[ Clos ] [Épreuve Guérisseur] B(r)asse-tourbière [Tyrande]

[PNJ]

Une pluie diluvienne s’abattait comme un torrent dans la Savane Herbage, créant à son gré des cours d’eau, qui ne faisaient que grossir à mesure que les heures passaient. Dans ce déluge, un combat féroce semblait opposer deux camps. Non loin de là se trouvait la Place Ivoire, éternellement immaculée malgré les lourds nuages qui rendaient le jour bien sombre. Entre le champ de bataille et le lieu sacré, se trouvait un fort… Qui jusque-là, n’avait jamais existé. Sombre et menaçant, il se dressait vers le ciel. Des hommes défendaient la tour, leurs adversaires essayaient de l’investir. Et ces derniers ne cessaient de reculer devant les assauts acharnés des défenseurs. Une femme assez petite, aux cheveux clairs et courts, leva un immense mur de terre, pour bloquer les tirs ennemis et jeta un coup d’œil en arrière. Son visage s’éclaira.

« Les renforts arrivent ! » hurla t-elle aux autres, pour couvrir le vacarme de la pluie.

Ils n’étaient plus que deux à essayer de tenir la ligne et les autres étaient à terre, dans un piteux état. En face, l’ennemi semblait toujours plus nombreux et la présence de leurs Pokémon n’arrangeait rien. Lorsque les renforts se posèrent près d’eux, Uma leur donna leur directive et ils se jetèrent dans la bataille sans plus attendre. Uma reconnu dans le lot, Tyrande. Cette dernière avait dû recevoir le message pressant qui la convoquait ici, mais sans plus d’explications. L’heure n’était pas aux bavardages.

« Tyrande ! On ne va jamais tenir, on a besoin de soins ! »

En effet, ils étaient en sous-nombre, mais avec Tyrande, cela changerait peut-être la donne… En tant qu’instructrice à l’Académie, Uma n’ignorait pas que Tyrande s’entraînait depuis longtemps pour devenir Guérisseur et de toute façon, tout semblait aller dans cette direction. Avoir un Guérisseur de leur côté pouvait renverser le cours de la bataille, même s’ils étaient mal partis…

« Ces hommes ont besoin de soins, leurs blessures sont graves, mais nous avons besoin d’eux pour le combat. Tu te souviens de comment faire ? »

Mais Uma n’eut pas le temps d’attendre une réponse de la part de Tyrande et fonça rejoindre les autres. Quatre hommes avaient été grossièrement regroupés et mis à l’écart. Parmi eux, deux hommes de Torcan, les deux autres venaient d’Aliphyr et d’Abyan. Le champ de bataille n’était que de la boue et la pluie frappait avec violence toute la Savane. Les deux hommes de Torcan avaient subit des lésions graves, essentiellement des commotions. Les autres étaient criblés de flèches.

Plus loin, les adversaires tenaient en respect le groupuscule d’Uma. Face à deux Élémentalistes de la terre, un Tireur et un Lieur et leurs Pokémon… Le Boskara, le couple de Nidoran, le Sancoki, l’Airmure et le Bacabouh se montraient aussi agressifs et retords que leurs maître. Mais dès qu’ils s’aperçurent que leurs adversaires possédaient un Guérisseur dans leurs rangs, ils firent tout pour l’atteindre, dans un premier temps, surtout le Tireur. Mais Uma veillait au grain et leva des boucliers pour protéger Tyrande.



