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[ Clos ] Le Jolly Roger [Solo]

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Fini [ Clos ] Le Jolly Roger [Solo]

Message par Eeva Slanzar Lun 11 Mai 2020 - 13:17

Un navire fendait la brise, la brume et les embruns, lentement, de manière spectrale. Le bâtiment, magnifique, portait trois mâts. Sa coque noire éclatait les vagues et arborait sur sa proue, une figure thalassienne, en bois délicatement sculpté. Il avait des voiles immenses, blanches comme des nuages. Le Jolly Roger voguait droit devant lui et, dans le brouillard, on apercevait difficilement  son équipage. Il y avait une excellente raison à cela. Outre l’épaisse nappe de brume qui flottait, il n’y avait effectivement que deux personnes humaines à bord, mais de temps en temps une ombre inquiétant traversait le bateau. A la barre, une silhouette droite et fière tenait le cap, laissant ses cheveux rougeoyants s’emmêler au gré du vent, sous un tricorne qui lui donnait de l’autorité. L’autre silhouette était plus prosaïque, mais pas moins mystérieuse. De longs cheveux noirs, la peau brune et un accoutrement marin qui ne laissait que peu de doute, Uru était accoudée au bastingage observant les flots s’enfuir devant eux.

Uru avait décidé d’appareiller avec Eeva, qui laissant ses affaires derrière elle, avait décidé de lever l’encre et de prendre la mer. Il y avait des années qu’elle n’avait plus mis les pieds sur un bateau, encore moins, un vrai navire. Jusque-là, si l’existence du Jolly Roger commençait à se murmurer dans les cales d’autres  navires, comme d’un bateau spectral qui hantait certaines côtes, son capitaine, son équipage et son quai d’amarrage demeuraient inconnus. Eeva, qui ne se préoccupait guère des rumeurs, ne faisait rien pour confirmer ou infirmer ce qui se disait et avait évité de parler du Jolly Roger, le gardant ainsi, secret. Cependant Uru l’avait découvert et pas seulement ça. Eeva lui semblait… Un peu plus comme dans son souvenir. Ne sachant si c’était une bonne chose ou non, elle s’était invitée sur le navire, essayant d’endormir de paroles une Eeva qui n’était pas dupe, mais qui ne l’avait pas repoussée.

Cette dernière n’était pas très bavarde d’ailleurs. Lorsqu’elle laissait la barre à l’un de ses Pokémon, elle passait des heures dans sa cabine, plongée dans des cartes, des calculs, se parlant souvent à elle-même. La Eeva qu’Uru avait connue ne lui ressemblait pas tellement dans ces moments et pourtant, elle retrouvait à la fois ses anciennes manières, ses habitudes. La pirate trouvait cela très bizarre. Elle notait tout aussi bien la présence de ses nombreux Pokémon, qui, elle en était certaine, n’avaient pas grand-chose à voir avec son arène. Sauf le Dimoclès, et encore… Eeva le portait constamment sur elle, comme son ancien sabre. Qu’en avait-elle fait d’ailleurs ? Elle l’avait peut-être balancé sous la banquise pour qu’on ne le trouve pas. Uru hésitait, quant à savoir si elle y avait gagné au change, mais un doute la tenaillait quand elle observait l’œil unique de l’épée, qui parfois, lui rendait son regard.

Elle ne doutait pas de la situation… Mais du dénouement et en bonne personne de sa condition, Uru aimait avoir toutes les cartes en main pour mieux choisir son camp, quitte à changer d’avis en cours de route. Les dix dernières années n’avaient pas été couvertes de gloire pour elle. Les choses s’étaient précipitées après le départ de la rouquine, comme si cette dernière avait senti le vent tourner. Uru n’allait pas le lui reprocher, après tout, elle avait quitté le navire, comme les autres rats, avant la catastrophe… Mais si Eeva avait abandonné cette vie et tout ce qui s’y rattachait –y compris les rumeurs- ce n’était pas son cas. Or depuis pas mal de temps, on parlait de malédiction, une ombre voguait… Et Uru préférait l’avoir de son côté. Cette ombre l’avait mené à Eeva, mais elle avait eu du mal à la trouver, pour des raisons évidentes, et plus encore, à la suivre. Mais pour l’heure, elle regardait les événements défiler.



