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[ Clos ] Si proche et pourtant si loin [Solo]

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Message par Kaé Lun 5 Juin 2017 - 12:03

Contrainte n°7 : Se projeter dans le futur.


La fille se tenait debout, au milieu du chemin, la tête levée, observant intensément le symbole du Pays de la Terre qui ornait les portes d’entrée de la ville d’Omashu. Des charrettes et des voyageurs la contournait en l’insultant presque, lui rappelant qu’elle gênait un peu – beaucoup – le passage d’une route particulièrement fréquentée, quand même. La gamine n’en fit rien, contemplant la grande cité, comme si cette dernière était entourée d’un champ de protection qui l’empêchait de s’en approcher davantage. Beaucoup de choses de bousculaient dans la tête de la gamine. D’un côté, elle n’arrivait pas à se rendre compte que cela faisait près de sept ans depuis son départ de cette ville, et de l’autre elle n’était plus certaine qu’elle avait vraiment envie d’y retourner.

Après son « léger » détour par les mines, elle avait repris le chemin d’Omashu, le suivant de manière inconsciente, presque par réflexe. Elle était partie parce que personne ne la comprenait ici, parce qu’elle voulait s’entraîner sur son art, et parce qu’elle était convaincue qu’elle pouvait retrouver son maître disparu. Sept ans plus tard, elle n’avait aucune nouvelle de ses parents, avait trouvé un vieux fouet usé, et n’avait pas le moindre indice concernant son mentor, malgré le fait qu’elle avait assez littéralement fait le tour du monde au moins deux fois. Au final, elle n’était pas plus avancée qu’elle ne l’était il y a sept ans, et certains pourraient même débattre qu’elle avait reculé dans le processus.

Elle fut forcée d’arrêter sa contemplation lorsqu’un type lui rentra dedans, et qu’elle manqua de s’affaler sur le sol. Prenant subitement conscience des regards noirs qui étaient posés sur elle, elle se décida à entrer dans la cité, si ce n’était que pour pouvoir « méditer » en paix. Machinalement, elle remonta la grande avenue sur quelques mètres puis pris à gauche, encore à gauche puis à droite, montant dans les rues tordues de la ville. Finalement, elle bifurqua et posa pieds dans la ruelle qu’elle cherchait, et sentit son cœur fondre. La petite boutique où elle avait eu l’habitude de venir manger sa brioche journalière était close, avec des planches de bois qui scellait l’entrée et les fenêtres. Choquée, des larmes commencèrent à lui monter aux yeux, alors qu’elle commençait enfin à comprendre le temps qui s’était écoulé depuis sa dernière visite. Elle s’avança vers la baraque abandonnée, et s’assit devant, comme une personne à la rue.

En fin de compte, c’était ce qu’elle était : sans famille, sans travail, sans vraiment de talent et surtout sans brioche. Elle avait fait le tour du monde pour rien, et avait perdu sept ans de sa vie. Elle qui avait toujours été teigneuse et têtue, la voilà qui devait enfin affronter la dure réalité : elle avait eu tort, et ses parents raison. D’angoisse, elle se mit à tapoter des pieds sur le sol ; elle n’avait plus vraiment le choix maintenant, elle allait devoir rentrer à la maison, et s’excuser...

Elle se mit à essayer d’imaginer la scène que pourrait lui faire ses parents lorsqu’elle se retrouverait en face d’eux. Seraient-ils contents ? La prendraient-ils dans leur bras en l’excusant pour tout le désarroi qu’elle leur avait causé ? Peut-être qu’ils seraient juste heureux d’être à nouveau une famille, et lui poserait plein de question sur son voyage et sur ce qu’elle avait découvert et appris. Elle leur présenterait ses compagnons de voyage, et tout le monde s’entendrait bien, et ils pourraient manger tous ensemble les bons choux frits de sa mère, délicieusement préparé avec la récolte de son potager. Son père aurait une remarque salace à faire, puis détaillerait les différents événements qui avait animés le village, et proclamant haut et fort que personne n’avait réussi à lui prendre son titre de mini-Champion de la bourgade, parce qu’il était trop fort et que personne ne lui arrivait à la cheville.

