla une voix aigüe, tandis que la porte de la cuisine, qui servait aussi de cabine à Y s’ouvrait à la voler, laissant passer une tornade miniature. Salut Kéo, s’exclama le nouvel arrivant… Ah mais… Je vous dérange peut-être, railla-t-il d’un ton malicieux ! Si vous voulez, je peux repasser plus tard.
-Arrête de dire des bêtises, Leif, le réprimanda Y de sa voix neutre. Et je te déconseille d’en parler à qui que ce soit où je me ferais un plaisir de raconter que tu fricotais avec cette jeune fille aux longs cheveux noirs au dernier port où nous avons fait escale.

Aussitôt, le visage du gamin blêmit :

« Co… Co… Comment tu sais ?
-Mais je n’en savais rien, révéla Y de son sempiternel ton inexpressif. Mais comme on était à Flamen, près de Geffen et que ce sont la coupe et la couleur typiques des femmes du coin… Et puis, tu as 14 ans, c’est normal de commencer à s’intéresser aux femmes à ton âge, conclut-elle avec un clin d’œil.

Red éclata de rire tandis que le jeune garçon rougissait. Décidément, cette fille était futée… Enfin, l’amnésique disait jeune mais… Il n’avait au maximum que deux ans de moins qu’elle, et un physique effectivement capable de faire fondre toutes les donzelles de son âge : des yeux bleus doux et rêveurs, et des cheveux raides mais bien coiffés, retenus par un bandana de couleur noire. Seule leur couleur était inhabituelle, d’un vert feuille morte. Mais cela ne faisait qu’ajouter à son charme qui faisait chavirer bien des cœurs.
Cela faisait deux moi qu’elle les connaissait… Deux mois qu’elle avait quitté Comodo… Deux mois qu’ils faisaient souvent bande à part, loin du reste de l’équipage… Pour des raisons que le jeune Leif adorait rappeler :

« Dis, Y, c’est vrai que le premier soir que t’as passé ici, un des gars a essayé d’entrer dans ta cabine dans la nuit, et que Kéo l’a entendu et lui a lancé une attaque Charge en plein dans les c…
-Pour la 56e fois, Leif, oui, c’est vrai. Depuis, plus aucun homme n’a tenté de m’importuner… A part vous deux… Depuis, les hommes disent que je suis un démon des mers et ils n’arrêtent pas de raconter les légendes sur les femmes qui ont porté malheur et provoqué le naufrage des navires…
-Bah, de toutes façons, sans toi ils seraient déjà morts de faim, la défendit Leif en riant. Et puis ta cuisine est bien meilleure que celle du dernier cuisinier ! Le capitaine a failli mourir quand il a avalé son prétendu « ragout de poisson »…
-C’est vrai, renchérit Red, ce rafiot est bien mieux qu’une bonne partie de tous ceux sur lesquels je suis monté. Surtout grâce à vous deux, ajouta-t-il avec un clin d’œil. Mais le capitaine… Je sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à lui faire confiance…
-En tout cas, il est bien meilleur que celui du dernier bateau où je suis monté, révéla le jeune mousse. Non seulement, il a failli faire chavirer le bateau 3 fois en une traversée, avec ses ordres stupides, mais en plus, une nuit, alors qu’on était à un port, et que l’équipage profitait des joies de la civilisation, lui est resté seul sur le bateau avec moi. Et il est entré dans ma cabine, à poil. Et là, il essayé de… enfin, j’avais douze ans. Ce qui l’intéressait, c’était pas les filles de joies du port quoi…
-Quel salaud ! s’exclama Red, d’un ton chargé de colère. Et il a réussi à…
-Nan, je lui ai fait un coup à la Kéo, en plein dans les Pokéball et pendant qu’il chialait de douleur, je me suis enfui. Et c’est comme  ça que j’ai découvert l’Ecaille Océan !
-D’accord, constata simplement Y.
Soudain, plusieurs voix à l’extérieur hurlèrent :

« Ca y est, c’est l’heure du repas, en avant, cuisinière ! »

Mis à part ses deux amis, les autres membres l’appelaient « cuisinière », ce qui ne la dérangeait pas. Le repas fini, ils accostèrent enfin au port de Palma. Là, Vedred alla monter la garde sur le pont pedant que le bateau était à quai pour veiller sur la marchandise, tandis que Y se chargeait d’aller racheter des provisions. Leif lui proposa de l’accompagner, mais elle  lui indiqua qu’elle préférait y aller seule.

« Quand même, dit-il à Red, avec qui il était resté sur le bateau, j’ai un mauvais pressentiment…
-T’en fais pas, elle est peut-être malvoyante mais entre sa maîtrise et son ouïe, elle y voit mieux que toi et moi. Elle est pas aussi fragile qu’elle en a l’air, loin de là, le rassura-t-il…

***

« Ca vous fera 26 pièces d’or, mademoiselle.
-Tenez, répondit Y en tendant la somme demandée
-Merci beaucoup, mademoiselle, et à bientôt ».

Y sortit de la boutique d’alimentaire, Keo dans son  orbe, un sac de petite taille sur l’épaule. Il n’y avait là que de quoi faire à manger pour la journée. Elle repasserait demain avec plus de bras, mais aujourd’hui était le jour de repos des marins, donc personne ne pouvait l’aider à transporter les provisions, et une grande partie de l’équipage ne dinerait pas sur le bateau, ce soir. Ce qui signifiait un repas festif pour Y et ses deux amis, et tant pis pour les absents !
Soudain, alors qu’elle revenait vers le port, un homme passa devant elle en hurlant et en courant comme si Giratina en personne le poursuivait :

« C’est horrible, c’est horrible ! La peste blanche ! Elle est de retour ! Fuyez ! Fuyez avant qu’on ne ferme les portes ! »

Contrairement aux autres, Y ne cédait pas à la panique. Elle réfléchissait…

[Yuki Kurono]

- RP TERMINE <3 -

-Partons maintenant! En route ~

-Zoruuu ^O^  !


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Cela faisait quelques jours que Yuki avait rencontré une personne plus... qu'intéressente. C'était au Lac Seian, mais maintenant une autre destination l'attendait... Il fallait changer d'atmosphère! Bref,  direction le port de Palma

Yuki était assez impatiente, c'était la première fois qu'elle allait se rendre autre part qu'à Terros. Et c'était un voyage qui se préparait sur place.

Red lui aussi était impatient. Cependant,  les petites pattes du Zorua se fatiguaient rapidement, ce qui ne les empêchèrent donc pas de prendre leur temps. Les deux prenaient même du plaisir à partager du temps sur les petits camps d'arrêt à s'entraîner,  parfois jusqu'à la crampe, développant une sorte de complicité au défi. Ils n'hésitaient d'ailleurs pas à se donner de "petites" tapes souvent où giclait le sang ne serait-ce  que pour pouvoir faire rire l'autre.

C'était grâce à cet complicité que les deux pouvaient combattre la solitude, pouvoir voyager : S'en sortir. Et c'est ainsi qu'ils progressaient jusqu'à Palma.


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-Eeeeeeeeh... Voilà! Tadddaaaa, d'après mes plans, voici Palma, ville portuaire.
Si nous voulons bouger,  c'est le premier endroit où nous devrions nous rendre. Mais c'est aussi un bon centre commercial... Mais toi t'en a rien à faire! Tu payes pas!

-Zoru .o. ?

En effet, c'était Palma. Mais la ville était encore à quelques kilomètres, heureusement que la descente pour s'y rendre était raide. Et les deux voulaient alors profiter d'un instant magique. Après tout, qui dit descente raide dit haut point de vue...
Et c'est ainsi que les deux compères marquèrent encore une pause... Une pause afin de contempler,  et de se rendre compte qu'ils ne se connaissaient pas il y'a un mois, mais c'était le mois le plus intéressent de leur vie. Puis avant de dormir, Yuki donna un violent coup de poing au Pokèmon, ce qui lui valut de rétorquer, et de lancer une bataille qui allait durer jusqu'au fort déclin du soleil. C'était leur mode de vie!

-*pant pant* Il faut... descendre maintenant!

Et c'est ainsi qu'elle mit fin au combat, se dirigeant ainsi vers la ville portuaire.


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-La... Mer?

Oui,  la mer. Yuki ne l'avait jamais vu, ou du moins, venait juste de se rendre compte de sa présence... Sans loin non être surprise à vrai dire, c'est dans la ville qu'elle y fit la rencontré. Et Yuki n'était pas la seul à la voir :

-Zoruuuu! Uuuu....aaaaah *w* !

Le petit Red faisait lui aussi les gros yeux. Les deux profitèrent ainsi encore d'un instant plus que magique. Et derrière les indénombrables bateaux de cachait le soleil, dont la chaleur,  en passant,  se faisait à peine ressentir à cette heure de la journée. Alors pourquoi était il présent...?

C'était comme Yuki le pensait, different de ce à quoi elle s'attendait, l'atmosphère maritime était moins pesante, different était vraiment le seul mot corroborant sa vision et la sensation de dégageant du lieu.

Mais maintenant, il fallait penser "nourriture". Et c'est un gargouillement de chaque part qui mot fin à la merveille.

-Eeeeuuuuh... Allons faire les courses!

Et elle ouvrit son porte-feuille... Elle ouvrit son... porte-feuille.

-...
Dommage, j'avais bien envie de viande *soupir* . . .
Des pommes suffiront largement pour aujourd'hui malheureusement!

-Zoruuuuu ;-; !

Et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent à manger un pauvre petit repas de fortune assis par terre, pas loin du magasin,  dans une rue de la ville, non loin du port non plus.

-Toi... Il faut que tu chasse!

En effet, les deux commençaient à devenir maigre, et leur os n'étaient pas loin d'être recouverts d'une fine couche de peau.


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-C’est horrible, c’est horrible ! La peste blanche ! Elle est de retour ! Fuyez ! Fuyez avant qu’on ne ferme les portes !

-...?

Un homme courait et criait, prit de panique. Et rapidement,  d'autres habitants crièrent la même chose en filant de tous les sens. Yuki n'eut pas réellement le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'elle se retrouva debout.

La peste blanche, qu'est ce que ça peut être... C'est alors qu'elle vit une autre jeune fille,  réfléchir dans le calme,  les yeux fermés. Elle avait physiquement le même âge que Yuki, d'une pâleur fantomatique. En effet,  cela lui donnait la chair de poule. La fille était globalement habillée de bleu, mais ce qui dominait était sa cape noire ornée d'un dragon,  recouverte par deux magnifiques tresses, encore une fois de la même couleur de cheveux de Yuki.

La demoiselle semblait intelligente,  contrairement à tous les fuyards.  Elle semblait savoir quelque chose, elle devait savoir quelque chose, c'était la seule personne encore sensée se tenant debout aux alentours. Curieuse, Yuki s'en approcha alors, et s'adressa alors à elle d'un ton plutôt sympathique.

-Excusez moi! Héhé...
Pourquoi tout le monde panique ainsi...? Ou même,  pourquoi vous ne paniquez pas... Vous savez quelque chose à propos de cette Peste Blanche?

Je me présente : Yuki Kurono. Je suis du centre de pays et compte descendre Erasia par bateau! Enchantée.

Elle pencha niaisement la tête et sourit légèrement afin de paraître confiante, elle aurait put être moins brutale à vrai dire. Maintenant,  Yuki avait peur que la fille la gifle et s'enfuie...

[Yuu]

Y était perdue dans ses réflexions, lorsqu’elle entendit des pas qui se rapprochaient d’elle, par-derrière. Juste ensuite, une voix se fit entendre, provenant de ce que Y identifia comme un corps sombre, un peu plus grand que le sien. Mais sa vue défaillante n’était pas en mesure de lui révéler grand-chose. Son ouïe en revanche… La personne qui se dirigeait vers elle lui dit :

« - Excusez-moi! Héhé...
Pourquoi tout le monde panique ainsi...? Ou même, pourquoi vous ne paniquez pas... Vous savez quelque chose à propos de cette Peste Blanche?
Je me présente : Yuki Kurono. Je suis du centre de pays et compte descendre Erasia par bateau! Enchantée. »


Au son de sa voix, Y en déduisit que « Yuki » était une jeune fille d’à peu près son âge. Alors comme ça elle ne connaissait rien à la Peste Blanche ? Ce n’était pas si étonnant… Cette maladie très infectieuse avait plutôt tendance à se développer dans certaines contrées très reculées, n’atteignant les grandes villes portuaires que lorsque des marins un peu trop aventureux tentaient d’établir des contacts avec ces contrées. Tous les trente ans environ, un grand port d’Erasia subissait l’assaut de cette maladie. Mais le fait que cette jeune fille ne connaissait rien à cette maladie n’était pas étonnant en soi, puisqu’elle avait affirmé venir du centre de Terros, une contrée trop éloignée des ports et trop « civilisée » pour avoir été déjà touchée.

Si elle avait pu observer distinctement la démarche hasardeuse de son interlocutrice, la jeune amnésique l’aurait trouvée étrange. Mais comme cela lui était impossible, et que la nouvelle venue de semblait pas animée d’intentions hostiles, elle lui répondit tout simplement d’un ton froid :

« Y, enchantée. Elle c’est Kéo », ajouta-t-elle en désignant sa Magicarpe qui nageait dans la sphère aquatique qui flottait aux côtés de la jeune fille.

Mais la jeune fille lui avait posé deux questions… Mieux valait lui répondre. D’une part parce que son ignorance sur la peste blanche risquait de lui coûter la vie, d’autre part parce qu’elle était suffisamment maligne pour ne pas imiter les autres et céder à la panique. A moins qu’elle ne se sente moins concernée ? Mais qu’importe, cette fille pourrait l’aider et elle aurait besoin de tout l’appui possible pour se tirer de ce piège, aussi enchaîna-t-elle :

« La peste blanche est une maladie extrêmement volatile et mortelle. Elle tue quasiment à coup sûr. Tous ceux qui sont touchés voient leur sang perdre leur couleur rouge vif pour devenir petit à petit blanchâtre, et cela ressort sur la peu des malades, d’où son nom. On ne sait pas par quoi elle est provoquée. Certains guérisseurs et spécialistes des maladies, comme les maîtres des ombres, prétendent qu’à cause de cette maladie, le sang n ne remplit plus son rôle de source de l’énergie vitale. Il est malade lui-même, si tu veux. Les symptômes sont divers : fièvre, tremblement… Puis le malade à de plus en plus de mal à respirer, et à la fin, il meurt comme étouffé. Pas très reluisant n’est-ce pas ?
Quant à savoir pourquoi je ne cours pas, c’est parce que je réfléchissais aux propos de cet homme, qui vient de nous dépasser. Il a dit : « Fuyez avant qu’ils ne ferment les portes. » Mais en cas d’épidémies, les procédures de confinement sont très strictes. Les autorités portuaires sont toujours les premières informées afin de pouvoir justement la contenir avant que les gens ne s’enfuient et répandent la maladie partout. Les soldats qui désobéissent et laissent filtrer ces informations sont souvent exécutés ou pire, condamnés à enterrer les cadavres à mains nues. Ceux qui fuient sont considérés comme des traitres à leur patrie, et leur portrait est placardé dans toutes les villes du pays. Et donc, la plupart du temps, les portes de la ville sont verrouillées avant même que la populace soit au courant qu’elle est piégée comme un Rattatta. Donc vu que cet homme a dit, soit un soldat a vendu le Salamèche, mais c’est peu probable, soit le gouverneur de la ville est un incapable qui n’a pas su prendre les mesures qui s’imposaient, mais j’en doute aussi car ce n’est pas la première épidémie à laquelle il est confronté, soit la fuite a été délibérément orchestrées par les autorités elle-même. C’est également plausible, bien que je voie mal pourquoi on aurait fait ça. Pour le moment…

[b]De toute façon, rien ne sert d courir, car vu où nous sommes, les portes seront fermées avant qu’on y arrive. Même si le gouverneur a fait une erreur, j’ose espérer qu’il sera prompt à la réparer…. Mais tout de même, j’aimerais en savoir plus sur cette histoire… »

Après avoir expliqué cela avec son sempiternel ton neutre et glacial, elle replongea dans sa réflexion. Une fois de plus, elle était incapable de dire d’où elle tenait toutes ces connaissances, et cela la troublait. Certes, elle avait entendu parler des terribles ravages causés par la peste blanche dans les ports où L’Ecaille Océan avait accosté. Mais les marins à qui elle avait parlé ne pouvaient pas connaître toutes les procédures visant à endiguer les épidémies…

Il y avait donc tris explications à cette situation :
a/ Le gouverneur était un imbécile
b/ Quelqu’un avait paniqué et laissé filtrer l’information
c/ Toute cette agitation avait été délibérément provoquée
Et dans ce cas, Y aurait bien aimé comprendre pourquoi. De toute manière, le plus simple pour en savoir plus était encore d’aller jusqu’aux portes et de voir ce qu’il s’y passait. Partout autour des deux jeunes filles, des gens courraient en direction des portes nord et sud de la ville.