Fredonnant un air connu de tous les pirates, Eeva menait la barre sans plus se soucier de rien d’autre que sa liberté. Il lui sembla que rien n’avait d’importance dans sa vie, seule la ligne d’horizon, infinie, ininterrompue, comptait. Même après des semaines de voyage, Eeva ne se lassait toujours pas de cette solitude, loin du commun des mortels, de la civilisation et avec la mer et le ciel comme seule barrière et unique paysage. Pourtant, arriva un jour où des côtes se dessinèrent. Le Jolly Roger arrivait sur la côte est de Flamen, plus précisément vers le Marais Brumeux, où, quelques heures plus tard, Eeva jeta l’encre. Elle descendit un canot avec Uru et en quelques coups de rames, la barque heurta le sol boueux. Uru fit la grimace, Eeva elle, observait les alentours avec intérêt.


« Rappelle moi ce qu’on est venues faire ici ? »
« Capturer un Pokémon. »
« Et c’était obligé de venir précisément dans ce marais ? »
« Oui, car c’est une espèce endémique à ce marais. »
« Évidemment. »

Elles barbotèrent longuement dans la bouillasse, jusqu’à ce qu’Eeva trouve une trace de bave caractéristique. Uru ne vit pas la différence entre ça et le reste du marais, mais la rouquine ne tint pas compte de son avis et fini par dénicher ce qu’elle cherchait et ce qui aux yeux d’Uru, n’était rien d’autre qu’une limace rose. Eeva s’approcha de la créature, peu farouche et l’appâta avec un peu de nourriture. La capture du spécimen de Sancoki Rose ne fut qu’une formalité. Contente, elle baptisa la créature « Louise ». Faisant route arrière, tout en évitant les flaques qui pouvaient les embourber, une autre créature surgit soudainement en leur coupant la route. Une drôle de créature rose et bleue avec deux petits tentacules et une sorte de chapeau faisant légèrement penser à un bicorne.

« Incroyable ! »

Son coeur fit un seul bond dans sa poitrine et elle tenta une approche du Pokémon. Derrière, Uru leva un sourcil, les bras croisés.

« Une limace volante ? »
« C’est un Sépiatop. C’est une espèce rare. Ce n’est pas seulement une autre espèce endémique à ce marais, c’est aussi le seul endroit répertorié au monde où on peut le trouver. »

Se moquant un peu de la rareté du Pokémon, Uru fit une imitation grossière d’Eeva, quand elle prononça encore le mot magique du jour. La petite sèche n’était pas farouche et ne sembla pas disposée à vouloir s’enfuir. Au contraire, même après qu’Eeva prit le temps d’en faire un croquis sur un de ses carnets, le Sépiatop les suivirent jusqu’à la barque. Avant de monter, Eeva se retourna et constata que la bête était très intéressée par elle, ce qui n’était pas sans lui rappeler son Motisma. Une autre espèce rare, endémique une fois encore à cet endroit et dont elle avait été la première à capturer un spécimen. En fait, on pouvait même dire que c’était elle qui l’avait découvert ! Mais depuis, d’autres endroits abritaient des Motisma. Elle ne devait pas laisser passer cette occasion… Le besoin impérieux d’avoir en sa possession une espèce rare la saisie. Mais cette fois, elle n’eut même pas besoin de l’appâter ou de lui taper dessus car la sèche lui sauta presque dans les mains, visiblement ravie.

« Elle est cool. »

Uru arqua un sourcil et nota toute l’étrangeté de la scène. Eeva avait saisi la créature sur les cotés et s’amusait à la balancer, puis la retourna, tête à l’envers, pour l’amuser. Elle était à peu près certaine que ni la Eeva qu’elle avait connu, ni celle qu’elle venait de retrouver, tenait ce genre de comportement comme normal ou habituel… Il se produisit alors un phénomène. Disparaissant dans une boule de lumière aveuglante et l’instant d’après, ce n’était plus une petite sèche girly que la rousse tenait entre ses mains, mais un tentacule de ce qui pourrait être une vilaine sorcière des marais.

