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[ Clos ] Esprit de la Liberté [Solo]

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Message par Jiyuu Mar 24 Oct 2017 - 21:25

Contrainte n°4 : Faire intervenir le climat


Ma chérie, tu veux bien aller chercher ton frère pour le dîner s’il-te-plaît ? On mange dans une dizaine de minutes !

Je m’en occupe ! répondit avec enthousiasme l’interpellée, qui se dépêcha de délaisser son livre pour monter les escaliers d’un bon.

Jiyuu frappa à la porte de la chambre de son frère, puis entra dans la pièce lorsque celui-ci l’invita. Ishi, on dîne dans… Elle s’interrompit, observant les valises de son frère disposées sur son lit, alors qu’il s’occupait visiblement à trier ses affaires. La jeune fille fronça les sourcils, pas tout à fait rassurée par ce qu’elle constatait. Que fais-tu ? finit-elle par demander en entrant complétement dans la chambre.

Je prépare mon sac, répondit-il simplement, donnant à sa sœur l’explication qu’elle ne voulait pas entendre. Je vais repartir demain dans l’après-midi ! Une bourrasque cogna contre la fenêtre de la chambre, faisant légèrement trembler la vitre. Mais on vient de rentrer ! répliqua la demoiselle, elle-même à moitié convaincue par son argument ; cela faisait déjà plusieurs mois depuis qu’ils étaient revenus chez eux ensemble, après avoir visité les Jardins et la capitale du Pays de l’Air.

Ishi esquissa un sourire au coin de ses lèvres, puis délaissa sa valise un instant pour s’asseoir sur son lit. Je sais bien, mais j’ai encore des choses à accomplir dehors. Mes compagnons se sont bien reposés, et il est temps pour moi de reprendre ma quête. Il avait dans son regard cette étincelle de volonté qui ne s’éteignait jamais, et Jiyuu comprit tout de suite qu’elle ne pourrait rien dire pour lui faire changer d’avis. Dehors, le vent se calma et poussa un soupir, au moment où la fille s’assit à côté de son frangin.

Où vas-tu aller ? demanda-t-elle timidement, essayant d’accepter la réalité de la situation. Je vais probablement commencer par me rendre à Terros, pour affronter Gareth ; tu sais, le Champion qu’on a rencontré à la Danse des Lumières ? La Nalcienne hocha la tête, se rappelant le jour où elle avait enfin retrouvé son frère après plusieurs années de séparation. À l’extérieur, les courants d’air se mirent à frôler la maison, laissant échapper des sifflements plaintifs alors qu’ils s’infiltraient dans les trous et imperfections de la bâtisse. Jiyuu n’était pas surprise par la réponse, après tout son frère avait toujours eu le rêve non dissimulé de devenir Maître Pokémon, et le connaissant, il n’abandonnerait pas tant qu’il n’avait pas accompli son but. Tu penses qu’on se reverra bientôt ? enquit-elle avec une toute petite voix, inquiète de devoir à nouveau laisser s’écouler des années avant de revoir sa personne préférée au monde. Ishi ne put retenir un rire. Depuis quand tu te préoccupes du futur toi ? dit-il en embrouillant les cheveux blancs de sa sœur. Elle laissa paraître un petit sourire à la remarque, puis comprenant qu’elle était tout de même légitimement tracassée, il lui répondit simplement. Je ne peux pas te dire pour sûr, mais je te promets que ce sera le plus tôt possible. La demoiselle leva la tête, un peu rassurée, et les gémissements du vent s’interrompirent.

Ah, et j’ai quelque chose pour toi aussi, reprit soudain l’aîné après quelques instants de silence. Il se mit à fouiller ses affaires, puis en extirpa une feuille de papier, apparemment usée, avec un côté visiblement déchiré, et qui avait sans aucun doute vu de meilleurs jours. Jiyuu le déplia délicatement, et pu voir dessiner dessus ce qui semblait être un crâne de Pokémon. J’ai retrouvé les voleurs au cours de mon voyage ; tu sais, ceux qui t’ont fait… ça, indiqua-t-il en pointant les cheveux blancs de sa sœur, et qui ont… enfin… tu sais. Jiyuu hocha la tête, comprenant qu’il parlait de la mort de Kaito, le fils de l’Arcanin qui avait été son compagnon de toujours. Je n’ai malheureusement pas pu en tirer grand chose, à part qu’ils étaient des mercenaires payés pour avoir commis le vol, et ce morceau de papier, qui je suppose est lié à leur commanditaire. Toutefois, j’ai eu beau le regarder dans tous les sens et voyager à travers le monde, je n’ai aucune idée de ce qu’il signifie ou comment l’exploiter. Peut-être que tu auras plus de chance que moi, après tout, les mystères dans ce genre c’est ta tasse de thé, non ? revendiqua-t-il en pensant au nombre de nouvelles d’Arsène Lupin que la fille avait dévorées au fil des années. Un rayon de Soleil traversa la pièce, illuminant la feuille que la fille observait intensément. Je ferais de mon mieux, promit-elle.

