[ Clos ] La Gijinka naturelle [Ishi]

[Ninj]

« C’est un fameux deux ailes, fin comme un bateau ! Il est hauuut ! Mon dragonneau ! », Chantait gaiement une jeune gamine blonde pleine d’entrain.

La Pichu de Ninj n’avait jamais été d’aussi bonne humeur. La Feunarde à ses côtés n’osait même plus l’interrompre, se contentant de pouffer discrètement tandis que la gamine sous forme humaine déformait à sa guise une chanson paillarde, créant des phrases avec plus ou moins de sens. La Goupix quant à elle, bien calée entre les pattes de sa mère, semblait apprécier la folie soudaine de Pichu et n’hésitait pas à pousser de petits crics de joie pour l’accompagner. Quant au Libegon, il gardait le silence, comme à son habitude, bien trop concentré sur son vol lent et stable pour se préoccuper de ses passagers. Car si Pichu était capable de tenir n’importe laquelle de ses pirouettes en plein vol… la renarde et son enfant étaient beaucoup moins agiles.

Mais d’où lui venait donc cette euphorie si soudaine ? Eh bien voilà. Après quatre mois d’entrainements intensifs en vue d’acquérir son nouveau membre lui permettant d’utiliser la foudre sous forme animale, Pichu reprenait enfin le vol en compagnie de son camarade ailé. Et pour la toute première fois de sa vie, elle n’avait absolument plus rien à penser ! Elle était libre de toute contrainte et avait réalisé la totalité de ses ambitions ! Evidemment, elle devait encore s’entrainer, notamment pour améliorer son équilibre et sa vitesse sous forme animale… mais tout cela n’était qu’une question de temps ! Rien à voir avec les dures années d’entrainements et de recherches infructueuses qu’elle avait endurées jusqu’à aujourd’hui.  

C’est donc dans une ambiance étonnamment bonne que le groupe voyageait au gré de leurs envies, laissant le hasard guider leurs ailes certains jours, parcourant les cieux à la recherche d’un lieu précis certains autres jours… oh, évidemment, ils avaient bien deux ou trois problèmes qui attendaient d’être réglés… mais rien de vraiment urgent, vital, ou même important. Pichu devait notamment retrouver la créature que l’alchimiste lui avait demandé… mais à priori, elle aurait besoin de toutes ses capacités pour l’attraper, donc cette épreuve serait repoussée jusqu’à ce qu’elle se sente prête à combattre efficacement avec son nouveau membre. Quant à la lettre vierge de Ninj… la souris s’était laissé prendre à une crise de rire interminable lorsque Libegon lui avait raconté cette histoire. Le chercheur attendrait. Elle était contente de savoir qu’il se portait bien… mais elle n’avait absolument aucune envie de retrouver Voltali ou Negapi.

Bref, tout cela n’avait aucune importance aujourd’hui. Car si le groupe s’était rendu sur l’île I’o Maï, ce n’était pas pour se remémorer de douloureux souvenirs… mais bien pour profiter des sources chaudes ! Sauf que ces sources chaudes… à priori, elles n’étaient pas dans les environs. Ou alors, bien camouflées derrière ces hautes montagnes qu’ils survolaient. Ne trouvant aucune indication lui permettant de retrouver sa route, le Libegon décida de descendre au sol pour questionner une humaine qui passait par-là.

Que faisait donc une humaine seule au milieu des montagnes ? Oh, peu importe. Sans prendre la moindre précaution, le dragon se posa à quelques mètres de l’étrangère, et Pichu entama la conversation, stoppant sa chanson pour quelques instants :

« Hey, madame ! Vous sauriez où sont les sources chaudes ? », Demanda-t-elle tout naturellement.

Mais plutôt que de répondre comme n’importe quelle humaine, cette étrangère recula légèrement, visiblement inquiète à l’idée d’être en présence d’une autre personne, si jeune soit-elle. Intriguée par la méfiance de l’étrangère, Pichu la détailla lentement, tandis que Feunarde et Goupix profitaient de cette pause pour se dégourdir les pattes en quittant le dos du dragon.
On aurait dit une jeune femme à peine adulte. Elle portait une tenue rouge assez légère, ce à quoi Pichu imagina que l’étrangère venait de Flamen. Elle remarqua également sa coupe de cheveux étrange, d’un brun tout à fait commun, mais de laquelle deux couettes plutôt pointues s’échappaient de part et d’autre de sa tête en direction du ciel, lui donnant l’allure d’une humaine à antennes. Mais ils n’étaient pas là pour juger l’humaine sur son apparence… Affichant un large sourire, Pichu lui fit un signe de la main pour attirer son regard, et reposa sa question concernant les sources d’eau.

