[ Clos ] Tentation et choix difficiles. [Contrainte / Solo / Mature]

[Elvira Greyhunt]

Contrainte n °2 : Insister sur la psychologie du personnage.

Le Walrus ballotte doucement sous les vagues de l’océan. Scarlett est installée à la broue et elle observe le ciel bleu. Les cheveux dans le vent, elle retire son tricorne pour mieux savourer le vent chaud et salé de l’océan. Voilà, déjà, quelques jours, qu’ils voyageaient en direction de l’île mystique du Capitaine Commodore. Depuis qu’ils ont pris la mer, la rouquine en charge de son bateau, a un mauvais sentiment. Ils ont bien pillé plusieurs bateaux marchands, refoulant un peu leurs cales, sans parler du plein que Scarlett avait demandé avant de quitter l’île. Toutefois, quand on lui avait demandé de mettre temporairement quelques-uns des coffres du commodore, elle avait refusé, à la surprise de tous. Elle n’avait pas expliqué le pourquoi, mais son instinct mélanger à la prescience de Sitara, lui soufflait de ne rien faire ou accepter de la part de cette femme. Elle avait toujours eu un bon instinct et plus que jamais, elle avait envie de le suivre.

Un coup de vent chaud vient lui fouetter le visage, la ramenant au moment présent. Elle lève les yeux sur l’horizon et elle voit un troupeau d'Écayon sauter hors de l’eau et y retourner gracieusement. En cette fin d’après-midi, la température qui s’était montrer clémente, commençait à montrer les signes d’une tempête. Toutefois, Scarlett avait remarqué que la température avait suivi leur mouvement et plus ils s’étaient rapprochés de cette fameuse Île au trésor, plus le climat avait viré au vinaigre. Déjà que peu de Pokémon sauvage avait suivi leur mouvement, maintenant, ils avaient tous disparu… Même ceux présent sur leur bateau démontraient des signes d’inconfort. De plus, Sitara avait commencé à partager des visions de mort et de trahison. À quand remontait la dernière fois qu’elles avaient partagé ce genre de rêves ? Il y avait plusieurs années…

Scarlett soupire pendant que son Aligatueur immerge de l’eau. Il atterrit lourdement sur le bateau. Elle s’attend à entendre le bois craquer, mais il plie souplement sous le poids avant de reprendre sa place habituelle. Ainsi, donc, Keiser et son équipe avaient fait un magnifique travail sur le bateau. Elle se fait une note mentale qu’elle devra lui payer le rhum une fois à terre. Au même moment, Crane vient s’installer à ses côtés et sans la regarder, il observe le devant le bateau de son air sérieux. Le rouquin vient frotter sa barbe, ce simple geste irrite la rouquine, puis il s’exprimait enfin :

« Est-ce que tout va bien ? Tu as l’air pensive. »
« Et qu’est-ce qui te fait dire ceci ? » Demande-t-elle.
« Le ton de ta voix et ton regard mauvais, démontre que j’ai touché une corde sensible… » Taquine-t-il.
« La température me dérange… » Marmonne-t-elle.
« Mouais… Mets-y un peu plus de conviction. »

Un silence s’installe entre eux et elle peut voir du mouvement à sa droite. Elle reconnaît l’exotique Mira qui lui offre un charmant sourire, mais la rouquine n’a visiblement pas la tête à ceci. Elle détourne les yeux et observe à nouveau l’horizon. Crane soulève finalement les épaules et Mira finit par s’approcher. Elle vient prendre son autre flanc au moment ou Valkas passe pour aller rejoindre son coin à bouffe. Narfaj s’étire un peu et lui lance un Wailmer bien dodu qui a été pêché que pour lui.

« Tu as réussi à lui arracher quelque chose ? » Demande-t-elle en venant presser son épaule contre celle de Scarlett.
« Je l’ai connu plus bavarde, là, elle me fait la gueule. »
« C’est que tu n’as pas le tour avec les femmes. » Taquine Mira.
« Ce n’est pas ce qu’elles disent d’ordinaire… » Réplique-t-il la voix remplit de sous-entendu.