***

Tout va bien mon ange ? Tu as l’air distraite.

Jiyuu tourna la tête vers celui qui l’avait interpelé, et lui répondit par un simple sourire. Cela faisait quelques semaines qu’elle sortait avec Otondo, pour tenter de combler le vide qu’avait laissé le départ d’Ishi il y a plusieurs mois. C’était un garçon très sympathique et attentif, et elle passait du bon temps avec lui. Son plus grand défaut – qui était aussi celui du village de manière plus générale – était sa tendance à être un peu… ennuyant, selon les standards de la demoiselle. Désolée, je pensais juste que j’allais tenter de passer à nouveau chez Shoka cet après-midi, pour voir si elle a reçu de nouveaux romans… Son amoureux lui sourit en retour. Si je pouvais, je t’offrirais une bibliothèque aussi fournie que le Temple du Savoir, que tu puisses lire autant que tu le souhaites. La fille aux yeux perlés lui lança un regard amusé, mais se retint de commenter sa proposition. Ce n’était pas tant les livres, mais plutôt les aventures qu’ils racontaient qui l’intéressait. Le jeune homme se pencha en avant, et Jiyuu le laissa poser ses lèvres sur les siennes, dans un doux baiser. Le vent jusque-là calme souffla un courant qui enveloppa les tourtereaux, les caressant de son air tiède. Lorsque le garçon passa son bras autour de la taille de sa concubine pour la serrer contre lui, l’emprisonnant dans son étreinte, la brise se changea en rafale colérique, qui tentait presque de séparer les deux amants.

Plus tard dans la journée, Jiyuu visita la vieille bouquiniste, comme promis. Des nuages gris et menaçant avaient commencé à se former au-dessus du village, mais la maîtresse du vent ne s’en préoccupa pas, certaine qu’elle pourrait slalomer entre les gouttes, au besoin. La dame l’accueillit à bras ouverts chez elle, avant de lui annoncer que tristement, elle n’avait rien reçu encore aujourd’hui. Sur ces mots, une pluie fine se mit à tomber du ciel, alors que la jeune no Seishin poussa un petit soupir. Elle allait remercier la villageoise et se remettre en route, quand la femme, prise d’empathie en voyant la petite toute triste, lui proposa une alternative. Je sais que ce n’est pas ton genre de lecture, mais si cela te dit, j’ai quelques manuscrits sur le village dans un de mes vieux registres. Certains racontent peut-être des histoires aussi alambiquées que les romans que tu aimes tant, la réalité est parfois bien plus étrange que la fiction.

Jiyuu considéra l’offre un instant, et jugea qu’elle n’avait rien à y perdre. Si elle devait s’en aller maintenant, elle se retrouverait probablement à attendre chez elle que la pluie cesse, alors quitte à attendre, autant s’occuper. Quand elle hocha la tête pour donner son accord, la vieille Shoka la guida jusqu’à la pièce la plus ancienne de sa baraque, où livres et recueils prenaient la poussière. Elle dégagea un bureau et une chaise pour son invité, puis lui présenta les différents grimoires qu’elle possédait, avant de laisser la demoiselle découvrir par elle-même ces ouvrages.

La jeune fille passa plusieurs jours à visiter Shoka et lire ses vieux papiers. Dès qu’elle avait un peu de temps libre entre ses leçons de maîtrise du climat au Sanctuaire du Vent avec Maître Gyatso et les sorties avec Otondo, elle se rendait chez la dame, pour continuer sa lecture. Tout ce qu’elle feuilletait n’était pas forcément intéressant, mais elle s’amusait tout de même un peu d’en apprendre plus sur les origines de son village. Elle apprit que ses ancêtres, il y a fort longtemps, étaient de puissants shamans capables d’invoquer des esprits, et qu’ils utilisaient pour ce faire un collier de cent huit perles. Elle s’initia au fait qu’ils étaient en réalité issus de Mizuhan, mais que suite à un événement tragique rarement évoqué et très peu détaillé, son clan avait fui leur terre pour s’installer à Nalcia.