« Génial… »

Aux anges, Eeva tapota la créature avec affection. La Sépiatroce leva alors son tentacule, puis l’autre et sembla vouloir lui ébouriffer les cheveux. Mais si Eeva n’eut aucune réaction, Uru, elle, sentit que quelque chose n’allait pas. La bête tenait ses appendices de chaque côté de la tête de la rouquine et celle-ci ne bougeait plus, comme béat devant sa nouvelle capture. Méfiante, Uru fit un pas et mit la main sur l’épaule de son ancienne comparse, s’attendant au pire, sans savoir pourquoi. Son instinct ne la trompa pas. Subitement, Eeva l’envoya valdinguer en arrière d’un revers de main, d’une force insoupçonnée. Le visage fermé, la rousse se retourna vers Uru, le regard étrange, la Sépiatroce flottant toujours derrière elle. En silence, Uru vit alors le Dimoclès se réveiller, l’une des lames se décidant à léviter et usant de ses pouvoirs pour sortir du sac à dos d’Eeva une pierre noire. Une seconde fois, une boule de lumière fit disparaître un instant le Pokémon et Eeva. Lorsque la lumière s’éteignit, Uru avait devant elle une Eeva absente, qui la regardait avec un regard orageux, mais surtout, le Dimoclès avait troqué sa deuxième épée pour un bouclier et son ruban avait changé de couleur.

« Et m... »

Uru se releva d’un bond et évita une attaque surprise de la part d’Eeva, qui avait d’un seul mouvement empoignée l’épée qui en profita pour lui planter son ruban dans le bras, et s’était jetée sur elle. Uru fit ce qu’elle put. Sortant l’intégralité de ses Pokémon et dégainant son propre sabre, mais la rapidité et la force de combat de la rousse étaient bien au-delà ce contre quoi elle pouvait lutter. Au final, Eeva, si c’était encore bien elle aux commandes, la laissa dans un tel état qu’elle s’effondra sur le sol.

Quand elle se réveilla, Uru décolla son visage de la boue. Elle était toujours en vie, mais blessée et pas qu’un peu. Par chance, elle n’était pas tombée dans une flaque d’eau, où elle aurait pu se noyer. Par contre, une créature énorme et bizarre –mais vraiment bizarre- se tenait là. On aurait un Pokémon dont les différentes parties du corps n’allaient pas du tout ensemble. Le monstre essayait de la faire réagir en la poussant de la tête et il avait l’air nerveux et inquiet. Uru se releva avec souffrance, balayant du regard les alentours. Elle était seule, trois Pokéball étaient dans la boue et le Jolly Roger avait disparu. Mais la barque était toujours là. Uru pencha la tête sur le côté et soupira.

D’un geste las, elle rappela tous ses Pokémon qui gisaient autour d’elle, puis le truc bizarre et enfin, elle ramassa la Pokeball qui traînait au sol. Elle ignorait ce que ça abritait, mais elle n’allait certainement pas vérifier.


Il fallut plusieurs jours à Uru pour rejoindre sa nouvelle destination. Par chance, dirons-nous, elle avait pu rejoindre Tarouga grâce à la barque qu’Eeva avait négligé. Et tout en ramant vers la ville pirate, elle mit au point un nouveau plan. En l’état, elle n’était pas capable de vaincre… Eeva ou ses Pokémon, elle ne savait plus trop. L’ennui, c’est que personne ne pouvait, à sa connaissance. Comme elle n’allait évidemment pas supplier les autorités de leur ramener la Championne de Mizuhan, il ne lui restait qu’une seule solution. C’est ainsi qu’en restant froidement indifférente aux dragons qui pullulaient dans la vallée, Uru atteignit enfin un immense manoir, qui devait être la demeure du fiancé d’Eeva, si elle avait compris l’histoire. Campée sur ses jambes, devant la porte, Uru secoua la tête. Décidément, il y en a qui menaient la belle vie !