« Le mieux pour le moment, c’est d’aller voir aux portes ce qu’il se passe. Tu viens avec moi ? » Et pour inviter la jeune fille à la suivre, elle commença à marcher en prenant la même direction que les fuyards.

Les grandes rues étaient noires de monde, mais Y préféra emprunter les ruelles parallèles à ces avenues, soigneusement évitées par les affolés, qui s’y sentaient sans aucun doute piégés. Sauf que ces ruelles étaient quasiment désertes, aussi progressaient-elles bien plus vite que ceux qui avaient choisi les artères principales. En outre, vu la terreur qui régnait sur la ville, ces petites rues sombres n’étaient plus vraiment moins sûres que les axes principaux. Plusieurs fois cependant, Y , sentant une présence grâce à son ouïe et sa maîtrise, choisit de faire des détours. Enfin, les deux jeunes filles arrivèrent devant la place située à l’entrée nord de la ville. Mais les portes étaient prises d’assaut, si bien qu’elles n’étaient même plus discernables.

Y replongea dans ses pensées… Maintenant, le meilleur moyen pour en savoir plus était sans doute d’aller interroger des badauds parmi les moins excités du lot.

[Yuki Kurono]

----- ---- --- -- -BGM


Visiblement... La blanche avait compris les attentions dociles de Yuki, si bien qu'elle lui répondit même sans broncher.

Sa voix était plutôt froide, et n'avait l'air de donner aucun sentiment d'empathie en vers elle. Cette voix correspondait bien à son allure à vrai dire, à cette pâleur terrifiante.

Elle se présenta. "Y" qu'elle disait... Quel étrange prénom! Elle montra à Yuki "Kéo" son magicarpe, se baladant dans une sphère d'eau maintenue par Y. Yuki en déduisit que c'était une élémentienne de Mizuhan, cela ne pouvait être que ça. Que faisait elle alors ici? Ce n'était sûrement pas le moment de lui poser la question, mais Yuki la mit de côté dans sa tête, pour lui poser une autre fois.


----- ---- --- -- -


Et c'est alors qu'Y repondit à sa question, aurait elle dû? La peste blanche... Quelle horreur! Et elle parla alors de maître des ombres, ce qu'elle souhaitait être par dessus tout! Il fallait donc qu'elle connaisse cette maladie, et remercia mentalement Y de lui avoir fait part de ses connaissances. Mais le plus intéressent arrivait alors lorsque elle étala son hypothèse. Et visiblement,  la troisième était la plus valable. C'était étrange que le beauf du coin soit au courant avant même que les portes soient fermées. Il fallait donc explorer cette possibilité...

Y proposa à Yuki de se rendre jusqu'au portes de la villes, ce que notre demoiselle accepta. Elles empruntèrent alors les petites rues de la ville afin de se rendre à l'entrée. Le petit Red, qui s'était tut jusqu'à maintenant n'arrêtait pas de grogner en chemin, comme si il essayait d'avertir Yuki d'un quelconque danger. Mais elle n'avait pas le temps d'y faire attention et de dépêcha de suivre Y.

Une fois arrivées, la présence terrifiante de tous les villageois criant au désespoir donnait des frissons à Yuki. Y songeait, et regardait les gens qui passaient. Notre grande compris alors ce qu'elle cherchait. Des informations... Elles étaient donc aux portes.  A l'entrée de la place, mais aux portes tout de même. Et sans grande surprise,  ces portes étaient déjà fermées.  Effectivement, elles n'étaient pas seules à raisonner de manière logique, si bien que d'autres personnes avaient eux aussi une idée derrière la tête.


----- ---- --- -- - BGM


Yuki s'adressa à Y sur un ton plutôt sarcastique qui voulait bien dire des choses. En effet, elle ne considérait déjà plus celle-ci comme une connaissance :

-Tu vois, je pense que l'on aura pas à chercher bien loin!
...
*Reste où tu es!*

Elle faisait semblant de discuter avec elle pour s'approcher discrètement d'un couplé ayant l'air de parler calmement de ce qui devrait être une tragédie. Elle s'en approcha de dos, et put deviner à la silhouette que c'était un homme et une femme. Au final leurs paroles n'étaient pas si cachées et pouvaient être entendues par quiconque se situait à côté. L'homme continuait :


-Donc... Tu penses qu'ils s'en sont bien sortis?

-Visiblement, il n'ont pas étés poursuivis, comme si le gouvernement n'en avait rien à foutre...

-En même temps, faut bien s'attendre à des fuyards quand on annonce avant la fermeture des portes. Mais environ une centaine quand même...

-Je te le dis! Le gouvernement sais que c'est une fausse alerte, c'est pourquoi ils laissent les gens quitter la ville sans les rattraper. Je suis même sûre qu'ils vont rouvrir les portes une fois s'en être rendu compte! Avançons nous pour mieux voir.

-Tu as tord, il s'agit sûrement de non contaminés... On ne peut pas savoir si...


C'est tout ce que Yuki put entendre. Le couple s'avança dans la foule au niveau de la porte.
Ellr recula de quelques pas et s'adressa à Y qui elle n'aurait eu qu'à tendre l'oreille pour les écouter. Mais Yuki n'était pas encore au courant, et aimait bien jouer les espions.


----- ---- --- -- -


Ces paroles firent réfléchir Yuki. Elles n'étaient pas douteuses, c'était juste une hypothèse que soumettaient un homme et une femme... Mais celle ci contenait plein d'informations.

Quelques gens auraient pu sortir d'ici car les portes de Palma ont mises un peu de temps à se fermer. Cependant,  ces personnes ne risquent rien, alors qu'en temps normal, elles auraient été fusillées par des gardes. Cette sortie prenait du sens à vrai dire, elle attirait toute la ville ici. Beaucoup pensent à la peste blanche, et ces personnes noient et taisent littéralement les quelques croyants en une fausse alerte,  et veulent à tout prix sortir.

...

Pendant que tout le monde cherchait à sortir... Oui! Yuki eut un éclair dans les yeux.

-Y... Une de tes hypothèses était correcte.  Je penses aussi maintenant qu'il se passe quelque chose d'autre, quelque part dans la ville. Tu vois,  certaines personnes ont pu s'échapper de la ville. Si il y aurait eu réellement une quelconque épidémie, ces personnes auraient étés exécutées immédiatement. Cependant,  si ce n'est pas le cas, le gouvernement n'a sûrement pas le choix de les laisser partir, ne pouvant pas essuyer le poids d'une centaine de morts.

Yuki se replongea dans ses pensées, il fallait savoir ce qui se tramait, où,  pourquoi, par qui et comment.

-Si cela ne te dérange pas, j'aimerais continuer à te suivre... Quelque chose se trame ici, et je compte sûrement autant que toi à savoir quoi.
Allez Red, viens!

-Zoruuuu ;^;

En effet,  le pauvre petit Zorua semblait avoir faim, mais il n'était pas seul, Yuki aussi. Elle se baissa et lui annonça :

-On est dans une bonne galère mon vieux, et manger est la dernière des choses à penser. Une fois fini, je te promet de te chasser la meilleure des viandes... Viens, je te promets que tu la méritera!

Elle le caressa tendrement et lui tapota la tête en signe d'encouragement.
Enfin, elle se releva en direction d'Y.

-Ce n'est rien, il est encore un peu jeune,  et il est souvent affamé. Mais malheureusement, il attendra! Un secret nous attends! Tu sais par où commencer, toi? Je ne connais pas très bien la ville,  alors que toi, je suis sûre que tu connais pleins d'endroits suspects!

[Yuu]

-Tu vois, je pense que l'on aura pas à chercher bien loin!
...
*Reste où tu es!*

Y ne précisa pas qu’elle entendait parfaitement les conversations de là où elle était. Et ce n’était pas la première fois que son ouïe lui était très utile. D’après la conversation qu’elle surprit entre une femme et son compagnon, que Yuki lui rapporta par la suite, elle n’était pas la seule à penser qu’il se tramait quelque chose de louche. Mais les faits nouveaux intéressèrent au plus haut point la jeune fille… Alors comme ça, une bonne centaine d’habitants avaient réussi à s’enfuir avant la fermeture des portes, et personne ne s’en préoccupait… Contrairement à ce que pensait Yuki, en temps normal, ils auraient effectivement été poursuivis. Car la vie de 100 personnes n’état rein face aux milliers de gens qu’ils menaçaient… Cela ressemblait donc fort à du travail bâclé, en effet… Mais surtout, le simple fait que ces gens fussent au courant de la fermeture avant qu’elle n’ait eu lieu prouvait qu’il y avait bien eu une fuite. Restait à savoir d’où elle provenait…

Après tout, Y n’avait rien à perdre : tant que l’épidémie serait suspectée, tous les bateaux, y compris l’Ecaille Océan seraient cloués au port. Et si elle voulait continuer sa quête, il valait mieux pour elle qu’elle lève l’ancre le plus vite possible, pas vrai ? Mais elle devait également s’avouer que sa curiosité » demandait à être satisfaite. Elle voulait le fin mot de cette étrange histoire…

Mais il y avait un point positif dans ce qu’elle venait d’apprendre : maintenant qu’elle avait la confirmation qu’il y avait une fuite, elle savait où se rendre pour en savoir plus. En effet, qui serait le mieux placé pour en savoir plus sur la situation actuelle, si ce n’était le gouverneur lui-même. Bien sûr, elle ne comptait pas lui demander une audience. Mais elle connaissait une autre source d’information dans le palais lui-même, bien plus prolixe que le chef de la citée.
Mais avant de prendre une décision, elle attendit les conclusions de Yuki au sujet de l’épidémie. Finalement, cette dernière lui dit :

« -Y... Une de tes hypothèses était correcte. Je pense aussi maintenant qu'il se passe quelque chose d'autre, quelque part dans la ville. Tu vois, certaines personnes ont pu s'échapper de la ville. Si il y aurait eu réellement une quelconque épidémie, ces personnes auraient étés exécutées immédiatement. Cependant, si ce n'est pas le cas, le gouvernement n'a sûrement pas le choix de les laisser partir, ne pouvant pas essuyer le poids d'une centaine de morts.
-D’accord avec toi, répondit Y de sa voix glaciale, sauf sur le dernier point. Si cent personnes s’étaient évadées, elles auraient aussitôt était pourchassées et tuées. Parce que leurs vies ne représentent rien face aux milliers qu’elles menacent. Mais comme apparemment personne n’a rien fait, il y a effectivement quelque chose là-dessous

C’est alors que le Zorua de la jeune fille se fit remarquer. Apparemment, il était affamé. Sa maîtresse lui recommanda la patience et demanda à Y si elle savait où chercher.

« Je sais effectivement où on peut se procurer des informations. Dans le palais même du gouverneur. Y entrer ne sera pas chose facile, mais j’ai ma petite idée…

Elle fouilla dans son sac et en ressortit une cuisse de poulet.

-Tiens, pour ton Zorua.

Y ne faisait pas cela uniquement par simple gentillesse. La bestiole affamée risquait d’attirer l’attention. Et quand o se rendait dans des lieux que tout le monde préférait éviter à l’heure actuelle, mieux valait rester discret. Et puis… En tant que cuisinière, Y estimait qu’il était de son devoir de nourrir ceux qui en avait besoin et particulièrement ceux qui voyageaient avec elle, Red y compris.

Un garde leur indiqua l’adresse et l’itinéraire de leur objectif après que Y ait prétendu être chargée du ravitaillement. Elle prit soin lors de l’échange que le garde ne voie pas le dos de sa cape… Une image de dragon aurait semblé suspecte. Le garde la soupçonna également, à cause de sont teint blafard, d’être une pestiférée, mais Y lyui assura que cela était uniquement dû à son ascendance, venant de la banquise Mizuhanaise, très peu éclairée par le soleil. Une simple démonstration de ses pouvoirs aquatique suffit à le convaincre et il leur révéla ce qu’il voulait savoir.

Arrivées à proximité de la maison, l’odorat et l’ouïe d’Y lui révélèrent deux informations très intéressantes. Elle sentit une odeur d’épice très particulière, qu’elle avait déjà sentie et vues une fois, auparavant, dans un port. Et ces épices venaient du lointain Tenkei. Ainsi donc, le gouverneur en était friand… Intéressant… Très intéressant… Et grâce à son ouïe, elle entendit les conversations des cuisiniers, au sujet d’une recette. La discussion en elle-même n’était pas intéressante, mais elle lui apprit néanmoins qu’un des cuisiniers avait un accent caractéristique des originaires de Midgard. Apparemment, le gouverneur raffolait vraiment de la cuisine du continent céleste… Avec ces éléments, elle fomenta un plan assez audacieux.
« Les domestiques sont d’excellents informateurs. Je vais te faire entrer dans les cuisines. Une fois là-bas, pose des questions en feignant l’intérêt pour les ragots. Tu ne devrais pas avoir de mal à en apprendre plus sur ce qu’il se passe chez le gouverneur. Bien, Keo, reviens. Allons-y ! »
Kéo retourna dans sa ball. Un Magicarpe hors de sa ball risquait d’attirer. Bien sûr, un garde était posté devant l’entrée de service, que les deux jeunes filles venaient d’atteindre. Mais Y comptait là-dessus, et elle engagea la conversation avec lui :

« Buenos días, señor… Oups, excusez-moi, continua-t-elle en Erasien avec toutefois un léger accent de Tenkei, j’ai encore oublié de parler votre langue. Mon capitaine m’a envoyé, ainsi que mon amie, vou livrer ces épices de Tenkei, que votre gouverneur apprécie tant, ainsi que quelques autres victuailles en supplément, comme convenu dit-elle en désignant le sac qui se trouvait sur son épaule.
-Quoi ? Comment ? S’étonna le garde. Une livraison ? Avec tout ce qu’il se passe en ville ?
-Nous avons effectivement perçu de l’agitation mais nous ne sommes pas d’ici et nous nous sommes perdues dans de petites ruelles désertes. Pouvez-vous nous dire ce qu’il se passe, je vous prie ? Le ton d’Y était certes froid, mais poli.
-Mais bon sang, vous ne connaissez pas la peste blanche dans votre ciel ? Mais c’est une maladie mortelle… V… Votre teint… Vous… Vous l’avez contracté, j’en suis sûr ! Arrière, pestiférée.