A priori, voir une jeune gamine blonde en robe sur le dos d’un magnifique Libegon était aussi effrayant que de croiser un Ectoplasma en pleine nuit ! Du moins, c’est ce que cette femme laissa paraitre, puisqu’elle se mit à courir pour échapper à… ses poursuivants ? Pas vraiment, mais bon, passons.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, Pichu et Libegon seraient repartis comme si de rien était, laissant cet humaine un peu folle tranquille pour aller quérir l’aide de quelqu’un d’autre. Mais voilà… cette femme n’avait rien d’une humaine. Et à la seconde où Pichu le remarqua, la situation changea du tout au tout dans son esprit.
Sous le regard des Pokémon de Ninj, la jeune femme s’illumina, changeant progressivement de forme jusqu’à prendre l’apparence d’un Pokémon tout à fait normal. Quoi que… normal ? Pichu n’avait jamais vu cette créature ! Un étrange dragon rouge dépourvu de pattes antérieures. L’humaine Gijinka n’en vit pas plus, car déjà le dragon s’envolait dans les cieux pour s’enfuir.

La Pichu de Ninj réagit au quart de tour. Un peu trop d’ailleurs, puisqu’elle ordonna immédiatement à Libegon de poursuivre cette créature, oubliant par la même occasion les deux renardes sur l’une des nombreuses montagnes de la région. Tant pis, ils repasseraient les prendre plus tard… mais ils devaient absolument faire connaissance avec cette étrange Gijinka ! Après-tout, ce n’était pas tous les jours qu’on avait l’occasion de rencontrer d’autres Pokémon bénis par Celebi !
Aussi douée que Ninj en relation sociales, la gamine hurlait à Latias de s’arrêter et de revenir vers eux, tandis que Libegon faisait son possible pour ne pas se laisser distancer. Mais en apparence, la situation ne laissait aucun doute possible : Latias était poursuivie par un puissant Libegon et sa très jeune dresseuse, pour le meilleur et pour le pire… si seulement la souris avait pris le temps d’écouter la renarde érudite avant de s’envoler… peut-être aurait-elle compris qu’il ne s’agissait pas d’un Gijinka, mais simplement d’une créature légendaire capable de camoufler son apparence ?... mais il était trop tard pour revenir en arrière. A présent, la Pichu allait passer pour une véritable poursuivante.

[Ishizu Yggdrasil]