Scarlett fait de son mieux pour les ignorer, se concentrant sur les vagues de l’océan qui commence à s’étirer. Droit devant eux, le ciel commence à se teinter de gris et cette tournure n’augure rien de bon aux yeux de la rouquine.

*Tu sais qu’ils ne font que s’inquiéter…* Souffle finalement la voix de Sirille dans son esprit.

Scarlett sursaute un peu, elle n’avait aucunement senti sa mère pénétrer son esprit. Sitara et compagnie ricanent un peu, ils étaient donc derrière tout ceci. Sans se rendre compte, un air boudeur commence à apparaître sur ses traits menaçant, retirant un peu le côté sérieux du moment.

*Et puis… Je crois qu’ils t’apprécient beaucoup…* Continue Sirille dans le but de détendre un peu sa progéniture.
*Depuis quand t’intéresse a mes problèmes ?*
*Depuis que tu es la Capitaine de ce vaisseau, tes décisions ont un important impact sur leurs vies. Malgré tes barrières, je suis aussi une Maîtresse de l’esprit… Et puis Sitara me parle elle.*

Scarlett ressent un peu de trahison, mais en même temps, elle n’est pas étonnée. Sitara avait toujours été de nature douce et généreuse… Elle laissait donc une chance à tous… Scarlett aurait grandement apprécié d'être capable de faire la même chose…

*Je ne te demande pas ton pardon, ni même de me faire confiance. J’ai peut-être été ta génitrice, mais ta vraie mère, c’était elle… Je ne te déteste pas, mais je crois que je n’ai jamais eu une âme maternelle…*
*Je crois que d’une certaine manière, il y a longtemps que je t’ai pardonnée…*
*Peut-être qu’un jour, je te parlerais des raisons de nos agissements… Mais pour l’instant, je sens qu’ils sont sincères dans leurs inquiétudes, je te conseille donc de ne pas faire comme moi et ouvre-leur un peu ton cœur… Arrête d’être bornée comme moi…*

« Capitaine ? Capitaine, tout va bien ? » Demande la voix de Crane.

Elle lève enfin les yeux vers lui et l’observe réellement. Plutôt bel homme, il dégageait quelque chose d’animal, sûrement ce côté irish qui donnait cette effet. Si elle se souvenait bien, il avait dit être originaire de Flamen, mais il devait bien avoir du sang Terrosien qui coule dans ses veines… Les côtés de son crâne sont rasés, et un mohawk traverse le haut de sa tête. Toutefois, au lieu d’être en l’air, il retombe lâchement sur sa tête, offrant un air de voyou nonchalant. Son regard d’un vert perçant lui rend un regard intense. Une barbe bien entretenue recouvre le bas de son visage, rajoutant de la masculinité a sa personnalité déjà forte. Sa chemise est ouverte sur son torse, dévoilant une toison châtaine et Scarlett se prend à rêver d’y plonger les doigts. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu ce genre de sentiment envers quelqu’un. Au même moment, il se penche vers elle et souffle à son oreille :

« Faites attention Capitaine… Je pourrais presque prendre ceci pour une invitation. »

Au même moment, une main sur son épaule lui fait tourner la tête et elle croise le regard sombre, mais vibrant de sensualité de Mira. La jeune femme avait aussi tout pour plaire. Son épaisse chevelure, stresser sur le côté et décoré de bijoux dorés ne faisait que rajouter à son exotisme présent. Ces lèvres pleines, sourit à la rouquine tandis qu’elle dévore à son tour la silhouette de Scarlett. Son nez fin met en valeur le grain de beauté qui se trouve juste en haut de sa lèvre. La beauté de son visage n’est nullement affectée par le cache-oeil qui recouvre l’un de ses yeux. Les tatouages sur ses deux bras trahissent son appartenance à Terros, elle les avait elle-même déjà portés à une époque bien antérieure à celle-ci. Elle se rapproche à son tour du visage de la rouquine et souffle en plongeant l’œil dans ceux de Crane.

