[ Clos ] Futur incertain [Amélia/Elvira]

[Amélia Vhagar]

« À quoi penses-tu ? »

« À beaucoup de choses... »

« Tu veux en parler ? »

« Un peu. »

« Je t’écoute. »

Amélia s’assit sur les marches du perron de son manoir. Le vent était doux et une odeur de jasmin flottait dans l’air. La blonde fixa alors l’Alakazam qui lévitait à ses côtés. Bien qu’il appartînt à son ancienne mentor, lady Catelyn, qui était maintenant décédée, et qu’il servait librement sa mentor actuelle, Iren Îsenordâl, Erwin restait le conseiller principal d’Amélia. Oh, bien sûr, cela aurait été beaucoup plus simple pour le Pokémon de lire dans les pensées de la jeune femme, mais le vieux sage se l’interdisait. Il aimait profondément la jeune fille qu’il avait vu grandir, il l’aimait d’un amour presque paternel. Il n’aurait rien fait qui risquerait de mettre à mal leur relation.

« J’ai l’impression d’être inutile, Erwin. Et ça dure depuis plusieurs années. Iren est de plus en plus occupée… Je comprends. Elle occupe une position qui fait qu’elle n’a que peu de temps à m’accorder. Mais j’ai l’impression de stagner. Au début, j’aimais les missions diplomatiques qu’on me confiait. J’avais mis mon entraînement militaire en arrière-plan pour ça. Et je suis reconnaissante. J’ai appris énormément, j’ai côtoyé des personnes que je n’aurais jamais fréquenté sans cette position. Mais maintenant… Ça fait combien de temps que je n’ai pas été réquisitionné pour une opération militaire ? Je suis devenu un agent diplomatique plus qu’autre chose… Même quand la guerre a frappé le pays, mon père et Iren ont décidé que m’envoyer sur le terrain était trop dangereux pour moi et m’ont assigné au consulat. J’ai besoin de plus, Erwin. De plus d’action, de me sentir utile. »

« Tu es très utile Amélia. Tu es les jambes, les oreilles et les yeux d’Iren. Tu es probablement une des personnes à qui elle fait le plus confiance. »

« Je sais… Mais j’ai besoin de progresser. Catelyn m’a initié au domptage et à l’art de l’épée. Me mettre à disposition des instructeurs pour continuer à progresser dans ces domaines faisait partie de l’accord que j’avais eu avec Iren. »

« Et tu as essayé de lui en parler ? »

« … J’ai voulu, plusieurs fois. Mais j’ai pas réussi à verbaliser mes sentiments. »

« Pourtant tu viens de le faire avec moi. »

« Oui, mais toi, tu es toi. Iren… Reste ma supérieure. »

« Qui te considère comme sa protégée, voire sa petite sœur. Tu sais qu’elle accorde de l’importance à comment tu te sens. Tu devrais te sentir libre de lui dire ce que tu ressens. Je suis certain qu’elle te comprendrait. »

« J’espère que tu as raison. Merci pour l’oreille attentive, Erwin. Je me sens un peu mieux. »

« De rien, Amélia. Maintenant, va te préparer. Tu es attendue au consul d’ici une heure. »

« J’y vais. »

-

Amélia ressortit de son manoir quarante-cinq minutes plus tard. Ses cheveux étaient attachés dans un chignon, retenus par un ruban de soie noire. Elle avait revêtu une robe bleu marine en dessous de son plastron métallique. Ses jambes, cachées par la robe, étaient elles aussi recouvertes d’une armure. Elle porta ses mains gantées sur son ceinturon qu’elle ajusta autour de sa taille avant de faire glisser le fourreau d’Aube, son épée, dans la boucle réservée à cet effet.

Elle aurait pu demander à son confident de la téléporter, mais ce jour-là, elle préféra marcher. La militaire saisit la Pokéball qui se trouvait à côté de son épée et libéra Balerion.

« Tiens moi compagnie, veux-tu ? » fit la soldate à l’égard de son Pokémon.

Il n’en fallait pas plus au Salamèche pour le faire sautiller de joie. Le petit lézard se mit à courir autour de sa dresseuse, s’arrêtant uniquement pour renifler quelques fleurs aux alentours. Amélia continuait sa route avant de s’arrêter quelques mètres plus loin, le temps que le petit Pokémon la rattrape. Le duo finit par quitter le domaine des Vhagar pour se retrouver à déambuler dans les rues d’I’maï. Amélia devait souvent rappeler Balerion à l’ordre. Le Pokémon s’aventurant un peu trop près des civils, réclamant caresses et surtout, de l’attention.

Le duo finit par arriver en face du consulat après une quinzaine de minutes. Amélia rappela son Pokémon dans sa Pokéball et poussa les lourdes portes qui gardaient le bâtiment. La blonde salua les soldats en service qui se trouvaient dans le hall d’entrée et traversa les différents protocoles de sécurité avant de pouvoir s’aventurer à l’intérieur du bâtiment.

La militaire emprunta une porte dérobée dont peu de gens connaissaient l’existence, et en quelques minutes et après avoir gravi quelques étages, Amélia s’arrêta devant la porte du bureau d’Iren, hésitant à s’annoncer. La blonde serra le pommeau de son épée tout en soufflant alors que son pied tapotait au sol. La jeune femme espérait trouver le courage nécessaire pour dire à sa supérieure tout ce qu’elle avait dit à l’Alakazam plus tôt dans la journée. Alors qu’elle leva sa main gantée pour frapper à la porte, une voix retentit de l’autre côté.

« Entre. » fit une voix féminine derrière la porte.

En entrant dans la salle, Amélia trouva sa mentor assise derrière son bureau, une montagne de courriers ouverts devant elle et l’Alakazam, lévitant derrière la consule.

« Débordée ? » fit la cadette à son aînée.

« T’as pas idée. Alexia me demande des rapports, les résultats économiques de l’île de ce trimestre ne sont pas assez bons selon elle. Edgeworth me demande aussi des comptes sur des affaires concernant des prisonniers de guerre dont on a plus forcément la trace. Autant te dire que je vais y passer les prochaines journées. » fit la mentor en se jetant en arrière dans sa chaise avant de s’étirer et de croiser ses bras derrière la tête. « Et toi, comment tu vas ? T’as une petite mine aujourd’hui. »

Amélia jeta un coup d’œil à Erwin qui lévitait derrière Iren et qui acquiesçait, encourageant la jeune femme à parler. La soldate essaya de rassembler toute sa détermination pour finalement se dérober devant le regard bienveillant d’Iren. Elle semblait vraiment débordée, la blonde ne voulait pas en rajouter une couche.

« Non non, ça va. » mentit la jeune femme. « J’ai juste mal dormi. Il faisait trop chaud la nuit passée. »

« Au moins tu as pu dormir un peu. J’ai passé la nuit ici, je te laisse imaginer la joie de Jon quand j’ai envoyé Erwin le prévenir que je ne rentrais pas hier soir. »

« Bah il comprend que t’as des obligations. Il ne peut pas t’en vouloir pour ça. » répondit Amélia.

« Tu comprendras un jour que même la compréhension du plus patient des hommes a ses limites. » fit Iren avant d’adresser un clin d’œil à sa pupille. « Apparemment certains prisonniers auraient été transférés à Palma après leur capture ici. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c’était en pleine guerre, je suppose que certaines personnes ont pris des libertés pour ne pas respecter les protocoles. » reprit Iren, plus sérieuse.

« Laisse-moi deviner. Tu veux que je m’y rende pour voir avec le Consul d’Alma si il a des données concernant des prisonniers provenant d’I’Maï ? »

« T’as tout compris. Ça te dérange pas trop ? » demanda Iren, qui paraissait sincère dans sa sollicitude.

« Non non. C’est urgent ? Je t’avoue que je ne suis pas d’humeur à être malade en me faisant téléporter sur une grande distance comme ça, donc si je peux prendre un bateau pour y aller, ça m’arrangerait. » demanda la jeune femme.

« Au plus vite au mieux. Essaie de trouver un bateau qui part dans la journée dans ce cas. » répondit Iren.

« Ça marche. Erwin, tu peux me téléporter au manoir ? » demanda Amélia au vieux sage qui restait muet.

« Bien sûr. » fit l’Alakazam.

Alors que le savant apparut aux côtés de Amélia et qu’il commença à faire tourner ses cuillères autour de la jeune femme et de lui-même, la cadette reçut un « Merci » de la part d’Iren, auquel elle répondit par un signe de tête avant de se retrouver devant la porte de son manoir la seconde d’après.

Amélia remplit un sac avec les quelques nécessités pour un voyage de quelques jours sur la mer et se rendit au port, encore une fois à l’aide d’Erwin.

« Tu sais qu’elle t’aurait écouté si tu avais parlé. » fit le sage qui venait de téléporter Amélia et lui-même au port d’I’Maï.

« C’était pas le bon moment, Erwin. Elle était assez préoccupée comme ça pour que j’en rajoute une couche. »

« Si tu le dis. Sois prudente pendant ton voyage. » conclut le Pokémon psy avant de se téléporter, probablement pour retourner auprès de sa nouvelle maîtresse.

Amélia se mit alors à déambuler à travers les quais du port, essuyant plusieurs refus d’embarquement. Après avoir passé une dizaine de minutes à marcher, elle finit par atteindre le dernier bateau stationné dans le port de la petite ville portuaire. Bien plus gros que les autres bateaux, la jeune femme devina que ce navire ne devait pas servir à exclusivement transporter des marchandises. Un équipage devait probablement y vivre. Peut-être aurait-elle plus de chance avec ces derniers.

Alors qu’elle s’avançait vers la proue du bateau, Amélia aperçut une jeune femme de dos à la chevelure flamboyante. La blonde l’apostropha d’une salutation avant de lui demander :

« Vous ne vous rendriez pas à Palma, par hasard ? Si oui, est-ce que vous auriez une place pour moi ? J’ai de quoi payer. »

[Elvira Greyhunt]

Scarlett lève les yeux sur la ville de l’île l’o Maï qui s’étire tranquillement. Sur la proue du bateau, elle prend le chemin du port pour y accoster et vide les cales du bateau qui avaient plusieurs marchandises pour la ville. Tout se passe sans trop d’accroches, les hommes sont mieux habillés, cachant habituellement leur habit de pirate. La voile à l’effigie de la rose encadrée par des os est bien camouflée, loin des yeux de tous, permettant ainsi de passer pour un bateau de transport large. Toutefois, un œil expérimenté pouvait, facilement remarqués plusieurs canons sur les côtés et sur le pont. La Mentali et le Dimoclès finissent par mettre une voile d’illusion sur le bateau, le rendant beaucoup moins menaçant que son apparence originale. Étant donné qu’elle avait récupéré le bateau et une partie de l’équipage, elle n’avait pas eu son mot à dire sur l’apparence du bateau, toutefois avec l’absence du vrai capitaine, elle avait pris le droit de changer temporairement le logo… Elle s'était quand même tapé tous les frais de réparation, la réparation complète du bateau et elle avait dû refaire une partie de l’équipage, elle avait durement travaillé pour ce petit droit.