Partir à leurs recherches ! Le garçon passa ses doigts sur la terre puis les porta devant ses yeux. Il pouvait tout savoir ainsi. Il pouvait deviner qui était passé par là depuis des jours, ce qu'il avait mangé, ses maladies, son groupes sanguin, ses caractéristiques physiques. En fait, c'est surtout quelque chose qui se déroule dans les romans et qui n'ont aucunes véracités. Alors pourquoi il faisait ça si pour lui, ce n'était que des conneries ? Et bien, peut-être juste pour faire l'idiot, comme d'habitude. Sincèrement, on pouvait étudier un sol, d'ailleurs celui ci était plus rocailleux qu'autre chose, trouver de la terre ferme était plutôt rare, certainement plus riche en limon qu'en argile ou sable, mais outre cela, à part trouver des traces ou des poils, on ne lit rien d'autre dans des éléments minéraux. Il devait repartir à la chasse. Il avait entendu parler d'une rumeur qu'il était venu vérifier par lui même. Il voulait voir ce qu'il en était, depuis le temps qu'il n'avait pas voyagé. Il avait laissé Kajin' se reposer avec le petits, le temps qu'il soit suffisamment aptes à supporter les voyages. Il fit deux pas, faisant bien attention de ne pas tomber de la petite corniche où il se trouvait actuellement, zone totalement inaccessible à pied. Il huma l'air dans ses hauteurs avant de reprendre sa place sur le dos de son Pokémon qui attendait contre la paroi rocheuse. Une fois attaché, ils se laissèrent tomber sur quelques mètres, l'air se mit presque aussitôt à les porter, soulevant leurs corps vers les cieux. Un petit être se baladait sur l'épaule du jeune homme, il tentait, bien que mal, de s’entrainer. Il devait maîtriser la double distorsion avant de rencontrer la Gardevoir qui lui apprendrait comment faire pour l'utiliser. Pour l'instant, il devait juste savoir la matérialiser, ce qui n'était pas une chose aisée. Il prenait son inspiration, la bloquait, et forçait comme s'il tentait de poser un cul. Cependant, il se concentrait surtout sur la formation de faille temporelle. Une lueur mauve apparaissaient à chaque fois face à lui, mais elle n'était pas plus grosse qu'une perle et ne durait jamais longtemps. Le niveau qu'il devait atteindre lui demanderait beaucoup plus d'entrainement. Quant-à sa stabilité sur le jeune homme et sa monture, il en avait absolument rien à faire, c'est un spectre, il fait ce qu'il veut d'abord. — Ça serait bien d'en trouver un ! Dit-il d'un ton un peu ennuyé et à la fois enjoué. Il était sûr d'avoir sentie la présence d'une force hors norme dans les parages. Alors qu'ils cherchaient quelque chose du bout du nez, ils se posèrent sur un petit plateau d'herbe, entre deux montagnes. Ishizu sauta à terre, et commença à fouler le sol de ses bottes. Il n'avait pas besoin d'être devin pour savoir qu'une divinités était passée par ici. L'odeur de la puissance se remarque de loin, la bizarrerie et l'étrangeté de l'aura aussi, encore marqué. Il suffisait de faire circuler son propre fluide dans ses chakra pour ressentir les auras environnantes. Quelque chose de très spécial est passé par ici, comme une émanation, tel un gaz coloré, qui suivrait la trace de son porteur. — On l'a trouvé ! Il courut vers son ami, souleva ses lunettes d'aviateur et sauta en selle. Le Scorvol ne prit pas le temps qu'il s'arrime, son dresseur tiendrait en place jusqu'à ce qu'ils entrent dans un courant ou leurs vols sera plus stables. Il ne fallait pas perdre une seconde, à coup sûr, ils venaient de ferrer un gros poisson. Ce qu'ils n'avait absolument pas remarqué, c'était qu'une créature avait sautée sur l'occasion de s’accrocher à la queue du Scorpion. Alors qu'elle était balloté par les vents, quelque chose devenu presque habituelle avec sa vie d'antan, elle tenait fermement le membre caudale de l'animal. Là ! Il l'a voyait, filant à toute allure ! Suivis par quelque chose d'autre. C'était un Libegon non ? Il en avait déjà vu un, ou deux, mais quand. Il ne s'en souvenait pas, mais ils filaient tout deux à bonnes vitesses. Si le jeune homme devait comparer la rapidité entre les deux, ce serait la créature légendaire la plus rapide. Cependant, du fait de sa vitesse, elle perdait du temps à ralentir et à éviter les obstacles de roches alors que son adversaire pouvait virer très facilement de bord grâce à son agilité et sa vitesse moindre. Ils se feraient, au contraire, distancer plus haut dans les airs, en ligne droite, voir même si le Latias décidé soudainement de freiner, elle pourrait faire marche arrière et repartir plus facilement que l'autre dragon. Dans le cas de sa monture, ils devaient être, à peu prés, à égalité, bien que le dragon soit plus agile et rapide. Mais en qualité d'endurance et de freinage, il ne pouvait pas être battu. C'est très simple, si le scorpion planeur venait à se poser à la verticale, leurs vitesse passerait en l'espace de quelques centimètres à 0. Comme le ferait un cerf-volant retenu en sommes. Leurs larges portance permettait donc des arrêts brusques contrairement à ces deux dragons plus adaptés, l'un pour la vitesse de pointe, comme les Nirondelle, l'autre pour l'agilité et l'élasticité de son corps, comme les serpents. Cependant, l'écailleux vert avait prit en chasse leurs cible. Il devait rencontrer ce Latias, il devait lui parler, peut-être devrait-ils le protéger. Mais rien ne lui disait qu'il s'agissait d'assaillant. Bon sang de bleu ! Il ne devait pas trop se forcer, son cerveau risquait de fondre. Il aviserait sur le moment, ils devaient descendre. Sans obstacles, et dans les hauteurs, ils iraient tout aussi vites, sans compté leurs avantages s'ils piqué sur l'un des deux groupes. Il avait besoin d'entrer en confiance avec le dragon éon, et l'autre dragon la suivait, ce qui pouvait le gêner. Zut ! Il devait savoir ! Il ne prendrait pas le temps de se camoufler, rien que le fait d'être à contre soleil devait créer une ombre suffisamment visible. Sans intentions agressives, ils suivaient le chasseur et le poursuivis, espérant trouver le bon moment pour apparaitre. S'il bloquait le dragon sol, il n'était pas sûr de retrouver la petite femelle rouge et nacre.

[Ninj]

« Hé bah alors, depuis quand tu te laisses distancer dans les airs ? T’as passé quatre mois à manger ou quoi ? », Se moqua Pichu en tapotant amicalement le cou du Libegon.