« Je n’aime pas être mise de côté… Mais je suis très partageuse quand mes partenaires me plaît. »

C’était une invitation plutôt claire. Scarlett croise du regard Crane et celui-ci soulève les épaules, visiblement amusé et intéressé. Cette fois-ci, Scarlett rougit fortement et elle vient se cacher le visage dans son tricorne qui n’avait toujours pas quitté sa main. Au moins, tout ceci lui avait offert une très bonne diversion. Elle éclate finalement d’un grand rire qui attire toute l’attention du bateau. Et tout en soulevant la tête pour rire à gorge déployer, elle annonce un changement de direction.

« Vous avez réussi, je vais parler…» Elle s’éloigne de la broue qui est reprise par Crane qui échange un regard rempli d’interrogation avec Mira. Cette dernière ose les épaules, incertaine d’avoir tout compris. Pendant ce temps, la rouquine avait marché droit devant et sauté la petite barricade, mais au lieu d’atterrir lourdement, elle utilise sa maîtrise du métal qui fait trembler un peu tout ce qui se trouve sur le bateau et elle ralentit sa chute, offrant un effet de ralenti. Une fois à terre, elle se place au centre du bateau.

« Si tout le monde veut bien se rapprocher. Après avoir passé quelques nuits à y réfléchir, je prends finalement la décision d’abandonner la mission actuelle avec le Capitaine Comodore. Cette femme sortie de nulle part, ne nous apportera que des problèmes… J’ai… C’est difficile à expliquer, mais dû à mon lien avec mes Pokémon, il m’arrive parfois d’avoir d’étranges visions… »
« Vous êtes une lieuse ? » Demande quelqu’un.
« Oui, je suis étroitement liée avec des spectres et des psy et je crois être en voie de devenir une Maîtresse de l’esprit, est-ce que ça pose un problème ? » Demande-t-elle finalement avec un air de défi.

Malgré les remues silencieuses qu’elle sent dans les esprits des gens, personne ne souffle un mot. Elle sent un peu de peur s’élever et elle comprend qu’elle doit s’expliquer un peu mieux.

« Sachez que oui, j’ai déjà sondé l’esprit de chaque personne ici, mon esprit et mes Pokémon fonctionne ainsi, toutefois, nous ne fouillons pas en permanence, je n’ai que faire de vos idées ou secrets personnelles si vous ne cherchez pas à me faire du mal. Si vous avez été choisi ou que vous êtes encore ici c’est parce que je ne vous vois pas comme un danger imminent pour les retrouvailles de Flint. Des questions ? »
« Pourquoi cette soudaine peur du Capitaine Comodore ? »
« Parce que plus nous restons avec elle et son équipage de fortune, plus j’ai de violence vision qui n’annonce rien de bon. »
« Vous ne pouvez pas lire son esprit ? »
« Non, c’est l’une des raisons principales qui me mettent mal à l’aise. La seule chose qui peut expliquer ceci est qu’elle serait comme moi, une lieuse et elle cache ces véritables intentions. Même quand j’ai discuté avec elle, elle avait l’air déconnecté de la réalité et derrière ses pupilles, je pouvais voir l’âme d’un spectre agir… S’il n’y avait eux que moi, j’aurais pris le risque quand même, mais maintenant que nous somme une trentaine de personnes, je ne vais pas risquer les vies de ceux qui ne pourront pas se défendre. »
« Et votre réputation ? Si nous quittons, ils saliront votre réputation ! »
« Quelle réputation ? Je n’ai rien fait d’extraordinaire sur les mers et piller quelques navires marchands ne fait pas de moi le plus terrible des pirates. Mon but principal est de retrouver Flint, au diable le reste ! »

Après un petit silence, les membres éclatent dans un grand ‘’Ouray'' joyeux avant de se positionner pour activer le changement du bateau. Elle remonte sur le pont et vient prendre place à l’avant pour observer les membres s’activer. Toutefois, le tout ne va pas assez vite à son goût. Elle leur dit de baisser les voiles et de s’accrocher solidement à quelque chose elle plante bien les pieds dans le sol et les écarte un peu. Elle ferme les yeux un instant et vient sentir l’acier qui traverse tout le corps et le squelette du bateau. Après une discussion en privé avec Keiser, elle lui avait demandé de cacher des plaques de métal qui lui servirait un jour. Sans oublier d’inciter à l'utilisation de plus de clous en acier. Après avoir fait le tour et s’être assurée que tous étaient bien accrochés, elle en appelle à l’acier du bateau et le fait brusquement arrêter, comme si elle essayait de tirer vers elle. Le bateau se met brusquement à tanguer de l’avant à l’arrière avant de lui faire faire une rotation de 180 degrés, plus lente et surréaliste.

