[ Clos ] [ Solo / Contrainte ] Anyplace, Anywhere, Anytime

[Bayel Clonbork]

[ Contrainte n°2 : insister sur la psychologie du personnage ]

La descente des Monts fut périlleuse mais avec son équipement chaud et sa faible maîtrise de la terre pour se créer des dômes de protection face au vent glacial, Bayel était finalement arrivé au bout. Il le comprit quand il constata que le climat était plus agréable que le vent puissant et froid des chaînes montagneuses ! Mais ce n’était pas pour autant qu’il était arrivé à « destination ». D’ailleurs, quelle destination ?! Il n’avait absolument aucune information viable pour retrouver son demi-frère ! À part cette gamine qui lui avait parlé de deux Flamenois qui seraient venus en aide aux Guerriers d’Aliphyr pour défaire un réseau de braconniers. Pourquoi White irait-il faire justice sur ce continent ? Il avait sûrement mieux à faire comme reprendre sa quête de tuer Sandovan ! Un peu agacé parce qu’il n’avait absolument pas que ça à faire, Bayel sauta d’un rocher pointu. Lorsqu’il se réceptionna au sol, son regard se porta sur le Rocabot qui le suivait depuis sa fameuse pause dans la grotte. Le Chien semblait avoir quelques difficultés à sauter d’aussi haut mais il avait visiblement décidé de suivre l’humain. Le Terrosien haussa les épaules et continua sa descente : il n’était pas totalement arrivé au bout et il commençait déjà à regretter ce voyage. Il aurait mieux fait de se trouver des alliés à Erasia plutôt que de faire du tourisme à Tenkei !

Alors qu’il allait sauter une nouvelle fois, il entendit les aboiements du chien. Ses cris étaient plaintifs et c’était un peu énervant à force. Pourquoi le suivre ? Il avait juste squatté sa « cachette » quelques heures, roh ce n’était pas méchant ! Bayel se retourna et comprit que la hauteur effrayait le Pokémon. C’était un peu idiot vu l’environnement dans lequel il vivait. Bayel soupira longuement avant de taper la terre de son pied droit ; un pic de roche se forma et vint rencontrer la pointe du rocher où se situait le Rocabot. Le chien emprunta le nouveau chemin formé et s’assit aux pieds du Terrosien qui le regarda avec dépit. La bête remua de la queue.

« T’es vraiment un pot-de-colle, hein ? »

Le Rocabot aboya. Bayel n’avait pas spécialement envie mais il se rappela les mots de la rouquine à Aliphyr. Si ce Pokémon était bien un chien, alors il pourrait l’aider. Et vu que visiblement la bête ne semblait pas vouloir quitter le garçon, ce dernier en déduisit qu’il était « capturable ». Mais Bayel n’était pas un Dresseur, c’était un Guerrier. Il s’accroupit devant le Rocabot et lui présenta le bout de d’écharpe ;

« Ok, on va faire un deal tous les deux. Tu m’emmènes là où se trouve le propriétaire de ce morceau de tissu et en échange, je… nan en fait oublie, c’est complètement idiot. »

Tu feras ce que tu veux de moi ? Bayel aurait-il eu une pensée bizarre ? Le Guerrier se redressa et observa l’animal qui continua de remuer de la queue. Avait-il seulement comprit quelque chose de ce qu’il avait dit ou bien était-il simplement stupide ? Franchement, il aurait pu trouver mieux comme Pokémon renifleur ! Mais apparemment, c’était le seul qui était « apparu » auprès du garçon. Le Rocabot aboya une nouvelle fois, au grand désespoir de Bayel qui se demanda réellement si cela était nécessaire. Bah après, il pourrait le relâcher une fois la tâche accomplie. Bayel fouilla dans sa poche et en sorti une sphère vide. Vu la réaction du Pokémon, il en déduisit que ce dernier ne savait pas ce que c’était. Le jeune homme bailla en laissant tomber la sphère sur la tête du Pokémon. Le chien émit un cri de douleur avant de se faire absorber dedans. La Pokéball vibra plusieurs fois avant de s’arrêter. Capture faite.

« Ok, voyons voir si en le capturant il comprend mieux. » lâcha le garçon en appuyant sur l’ouverture avec la pointe de son pied.

Le Rocabot sortit et sembla un peu perturbé. Il regarda autour de lui avant de poser son regard sur son « nouveau maître ». Et maintenant ? Semblait-il montrer avec son regard.