Pour toute réponse, l’animal grogna, tout en essayant d’accélérer la cadence. Mais il avait beau se donner à fond, cette petite dragonne rouge ne lui laissait aucune chance ! D’autant qu’avec la Pichu sous forme humaine et l’imposant sac contenant leurs affaires sur le dos, il avait un sacré poids mort qui l’empêchait d’aller aussi vite qu’il l’aurait souhaité.
Et pourtant, il insistait, refusant de se laisser humilier aussi facilement par une étrangère. Il n’était pas machiste, loin de là… mais son honneur en avait déjà suffisamment bavé ces dernières années sans qu’en plus quelqu’un ne lui pique la vedette dans les cieux ! Peut-être allait-elle plus vite que lui, mais serait-elle capable de tenir ce rythme aussi longtemps que lui ?

Sur son dos, la jeune fille commençait à perdre espoir. Mais plutôt que de se laisser aller à une quelconque déception, elle fit mine de s’étirer longuement avant de poser ses mains derrière sa tête pour s’allonger en arrière sur le corps du dragon. Puisque son camarade s’était lancé dans une course-poursuite qu’il ne gagnerait pas, mais qu’il ne comptait pas abandonner, autant profiter de ce vol à pleine vitesse à sa façon.

Seulement le vol ne fut pas aussi calme qu’elle l’aurait imaginé. Certes, Libegon se déplaçait dans les airs avec aisance, esquivant le moindre obstacle sans aucune difficulté… mais en voyant que son adversaire refusait de la laisser fuir tranquillement, la dragonne légendaire décida de feinter. Après avoir laissé le dragon la rattraper de quelques mètres, elle s’immobilisa net pour changer de direction et commença à grimper dans les cieux.
Surpris, Libegon tenta de s’arrêter à son tour et manqua de perdre sa passagère. Etant donné qu’elle ne se tenait au dragon que par les jambes, l’enfant n’avait évidemment pas réussi à rester sur sa monture et s’était vue propulsée en avant, obligeant le dragon à aller la secourir avant de reprendre sa course-poursuite.

« Sans déconner, tu pourrais prévenir ! », Ricana l’enfant en atterrissant de nouveau sur le dos de son compagnon, visiblement aussi effrayée que si elle avait chutée d’une attraction pour enfants de moins de cinq ans.

Bon, à priori, la course-poursuite était terminée : suite à ce léger contretemps, le Libegon ne se sentait plus capable de rattraper l’étrangère. Il marmonna quelques jurons dans un grognement sonore avant de gagner en altitude à son tour, souhaitant au moins s’assurer que la dragonne s’était bel et bien envolée au loin.

Et… non. Elle s’était également arrêtée, puisque bloquée par un deuxième poursuivant qu’elle n’avait pas encore repéré jusqu’ici. Libegon découvrit également avec surprise un Scorvol chevauché par un homme aux cheveux blancs. Cette vision lui remémora quelques souvenirs, mais d’où venaient-ils ? Il était presque certain d’avoir déjà vu ces créatures, et pourtant… c’était comme si leur rencontre n’avait duré qu’un instant, et qu’il n’y avait pas prêté attention. Mais dans ce cas, pourquoi s’en souvenait-il aussi distinctement ? Etrange…
Tandis qu’il fouillait dans sa mémoire, le seigneur du désert se rapprochait lentement des deux autres voyageurs des cieux. Quant à Pichu…

« Regardez-moi ça ! Deux gros mâles qui se sentent obligés d’encercler une pauvre petite femelle pour espérer la rattraper ! », Blagua-t-elle, sans même prendre le temps de saluer l’étranger.

Elle avait vaguement aperçu l’ombre du Scorvol un peu plus tôt mais n’y avait pas porté attention. A priori, cet homme était là pour la même raison qu’elle ! Ou du moins, il était intéressé par la même créature !
Et avec l’apparition d’un deuxième poursuivant, la pauvre Latias avait à présent deux fois plus de raisons de paniquer ! Délaissant toute idée de fuite, elle illumina ses yeux d’une magnifique lueur bleutée, avant de pointer ses bras en direction des deux créatures volantes.
Perdant le contrôle de leur corps, tous deux se sentirent s’éloigner de la dragonne lentement, les pouvoirs psychiques du Pokémon les faisant reculer de plusieurs mètres. Latias n’était pas brutale de nature, elle ne souhaitait pas balancer ces créatures contre une falaise comme Latios l’aurait probablement fait. Mais elle ne pouvait pas les laisser s’approcher plus ! Et s’ils essayaient de résister, elle n’aurait plus le choix…

Sentant son corps bouger contre sa volonté, et surtout à contre-courant du vent qui le portait, Libegon lâcha un léger grognement, découvrant légèrement ses crocs à sa rivale du jour. Plus il faisait "connaissance" avec cette dragonne, plus il haïssait ses capacités… il ne pouvait absolument rien faire pour l’égaler ! Que ce soit en vitesse ou en puissance ! Et le pire dans tout ça ? Pichu venait de tirer délicatement sur le cou du dragon pour le faire reculer, comme pour lui demander de ne rien faire. Alors qu’il se faisait humilier, elle ne trouvait rien de mieux à lui conseiller que de la laisser tranquille ?…
Immédiatement, la gamine reprit la parole, non pas pour rassurer Latias, mais pour s’adresser à l’humain :