Après que les hommes aient amarré solidement l’imposant bateau, elle attrape le tricorne et le glisse sur sa tête. Elle attrape le pad en bois où se trouve la liste des marchandises et elle descend du bateau, allant retrouver le responsable. Ils échangent les informations nécessaires et quand elle revient vers le bateau, Crane son bras droit a déjà commencé les manœuvres de déchargement. Elle le remercie, puis prend sa place, lui donnant une autre tâche importante.

« Nous aurons plusieurs heures devant nous, j’aimerais que tu prennes Sirille, Mira et que vous alliez voir un des guérisseurs du coin, pour des soins plus intensifs pour elle… Ces douleurs ont empiré… Et s’ils offrent une médecine temporaire, prends-en avec toi, il y a une bourse d’or sur mon bureau. »
« Parfait C’pitaine. »

Elle se détourne finalement vers la ville, l’observant un peu. L’endroit est d’un ton monotone et calme. Très peu habituée à ce genre d’atmosphère dans une ville, elle se détourne finalement de son observation quand Chiyoko et Kuro s’approchent d’elle. L’apprenti médecin et le cuisinier s’arrêtent près d’elle et la Mizuhanienne tire sur ses doigts.

« Scarlett, j’aimerais faire quelques emplettes en ville… L’endroit est réputé pour ses herbes médicinales et son eau thérapeutique, j’aimerais en récupérer avant de reprendre la route. J’en profiterais aussi pour refaire le plein du matériel médical. »
« Il serait stupide de ne pas en profiter, Kuro garde un œil sur elle et soyez prudents. » Annonce la rouquine en offrant une petite bourse d’or à Kuro.
« Oui M’dame ! » S’exclame Kuro respectueusement avant de suivre Chiyoko.

Avec un léger sourire en coin, elle reprend son travail, s’assurant que tous avaient quelques choses à faire pour éviter de rester plus qu’une journée. Une fois les déchargements fait, elle fait le tour du matériel qu’elle doit transporter à sa prochaine destination, leur propre matériel. Plusieurs étrangers essayèrent de prendre place sur son bateau, toutefois, les destinations ne concordaient pas avec son itinéraire. Elle est finalement interpellée par une nouvelle voix. Ce tournant pour faire face à la demoiselle, la grande rousse observe le visage fin de la blonde aux yeux verts.

« Effectivement, c’est ma prochaine destination. Je quitte dans quelques heures et le prix de passage est de 50 pièces d’or. Ce sont les frais de passage, de nourriture, de soin et de protection si on vient à être attaqué durant le voyage. Si rien de tout ceci n’arrive, vous êtes remboursée de 15 pièces d’or. Il n’y a pas de négociation possible. Si ça vous va, bienvenu sur la Rose Écarlate. J’en suis son capitaine et vous pouvez vous adresser directement à moi si vous avez des questions. Appelez-moi Scarlett, comment je vous appelle miss ? » Demande-t-elle en lui tendant la main.

L’accent Terrosien est facilement détectable dans sa voix, trahissant son origine. Sa posture droite, marque une expérience militaire, signe qu’elle avait déjà fait l’armée. Toutefois, aucune arme n’était visible sur elle, ne trahissant pas son style de combat.

« Si vous voulez, je vous fais faire le tour du bateau et je vous montre vos quartiers. Nous avons deux styles de "chambre". Dans la cale qui est sans frais, ou dans une des cabines du haut, les chambres sont limitées et il ne m’en reste qu’une. Elle un frais de 10 pièces d’or, mais elle est équipée d’une toilette et d’une cuve pour vous laver, de plus l’eau peut être chauffée. » Souligne la rouquine avec un sourire moqueur.

Elle donne au même moment son pad avec la liste du matériel à un imposant homme qui l'attrape. De sa main libre, il caresse son épaisse barbe noire et tire sur le cigare qu'il a en bouche. Il pose les yeux sur la ligne que lui pointe Scarlett.

« Keiser, je te laisse t’occuper du reste, je vais faire le tour à notre nouvel invité. »
« Pas problème Scarlett, prend ton temps. » Marmonne la voix grave de l’homme qui donne déjà des ordres.

[Amélia Vhagar]

Amélia soupira intérieurement quand la femme lui confirma que son navire se dirigeait bien vers Palma. Elle n’avait déjà pas envie envie de se taper un tel voyage pour une histoire administrative qui n’aboutirait probablement à rien… Après tout, il y’avait peu de chance que les officiers de Palma aient gardé des traces de prisonniers de guerre. Au moins, elle ferait le trajet sur un bateau qui avait l’air confortable et bien aménagé.

La soldate tendit sa main gantée et serra d’une poigne ferme celle que la rousse lui présentait. Amélia avait grandi en entendant de nombreuses histoires à propos des communautés de marins vivants sur la mer. Alcooliques, violents, sauvages, n’obéissant à personne à l’exception de leur capitaine... elles n’avaient pas la meilleure réputation.

Bien sûr, la jeune femme ne prenait pas ces récits pour argent comptant. Elle avait fait de nombreux trajets en bateau dans le cadre de ses missions diplomatiques et certains s'étaient avérés extrêmement plaisants. Cependant, tous les équipages avaient un point commun : la loyauté sans faille qu’ils ressentaient envers leur capitaine. Et autant dire que ces derniers étaient rarement aussi jolis et gracieux que celle qui se prénommait Scarlett. Généralement plus âgés, bourrus et recouverts de cicatrices, ils étaient tout l’inverse de la femme qui se tenait face à Amélia.

Ce détail intrigua la militaire et la poussa à rester sur ses gardes. Si une femme, relativement jeune, avait réussi à s’imposer en tant que capitaine, c’est qu’elle devait cacher pas mal d’atouts, ce qui la rendait difficile à jauger. Enfin… La jeune décida de faire confiance à celle qui se coiffait d’un tricorne. Une caractéristique qu’Amélia avait rencontré chez les différents équipages qu’elle avait fréquenté au cours des dernières années, c’était leur sens de l’honneur. S’ils s’engageaient à l’amener à bon port, c’est qu’il ferait tout pour que ce soit le cas.

L’épéiste se tira elle-même de ses réflexions, espérant que Scarlett n’avait pas remarqué que la plus jeune la détaillait depuis leur rencontre.

« Vous pouvez m’appeler Amélia. Pas de soucis pour les 50 pièces d’or, c’était plus ou moins ce à quoi je m’attendais. »

La plus jeune se mit à suivre la rousse pendant que cette dernière lui fit le tour de son habitation navale. Lorsqu’elle lui proposa deux types de cabines, la blonde savait qu’il était attendu d’elle qu’elle demande le confort minimal au prix réduit. Après tout, elle n’était pas là en tant que touriste mais bien en tant qu’agent diplomatique. La blonde savait qu’Iren grincerait des dents si elle apprenait qu’elle avait choisi la chambre payante.

Ne voulant pas la vexer, surtout qu’elle comptait lui demander bientôt de reprendre sa formation initiale, Amélia fouilla dans la petite bourse qui se trouvait sur son ceinturon et qui contenait son argent personnel avant d’en sortir dix pièces qu’elle tendit dans les mains de Scarlett. S’il s’agissait de l’argent des Vhagar, la consule n’aurait rien à dire. C’était mieux ainsi.

La soldate continua le tour du navire et aperçut une partie de l’équipage de Scarlett. Outre l’homme à l’épaisse barbe noire, elle aperçut également une multitude de marins s’affairant à leur position. Certains étaient encore occupés de décharger les marchandises que le navire venait d’apporter sur l’île tandis que d’autres semblaient effectuer des manœuvres de maintenance, faisant en sorte que le bateau soit prêt à repartir vers le large d’ici quelques heures.

« Du coup, vous êtes la capitaine de ce navire et de son équipage ? Ça fait longtemps ? » fit la jeune femme pour briser le silence qui s’était installé pendant la visite guidée. « Ça n’a pas été trop compliqué de s’imposer, en tant que femme ? Vous paraissez jeune, j’imagine que certains marins avec plus d’expérience ont dû avoir du mal avec l’idée de se faire diriger par une jeune femme. »

Sa question était peut-être un peu trop indiscrète, mais après tout, si Scarlett ne souhaitait pas y répondre, elle pouvait très bien mentir. Amélia essayait juste d’analyser l’endroit dans lequel elle se trouvait. Si la situation au bord du navire n’était pas stable, la militaire ne voulait pas se retrouver en plein milieu d’un coup d’État au beau milieu de la nuit.

Alors qu’Amélia attendait la réponse de la jeune femme, elle aperçut également deux Pokémon au loin qu’elle reconnut comme étant un Mentali et un Exagide. La jeune femme eut l’impression de voir le joyau se trouvant sur le front du Pokémon psy luire, comme si ce dernier était occupé d’utiliser ses pouvoirs. Mais le soleil tapait fort en cette fin de matinée et Amélia finit par penser qu’il s’agissait uniquement du reflet de l’étoile sur la pierre précieuse du Mentali. La vision des deux Pokémon sur la proue du bateau lui fit penser à Balerion qui devait bien s’ennuyer au fond de sa Pokéball.

« Aussi, quelles sont les règles à propos des Pokémon à bord ? J’ai un Salamèche, est-ce qu’il est autorisé sur le pont durant le trajet ? Vous pouvez vous rassurer, il ne laisse pas trainer sa queue n’importe où. »

La blonde ne put s’empêcher de rougir de honte après avoir prononcé cette phrase à voix haute. Elle sonnait vachement moins pervers dans sa tête… La jeune épéiste sentit le rouge lui monter au visage quand elle décida de passer au-dessus de l’incident. Après tout, ce n’est sûrement pas une petite phrase avec un sous-entendu sexuel qui allait mettre mal à l’aise une capitaine de navire.

Amélia finit ensuite le tour accordé par Scarlett avant d’investir la chambre qu’elle venait de louer le temps du séjour. Pas très spacieuse, elle présentait malgré tout le confort nécessaire afin de passer quelques jours sur la mer dans les meilleures conditions possibles. La blonde se laissa tomber sur le lit avant de déposer le petit sac qu’elle avait sur elle sur la chaise qui accompagnait la table qui se trouvanit dans le coin de la pièce.

La blonde passa ensuite sa tête à travers la petite fenêtre qui se trouvait dans sa chambre et remarqua que cette dernière donnait côté mer. De nombreux Goélise survolaient le port et leurs cris emplissaient les airs. Amélia décida de quitter sa cabine afin de profiter de la météo clémente avant le départ. Elle retira son plastron qu’elle laissa sur le lit ainsi que ses cuissardes métalliques qu’elle laissa au pied de sa chaise. Revêtant une paire de chaussures plus confortable, elle décida d’également laisser Aube, son épée, dans la cabine avant de quitter la pièce, la fermant à clé.

La jeune femme profitait alors du soleil tandis qu’elle se baladait sur la dunette du bateau. Depuis cette structure plus élevée, elle avait une bonne vue sur tout ce qui se passait face à elle. Elle observait quelques membres qui paraissaient plutôt jeune voltiger en haut des mâts. Une vraie fourmilière se mettait en place sous ses yeux ébahis.

« Quelle organisation… » pensa-t-elle.