Plusieurs cris de surprise s’élèvent et finalement, le bateau retrouve un balancement plus normal. Entre-temps, la rouquine a rattrapé Mira qui avait sûrement voulu se rapprocher d’elle. La tenant fermement contre elle, elle baisse finalement les yeux sur la femme qui a le dos contre la barricade dans une position de faiblesse. Un sourire carnassier s’étire en coin sur les lèvres de la rouquine et son regard vend l’idée qui traverse son esprit. Sans relâcher la femme, elle observe les autres bateaux continuer leur chemin vers les épais nuages sombres.

« On retourne à l’Île de la tortue, on pille tout sur notre passage, je crois avoir une piste pour Flint… » Annonce-t-elle. Elle se recule finalement, relâchant Mira qui se remet à respirer. Puis elle commence à s’éloigner, elle s’arrête finalement et se tourne vers Crane et Mira et leur lance l’invitation : « Si vous êtes capable de vous entendre, venez me rejoindre ce soir… » Puis elle s’éloigne vers sa cabine, préparant son nouveau plan d’attaque.

[Elvira Greyhunt]

Contrainte n'1 : Insister sur la description des lieux et des personnages.

À peine entrée dans sa cabine, elle dépose son tricorne sur un crochet non loin du bureau. Elle s’avance dans la pièce et se rapproche de la forme qui repose dans le coin de la pièce. Elle entend sa génitrice grommeler un peu et elle retire le capuchon qui cache son visage blanchi par la maladie. Scarlett l’oblige à s’asseoir et l’aide à retirer la cape crasseuse. Elle jette le bout de tissu avec dédain au sol. Elle observe l’état piteux de sa génitrice qui a énormément maigrir depuis le début du voyage.

« Je t'ais fait préparer l’autre chambre, tu seras mieux et je vais demander à la gamine médecin de venir te voir pour te soulager un peu. »
« Ne dérange pas la gamine… »
« Il n’y a pas de mais, de toute façon, tu n’es pas en état pour rouspéter. »

Scarlett l’attrape avec douceur et la soulève pour se diriger vers le bain. Elle déshabille sa mère et l’installe dans l’eau chaude qui avait été préparée plutôt. En silence, elle vient nettoyer le corps qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Avant même que le silence s’installe, Scarlett s'exprime ;

« Tu as dit que tu avais eu des raisons personnelles… »
« Sa remonte tellement à loin… Il faut savoir qu’à cette époque, je faisais partie d’une guilde s’assassin… Je travaillais avec Saramis… Nous étions très actifs et très compétents dans les tâches qu’on nous demandait. Ma sœur jumelle, ta mère désirait ardemment des enfants, toutefois, elle ne pouvait pas tolérer son mari, leur mariage était purement platonique, si dans leur jeunesse, il y avait eu de l’amour, par après il n’y avait que désespoir. Son mari avait fini par dévoiler un tout autre visage. Cependant, nous avons fini par apprendre qu’Édaline était infertile… Malgré mon comportement frivole, j’ai toujours tenu fortement à ma sœur, après la perte de nos parents, elle était tout pour moi. »

Scarlett lave avec douceur sa mère, écoutant patiemment le récit. Toutefois, elle avait la vague impression que ce récit était une confession. Elle lève les yeux sur sa génitrice et elle observe les traits creusés par la fatigue et la maladie. Les cernes sous ses yeux dévoilent son manque de sommeil dû à la douleur qui frappe le corps. Les yeux autrefois clairs et vifs sont lents et absents, signe que son esprit est loin. De ce qu’elle peut apercevoir de l’esprit troublé de sa génitrice, elle n’avait qu’aperçu une âme rongée par les regrets et la haine.