Humm, ce contretemps n’était pas prévu. Et impossible de refaire le coup de la banquise… Mais on pouvait toujours l’adapter…

« Pas du tout, je suis tout simplement originaire du nord du continent, là où le soleil se montre peu.
-Tu… Tu mens ! Tu ne mettra pas un pied dans cette maison ! Ni toi, ni l’autre ! Allez, ouste !
-Très bien, improvisa Y. En ce cas, voudriez-vous apporter ce sac à) votre chef cuisinier et nous apporter la somme de 26 florins que demande mon capitaine ?
-Des florins ? C’est quoi ça ?
-La monnaie en vigueur à Tenkei, bien sûr ! Il était convenu que nous fassions la transaction dans cette monnaie et mon capitaine m’a ordonné d’insister sur ce point. Voyez-vous, après un voyage d’un an en Erasia, il a prévu de retourner dans ses terres natales pour y revendre les trésors de votre pays. Ainsi, la monnaie de votre pays lui est inutile. Vous êtes notre dernière tournée.

Bien sûr, il y avait le risque qu’il appelle le comptable du gouverneur. Mais avec cette histoire de peste, ce dernier avait sans doute mieux à faire. Et de toute manière, un gouverneur digne de ce nom était le dernier à quitter sa ville, condamnant son petit personnel à rester. En revanche, ses hommes de confiance devaient déjà avoir mis les voiles.
De plus, le fait de venir de Tenkei pouvait expliquer pourquoi le garde avait à faire à des femmes marins, peu courantes en Erasia.

-Attendez, je.. Je vais me renseigner.

Il revint cinq minutes plus tard.

-Nous pouvons effectivement vous payer en florins mais… notre comptable étant parti, personne ne peut vous régler.
-N’avez-vous donc personne qui sache compter dans cette maison ?
-Bien sur que si ! Les cuisiniers savent compter, c’est très utile pour la cuisine. Moi-même, je sais compter, argua-t-il en bombant le torse. Mais je ne peux quitter mon poste. Et vous, il n’est pas question que vous entriez ! dit-il en désignant Y de son index
-En ce cas, permettez que ma compagne, qui est moins pâle que moi, aille à ma place dans votre cuisine. Elle saura faire la transaction. Et elle portera directement le sac là-bas, comme ça, vous n’aurez pas à quitter votre poste.
-Non… Ce n’est pas le moment ! Surtout si vous êtes contaminées. Repassez plus tard !
-Etes vous certain que cela plairait à votre gouverneur de ne pas avoirs ses épices favorites ? Vu toutes les livraisons que nous avons faites, il en est un grand consommateur…

Le garde réfléchit un moment, puis :

-Hummm… D’accord, cela me semble un bon compromis. Mais vous, vous restez ici tant qu’elle n’est pas ressortie hein ! Et pas d’entourloupe. Très bien. Vas-y Yuki, apporte la nourriture et reviens. Je garderai un œil sur Red pendant ce temps.

Et Y observa l’autre jeune fille entrer dans les cuisines. Le garde avait fini par céder sans céder, puisque Y n’était pas entrée dans les cuisines, comme il le souhaitait. Mais la jeune amnésique obtiendrait quand même les informations qu’elle voulait. Sa stratégie de tout miser sur la cuisine était très risquée, mais elle lui avait appris une chose : un homme qui se préoccupait davantage de sa cuisine que de l’épidémie en cours avait pas mal de choses à cacher… Et ça, Y savait que Yuki l’avait déjà compris…

[Yuki Kurono]

----- ---- --- -- - BGM

La jeune Y lui avait au final étayé la thèse d'un travail bâclé. Vu tous les éléments en sa possession, elle avait sûrement raison. De toute façon, il fallait bien savoir ce qui se trame... En entrant dans le palais du gouverneur? Elle disait savoir comment faire? Bien.

Elle en profiter pour rassasier le petit Red grâce à une cuisse de poulet sortie de son sac. La bête exprima sa joie d'un petit bond avant de le dévorer gouluement. Yuki remercia brièvement Y et se baissa pour ramasser l'Os qu'elle fourra dans ses poches, tout peut servir après tout. Elle en profita pour caresser la petite bête et se releva afin de suivre Y.

Son idée se résumait à se rendre au palais du gouverneur, en demandant de l'aide à un garde. Elles avaient leur nouvelle couverture, et devaient donc maintenant "livrer les fameuses victuailles du gouverneur" . Y comptait sur elle pour glaner un certain nombre d'informations... C'était rare qu'on puisse compter sur elle à vrai dire, il fallait qu'elle fasse de son mieux! Pourtant, que pouvait il se tramer là haut? Cette affaire était vraiment étrange, et il fallait en lever le voile!


----- ---- --- -- -


Bien. La discussion entre Y et l'autre garde à l'entrée de service. Y paraissait vraiment bonne négocieuse, et réussis tant bien que mal a faire entrer Yuki dans la cuisine. Mais ce n'était que la première étape! Maintenant, il fallait ET trouver quelques informations, ET trouver un moyen si possible de faire rentrer Y à l'intérieur. En tout cas, elle laissa Red à Y, hors de question qu'un Pokémon soit surpris dans les cuisines!

Maintenant, elle devaient en tout cas chacune enquêter de leur côté.


--- -- - BGM : Investigation Time! --- -- -


Yuki se situait maintenant dans un tout petit couloir, sorte de SAS, sac de victuailles à la main. La cuisine se situait visiblement à la fin de celui ci, du bruit et de l'odeur s'en dégageant. Mais ce petit couloir avait visiblement un autre débouché. En effet, une porte allait vers la gauche, tandis que la cuisine était droit devant. Elle hésita longuement avant de faire son choix. Le sac était son prétexte pour entrer dans la cuisine. Il fallait donc y aller en dernier. C'est ainsi que son choix se tourna vers la porte de gauche.

Yuki mit un pied dedans, et se rendit compte que c'était une sorte de réserve.
Il y avait toutes sortes d'aliments. Elle jura de repasser ici pour dessein d'en voler quelques uns. Les deux compères seraient rassasiés à jamais! Il y avait aussi une petite grille carré dans le coin supérieur droit, de la taille d'une tête humaine à vu d'oeil. Elle tenta de l'atteindre, et elle pouvait y passer sa main largement. Cependant elle l'enleva bien vite, le garde ne devait pas la voir! Cependant, elle l'y laissa assez longtemps pour que Y sente sa présence. Du moins, elle espérait...

Fini sa petite escale, elle se rendit pour de bon dans la cuisine. En poussant la porte, l'atmosphère s'empara totalement d'elle. Une concentration immense entre tous les cuisiniers, et quelques serveurs. A vrai dire, c'était tout le contraire de ce que la demoiselle pensait. Pourquoi tant d'activité dans la cuisine? Mais ce n'est pas un restaurant! Il y avait à manger pour des dizaines de personnes...

Et si... Y avait fait rentrer Yuki dans la cuisine à l'heure même où une réunion de la plus haute importance se tenait? Elle imaginait une grande table! Des sommes d'argent colossales! Des gens douteux à chaque places! Il fallait entendre ça...

-Eh! Mam'zelle, posez ça ici, demandez votre argent et tirez vous si vous n'avez rien à faire!

C'était un homme habillé en noir qui lui parlait. Il avait un plat à la main et rentrait de la cuisine. Yuki ne voulait pas d'argent. Elle lui répondit bravement :

-Ah euh, bien sûr que non, je suis là pour...

-Arrête ton char et bouge,  tu bouches le ch'min! Fait ce que tu veux sans traîner dans mes pattes!

Elle imagina sa tête plantée au bout d'un pique. Bien que visiblement, il ne voulait pas non plus la voir déguerpir,  Yuki savait pertinemment qu'il ne fallait pas traîner dans ses pattes, et elle ne le fera pas. Donc la sécurité ici était vraiment à désirer... L'homme se rendit dans une nouvelle salle, ayant posé son plateau auparavant quelque part dans la cuisine. Elle la parcourra d'ailleurs cette dernière rapidement du regard : Plutôt grande, un îlot central répertoriait des dizaines d'ustensiles et était composé de plans de travail, dont cool m celui où ne serveur avait posé le plat. Autour de cet îlot, attachés au mur, d'autres plans de travail ainsi que des fours et autres appareils de cuisson.
Deux portes dans cette cuisine menaient à deux pièces : Le précédent couloir, et une encore inconnue. visiblement, c'était dans celle ci que le serveur se rendait. Ni une ni deux,  elle feinta de tenir la porte pour entendre et voir ce qui se déroulait de l'autre côté.


----- ---- --- -- -


Au final, Yuki avait un peu près raison... Une table, quelques hommes assis autour. Un visiblement mieux habillé que d'autres, qui avaient l'air plutôt douteux. Elle ne devait pas trop regarder,  sous peine d'être découverte. Et elle n'entendait pour l'instant que des bruits couverts se mêlant aux allers-retours des serveurs. Elle réfléchit alors. Si le garde ne voulait pas qu'elle rentre, c'était sûrement à cause de ça... Il fallait qu'elle se dépêche avant qu'il ne comprenne que les intentions des demoiselles étaient d'espionner et glaner des informations sur la prétendue peste blanche. Quand une voix masculine prit brisa le silence :

-Donc?

C'était l'homme riche. Une autre personne  plus douteuse prit alors la parole.

-...passe comme...évu!

Visiblement l'ouie de la jeune Yuki n'était pas encore assez développée.

-Il re... bien...temps...vant...part?

Quelque chose allait partir dans un certain temps?

-une heu...te...utes...actement!

Une heure... Trente, quarante ou cinquante minutes? Ils s'arrêtèrent de parler pour continuer à manger... Yuki n'avait plus le temps et devait maintenant partir. Elle prit soin de reprendre le sac rempli, et quitta la cuisine. Elle fit une escale à la réserve afin de voler "quelques" denrées longuement périssables dans son sac à elle et se rendit à l'extérieur.


----- ---- --- -- -

-Merci monsieur! Vos cuisiniers ne savent pas si bien compter que ça en plus, vu tout le temps que j'ai mis!

Dit elle en dépassant le garde. Elle se tourna vers Y et se rendit compte que l'infiltration n'avait duré que 20 minutes.
Elle réveilla le Zorua visiblement endormi et lui annonça qu'il fallait maintenant y aller mais quelle avait "récupéré" plein de nourriture! Puis Yuki attira son amie plus loin.

-Bonne nouvelle! De mon côté j'ai appris plein de choses... Donc :
Le petit personnel n'est visiblement pas très présent, le garde étant la seule sécurité. J'ai pu m'infiltrer sans problème.
Ensuite j'ai déposé le sac sans me soucier des florins car... Un dîner de la plus haute importance avait lieu. Un homme riche, sûrement le gouverneur ou un sous-fifre discutait avec un petit groupe d'hommes douteux. J'ai feinté de tenir la porte et ai essayé de comprendre.  

J'en ai déduis globalement que le départ de quelque chose était prévu dans 1h30-1h50 environ, et que ce départ avait lieu car "tout se passait comme prévu".

Si on prend en compte où le gouverneur a détourné l'attention... On devine facilement de quoi est le thème de cette discution. Et toi,  qu'à tu trouvé?

[Yuu]

Y entendit plus qu’elle ne vit Yuki franchir la porte de service. Le garde, effrayé par son aspect maladif, refusait à présent de lui adresser la parole, et même de croiser son regard. N’ayant rien à faire, Y caressa machinalement le jeune Zorua que Yuki lui avait donné à garder. Sa mémoire Kinesthésique, encore intacte, lui indiqua qu’elle avait déjà accompli ce geste par le passé, et souvent. Sans doute avait-elle possédé un Pokémon avec des poils…

Y n’aperçut pas la main que Yuki passa à travers la grille à cause de sa vue défaillante, mais Red si, et d’un bref aboiement, il le signifia à la jeune fille, qui recommença à le caresser de plus belle pour ne pas attirer l’attention du garde. Mais ce dernier n’avait rien remarqué. Bien, Yuki avait atteint les cuisines, il ne restait plus qu’à attendre. Il faut dire que ce petit Zorua était un atout pour leur couverture, étant lui-même membre d’une espèce originaire de Tenkei.
Les minutes passèrent, et le jeune sombrenard finit par s’endormir dans les bras d’Y. C’est alors qu’un deuxième garde fit son apparition, et il commença à discuter avec le premier, sans se préoccupait que la jeune amnésique puisse l’entendre :

« Ca va, pas trop de débordements par ici ?
-Non, non, juste une livraison spéciale pour le gouverneur. Et de ton côté ?
-M’en parle pas, c’est la folie aux portes de la ville. Si ça continue, elles vont s’effondrer sous la pression de ces forcenés. Mais bon, on a pas eu de véritable problèmes, on a l’habitude… J’espère juste que cette épidémie ne sera pas aussi sévère que la précédente.
-Et moi donc… »

Leur discussion dura encore une vingtaine de minutes, mais Y la jugea complètement dénuée d’intérêt.
Une petite demi-heure après être entrée, Yuki réapparut mais le garde ne la regarda même pas lorsqu’elle franchit le seuil. En effet, s’il l’avait fait, il aurait alors aperçu Y, ce qu’il semblait vouloir éviter par-dessus tout. Heureusement d’ailleurs, sinon il aurait remarqué que le sac de la jeune fille était aussi rempli, voire plus, au retour qu’à l’aller…
Yuki l’attira à l’écart et livra ensuite à la jeune amnésique le résultat de ses investigations :

-Bonne nouvelle! De mon côté j'ai appris plein de choses... Donc :
Le petit personnel n'est visiblement pas très présent, le garde étant la seule sécurité. J'ai pu m'infiltrer sans problème.
Ensuite j'ai déposé le sac sans me soucier des florins car... Un dîner de la plus haute importance avait lieu. Un homme riche, sûrement le gouverneur ou un sous-fifre discutait avec un petit groupe d'hommes douteux. J'ai feinté de tenir la porte et ai essayé de comprendre.  
J'en ai déduit globalement que le départ de quelque chose était prévu dans 1h30-1h50 environ, et que ce départ avait lieu car "tout se passait comme prévu".
Si on prend en compte où le gouverneur a détourné l'attention... On devine facilement de quoi est le thème de cette discussion. Et toi,  qu'à tu trouvé?
-Il ne s’est rien passé de spécial ici. Un autre garde et venu puis reparti, mais je n’ai rien appris d’intéressant, sinon que l’émeute aux portes est toujours en cours.

Soudain, la fille aux cheveux blancs se tut et fit signe à Yuki de l’imiter. Elle venait d’entendre de l’agitation en provenance des abords de la demeure, qu’elles venaient de quitter. On aurait dit que tout un régiment se mettait en marche, leurs pas foulant en cadence les pavés des rues. Qu’étais-ce ? Une escorte ?

-Et si on allait voir ce qui cause tout ce raffut ? Proposa Y à son amie- car Yuki l’avait déjà suffisamment aidée pour mériter ce titre.

Suivant la source du vacarme, Y et son acolyte surprirent tout un détachement de soldats qui encadrait un homme qui ne pouvait être que le gouverneur en personne. Apparemment, celui-ci se dirigeait vers la place qui jouxtait les portes nord… Sans doute souhaitait-il s’adresser à la foule. Pour la rassurer ? Tel était ce que Y désirait savoir. En empruntant une nouvelle fois les ruelles désertes, les deux jeunes filles revinrent sur la place où la frénésie populaire ne semblait pas avoir décru. Au contraire, on aurait dit qu’elle venait d’atteindre son paroxysme puisque des gens affrontaient les gardes à main nues afin de pouvoir ouvrir les portes. Certains d’entre eux avaient réussi à franchir le barrage des hommes d’armes et cognaient comme des fous sur la porte, en espérant que les lourds battants cèderaient sous leurs coups. Quelques corps immobiles jonchaient déjà le sol.