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Mademoiselle…

Bienvenue dans ton épreuve où on va partir sur un terrain bien connu !
Comme tu peux le voir, nous commençons sur les chapeaux de roues ! Pour l’instant, tu ne connais pas les tenants et les aboutissants de ce conflit et ta tâche est simple, tu dois seulement venir en aide à ceux qui sont au sol et soigner totalement leurs blessures. En revanche, tu peux envoyer tes Pokémon soutenir tes camarades. Comme je suis trop sympa, les mobs on un niveau équivalent au tiens, ainsi que leurs Pokémon (tu peux tricher en les upant, mais ils feront alors de même nyark nyark)
 
Bonne chance~

[Tyrande di Neralitha]

Après ma rencontre avec Violette, la Championne d'Alfen, j'avais réalisé certaines choses sur ma maîtrise et sur moi-même. Pour commencer, j'avais compris que mes capacités ne seraient déployées en totalité que lorsque j'aurais fait la paix avec la partie de moi encore rongée par la culpabilité, à la fois par rapport à nos Vivaldaim et par rapport à Délas. Le fait d'avoir mis le doigt sur ce point essentiel avait été, du moins je le croyais, la première étape nécessaire au déverrouillage des entraves que je m'étais posées. Et puis, étonnamment, avoir fait mien le rêve de Délas en abandonnant le mien m'avait probablement sauvé d'un échec cuisant, voire d'une lente descente aux Enfers. En effet, je n'étais pas en état d'aspirer à devenir Marcheuse, et même une fois guérie, cette voie resterait sans doute partiellement dissimulée à mes yeux et à mon âme, parce que le tourment causé par mes différentes rencontres avec le feu avait laissé en moi des stigmates indélébiles. Le choc passé, j'avais enfin abordé l'avenir un peu plus sereinement, et après avoir béni ma rencontre avec Violette, je m'étais dirigée vers Omatsu, la capitale de Flamen, en traversant la Jungle de Thâ.

Évoluer dans un contexte familier et que je connaissais à présent plutôt bien m'avait permis de digérer mes découvertes, et mes compagnons, eux aussi, m'avaient paru plus calmes et plus confiants. J'avais donc décidé de faire un détour pour faire une halte aux Sources Thermales, dont la réputation n'était plus à faire, et j'y avais fait la rencontre d'un jeune Flamenois en quête de paix et de sérénité. Finalement, j'avais quitté les lieux, un peu déroutée par cet homme singulier, pour rejoindre Omatsu. Mais alors que je n'étais arrivée que depuis la veille dans la ville, j'avais reçu une missive urgente frappée du sceau de ma Tribu, et l'écriture précipitée d'Uma, mon examinatrice pour mon épreuve de Défenseur et enseignante à l'Académie, m'avait vivement inquiétée. J'avais donc emprunté la monture la plus rapide que j'avais pu trouver, un énorme Roucarnage à l'air sévère, pour prendre la direction de Midgard.

La vitesse de ma monture, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa vue, me permirent de regagner ma terre natale à la vitesse de l'éclair, et une pluie battante nous accueillit, rendant difficile le vol et l'orientation.

« Là, à l'est ! »

Tapotant sur le cou de l'oiseau, je le fis bifurquer tout en lui demandant de descendre. Aussitôt, il replia ses ailes et se laissa tomber en piqué, tandis que j'apercevais au loin le lieu de la bataille. Je constatai alors qu'un escadron me suivait de près, mais à mon plus grand soulagement, ils étaient de notre côté, vu le blason qui ornait leurs vêtements. Certains n'en portaient pas, mais tous se jetèrent sur les hommes gisant à terre pour examiner leurs blessures sans tarder. Attentive pour ne pas rater mon atterrissage, j'attendis d'arriver à environ deux mètres du sol pour sauter, éclaboussant au passage un Pokémon un peu trop près des hostilités. Alors qu'il s'enfuyait sans demander son reste, je lançai à Uma :

« Bien sûr ! Couvre-moi ! »

Je me laissai tomber à genoux près de deux hommes qui venaient visiblement de Torcan d'après leur uniforme. Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur leur potentielle maîtrise du feu : déjà, il pleuvait des cordes, et ils avaient besoin d'aide. À côté d'eux, les deux autres avaient des flèches à peu près partout dans le corps, mais à première vue, ils ne présentaient pas d'hémorragie externe. Dans un cas pareil, il fallait déterminer les urgences vitales extrêmes des cas graves, mais qui pouvaient souffrir un léger délai. Avant de me mettre au travail, je fis sortir Rokmora, qui se précipita pour aider les autres avec des Éclats Glace et une série d'attaques Voile Miroir pour renvoyer les assauts à distance avec deux fois plus de puissance.