Si attirante qu’était cette vision, Kaé avait du mal à se l’approprier. Il y avait fort à parier, les connaissant, qu’ils la gronderaient, en lui disant qu’elle était irresponsable, immature, n’avait aucune considération pour tout ce qu’ils avaient traversé à cause d’elle. Il lui demanderait de rendre des comptes, et de faire face aux erreurs de son passé. La fille se mit à imaginer la réaction de sa mère face à ses vêtements abimée ; elle serait envoyée dans sa chambre sans même un diner ! Elle avait tellement vécu cette scène qu’elle pouvait la voir se dérouler devant ses yeux ; sa mère lui demanderait où diable elle avait erré, son père secouerait la tête de déception, et elle devrait trainer des pieds en montant l’escalier, claquant la porte derrière elle dans un signe de protestation d’être incomprise dans cette maison. C’était toujours comme cela que ça s’était passé, pourquoi est-ce que sept ans à part auraient changés quoi que ce soit ?

Toutefois, plus elle considérait ces possibilités, plus une troisième faisait son chemin dans son esprit, encore plus terrifiante que l’idée d’être grondée. Elle se mit à se demander si elle leur avait manqué. Peut-être qu’il ne la reconnaîtrait même pas. Au bout de sept ans, ils avaient fini par l’oublier, et avait déporté leur affection sur un autre enfant, plus sage et enclin à se plier à leurs attentes, sans qu’ils aient à le harceler constamment. Elle ne serait alors même plus un souvenir, juste une tâche dans leur histoire qu’ils se seraient empressés d’oublier dès qu’on leur en avait donné l’occasion.

Et si... ils n’étaient plus ?

La réflexion fit l’effet d’un boulet de canon balancé dans la poitrine à la jeune fille. Comme tous les adolescents, elle n’avait jamais considéré cette éventualité, pensant que ses parents étaient immortels, conçus pour l’embêter, telle une malédiction. Mais si sa prochaine interaction avec eux était devant leur tombe ? Elle n’avait eu aucune nouvelle d’eux, c’était un scénario non seulement possible, mais qui avait de plus en plus de sens au fur et à mesure qu’elle le considérait. Des larmes commençaient à remplir ses yeux à nouveau, et elle emmitoufla sa tête dans ses genoux, les serrant fort contre elle, de peur.

Kaé ?

La prononciation de son nom fit lever la tête à la concernée, qui du cligner plusieurs fois pour dévisager clairement son interlocuteur. Elle plissa légèrement des yeux en le contemplant, convaincue qu’elle avait déjà vu une tête quelque part, ou alors un truc bien similaire.

Nalio ? répondit-elle timidement, comme si incertaine de la réponse que lui donnait son cerveau.

Un sourire se dessina sur le visage du garçon, et tout à coup la gamine reconnut sans l’ombre d’un doute son ancien compagnon d’arme. Elle oublia d’un coup sa tristesse, et se redressa pour se lancer dans les bras de son pote. Elle pleurait encore un peu, mais été surtout heureuse d’avoir trouvé un point de repère dans ce monde brumeux.

Elle lâcha enfin le type au bout de plusieurs minutes de protestation du terrosien, puis prit une minute pour le contempler. Il était vêtu dans une des tuniques des dojos de la cité, faisant comprendre à la fille qu’il sortait visiblement d’entraînement. Elle n’eut toutefois pas le temps de lui demandait comment ça allait ou ce qu’il faisait là que le jeune homme la devança.

Qu’est-ce que tu fais ici ? Personne ne pensait jamais te revoir dans le coin !

Kaé baissa les yeux, puis jeta un coup d’œil à la boutique abandonnée. J’étais venue chercher une brioche, mais il semblerait que j’arrive un peu trop tard… répondit-elle tristement. Nalio la regarda avec deux yeux grands ouverts, déroutée par un telle réponse, puis se tapa le front. Il n’y avait plus aucun doute, c’était bien la fameuse Kaé Xianghua qui se trouvait devant lui. Tenter d’en tirer un discours logique était donc peine perdue. À la place, il poussa un soupir, sourit puis lui annonça, fièrement. Ils n’ont pas fermés, ils ont juste déménagé dans une plus grande boutique. Les yeux de la fille se mirent à briller et sa bouche à saliver en imaginant une baraque avec encore plus de brioches qu’auparavant. Allez, viens, j’te guide, conclut le garçon, en faisant signe à la fille de la suivre, ce à quoi elle s’exécuta sans se faire prier.