L’arrivée du gouverneur, quelques minutes après les deux demoiselles, sembla annoncer une accalmie, le peuple se tournant vers lui comme s’il était Groudon en personne et qu’il allait faire un miracle et exaucer leur prière. Mais le discours du gouverneur fut tout sauf rassurant…
Sa garde personnelle l’entoura en formant un cercle tandis que le chef de la cité invoquait son Steelix, sur lequel il se jucha. Le serpent de métal attendit que son maître fut en place puis l’éleva dans les airs. L’homme prit alors la parole d’une voix forte, immanquablement rompue à l’art oratoire :

« Mes chers administrés ! Suite à une erreur regrettable commise par un de nos soldats, vous avez eu vent d’une rumeur qui affirme qu’une épidémie de Peste Blanche sévit actuellement sur notre belle ville. C’est malheureusement la vérité, aussi, je venais vous annoncer mon prochain départ de Palma. Conformément aux procédures en vigueur, j’irai m’isoler dans ma petite île de l’archipel de la demi-lune, dont je suis propriétaire, le temps que la période de quarantaine obligatoire dans ce genre de cas soit écoulée. De même, les portes de la ville resteront fermées pendant trente jours. N’ayez crainte, vous ne manquerez de rien, et serez ravitaillés par largage aérien tous les jours. Je sais pouvoir faire confiance à votre courage et à votre bravoure pour tenir et garder votre dignité pendant cette période qui s’annonce difficile. Soyons forts mes amis, et ensemble, nous vaincrons ce fléau. »

Et sur ces mots, il termina son petit discours et repartit en direction de chez lui. Mais Y n’avait nulle envie de le filer à nouveau. Elle réfléchissait à ce qu’il venait de dire, tandis que la foule recommençait à s’agiter de plus belle. Premièrement, le gouverneur avait totalement échoué à calmer les esprits. Sa tirade avait plutôt eu l’effet inverse… Si toutefois cela avait bien été son but. Mais surtout, il y avait cette histoire de retraite dans sa résidence secondaire… Certes, cela accréditait la thèse du départ précipité, donc d’une épidémie réelle et sérieuse. Mais un détail ne collait pas avec cette version… Les épices ! Son coup de bluff avait permis à Y d’apprendre que le gouverneur attendait effectivement une livraison pour son palais. Si jamais il avait eu l’intention de partir, il aurait été bien plus simple et plus sûr de se faire livrer à son autre domicile. Non, quelque chose sonnait faux dans tout ça… Approximativement, elle estima qu’une vingtaine de minutes s’était écoulée depuis que Yuki était ressortie de la demeure. Il restait donc au minimum un peu plus d’une heure avant… le départ du gouverneur ? Ca semblait plausible. Mais en ce cas pourquoi avoir commandé du ravitaillement pour son Palais de Palma… Dans ce genre de cas, mieux valait faire confiance aux faits. Donc, s’il continuait de faire fonctionner son palais à Palma, c’est qu’il avait l’intention d’y rester, et non de le faire croire, puisqu’il venait publiquement d’annoncer son départ. Pourtant, il y avait un hic. La supercherie serait forcément éventée si le bateau du chef de la cité restait à quai. Certes, le port était maintenant interdit d’accès à cause de l’épidémie, mais il était toujours possible de l’apercevoir depuis les hauteurs de la ville, et Y était prête à parier qu’un bateau officiel était tout sauf discret… Si un badaud avait un jour la mauvaise idée de regarder au mauvais endroit, la ruse ne tiendrait plus… Mais après tout, les deux faits n’étaient pas forcément incompatibles… Et dans ce cas, ça expliquait que… Pourquoi pas ? Cette manière de procéder était tout simplement dégoutante mais assez facile à mettre en œuvre. Si elle avait su comment faire, Y aurait sourit. Elle avait compris ce qu’il se passait. Restait à comprendre pourquoi. Et elle trouverait la réponse à cette question au port.

-Je crois avoir compris ce qu’il se passe, révéla-t-elle a Yuki avec son ton glacial, mais j’ai besoin d’une preuve et je sais où on peut la trouver. Au port. Mais ça va pas être facile d’y pénétrer. Les quais doivent être à peu près aussi bien gardés que les portes, sauf qu’on aura aucun moyen de se cacher dans la foule là-bas. Mais j’ai une idée qui pourrait marcher. Tu m’accompagnes ?

Et elle se mit en route de son pas régulier. Elle n’avait nul besoin de se presser. Il leur restait encore pas mal de temps avant le prétendu départ du bateau. Bien sûr, les lieux seraient très bien protégés : hors de question qu’un clandestin possiblement pestiféré embarque à bord du navire officiel, seul autorisé à prendre la mer ! Tandis qu’elles atteignaient l’entrée de la zone d’amarrage des navires, elles aperçurent deux soldats qui montaient la garde, contrôlant les accès. De ce que Yuki lui rapportait, ils ne laissaient passer que leurs homologues gens d’armes, même les officiels et autres notables étaient refoulés sans ménagement. Dissimulées derrière une bâtisse, les deux fouineuses observaient ce qu’il s’y passait. Seul le gouverneur et peut-être les mystérieux invités surpris par Yuki avaient l’autorisation de monter à bord, comprit la jeune fille aux cheveux blancs…

Apparemment, le chargement du navire était terminé, car Y ne voyait aucune caisse transiter dans les parages. Impossible donc de refaire le coup de la livraison urgente ! Mais cela n’allait pas s’avérer nécessaire. Car juste à côté du bâtiment officiel se trouvait un navire que la jeune fille connaissait fort bien…
Elle attendit que les gardes les plus proches détournent quelques instant leur regard pour invoquer Kéo, qui atterrit directement dans l’eau, à quelques mètres de là.

« Va le chercher, s’il te plaît », chuchota-t-elle à son Pokémon, qui sut aussitôt quoi faire et disparut bientôt sous l’eau.  Et elle laissa s’écouler cinq bonnes minutes puis dit à son amie:

-Prépare-toi à réagir. Je vais aller parler aux gardes et ils risquent de ne pas apprécier. Mais il faut absolument que je fasse diversion. Si jamais j’échoue, cours le plus vite possible jusqu’à ce bateau, l’Ecaille Océan, et dit que tu viens de ma part et que tu es une amie. Kéo confirmera tes dires et on te protègera. «

Et elle avança d’un pas décidé jusqu’à deux des  gardes qui condamnaient l’accès au port. Ceux paraissaient les moins costauds.

« Halte, dirent-ils ! Vous ne pouvez pas passer mademoiselle. Reculez sinon…
-Sinon quoi ? brava-t-elle d’un ton polaire, seule variante de son ton glacial habituel qu’elle arrivait à adopter. Je n’ai plus rien à faire dans votre trou à rat ! Laissez-moi regagner mon bateau !
-Hé mais regarde ! Sa peau ! La peste ! Elle… Elle … Elle est contaminée !!! Hurla le premier garde à son compagnon.
-ARRIERE, PESTIFEREE ! Beugla l’autre ! RECULE IMMEDITEMENT OU NOUS N’HESITERONS PAS A…
-Vous n’hésiterez pas à quoi ? demanda une quatrième voix, bien plus calme que les autres.

Les deux gardes firent volte-face. Devant eux se trouvaient un véritable géant à la tignasse aussi écarlate que son manteau. D’une main, il caressait nonchalamment le tranchant de la gigantesque hache qui pendait dans son dos. Ce dernier s’enflammait légèrement à chaque fois que le géant le touchait. Bien qu’en infériorité numérique, il ne faisait aucun doute que cet homme n’aurait aucun mal à maîtriser les deux gugusses en armure.

-Je vais vous dire ce qu’il va se passer moi.

Les deux gardes ne répondirent rien comme s’ils avaient t reçu une attaque Entrave de plein fouet. L’homme en rouge savait exactement comment inspirer la crainte, même sans hausser le ton

-Vous allez laisser mes amies regagner notre bateau avec moi. Après tout, si elles sont vraiment atteintes par la maladie, mieux vaut qu’elles restent ici : cette zone est déjà contaminée de toute façon puisque l’épidémie arrive toujours par bateau, pas vrai ? Dans ce cas, vous ne voyez aucun inconvénient à ce qu’elles passent leurs derniers instants en compagnie de leurs amis, n’est-ce pas ?

Paralysés par la peur du géant –ou par ce qu’ils venaient d’apprendre- les deux gardes hochèrent la tête sans rien dire et les laissèrent passer.
Vedred se présenta alors à Yuki :

« Salut, moi c’est Vedred mais tu peux m’appeler Red ! Kéo m’a fait comprendre que vous étiez deux. Je suis un ami de cette délicate jeune fille au nom le plus court que j’ai jamais entendu. Comme tu peux t’en douter, je suis mercenaire et je garde les marchandises sur ce bateau, dit-il en pointant l’Ecaille Océan du doigt. Tu y seras en sécurité Et toi, qui es-tu ? »

Pendant ce temps, Y continuait sa route jusqu’au bateau. Avec ses deux compagnons, elle regagna son QG, les cuisines, où les attendait Leif. Aussitôt, il se précipita sur les deux jeunes filles et les bombarda de question. Y, pour savoir ce qu’il se passait en ville, puisqu’ils avaient été confinés dans le bateau- confinement aisément brisé par Red, soit dit en passant, et Yuki pour savoir qui elle était mais également pour la draguer de manière plus ou oins subtile. Apparemment, leur différence de taille- le mousse n’atteignait pas encore le mètre soixante-dix ne semblait pas déranger le gamin à la chevelure feuille morte. Mais ce dernier prétexta bien vite une envie de se dégourdir les jambes pour ressortir. Y lui demanda de les avertir si jamais il voyait le gouverneur et son escorte entrer dans le port ou si quelque chose de suspect se produisait sur les quais. Mais si ses conclusions étaient correctes, cela ne risquait pas d’arriver…

Y écouta leur discussion, mais y participa peu, occupée à préparer le repas. En temps normal, elle aurait cuisiné une recette locale, à base de poisson, mais le petit Zorua semblait avoir un penchant certain pour la viande vu la vitesse avec laquelle il avait dévoré la cuisse qu’elle lui avait donné plus tôt. Aussi, pour remercier Yuki de son aide, elle sortit un quartier de bœuf de Tauros de taille moyenne, ainsi que l’accompagnement et l’assaisonnement : des carottes, des oignons et quelques herbes, ainsi qu’une bouteille de vin du pays. Normalement, préparer la première partie de cette recette prenait au minimum deux heures, plus une journée de repos. Mais quand on avait la chance d’avoir un élémentaliste du feu pour faire cuire ses plats, on pouvait se permettre de tricher un peu avec les durées de cuisson… Enfin, quand l’élémentaliste en question ne mettait pas involontairement le feu à la cuisine, comme c’était arrivé la première fois qu’elle l’avait « embauché ».

Elle fit revenir l’oignon, coupé en tranches dans une poêle, puis découpa le bœuf en petit morceau, versa l’oignon dans une cocotte et fit de même avec les morceaux. Grâce à l’aide du mercenaire, la viande cuisait quasi instantanément à la bonne température. Cependant, le timing d’Y devait être parfait car si elle tardait d’une seconde pour dire au géant d’arrêter son feu, le bœuf était tout simplement immangeable. Elle ne voyait pas bien la viande qui était pourtant sous ses yeux mais sentait l’eau en elle s’évaporer. Lorsqu’il n’y en avait quasiment plus, le bœuf était bien cuit. Elle ajoutait au fur et à mesure le bœuf dans la cocotte, puis elle rajouta du beurre et noya la préparation dans le vin et ajouta les carottes. Puis, elle demanda au Vandale d’effectuer des variations compliquées de température afin de reproduire une cuisson de plusieurs heures à feu doux en quelques minutes seulement. La préparation ne lui avait pas pris plus d’une demi-heure. Elle servit Yuki et Red et une fois sa tâche terminée, elle alla s’asseoir sur une caisse pour manger, faute de chaise disponible. Alors qu’elle caressait machinalement le bois, ses doigts remarquèrent un détail : la surface du bois était différente à certains endroits, moins graveleuse, plus lisse… Mais elle ne pouvait pas voir ce dont il s’agissait, aussi demanda-t-elle :

« Dis-moi, Vedred, cette caisse a quelque chose de spécial par rapport aux autres ? Je sens quelque chose de bizarre sous mes doigts…
-Ah, dit le géant, qui cessa momentanément de s’empiffrer, c’est sans doute la peinture que t’as sentie. Des inspecteurs généraux, mandatés par la lady en personne, sont venus un peu plus tôt dans la journée et ils ont contrôlé le chargement. Mais ils ont été interrompus juste après avoir contrôlé notre bateau par l’annonce de l’épidémie. On les a aussitôt faits évacuer par embarcation rapide…
-Mais bien sûr… Tu as compris toi aussi, pas vrai ? demanda Y à Yuki.
-Compris quoi ?, demanda le mercenaire rouge, qui semblait perdu
-Avec cette histoire de peste, le gouverneur ne cherche pas à empêcher quelqu’un de malade de quitter la ville. Il cherche plutôt à empêcher certaines personnes d’y entrer. Je suis prête à parier que cette histoire de peste, c’est du flan pâtissier. Le gouverneur n’aurait jamais fait livrer de la nourriture chez lui s’il allait partir. Et il partirait pour de bon s’il y avait la peste. Donc il est probable qu’il va rester à Palma parce qu’il sait qu’il n’y a aucune épidémie…
-Pourtant, objecta Red, son bateau est affrété. J’ai assisté à son chargement.
-Justement. Le bateau va vraiment quitter la ville, mais sans le gouverneur, qui restera bien caché dans sa villa. Ce n’est pas sorcier, il lui suffit de renvoyer sa domesticité, puisqu’officiellement il est sur le départ, et de ne garder auprès de lui que quelques hommes de confiance, de préférences qui trempent dans son affaire louche et qu’il peut sacrifier si besoin... Même si je ne sais pas encore de quelle affaire il s’agit.  Par contre, je suis prête à parier toutes mes recettes que quelque chose, sur son bateau quittera Palma. Quelque chose qui n’aurait jamais dû s’y trouver et dont personne ne devait jamais soupçonner la présence…Mais j’ignore quoi… Et avec la peste, non seulement il évite le contrôle des inspecteurs généraux, mais en plus, personne ne pensera à vérifier qu’il est bien absent. D’ailleurs Yuki, tu m’as bien dit que les domestiques n’étaient pas très nombreux au palais, pas vrai ? Il a donc déjà commencé à leur donner congé, et ça accrédite ma thèse…
Bien , je suppose que la seule chose à faire, c’est d’aller inspecter la mystérieuse cargaison de ce bateau. Y ne précisa pas qu’elle avait déjà un petit plan d’infiltration en tête.
-Je viens avec toi, déclara aussitôt Red. Cette affaire louche a des chances de mal tourner. Et puis, le bateau est gardé
-Désolée, Red, mais tu ne peux pas. J’ai besoin de toi pour faire diversion
-Alors c’est moi qui vient, renchérit Leif, qui venait de revenir, poussé par la faim chronique propre aux adolescents de son âge.
-Toi non plus, tu ne peux pas. J’ai besoin de toi pour monter la garde. Je veux que tu nous dises si tu vois qui que ce soit monter sur le bateau du gouverneur, rétorqua Y de son habituel ton froid en lui tendant son assiette
-Pffff, râla-t-il, toujours pour moi les trucs subalternes. Bon ok, mais si je le fais, c’est pour Yuki, pas pour toi ! J’enverrai Basile vous prévenir à un hublot si quelqu’un approche. Mais bon, j’ai gardé un œil sur ce bateau quand j’étais sur le pont et j’ai vu personne y monter… Ouais Yuki, dit-il avec plus d’entrain en désignant le Goélise qui était perché sur son épaule. Lui c’est Basile. C’est pas vraiment mon Pokémon mais comme il suit notre bateau depuis un moment et qu’il m’aime bien ben je lui apporte à manger et je lui ai donné un nom.
-Bien, enchaîna Y lorsqu’il eut terminé. Finissez de manger et on y va. Yuki, tu viens avec moi ? Et Red, j’aurais besoin que tu me rendes un petit service…

***

Six heures qu’ils montaient la garde devant ce foutu bateau et jusqu’ici, ^personne n’y était encore monté à part quelques docker qui chargeait des caisses. Mais il avaient fini depuis presque une heure maintenant et Zak s’ennuyait royalement. Il était garde de la ville de Palma, diantre ! Il aurait du être aux portes de la vile à aider ses collègues à calmer l’émeute, pas ici à garder un bateau tellement protégé que personne n’osait s’en approcher !!!