« Hey, toi là-bas ! », Elle remua les bras en l’air pour essayer d’attirer l’attention de l’humain. « Ne tente rien de moche, ou tu auras affaire à nous, en plus d’elle ! »

Elle lâcha sa menace avec un large sourire, tandis que Libegon continuait à reculer, jusqu’à ne plus être sous l’emprise des pouvoirs psychiques de Latias.
En voyant qu’un de ses poursuivants lâchait l’affaire, la dragonne se tourna vers l’humain le plus âgé pour voir sa réaction…

[Ishizu Yggdrasil]

Partir à leurs recherches ! La course poursuite continua, le Flamenois se chargeant de suivre l'avancée de tout cela. Il fut un peu surpris de voir Latias bifurqué ainsi pour échapper à son assaillant. C'était le moment de lui faire face ! Le garçon se baissa et s'accrocha à la barre de métal qui lui servait à se tenir à son Pokémon, car il n'avait pas des rênes pour guider son ami, les seuls liens de confiance entre eux suffisaient. Le Pokémon est plus à même de savoir quoi faire et quand, car il à un instinct, contrairement à l'homme. Mais si Ishizu voulait vraiment faire un truc contre l'avis de son Pokémon, il n'avait qu'à lui donner l'ordre, ou lui caresser le cou d'une certaine façon. A droite, à gauche, le masser en cercles, passer la main en sens inverse, etc. Chaque mouvement était un code qu'ils avaient du mettre en places pour pallier à toutes les situations. Ainsi donc, elle pensait s'enfuir si facilement. Il posa la paume de sa main au centre de la surface du cou de son Pokémon et la fit descendre jusqu'à toucher sa tête. Le Pokémon se mit soudainement à piquer. Leurs vitesse augmenta alors qu'ils se rapprochaient de leurs cibles. Leurs routes se stoppa sauvagement quand il claqua la carapace de chitine de la bête, là ou devait se trouver les omoplates, certainement. Le dragon de légende tenta de freiner en voyant ce nouveau poursuivant arriver, et elle dût faire un arc de cercles pour ne pas leurs rentrer dedans. Ils étaient peut-être arrivé un peu trop vite et un peu trop près, enfin, au moins eux aussi entraient en scènes. Il allait tenter une approche quand l'autre dragon les rejoints. Le garçon n'eut pas vraiment le temps d'analyser qui se trouvait dessus ni s'il connaissait ce Pokémon, il voyait que le Pokémon capable d'aller plus vite que le son se préparait à une attaque. Le scorpion salua d'une pince le Libegon, mais l'attaque psychique survint alors. Quelle étrange sensation de se faire repousser contre son gré. Il devait faire quelque chose. Face au vent, contrairement aux deux autres, ils résisteraient moins longtemps. Soudain, il se fit appeler par une jeune fille qui semblait plus farouche qu'elle n'en avait l'air. Le jeune homme sourit et se dit, intérieurement, qu'elle était vraiment une enfant pour penser ainsi, mais elle était gentille. — Yah ! Je ne compte faire de mal à personne. Hasamu ! En drapeau ! Le scorpion se mit soudainement à la verticale. Le vent soufflant face à eux, ils furent repoussé très rapidement et la distance qui les séparait des deux autres dragons s'élargit très rapidement, tel un cerf-volant emporté par les vents, jusqu'à que la monture de grandes tailles n'ait plus que la taille d'une grosse pomme. Quand il se remit droit et revint vers eux, il était seul, personne ne se trouvait sur son dos. Ni dresseur, ni petit Pokémon à la forme de bougie. — Yo ! Juste en face de la dragonne rouge, le garçon la saluait, souriant bêtement. De la plante de ses pieds, des flammes d'un vert cuivré prenait naissance, lui permettant de se maintenir ainsi dans les airs en usant de cet technique comme d'un propulseur, ou d'un booster. Sur son épaule, le petit Pokémon trônait fièrement, cherchant à former des failles temporelles, sans succès. Comme elle n'avait repoussé que les dragons, le garçon avait profité d'user de son Pokémon planeur comme d'un panneau pour se laisser tomber, sans créer de flammes. Quand il fut assez bas, il remonta comme l'aurait fait un geyser. Le principe était assez simple et utilisable aussi par les maîtres du vent, d'une autre manière. Dans le cas d'un maître de l'eau, ou de la terre, il lui aurait fallu créer un pilier qui s'élève sans cesse. C'est cela de contrôler un élément palpable et non des molécules. Comment comptait-elle réagir à cela ? Elle prendrait certainement peur, mais il ne comptait pas lui faire de mal, au contraire. Il lui tendit une main, souriant avec une certaine insouciance dans son regard. — Je suis l'ami d'une protégée de ton maître des océans ! Messagère des cieux, je ne viens pas pour un mal, mais pour réclamer un entretien avec toi !