L'un des Torcaniens saignait abondamment du crâne, ce qui n'augurait rien de bon. Je pris donc sa tête entre mes mains à la recherche de l'origine de la plaie, et une fois qu'elle fut localisée, je convoquai les nutriments et les bienfaits des plantes de la Savane pour qu'ils s'activent à purifier et nettoyer la blessure. L'hémorragie stoppée, je pus fermer le crâne ouvert en grand de mon patient, avant de scanner le reste de son corps pour trouver les autres lésions. Décelant une fracture du cubitus, je fis de mon mieux pour ressouder l'os avec le plus grand soin, avant de confectionner un plâtre sommaire fait de terre argileuse consolidée avec un peu de roche. Mieux valait prévenir une nouvelle rupture, vu la gravité... La fracture que je diagnostiquai au niveau du pied me prit moins de temps à réparer, car plus nette et moins importante, grâce à un afflux soudain de tout ce que la flore locale pouvait faire passer entre mes doigts. Sentant l'os parfaitement rétabli, je m'attardai un moment sur l'entorse cervicale de l'homme, passant mes mains autour de son cou pour vivifier les ligaments et les chairs. Reconnaissant, mon patient se redressa avec peine, et je me déplaçai vers le second, faisant abstraction des projectiles qui rebondissaient sur  les boucliers d'Uma. L'autre Torcanien était insconscient, et un énorme hématome s'étalait sur sa joue, mangeant sur la tempe et sur une partie du nez.

« Vilain bleu, dis donc... »

Murmurant rapidement quelques mots de pouvoir, je fis sortir du sol des plantes douces et aux vertus apaisantes. Les feuilles vinrent caresser le visage du blessé, et l'hématome s'estompa doucement, alors qu'il ouvrait lentement les yeux.

« N'ayez pas peur, je m'occupe de vous. »

En soulevant les vêtements déchirés du patient, je vis qu'il avait probablement été roué de coups, soit par la main humaine, soit par une maîtrise particulièrement violente. Tandis que mes mains s'entouraient d'un halo vert clair et extirpaient la douleur en réarrangeant ce qui avait été déplacé, il essaya de me parler, mais il était encore sonné et finit par abandonner. Son poignet cassé ne me posa pas de problème en particulier, mais je mis un peu de temps pour le remettre totalement d'aplomb. Pourtant, un polytraumatisé n'était pas toujours plus long à soigner...

En me relevant pour aller voir l'Aliphyrois, j'eus un regard pour le champ de bataille, et après une rapide estimation de la situation, je fis sortir Tavarok. Dans une pluie d'étoiles, le Sablaireau apparut et se précipita pour rejoindre Rokmora, qu'il défendit en envoyant une salve empoisonnée sur son agresseur. En me penchant sur mon troisième patient, criblé de pas moins de six flèches, je le vis sourire. Était-il soulagé de me voir ou fiévreux au point de délirer ? En examinant les projectiles, je décidai de retirer d'abord ceux qui étaient logés loin des points vitaux. Plus faciles à soigner, et cela m'aiderait pour les deux flèches qui m'inquiétaient le plus, à savoir celle au niveau du foie et celle dangereusement près du cou. Les quatre premières furent extraites d'un coup sec, arrachant à chaque fois un gémissement étouffé à mon patient, mais instantanément refermées avec des plantes vives et promptes à réagir. Voyant la respiration de l'homme accélérer, je dirigeai ma main vers la pointe près du cou. S'il devait faire une crise de panique, autant qu'il ne risque pas d'aggraver les choses avec un rythme cardiaque trop élevé. Appuyant avec ma main droite, je fis jouer la pointe avec précaution, sans cesser de parler pour que le blessé se concentre sur ma voix. Comme prévu, un flot de sang jaillit de l'endroit où l'acier s'était enfoncé, et je fis cesser l'hémorragie avec une couche de terre pleine de minéraux destinés à accélérer la guérison. La flèche près du foie, elle, fut beaucoup plus dure à extraire, mais la plaie qu'elle avait occasionnée n'était heureusement pas trop importante. Fatigué, mais sauvé et prêt à se battre de nouveau, l'Aliphyrois se leva et repartit au combat.