***

Quelques minutes plus tard, Kaé encra ses dents dans la tendresse jamais égalée des brioches d’Omashu. Elle avait l’impression d’avoir dix-sept ans à nouveau. Nalio lui expliqua qu’après avoir continué son entrainement dans la cité, il avait finalement obtenu un poste en tant que Maître dans l’un de dojo de la ville. Il lui expliqua aussi qu’Ishitsu était devenu militaire, mais cela ne lui importa guère. Après quelques minutes, elle osa enfin demander comment allait ses parents. Nalio prit une mine un peu sombre, puis expliqua qu’ils étaient en vie, et qu’ils avaient été dévastés par sa fugue. La gamine se sentit soudain très coupable, mais aussi encore plus anxieuse à l’idée de les affronter.

Il y a aussi une autre chose bizarre qui est arrivé en ton absence, expliqua Nalio, Maître Hiashi est revenu à Omashu. La fille se tourna vers le garçon et arrêta même de mâcher pendant un instant, sous le choc de la révélation. Comprenant avec son regard qu’elle voulait plus de détails, il enchaîna. C’était il y a trois ans, il est revenu en nous cherchant, Ishitsu, toi et moi, pour s’excuser pour son départ. Il s’est rendu chez tes parents, qui lui ont expliqué que tu étais parti, et l’ont blâmé pour ça. Il leur a ensuite promis qu’il te retrouverait.

Les rouages dans la tête de la fille tournaient si vite qu’il était possible de les entendre. Mais… Il ne m’a pas trouvé, vu que je suis revenue sans lui ! s’exclama-t-elle, comme si ce n’était pas évident. Visiblement, répondit le garçon. Toutefois, il y a quelques mois, il m’a envoyé une lettre à te faire passer si jamais tu revenais… Si tu m’accompagnes au dojo, je pourrais te la passer. Avant même qu’il est pu finir sa phrase, Kaé avait déjà commencé à dévaler la rue, empressée de découvrir le contenu de la missive.

***

Nalio tendit le morceau de papier cacheté à la fille. La gamine l’ouvrit en tremblotant, anxieuse de ce qu’elle aurait à lire.

Kaé,

Je suis désolé de t’avoir abandonné de la sorte, et je suis désolée que tu ais senti le besoin de réagir ainsi à mon départ. J’espère que tu vas bien. J’ai promis à tes parents de partir à ta recherche, mais si tu lis ces lignes, c’est que je n’ai pas pu te retrouver. Je suis récemment tombé gravement malade, et je ne peux plus me déplacer. Je reste chez un ami, Kin Kazuma, maître d’un dojo à Alfen en attendant mon heure. Si tel est ton désir, j’attendrais ta venue.

Gon Hiashi


La fille retourna le papier dans tous les sens, avant de lever la tête vers le messager. C’est tout ? s’enquit-elle, un peu déçue. Nalio haussa les épaules avec une moue de compassion. Kaé s’assit sur le sol, un peu dépitée. C’est tout loin Alfen… se lamenta-elle. Nalio laissa passer une pause, avant de lancer une proposition. Dans trois jours, ils organisent une course Pokémon à Nalcia dont la ligne d’arrivée est Alfen. Je compte y participer, et si tu viens avec moi, tu pourras donc être à la capitale dans moins d’une semaine. Toutefois… il laissa passer une pause, avant de reprendre, je pars demain à l’aube, dans moins de sept heures. Si tu veux m’accompagner, tu n’auras pas le temps de faire l’aller-retour pour aller rendre visite à tes parents…

Kaé serra les dents, puis poussa un gros soupir. Elle prit sa tête entre ses mains, essayant d’encaisser toutes les informations qu’elle venait d’obtenir. Est-ce que… à la fin de la course, et après la visite au Maître, tu pourras me ramener ici aussi vite que ce qu’on sera parti ? Le garçon lui sourit, et hocha la tête, Évidemment ! De toute façon, je ne peux pas partir longtemps, je suis professeur ici. Kaé laissa paraître un léger sourire, puis remercia doucement le garçon pour tout. Il lui ébouriffa les cheveux en réponse, puis l’invita chez lui pour tenter de dormir un peu car, malgré tout, ils avaient une grosse journée qui les attendait demain, du coup…
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