« Reprenons. Moi c’est Bayel et toi c’est… », se mit-il à réfléchir à un prénom. Bayel remarqua alors la réaction du Rocabot qui s’était redressé et remuait la queue de façon plus énergique. Il comprenait alors ? « Leandro. Ça sonne pas mal. ». le chien aboya une nouvelle fois. « Bon, je recherche le propriétaire de ce bout de tissu, essaie de me guider jusqu’à lui. »

Bayel tenta une nouvelle fois et Leandro sembla se mettre en action. Il renifla profondément le bout de tissu rouge et se mit à renifler le sol. Bayel espérait réellement que ça marcherait, ou au moins le conduirait vers une personne qui aurait vu et éventuellement mais il ne fallait pas en demander trop hein, discuter avec les deux Erasiens. En fait, il aurait mieux fait de demander aux Guerriers qui avaient participé à cette mission en premier lieu mais vu l’accueil qu’on lui avait fait plus haut, il avait préféré se débrouiller à sa façon. Leondro sembla avoir flairé quelque chose et se mit à galoper. Bayel reprit son sac sur son épaule et suivit son Pokémon. Il tenait un truc !

Le soleil se leva doucement sur la Savane Herbage mais la température ne semblait pas vouloir grimper. Le changement d’environnement était impressionnant, de la montagne rocheuse, le Terrosien arriva sur une vaste plaine verte. Rien à l’horizon si ce n’était des collines. Le ciel semblait bien chargé, annonçant sûrement de la pluie prochainement. Le Rocabot se mit à renifler le sol mais semblait perturbé. Légèrement essoufflé par cette course si soudaine, Bayel posa ses mains sur ses genoux et souffla ;

« Bah quoi ? Pourquoi tu t’arrêtes ? »

Le chien se tourna vers l’humain et afficha une mine triste. Visiblement il avait perdu la trace. Bayel n’en revenait pas, si bien qu’il se laissa tomber sur les fesses et dans sa solitude totale, se mit à rire. C’était complètement stupide, inconscient et… suicidaire son expédition ! Comme s’il allait retrouver son demi-frère aussi facilement ! Il se sentit complètement idiot d’y avoir cru. Peut-être qu’au final, ce Rashawn s’était foutu de lui et l’avait fait venir ici pour l’éloigner de White tout simplement ! Ce n’était à plus rien comprendre !!

« Mais merde !! »

Bayel frappa le sol de son poing si bien que le chien sursauta de peur. La mine triste, Leandro se coucha sur le sol et baissa les oreilles : ce n’était qu’un jeune chiot, il n’était pas encore totalement à l’aise avec tout ça… Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était que Bayel était en colère contre lui-même. Il se sentait tellement con d’avoir accepté de rencontrer son frère. Comme si leur rencontre allait tout arranger ! Quelle perte de temps, franchement… Il aurait mieux fait de se trouver des alliés… Bayel redressa sa tête et malgré sa colère grandissante, une larme coula le long de sa joue. Il ne perdait rien pour attendre ce Rashawn…

Après s’être lamenté sur son sort, Bayel se décida enfin à se redresser. Il ne comptait pas s’éterniser éternellement dans le coin et encore moins sur ce continent maudit. Il ramassa ses affaires et marcha droit devant lui, il finirait bien par tomber sur un village. Leandro le suivit, déçu de ne pas pouvoir faire mieux. Après plusieurs heures de marche non stop, Bayel fut finalement alpagué par un paysan du coin qui conduisait une charrette tirée par des Pokémon originaires du pays. Ne comprenant pas un traître mot, le garçon regarda le vieillard d’un mauvais œil et finalement le vieux comprit que c’était un étranger et que par conséquence, il ne parlait pas le Midgardien. C’est alors qu’il fit apparaître un Zarbi, une de ces étranges créatures psychiques en forme de lettre et s’adressa au jeune homme avec l’accent du coin :

« T’es pas du coin toi ! T’es perdu ? Allez monte, j’t’emmène dans un endroit plus chaud. »

Bayel hésita quelques secondes à monter dans la charrette du vieux. Après tout, il s’était fait avoir une fois, il n’était pas prêt de recommencer mais franchement il avait terriblement mal aux pieds d’avoir autant marché ! Il accepta finalement, sans dire un mot et monta à l’arrière, dans la cabine. Puis l’attelage reprit sa route. De toute façon, Bayel gardait toujours Aghasura à porter de mains, si ce vieux comptait lui faire des misères, il se défendrait ! Assis, Bayel plongea sa tête entre ses bras, les genoux ramenés prêts du torse. Il était exténué d’avoir fait tout ce chemin pour rien. Ce type allait sûrement l’emmener dans une des tribus autre qu’Aliphyr et de là-bas, Bayel pourra regagner Erasia et mettre un terme à cette stupide expédition.

« Quel temps perdu… » se plaint-il.

Leandro s’était allongé aux côtés de son dresseur et ne fit aucune remarque, il se sentait tout aussi coupable de n’avoir été utile plus que ça. Est-ce que son maître allait le relâcher par sa faute ? Pourtant il était prêt à faire des efforts…