L'Abyanais, lui, était hérissé de douze flèches. Quasiment cloué au sol, il osait à peine bouger. Dans son malheur, il avait eu plus de chance que son partenaire : aucun des projectiles ne s'était logé à un endroit dangereux. Le risque, donc, était lié à la multiplication de l'entrée de corps étrangers dans sa chair.

« Contractez vos muscles quand je vous le dirai. »

Apposant mes mains autour de la pointe d'une flèche, je lui donnai le signal, et grâce à son aide et à mes pouvoirs combinés, l'acier fut comme expulsé de son corps. Huit autres flèches purent ainsi être sorties des plaies, mais les trois dernières nécessitèrent une intervention un peu plus active de ma part. La plus fine, en particulier, s'était fichée dans le pli du coude, et il me fallut déployer des trésors d'ingéniosité, aidée par des lianes vigoureuses, pour la sortir de son bras. Il fallait dire qu'elle avait presque traversé la chair, malgré sa finesse ! Impatient de retourner sur le front, l'Abyanais me remercia, avant de courir se replacer près de ses compagnons. J'ignorai toujours dans quoi j'avais été propulsée, mais pour le moment, mon rôle était de guérir ceux qui devaient se battre. Je criai donc à la cantonade, couvrant le bruit de la pluie et de l'affrontement :

« Bien, quelqu'un d'autre a-t-il besoin de mes soins ? »

[PNJ]

Après le passage de Tyrande, les hommes se relevèrent, la remercièrent et retournèrent à nouveau vers le champ de bataille, le visage crispé par la gravité de la situation. Mais en quelques mètres à peine, l’un des Torcanien, celui qui avait été blessé le plus gravement, vacilla en boitant. L’un de ses camarades le rattrapa et après avoir jeté un regard en direction de la bataille, le raccompagna vers leur campement. Lorsque Tyrande fit sa demande à la cantonade, personne ne luit répondit, tous étaient bien trop occupés à se battre et surtout, grâce aux hommes qui pouvaient combattre à nouveau, ils avaient gagné quelques mètres sur leurs adversaires.

Le front s’était divisé en plusieurs groupes et chacun essayait de pallier au manque de Guérisseur comme il le pouvait, soit grâce à des Défenseurs qui faisaient de leur mieux, soit grâce à des Pokémon, ou les deux. Il y eut un grand tremblement de terre et le groupe le plus proche de Tyrande trébucha, tomba sur le sol, tandis que des pics de rocs transpercèrent la terre en direction des hommes. A terre, Uma se releva tant bien que mal et glissa vers les rocs, érigeant un mur d’acier contre lesquels les crocs s’éclatèrent.

Uma se retourna et chercha Tyrande du regard.

« Par ici ! » lui cria t-elle.

D’un mouvement difficile et lourd, Uma fit bouger le mur d’acier, de sorte qu’il glisse lentement vers leurs adversaires, les forçant à reculer.