« Un jour, j’ai appris que j’étais enceinte… De toi. Après le choc de la nouvelle passée, je suis allé voir ma sœur pour lui annoncer et je lui ai offert d’élever le bébé qui allait naître… Si seulement tu avais vu son visage s’illuminer, de la pure joie… Je n’ai jamais regretté mon choix, parce que je savais que je ne serais jamais une bonne mère, je n’avais pas le tempérament et tout ce qui comptait pour moi, c’était ma réussite et le bonheur de ma sœur… C’est aussi simple que ceci. »
« Et mon père ? Tu le connais ? » Demande la rouquine.

Elle connaissait la réputation de femme fatale qu’était autrefois sa génitrice. Pour la première fois depuis le début de leur discussion, sa mère biologique lève les yeux vers elle et il y a tellement de regret et de honte dans son regard que Scarlett en échappe son éponge. Des vagues souvenirs, confus, lointains et distordus traversent son esprit. Des moments de joies, de peur, de tristesse et finalement une valse de visages masculins… L’un d’entre eux s’affine et elle reconnaît les traits de Médérick. L’incompréhension s’affiche, puis lentement, les traits sont vieillis et elle reconnaît ceux de Saramis. Le lien se fait immédiatement dans son esprit l’horreur s’affiche sur son visage.

« Il est mon frère… »
« Beau-frère… Je ne suis pas sa mère… » Souffle rapidement Sirille.
« Je suis la fille… De Saramis… L’homme qui a tué toute la famille et qui a essayé et presque réussit à me tuer ?! » Souffle sa voix blanchie par la rage.

Sirille penche la tête vers l’eau et elle garde le silence. Dans la pièce, l’atmosphère s’est refroidie et elle est lourde de sens. La flamme des chandelles semble s’animer brusquement pendant que l’esprit de la rouquine roule rapidement. Sirille soupire et s’extirpe avec toute la misère du monde de la cuve de bois. Même frustrée, Scarlett attrape une serviette et enroule sa mère.

« Tu as hérité tes pouvoirs de ta mère, toutefois pour cacher ta vraie identité, j’avais scellé tes pouvoirs très jeune. Le mari de ma sœur croyait fermement que tu étais la sienne et il espérait que tu deviennes une Élémencienne du feu, comme tous ces enfants. »
« Est-ce qu’il le sait ? Est-ce que Saramis… Est au courant ? »
« Non… Il ne là jamais sut et c'est sûrement, mieux ainsi… J’ai toujours imaginé le pire quand j’ai vu comment il traitait Médérick… »
« Pourquoi as-tu laissé notre relation évoluée ? »
« Parce que le gamin m’a toujours fait pitié… C’était un bon garçon… Il ne méritait pas ce que lui faisait Saramis… Tout comme Sören… Je suis celle qui la libérée… Et envoyé dans les jardins… »

Scarlett lève la tête vers elle et l’observe. La colère et la haine semblent avoir fondu un peu, pour laisser apparaître de la surprise et de l’incompréhension.

« J’ignorais ce qu’il en avait fait… Si jamais vu qu’il l’avait lavé mentalement… »
« Ne t’en fais pas avec ça, personnellement, je ne lui en veux pas. »
« Je suis désolée… »
« Non… J’ai insisté et je comprends mieux pourquoi tu as toujours été cachottière… Votre vie n’a pas été des plus reposantes… »
« La tienne non plus… »

Après avoir séché et habiller sa mère dans des vêtements propres, elle l’entraîne ensuite dans l’autre chambre de disponible. Elle la couche au lit et la borde silencieusement. Elle sort de la pièce et se rend à la cale où se trouve le médecin du bateau. La gamine, une Mizuhanienne connue sous le nom de Chiyoko soulève un visage pâle sur elle. De la surprise s’affiche sur son jeune visage. Assit près d’elle se trouve Kuro, son cuistot. À son tour, il tourne la tête vers elle, dévoilant une pommette fendue. Chiyoko tient la main du jeune homme dans la sienne. Des traces de sang demi-sèches. La Capitaine plisse les yeux face à la scène.

« Que s’est-il passé ? »
« Rien Capitaine… Je me suis coupé à la cuisine. » Réplique Kuro.
« Garush l'a malmené un peu… Il a voulu me protéger… Il avait un peu trop bu et il a… »
« Montre-moi. » Siffle Scarlett.