[Ninj]

Pichu observa le manège de l’humain avec un grand intérêt. Alors cet homme n’avait pas besoin de son Pokémon pour voler ? Il semblait utiliser sa magie Flamenoise pour le propulser dans les airs, et le maintenir à une certaine altitude… Hey ! Mais c’était carrément intéressant ça !
En effet, Pichu aimait voler plus que tout… elle passait donc la majorité de son temps perchée sur le corps de son camarade aux écailles vertes. Si bien que finalement, elle n’avait jamais envisagé la possibilité de s’envoler par ses propres moyens !
Tandis que l’humain discutait paisiblement avec Latias, sous le regard suspicieux du Libegon, la jeune fille se lançait dans une réflexion aussi vive que spontanée. Tout en fixant les pieds de l’humain, elle s’imaginait un appareil capable de jouer ce rôle, et de la maintenir dans les airs à son tour… ainsi, elle pourrait traverser les cieux de sa propre volonté, volant aux côtés de son ami, et non plus en jouant le rôle d’un parasite sur son dos. Après-tout, elle avait déjà réussi à obtenir une queue capable de guider la foudre correctement… ce petit jouet ne devait pas être bien compliqué en comparaison ! Le seul soucis résidait dans la quantité de flammes dont elle aurait besoin, et la façon dont elle devrait les stocker… d’ailleurs, était-elle obligée de se contenter de flammes ? Peut-être y avait-il d’autres méthodes similaires pour arriver au même résultat ?

Soit ! Tel serait son prochain objectif ! Affichant un large sourire de satisfaction, la gamine reporta son regard sur le visage de l’humain pour le graver dans sa mémoire, au cas où leurs chemins se sépareraient plus rapidement que prévu. A présent, elle avait de nombreuses questions à lui poser, sur la façon dont il utilisait son pouvoir, sur les difficultés qu’il avait rencontré avant d’y parvenir, et tant d’autres…

Pour résumer, la dragonne venait de passer en objectif secondaire dans le cadre de cette journée ensoleillée. Mais avant qu’elle ne puisse parler à qui que ce soit, Pichu devait attendre calmement que les deux autres aient terminé leur discussion… et étant donné la réaction de la principale intéressée, cela risquait de prendre un peu de temps !

En voyant l’humain se rapprocher autant d’elle, Latias poussa un petit cri de surprise et recula de quelques mètres. De plus, de la même façon qu’elle l’avait fait avec les deux montures, elle fit appel à ses pouvoirs psychique contre l’humain. Mais contrairement à la première fois, elle ne le fit pas reculer. Néanmoins, l’humain pouvait sentir qu’il était sous l’effet de pouvoirs psychique, et qu’une aura pourpre entourait son corps, mais Latias ne semblait pas essayer de l’éloigner, elle prenait simplement ses précautions au cas où l’humain tenterait quoi que ce soit d’agressif. Mais pour le moment, elle était plutôt intriguée par ses propos…
La dragonne se rapprocha légèrement de cet étranger et l’invita à reprendre la parole. Ses yeux restèrent aussi brillants que la flamme du Pokémon sur la tête de l’humain, mais elle semblait prête à entendre ce qu’il avait à dire. Après-tout, s’il avait réellement été guidé jusqu’à elle par quelqu’un de son entourage, elle ne craignait rien. Et dans le pire des cas, elle était capable de se défendre… du moins, tant que les deux autres Pokémon volants ne revenaient pas la harceler.

Heureusement pour elle, le seigneur du désert avait d’autres projets. Après que l’humain se soit séparé de sa monture, le Libegon avait prêté un peu plus d’attention au Scorvol isolé. Il s’en était même largement rapproché, contournant soigneusement la créature rouge et blanche pour ne pas l’inquiéter. Il le connaissait… il était persuadé de connaître ce Pokémon. Ignorant les questions de la gamine sur son dos, ignorant la discussion entre Latias et Ishizu… le Libegon s’avança jusqu’à pouvoir chuchoter avec l’imposant Scorvol.

« Tu es… », Murmura Libegon, encore hésitant.