« Tyrande, d’après ce qu’on sait, ce sont des indépendantistes qui se sont mit en tête de conquérir la Tour de l’Éternité. On ne sait pas combien ils sont, ni vraiment ce qu’ils veulent. Tout ce qui compte pour l’instant, c’est d’atteindre la forteresse qu’ils ont construite. Tu as dû la voir en arrivant. »

Mais Uma ne pouvait tenir son mur plus longtemps, elle le relâcha et il tangua pour s’écraser sur leurs adversaires. Des cris de panique leur indiquèrent que certains avaient dû se mettre à courir pour éviter de se trouver en dessous. Dans un bruit lourd et mat, le mur s’écrasa à plat sur le sol et le combat pu reprendre son cours.  Le Maître des Lames à la droite d’Uma, se jeta derechef dans le tas, armé de deux épées à une main et chargea un homme qui avait commencé à générer un pic de roc vers eux. Arrivé à sa hauteur cependant, il le dévia et le lança sur l’épéiste, créa une lance, à partir de sa propre maîtrise, puis attaqua frontalement l’Aliphyrois, purement et simplement.

L’Élémancien profita de leur position avantageuse. Avec l’aide d’Uma, ils combinèrent leur maîtrise afin que le sol devienne mouvant et aspire ce qui semblait être un Élémental, ainsi qu’un Tireur à l’arbalète, en retrait. Mais ce faisant, ils laissaient Tyrande et le Maître des Lames, sans défense. Car en même temps, ils devaient faire face au couple de Nidoran qui s‘en donnait à cour joie, à coup de Griffes et de Mimi-Queue. Le Boskara, en arrière, essayait de sortir son maître du sol mouvant.

En retrait, un homme laissé à l’abandon afficha un sourire en coin et fixait Tyrande. Ses yeux se teintèrent d’une lueur inquiétante et Tyrande put commencer à entendre des voix effrayantes, celle de l’un de ses pires souvenirs, pendant qu’un petit monticule de terre se rapprochait de ses pieds et lança un Étonnement, au moment le plus opportun pour faire paniquer la soigneuse.

Au-dessus et autour, un Airmure prit Tyrande pour cible, piquant sur elle, utilisant son attaque Griffe Acier, qui rendait ses serres plus meurtrières encore. En attendant, le Sablaireau et la Sabelette blanche se retrouvèrent seuls, tandis que le Sancoki de l’Élémancien attaqua les deux pangolins, en leur lançant un Vibraqua.



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Le pauvre Torcanien qui a eu la tête ouverte comme une noix de coco XD D’après ta description, il n’était pas totalement soigné et n’a donc pas pu rejoindre le champ de bataille !

Maintenant que tu sais de quoi il retourne, tu vas devoir te débrouiller pour maintenir tout ton groupe. Pour qu’il n’y ait pas de confusion car c’est un gros post, je te résume un peu :

Le MdL d’Aliphyr est seul face à un Élémancien/MdL et s’est précipité dans un piège opportuniste. Uma et l’Élémentaliste d’Abyan se sont attaqués à un « Élémental » et un arbalétrier, mais pendant ce temps, un Lieur a eut le temps de s’introduire juste assez dans ton esprit pour en capter l’un de tes cauchemars récent, pendant que son Bacabouh rampe sournoisement vers toi. Comme il n’est que Lieur, je te laisse le choix du cauchemar en question, mais il te fait perdre une opportunité d’action. Pendant tout ce temps, un Airmure te fonce dessus et un Sancoki va attaquer Uma et l’Abyanais. Discrètement en arrière, le Boskara (non le Torterra !), essaye de tirer l’élémentaliste du sol mouvant.

Tu peux envoyer tes Pokémon pour t’aider, c’est même recommandé, mais à la fin du tour, tu ne continueras qu’avec trois Pokémon de ton équipe. Rappelles-toi que quoique tu fasses, c’est pour permettre à ton groupe d’avancer vers la forteresse de roche ! Pour ce tour, je te demande de ne pas donner de résultat sur les attaques de tes Pokémon et tes soins et protections.

Bonne chance !

