Biographie - C 'est l'étoile qui choisit. C'est elle qui décide tout. Votre avenir, vous pensez l'avoir entre vos mains ? Vous êtes persuadé qu'en se pliant aux règles et en acceptant de rentrer dans le bon moule vous réussirez ? Vous pensez réellement qu'il y a de l'espoir ?! Non.. Rien de tout ça n'est vrai, je peux vous le garantir. Vous n'êtes que bénéficiaire ou victime de la bonne ou mauvaise humeur de l'étoile. À chaque seconde qui passe l'étoile transperce le cœur d'une mère, et fait sourire le doux visage d'une autre. S'il vous plait, ne rentrez pas dans vos gamineries utopiques, dans quel monde l'argent ne fait pas le bonheur ? Dans quel monde le quotidien n'est fait que de rire lorsque l'on possède amis et famille ? Tss... Toi là, quelle était l'humeur de l'étoile, d'où viens-tu ?! - M.. Moi ?! Criais-je soudainement, surpris par la voix de cet homme qui ne faisait que monter en volume, de vrais hurlements. Et bien.. Je.. CHAPITRE 1 : L'étoile noire.
E t bien je pense sincèrement que l'étoile ne m'a pas fait de faveur. Je suis né à Flamen, dans la ville pirate, la cité où seule la poudre a une saveur. Je ne suis pas le plus à plaindre, mais malgré tout j'ai grandi dans une pauvreté douloureuse ; une ombre qui vous suit, et tente de vous apprendre les diableries dont la ruse. Elle vous enseigne le vice, la perversion et autre fourberies. J'en saigne de voir sans cesses des crimes en bas de ma fenêtre, plutôt que des jours de rires. Pour survivre, mes parents essayaient de gagner de l'argent avec les moyens du bord, soit, rentrer dans le jeu de la piraterie. C'était le cas de beaucoup de gens ici, obligés de se rabaisser à devenir hors la loi juste pour nourrir leurs enfants. Là où l'instinct de survie creuse leur tombe, où la cruauté des autres les enfonce. Ils ont commit à plusieurs reprises des vols, des falsifications de comptes, des intimidations, tout ça pour pouvoir à nouveau entendre le bruit aigu d'une poignée de métal qui s'entrechoque... C'est triste, savoir que ma mère étant handicapée ne pouvait travailler, et que mon père avec le salaire qu'il gagnait ne pouvait remplir trois assiettes entièrement. On était contraint de vivre dans cette maison abandonnée, le trio des survivants, qui ne rejoignait pas le monde des morts grâce à quelques féculents qu'on payait d'argent sale ! Comme un malheur n'arrive jamais seul, ce jour là était prévu. Ce qui se passa ce soir là était écrit et rien ne pouvait empêcher ces hommes de nuire. Nous étions tous les trois endormis, surtout moi qui avait été victime de la douce voix de ma mère, quand la porte d'entrée, aussi fragile pouvait-elle être, a rendu l'âme. Elle est tombée raide sur le sol poussiéreux avant de se faire piétiner par une dizaine d'ombres. Ils étaient venus en grand nombre, non pas pour nous faire du mal, mais pour nous sortir des décombres. Du moins c'est ce que l'on croyait, car quand ils nous ont demandé de sortir, on était presque heureux, mais lorsqu'ils ont commencé à s'installer très rapidement, on a comprit qu'ils voulaient juste camper ici, à l'abri. Et nous alors ? Déjà que nous avions presque rien, qu'allions nous devenir ? Ma mère ne voulait pas d'ennui, et était prête à laisser le bâtiment à nos ravisseurs. Mais l'homme de la famille n'était pas du même avis. C'était une question de fierté pour lui, il ne pouvait laisser des étrangers pénétrer dans son intimité et violer ses droits, c'était impensable. Il s'interposa alors, tentant de repousser un, puis deux, trois hommes. Mais la force du nombre prit le dessus. Deux citoyens lambdas contre des paires et des paires de pirates entraînés, que pouvaient-ils faire mes parents ? J'étais assis dans le fond de la pièce unique, dans le noir complet, invisible de nos assaillants, impuissant. Mes yeux brûlaient, mon cœur s'arrachait de ma poitrine en battant tellement vite ! Tellement vite, mais pourtant pas assez rapidement pour rivaliser avec la vitesse des coups de ce vieillard. Mains-nues, il frappait vélocement mon père au visage. Du sang sur les murs, mes yeux devenaient ronds, mon visage pâlissait et mes yeux s'humidifiaient, la gorge sèche. Je ne réalisais pas. Tout allait si vite. Tout est encore brouillon quand je vous le raconte à l'heure d'aujourd'hui, je ne peux aligner toutes les pièces du puzzle pour reconstruire cette image. Une image obscure, sombre, terrifiante..." Fouillez la maison et récupérez les objets de valeurs, ensuite videz la entièrement ! On va s'installer ici. "