La taille de ce Scorvol ne laissait aucune place au doute : il s’agissait du même Pokémon. Ce jour-là, à Flamen, dans les plaines fleuries… ce Pokémon s’était opposé aux siens, suivant les ordres de son dresseur. Reprenant la parole, sous le regard incrédule de Pichu, Libegon tenta de remémorer cette histoire à l’autre Pokémon.

« C’est vous qui m’avez sauvé il y a quelques années, alors que Flamen nous poursuivait à travers tout le pays… »

Surpris, la jeune fille sur son dos haussa les sourcils. Cette histoire était enterrée depuis bien longtemps dans son esprit… jamais elle n’aurait pu reconnaitre qui que ce soit de l’affrontement ! D’ailleurs, elle n’avait pas été la plus active ce jour-là… oh et puis, contrairement à Libegon, elle ne souhaitait pas se remémorer quoi que ce soit. Elle fit donc mine de ne rien avoir entendu et reporta son attention sur Ishizu et la dragonne…

[Ishizu Yggdrasil]

Partir à leurs recherches ! Comme une nouvelle peau, une aura carmin entoura son corps. Il ne sentit rien de spécial, mais ne douta pas un instant de la finalité de ce pouvoir. De toute manière il ne comptait pas faire grand chose. Un peu à part, le petit spectre ouvrait toujours la bouche, d’où sortait des petites sphères qui déchirait l'espace et le temps. L'aura pourpre qui l'entourait se faisait aspirer lentement par la sphère de distorsion avant que cette dernière ne s'éclipse dans un petit crépitement. L'aura recouvrait à nouveau le petit être avant qu'il ne recommence son manège, comme si cela l'amusait. Le garçon soupira, pris un grande inspiration et regarda la dragonne rouge. — Je suis Ishizu Yggdrasil, flamenois. J'ai rencontré le maître des abysses, et sa protégée, qui est à présent celle que j'aime. Voici la preuve de mon entretien avec lui, la plume qu'il à offert à la descendante de Nalcia. D'ailleurs quand on à appris ça c'était peut-être pas le meilleur moment, passons ! Le garçon détacha son col et sortit un petit ballot au niveau de son coeur, un tissu blanc nacre entouré quelque chose de relativement long et rigide. Quand il eu déballer le dit objet, il tenait une plume d'un blanc de lune, rigide. Elle ne risquait pas de se froisser car elle était plus proche de la structure d'une écaille que d'une plume d'oiseau, mais plus loin d'une écaille collée à la peau. Il la tenait fermement pour éviter qu'une rafale de vent l'emporte malencontreusement. — Je suis aussi venu à ta rencontre pour annoncer une nouvelle, vu que tu est une gardienne de Nalcia. » Un nouvel héritier est né, le fils de Kajinera Nezumi, Logan Nezumi, et le mien par adoption. Cette plume de Lugia, maître des abysses, lui à été offerte pour bénir notre enfant. Je suis venu pour te donner cette information, et pour connaitre ton avis sur la question. » Je voudrais aussi en savoir plus sur toi et les autres légendaires. Vous êtes actuellement en danger. Quelque chose affecte différent de vos parties, Sulfura, maître des courants chaud, à été touché notamment, Kyogre, créateur des océans, aussi. Je sais qu'un humain ne te servirait à rien, alors je viens pour m'enquérir de ton état. Pendant que l'humain discutait en compagnie d'une créature de légende, Hasamu vit arriver vers lui le dragon de tout à l'heure. Tien ! Ils se connaissaient ? Peut-être, il faut dire qu'il n'était pas une grande mémoire de ce siècle. Huuu ! Cette fois là. Il s'était passé quoi déjà. Il fallut un certain temps au scorpion planeur avant de comprendre de quoi parlait son camarade, et finalement hocher de la tête avant d'essayer de lever un pouce vers le haut. Seul soucis, quand on à pas de pouce, il ne vaut mieux pas essayer ! Surtout quand on vole et qu'une membrane relié à vos bras vous sert à planer. Risquant la chute bêtement, il se reprit. Il revint à hauteur du Libegon. Il chercha ses mots, avant de provoquer une série de sifflements, son langage d'espèce, compréhensible en tant que langage Pokémon, avec un léger cheveux sur la langue, de quoi accentuer son sifflement. On pourrait presque entendre un serpent, mais ce n'est pas sa faute s'il à des crochets et une langue rugueuse. — Ssssi, ssssi ! S'est nous. Et vous ? Commensss sssa ssss'est passsssé depuis tout sssse temps ? Je ne vois pas toute ccccet troupes qui vouzzz zzzaccompagné autrefois ! Vouzzz zzzet-il arrivé quelque chosssse ?