La militaire finit par saisir la Pokéball de Balerion et l’invoqua en dehors de cette dernière. Elle s’abaissa alors avant de lui caresser le crâne.

« On est bientôt parti pour Palma. Il faudra être sage, d’accord ? Ils ont tous l’air accueillants, mais restons sur nos gardes. » fit-elle à l’adresse de son Pokémon.

La blonde se mit à descendre les quelques marches qui la séparaient du pont principal et se mit à déambuler entre les tonneaux, caisses et autres filets qui jonchaient le sol. Elle espérait vraiment que cette traversée s’annonce tranquille…

[Elvira Greyhunt]

« Parfait, alors, enchanté de faire votre rencontre Amélia. » Annonce la rouquine en récupérant la somme d’argent qui disparaît dans une bourse qui pend à sa ceinture.

Durant leur visite guidée des lieux, l’attention particulière que montre Amélia sur son équipage et son bateau n’échappe pas à la rouquine. Surtout que les pensées superflues de la demoiselle semblent porter sur cette action du moment. En tant que lieuse depuis quelques années, déjà, elle avait développé et raffiné beaucoup ses liens avec ses Pokémon psychiques et spectre. Quelque peu fière du dur travail qu’elle avait fait pour instaurer une belle équipe et avoir un bateau en ordre. De plus, chacun des membres qui se trouvaient sur son équipage avaient été choisi avec fin et ils étaient tous au courant de la situation actuelle.

« Je suis Capitaine depuis plus d’un an, mais je connais une partie de l’équipage depuis plus longtemps. Le bateau ne m’appartenait pas à une époque antérieure, mais j’en ai hérité et ils n’ont pas vraiment eux leurs mots à dire. Effectivement, certains membres ont eux des frictions, soient ils nous ont quittés, soient ils ont fini par m’accepter. Disons que j’ai beaucoup plus d’expérience et de mordant que j’en ai l’air. L’âge ne fait pas tout, c’est surtout le vécu qu’une personne qui le façonne. Toutefois, je ne suis pas stupide et je reste ouverte aux paroles, conseils et recommandations dès mes hommes, ils ont une expérience que je n’ai pas et ceci n’est pas négligeable. » Glisse-t-elle.

C’étaient les raisons principales sur le pourquoi, qu’elle s’était entourer d’un bras droit et d’un bras gauche, ils la conseillaient et parfois c’était plus facile pour les membres d’équipage d’aller voir eux plus qu’elle-même. Disons qu’elle avait fait forte impression à quelques reprises, surtout pour remettre les hommes à leur place.

« En vrai, je ne suis pas très demandant comme Capitaine, pas de violence et du respect, pour le reste, ils peuvent faire ce qu’ils veulent et s’ils ont besoin de quelque chose, ils savent qu’ils peuvent venir me voir et si c’est raisonnable, je les aide même. » Explique-t-elle avec un petit clin d’œil.

Continuant la visite, elle lui présente les points ‘’d’intérêts’’ du bateau, ou elle peut pêcher, passer du temps seule ou avec compagnie, et même participer à quelques jeux avec l’équipage, toutefois gare à sa bourse, elle n’était pas responsable si elle perdait tout au jeu !

« Les Pokémon sont acceptés, mais ils sont la responsabilité de leur maître, alors s’ils font des dégâts se sera à vous de payer pour les réparations. Sinon la caller tout au fond du bateau est un espace principalement réservé à mes Pokémon, alors je vous conseil d’aller vous y promener librement ou même votre Pokémon de s'y aventurer, ils sont un peu mal commodes. Le Tyranocif et la Ptéra n’endurent presque personne et mon Aligateur à les yeux plus gros que l’estomac. D’ailleurs, il vagabonde autour du vaisseau, il s’occupe de la protection aquatique. Il se peut aussi que vous voyiez la Ptéra dans le ciel ou sur le mat du bateau, elle aime bien cet endroit. » Termine d’expliquer la rouquine.

Presque au même moment, la Ptéra semble, j’alliais du derrière du bateau, une trappe avait été spécialement installé pour permettre aux Pokémon de pénétrer ou de sortir librement du bateau. En cas de pépin en pleine mer, comme une tempête, la trappe était facilement fermable et rapidement sceller pour éviter que la calle ne re remplisse d’eau. L’imposante monture dracontique pousse un cri, fait trois à quatre tours autour du bateau avant de venir se positionner sur le mat, ou ce trouve la place de la vigie. Un peu plus loin, quatre hommes taquinent un plus jeune, échangeant des coups de coude et des taquineries sur la présence de la ‘’copine’’ du jeune homme.

« Ne faite pas attention, le jeune homme en question est ma vigie et il semblerait qu’il ait gagné le cœur de ma dragonne. Elle apprécie de passer du temps avec lui. » Souffle Scarlett.

Maintenant que la visite est terminée, elle raccompagne la demoiselle à sa chambre. Elle lui explique que le bateau quittera dans quelques heures à peine, le temps de terminer le tout. Puis sans plus perdre de temps, la rouquine l’abandonne pour retourner superviser. Une fois, les cales remplissent et tout l’équipage a son bord, la rouquine retire son tricorne et annonce le départ du port. Immédiatement, l’équipage se met en action et telles des petites abeilles connaissant leur travail, ils s’activent pour lever les voiles et reprendre la route.

Le soleil chevauche avec eau l’eau calme de l’océan, le vent marin souffle dans les voiles, les gonflants au maximum, leur permettant de faire une avancer certaine mesure. Les Pokémon de Scarlett sont plutôt tranquilles, voguant au gré du vent, soient de l’océan ou encore sommeillant au fond de la cale. Tant que le soleil est debout, l’illusion du bateau reste en place. La Mentali et le Dimoclès prennent refuge dans là du capitaine. Très bientôt, une odorante odeur de nourriture s’échappe de la calle, signe que le cuisinier est aux fourneaux, puis enfin après une autre heure d’attente et de languissamment sur cette recette exotique qui semblait se mélanger avec l’air ambiant salin, offrant quelque chose de spécial et enfin, le cuistot sort accompagner de deux aide-cuisiniers, emportant chaudrons, ustensiles et assiettes pour tous.

Les quelques passagers présents sont les premiers à passer, puis en viennent aux membres d’équipage qui prennent leur tour, savourant le Curry à la style Mizuhanien. Scarlett se serre en dernier, prenant un peu de riz, puis de ce fameux curry que tous semblent s’arracher. Elle décide d’aller un peu plus loin, s’installant contre l’une de rampe du bateau, non loin d’Amélia. Ce voulant plaisant, elle décide de briser la glace un peu.

« Je peux me permettre de vous demander pourquoi ce voyage ? »

[Amélia Vhagar]

Amélia eut le souffle coupé quand le cri du Ptéra envahit les cieux. Le fossile était gigantesque, bien plus grand que les quelques spécimens qu’elle avait eu l’opportunité d’apercevoir au cours de sa courte vie. La blonde avait été chanceuse d’avoir eu une enfance aisée au contact de personnes influentes qui possédaient des Pokémon rares. Elle avait pu ainsi aiguiser ses connaissances en matière de Pokémon dès son plus jeune âge. La Ptéra de Scarlett était un individu impressionnant de par sa taille. Elle devait être aussi grande que Songefeu, le Dracaufeu qui servait de monture de guerre à son père. Elle serra la main autour de la Pokéball qui se trouvait à son ceinturon. Elle devait montrer le Ptéra à son Salamèche qui serait sans aucun doute très impressionné.

La soldate se demanda ensuite si l’oiseau de pierre était un remerciement pour les accomplissements de la capitaine au sein de l’armée terrosienne. Amélia avait reconnu un accent flamenois de manière assez distincte lorsque Scarlett s’adressa à elle pour la première fois. Cependant, à la seconde écoute, lorsque l’aînée s’adressait à son équipage, un léger accent terrosien prenait le dessus par moment, ce qui trahissait ses potentielles origines.

Bien sûr, cela ne voulait rien dire. Après tout, si elle passait son temps sur la mer, naviguant de port en port, Scarlett pouvait avoir adopté quelques tics de langage d’un peu partout à travers le globe. Cependant, les supposées origines terrosiennes de la capitaine n’était pas pour déplaire à la plus jeune. Après tout, il était toujours bon de s’entourer des siens. Peu à peu, Amélia se mit à cerner l’équipe Pokémon de la rousse. Un Mentali, un Exagide, un Aligatueur, un Tyranocif et un Ptéra… Elle avait à son service une bande de Pokémon surpuissant prêts à la défendre, elle et son bateau, au moindre problème. Voilà ce qui se voulait rassurant. Le voyage devrait se dérouler sans aucun accro.

Le repas concocté par les cuisiniers de la Rose Écarlate fut servi alors que le bateau avait déjà pris le large depuis quelques heures. Amélia, qui était retournée dans sa chambre après sa petite balade sur le pont, fut interpellée par un membre de l’équipage qui toqua à la porte de sa cabine pour lui annoncer que le repas était servi. La soldate s’étira longuement avant de pousser un long soupir d’aise et de sortir de sa chambre. Depuis la structure surélevée des cabines, elle pouvait observer les autres passagers se ruer sur la nourriture. La jeune femme resta alors un peu en retrait tandis que la file pour la distribution de repas finit par disparaitre.

N’ayant pas très faim, la blonde comptait attendre un peu avant de se servir quand le jeune homme qui avait toqué à sa porte un peu plus tôt apparut derrière elle.

« C’est à votre tour, mad’moiselle. »

« Je n’ai pas très faim pour le moment, je peux manger après ? »

« Les passagers mangent avant l’équipage, c’est la règle ici. Et ici, on suit tous les règles, c’est important. Vous pouvez réchauffer votre nourriture plus tard si vous voulez, mais je vous conseille de vous servir maintenant pour être sûre d’avoir de quoi manger en quantité suffisante. Ça serait dommage qu’après le passage de l’équipage, il n’y ait plus rien pour vous. »

L’épéiste remercia alors le matelot qui lui répondit à l’aide d’un beau sourire avant de s’éloigner vers les cales. La soldate descendit donc les quelques marches qui la séparèrent de la distribution de nourriture. Les quelques marins déjà présents dans la file la laissèrent passer avant eux mais les réticences de la passagère. Gênée, Amélia arriva et reçut son assiette entre les mains. À peine son plat était à la portée de son visage que l’odeur alléchante lui envahit les narines, lui mettant l’eau à la bouche. En fin de compte, elle aurait eu tort d’attendre plus.

La cadette balaya le pont du regard et constata que les quelques tables qui avaient été dressées étaient déjà occupées par les différents passagers qui riaient bruyamment, sans doute aidés par l’alcool que la plupart avait apporté avec eux lors de l’embarquement.

Amélia décida qu’elle n’était pas d’humeur à se mélanger à eux ce soir, après tout, elle aurait d’autres occasions, et s’éloigna de la foule, se dirigeant à nouveau vers la poupe du bateau. Profitant de la météo clémente et du ciel éclairé et tacheté d’étoiles, elle prit la décision de manger dehors, un peu à l’écart. Portant la fourchette à sa bouche, elle gouta le curry préparé par l’équipage… Et il était très bon ! Ce n’était pas le type de cuisine qu’Amélia avait l’habitude de manger, la plupart de ses missions la portant soit à Terros soit à Flamen, mais la jeune femme appréciait malgré tout le plat du soir.

