[ Clos ] Retour aux sources gelées [Solo 1/3]

[Minato Nakamura]

[ YEAH ! J'inaugure l'endroit ! Après plusieurs mois de retard sur mon calendrier ! XD
Funny est le surnom de mon Fouinard capturé aux abords de Payan. Ce RP est la suite directe.]

La seconde partie est par là !

Dépité, Minato ne savait pas où aller. Il ne voulait pas se rendre en Flamen tout de suite. Or il le devait pour atteindre Seian, la ville où sa mère avait grandi. L'îlien n'avait plus rien à faire dans Nalcia. Fly et Hikai étaient encore trop faibles pour traverser l'océan. La question ne se posait même pas pour Funny. Et puis il y avait son souci avec ses pouvoirs élémentaux. En attendant de trouver une solution il se mit à errer sans but. Marcher sans objectif précis avait le mérite de lui vider l'esprit.

C'est au détour d'un sentier escarpé qu'il découvrit une carriole tombée dans le ravin. Le pauvre homme qui la conduisait saignait abondamment de la jambe, où s'était logé un éclat rocheux. Minato n'eut pas besoin d'aller tâter son pouls. Le visage livide et la quantité de sang le condamnaient. Même le meilleur des guérisseurs rencontrait un jour une limite à son don. Et l'homme se trouvait au-delà de celle-ci. Pas encore mort mais tout comme. L'îlien attendit patiemment qu'il rende son dernier souffle de vie avant de s'approcher. Mieux valait mourir en étant inconscient quand l'opportunité s'offrait à vous. Une fin paisible malgré la violence de son arrivée.

Dévalant prudemment la pente, Minato rechercha de potentiels survivants. Rien. Son regard rencontra celui malheureusement lucide d'un Cerfrousse. Il inspecta silencieusement les autres Pokémon. Tous étaient déjà morts. Lui n'avait pas cette chance ; il agonisait. Compatissant, le Nalcien revint et s'assit à son côté, le rassérénant de paroles bienfaisantes pour l'aider à franchir le pas, en douceur. Cela ne prit que quelques secondes.
Geste peu moral, il se mit ensuite à chercher de quoi identifier le convoi dans la carriole. Il ne trouva que quelques piécettes dans le fouillis. L'homme n'en avait plus besoin, et il se servit. Une recherche plus approfondie aurait peut-être porté plus de fruits. Mais retourner minutieusement le contenu du chariot passait davantage pour l'acte d'un charognard. Il se dirigea vers la pente pour repartir. C'est en commençant à la remonter que résonna un cri, un cri d'enfant.

Ricochant sur les arbres et la paroi rocheuse, les cris rendirent un peu plus ardue sa localisation. D'autant qu'il avait déjà regardé autour de l'épave. Un second passage l'en certifia : les pleurs venaient du bois. Guidé à l'oreille il finit par repérer le bébé. Il avait atterrit, miraculeusement, dans les branches périphériques d'un arbre. Probablement avec l'élan de la chute. Un véritable miracle...
Un Piafabec l'avait ranimé en lui donnant un coup de bec. L'îlien lâcha une rafale pour faire fuir l'oiseau, parfois carnassier comme à ce moment là. Le providentiel perchoir balançait dangereusement et il s'empressa de récupérer le nourrisson avant qu'il ne cède sous le poids. Il ou elle ne devait pas avoir plus de deux ans. Ne souhaitant pas attendre l'arrivée de nouveaux charognards, de quelque sorte que ce soit, Minato escalada la paroi rocheuse avec l'enfant dans une main, le bloquant contre son buste.
Une fois parvenu au sentier il put enfin contempler le nourrisson en détail. Il ou elle saignait légèrement de la tête. Son front conserverait la trace du coup de bec. La couverture qui l'enveloppait avait heureusement protégé son torse et son coup des attaques du volatile. Il la retira pour vérifier la présence ou non de blessures liées à l'accident. Apparemment la fille devait dormir lors de la chute et ne s'était pas réveillée. En tout cas il ne décela pas de bosse ou hématome. L'îlien l'enroula dans la couverture et la prit dans ses bras pour apaiser sa détresse. Il avait désormais un nouveau compagnon...

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Après plusieurs minutes de marche l'enfant cessa de pleurer et se détendit. Finissant même par s'endormir la tête calée sur son épaule. Minato ne fit pas cas du mince filet de bave tachant son habit. Il continuait par ailleurs de la bercer doucement.
Qu'allait-il faire de la petite fille ? Son errance l'avait mené dans les profondeurs de la Forêt du Chat, surnommées la Forêt d'Émeraude, à l'extrême Sud-Ouest de Nalcia. La zone était déserte de présence humaine. Il n'y avait pas un village dans cette région isolée. Ce qui l'amena aussi à s'interroger sur la présence du vieil homme sur les lieux. Que faisait-il ici, accompagné d'une enfant en bas-âge ? Peut-être aurait-il été plus judicieux de persévérer dans son enquête... Il était dorénavant trop tard pour retourner inspecter une fois de plus la caravane éventrée : tous les prédateurs du coin s'étaient sûrement rassemblés pour se partager le triste festin, attirés par l'odeur entêtante du sang. Il adressa un bref coup d’œil derrière lui. Un groupe de Cornèbre planant en cercles au dessus de l'endroit lui donna raison. Il distingua aussi un Roucarnage et ce qui semblait être un Libégon filer en direction de l'épave. Un Roucarnage était d'un niveau autrement plus élevé qu'un vulgaire Cornèbre. Quitte à troubler le sommeil de la petite il décida de courir pour s'éloigner de la bataille qui allait s'engager. Nul doute que les plus faibles qui se feraient éjecter se rabattraient sur des proies plus aisées, en l'occurrence un humain et le bébé qu'il portait.
La proximité du danger occulta plutôt efficacement les questions qu'il se posait juste avant.