La Mizuhanienne se lève et tend la main à la rouquine qui l’attrape immédiatement. Comme si la guérisseuse savait comment fonctionnait une lieuse, elle lui ouvre son esprit et lui offre les passages ou se Garush, c’était mal comporter envers la demoiselle. Essayant à plusieurs fois de la coincer dans un coin sombre. L’expression de Scarlett se durcit et son regard s’assombrit. Elle relâche la main de la gamine et laisse échapper :

« Quand tu auras terminé, tu pourras aller soulager Sirille, elle est installée dans la chambre secondaire… Et merci Kuro de ton travail de protecteur. »
« Je fais que mon travail C’pitaine. »

Sur ces dernières paroles, la guerrière tourne les talons et se dirige sur le pont ou se trouve ce Garush. Quand elle l’avait embarqué, elle avait remarqué ses tendances, toutefois, il avait promis de se tenir à carreau. Toutefois, la perfidie de l’homme avait encore gagné sur une pauvre âme. Cependant, la rouquine allait montrer ce qui coûtait de ne pas écouter ses ordres. Telle une furie, elle débarque sur le pont et se fait immédiatement remarquer par Crane et Mira qui discutaient toujours à la proue. Toutefois, elle ne s’occupe pas d’eux, elle continue son chemin sur le pont ou certains des hommes semblent fêter quelque chose. Tout en s’approchant de sa future cible, un sourire carnassier s’étire sur le visage de Scarlett qui remarque les innombrables perçages et implants qui sont sur le corps de l’autre.

Avec la grâce de la Lame-Caméléon qu’elle est, elle se faufile telle une féline et elle vient attraper à la gorge le Garush. Avec une habille manœuvre de soumission, elle vient immobiliser l’homme avec ses jambes et ses cuisse, lui coupant presque la respiration. Pratiquement assisse sur lui et à moitié penchée dans le vide, retenu par un équilibre précaire et une maîtrise du métal soutenu elle plonge les yeux dans ceux du pervers.

« J’ai lu dans l’esprit d’une petite sourie que tu avais osé poser les mains sur elle. Je croyais avoir été claire à ce sujet. »
« C’est arrivée qu’une fois… » Laisse échapper dans un cri de douleur l’homme.

La rouquine rit à gorge déployée et arrache l’un des bijoux grâce à sa maîtrise. Le bijou vol autour d’elle. Le cri de surprise de l’homme s’élève dans l’air. Les hommes autour d’eux observent, visiblement surpris par le comportement de la rouquine.

« Mensonge… J’ai toujours été bonne et je n’ai jamais été demandant, mais j’ai toujours été claire sur les quelques règles mises en place. Que sont ses règles ? »
« On ne vole pas les siens. »
« On protège la famille. »
« On est loyal les uns envers les autres. »
« Et ? » Demande la rouquine en commençant à tirer sur plusieurs bijoux de Garush.
« On ne touche pas aux filles du navire ! » Beugle Garush sous la douleur, quand elle lui arrache certains bijoux.
« C’est bien, j’espère que tout le monde à bien comprit. » Glisse Scarlett en se redressant et en libérant Garush.

Elle se recule d’un pas et siffle dans l’air. Elle craque ses doigts et elle attend que le pervers se redresse, ce qu’il fait sous peu.

« Salope… Ta arraché tous mes bijoux… »
« Merci… Tu feras un très bon exemple. »

Sur ses derniers mots, la Terrosienne soulève l’un des pistolets à sa ceinture et sa maîtrise du métal, elle tire un boulet en pleins torse de l’homme. Le projectile vient se planter dans le torse, le faisant reculer sous l’impact. Il vient frapper une large surface qui n’est nulle autre que Narfaj. Les yeux brillants l’Aligatueur se penche et vient avaler le haut du corps, croquant avec sa puissante mâchoire, la chair et les os. Le bruit de la puissante morsure résonne dans l’air et le sang gicle. Le cri de l’homme résonne dans le gosier de Narfaj, mais le Pokémon ne lâche pas prise. Il se jette plutôt à l’eau, entrainant avec lui sa collation de la soirée.