La blonde fit surgir Balerion de sa Pokéball à la fin du repas. La dresseuse avait volontairement laissé une bonne quantité de nourriture dans son assiette qu’elle posa au sol pour que son Salamèche puisse y goûter à son tour. Pas habitué à la nourriture épicée, la flamme du petit lézard se mit à brûler avec intensité, grossissant quelque peu. Amélia se mit à rire voyant son Pokémon aspirer de l’air frais tandis qu’elle lui tendit une petite gourde d’eau potable qu’elle avait sur elle.

C’est à ce moment-là qu’elle fut interpellée par la capitaine du navire qui avait décidé de venir faire un brin de causette. La raison de son voyage, hein ? Amélia hésita et envisagea de mentir, afin de ne pas attirer l’attention sur elle, avant de finalement décider de jouer cartes sur table. Faire partie de l’entourage proche d’un consul était à double tranchant. On pouvait soit la voir comme une cible potentielle pour une éventuelle attaque, soit comme une personne importante à protéger. Elle décida de prendre le risque en révélant la véritable nature de son voyage.

« Je dois me rendre chez le consul de Palma, Ulrich d’Alma. Un homme assez rigide qui n’a pas l’air de m’apprécier des masses… Sûrement parce que ça l’énerve de devoir recevoir et accorder du temps à une jeune femme qui pourrait être sa petite fille. Enfin, j’ai l’habitude et on finit toujours par trouver un accord. J’y vais parce qu’Iren Îsenordâl me le demande. » fit la blonde avant de marquer une pause.

Si Scarlett était terrosienne alors le nom d’Îsernordâl lui dirait forcément quelque chose. Elle ne connaitrait pas forcément Iren, après tout, elle n’est que la petite sœur de la Lady de Terros. De plus, la cadette restait en retraire de la scène politique nationale et n’intervenait pas dans les prises de décisions de sa sœur, préférant accorder toute son attention à son île. Sa nomination au poste de consul de l’île d’I’Maï avait causé un énorme scandale à l’époque, les opposants politiques d’Alexia l’accusant de népotisme. Elle avait dès lors travaillé d’arrache-pied pour gagner le respect du peuple insulaire et pour prouver qu’elle méritait sa position.

« Je suis sa pupille. Elle ne pouvait pas s’y rendre elle-même, alors elle m’a envoyé. Je pouvais soit m’y rendre en monture volante, soit en me téléportant. Mais j’ai choisi le bateau. Bien plus agréable et reposant, même si ça prend un peu plus de temps… Mais ça va me faire du bien, un peu de temps pour moi réfléchir. » continua la blonde avant de finir sa phrase, le regard perdu dans l’horizon.

Revenant à ses sens, Amélia regarda la capitaine qui se tenait à ses côtés et lui sourit.

« Et vous, dites-moi, vous venez d'où ? D’habitude j’arrive assez bien à cerner les gens mais je reçois des signaux mixes de votre part. D’un côté, j’ai envie de dire que vous êtes originaires de Flamen mais de l’autre côté, quelque chose de terrosien se dégage de vous. Je me trompe ? »

La cadette sourit à son aînée avant de se retourner et de s’appuyer, les coudes contre une rambarde qui donnait directement sur la mer. Au loin, quelques lumières perturbaient le voile bleu marine qui recouvrait l’horizon.

« Vous croisez beaucoup de bateaux quand vous traversez la mer la nuit ? »

[Elvira Greyhunt]

Quand Scarlett entend la raison du voyage d’Amélia, elle risque à deux doigts de s’étouffer avec sa nourriture. Si elle avait su plutôt, elle n’aurait certainement pas embarqué la demoiselle. Non pas qu’elle la ou les détestait, mais plutôt du fait que si son identité venait à être découverte, elle pouvait avoir de gros problèmes. Elle était tout de même une soldate haut gradée de l’armée de Terros qui jouait au pirate dans le but de retrouver quelqu’un et franchement, elle commençait à prendre goût à ce style de vie… En même temps, elle ne voudrait surtout pas attirer la honte ou la tristesse à ses parents adoptifs s’ils venaient à tout apprendre. Elle avait quand même eu l’intelligence de les avertir de sa longue absence, qu’elle avait quelque chose de très important à faire, mais elle n’avait pas expliqué tout en détail.

C’était surtout pour qui qu’elle travaillait qui là m’était quelque peu mal à l’aise. Le nom d’Îsernordâl lui était familier, du moins, toute personne qui avait fait son service militaire, avait entendu parler de cette famille. Elle hoche doucement la tête, cachant son trouble derrière l’action de manger. Affichant une expression neutre, elle observe la gamine qui se tient près d’elle. Son regard glisse ensuite sur le Salamèche qui accompagne la demoiselle. Plusieurs questions lui viennent en tête, mais elle les chasses, ne voulant pas les poser…

« Je vois… Mais pardonnez ma question, mais si vous êtes sa pupille, pourquoi n’êtes-vous peu équipé ? Autant martialement qu’en Pokémon. »

Voilà… Elle avait posé sa question. Il n’y avait aucun jugement, mais beaucoup de curiosité. Il y avait trop de points d’incongruences… Si vraiment elle travaillait pour une Îsernordâl, pourquoi semblait-elle, non était-elle si peu expérimentée à l’art du combat ? Elle avait beau avoir une arme sur elle, elle n’était pas à l’aise avec cette dernière. Elles ressemblaient à deux étrangères l’une envers l’autre. Depuis qu’elle avait débloqué sa maîtrise du métal, elle avait découvert que l’acier des armes parlait autant que l’esprit des gens et l’acier de son arme était encore neuve malgré son temps de fabrication. Et ce jeune Salamèche, il était beaucoup trop jeune pour être une escorte protectrice.

Scarlett soupire intérieurement, soit elle lui mentait, soit elle venait de rentrer au service de la famille Îsernordâl, mais en même temps, elle avait parlé des deux sœurs de manière si familière… Après lui avoir répondu, elle lui pose à son tour des questions. Un large sourire quelque peu carnassier, s’affiche sur ses traits. C’est que la gamine avait de la jugeote. Loin d’être stupide, elle avait su en quelques minutes, trouver des traits chez elle que d’autres n’auraient pas ignorée ou n’auraient pas remarquée.

« C’est parce que je viens des deux. Mes parents étaient mixés. J’ai vécu une bonne partie de mon enfance à Flamen, puis j’ai retrouvé mes racines à Terros. Le fait de voyagée beaucoup permet aussi de ramasser de l’expérience. »

Elle l’observe quelques secondes. Pouvait-elle lui faire confiance ? Peut-être, peut-être pas. Elle allait reprendre le sujet quand elle lui pointe des lumières au loin. À son tour, elle se retourne, observant ses points lumineux flotter dans les ténèbres. Elle laisse échapper un claquement de langue puis élève la voix.

« VIGIE ! Je crois que nous avons de la compagnie ! »

Elle se détourne de l’océan et se rapproche du centre du bateau. En même temps, la Dragonne prend son envol, emportant sur son dos le gamin qui lui sert de Vigie. Ensemble, ils décident d’aller voir d’un peu plus près ses lumières qui ne peuvent venir que d’une seule source.

« Messieurs, mesdames et cher équipage, ils sembleraient que nous ayons de la compagnie, je vais donc demander aux passagers de se réfugier dans leurs chambres respectives et aux membres d’équipage de se tenir alerte. » Annonce la rouquine. Elle se tourne vers Amélia. « Si vous voulez bien m’excuser… »

Sans perdre plus de temps, la dynamique de l’équipage change et ils escortent gentiment, mais fermement les passages aux endroits nécessaires avant de revenir armés sur le pont. Au fond des cales, un lourd grondement se faire entendre, signe que Valkas est réveillé et près à combattre. Scarlett soupire, il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait les attaquer et c’étaient des pirates… Non pas que l’idée de combattre ne lui plaisait pas, mais c’était plutôt la sécurité de son identité de ‘’marchande’’ qui était en cause, surtout si c’était un quelconque pirate qui lui en voulait personnellement. Elle s'était tout de même fait plusieurs ennemis depuis ses débuts. Une fois arrivée sur le pont de prou, elle attrape la barre et la tourne légèrement pour ralentir le bateau et le changer de direction.

Crane et Mira viennent l’encadrer. Tous deux bien équipés de leurs armes de prédilections. Crane lui tend une épée en acier sombre, puis Mira son holster de pistolet. Elle les enfile en silence. La Mentali reste dans la cabine, offrant une prescience à Scarlett pendant que le Dimoclès vient rejoindre sa partenaire de combat, s’installant dans son dos et en se plaçant en position défensive. Au même moment, La Ptéra géante et son passager reviennent, se déposant non loin d’elle. Le bois du pont craque un peu sous son poids et le gamin saute, s’approchant d’elle rapidement.

« Drapeau pirate et je crois avoir reconnu l’effigie du C’pitaine Bronxe… »
« Shit… Il me manquait plus que cet idiot… »
« Qu’est-ce qu’on fait C’pitaine ? » Demande Mira.
« Aucun prisonnier, aucun survivant. Personne ne doit se rendre au passager. »
« Et l’inventaire du bateau ? » Demande Crane.
« Je demanderais à Sitara de faire le tour voir s’il y a quelque chose d’intéressant, sinon on brûle tout. »
« Parfait. Je vais partager l’information. »

Sur ce dernier échange, Scarlett donne congé au gamin et Crane s’éloigne vers l’équipage, reléguant l’information de leur capitaine. Quelques minutes, plus tard, ils arrivent en vue du bateau ou une vingtaine d’hommes les attendaient sur le pont, armés jusqu’aux dents. L’un d’eux interpelle Scarlett, se faisant passer pour le chef du bateau. La rouquine soupire et se rapproche.

« Ah ! Scarlett, il fait bon de te… »

Toutefois, la rouquine n’est pas d’humeur et elle soulève son pistolet armé. Il n’a pas le temps de terminer sa blague salace qu’un coup de feu explose dans l’air et qu’une balle le percute en plein front. Sous le silence surprit, la rouquine lève un œil faussement surpris sur ce qui vient de se produire. Un sourire carnassier s’étire et elle déclare :

« Vous êtes là pour prendre le thé et faire la jasette ou essayer de me tuer ?! »

Puis l’atmosphère semble exploser dans une adrénaline violence. Les cris de guerre brisent l’air, les coups de feu, les explosions de bombes incendiaires et les échange d’acier remplisse l’air, dévoilant la macabre scène qui se passe sur le pont. Tandis qu’ils s’abordent mutuellement, la rouquine tire du pistolet avec une précision surnaturelle. Les billes d’acier volent rapidement, frappant des endroits trop précis pour la qualité des armes, mais tous n’y voient que du feu, trop occupé à combattre. Le Dimoclès semble offrir une protection impénétrable à la guerrière. Puis, finalement, elle finit par manquer de munitions pour ses pistoles. Elle les serre dans leur holster et attrape l’épée qui sommeil à sa ceinture et elle se mets à danser, offrant une valse sanguinaire à ses ennemis qui ne s’attendaient certainement pas à ce qu’elle soit meilleure au corps-à-corps.