[Tyrande di Neralitha]

Alors que le chaos régnait en maître autour de moi, entre le choc des éléments et le bruit des armes qui s'entremêlaient, je vis l'un de mes patients, le Torcanien au crâne fendu, tituber et quitter le champ de bataille, accompagné par un de ses partenaires. Avec une grimace, je le suivis du regard, m'assurant qu'il ne tombait pas en s'exposant aux coups bas de nos adversaires. Soit j'avais sous-estimé ses blessures... Soit mes compétences n'avaient pas suffi à le rétablir complètement.

Hélée par Uma, je courus alors vers elle, tanguant légèrement quand le sol se mit à trembler, mais je parvins à rester debout, probablement grâce à ma maîtrise. Néanmoins, une drôle de sensation m'envahit, comme si ma perception de l'environnement était altérée par une compréhension nouvelle des êtres qui m'entouraient. Je n'eus hélas pas le temps de creuser cette piste, et elle s'évanouit aussi vite qu'elle s'était ouverte à moi. Le mur d'acier créé par Uma bougea avec peine vers nos ennemis, et quand elle m'expliqua pourquoi nous nous battions, je ne pus m'empêcher d'afficher une mine estomaquée.

« La Tour ? Quelle drôle d'idée ! Elle est sacrée, l'assaillir est un blasphème ! »

Je n'étais pas particulièrement portée sur le culte de nos divinités en général, mais en bonne Midgardienne, je respectais nos coutumes, et j'étais bien placée pour avoir une idée assez précise de ce que les Dieux nous réservaient comme châtiment en guise de punition. Je regardai rapidement l'édifice de fortune dans lequel s'étaient retranchés nos adversaires avant notre arrivée. C'était rudimentaire, mais ça semblait solide. Toutefois, mon travail ici ne consistait pas à l'attaquer, mais bien à soutenir ceux qui avaient les capacités de le faire. Mon rôle était de défendre et de soigner, pas de faire du mal... Ce qui ne voulait pas dire que je comptais rester passive.

« Je vais faire de mon mieux pour vous aider. »

Je vis un bretteur se précipiter sur un Élémental qui, probablement ravi de voir son adversaire mordre à l'hameçon, l'attaqua avec une lance rocheuse de sa création. Comprenant qu'il était trop tard pour éviter l'impact entre mon allié et l'autre combattant, j'érigeai une bulle d'un vert clair autour du Maître des Lames pour amortir le choc. En cas de contact trop violent, ma Protection du Bosquet se briserait, mais elle soignerait mon allié, et uniquement mon allié, qui bénéficierait des bienfaits des plantes curatives.

Malheureusement, je ne pus observer le résultat de mon intervention : mon esprit s'emplit soudain d'une vision cauchemardesque, alors que le souvenir de l'attaque de la Vallée Chamarrée s'imprimait sur ma rétine. Cernée par les flammes, je me recroquevillai, sentant la morsure du feu malgré la pluie battante. Tétanisée par la peur, je ne vis pas la créature ramper vers moi et je fus projetée en arrière dans la boue, ce qui eut au moins le mérite de me faire revenir à la réalité. J'entendis alors un bruit de sabots se rapprocher de moi à toute vitesse et je vis Apa'ro décoller pour foncer sur le Bacabouh qui m'avait attaquée. Pendant qu'il l'affrontait, je cherchai du regard le responsable de ma vision d'horreur et je vis un homme en retrait me fixer d'un air mauvais. En me relevant, je couvris mon corps d'une Écorcefer solide pour amortir les coups, décidant de me protéger en priorité pour pouvoir aider mes compagnons par la suite. Je me mis alors à courir vers ma cible, libérant Xul qui balança son os vers le Lieur, et je me détournai au dernier moment pour me dérober à la fois au manipulateur psychique et à l'énorme rapace qui me fonçait dessus, inquiète du sort de mes camarades.