« Maintenant, que tout est clair, j’espère sincèrement que les rêgles seront maintenant respectés. » Siffle la rouquine.

Sans rien rajouter, elle repose l’arme à sa ceinture et elle tourne les talons pour retourner à sa chambre. Elle s’arrête près de la proue, dévisageant Mira et Crane, avant de retourner à sa chambre, elle souffle ;

« J’espère sincèrement que vous ne manquerez pas le rendez-vous de ce soir. »

Ce soir, elle aurait besoin d'une grande distraction pour digérer toute les informations reçus.

[Elvira Greyhunt]

Contrainte n’9 : Insister sur un sentiment particulier.

Étrangement, elle se sent sereine. Le fait d’avoir ouvertement parlé à l’équipage, d’avoir fait le ménage et d’avoir parlé avec sa mère, semble lui avoir offert une certaine tranquillité d’esprit. Chiyoko était passé voir sa mère et l’avait engourdi pour lui permettre de dormir. La mizuhanniene l’avait ensuite remerciée de son intervention, mais Scarlett s'était montrée modeste avant de gentiment la chasser. L’heure qui avait suivi le coucher de soleil, la rouquine avait bouclé la préparation pour la suite de son voyage vers la prochaine piste de Flint. Toutefois, son esprit n’avait pas arrêté de tourner autour des raisons sur l’agissement de Flint, rien dans ses journaux de bord ne trahissait quelque chose sur son état d’esprit. Une fois cette tâche terminée, elle s'était permis d’aller se reposer dans le bain en bois qu’elle avait fait transférer à la chambre, profitant de l’eau chaude qui était offerte par le système ingénieux de kaiser.

Une fois bien savonnée et l’eau propre, elle profite encore un peu de la détente offerte. Les jambes étendues dans le fond de la cuve et les bras appuyés de chaque côté, elle avait la tête qui reposait vers l’arrière, somnolant quelque peu au rythme des vagues qui bercent le bateau. Tandis qu’elle laisse son esprit vagabonder, elle surprend la présence de Mira qui se dirige vers sa chambre. Elle se glisse silencieuse dans la chambre, puis elle retire ses vêtements. Elvira n’ouvre même pas un œil quand ses vêtements tombent au sol. Mira vient finalement la rejoindre dans le bain, faisant basculer l’eau et elle s’installe en face de sa compagne. Les jambes de la brunette encadrent ceux de la rouquine et ses mains viennent attraper ses pieds, les déplaçant pour les placer sur les siennes et venir masser doucement la plante des pieds.

Scarlett se raidit quelque peu, loin d’être habitué à ce genre d’attention, ou encore a ce genre de geste envers sa personne. Cependant, elle finit par se détendre sous les mains expertes de la brunette. Les yeux toujours clos, elle sent sur sa personne le regard brûlant de Mira. Toute cette attention l'a fait rougir, elle détourne légèrement la tête sur le côté, profitant de la pénombre de la chambre qui est vaguement éclairée par des chandelles. Tandis qu’elle est envahie par une nouvelle sensation, elle entrouvre un œil, le posant sur Mira qui l’observe toujours.

« Je te sens curieuse et craintive… Tu ressembles à un animal sur tes gardes… »
« Pardon… C’est que… »
« Ne t’excuse pas. Va plutôt voir dans mon esprit. » Lui propose Mira sans pudeur.

Scarlett tourne la tête vers elle, ressentant toujours plus cette chaleur qui lui montait le long des jambes pour s’accrocher à son bas-ventre. Elle sent son cœur commencer à battre plus fort et la simple idée de ce lié plus étroitement, de plonger dans l’esprit de Mira semble redoubler l’ardeur du feu qui lui brûle le bas-ventre. Elle se redresse un peu, libérant ses jambes pour se rapprocher de Mira qui ne bouge toujours pas. Elle se glisse à genoux, entre les jambes de Mira. Elle se penche sur elle et vient chercher ses lèvres, venant goûter l’exotisme des lèvres offertes. Sans perdre plus de temps, Scarlett plonge dans l’esprit ouvert de son amante.