-Hey, les gars, demanda soudain une voix dans son dos.

Zak se retourna. C’était un véritable géant aux cheveux assortis à sa tenue écarlate.

-Ca vous dirait de boire un petit coup ton collègue et toi ? demanda le nouveau venu
-Les soldats ne boivent pas pendant le service, répondit aussitôt Zek, d’une voix un peu trop protocolaire pour être parfaitement crédible.
-Allez quoi, chuis condamné à crever dans ce foutu port, comme vous ! Alors autant en profiter, relança-t-il avec un clin d'oeil en sortant de ses vêtements une bouteille d’alcool fort, fournie par Y.
-Oh et puis après tout, répliqua Zek, qui s’ennuyait ferme, pourquoi pas…
Et le mercenaire déboucha la bouteille…

***

« Tu es un mercenaire, Vedred, tu sauras gagner leur confiance, et tu as l’habitude de ces beuveries. Et je te garantis que ce petit alcool ne  laissera pas les gardes indifférents », qu’elle lui avait dit. Bien sûr que ça allait pas les laisser indifférents ! C’était de la liqueur de Palma, obtenue à partir de la fermentation de baies Papaya sauvages. La boisson était excellente mais elle montait extrêmement vite à la tête. Et Vedred en raffolait et cette gamine le SA-VAIT. Elle l’avait piégé ! Si ça n’avait pas été pour une raison aussi grave, il aurait refusé net, songeait-il en servant les deux soldats. Il en était quitte pour une magnifique gueule de bouis demain matin… Si la peste ne le tuait pas avant, plaisanta-t-il mentalement, acerbe.

Même si elle était bien plus jeune, Y lui faisait tellement penser à elle… Tout aussi maligne et retorse ! Par Ho-OH, mais pourquoi attirait-il seulement ce genre de filles !!! Se retournant, il vit du coin de l’œil les deux filles se faufiler sur le bateau du gouverneur. Les deux gardes étaient trop occupés à boire pour les remarquer… La diversion avait fonctionné. A elles de jouer, se dit-il, résigné, avant de porter son premier verre à sa bouche.

[Yuki Kurono]

----- ---- --- -- - Intrusion : Box 15

Apparemment, le garde n'avait vraisemblablement pas remarqué que Yuki avait volé de la nourriture dans les réserves, ce qui lui évita de s'enfuir les jambes à son cou, sûrement préoccupé par l'état d'Y pour se soucier de la sécurité du palais. Elle avait donc bien surveillé le petit Pokémon, et il avait l'air de bien s'entendre avec elle. Heureusement qu'il était resté discret!
Alors qu'elle lui faisait son rapport, Y lui fit mine de se taire. Quelque chose devait apparemment attirer son attention...

-...?

Effectivement, toute une armée - ou un peu moins quand même - quittait la maison du gouverneur. Effectivement, Yuki était arrivée à la fin de leur repas, tout corroborait les fait, c'était le gouverneur quittant sa demeure . Y lui proposa donc de filer le rafut. Et elle arrivèrent donc bien à un rassemblement officiel du gouverneur, comme prévu. Il annonça alors son "départ" par bateau, avant de se retirer... vers sa demeure? Quelque chose ne collait pas dans son discours, et Y lui fit bien comprendre. Enfin, elles se rendirent au port après avoir réfléchi sur les paroles du gouverneur d'un pas habituel.

----- ---- --- -- -

Arrivée, elle envoya Kéo chercher quelqu'un - Une connaissance? - d'Y. Les deux filles se retrouvèrent alors devant la garde d'un bateau. Yuki devait courir à l'Ecaille Océan si elle échouait... attendez? Échouer à quoi? L'Écaille Océan? Mais qu'est ce que? Elle entama alors, avant que Yuki puisse lui répondre, la discussion avec les gardes. Et elle commençait dangereusement à s'évader sur le teint pâle de la demoiselle. Alors que Yuki pensait à s'interposer, un géant s'approcha pour alimenter le débat... et le stopper. Il réussit à faire passer les deux filles et les emmena sur ce qui semblait être un autre bateau. Était-ce "L'Écaille Océan"? Auparavant, l'homme de présenta, il s'appelait Vedred, Red pour faire plus court. Bien évidement la blanche ne put s'empêcher de penser au petit Zorua... Enfin, elle lui répondit en se présentant à son tour et en le remerciant de les avoir sauvées et ils suivirent Y jusqu'aux cuisines. L'homme était plutôt sympathique, et nul doute que malgré son caractère plutôt fort, les deux s'entendraient bien.

Arrivés, un autre homme à la chevelure automnale fit sa présentation, et son nom y fit d'ailleurs un chouilla référence... Et Yuki remarqua vite son caractère de séducteur raté, ce qui lui donnait un petit ait innocent. Elle se présenta encore une fois et en profita pour en faire de même de son Red. Pendant ce temps, Y était en train de leur confectionner un bon petit plat... De viande? C'est ce qu'elle préférait! Elle et Red se considéraient eux même comme Carnivores, la cuisinière l'avait sûrement deviné à la cuisse de poulet. Yuki accepta avec joie le repas et le dévora plus que rapidement, Red en fit de même.

Y elle, expérimentait la texture des caisses, et visiblement elle voulait dire bien des choses. La fille présenta rapidement le plan d'action et tout se mit en marche. Leif et Vedred les soutiendrait, alors que les deux filles s'infiltreraient dans le bateau. Et le grand avait parfaitement réussi son travail, étant donné que les deux purent entrer.

----- ---- --- -- -

Bien, les voici maintenant à l'intérieur. Elles avaient réussi, par l'aide d'une passerelle, sur le pont du bateau, et il ne leur restait maintenant qu'à trouver les preuves d'un prétendu coup monté. Enfin, la tâche serait sûrement ardue, mais c'était un passage obligatoire si elles ne voulaient pas passer encore 30 jours dans la ville, en quarantaine.

La pont était, comme prévu, vide. Logique à vrai dire pour les préparatifs, étant donné que c'était le travail de la garde de le surveiller. Mais elles savaient qu'il ne fallait pas s'attarder dessus, car à tout moment elles pouvaient être repérées. Yuki envoya le petit Red jeter un coup d'oeil à la cabine principale. Après tout, il ne serait pas repéré si quelqu'un s'y situait quand même, merci à sa petite taille. Il revint et les avertit d'un petit :

-Zoru! ^w^

Ces paroles, accompagnées d'un petit mouvement de tête les avertirent que la voie était libre. Enfin, ce que Red voyait ne pouvait pas être sûr à 100% , mais il fallait bien avancer. La cabine, on y accédait par une petite trappe située au milieu du pont. Elle était ouverte, et peu de lumière s'engouffrait dedans. Le Pokémon avait vu juste, personne n'y circulait. Les deux descendirent à l'intérieur par le biais d'un petit escalier assez court tandis, que, la pièce se constituait d'une grande table avec plusieurs papiers dessus, entourée de chaises. Contre les murs, quelques meubles et un couloir donnant sur quelques portes et la cale au bout. Elles tendirent l'oreille vers cette cale, et justement personne ne se fit entendre. Leif avait bien vu, personne n'est à bord... Mais qui avait mis en place la sécurité ici?

Elles cherchèrent rapidement du regard un endroit où se cacher, et se mirent d'accord sur un petit local, entre les balais, si quelqu'un arrivait de manière imprévue, prévenues auparavant par leurs oreilles ou le petit Basile.

----- ---- --- -- -

Le premier endroit où elles cherchèrent fut la table contenant tous les papiers. Sûrement des règlements ou lettres en tout genre. Mais ce qui les intéressait était le registre du bateau qui se perdait parmi les autres données. Yuki toussa et le lit à Y.

-Alors, euuuuh... D'après ce registre, rien d'étrange à la cargaison. Plusieurs centaines de tonneaux de vins chargés ici... Vin du pays dirais-je. Du vin, c'est autorisé pourtant? Logiquement, ce bateau ne part pas pour exiler le gouverneur mais pour décharger la zone d'une certaine cargaison. Alors pourquoi du vin? Et bien... On va devoir découvrir ça
Y, on va aller dans la cale enquêter sur ce fameux vin, voir ce qu'il en est, voir même si il s'agit réellement de vin. Vois-tu, j'ai une petite idée en tête...

En effet, le registre ne contenait aucune données de traçabilité, aucune adresse, aucun nom, et pourtant il avait l'air officiel... Était-ce un faux? Si il arrivait quelque chose au vin, personne ne pourrait remonter sa trace jusqu'au bateau... Donc logiquement, le vin avait quelque chose à reprocher, mais quoi donc?

Sur ces mots et ces pensées, elle se rendit suivie de Y dans la cale du bateau par le couloir vu auparavant. Ce couloir menait à quelques chambres qu'elles fouilleraient plus tard si elles avaient le temps. Non, les voici arrivant à la cale. Après tout le bateau devait partir dans une grande demi-heure tout au plus. Elles avaient en avaient encore sans doute une dizaine à passer encore libres de tout mouvement. Quand elles entrèrent, l'immensité de la pièce semblait pointer du doigt toute la cargaison. Des centaines de tonneaux alignés parfaitement, et des chutes de bois ayant l'air "probablement" de venir de caisses. La pièce ne contenait que ça à vrai dire, et cela faciliterait probablement leur recherches. Les deux comme à leur habitudes s'approchèrent en même temps de la première chose à fouiller : Lesdits tonneaux. Yuki posa son doigt sur le bois formant la forme. Il était assez poreux, humide en l'occurrence. Enfin, cela devait soit être à cause de son contenant, soit de la mer. Les cerceaux étaient en métal, assez rouillé, mais supportaient largement le volume total. Elles eurent un peu de mal à l'ouvrir, mais pour être sûres de son contenant, elles DEVAIENT l'ouvrir. Et effectivement...

----- ---- --- -- - Every thing makes sense! : Ekoroshia

-Parfait... Du vin! C'est bien ce qui était prévu, héhé... Mais mine de rien, faut faire attention à ce type de vin. Si on y pense bien... Le gouverneur ne prend pas son bateau, il a donc crée ce transfert afin de couvrir quelque chose d'illégal, plutôt que de couvrir son départ. Et cette chose illégale doit forcément être le vin, puisque c'est la seule chose chargée dans le bateau. Le registre qu'on a trouvé... Rien ne prouve sa traçabilité malgré le fait qu'il soit officiel, il est donc obligatoirement falsifié, or, uniquement les gens haut placés peuvent faire cela. Si ce vin devait faire quelque chose aux personnes qui le buvaient après qu'il ai été distribué... Et bien personne ne pourrait savoir d'où il venait, il serait venu de nul part, car il n'est pas enregistré, même pour les autorités. Ces registres sont très importants, et sont considérés comme preuves décisives, pour ça qu'ils sont obligatoires pour tous les bateaux, mais je vais pas m'étendre sur le sujet, tu dois en savoir beaucoup aussi. Bref tout ça pour dire que...

Elle trempa son doigt dedans et le porta à son nez et le sentit. Elle fit une mine assez neutre avant de tendre son doigt à la truffe de Red. Il sentit le doigt, puis ferma les yeux quelques secondes :

-... Zoru! D:

Visiblement, il n'appréciait pas trop l'odeur de la chose. Elle le caressa de la main gauche avant d'ajouter à Y :

-Ce vin est clairement empoisonné. Je ne sais pas dans quel but, mais le gouverneur cherche clairement à le faire disparaître de la ville au point de créer une fausse épidémie. Ca n'a aucun sens. Si il voulait le faire disparaître, il aurait juste à claquer des doigts... Il est donc payé pour l'emmener quelque part!
Donc, je pense que nous avons trouvé de quoi penser!

... Attends là.

Yuki alla chercher un petit verre dans la cabine principale et s'en servit pour le remplir d'un peu de vin. Elle pensa que cela pourrait bien lui servir, après tout, savoir avec quoi il était empoisonné pourrait bien les aider sur le chemin de la vérité. Mais maintenant, il fallait partir , car quelqu'un pouvait arriver à tout moment. Elles utilisèrent à chaque portion de chemin le Pokémon Sombrenard afin qu'il leur confirme que la voie est libre, et purent s'en sortir sans croiser personne, Basile n'aurait même pas eu à venir les prévenir d'un quelconque danger potentiel. Elles rejoignirent Vedred, visiblement debout, alors qu'à son pied, deux corps dormaient profondément le nez bien rouge. La sécurité était vraiment TRÈS peu stratégique

[Yuu]

-Alors, euuuuh... D'après ce registre, rien d'étrange à la cargaison. Plusieurs centaines de tonneaux de vins chargés ici... Vin du pays dirais-je. Du vin, c'est autorisé pourtant? Logiquement, ce bateau ne part pas pour exiler le gouverneur mais pour décharger la zone d'une certaine cargaison. Alors pourquoi du vin? Et bien... On va devoir découvrir ça
Y, on va aller dans la cale enquêter sur ce fameux vin, voir ce qu'il en est, voir même si il s'agit réellement de vin. Vois-tu, j'ai une petite idée en tête...

Du vin… Même s’il s’agissait effectivement de vin, il était possible de cacher énormément de choses dans une simple bouteille. Mais qu’est-ce qui pouvait à ce point effrayer le gouverneur si jamais c’était découvert ? De l’or obtenu illégalement ? Des drogues illicites ? Mais surtout, surtout, pourquoi toute cette mise en scène dans ce cas ? Pourquoi faire croire à une épidémie de peste ? Pourquoi ne pas tout simplement jeter à la mer les bouteilles si tel était bien l’objet qu’on tenait tant à cacher ? Y laissa passer Yuki en premier. Elle y voyait ben mieux qu’elle et de fait, était bien plus apte à les guider. D’après la jeune fille, qui avait inspecté le registre, chose qu’Y ne pouvait faire à cause de ses yeux défaillants, ni le destinataire de ces commandes de bouteilles, ni son adresse n’étaient indiquées. Etait-ce parce qu’elles étaient toutes destinées au gouverneur ? Mais en ce cas, elles auraient déjà dues être déchargées… Le contraire était bien plus probable : Elles devaient être expédiées mais personne, à part les concernés, ne devait savoir à qui. La simple présence de ce registre lors du contrôle aurait placé le gouverneur dans une situation délicate…

Continuant leur exploration, les deux jeunes filles débouchèrent sur lesdites bouteilles en question. Yuki en sentit le liquide et certifia qu’il contenait du vin mais au vu de l’odeur, elle supposa qu’il était probablement t empoisonné. Y se demanda aussitôt comment son amie avait fait pour déterminer cela aussi rapidement. A moins que… Après tout, elle était accompagnée d’un Pokémon Ténèbres… Etait-elle une Maîtresse des Ombres en devenir ? La jeune amnésique stocka cette information dans un coin de son esprit. Cela pourrait peut-être avoir de l’importance dans le plan qui se mettait d’ores et déjà en place dans son esprit…

Alors que Yuki récoltait un échantillon de vin au cas où, Y, qui portait toujours sur elle son sac de courses, qu’elle avait préalablement vidé, prit avec elle une des bouteilles empoisonnées, ainsi que le fameux registre. Elles allaient en avoir besoin… Son opération terminée, elle se retourna pour voir où en était Yuki. C’est alors qu’un petit bruit sec attira son attention. Un bruit qui provenait probablement du hublot vu sa sonorité… Le sang glacé de la jeune fille ne fit qu’un tour : Basile ! Le signal ! Quelqu’un arrivait ! D’un simple signe de tête, elle signifia à Yuki de se hâter et lui prit la main. Malgré sa quasi-cécité, elle était capable, en combinant ses sens et sa maîtrise, de se repérer à peu près n’importe où… moyennant un certain temps, supérieur à celui qu’une personne lambda mettait à se repérer. Temps qu’elle n’avait pas. Aussi comptait-elle sur Yuki et son Zorua pour la guider. Après tout, ils s’en étaient très bien tirés pour ça à l’aller…

Elles ressortirent sans encombre et rejoignirent le mercenaire qui, contrairement à ses deux compagnons de beuverie, tenait encore debout. Y lui fit simplement signe de les suivre. Il y avait trop d’oreilles indiscrètes par ici. Mieux valait discuter de ce qu’elles avaient découvert à bord de l’Ecaille Océan.
Une fois dans les cuisines, Vedred prit la parole :

« Ouch, ma tête ! Si j’ai une gueule de bois demain, je te prromets que tu me le paieras, Y !
-Si tu as une gueule de bois, je te promets que je cuisinerai spécialement pour toi, pour te remercier de ton sacrifice.

