[Clos] Endless Forms Most Beautiful [Solo Anniversaire]

[Cassandra Lair]

Cassandra dormait peu, ces derniers temps. Elle se réveillait parfois la nuit, en sursaut, puis constatait avec soulagement qu’elle avait toujours son corps humain à sa place, avec tout le reste et qu’elle n’avait plus ses ailes de papillon de neige. Plus important encore, en ressortant invariablement de son sac, l’Éclat d’Ivoire. Il étincelait tant, qu’il semblait briller de sa propre lumière. Chaque fois, Cassandra sentait une chaleur l’envahir et dissiper ses angoisses. C’était plus qu’un petit signe que lui avait envoyé le Dieu Blanc… Cassandra n’avait pas les mots pour le décrire, mais c’était bien plus que cela. Ils avaient espéré une aide face à l’avatar noir et Il était venu, presque en personne, à leur secours. Le morceau d’ivoire étincelant en était la preuve.

Maintenant qu’elle savait avoir le soutien personnel de Reshiram, elle devait d’autant plus faire son pèlerinage dans les Temples de Midgard, lui prouver son respect et sa reconnaissance éternelle. La faille les avait recraché vers Dyrinn, une aubaine pour Cassandra, car cela les rapprochait considérablement du Temple. Cassandra ne s’inquiétait plus de devenir digne du Dieu Blanc un jour, si ça n’avait pas été le cas, il ne serait pas intervenu en leur faveur. En se levant ce matin-là, elle n’avait pas vu Kahl. Ils étaient tout proche du Temple et Cassandra que comme elle, il voulait s’y rendre. A vrai dire, ils ne s’étaient pas dit grand-chose depuis leur combat.

Cassandra ne pouvait pas lui en vouloir, elle-même ne trouvait pas les mots pour parler de ce qui leur était arrivé. Elle ne parlait pas non plus beaucoup. En fait, il s’agissait plus d’un ressenti, de sentiment. Cassandra n’avait pas de mots pour ça. Cassandra était presque certaine qu’il préférait s’y rendre seul, ce qui lui permettrait de faire le point et de mettre un peu de distance avec ce qui s’était passé. En tout cas, c’est ce que ressentait l’Aliphyroise. Ils avaient besoin de temps pour se remettre psychologiquement de ce combat.

La forêt lui paraissait étrange. Elle était bruyante, n’avait rien de féerique. Tant mieux. les ambiances féeriques ne lui avaient pas tellement servi la dernière fois ! Avancer dans la Mangrove n’était pas simple, il n’y avait pas de réels chemins, les racines étaient de véritables montagne et l’eau qui stagnait était dangereuse; de temps en temps, un siphon l’emmenait et la recrachait. Sur une racine envahie de mousse, Cassandra glissa et dévala la racine. Elle se retrouva à quatre pattes dans l’eau et se releva avant de boire la tasse. l’eau était cristalline. Elle renonça à escalader les arbres, trempée comme elle était, elle n’avait plus qu’à marcher jusqu’à la ville. Il n’y avait que les Dyrinnois pour trouver le chemin parfait dans cette jungle géante !

Elle marchait avec difficulté depuis un moment, tout en appréciant à sa juste valeur le sol spongieux sous ses chaussures, quand elle entendit un cri. Un hennissement. Avançant prudemment, elle arriva dans un endroit assez tortueux de la Mangrove. les racines étaient noueuses, nombreuses et serpentaient dans tous les sens. Le sol remontait légèrement et l’eau était un peu moins présente. Allant dans la bonne direction, elle entendit des bruits de pas étouffés et rageurs. Au détour d’un tronc titanesque, elle aperçut alors un drôle de cheval qui se débattait : il avait un pied coincé dans une racine et se débattait férocement pour s’en dégager. Sa robe blanche brillait dès qu’une tâche de lumière le touchait. Ses crins blonds brillaient comme des champs de blé et par moment, le feuillage émeraude des arbres déteignait sur ses crins, dans un joli vert pastel. Cassandra n’avait jamais vu un tel cheval.

A son approche, il lui jeta un regard noir et cassandra du se jeter sur le tronc pour éviter son sabot quand il se leva à la verticale devant elle. Elle s’était déjà occupée de son Bourrinos qui était physiquement beaucoup plus impressionnant que celui-là, mais le cheval qu’elle avait sous les yeux était bien plus dangereux. Elle ne pouvait pas l’approcher, mais elle n’avait pas envie de le laisser comme ça; si elle le laissait se débattre seul, il allait se faire attaquer ou bien il se briserait la jambe. Cassandra attrapa donc les deux éventails qu’elle gardait dans son dos et se prépara à viser, elle voulait être certaine de ne pas louper sa cible…

Les éventails fusèrent dans un sifflement caractéristiques et impactèrent ensemble la racine fautive et la brisèrent en petits morceaux de bois. Délivré de sa prison, le cheval étrange bondit en avant et disparut dans la Mangrove.