À l'approche du crépuscule, moment qui surprit Minato par son apparition prématurée, la petite fille se réveilla, affamée. Tout comme lui qui avait cru l'heure beaucoup moins avancée. Ne risquant désormais plus rien à s'arrêter pour dîner l'îlien s'autorisa une halte bienvenue. Ses jambes n'en pouvaient plus et son estomac le harcelait. Et il était hors de question de chasser en laissant la petite au camp. La collation se ferait donc grâce aux provisions contenues par le sac de l'aventurier. Ce fut un défi de calmer Funny quand ce dernier découvrit, avec enthousiasme excessif bien sûr, la nouvelle compagne de jeu potentielle. Par trois fois Minato dut le repousser d'une tape sur le museau pour qu'il laisse la fillette tranquille, et accessoirement se mêle de sa propre écuelle. C'était déjà assez compliqué de lui faire manger sa bouillie de patates parsemée de lamelles de jambon fumé pour ne pas devoir y ajouter un Fouinar hyperactif. Entre les envols de purée du soir et la bave accumulée toute l'après-midi son haut "blanc" était désormais complètement foutu...
Après le repas : le caca. Nettoyer le postérieur d'un nourrisson ne faisait pas vraiment partie du quotidien du Nalcien, mais il trouva l'expérience intéressante. Il commençait vraiment à s'attacher à la petite fille et s'en occuper l'amusait. Dans un sens il se sentait proche de ses parents, qu'il n'avait que trop peu connu. Et puis rien ne l'empêchait d'en faire sa fille adoptive. Il avait l'âge, enfin peut-être, sûrement... Ses yeux violets le toisaient avec amour... Comment pouvait-il y résister ? La nuit définitivement tombée et le feu allumé, il berça la petite jusqu'à ce qu'elle s'endorme, blottie contre lui. La longue marche avait exténué sa protégée : le sommeil fut lourd et bienvenu. Une fois n'est pas coutume, Fly avait cédé sa place attitrée sans faire de scène. Intimement il espérait que l'enfant n'aurait pas le même tempérament bagarreur que l'oiselle en grandissant.

La nuit se déroula sans souci particulier. Le soleil colorait l'horizon de rose tandis que Minato ordonnait à Funny de ramasser des baies sauvages et à Fly de repérer le terrain en préparation du départ. Des Granivol flottaient gracieusement un peu partout. La matinée s'annonçait idéale pour la marche. L'oiselle avait gagné en puissance depuis le départ de l'Île de l'Étoile, grâce notamment à l'entraînement dans les Plaines de la Liberté. Hikai aussi progressait, il était discret dans son évolution, mais certainement pas en reste. Si un match équitable devait avoir lieu entre lui et Fly, il l'emporterait probablement sur le plan physique, grâce à ses défenses supérieures. Après il restait un simple Magicarpe... L'îlien débutait dans la constitution de son équipe ultime, il se devait de remarquer rapidement les points forts et les points faibles de ses Pokémon.
Après le petit déjeuner de la demoiselle aux iris violacés le groupe se mit gaiement en route vers l'Auberge du Chat, de là Minato achèterait des vêtements plus appropriés pour la fillette et quémanderait une monture aérienne pour le Temple de l'Air Boréal. Il se jurait de l'emmener aussi souvent que possible avec lui dans ses voyages, mais il se devait aussi d'être raisonnable et de l'écarter du danger : il lui fallait par conséquent la confier à des personnes capables de l'éduquer lors de ses absences. Le Nalcien n'entendait pas se lancer dans une entreprise périlleuse dans l'immédiat, aussi cette première visite aurait pour objectif de familiariser l'enfant au gens du sanctuaire.
Il ignorait alors le drame que le monde allait subir.

Durant les quelques journées qui seraient requises pour atteindre l'auberge il lui fallait réfléchir à un prénom. Certes quand on n'était que deux un simple "hé" suffisait pour s'interpeler, sauf que ce n'était plus le cas en communauté. Et que ne pas avoir de nom s'avérait frustrant à force de temps. L'attention qu'il porta à la nourrissonne provoqua la jalousie de Fly les premiers jours, puis elle aussi se laissa conquérir par l'enfant et se montra affectueuse. Ce que cette dernière lui rendait bien en la traitant en doudou la nuit. De temps à autre Minato laissait le noigrume aquatique de Hikai entre les mains de la petite. Elle adorait admirer les reflets du Soleil sur ses écailles de rubis. L'exercice pouvait l'occuper toute une heure. Funny quant à lui continuait d'être interdit de sortie : trop excité pour sa nouvelle amie. Il avait plus de chance de la blesser que de la distraire. Vagabonder sur la route ou dans les fourrés lui était toutefois permis, lors des pauses.

Était-ce voulu ou non, la gamine ne connaissait pas son prénom. Elle discutait, dans le peu de mot qu'elle parvenait à articuler, et riait de bon cœur avec son sauveur ou des cabrioles du Fouinar, mais n'abordait jamais le sujet. Si bien qu'en définitive le Nalcien déduisit qu'elle attendait qu'il lui en donne un. Ou qu'elle n'en avait jamais eu. Pensée qui le mettait mal à l'aise.