Cette nouvelle sembla regaillardir quelque peu le mercenaire qui afficha un grand sourire. Il aurait sans doute été moins rassuré s’il avait su qu’Y prévoyait de lui préparer son menu « spécial gueule de bois », principalement constitué de bouillon. Et connaissant les goûts du géant, Y savait que cela ne lui plairait pas forcément…

-Alors, demanda-t-il, ya quoi de louche sur ce bateau ?
-Du vin empoisonné, d’après Yuki. Et j’ai récupéré la liste de ces bouteilles… Impropres à la consommation. Mais pas un mot sur leur destinataire ou leur destination…
-Mais pourquoi se donner tant de mal pour les faire évacuer ? Pourquoi ne pas tout simplement les détruire ?

Y regarda Yuki et répondit :

-Ou bien le gouverneur avait prévu d’empoisonner quelqu’un et ce décès ne pouvait être reporté, ou bien... Il y en a là pour quelques milliers de pièces d’or, vu le millésime des vins. Ce n’est pas une cargaison que l’on peut remplacer si facilement. De plus, vu la rareté des bouteilles, elles étaient sans doute destinées à des « clients » importants. Et ce genre de client, on ne peut pas les empoisonner avec un poison trop voyant, il faut être bien plus discret, et donc payer sa toxine plus cher... Bref, j’espère si ce n’est pas uniquement en raison de la valeur de ces bouteilles qu’on les a épargnés, alors ç veut dire que les jours de plusieurs dignitaires sont comptés… De plus, cette absence complète de noms m’intrigue : les bouteilles sont sur le bateau du gouverneur, alors quel jury douterait qu’il est responsable de ce trafic ? Un chargement aussi important et aussi cher, il ne peut pas ne pas en avoir eu vent. Donc dans tous les cas, il est compromis. Donc ce sont ses complices qu’il ne veut pas impliquer, d’où ce carnet presque vierge, dit-elle en sortant le registre. De toute manière, on n’a plus le temps.

A ce moment là, la porte des cuisines s’ouvrit à la volée, interrompant Y, et Leif fit son apparition en criant :

« Le bateau ! J’ai vu des hommes qui venaient pour monter à bord. Ils discutaient avec les gardes à l’entrée du port, ils disaient qu’ils étaient l’équipage du bateau du gouverneur. Heureusement, les gardes les ont retenu un peu avec les formalités alors j’ai envoyé Basile vous prévenir… »
-Alors on n'a plus le temps, coupa Y. Red, j’aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.
-Quoi donc ? demanda le géant, qui pressentait que la demande n’allait pas être agréable.
-Brûle le bateau. Pas assez pour l’endommager irrémédiablement, mais le feu doit être visible le plus vite possible. On doit faire cesser tout ça et pour ça, il faut empêcher le bateau de partir et forcer le gouverneur à arrêter ses magouilles, et l’incendie nous fournira la diversion nécessaire pour quitter le port.
-Cette fois, je viens avec toi!! Affirmèrent à l’unisson Red et Leif.
-Non, j’ai besoin de vous deux ici. Vous devez retenir les gardes le plus longtemps possibles, particulièrement ceux qui gardent l’entrée au port. Tu pourras t’en occuper Leif ?
-Mouais, chuis encore en arrière quoi… Mais bon, au moins, yaura un peu plus d’action. Je marche
-Pas moi, trancha Red. Je vais faire ce que tu dis mais si jamais il t’arrive quelque chose, je viens te chercher et je te ramène par la peau du cou, même si je dois raser toutes les maisons sur mon passage. C’est clair ?
-Comme tu voudras, répliqua froidement Y. On va au palais du gouverneur si tu nous cherches. Je laisse Kéo ici, elle sera plus en sécurité. Normalement, d’ici une heure, tout sera terminé. Tu viens, Yuki ?

***

Red quitta le bateau en grognant et rejoignit l’endroit où il avait partagé sa bouteille avec les deux soldats, qui étaient toujours effondrés… Tssss, ça se disait garde de la ville et ça n’était même pas capable de tenir un tant soit peu l’alcool… De vrais bleus. Mais au moins, ils ne le verraient pas agir. Le géant focalisa son pouvoir enflammé et mit le feu au bateau, comme le lui avait demandé Y. Tout de même, elle jouait à un jeu très dangereux. Bien sûr, elle avait les preuves de la culpabilité du gouverneur, mais si jamais ces dernières ne suffisaient pas, son petit numéro de pyromanie leur couterait très cher. Mais bon, puisque des vies humaines étaient en jeu, ils n’avaient pas le choix. Le bois du bateau s’embrasait tandis que Red secouait les deux loques en leur hurlant dans les oreilles :

« He ! He ! DEBOUT LES PARECOOL ! AU FEU ! YA LE FEU !!!!!"

***

Leif, perché en haut du nid de pie, attendait en prenant son mal en patience en compagnie de Basile. Bon sang, mais il allait bientôt entrer en scène, oui ou non ? Soudain, de la fumée provenant du bateau voisin envahit son champ de vision. Heureusement, bien que son voisin le plus proche fût l’Ecaille Ocean, le bateau du chef de la cité, grâce à sa position privilégiée, occupait une pace isolée dans le port, le feu ne risquait donc pas de se répandre aux autres bâtiments. Il attendit d’apercevoir les flammes avant d’aller alerter les deux gardes à l’entrée du port, selon le plan de Y.

« Hé M’sieur, dit-il, ya le feu, le beau bateau là-bas, il brule ! »

Aussitôt, les deux soldats, apercevant la fumée, quittèrent leur poste pour aller voir. Leif les suivit. Y avait été claire sur ce point : les gardes ne devaient pas se douter que ceci était une diversion, donc Leif ne devait pas leur fausser compagnie. Mais en se retournant, il distingua nettement Y et Yuki qui profitaient de la confusion pour regagner la ville.

***

Après avoir laissé Kéo en sécurité dans son bassin, dans les cuisines, Y, guidée par Yuki, s’élança au dehors, puis elles attendirent que Leif rameute les gardes au niveau de l’incendie pour continuer vers la ville. Il ne leur fallut que quelques minutes pour arriver en vue du palais. Heureusement, le garde qui les avait accueillies plus tôt avait été relevé, ou plus probablement congédié. Bien, Y n’aurait pas à faire au même imbécile que tantôt, mais plutôt, à un garde bien plus expérimenté, et en qui, logiquement, le gouverneur avait confiance… Aussi, dès qu’elle l’aperçut, elle lui lança d’une voix qu’elle voulait affolée, mais qui sonnait aussi froide que le givre hivernal :

« Au secours, le bateau du gouverneur prend feu !
-Quoi comment ! S’étrangla le garde ! Comment est-ce arrivé, par Giratina !

Mais la maison du gouverneur était située sur les hauteurs de la ville, et de là, il était très facile de distinguer l’inquiétante fumée noire qui s’élevait vers le ciel…
Convaincu que l’étrange jeune fille ne mentait pas, le garde répondit :

« Restez ici, le temps que j’aille avertir le gou… le responsable, en l’absence du gouverneur. »

Et il pénétra dans la bâtisse. Bien. Fort bien. Son petit lapsus avait été plus que révélateur. Mais Y n’avait aucunement l’intention, aussi pénétra-t-elle dans la demeure et se fiant à son odorat et à son ouïe, elle parvint assez rapidement à repérer les cuisines. Alors qu’elles y entraient, un cuisinier les vit et il leur lança, tout en continuant de s’occuper de ses fourneaux :

« C'est vous les deux nouvelles servantes ? Bah vous tombez bien, le repas de monseigneur est arrivé, vous allez le lui apporter, c’est au premier étage, la salle à manger c’est la deuxième porte à gauche. ! Et n’oubliez pas de lui remplir son verre de vin, surtout. Par Arceus, j’ai, un de ces travail moi, depuis que les autres sont partis ! Même un Machopeur surexploité ne travaille pas autant que moi !
-Bien monsieur, répondit Y d’un ton froid mais qui se voulait docile.

Elle récupéra aussitôt le plateau, qu’elle repéra facilement malgré sa cécité grâce à la carafe d’eau qui s’y trouvait, et sortit de la pièce. Là, elle ouvrit la bouteille de vin qui s’y trouvait et remplit le verre. Puis elle alla cacher la bouteille ouverte dans un garde-manger et elle sortit la bouteille qu’elle avait subtilisé dans le bateau, la vida de la valeur d’un verre et la reposa à la place de l’autre. Pour finir, elle apporta le tout en compagnie de Yuki jusqu’aux quartiers du gouverneur.

« Votre repas, monseigneur, s’annonça-t-elle
-Entrez ! Lui répondit-on »

Le gouverneur était seul. Parfait. Elle installa le plateau sur la table et se retira à l’entrée. Il n’y avait plus qu’à attendre… Une fois que l’homme eut fini son verre, Y engagea la conversation de son ton polaire :

« Alors ? Quand comptez-vous rétablir la vérité ?
-La vérité ? Quelle vérité ? Et je vous prierez de ne pas oublier votre rang et de vous adresser à moi avec le respect qui m’est dû !!
-Vous savez très bien de quoi je veux parler, continua-t-elle sur le même ton. La vérité sur cette épidémie inventé de toutes pièces, tout cela pour dissimuler votre sombre petit trafic de poison."

Y n’avait pas de temps à perdre avec cet homme. Il n’était pas le chef de cette opération et peut-être même ne le connaissait-il pas. Mais il pouvait au moins faire cesser ce climat de panique et il le ferait, contraint et forcé ! Le gouverneur resta un moment sans réaction face à cette révélation, puis bien vite, la colère se lut sur son visage, et c’est d’une voix pleine de fureur qu’il rétorqua :

-J’ignore d’où vous tenez ça, mais sachez que personne ne vous croira ! Et je m’assurerai personnellement que vote tête pende au bout d’une pique dès demain pour vous faire payer votre insolence !
-Mais j’avoue, poursuivit Y, nullement intimidée, que je suis assez curieuse… Combien de temps met votre poison pour faire effet ?

Sous le regard étonné du gouverneur, qui ne comprenait visiblement pas la question, elle fit apparaître l’étiquette de la bouteille sur le plateau. Puis elle fouilla dans son sac, en sortit le registre et dit :

« Vous voyez, il est à la … neuvième page de votre registre. Bon, comme vous ne voulez ou ne pouvez pas répondre, je propose d’assister ensemble à l’apparition des premiers symptômes. Alors, d’après vous, continua-t-elle sur son ton polaire, à quoi va-t-on assister en premier ? Sueurs ? Yeux injectés de sang ? Fièvre ? Vomissements ? J’avoue que je suis curieuse, pas vous ? Et combien allez vous tenir avant d’y passer ? Cinq minutes ? Quinze ? Une heure ? Il me tarde de voir ça… »

Le ton détaché et hivernal avec lequel elle avait dit cela la rendait encore plus terrifiante. Le gouverneur sembla s’étouffer avec ce qu’il était en train de manger, tandis qu’Y continuait sa tirade funèbre :

« Mon amie ici présente est une puissante maîtresse des ombres. Si vous mettez un terme au carnage qui est en train de se dérouler à vos portes, elle vous fournira peut-être l’antidote qu’elle a déjà concocté. Si elle est d’humeur, bien sûr. »

La terreur était à présent visible dans les yeux du gouverneur, et encore plus perceptible dans sa voix, lorsqu’il demanda, d’une voix blanche :

« Qui… Qui êtes-vous ?
-Si je le savais, je vous le dirais, mais je n’en ai strictement aucune idée. »

Et le plus drôle dans l’histoire, c’est que c’était la stricte vérité.

[Yuki Kurono]

----- ---- --- -- - Way to the truth

L'alcool fort était il un parcours de santé pour cet homme? Il avait donc bien réussi à... "assommer" les deux autres gardes. Y le remercia et les emmena de nouveau sur le bateau. Ils discutèrent donc dans la cuisine. Elle raconta donc l'inflation dans ses moindres détails à Vedred. Elle explora rapidement la théorie de la destruction des bouteilles, ce qui était insensé .

-Ou bien le gouverneur avait prévu d’empoisonner quelqu’un et ce décès ne pouvait être reporté, ou bien... Il y en a là pour quelques milliers de pièces d’or, vu le millésime des vins. Ce n’est pas une cargaison que l’on peut remplacer si facilement. De plus, vu la rareté des bouteilles, elles étaient sans doute destinées à des « clients » importants. Et ce genre de client, on ne peut pas les empoisonner avec un poison trop voyant, il faut être bien plus discret, et donc payer sa toxine plus cher... Bref, j’espère si ce n’est pas uniquement en raison de la valeur de ces bouteilles qu’on les a épargnés, alors ç veut dire que les jours de plusieurs dignitaires sont comptés… De plus, cette absence complète de noms m’intrigue : les bouteilles sont sur le bateau du gouverneur, alors quel jury douterait qu’il est responsable de ce trafic ? Un chargement aussi important et aussi cher, il ne peut pas ne pas en avoir eu vent. Donc dans tous les cas, il est compromis. Donc ce sont ses complices qu’il ne veut pas impliquer, d’où ce carnet presque vierge, dit-elle en sortant le registre. De toute manière, on n’a plus le temps.

C'était donc ça, le bilan de l'intrusion. Ces bouteilles empoisonnés risquent d'être employées à mauvais dessein, et de tuer beaucoup de gens. Soudoyer le gouverneur était donc la meilleure des choses à faire. Bien, il fallait passer de nouveau à l'action. Chez lle gouverneur évidement... Arf

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Elle proposa son plan aux deux - Leif en plus qui les rejoignit plus tard - sur une idée d'infiltration chez le gouverneur. Chacun prit un rôle et Yuki termina encore avec Y, afin de le convaincre. Vedred lui, allait faire diversion en brûlant le bateau, et Leif la continuait avec les gardes. Donc le plan était enfin scellé...  En avant! Enfin, calmement quand même.

Leif  joua la parfaite comédie, Vedred réussir son incendie, et par un gentil tour de passe-passe, Y, Yuki et le petit Red arrivèrent vite dans les cuisines de la demeure.