C'était les dernières paroles que j'ai entendu de ce type, un grand blond aux yeux sanglants, qui semblait être le doyen du groupe. Je devais m'en aller, je devais partir si je voulais rester en vie. Je pensais que je ne le voulais pas, je pensais vouloir rejoindre mes parents là haut... Mais mon instinct de survie à prit le dessus, et je me suis enfuis lâchement en utilisant finement la porte de derrière. La dernière image que j'ai de mes géniteurs, ceux qui ont tant fait pour moi ; deux silhouette inanimées, sans vie, sur un sol tacheté de rouge foncé en désordre... Je courrais en direction de nulle part, traversant la ville sans endroit où aller, arpentant les rues vides de foule, au bon milieu de la nuit là où la lumière n'existe plus. Je m'asseyais contre un mur solide, dur, inconfortable avant de sentir ma gorge et mes yeux pris par une forte douleur.. Ça pique, je pleure. " Que vais-je devenir maintenant ? "
Murmurais-je doucement, m'adressant à qui pouvait l'entendre. CHAPITRE 2 : Le cactus de Sibérie.
D ans cet enfer, je n'avais pas ma place. Je ne pouvais me rabaisser comme mes parents à ne plus pouvoir me regarder dans la glace, juste pour au final n'être un gramme dans la masse. Et mes larmes m'avaient fait réfléchir légèrement, ce que j'ai vécu est un drame clairement sombre, mais ce n'est pas pour cette raison que je devais déposer les armes et fléchir les genoux. Je ne devais pas tricoter avec les aiguilles du temps un tissu de vengeance, mais plutôt régler avec diligence et vigilance, la querelle entre ma fierté et mon envie de survie qu'on créé ces dirigeants. Il fallait que je trouve le moyen de m'échapper, m'évader, le temps de pouvoir m'offrir le luxe de travailler, gagner de la monnaie et vivre sereinement, ou presque.. On est jamais serein ici, on nous vole même lorsqu'on ne possède rien, on nous tue sans pitié, nous viole, nous instaure la peur depuis tout petit... Et moi je ne suis qu'une victime, sans aucun moyen de me protéger contre ces menaces qui troublent mon sommeil, assombrissent mon quotidien à en rendre noir le soleil, j'me suis perdu dans mes pensées à trop être déboussolé. Ce moyen je l'ai trouvé, un artifice qui peut sembler inutile ou cliché, mais peu importe ce que vous pouvez dire ce n'est pas vous qui avez besoin d'être sauvé. Je le faisais mal, seul la lune pouvait éclairer mes faits et gestes beaucoup moins banalisés, cette danse que pratiquait index et mon pouce charmait même le chorégraphe qui avait tout organisé...Gary a écrit: C'est l'estomac serré que je vous écris ces mots. Le gosier sec et le teint pâle, que je jette l'encre assis sur un ponton en saluant les bateaux. L'eau sous mes pieds nus est d'une couleur magnifique, éclairée par la douceur de la lumière lunaire, qui ces dernières nuits est très visible. J'entends des hommes qui nettoient les navires, qui les rangent, mais je ne suis pas effrayé car ces gens là, je les connais et ils ne sont pas une menace pour moi. Tard dans la nuit, à l'heure où le loup dort, c'est sa proie qui sort pour faire ce qu'elle n'a pas pu faire en sa présence : son travail. Ces hommes-là sont eux aussi des gens bien, et m'ont souvent proposé de la nourriture en n'hésitant pas à partager le vulgaire morceau de pain qu'il possédait avec un gamin comme moi que beaucoup auraient par égoïsme et peur, laissé crever comme un medhyena sur le bord de la route... Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit ou même simplement tenu une plume entre mes doigts.. Je dois reconnaître que ça choque au début, mais je m'y suis vite réhabitué ; pour moi, avant, quelqu'un qui écrivais était un bourgeois, un homme de classe et du haut de la société ! Mais j'avais oublié que n'importe quel vagabond errant dans les rues de sa ville pouvait dérober un encrier et une lame.. J'avais omis le détail, que tout le monde ayant des émotions et des ressentis pouvait griffonner un bout de papier en usant de vécu et poésie.. Je me souviens avoir entendu un jour que même le plus beau des fruits au soleil périme. Un grand auteur parlait de ressembler au cactus de Sibérie.