[Amélia Vhagar]

Ouille, la question de Scarlett eut l’effet d’un seau d’eau froide sur Amélia. Sans le savoir, la navigatrice avait mis le doigt sur un sujet sensible chez la plus jeune. Pourquoi n’était-elle pas mieux équipée… ? C’était la question qui la taraudait depuis plusieurs mois. Même si cette interrogation déboussola la Terrosienne, la prenant de court, cette dernière ne put réprimer un petit rire. Elles étaient rares les personnes qui osaient poser les questions qui leur passaient par la tête quand ils apprenaient la fonction de la plus jeune. Habituellement, les gens étaient quelque peu impressionnés et gardaient leurs distances, ne cherchant pas à froisser celle qui pourrait éventuellement leur causer des problèmes par la suite. Mais Amélia ne s’en offusquait pas. La rousse avait raison et elle aurait probablement eut la même réflexion si les situations avaient été inversées.

« Le Salamèche que vous voyez là est le fils du Dracaufeu de mon père dont j’ai hérité il y’a quelques années. Mon père est général dans l’armée de terre et son Dracaufeu est sa monture de guerre. Je pense qu’il doit faire plus ou moins la taille de votre Ptéra. Un spécimen vraiment impressionnant, d’ailleurs. Bref, de par son grade, il est moins présent sur le terrain et son Dracaufeu m’accompagne souvent lorsque je dois aller en mission. Disons que ça compense un peu le côté Pokémon. »

Amélia fit une petite pause en observant la réaction de la rousse. Il fallait se rendre à l’évidence, elle était loin d’avoir une équipe aussi impressionnante que l’ainée et il était vrai que Balerion ne serait pas capable de la défendre correctement en cas de besoin. Le petit Pokémon avait d’autres avantages, cependant. Il lui servait de torche lorsqu’elle en avait besoin, pouvait aussi se faufiler dans pas mal d’endroits inaccessibles pour l’humaine. Mais surtout, il était son ami, et ça, ça n’avait pas de prix. Mais il est aussi vrai que la diplomate ne dirait pas non à avoir une équipe un peu plus fournie.

La blonde adressa quand même un rapide clin d’œil au lézard de feu avant de reprendre ses explications.

« En ce qui concerne mon équipement, j’ai Aube, une épée familiale qui est transmise de génération en génération. Ma précédente mentore est morte tuée par de ses Pokémon qui était devenus fou lors de l’épisode meurtrier de Mewtwo. Elle avait commencé à me former à l’art de l’épée et du domptage, mais depuis que je suis passée sous le tutorat d’Iren, ma formation sur ses aspects là est un peu restée au point mort. J’ai développé d’autres compétences, je parle parfaitement le Flamenois et le Mizuhanien tout en perfectionnant mon Nalcien par exemple. Je suis devenu un agent diplomatique plutôt qu’un soldat, malgré que j’ai terminé ma formation militaire det que je sois un soldat de rang 2. Je sais quand même me servir de mon épée si jamais, mais il est vrai que j’ai des lacunes auxquelles je vais devoir pallier. »

Amélia finit par se taire. Elle en avait beaucoup trop dit pour ce soir. Il n’était pas bon de trop se dévoiler à l’inconnu. Cependant, elle avait une certaine confiance envers Scarlett qui dégageait une certaine bienveillance envers la benjamine. Encore une fois, elle espérait que cette dernière ferait honneur à la réputation des marins qui vendent leur protection en échange de quelques pièces d’or. Si Scarlett était honnête, alors Amélia n’avait rien à craindre. Et puis, elle était d’origine Terrosienne selon ses dires ! Et Amélia n’était pas sûre que la rouquine soit prête à prendre le risque de se mettre à dos les Îsernordâl en maltraitant la pupille d’une d’entre elles.

Amélia eut cependant un mauvais ressenti quand elle observa la réaction de la capitaine quand cette dernière aperçut à son tour les lumières au loin se rapprocher. Les sourcils de la rousse se froncèrent tandis que ses yeux se plissaient pour fixer l’horizon. La blonde pensait qu’il s’agissait juste d’un autre bateau de marchandises qui empruntait la même route maritime… Mais au vue de la réaction de Scarlett, c’était loin d’être aussi simple.

La pirate prévint alors le membre de son équipage qui lui servait de vigie tandis que la dragonne de pierre s’approcha du haut du mat, retrouvant son coup de cœur. La dinosaure de pierre réceptionna le jeune homme sur son dos avant de s’envoler au loin. La robe de Juliette se souleva légèrement tandis que la Ptéra passait au-dessus de sa tête, brassant l’air sur son passage.

L’ensemble de l’équipage se mit à agir d’un seul homme dans la seconde. Quelques marins se mirent à escorter les passagers vers leurs chambres respectives tandis que le reste de l’équipage se dirigea vers leurs quartiers, probablement dans l’optique de se préparer en cas d’attaque ennemie. Amélia adressa un hochement de tête entendu à Scarlett avant de se diriger à son tour vers sa cabine.

Traversant les quelques mètres qui la séparèrent de sa chambre, Amélia rappela Balerion dans sa Pokéball avant de pousser la porte et de mettre le verrou. Le Pokémon ne lui servirait pas à grand-chose si elle venait à se battre au corps à corps. La blonde préférait donc le protéger en le gardant dans sa sphère plutôt que de lui faire prendre des risques inutiles. L’épéiste attacha ses cheveux en un chignon plus serré avant de retirer ses chaussures et de les jeter à travers la pièce. Elle savait qu’elle était sensée attendre dans sa cabine comme le reste des passagers… L’équipage les protégeaient en cas d’attaque. Cependant, elle ne s’imaginait pas rester les bras croisés à attendre qu’on vienne la secourir. Elle restait un soldat !

Elle saisit une de ses cuissardes métalliques qu’elle enfila avant de serrer les sangles, la maintenant bien en place. Elle recommença avec la seconde et se leva, tapota ses talons d’acier sur le sol pour s’assurer que ses pieds soient bien positionnés. Elle prit en main le plastron de son armure qui gisait sur son lit et le positionna sur son torse avant de serrer à nouveau les lanières de cuir sur le côté. Alors qu’elle était occupée de vérifier que son armure soit correctement mise en place et que ses mouvements n’étaient pas entravés, Amélia entendit un coup de feu retentir un peu plus loin.

Elle s’empressa de saisir Aube et de la faire glisser dans sa garde le long de sa cuisse droite avant d’enfiler sur gants articulés métalliques. Elle entendit d’autres coups de feu tandis que des cris s’élevèrent dans les airs. Un brouhaha incessant se mit à croitre tandis qu’Amélia passa sa tête par sa fenêtre pour observer la situation. Un autre navire avait accosté la Rose Écarlate. Une passerelle reliait les deux bateaux et plusieurs pirates s’y trouvaient, essayant de forcer le passage jusqu’au navire de marchandises. Scarlett se trouvait en ligne de mire, donnant l’impulsion sanguinolente à son équipage. La pupille ne pouvait pas s’empêcher d’admirer la rousse qui brandissait maintenant une épée et qui valsait avec cette dernière en main.

Plusieurs ennemis tombèrent à l’eau entre les deux navires. D’autres, plus agiles, se mirent à se balancer depuis leurs mâts pour survoler la ligne de défense et atterrir sur le bateau de Scarlett. Le sang d’Amélia bouillait dans ses veines tandis que ses mains se mirent à agripper avec force le pommeau d’Aube. L’équipage de la Rose Écarlate essayait de maintenir la situation sous contrôle mais le nombre d’ennemis était inquiétant. Les machettes de l’équipage volaient dans tous les sens, entaillant la chaire des attaquants, salissant le pont de flaques de sang.

Amélia reconnut au loin le jeune matelot qui l’avait convié à aller chercher son repas une heure auparavant. Plissant les yeux, elle essayait de distinguer ses mouvements à travers l’obscurité. Elle l’observa manier deux dagues assez courtes avec lesquels il essayait de repousser les assauts ennemis. Alors qu’il plantait sa dague droite à travers la gorge d’un assaillant, un adversaire se faufila derrière lui et lui infligea un coup d’épée qui lui traversa l’épaule.

« DERRIÈRE TOI ! » cria la blonde qui essaya de prévenir celui qui avait été si sympathique avec elle quelques heures plus tôt… Trop tard.

Le pirate ennemi posa son pied dans le dos du jeune homme et retira son épée d’un geste sec tandis qu’il poussa sa victime au sol. Le monstre afficha un regard carnassier alors qu’il porta sur la jeune femme qui avait crié quelques secondes auparavant.

L’assaillant se mit à traverser le pont et monta les quelques marches qui le séparait de la cabine d’Amélia avant de se mettre à tambouriner à sa porte. Il se mit à ricaner d’un rire machiavélique, digne d’un récit d’horreur.

« Ouvre moiiii, je te ferai pas mal, promis ! Ou bien juste un peu ! » fit-il accompagné d’un rire de bouffon à glacer le sang tandis qu’il donnait d’énormes coups de pieds dans la porte en bois de la cabine de la jeune femme.

« Merde merde merde » pensa la jeune femme qui écartait frénétiquement les cheveux qui lui tombaient sur le visage.

Elle venait justement de dire qu’il lui manquait des compétences en maniement de l’épée et voilà qu’elle allait devoir affronter un fou furieux. Les gonds de la porte allaient céder d’un moment à l’autre si elle n’agissait pas rapidement. Elle ne pouvait pas prendre le risque de finir dans la pièce avec ce taré, si elle voulait avoir une chance, elle devait se battre à l’extérieur.

La blonde se mit à compter le nombre de secondes que le pirate mettait entre chaque coup de pied… Deux secondes. La marche de manœuvre ne lui laissait aucune place à l’erreur. Se plaçant derrière la porte, elle attendit que l’homme donne un coup de pied avant d’ouvrir violement la porte, espérant le frapper et le déstabiliser avec cette dernière.

Visiblement le plan avait fonctionné parce qu’elle entendit son adversaire l’insulter de « sale pute » lui promettant de lui faire la peau tandis qu’il tenait sa main sur son nez, en sang. Il cracha du sang à terre et lança les hostilités avant de se faire valser son épée vers Amélia qui contra l’assaut avec Aube. Les deux épéistes se mirent à danser à deux, brandissant leurs épées réalisant une chorégraphie vivante. Le bruit de l’acier crissait dans les airs tandis que la blonde sauta en arrière pour éviter un baiser avec la lame de son adversaire.

« Je vais te baiser, et après je vais te crever. Et je te baiserai encore après. » cria le pirate avant de laisser échapper un nouveau rire aigu qui donna un frisson de dégout à Amélia.

« Viens essayer. » répondit-elle avant de swinguer son épée par-dessus de sa tête, cherchant à administrer le coup final à son adversaire.

[Elvira Greyhunt]

Tout en écoutant la demoiselle s’expliquer, Scarlett déguste lentement son repas. Ces paroles font du sens et ses pensées de surface confirment la rousse que la blonde ne lui ment pas. Elle hoche doucement la tête, observant ensuite le Pokémon feu manger avec une joie visible le restant du repas de sa jeune maîtresse.