« Ça me dégoûte. »

Elle frappa à la porte à l’aide du heurtoir, en forme de dragon (bah voyons !) et une femme bizarre vint lui ouvrir. Décidément, ces deux là allaient bien ensemble, aussi improbable que ça puisse paraître ! Uru entra dans la demeure avec un manque de politesse et des manières qui ne devaient pas être inconnus au maître des lieux… Son récit des derniers événements fut un peu  brutal. Ne donnant guère d’explications, quant à comment tout avait commencé, Uru se contenta de signaler à Peter les faits les plus parlants, son intérêt soudain pour la mer, ses escapades fréquentes en mer, mais surtout, leur voyage depuis la Banquise jusqu’au Marais Brumeux pour attraper des soi-disant Pokémon rare, et bien sûr l’étrange comportement d’Eeva après la capture si facile du Sépiatroce. Avec un sourire désabusé, Uru ne manqua pas de décrire l’animation soudaine du Dimoclès qui avait évolué en Exagide en la défiant du regard.

« Je n’ai rien pu faire, à vrai dire, je ne me souvenais pas qu’Eeva était aussi forte au sabre, enfin à moins que ça soit l’Exagide. Ce qui me semble plus probable, vu comment il a planté son ruban dans son bras… Elle a fait tomber, ou alors il s’est débarrassé de trois de ses Pokéball, l’un est un Pokémon bizarre, les autres, je ne sais pas.

Elle est devenue bizarre. Elle m’a mit une tannée et s’est contentée de me regarder, affalée par terre, alors que je ne pouvais plus bouger. Elle a eu la délicatesse e ne pas me marcher dessus en partant avec le Jolly Roger. »


Ironique et amère, elle enchaîna.

« par Artikodin, ce bateau c’est de la frime. Il est plus beau que celui de Jean Bart, du temps où nous… »

Mais devant la tête que fit le Peter, Uru s’arrêta net. Jean Bart était un pirate extrêmement connu, dont le règne, en tant que tel, s’était éteint plus de dix ans auparavant. A la suite de quoi, il était devenu corsaire, pour échapper à la potence.

« Oh ! Elle ne vous avait rien dit ! Oui, elle s’est acheté un immense navire… »

La pirate pencha la tête et regarda le lointain. Il y avait des chances pour qu’il ne s’agisse plus d’Eeva, en fait. L’ombre qui avait décidé de la suivre, semblait avoir atteint son but… Ne donnant aucune explication ou justification de plus, Uru enchaîna sans s’occuper de ce qui pouvait traverser l’esprit du Champion.

« On dirait que l’ombre a atteint son but. Mais je ne comprends pas pourquoi il en veut à Eeva tout spécialement. Elle n’est pas la seule a avoir quitté le navire quand il a commencé à prendre l’eau. Mais ce que je peux vous dire, c’est que vous ne la sauverez jamais si vous vous contentez de vos dragons tels quels. Il est trop fort. Ou, elle est top forte ? Je ne sais plus, en fait, c’est difficile de dire où se situe la limite entre les uns et les autres. »

 Uru ponctua sa remarque d’un petit rire, comme si au final, tout cela l’amusait. Elle se leva, ajusta son chapeau et se dirigea vers la porte d’un pas chaloupée. Mais au seuil, elle se retourna avec un large sourire.

« Vous allez devoir vous surpasser et de loin, si vous voulez sauver ses beaux yeux violets. »

Et, d’un geste théâtral, Uru sortit une carte enroulée sur elle-même, sur laquelle était marqué un endroit au beau milieu de l’océan et la posa sur le buffet en sortant. Elle lui laissa également les trois Pokéball d’Eeva et quitta les lieux, chantonnant le chant des corsaires, une louange à Jean Bart. Les meilleures années de leur vie…

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