C 'était sale, mal écrit, bourré de fautes, mais qu'est-ce que ça changeait au fond ? Aucune mise en page, aucun titre, aucune démarche ni structure. Une œuvre ? Non, un bazar. Un bordel qui reflétait étrangement mon mode de vie, et de mes yeux encore humides je m'endormais en froissant le papier avant de le jeter dans l'eau cristal. Ce n'était que pour moi, pour moi et moi seul.CHAPITRE 3 : Vivre mais ne pas exister.
M on ventre gargouillait ce soir là, je n'avais rien avalé de la journée et ce toujours pour les mêmes raisons. Je n'étais pas en âge de travailler à l'époque alors on me refusait partout, même dans les travaux les plus pénibles. " Trop jeune, trop faible, inutile.. " les arguments étaient multiples et la déception pour mon estomac toujours aussi importante. Je ne pouvais avoir de situation stable, donc aucun salaire, aucun habitat, j'étais cette fois-ci réellement perdu.. Heureusement parfois je pouvais compter sur la charité de certains des citoyens pour m'accueillir chez eux une ou deux nuits, ou pour m'offrir le couvert. Mais il y avait des jours où je ne trouvais pas d'âme assez pure pour combler mes désirs vitaux, alors je devais me résoudre à employer d'autres moyens : le vol principalement. C'était le plus simple et le plus efficace car les commerçants se font dérober quelques unes de leurs marchandises de nombreuses fois par jours ici, ils sont très largement habitués et ne prennent plus la peine de chercher les victimes sauf quand elles se font prendre sur le fait. Personnellement, j'ai développé quelques atouts non négligeables dans le domaine de la discrétion et du larcin. Ces semaines et ces mois d'errance m'ont apporté un doigté talentueux, capable de faire disparaître un fruit sous les yeux de son propriétaire. C'est ce que je comptais faire ce soir, je n'avais pas le choix de toutes façons et les remords avaient disparu. Prendre ce qui n'est pas à soi, c'est mal ; or La Mort prendra ma vie si je ne vole pas de quoi me nourrir et elle ne lui appartient pas encore. Je m'en souviens comme si c'était hier, le stand était là, étendu sur plusieurs mètres et coloré de nombreux fruits, légumes et autres artifices venant d'outre mer. Je n'avais jamais rien osé dérobé chez cette femme, car elle m'impressionnait toujours un peu avec ses airs de sorcière aigris. Malheureusement c'était le seul ouvert à cette heure dans ce quartier, et je ne pouvais attendre plus longtemps alors... Je m'approchais à une allure normale d'une démarche qui ne pouvait alerter la commerçante. Le pas léger, je n'offrais même pas un regard à ce que je convoitais pour ne pas montrer un quelconque intéressement. J'attendais le moment propice pour agir ; l'instant où elle allait rentrer dans le bâtiment pour ranger ses affaires, car la journée était bientôt terminée pour cette dame, pour moi, elle commençait à peine. Je me ruais rapidement sur mes proies les griffes sorties, et admirais la luisance de ces pommes neuves, d'un vert agréable pour les yeux. Toutes les marchandises, les manies, la boutique en elle même me disait bien qu'elle était différente.. Elle doit être tenu par des hommes riches, vraiment. Je récupérais mon butin avant de m'en aller en courant, sans regarder derrière moi, la peur guidant mes pas. Mon souffle cessait enfin de s'intensifier, mon cœur retrouvait ses battements habituels, quand soudain une marque noire dessinait un cercle dans le ciel sombre en hurlant. Je l'observais par curiosité et il se trouve