Je mis à profit ces quelques secondes de répit pour faire pousser une fleur curative à égale distance d'Uma, du Maître des Lames et de l'Abyanais, dans une Efflorescence destinée à leur redonner de l'énergie sur la durée. Tavarok et Rokmora, de leur côté, se battaient contre un Sancoki, mais je n'avais pas le temps de leur venir en aide, occupée à essayer d'échapper à l'Airmure. Je ne fus pas assez rapide pour éviter l'une de ses serres et, touchée à l'avant-bras, je fis naître une pousse vivace, avant de la laisser s'enrouler autour de ma blessure pour tenter de la refermer grâce au pouvoir de Récupération.

« Non ! »

Plus loin, l'homme prisonnier des sables mouvants se faisait extirper du piège par un Boskara, et je tentai de l'en empêcher en faisant sortir de terre un mur sableux destiné à séparer le Pokémon de son maître tout en rendant leur visibilité déjà malmenée par le déluge encore plus mauvaise. Mes sorts de guérison étaient probablement tous actifs, sauf si certains avaient été dissipés par une autre maîtrise ou un pouvoir plus puissant que le mien, mais pour l'heure, je ne pouvais pas me payer le luxe de me réjouir ou de me lamenter sur l'issue des affrontements tout autour de moi : déjà, l'Airmure revenait à la charge, et je renouvelai mon Écorcefer, réfléchissant à un moyen de me défaire de cet oiseau décidément trop collant.

[PNJ]

Uma opina. Il fallait être fou pour oser défier un dieu, à moins qu’ils n’aient une autre idée derrière la tête… Elle n’en savait rien et tout ce qui comptait, était de les déloger de cet édifice avant qu’ils n’arrivent à la Tour de l’Éternité !

Agissant de concert pour gêner au maximum la soigneuse, l’Airmure lança un cri rageur et souleva le sable du sol en quelques battements d’ailes, un Jet de Sable destiné à les empêcher de bien agir. Le Cerfrousse se jeta sur le Bacabouh, mais hélas sans succès, il passa simplement au travers. Le petit Pokémon s’esclaffa, à sa manière et était bien décidé à ne pas lâcher Tyrande aussi vite. Pendant que le cerf se démenait inutilement, il se mit à drainer l’énergie de la Dyrinnoise… Son dresseur cependant, concentré sur Tyrande ne vit pas venir l’os et le prit en plein front, le faisant reculer d’un pas et le sonnant légèrement.

Le Maître des Lames s’enfonça dans la lance de pierre, qui lui arracha un cri et un sourire victorieux de la part de son adversaire : il s’était pour ainsi dire, jeté tout droit dans la gueule du Lougaroc ! La bulle verte qui l’avait enveloppé un instant ne fut pas assez résistante et elle éclata, élargissant le sourire de l’Élémental. Il allait dissiper sa lance de pierre, regardant son ennemi mourir sous ses yeux, quand celui-ci releva un regard farouche vers lui. Ne semblant pas décidé à mourir, il attrapa la lance toujours plantée dans son ventre et par son biais, essaya de maîtriser l’Élémentaliste rebelle qui ne voulait pas la lâcher.


Galvanisés par la fleur, Uma et l’Abyanais ne mirent pas longtemps à se débarrasser de leurs gêneurs, en la personne des deux petits Nidoran insupportables. Mais il restait à faire. Le Boskara se retourna directement vers Tyrande, quand il vit le mur de sable et d’un regard circulaire, celui qui avait osé se mettre en travers de son chemin. Il poussa un rugissement. Tyrande disparaissait au même moment dans le sable, alors il jeta son dévolu sur les deux autres : une lueur verte frappa Uma, qui dès lors semblaperdre en puissance, aillant plus de mal à incanter. Quant à l’Abyanais, il lui envoya une salve d’herbes tranchantes. Pendant ce temps, l’Élémentaliste et l’arbalétrier brassaient toujours. Assaillit par deux Pokémon plus puissants que lui, le Sancoki fut forcé de rendre les armes. L’Airmure cria à nouveau, prêt à écorcher Tyrande de ses serres jusqu’à ce qu’elle s’écroule.