[Ninj]

Le scorpion volant manqua de chuter en voulant répondre à la libellule géante. Bien qu’amusé de cette bêtise, Libegon n’y réagit que d’un simple sourire amusé et attendit le retour du Pokémon volant, ainsi que de sa réponse aussi calmement que s’il ne s’était rien passé. La voix du scorpion n’était pas des plus agréables à entendre… mais bon, dans l’ensemble, ses propos restaient compréhensibles. Dès qu’il eut fini, Libegon répondit à son tour :

« Aux dernières nouvelles, les autres se portaient bien. Mais nous voyageons seuls depuis plusieurs mois maintenant. Il y a eu quelques complications… enfin bref, rien de bien grave. Et de votre côté, il n’y a pas eu de suite de la part du gouvernement de Flamen ou autre ? »

Libegon n’aimait pas s’étendre sur sa propre vie, il préférait renvoyer la balle rapidement. De toute façon, il n’avait pas grand-chose d’autre à raconter concernant Ninj et les autres qu’ils ne s’étaient plus revus depuis Fla’Or… enfin, à l’exception de Voltali et Arcanin, à une occasion… mais passons.

Si le dialogue entre les deux montures était des plus calmes qui soient, celui d’Ishizu et de la dragonne légendaire risquait de bien rapidement gagner en intensité. En effet, Pichu écoutait avec attention tout ce que le Flamenois expliquait à Latias… il s’agissait donc d’un homme venant de Flamen, amoureux de la protégée de Lugia, père adoptif de l’héritière de Nalcia… wow, wow, wow ! Ca faisait beaucoup d’informations intéressantes tout cela ! Elle n’allait pas rester sans intervenir bien longtemps… D’autant que la dragonne sembla avoir retrouvé son calme bien trop rapidement à son goût, tandis qu’Ishizu lui montrait la plume de Lugia en signe de bonne foi.

Les yeux de Latias prirent une teinte psychique tandis qu’elle répondait à sa façon aux questions de l’humain en lui transmettant diverses informations par télépathie. La gamine derrière-lui eut aussi droit à cet étrange traitement, tout comme les deux mâles.
En premier lieu, tous purent voir l’image de Latios, une autre créature légendaire. Il semblerait que la femelle préférait ne pas répondre immédiatement à la première question du Flamenois, mais souhaitait tout d’abord se concerter avec l’autre éon. Néanmoins, la douceur que tous purent ressentir à travers cet échange télépathique laissait deviner que la dragonne n’était pas réfractaire au choix du maître des abysses.
Vint ensuite la réponse concernant son état. Les images de Latios se brouillèrent, laissant place à un sentiment d’inquiétude bien plus amère. La majorité des légendaires avaient constaté l’état de Kyogre et Sulfura, mais aucun ne semblait certain de ce qui avait causé cette folie. Toutefois, le simple fait que Latias réponde de façon aussi directe prouvait qu’elle n’était pas encore atteinte par cette catastrophe.

« Hop, hop, hop ! Jpeux avoir un résumé ? », Balança la gamine, interrompant brutalement la vision.

Bah, oui… elle était là quand même ! Un peu en retrait, mais présente ! Forçant Libegon à se rapprocher un peu en lui tirant les antennes dans la direction de Latias, elle arriva au niveau d’Ishizu, provoquant un nouveau mouvement de recul de la créature aux ailes rouges.

« Désolé de squatter la conversation, mais y’a deux trucs que j’aimerais bien piger… d’abord, pendant que nos quatre pays bien aimés s’entretuent joyeusement, des dieux se font attaquer, et personne n’en a rien à foutre ?... Et… mais qu’est-ce qui les affecte exactement ? »

Elle n’était au courant de rien… et elle n’était certainement pas la seule. Mais ce n’était pas l’unique point marquant qu’elle avait relevé dans cette conversation ! Reprenant la parole de cette même voix aussi vive qu’enfantine, Pichu questionna Ishizu directement :

« Et toi… t’es pas genre ultra mal vu de Flamen ? Ça risque un peu de faire genre… boom, quand le gouvernement va t’entendre dire officiellement *Coucou, c’est moi, le père adoptif du descendant de Nalcia !*. On a déjà des belles tensions entre les deux pays, t’es vraiment sûr de ce que tu fais ? »

Ce type était… culoté. Ou fou amoureux, ça marchait aussi ! Mais dans un certain sens, Pichu remerciait le hasard d’avoir placé cette histoire sur sa route. Même si elle n’avait que faire du bordel que représentait la politique humaine, le fait que certains humains cherchent à s’attirer les faveurs de créatures légendaires la concernait déjà beaucoup plus. Et même si son poids représentait un minuscule grain de sable dans toute cette histoire, elle préférait s’assurer qu’aucun légendaire ne se ferait berner par la folie de domination si commune des hommes.

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