que c'était très gracieux, car même ses cris était inhabituels, et j'aimais ça. C'était sans doute une créature que je n'avais jamais vu, et les pokémons j'adore ça, même si je n'en avais jamais eu. Soudain elle s'arrêta de tourner, et avant de croquer pour la dernière fois le fruit de ma chasse, j'avais une sensation étrange.. Comme si le volatile se rapprochait de moi, il grossissait, s'épaississait de plus en plus. La peur saisit alors ma gorge et je m'envole avec lui, ma jambe gauche dans sa gueule." Lâche-moi putain ! "
C riais-je nerveusement. La douleur n'était pas très forte, j'avais l'impression que le spécimen ne cherchait pas à me faire du mal, mais pas forcément du bien non plus ; sinon il ne m'aurait jamais saisi de cette manière... J'avais surtout du mal à calmer cette angoisse qui me brûlait la gorge à force de gueuler comme un gamin qu'on égorgerait par surprise dans le noir total. Hurlement, claquage, douleur, noir, silence..
M es yeux s'ouvraient lentement, et ne sachant pas où j'étais je fus pris de panique, et voulant me lever la douleur soudaine lors de mon mouvement ma rapidement rappelé les faits avant qu'une voix ne s'en charge." Tu as de la chance que ce Ptéra n'était qu'un enfant, sinon sa mâchoire t'aurait arraché la jambe. Tu as été touché mais tu seras remis sur pied dans quelque jours. Tout ça pour une pomme, c'est dommage... Oui, c'est moi qui ai ordonné à ce Ptéra de te quêter, tu avais pris ma marchandise sans payer après tout... "
U ne voix de vieille dame, elle me fait encore plus pensé à une sorcière avec cette tonalité.. Cet accent de voyante, ça me fou la chaire de poule ! J'essayais malgré l'obscurité d'apercevoir un indice, où est-ce que j'étais ? Ça m'avait tout l'air d'être une pièce presque entièrement vide, à part quelques cris de cette créature et la voix de la femme qui me paraissait complètement folle pour raisonner dans ma tête." Je vais te laisser maintenant, dès que tu seras à nouveau capable de marcher, tu travailleras pour moi. "
J e me posais des tas de questions, pourquoi, comment ? " L'ais-je mérité ? Bon, tant pis. De toute manière depuis le début ma vie est un échec et c'est surement aujourd'hui la fin. Je dois me résoudre à être réduit en esclavage pour une vieille sorcière sans intérêt, à lui obéir sous peine de devoir avoir affaire à son chien de service.. Ouais toi là, c'est de toi que je parle enfoiré. Au fond tu vis mais tu n'existes pas, t'es qu'une ombre qui suit ses faits et gestes et obéit à ses désirs ! T'as jamais pensé à conjuguer tes propres idéaux ? Avoir ta propre façon de penser, pff ! À cause de toi je suis fini, encore plus que je ne l'ai jamais été. Car aujourd'hui j'ai perdu ma liberté, j'ai perdu ce que beaucoup m'enviait jusqu'à présent. Je pouvais faire ce que je souhaitais, malgré le froid, la faim et la douleur, j'étais libre. Je te hais. "
Un cri plus puissant que les autres se dégageait soudainement de la bête grisâtre. Ses yeux remplis de rage me dévisageait, et voilà qu'il me prend par mon abdomen pour le mettre sur son cou, mais sans violence. Un coup de ses mâchoires puissantes et la porte était détruite, nous voilà à l’extérieur. Ses ailes se mirent à battre, et je devais me replacer correctement sur son dos pour pouvoir le chevaucher. J'entendais le vent se fendre sous la puissance de ces deux membres, ma chevelure rougeoyante répondre à l'appel de l'air. L'horizon n'a jamais été plus près, plus bas aussi.. Où allions-nous ?