Elle est immédiatement submergée par le désir de Mira. Ses mains s’agrippent au corps de la brune, pendant qu’elle se presse de manière incontrôlée contre elle. La chaleur du corps de Mira l’envahit, brûlant sa chair comme les flammes. Elle est tellement absorbée par Mira, qu’elle n’entend pas Crane se faufiler à son tour dans la pièce. Profitant de la vue, il se déshabille pour finalement e glissé à son tour dans la cuvette, derrière la rouquine. Dès qu’il pose la main sur l’épaule de Scarlett pour lui faire comprendre sa présence, il est submergé à son tour par le désir des deux femmes.

Sa respiration s’accélère immédiatement et le bas de son ventre démontre déjà l’appréciation qu’il ressent. Il se penche sur Scarlett, l’embrassant sur la nuque, enveloppant de ses mains sa poitrine et elle se détourne doucement pour venir s’étaler contre lui. Sans se rendre compte, elle vient le lier à elles, offrant une tornade d’émotion qui les couvre tous les trois. Tels des êtres possédés par le désir et la passion du moment, ils se découvrent mutuellement, échangeant baisés et caresses.

Si leur course avait commencé dans la baignoire, elle se terminerait dans le grand lit du Capitaine. La suite des activités ne sont remplies qu’une passion qu’elle n’a jamais connu, sans parler du désir brûlant qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant. Est-ce que c’était lié à son pouvoir psychique qui les liait ? Où était-ce simplement elle qui vivait pour la première fois ce qu’on appelait désir sexuel ? Du plus, loin, dont elle se souvenait, même avec Médérick leur relation avait toujours été platonique, mais remplit d’émotion contradictoire. Ce qu’elle vivait avec Mira et Crane était unique… Ils sont complètement épuisés, mais satisfait, ils s’endormissent dans les bras des uns, Scarlett en son centre.

***

Toujours étendue dans la pénombre, Scarlett ouvre doucement les yeux. Son regard observe le plafond de la chambre, suivant de vieilles lignes qui semblent être gravées. Ce n’était pas la première fois qu’elle les observait pour passer le temps. Sur sa gauche, Crane bouge un peu, glissant le bras de sur sa poitrine pour venir s’accrocher à sa hanche. Mira lui tourne le dos, accroché à son bras et caler contre son flanc. Scarlett prend une grande respiration, appréciant le moment. À quand remontait la dernière fois qu’elle ou elle s’était sentie ainsi ? Des années, après son parcours tourmenté et la perte de Médérick, elle n’avait jamais pris le temps de se lier avec qui que ce soit.

Tout en réfléchissant à la sensation de la veille, elle se cambre un peu, surprise d’elle-même, mais son désir est immédiatement nullifié quand elle remarque des bouts de papier au coin du plafond renfoncer du lit. Elle plisse les yeux et tourne la tête vers la carte du monde qui se trouve en arrière de sa chaise de bureau, les coins y sont déchirés. Elle ouvre grand les yeux et se redresse sur le lit, son visage illuminé par une idée folle. Nue, elle saute du lit, réveillant les deux autres avec ses exclamations. Elle attrape la carte et avec des pignes de métal, elle revient sur le lit, venant remettre à sa place la mappemonde. Crane et Mira l’observent, un air incompréhensif.

« C’est un chemin, il a gravé le chemin sur le plafond. » Annonce-t-elle en retraçant le parcours avec un fusain.

Comme par magie, un tracé se dessine, dévoilant un chemin vers un endroit perdu sur la carte, en plein milieu de l’océan où il ne semble rien à voir. Elle se tourne vers Crane et Mira, devinant leurs pensées malgré la découverte du moment.

« Nous avons notre prochaine destination. » Annonce Scarlett.
« Félicitations. » Annonce Mira.
« Et si nous fêtions ceci avec un peu de plaisir partagé. » Annonce Crane en l’attrapant par les hanches et en enfouissant le visage dans le bas de son bas-ventre.

Mira éclate dans un grand rire sous l’expression de sa compagne qui s’accroche aux cheveux du rouquin et dans une nouvelle valse de corps qui se découvre sous le désir et la passion, Scarlett se laisse temporairement envahir par ses deux nouveaux compagnons.

[Contenu sponsorisé]