« Je vois, plutôt intéressant. Toutefois, il lui faudra un bon entraînement pour devenir quelque peu comme son paternel. » Elle se penche un peu vers elle et avec un petit sourire en coin, elle lui murmure : « C’est parce qu’elle est l’une des montures de l’armée de Terros. Son ex-propriétaire la trouvait trop têtue et imprévisible, alors il s’en à débarrasser. Notre relation n’a pas été toute rose… Mais maintenant, nous nous entendons comme deux doigts d’une main. » Elle se redresse finalement, changeant de topique comme si cette discussion n’avait pas eu lieu. « Quel est le nom de ton père ? » Demande-t-elle sincèrement intéressée.

Le fait que son paternel soit dans l’armée de Terros rend la rouquine quelque peu nerveuse, elle espérait seulement qu’elle n’avait jamais eu la chance de croisée ou d’avoir déjà travaillé pour ce dernier. Peut-être que même son paternel avait travaillé avec lui, étant lui-même un vieux général, il lui avait beaucoup parlé de ses compagnons de combat et justement l’un qu’entre eux possédait (selon ces dires) un puissant et impressionnant Dracaufeu. Toutefois, le nom de famille Vhagar, ne lui disait absolument rien, peut-être qu’elle portait le nom de sa mère ?

Après sa réponse, elle s’exprime à nouveau, ou plutôt s’excuse sur ses lacunes physiques. La vie nous offrait parfois un citron et cette dernière semblait en avoir frappé un gros. Elle avale une bouchée de nourriture, jette un regard à la ronde, croise le regard de Mira et de Crane qui lui échange un large sourire entendu avant qu’elle ne remmène son attention d'Amélia.

« Je vois… C’est tout de même dommage, mais si ton désir est toujours dans la direction du combat et du domptage de Pokémon, tu devrais pousser dans cette direction, demandant à ton mentor actuelle de t’épauler ou trouve quelqu’un d’autre qui le pourra. » Souffle la guerrière avant de se tourner vers ce que lui montre Amélia.

Après cette réalisation, les évènements déboulent rapidement, l’alerte est donnée, les passager son ramener à leur cabine et la rouquine donne l’ordre de s’équiper. Telle l’équipe coordonnée qu’elle avait pris le soin de montée, en moins de cinq minutes tout le monde est en sécurité et en l’équipage sur le pont près au combat. L’échange entre la rouquine et le sous-chef est absent, du fait que la capitaine lui envoie une balle d’acier entre leur deux yeux. Ce fut le signal nécessaire pour faire éclater le nuage de guerre.

Équipée de son fidèle Dimoclès, la rouquine est l’une des premières dans le feu de l’action, tranchant des membres sans la moindre crainte de recevoir un coup en retour. Tandis qu’un flot de sang vole tout autour d’elle, le Dimoclès est fidèle à sa réputation de défense impénétrable. Il bloque les lames d’acier ou les balles qui sont dirigées vers sa compagne humaine. Ce sentant, complètement invincible, un large sourire carnassier s’étire sur ses lèvres et la folie du combat s’installe dans son regard. Elle se perd quelque peu dans sa danse macabre, déciment les ennemis qui se trouve sur son chemin pour se rendre jusqu’au capitaine du bateau.

Mira et Crane semblent rester sur le bateau, essayant d’épauler une partie de l’équipage qui est censée protéger les passagers. Tout l’équipage en soit connu les risques du métier et ils fondent de leur mieux pour survivre. Toutefois, l’équipe Pokémon de Scarlett est fidèle au poste, faisant une entrée fracassante en la matière. L’Aligatueur immerge brusquement des eaux, atterrissant sur le bond et il pousse un puissant rugissement qui ressemble davantage à un appel. Il valse ensuite l’une de ses pattes, envoyant dans l’eau l’un des ennemis avant de plonger sur le suivant, gueule première.

La Ptéra, accompagner de son compagnon humain immerge brusquement des ombres de la nuit, attrapant deux pirates, l’un dans chaque patte et les emmène avec elle avant de les relâcher à une hauteur trop élevée pour leur permettre de survivre à leur chute, malgré l’eau. Elle semble recommencer à quelques reprises, avant de disparaître à la suite d’un terrifiant grognement venant de la calle. Plusieurs membres sursautent, reconnaissant le grognement caverneux. Après cet avertissement sonore, Crane donne des nouveaux ordres, demandant de dégager la porte de la cale, toutefois un grincement de bois qui craque sous la pression retentit brusquement dans l’air.

De derrière le bateau, où se trouvent les cabines et la trappe de bois qui permettre une certaine liberté au Pokémon. De sur le rebord des rampes extérieurs, deux pattes sombres apparaissent et un monstre à la peau rocheuse sombre s’extirpe. Le Tyranocif de Scarlett se fraye un chemin, broyant du bois sur son passage et terrorisant les braves passages qui avait observé son ascension sur le pont. Valkas s’étire de tout son grand et puisse un rugissement digne d’un Pokémon préhistorique. Il prend une grande respiration, remplissant ses poumons d’air et d’humidité.

Crane reconnaît immédiatement cette attaque et ordonne à l’équipage de l’Écarlate de prendre refuse dans les cales. Narfaj, qui semble comprendre l’intention de Valkas, se fraye un chemin, épaulant les membres de l’équipage à prendre refuge en effrayant les pirates ennemis. Ils eurent à peine le temps de fermer la cale que le Tyranocif vomit une puissante Ocroupie qui vient frapper le pont du bateau, envoyant une vague d’eau sale. La boue frappe l’Aligatueur, qui glisse quelque peu sur le bois humide. Sous le lourd silence de cette perte pour l’ennemi, une dispute entre le Tyranocif et l’Aligatueur éclate, visiblement Narfaj n’appréciait pas qu’on lui vomît dessus et Valkas n’appréciait pas qu’on le réveil durant son sommeil.

Scarlett, habituée par le comportement de ses deux Pokémon, profite de la confusion pour guider les hommes qui sont avec elle et telle une petite armée, ils arrivent finalement en face du capitaine qui est lourdement accompagné de ses meilleurs hommes.

« Scarlett ! J’ai hâte de te mettre à genoux… Je vais bien profiter de toi et il me fera plaisir de récupérer ton bateau, ton équipage et ton butin ! » S’écrit-il en se jetant sur elle.

Pendant ce temps, un homme s’effondre au sol, les yeux injectés de sang. De plusieurs orifices, s’écoule du sang, dévoilant la souffrance psychologique que le pirate ennemi avait subi en pénétrant la chambre du Capitaine. La Mentali s’étire paresseusement, se rapproche de la porte et elle remarque que l’une des passagères est en danger. Après quelques sauts habille, elle arrive derrière l’homme qui ne semble pas la remarquer, trop obséder à l’idée de mettre la main la demoiselle. Son regard s’illumine puis la pierre qui marque son front l’attaque Psyko frappe en pleine poitrine l’homme, le stimulant tellement qu’il s’effondre au sol, son cœur arrêté. Elle pose un regard neutre sur l’humain et une voix mental s’étire dans l’esprit de l’humaine.

« Il reste quelques ennemis, tu veux m’accompagner ? » Offre-t-elle en reconnaissant l’envie de combat de la gamine.

[Amélia Vhagar]

« Raaaaaaah »

Amélia laissa échapper un cri rauque tandis que son épée entrait en contact avec celle de son adversaire. Pour un simple pirate, son niveau impressionnait la blonde. Elle réussissait à parer les assauts de son adversaire mais ce dernier ne laissait que peu d’ouvertures pour que la jeune femme puisse attaquer à son tour.

Le rire de bouffon de son adversaire s’élevait à nouveau dans les airs. Aigu et nasillard, l’homme âgée d’une trentaine d’années semblait complètement fou avec ses yeux complètements écarquillés et son grand sourire qui dévoilait toutes ses dents à la soldate. Il semblait être complètement malsain, ce qui le rendait d’autant plus inquiétant. Il avait l’air de s’amuser, comme si tout ceci n’était qu’un jeu pour lui. Il se mit à sautiller d’un pied à l’autre avant d’arrêter de rire soudainement et de bondir vers Amélia, l’épée pointée vers le buste de cette dernière.

La blonde s’écarta et pivota sur elle-même. Ce faisant, elle évita le coup de lame de peu... De si peu que le métal frôla son plastron métallique. Mais la nouvelle proximité entre les deux adversaires permit à Amélia d’écraser le pied de son adversaire à l’aide de sa botte métallique. Le pirate laissa échapper un râle grave tandis que la blonde lui asséna un violent coup de poing ganté dans le visage de son adversaire. La soldate profita du mouvement de recul de son adversaire pour porter son épée face à elle, utilisant son arme pour le repousser un peu plus loin, lui entaillant les bras.

Le criminel recula de plusieurs mètres avant d’heurter la rambarde en bois, manquant de peu de basculer par-dessus bord. Il tenait son visage ensanglanté entre ses mains, proférant de multiples insultes toutes plus imagées les unes que les autres.

Le cri des différents Pokémon de la navigatrice s’élevèrent dans les airs et chacune des créatures se mit à participer à la bataille qui faisait rage. Amélia fut distraite quelques secondes quand la vague brune crée par le Tyranocif emporta presque tous les personnes présentes sur le pont, faisant légèrement tanguer l’ensemble du bateau.

Le pirate en profita alors pour retrouver ses esprits avant de courir et tacler Amélia de tout son poids, les faisant tous les deux chuter au sol. Le souffle coupé, la soldate se cogna la tête lors de la chute et lâcha son épée qui glissa quelques mètres plus loin, hors de sa portée. Elle n’eut pas le temps de tendre la main pour tenter de la récupérer que le pirate se positionna à califourchon au-dessus d’elle, écrasant les bras de la plus jeune avec ses genoux, et souleva son épée au niveau de son visage avant de tenter de la planter dans celui d’Amélia. Les sons alentours étaient alors distordus et sa vision tremblante. Un sifflement résonnait dans ses oreilles et un violent mal de crâne la saisit. Malgré tout ça, la blonde réussit à réaliser ce qui s’apprêtait à se passer et décala son visage sur la gauche tandis que l’épée du pirate se planta dans ses cheveux.

La jeune femme tentait de se débattre, de faire basculer son assaillant sur le côté en essayant de rouler sur elle-même. Le pirate mit un terme à toutes les tentatives de la jeune femme en dégainant une dague courte de sa ceinture et en la plaçant sous sa gorge. Amélia sentait la froideur de l’acier contre sa peau. La lame pressait contre sa chair sans pour autant l’entailler pour le moment, mais la pression suffisait pour dissuader Amélia de tenter quoi que ce soit. Il passa l’index de sa main libre sur la joue de la soldate immobile qui le regardait avec un mélange de frayeur et de dégout dans les yeux.