-C'est vous les deux nouvelles servantes ? Bah vous tombez bien, le repas de monseigneur est arrivé, vous allez le lui apporter, c’est au premier étage, la salle à manger c’est la deuxième porte à gauche. ! Et n’oubliez pas de lui remplir son verre de vin, surtout. Par Arceus, j’ai, un de ces travail moi, depuis que les autres sont partis ! Même un Machopeur surexploité ne travaille pas autant que moi !

Ah la la pauvre chou... Yuki laissa Y s'en occuper, car si c'était elle, elle serait déjà dans la chambre du gouverneur à le menacer un couteau sous la trachée, prêt à lui faire tout cracher. Bien évidement, il fallait lui faire peur pour ne pas avoir de retombées meurtrières sur le crâne.

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Y commença à l'embobiner, et à le faire tomber dans son propre piège. Elle fit passer Yuki pour une puissante maîtresse des ombres... Comment a elle deviné? Cette fille est vraiment mystérieuse. Le suspens s'installa, mais le gouverneur restait debout face à ces accusations! Il tenta de rapidement détourner le sujet, sans grand succès néanmoins... Et au final, Y laissa la parole à Yuki, il fallait maintenant briller avec un prétendu antidote. Elle se mit face au gouverneur et s'adressa à lui d'une voix un poil trop doucereuse, rélevée d'une certaine ironie. Un sourire se formait alors pendant qu'elle parlait :

-Bon, avez vous fini votre comédie? Ou alors vous tenez tant que ça à mourir? On pourrait même écourter votre vie avant que le poison ne fasse effet, mais de mon côté, je préférerais revoir et entendre la même souffrance que le garde empoisonné de tout à l'heure.  

Eh oui, vous n'êtes pas le premier... Quand même, z'auriez vu le con... Il a volé une bouteille Empoisonné de la cargaison, il devait s'ennuyer à son poste, puis en a bu l'équivalent d'un verre. Et au bout de vingt minutes, Pouf! Tombé raide mort. Quelle chance à vrai dire, car pendant ces vingt minutes, personne n'aurait aimé être à sa place... Personne!

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Heureusement, elle bluffait. Si quelqu'un se situait dans le bateau, les deux amies n'en seraient pas là.  Elle surenchérit avant même qu'il ouvre la bouche.

-Comme vous l'a dit mon amie, je suis capable de fabriquer un antidote pour le contrer, c'est vraiment un "petit poison". Enfin,  nous avons nos conditions!

L'homme les défigura quelques secondes, il semblait peser le pour et le contre, et avait donc avalé cette histoire! Car Yuki se rendit compte qu'elle avait un tout petit peu pris la grosse tête, la très grosse tête même. Elle fit un petit clin d'oeil à Y voulant dire:
《 C'est... Dans... La... Poooooche ★

-Vous êtes folles...

Il ferma les yeux, déçu d'avoir été berné.

...Et ne savez pas où vous vous lancez... Mais malheureusement, je ne veux pas mourir, et je vais donc devoir me plier à vos ordres. J'ai aussi une condition, comme vous vous en doutez : Disposer de l'antidote avant tout action de ma part.

Visiblement les deux argumentaient sévèrement. Yuki savait que si l'homme commençait à douter des filles, il les exécuterait sur le champ. C'était une approche pas vraiment très classe qu'est la diplomatie, ou du moins le soudoiement, mais c'était en tout cas la plus logique et appropriée d'entre elles.

----- ---- --- -- -

-Une heure. On vous donne un remède efficace une heure. Si entre temps, vous avouez à la population tous vos méfaits et la laissez libre, je vous donne le remède définitif.

Évidement, elle savait qu'il allait faire un compromis. Mais elle savait aussi qu'il fallait commencer les négociations le plus haut possible afin de descendre moins bas
Pendant qu'il réfléchissait, elle attrapa le verre à pied du gouverneur et le donna le plus discrètement possible à Red, qui l'attrapa par la mâchoire et alla se cacher sous la table. Elle lui fit un petit clin d'oeil : Le Zorua avait comprit ce qu'elle pensait, il devait lui trouver un "antidote" afin de jouer le jeu avec le gouverneur. Y elle, n'avait pour l'instant, aucunement besoin de rentrer dans les négociations.

-Une heure... Petites sotes! Une heure trente dans ce cas, je veux tout de même une petite marge. Hmmm... J'annoncerait une fausse alerte, et non plus. Les portes seront rouvertes C'est mon dernier mot.

----- ---- --- -- -

Il semblait moins réticent à l'idée que ce à quoi elles s'attendaient. 1h30 demandait il... AH! Il n'était pas au courant que le bateau brûlait. Sûrement pensait-il qu'il serait parti en 1h30 ... Eh bien non! Dans ta face le vieux! Alors que Yuki s'apprêtait à accepter, le petit Zorua revint avec un verre d'ea... Non, attendez... l'eau n'est pas jaune? Yuki s'attendait à ce que Red evienne avec un verre d'eau, mais apparemment, il n'avait pas réussi à en trouver, et a donc uriné dedans en dernier recours, n'était-ce qu'un chouilla. Yuki eu un fou rire mental avant de récupérer le verre. Elle le tendit au nez du gouverneur, la laissa le lui prendre, et lui dit :

-Bingo, vous avez dit le mot magique! Enfin la phrase...
Maintenant, cul-sec, et au boulot mon chou... Sinon je change d'avis!

Le gouverneur se leva et avala le verre d'une traite avant de faire une mine dégoutée.

-Nul doute que j'aurais aimé avoir votre peau.

Il se dirigea hors de sa chambre, visiblement prêt à respecter ses engagements. Yuki attenda qu'il s'éloigne un peu, et lui glissa à l'oreille :

-Regarde moi ce comique, même pas foutu de reconnaître du vin empoisonné et de la pisse. On va le suivre, qui sait, il peut tout de même nous jouer un tour, vieille peau qu'il est!

Disant cela, elle s'accroupit au niveau du petit Red, le caressa et lui annonça en rigolant :

-Bien joué toi, t'es vraiment le meilleur! Dire que je voulais lui faire boire de l'eau à celui là... Il le méritait!

-Zoruuuuu ._. ¿

[Yuu]

Après avoir clairement énoncé sa menace, Y se tut et laissa Yuki mener la suite des négociations. Elle avait besoin de prendre un peu de recul sur la situation. L’idée qu’eut Yuki au sujet de l’antidote provisoire était excellente. Ainsi, cela calmait leur interlocuteur, le rendant plus réceptif à leur demande, tout en leur laissant un atout dans leur manche, au besoin. Mais comme Yuki, elle remarqua un discret changement dans l’attitude du gouverneur lorsqu’il leur annonça qu’il avait besoin d’un délai d’une heure trente pour faire sa déclaration… Alors que la première avait été expédiée en moins de vingt minutes ? C’était long, bien trop long… Cela cachait forcément un dernier coup tordu.

En tant que politicien, le gouverneur était habitué à toujours essayer de retourner n’importe quelle situation périlleuse à son avantage. Vu qu’il était parvenu à se maintenir à son poste depuis tant d’années, il devait être rompu à cet exercice. Pourtant, sa voix venait de le trahir : le doute en avait disparu pour laisser place à la résolution. Il avait lui-même un plan pour attraper celles qui l’avaient piégé. Et Y croyait savoir lequel. En tout cas, elle aurait agi ainsi à sa place. Et il fallait reconnaître que cette idée était un coup de maître. Y ne pouvait réellement rien faire contre… Heureusement, dans une négociation, la réalité n’était pas toujours le seul paramètre à prendre en compte : on pouvait toujours bluffer…
Décidée, la jeune amnésique lança sa contre-offensive. Sa voix polaire, qui ne variait jamais était un atout incontestable lors de ces exercices de persuasion :

« Un instant, gouverneur ! L’arrêta-t-elle de sa voix glaciale alors qu’il allait sortir de la pièce. Si jamais, comme je le pense, vous aviez dans l’idée de rameuter votre personnel restreint pour nous arrêter, je vous conseille de prendre en considération certains éléments que vous ignorez encore.
-Quels éléments ? demanda l’homme.

Y ne put le voir, mais il avait arrêté son geste alors qu’il était sur le pont de tourner la poignée de la porte de la pièce.

-Vous nous croyez assez bêtes pour avoir apporté toutes les preuves de votre culpabilité avec nous, histoire que vous puissiez facilement vous en débarrasser après avoir fait de même avec nous ? Avant de venir, j’ai pris soin de faire une copie de votre registre, qui est actuellement en sécurité entre les mains de mes amis. Si jamais arrive quoi que ce soit à mon amie ou moi-même, une copie de ce registre sera envoyée à tous les nobles influents de Terros. Vous avez vu avec quelle facilité j’ai pu m’introduire chez vous…
-Faux ! coupa le gouverneur !Vous avez simplement profité de l’absence de mon personnel pour vous introduire chez moi !
-Parce que vous croyez que c’est la première fois que nous venons ici ? Dois-je vous rappeler que mon amie est Maîtresse des Ombres ? Et n’importe laquelle des personnes à qui j’ai confié le registre pourra en faire autant dans n’importe quel palais s’il nous arrivait malheur ! Bien sûr, toutes les demeures seigneuriales ne sont pas aussi peu gardées et accessibles que la vôtre. Mais dans le lot, il se trouvera peut-être quelqu’un que cette liste intéressera, qui sait ? Un de vos rivaux par exemple, qui saura parfaitement exploiter cette liste pour vous nuire, voire la Lady elle-même, qui sera, je suis sûre , ravie d’apprendre que ses gouverneurs s’amusent à s’étriper entre eux dès qu’elle a le dos tourné… Ou mieux encore, imaginez que votre commanditaire reçoive un jour cette liste, par le plus grand des hasards… Vous imaginez sa réaction ? Si j’étais vous, je me méfierais de toute les bouteilles de vins que je boirais…

Il règne actuellement une certaine… effervescence au port, mais je puis vous avertir que mes amis n’auront aucun mal à quitter le port malgré vos mesures de restriction…

Tout ce qu’elle avait dit jusqu’ici n’était que de petits mensonges en comparaison de celui qui s’annonçait. Ils n’avaient servi qu’à préparer le terrain. Il fallait absolument que le gouverneur croie ce qu’elle allait lui dire…
Bien que rompu à ce type de joutes verbales, il ne pouvait maîtriser complètement sa voix, qui tremblait un peu. Parfait. Il n’en serait que plus influençable…

-Qui êtes-vous, toutes les deux ?finit-il par demander d’une voix blanche.
-Je vous aurais bien répondu que je suis les yeux de la Lady, mais comme vous pouvez le voir, les miens sont en piteux état. Alors à défaut, disons que je suis ses oreilles. Et mon amie ici présente n’est autre que son ombre, répliqua Y d’une voix qu’elle voulait pleine de morgue et d’ironie, mais qui sonna aussi froide et glacée que d’habitude.

Surprenante de prime abord, cette révélation cadrait pourtant avec ce que le gouverneur savait d’elle : elle s’était infiltrée dans son domaine avec une grande facilité et avec découvert sans mal son secret et ce malgré l'état d'urgece décrété dans la ville. Dès lors, elle pouvait se faire passer pour un agent des renseignements de manière plausible. Et ce subterfuge avait un autre avantage : le gouverneur ne manquerait pas de divulguer à ses comparses qu’il avait reçu la visite importunes d’envoyées de la Lady, ce qui le feraient se tenir tranquille un moment…

Comme le gouverneur restait sans voix suite à cette révélation, la jeune fille à la peau ivoire en profita pour poursuivre :

-Par conséquent, vous pouvez oublier toute idée stupide telle que nous retenir ici et nous torturer pour nous arracher le secret de l’antidote que ma camarade vous a promis. Elle n’a qu’une parole et moi aussi. Et voici ma promesse : n’essayez pas de jouer au plus fin avec nous, sinon il vous en cuira. Au sens propre. Un vandale de nos « amis » est actuellement présent dans vos murs et il n’hésitera pas à mettre la ville à feu et à sang pour nous retrouver si nous tardons trop à revenir. Vous voulez l'antidote définitif? Allez faire votre discours. Maintenant.

Ca en revanche, ce n’était pas un mensonge. Vedred, en mercenaire compétent, respectait à la lettre un code d’honneur, mais outrepasser les lois ne l’avait jamais effrayé et il était effectivement capable de venir la chercher par la peau du cou, vu la place de choix qu’occupait la loyauté dans son code d’honneur…
Alors que ces pensées défilaient en elle, une voix se fit entendre dans sa tête. Une voix grave, autoritaire, très différente de la sienne, qui disait :

« Principe n°2 dela négociation : si quelqu’un s’oppose à toi en usant de son autorité, ta seule chance de l’emporter est de lui opposer une autorité supérieure »

Il fallut quelques secondes à Y pour comprendre qu’elle venait juste d’appliquer cette maxime à la lettre. Mais contrairement au gouverneur, elle sut ne rien montrer de la surprise qui la saisit un court face à cette voix intérieure. Son visage conserva son sempiternel aspect impassible, tandis que celui de son interlocuteur, qu’elle ne pouvait distinguer clairement, se décomposait sous l'effet de la peur.

[Yuki Kurono]

Alors que Yuki effectuait sa longue persuasion, cette dernière pensait en être arrivée à terme... Sans compter sur Y! Elle, avait d'autres choses à dire, beaucoup d'autres choses! Par exemple : L'empêcher de nous piéger, de nous rouler comme de vulgaires abrutis, et ça elle l'avait compris. Elle employa alors ce qui serait une technique secrète de marin? La négociation...

Ce qu'elle disait était un énorme mensonge, Yuki se demandait même comment le pauvre homme en face deux pouvait gober ça... Mais quel idiot celui là! La blanche esquissa un sourire pendant que Y parlait :

La Lady... La Lady la Lady... AH! Elle! Yuki ne s'étonnait plus que le monsieur avait maintenant peur d'elles... Y avait vraiment mis le paquet : Mais bon, ça serait dommage que quelqu'un découvre le pot au roses, surtout après avoir accompli tout ça... Ça resterait drôle en fait, mais assez dangereux, ha...

Le gouverneur argumenta alors avec Y, et compris qu'il n'avait pas le choix. Victoire? Sûrement, car de toute façon, peut importe le temps qu'il mettra pour effectuer le discours, cela ne servira à rien... Mais ça il n'était pas au courant! Son pauvre bateau...

-Et bien... Quelle classe Y! Tu lui as cloué le bec... Si ça ne tenait qu'à moi je lui en aurait mise une dans le pif, sans me soucier des répercussions, hahaha!

... Hum!

Ces mots étaient lancés discrètement dans l'oreille de la blanche, en même temps qu'une petite tape sur l'épaule. Apparemment, prouvé par sa légère et soudaine vulgarité, ses marques étaient prises avec elle... Elle devait avouer qu'ensemble elles s'amusaient bien dans cette situation.

----- ---- --- -- - Annonce officielle

Le gouverneur était fin prêt : Yuki s'adressa à lui.

-En avant... Marche! Mon bon monsieur, c'est l'heure du déclin! Nous vous attendrons sur la place.

Peut être que notre amie prenait un peu trop confiance en elle. Enfin, fallait bien profiter de la faiblesse de son interlocuteur, elle en avait rarement vu de cette envergure! Accompagnée d'Y et de Red, la voici en dehors du manoir. Par pur acte de grâce, elles l'avait laissé se rendre au village accompagné de ses "fidèles" bras droits... Nul doute que de toutes façon, il allait se rendre bien vite en ville. Qui accepterait de mourir si facilement?

Environ 45 minutes plus tard, l'homme sortit de sa maison, et se rendit sur la place centrale de Palma, toujours accompagné de ses quelques gardes. Après tout il comptait donner son discours au même endroit que la dernière fois, en gagnant le plus de temps possible, pensant y gagner quelque chose. Mais, bien que de toute façon le bateau ne pouvait plus partir : Merci Vedred!