Un soir, elle était avachie sur la table de lecture, tournant distraitement les pages d’un des carnets, tentant de lutter contre l’ennui. Le ciel était sombre dehors, et des nuages noirs veillaient au-dessus de la plaine. Jiyuu remarqua que certaines pages du livre étaient abimées, ce qui ne l’étonna guère vu son âge ; selon les dates difficilement lisibles au début, il devait avoir plus de cent soixante-dix ans. Il semblait conter l’arrivé de l’ancien clan Itako sur les terres Nalciennes, et les difficultés qu’ils avaient eu à s’installer. La fille avait un peu de mal à lire l’ancien érasien, mais elle réussit à décrypter les dernières lignes du récit, qui s’arrêta très abruptement.

… enterré sur les terres maudites, dans le cimetière d’animaux, où personne n’irait chercher, et personne ne pourrait le retrouver.

Elle relut la phrase à plusieurs reprises, essayant de comprendre de ce dont il pourrait s’agir. Un éclair zébra le ciel, offrant brièvement à la fille un peu plus de luminosité que ce que lui proposait sa lampe à huile. Elle remarqua à cet instant une déchirure dans le livre, comme si une page entière avait été ôtée du manuscrit. Une seconde fulguration retentit, faisait l’effet d’un court-circuit dans l’esprit de la fille. Elle se précipita nerveusement sur son sac, le fouillant jusqu’à en tirer le papier que lui avait légué Ishi avant de partir. Elle avait analysé, inspecté et examiné la feuille sous tous ses aspects, mais elle n’avait rien pu en tirer, à part qu’il avait été probablement extrait d’un livre. Fébrilement, elle posa son indice contre le livre, et quand un troisième éclat illumina la pièce, elle put constater que les déchirures coïncidaient presque parfaitement. Elle contempla le papier usé un moment, n’arrivant pas à croire à sa propre découverte. À cet instant, elle reconnut que le crâne dessiné était en réalité celui d’un large Donphan.

Jiyuu se dépêcha hors de la pièce, et interrogea rapidement celle qui servait de bibliothécaire sur le sujet. Shoka clama ne rien savoir, expliquant que personne n’avait manipulé ces écrits depuis plus qu’elle en était devenue responsable, il y avait plus de trente ans. La femme aux cheveux blancs prit alors un instant pour se remettre de sa course d’adrénaline, puis recommença à étudier le texte, essayant de comprendre ce qu’il signifiait. Au bout de plusieurs heures d’examen et une grande nuit blanche, elle avait tiré les conclusions suivantes : quelque chose avait été enterré au Cimetière de Donphan, et ce quelque chose était lié aux bandits qui avaient volé son père et tué le chien de son frère. Elle copia les textes du livre puis quitta enfin l’ancienne baraque au petit matin, alors que le Soleil s’empressait de dissiper l’orage de la veille.

***

Jiyuu se tripotait les ongles, attendant une réaction de la part d’Otondo. Le garçon regardait ses pieds, et comme il ne semblait pas avoir envie de répondre, Jiyuu enchaîna. Je suis désolée mais… Je dois m’en aller. Elle laissa une petite pause, avant de se rectifier. Je veux m’en aller. J’ai encore des choses à faire et à découvrir à l’extérieur, et même si le monde est souvent terrifiant… C’est un risque que je veux tenter. Le froid du matin mordait les joues de la fille, leur donnant une teinte rosée, et à chacune de ses paroles de la buée se formait devant sa bouche. Otondo releva enfin la tête, révélant des yeux rougis. Il hocha maladroitement pour acquiescer. Je comprends, finit-il par exprimer. Jiyuu le sonda du regard ; il n’avait pas l’air de comprendre. Toutefois, elle ne dit rien, et déposa simplement un baiser givré sur sa joue. Merci, murmura-t-elle, avant de s’éloigner dans la brume matinale.

Plus tard dans l’après-midi, comme Ishi plusieurs mois auparavant, elle préparait ses affaires pour son départ dans sa chambre. Quand elle eut terminé, elle descendit dans le salon, où ses parents l’attendaient, comme ils l’avaient fait il y a quelques années lors de son premier départ. Ils lui donnèrent quelques vivres et des sous, puis l’enlacèrent en lui répétant de bien faire attention dehors, qu’elle serait toujours la bienvenue à la maison, et qu’elle allait leur manquer, beaucoup. Finalement, après les longs aux-revoir, Jiyuu sortit de la résidence, se mettant en route.

Une légère brise accompagna ses pas, les rendant plus léger à chaque fois qu’elle en faisait un. Lentement, la tristesse du départ fut lentement replacée par l’excitation du voyage. Le vent souffla de plus en plus fort, suivant sa chevaucheuse qui accélérait, enivrée par le sentiment de possibilités et de liberté qui s’offrait à elle. Après plus d’un an en captivité, l’Élémentale se sentit revivre, gonflée d’une bouffée d’air frais et nouveau, imaginant avec hâte les aventures qui l’attendaient.

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