« Tu vois, je t’avais dit que j’allais t’avoir… détends-toi ma jolie, on va bien s’amu- »

Le pirate se mit à tousser et cracher d’importantes quantités de sang avant même qu’il ne finisse sa phrase. Il se mit à saigner du nez tandis que le blanc de ses yeux devint rouge. Une expression de peur défigura son visage et après quelques convulsions où ses yeux se retournèrent dans leur orbite, il finit par s’écrouler de ton son long sur Amélia qui était tachée de son sang.

Une fois qu’il eut rendu son dernier souffle, la pupille repoussa difficilement le cadavre qui était allongé sur elle. Elle finit par se relever tant bien que mal et vit le Mentali qu’elle avait aperçu quelques heures auparavant lors de son embarquement. Ce dernier s’adressa à elle directement dans son esprit, lui demandant si elle voulait se joindre à lui pour le reste de la bataille. Instinctivement, Amélia porta sa main gantée à sa gorge ainsi qu’à l’arrière de son crâne pour essayer d’y constater des blessures potentielles. Aucun saignement n’était cependant à déclarer. La militaire se pencha alors en avant pour récupérer son épée et regarda le Pokémon psy d’un air déterminé.

« Allons-y ! »

Amélia se mit à courir derrière Sitara et remarqua que pendant qu’elle était occupée d’affronter un adversaire en un contre un, le reste de l’équipage, lui, faisait de gros trous dans l’armée adverse. La blonde sauta par-dessus plusieurs cadavres sur le pont avant d’arriver derrière un pirate qui s’apprêtait à achever un matelot de la Rose Écarlate. Le Mentali immobilisa l’ennemi quelques secondes à l’aide de ses pouvoirs psychiques tandis qu’Amélia planta son épée à travers sa gorge.

S’appuyant dans le dos du pirate à l’aide de son pied, Amélia délogea son épée du corps du pirate qui s’écroula au sol.

« Derrière toi. » résonna la voix mentale du Mentali dans l’esprit d’Amélia.

Pivotant sur elle-même, Amélia para l’assaut d’un nouvel adversaire en plaçant son épée à l’horizontale face à elle. La blonde donna alors un énorme coup de talon dans la rotule du pirate qui émit un craquement sonore. La jeune femme profita de l’instant de faiblesse du combattant pour le repousser en arrière sur quelques mètres jusqu’à ce qu’il percute un mât. Amélia profita alors du choc pour le désarmer d’un coup de poing avant de le frapper de toutes ses forces avec le pommeau d’Aube au niveau des tempes, l’assommant directement.

Amélia regarda alors autour d’elle et constata que les bruits d’affrontements commencèrent à se faire rare. Le pont était rempli de cadavres et le silence commençait à se faire de plus en plus présents. Seuls les cris des Pokémon de Scarlett déchiraient encore les flots et les cieux, mais les affrontements d’humains se faisaient rares. Quelques pirates tenaient encore debout, mais en étant en minorité numérique, ils finissaient par tous se faire encercler par les membres de l’équipe du navire marchand qui mettaient un terme à leurs agissements.

Amélia se retourna alors et chercha du regard le Mentali qu’elle aperçut un peu plus loin.

« Scarlett va bien ? »

[Elvira Greyhunt]

[Anniversaire d'Érasia, le post compte double !]

*Oui, elle s’amuse, ne t’inquiète pas pour elle.* Lui répond doucement la Mentali qui avait sautée sur la rampe et qui lichait maintenant son pelage quelque peu souiller de sang.

Loin d’être énervée pour la vie de sa maîtresse, la Mentali s’occupa plutôt d’apaiser les esprits échauffés du Tyranocif et d'Aligatueur qui se faisait maintenant la gueule. Comme pour insulter un peu plus Valkas, Narfaj attrape le corps inerte d’une des pirates ennemis et le lance sur Valkas qui s’étire de son grand visiblement insulté que l’Aligateur géant l’attaque aussi lâchement. Une nouvelle vague de boue explose sur le pont du bateau ou Sitara fit un bouclier mental autour d’elle-même et d’Amélia pour leur éviter de récupérer les saletés des deux prédateurs. Visiblement assez énervé après sa deuxième attaque de boue, Narfaj s’élance, attrape le Tyranocif par les jambes et l’envoi balader dans les eaux.

Valkas étant plus petit que Narfaj, ne peut pas empêcher la prise de bras de clé et s’échoue lamentablement à l’eau. Quand il refait surface, essayant de faire une petite, brasse avec ses pattes, il se rapproche de la rampe extérieure qui permet à Narfaj de rentrer ou de sortir de l’eau et la monte finalement. Refroidis par cette baignade improvisée, il retourne finalement bouder à l’intérieur de la calle. L’Aligatueur s’étire de tout son grand et prend la pose du fier chevalier qui vient de sauver la princesse en otage. Il se tourne vers l’équipage, cherchant des félicitations qui viennent finalement de la part de Mira et de Crane. Il saute ensuite à l’eau, allant récupérer quelques corps de pirates comme casse-croute.

Pendant ce temps-là, la Dragonne antique retourne à son perchoir, permettant à son cavalier de descendre vers le pont pour aller aider pour les blessées. En quelques minutes peine, les pirates ennemis survivants son mi en otage et son solidement attaché. Une fois, le pont sécuritaire, une jeune femme accompagnée du cuisinier sorte de la cale et ils viennent nettoyer avec leur maîtrise de l’eau une partie de la boue pour faire place à un endroit plus propre pour les blessés graves. La jeune Mizuhanienne ce mets immédiatement au travail, utilisant sa maîtrise du soin pour refermer les pires plaies avant de laisser place à un apprenti qui s’occupe de faire les bandages et autres tâches moins importantes.

Crane le rouquin à la stature de félin sauvage, fait le tour du bateau, faisant le compte des dégâts et des blesser. Keiser, un imposant homme à la peau brunie par le soleil et aux traits sévères s’active déjà à faire les réparations si nécessaire, criant des ordres à sa petite équipe. Mira, la beauté du désert fait le tour des cabines, s’assurant que chaque passager soit toujours en vie et sans la moindre blessure. Elle finit par s’approcher d’Amélia, l’observe de la tête au pied et avec l’âme maternelle qu’elle a, elle vient essuyer, avec l’aide de son pouce, quelques gouttes de sang sur la joue de l’ambassadrice.

« Beau travail, mais prochaine fois, veuillez rester dans votre cabine. Il aurait été malheureux qu’il vous arrive quelque chose. »

Sur ces dernières paroles, elle échange un regard avec Sitara qui s’éloigne finalement vers le bateau adversaire. Un lourd silence de mort règne maintenant sur l’autre vaisseau. Flottant au gré des vagues, Elvira finit par sortie de la cabine du capitaine avec la tête de ce dernier en main. Elle pousse un cri de victoire en soulevant la tête haute dans le ciel. Des cris de joie lui répondent et elle jette finalement la tête à l’eau en revenant vers son propre bateau. Énormément de sang tâche ses vêtements, signe qu’il y avait plusieurs personnes à l’intérieur. Le Dimoclès s’éloigne quelque peu, s’assurant qu’il n’y avait plus de danger autour. La Mentali vient rejoindre sa maîtresse, puis saute sur ses épaules avec facilité. Elle s’étend sur ses épaules et cache son visage dans l’épaisse chevelure rouge de la capitaine.

« Bon, ceux qui sont intéresser à récupérer le matériel, c’est le temps. On récupère tout ce qu’on peut, je veux aucun prisonnier et on me brûle le bateau une fois terminé. »
« C’pitaine, si vous permettez. » Commence Keiser en se rapprochant. « Le bateau semble en bon état, je propose que nous le gardions pour des pièces supplémentaires pour votre bateau, ou pour agrandir l’équipage. » Propose-t-il.

Scarlett y réfléchir, puis croiser du regard Crane qui hoche positivement la tête puis Mira qui semble appuyer la notion. Elle soulève les bras en l’air, comme si elle était vaincue et sourit au vieil homme.

« Pourquoi pas, change seulement les voiles, je ne voudrais pas de malentendu. »
« Bien c’pitaine ! »

Puis, elle se dirige vers Amélia qui se trouve toujours sur le pont. Elle se plante devant elle, les mains sur les hanches, elle l’observe un instant. Durant ce moment, elle glisse délicatement sur les pensées de surface de la gamine et elle sent l’envie de la jeune femme de devenir une puissante guerrière. Elle lui offre un sourire franc et l’invite à la suivre dans sa cabine. Une fois, seule, toutes les deux, la Mentali saute au sol. Elle va s’installer sur le coin du bureau et son front brille légèrement, signe qu’elle utilise ses pouvoirs psychiques. L’humaine s’approche d’une bassine d’eau tiède qui se trouve derrière un paravent et elle vient rapidement laver son visage et changer ses vêtements souillés. Une fois plus convenable, elle va rejoindre Amélia qui avait pris place sur l’une des chaises en face du bureau à sa demande. Elle s’installe à la grande chaise du bureau et soupire.

« Sitara m'a dit que tu t’étais bien défendu. Quand tu as dit plutôt que tu étais intéressé à reprendre tes études de guerrière, tu étais sérieuse ? Parce que si c’est le cas, je serai intéressée à te montrer la branche de maître des lames… Et si tu es intéressée, par celle de Lame-Caméléon… »

Elle laisse un peu de temps à la demoiselle de digérer l’information en surveillant ces pensées de surface. Serait-elle intéressée et surtout était-elle sérieuse dans ses manœuvres ? Après avoir trouvé les réponses à ses questions, Scarlett sourit et fouille dans l’un des tiroirs de son massif bureau et en sort quelque chose qu’elle lance ensuite à la jeune femme. L’enseigne de métal est lourde, mais facilement reconnaissable, c’était l’enseigne de Terros, l’Ordre de Regirock avec les lignes d’un soldat de Galon Trois.

« Elvira Greyhunt à votre service ambassadrice Vhagar. »

[Amélia Vhagar]

[Anniversaire d'Érasia, le post compte double !]

« Je n’ai pas vraiment eu le choix… » fit Amélia embarrassée tandis qu’elle sentait le pouce de Mira caresser sa joue.

La beauté de l’étrangère troubla la blonde quelques instants. Son regard se perdait dans son œil d’émeraude unique. La douceur dont la basanée faisait preuve contrastait énormément avec l’efficacité et la précision avec laquelle Amélia l’avait aperçu utiliser ses pistolets quelques instants auparavant. Celle qui dégageait une telle chaleur maternelle était en réalité une redoutable tireuse qui faisait tomber ses adversaires comme des mouches.

Quelque peu impressionnée, Amélia laissa Mira s’en aller tandis que cette dernière continua de s’assurer que les autres passagers allaient bien. Apparemment, la blonde était la seule à avoir désobéi aux ordres de Scarlett et à être sortie de sa cabine quand la capitaine avait expressément demandé le contraire. Oups… Amélia espérait que la navigatrice n’utiliserait pas son insubordination pour lui refuser le remboursement de sa caution.