Les filles l'attendaient sur le lieu du discours. Elle savaient qu'il allait mettre du temps, mais il n'était pas assez bête pour ne pas parler. Cela faisait 30 minutes qu'elles étaient là, à l'attendre sur la place... Donc comment avaient-elle attendu? Par le biais de la discussion, tiens! Yuki voulait savoir quelques choses sur Y, c'était sûrement l'occasion de lu demander, qui sait?

----- ---- --- -- -

Elles sentirent à l'instant même où elles arrivaient sur la place, que la panique était moins grande... Elle se concentrait surtout au niveau des portes en fait. Elles attendaient donc le gouverneur. Pensant qu'il allait mettre du temps, Yuki engagea un peu la discussion avec Y, tandis que Red lui, s'amusait à prendre la forme de tous les gens qu'il croisait, c'était assez drôle parfois, bien qu'il maîtrisait bien le pouvoir de l'illusion maintenant... Elles auraient à vrai dire pu s'en servir pour s'introduire dans le bateau, mais bon, trop tard! :

-Dis moi Y... Pourquoi Y? Je ne t'en ai jamais parlé, mais à l'instant même où tu t'es présentée, j'ai senti quelque chose de bizarre en cela. Y ce n'est pas un prénom que l'on croise tous les jours en fait, y a t-il une raison à ça? Et tes yeux... Je te plains vraiment, ça doit pas être facile de vivre dans cette situation là!

Enfin, la mer... Ça fait longtemps que tu la connais? Je sais pas, vous avez l'air de bien vous y connaître en bateau et compagnie, tant toi que tes compagnons... On dirait vraiment que tu l'aime bien!

Yuki ne l'aimait pas, c'est pas bon le sel!

Ainsi, elle paraissait anxieuse de lui dire quelque chose ainsi... Mais cela l'intriguait depuis le début, et c'était le parfait moment! Il fallait dire que Y présentait un certain mystère, et la blanche était curieuse. Et puis bon, que pourrait-on faire d'autre pour tuer le temps? Elle prit dans ses bras le petit Zorua qui grattait le tibia de sa maîtresse... Pauv'bete, il était fatigué de toutes ces transformations! Elle le prit alors dans ses bras, et l'installa sur son epaule. Il essaya d'y accrocher tant bien que mal ses 4 pattes, et tenta de dormir, pendant qu'elle lui grattait le collier. Il les avait bien aidées, Yuki en était fier. Il fallait d'ailleurs qu'elle remercie aussi Kéo si jamais elle le revoyait, un brave Pokémon lui aussi! Enfin elle reparla à la bête sur son dos :

-Toi... Aussi t'as eu de la chance! Sans moi tu serais sûrement mort maintenant.

-Zzzzz... g.g

Elle attendait maintenant la réponse d'Y...

[Yuu]

-Eh bien... Quelle classe Y! Tu lui as cloué le bec... Si ça ne tenait qu'à moi je lui en aurais mis une dans le pif, sans me soucier des répercussions, hahaha!

Les félicitations de Yuki eurent l’effet d’un électrochoc sur Y : elle sembla soudain se réveiller d’un long rêve, ni agréable, ni cauchemardesque, mais affreusement réel. Pour la première fois depuis qu’elle était entrée dans la maison du gouverneur, elle prit pleinement conscience de ce qu’elle venait de faire, et surtout, de ce que cela impliquait.

Elle venait…Elle venait de marchander avec un gouverneur, un des hommes les plus puissants de Terros ! Certes, l’homme était déjà dans une situation délicate, et en dépit d’un certain don pour l’art oratoire, son adversaire s’était montré piètre manipulateur car bien trop facilement influençable par des arguments certes de poids, mais également très discutables ; ce qui avait grandement facilité les négociaitions…

Mais alors… Cette aisance dont elle avait fait preuve… Cela voulait-il dire que… qu’elle… qu’elle l’avait déjà fait par le passé ? Qu’elle était habituée à négocier avec les puissants ? Mas c’était tout simplement impossible ! Même si elle avait appartenue à la noblesse dans sa vie antérieure, elle était bien trop jeune pour avoir déjà eu ‘occasion de mener de tels débats ! Et puis, ce n’était pas aux femmes de la noblesse que l’on apprenait les arts de la négociation !

Cette révélation la fit profondément réfléchir : et si elle était bien plus qu’une simple cuisinière de bord qui rêvait des dragons la nuit ? Perdue dans ses réflexions, elle laissa Yuki s’occuper de la conversation et prendre les devants, et n’entendit même pas ce qu’elle disait au gouverneur. Son rôle à elle, aussi incongru eût-il été, était maintenant terminé. Elle suivit Yuki, aussi pâle et morose qu’un spectre, lorsque celle-ci sortit du bâtiment.

De même, elle ne prononça pas un mot à sa camarade tandis qu’elles attendaient l’arrivée du gouverneur. Complètement perdue dans ses pensées, elle ne se concentrait pas assez sur sa maîtrise et faillit trébucher à plusieurs reprises. Elle n’écouta pas un mot du discours du gouverneur, qui assurait à ses administrés que les quelques cas de peste blanche observés était en fait une variante particulièrement virulente, mais pas mortelle, du scorbut, qui s’était déclaré dans un des derniers navires rentrés au port. Une jeune employé des douanes portuaires avait par mégarde confondu les symptômes, et la panique en avait résulté. Il assura ensuite à ses concitoyens que cette maladie était loin d’être contagieuse, ce qui calma aussitôt la population. On rouvrit les portes, et l’affaire se termina ainsi.

Mais rien n’était terminé pour Y ! L’hypothèse qu’elle venait d’émettre concernant son passé tournait et retournait dans sa tête, lorsque la voix de Yuki parvint jusqu’à son cerveau embrumé. Apparemment, elle lui posait des questions sur son passé, justement, curieuse coïncidence ! Yuki avait-elle remarqué son état ? C’était possible : son visage inexpressif était certes impossible à déchiffrer mais le manque de concentration dont elle avait fait preuve en venant jusqu’ici était suffisant pour deviner que quelque chose la troublait.
Y dut fournir un immense effort pour revenir à la réalité.

« Mon prénom… mon prénom… pour dire la vérité, je ne m’en rappelle pas. Comme tout le reste d’ailleurs. Je suis amnésique. Par contre, je sais une chose...

Et elle sortit d’une des poches intérieures de sa cape une plume et un morceau de parchemin sur lequel elle traça un curieux gribouillis.

-Tu vois ça ? C’est ma signature. Mon cerveau ne se souvient plus de rien, je suis amnésique si tu préfères, mais mes muscles, si. Et la seule lettre que j’arrive à déchiffrer dans ces pattes de mouches, c’est un Y. C’est probablement mon initiale, et c’est la seule hypothèse que je peux émettre au sujet de mon nom. Et tant que je ne l’aurai pas retrouvé dans son intégrité, je refuse d’en avoir un autre.

Le ton avec lequel elle avait dit cela était toujours aussi froid et détaché, mais intérieurement, elle sentait bouillir sa colère. Oh, cette dernière n’était pas dirigée contre Yuki, mais contre elle-même : elle s’en voulait énormément de ne pa être capable de se souvenir de quoi que ce soit ! Pourquoi tous les autres y arrivaient et pas elle ? En était-elle indigne ? Etait-elle trop faible pour ça ?
Vint ensuite la question sur ses yeux. Elle ne lui révéla qu’une partie de la vérité, comme elle avait l’habitude de le faire, pour se tirer des situations délicates :

-Pour mes yeux… Je n’en sais rien. Pour autant que je me souvienne, aussi loin que remontent mes souvenirs, c’est-à-dire à un peu plus de six mois, j’ai toujours eu cette vue… défaillante.

C’était à moitié vrai. Elle ne savait pas exactement comment elle avait perdu la vue, ni quand. Mais il était plus que probable que ce fut à cause des mauvais traitements des esclavagistes. Cependant, Y n’avait aucune envie de s’appesantir sur ces détails lugubres. Une fois de plus, elle comptait sur son visage impassible et sa voix de glace pour ne pas laisser transparaître son malaise. En revanche, parler de sa situation et de la manière dont elle vivait ce handicap ne la gênait pas :

-Ce n’est pas si difficile à vire que ça. Ma maîtrise et Kéo m’aident beaucoup à me repérer. Et puis, ça ne m’empêche pas de vivre, de m’amuser et d’avoir des amis. Je ‘ai pas le souvenir d’avoir été dotée d’une bonne vue un jour, donc ça ne me manque pas. Et puis, je ne suis pas complètement aveugle !

Yuki lui posa ensuite des questions sur la mer.

-Je peux seulement te dire que ces six derniers mois, il ne s’est pas passé un jour sans que j’aille nager en compagnie de Kéo. Au début dans un lac, et ensuite, il y a un mois, j’ai pris la mer et c’était magnifique. Comme ma vue pourrit être meilleure, je vois surtout le monde au travers de ma maîtrise, et le fait d’être entourée d’eau m’a enfin permis de pouvoir contemple le paysage, et de sentir la puissance et la beauté de l’eau, comme n’importe qui.

Puis elle ajouta :

-Ca te dirait de voguer avec Leif, Vedred et moi pour un moment ? On se dirigera vers Mizuhan ensuite. Le capitaine me doit une faveur alors si ça te chante, tu es la bienvenue !

[Voilà, c'est mon dernier post! Chouette RP! Je te laisse conclue si tu veux^^]

[Yuki Kurono]

----- ---- --- -- - ▪■ Cristal Clear ■▪

A la demeure du gouverneur, la vérité semblait avoir frappé Y. C'était tout ce que Yuki pouvait deviner : La Vérité. Laquelle, elle ne pouvait pas deviner... Car mis à part son teint habituellement pâle, un silence sans précédent était de mise et faisait transparaître la jeune blanche comme un glaçon, plus froid et résistant qu'avant...

Enfin, ce silence se perdura jusqu'à même  le discours du gouverneur. Enfin,  Yuki brisa la glace en ne lui adressant ne serait-ce que brièvement la parole. Elle lui répondit ainsi :

Son prénom? Elle ne le connaissait vraisemblablement pas... C'était donc ça être amnésique. Ne savoir que son prénom commence que par Y devrait être assez frustrant. Quelle étrange signature dans ce cas! Le cerveau est vraiment une chose fabuleuse, pour pouvoir emmagasiner des choses ainsi banales! Donc elle conserverait cette unique lettre tant qu'elle ne connaîtrait pas son vrai nom... Quel courage!

Ses yeux, eux, semblaient être défaillants depuis bien avant cet amnésie, depuis plus longtemps que 6 mois. Comme Yuki, l'histoire d'Y semblait commencer à s'écrire assez récemment... Les deux avaient vraisemblablement beaucoup de choses en commun!

Son handicap,  elle disait le vivre assez bien. N'empêche que se servir principalement de ses oreilles et de son nez pour s'en sortir dans un si grand monde qu'est Erasia... Yuki pouvait se poser grandes questions! Keo était avec elle de toute façon.

Enfin, elle attaqua le sujet le plus vague que Yuki aurait pu mettre sur la table : Sa relation envers la mer. [Vague est sûrement le mot le plus approprié, en effet].

La mer, un certain lien entre Y et son Pokemon... En soi, une histoire assez belle, c'est vrai. Ce n'est pas que la mer en réalité,  c'est juste l'eau. Caractère Mizuhanien tout cela. Un seul mois qu'elle la connaissait : Un seul mois qu'elle pouvait avoir appris tant de choses... Quelle belle histoire, au final elle s'en sortait plutôt bien!

----- ---- --- -- -

Après avoir discuté, et le gouverneur fait son discours, tout rentra dans l'ordre. Yuki allait de nouveau devenir seule, sans au final savoir où aller. Quitter le pays ne l'intéressait plus du tout. Y et sa poursuite de la vérité... C'était ce qui devait maintenant rythmer sa vie. Alors notre amie réfléchit un peu :

Ma vérité... Il en reste encore ici. Mes parents en fuite, il n'y a qu'à Terros que je peux en savoir davantage... Y a raison de poursuivre la vérité! J'en ferais de même. Mais il me reste à remonter les plaines mainten...

-Ca te dirait de voguer avec Leif, Vedred et moi pour un moment ? On se dirigera vers Mizuhan ensuite. Le capitaine me doit une faveur alors si ça te chante, tu es la bienvenue.

Hmmm? Devait elle accepter? Mizuhan se situait au nord-est : Contourner Terros était donc d'enjeu... Et Yuki en profiterait bien pour avoir à parcourir moins de chemin. Elle allait donc accepter!

-Merci Y, c'est avec joie que j'accepte ta proposition. Me déposer dans le Nord de Terros m'aiderait bien, si cela est toutefois possible. En tout cas, j'aurais bien quelque chose à faire si tu vois ce que je veux dire!

Sur ce, elle laissa mystérieusement Y et revint un peu moins d'une dizaine de minutes plus tard, une plume dans la bouche de Red, et de l'encre à la main.

----- ---- --- -- -

-J'ai profité de la confusion générale pour... "Prendre" ces petits ustensiles grâce à la métamorphose de Red dans un petit magasin laissé ouvert. Avec ça et les pages blanches du registre, je vais pouvoir écrire un petit mot à notre gouverneur chéri!

Sur ce, elle caressa le petit Zorua et retira la plume de sa bouche. Il ricana et observa la jeune fille assise maintenant par terre, aux pieds d'Y, toujours sur la place principale. Elle vissa bien la plume,  ouvrit le pot d'encre, et se mit à écrire d'une écriture plutôt approximative :

"Misère! On s'est plantées... En fait, vous n'aviez pas bu le vin empoisonné! C'est ballot... Enfin,  idiot que vous êtes, vous aurez sûrement mal quelques jours après avoir bu ce que je vous ai fait boire... Ha ha! Confondre du vin empoisonné avec du vin normal, ainsi que de l'urine et un quelconque remède, on aura tout vu! En tout cas, soyez sûr que nous conserverons bien ce registre, et cette page en est la preuve

En vous souhaitant la plus sombre et douloureuse des morts, Deux profondes amies!"

Et elle signa d'une petite croix... Une lettre plutôt vulgaire qu'elle écrivit ainsi, et la déchira du registre. Elle rejoignit ainsi un des gardes vraiment peu présents.

-Tenez mon bon monsieur,  soyez sûr de faire parvenir ce papier au gouverneur. Il serait dommage qu'il ne lise pas une pareille oeuvre de littérature? Ah, et je vous interdis de jeter un coup d'oeil là dessus! 'Kay?

Sur ce petit accent anglais propre à Terros, Yuki rejoignit alors Y.

-Voilà, c'est fait! Ce doux petit mot l'enchantera, j'en suis sûr! Il le mérite bien non? Après avoir malmené une population ainsi, voulu tuer des gens avec du poisson... Est ce donc tout ce à quoi les hommes desservent? Non...

----- ---- --- -- -

Et sur ces mots, elle suivit son amie accompagnée de Red au bateau. Yuki ne savait pas combien de temps le voyage allait durer. Mais en tout cas, cela ne pourrait être qu'un bon voyage. Elle allait revoir Vedred et Leif, deux gens qu'elle aimait bien. Le bateau allait être une première fois première fois pour la blanche, ainsi que pour le Sombrenard.

Y lui avait fait comprendre, après la petite mise en scène devant le gouverneur, qu'elle deviendrait volontiers une maîtresse des ombres... C'est ainsi le sourire aux lèvres qu'elle quitta Palma, une grande histoire d'évasion à raconter à ses futures rencontres, sans savoir même que l'une des premières choses qu'elle allait voir une fois pieds sur terre serait un cadavre de Pokémon... Elle allait bien vite déchanter!

[Merci pour ce RP Y! C'était génial, de A à... Y!]

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