La blonde se rendit vers les escaliers arrière du pont qui menaient vers sa cabine avant de s’y laisser tomber sur la troisième marche. L’adrénaline passée, son corps lui rappelait qu’elle s’était pris une belle raclée par le pirate qui l’avait pris à part… Si la Mentali de la capitaine n’avait pas été là… Cette pensée envoya une décharge électrique dans la colonne vertébrale de la militaire. Elle aurait fini par trouver une solution, elle en était sûre, mais elle s’en serait sortie probablement bien plus amochée…

La diplomate planta son épée par terre avant de poser ses coudes sur le large manche de sa lame. Ses mains soutenaient son visage et ses yeux étaient clos. La jeune femme profitait du semblant de calme qui régnait sur la Rose Écarlate. Les voix de quelques passagers étaient à peine perceptibles et quelques râles de membres de l’équipage blessés qui recevaient les premiers soins s’élevaient dans les airs. Cependant, rien de tout ça n’était comparable au chaos qui avait régné sur le navire quelques minutes auparavant.

Mais le repos auditif d’Amélia ne fut que de courte durée. L’équipage se mit à hurler d’une seule voix, acclamant leur capitaine quand cette dernière surgit de la cabine adverse, la tête de son ennemi entre les mains. La plus jeune fut alors prise d’un haut le cœur. Elle avait fait ce qu’elle avait à faire pour s’en sortir et se rendre utile durant l’affrontement. Elle avait tué, elle aussi ! Mais décapiter un adversaire…

Tout en ravalant son mal-être, Amélia observa la corsaire jeter la tête dans les flots impétueux de la mer Terrosienne. La navigatrice discuta avec certains membres de son équipage que la soldate avait déjà remarqué à plusieurs reprises. Cette dernière en déduit qu’il devait s’agir de personnes importantes, essentielles au bon fonctionnement de l’équipage et du navire. Alors que Scarlett se mit à se diriger avec Amélia, cette dernière se leva, fit glisser la lame d’Aube dans son fourreau avant de gravir le reste des marches qui la séparaient de sa tireuse accomplie.

Devant le regard insistant de Scarlett, la blonde ne se fit pas prier quand l’aînée l’invita à le rejoindre dans sa cabine. Amélia prit place sur une chaise désignée par Scarlett avant de fixer ses pieds, ne voulant pas que la capitaine se sente épiée alors qu’elle était occupée de se changer. Amélia réalisa pour la première fois que son armure était souillée de sang également et qu’elle devrait la nettoyer à son retour dans sa chambre si elle voulait la garder dans un état impeccable. La blonde sentait également une intense chaleur se dégager contre sa cuisse. Cette dernière plongea alors sa main sous la plaque métallique qui recouvrait ses hanches afin de saisir la Pokéball qui se trouvait dans sa poche du bout des doigts. Balerion devait s’inquiéter… Amélia caressa la sphère métallique avec son pouce, lui promettant mentalement de le libérer dès qu’elle pouvait.

Scarlett finit enfin sa toilette et vint s’installer dans l’imposant fauteuil qui faisait face à Amélia. La blonde s’apprêtait à se faire sermonner pour être sortie de sa cabine alors qu’elle n’était qu’une simple passagère mais le tournant que la conversation prit la surprit. Scarlett se proposait pour la former au maniement de l’épée !

L’épéiste ne savait comment répondre à la proposition de Scarlett. Bien sûr qu’elle était sérieuse dans son envie de s’améliorer… Cette nuit l’avait confirmé plus que jamais. Elle s’était retrouvée en duel avec un seul homme et elle avait fini dans une situation franchement pas confortable… Cela ne se serait jamais produit si elle avait été mieux entraînée ! Mais d’un côté… Voulait-elle vraiment apprendre l’art de l’épée de la part d’une pirate ?

Elle n’avait rien contre la rousse qui avait prouvé être une excellente maître des lames… Mais son statut posait problèmes. Amélia avait la réputation d’I’Maï à porter sur ses épaules, elle était la représentation directe d’Iren à travers le pays. Elle n’était pas certaine de pouvoir accepter une formation si officieuse.

Devant les doutes de la blonde, Scarlett décida de plonger sa main dans un des tiroirs qui composent son imposant bureau en bois massif. Elle y sortit un enseigne qu’Amélia reconnaîtrait parmi milles. Prise par surprise, les yeux d’Amélia doublèrent de volume quand elle réalisa qu’elle avait face à elle un soldat de plus haut grade qu’elle tandis que Scarlett lui révélait sa véritable identité.

Amélia se releva précipitamment, manquant de peu de faire basculer le siège sur lequel elle était assise en arrière. Portant sa main à son front, Amélia se raidit, adoptant une position de garde à vous. Elle avait beau avoir son statut diplomatique particulier, la blonde reconnut immédiatement qu’elle avait face à elle une supérieure hiérarchique.

« Je suis vraiment motivée à m’améliorer. Je sais que j’ai ce qu’il faut en moins pour devenir une des meilleures épéistes de notre nation. J’ai juste besoin de la bonne personne pour m’aider à atteindre mon potentiel. Ça serait un honneur de suivre vos apprentissages, soldat Greyhunt. Soldat Vhagar de galon deux, pour vous servir. »

Bon… Après tout ce qu’elles venaient de vivre et tout ce qu’Amélia avait vu d’Elvira, de telles formalités n’étaient pas nécessaires, mais elles étaient importantes pour la blonde. Elle était quelque peu étonnée de voir une soldate menée une double vie de pirates, mais ce n’était pas sans précédent. Et surtout, elle était trop fatiguée pour se soucier de tout ça.

En raison de l’heure déjà bien avancée dans la nuit, les deux femmes décidèrent qu’Amélia commencerait son entraînement dès le lendemain, plusieurs heures par jour, en compagnie d’Elvira et de son équipage jusqu’à ce que le navire arrive au port de Palma. De là, la blonde devrait vaquer à ses occupations diplomatiques afin de représenter Iren une dernière fois avant de véritablement penser à elle, et devenir la guerrière qu’elle était destinée à devenir.

[Elvira Greyhunt]

[Anniversaire d'Érasia, le post compte double !]

La réaction d’Amélie fait éclater dans un grand rire la rouquine. Son changement d’attitude après avoir compris qui elle avait devant elle et son nouveau respect fait que la rouquine devient hilare sur sa chaise. Même dans l’armée, ceux qui connaissaient son tempérament ne lui offraient pas autant de respect sur le salut. Elle lève la main, priant silencieusement la demoiselle de se rasseoir et d’oublier cette stupidité. Même si Elvira n’était pas une malpolie, elle trouvait cette pratique dépasser.

« Arrête ceci, je ne veux pas de ce faux respect. Seules mes actions me mériteront ton respect. Je suis désolée que tu aies découvert ma véritable identité ainsi, mais disons qu’en ce moment, je suis en mission personnelle. Je ne joue pas au pirate pour le plaisir, mais pour retrouver un membre de famille qui a disparu depuis peu… J’ai donc temporairement reprit son bateau et une partie de son équipage qui voulait travailler avec moi. Même si nous portons le titre de pirates, nous ne sommes pas, sans foi ni loi, nous avons une morale et des règles à respecter… Dans tous les cas. »

Elle réfléchit un instant et son regard se tourne vers la Mentali. Elles semblent avoir une discussion de quelques longues secondes avant qu’Elvira revienne vers Amélia. Elle hoche la tête, acceptant enfin avec détermination son idée d’aide et de maîtresse. Elle a un vague sourire qui lui fait penser à son défunt maître de Dojo, elle n’aurait jamais cru prendre un jour un élève sous son aile… Quoi que Chad… Non Chad, c’était tout autre chose.

« Bon aller, tu sembles épuisée par la journée. Va nettoyer ton armure, sortir ton Pokémon et dormir un peu. Je te veux en forme demain matin pour commencer un entraînement basique avec ton arme. Tu pourras prendre ton déjeuner en même temps que mes hommes et nous commencerons après. Aller file maintenant. »

Laissant la demoiselle quitter, Elvira se laisse retomber plus lourdement sur sa chaise. Son esprit encore hanté par les paroles du défunt capitaine. Elle vient masser ses tempes avec ses doigts et Sitara vient la rejoindre quelque peu. Si vraiment ces informations étaient vraies… Comment allait-elle en informer son équipage ? De plus, elle ne pouvait pas elle-même croire ce qu’il avait dit.

*Ne désespère pas… Flint est quelqu’un de fort.*
*Oui et non… C’était un homme brisé par la vie… Il a très mal pris la perte de sa vraie fille… Et je suppose que quand il a entendu parler de ma ‘’mort’’ ça a dû lui donner un coup dure…*
*Oui, mais tu lui as envoyé des nouvelles…*
*Est-ce que je suis allé assez vite ? J’aurais peut-être dû me déplacer avant.*
*Tu avais tes propres problèmes à l’époque et puis, tu travaillais beaucoup pour l’armée…*

Elvira fait un mouvement de la main, chassant les dernières paroles de la Mentali. Elle sait qu’elle fait de son mieux pour lui remonter le moral, mais les souvenirs qu’elle a intercepté dans l’esprit de ce pirate la hante toujours. Sa mort avait l’air si réellement… Elle soupire lourdement et au même moment quelques coups s’étirent sur la porte de bois et le visage de Crane apparaît dans la porte entrouverte. Elvira échange un vague regard avec lui et il semble comprendre que quelque chose ne va pas. Il pénètre à l’intérieur et va la rejoindre sans souffle un mot. Il la soulève de sa chaise et se glisse sous elle, l’installant de manière à ce qu’elle soit blottie contre lui. Il la serre un peu. Elle a le réflexe de se raidir un peu, mais elle finit par se détendre, peu habituée à ce genre de comportement envers sa personne.

« Tu veux en parler ? »
« Il faudra bien… »
« Que s’est-il passé dans l’autre cabine ? »
« Il connaissait Flint… Et quand il est venu de le tuer, il a cru pouvoir sauver sa peau avec des informations sur Flint… »
« Je suppose qu’elles sont mauvaises ? »
« Peu rassurante… Il m'a parlé de son suicide… »

Il y eut un lourd silence après cette révélation… Crane, c’est quelque peu raidi contre elle. Elle soupire une nouvelle fois, sentant les émotions montées en elle, elle fait de son mieux pour se retenir, mais la rage de Crane n’aide en rien.

« Quand ? »
« Il y a quelques semaines… Sur une île perdue de l’ouest… J’ai reconnu la petite île comme étant celle de la tombe de sa fille… »
« Et c’est Pokémon ? »
« Je… Je ne sais pas pourquoi ? »
« Parce qu’il n’aurait jamais abandonné les Pokémon de sa fille. Alors, il doit encore être là-bas. »
« Après ce transport, nous prendrons la route pour l’île, nous ne sommes pas loin… Allons vérifier. »
« Oui, allons voir. »

Les jours qui suivirent, furent comblés par l’entraînement d’Amélie. La rouquine se montra sévère, mais efficace, comme le lui avait montré son propre paternel, l’ancien général Greyhunt. Tout en lui montrant les bases du maniement des armes, elle la prépare déjà pour la dure réalité du combat, échangeant parfois sa place contre les différents membres pour que la jeune soldate puisse découvrir différents styles de combat. Une fois sur l’île, elle la salut chaleureusement et elles se séparent finalement, lui déclarant que leur chemin se recroiseront. Elle lui annonce aussi que sous peu, elle lui reprendra contact avec elle pour approfondir leur entraînement.

[Contenu sponsorisé]