Le son d’une corne et des cris secouèrent tout le groupe. Malgré la pluie diluvienne, ils virent arriver des renforts, de part et d’autres de leur propre position. Ce sentiment de réconfort galvanisa tout le monde.



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Mademoiselle…
Le Bacabouh draine tes forces pendant que l’Airmure lance un Jet de Sable. Ton Osselait à Stun le Lieur. Le MdL est toujours debout, mais avec une lance dans le ventre, il va tenir un tour, mais si l’un de vos alliés ne peut pas l’en débarrasser, il va y rester. Tu as attiré l’attention du Boskara, mais suite au Jet de Sable de l’Airmure, il se retourne vers Uma et L’Abyanais : Vol-Vie pour l’une, Tranch’Herbe pour l’autre. Uma perd donc un demi-tour pour lever ses défenses. Cependant, ton intervention retarde encore un tour l’Élémentaliste et l’Arbalétrier embourbés. Le Sancoki est K.O et l’Airmure t’attaque à nouveau, puisque tu y tiens !

Maintenant que tous tes soins sont actifs, tu vas devoir soutenir ton groupe avec tes défenses là où il faut… Et créer une brèche en attaquant maximum deux fois, comme on le sait, il vaut mieux prévenir que guérir ! Attention, tu ne pourras pas tout faire, si tu lance une attaque, tu enlèves une opportunité de défendre l’un de tes alliés… Je te demande aussi de préciser qui des trois Pokémon t’accompagnera pour la suite (envoyer les autres au combat n’est pas une obligation).

Bonne chance !

[Tyrande di Neralitha]

Sentant l'énergie bouillonner en moi et aux alentours, avec des éruptions de vie au niveau des êtres qui bénéficiaient de mes soins, je repris courage alors qu'un Jet de Sable se transformant en boue avec la pluie me brouillait encore davantage la vue. Apercevant au loin le dresseur de l'être responsable de mon cauchemar, je le vis tituber, sonné par le coup d'os de Xul. Rappelant rapidement l'Osselait et mon Cerfrousse désemparé face à la nature spectrale du petit Pokémon sableux, je fis sortir Dori'thur la mort dans l'âme. Quand elle lança une attaque Feuillage sur le Bacabouh, la légère torpeur qui avait commencé à m'envahir s'évapora, signe que la créature avait été déconcentrée par l'assaut de ma chouette.

L'intensité de la bataille me fit comprendre que malheureusement, je ne pourrais pas être partout et que j'allais devoir faire des choix... En assistant à l'éclatement de ma Protection du Bosquet sur le Maître des Lames, et malgré les soins qu'elle lui prodiguait depuis sa dissipation, je décidai d'intervenir. La lance en pierre s'était enfoncée dans son abdomen, et qu'elle ait touché des points vitaux ou pas, l'hémorragie provoquerait sa mort sous peu si je ne faisais rien. Aussi, encore légèrement aveuglée par l'attaque du rapace, je repérai l'arme élémentale avec ma propre maîtrise et, en me concentrant suffisamment, je parvins à la désagréger, et alors qu'elle s'émiettait aux pieds du bretteur, je rouvris les yeux, croisant son regard reconnaissant. Il allait avoir besoin de soins rapidement, mais pour le moment, je m'étais contentée de lui rendre sa liberté de mouvement. La fin des effets de ma Protection du Bosquet se fit sentir, mais je ne pouvais pas rester aux côtés de l'épéiste plus longtemps.

« Tavarok ! »

En entendant son nom, mon Sablaireau aux écailles rouges se tourna vers moi, et je tendis la main dans sa direction pour l'entourer d'un bouclier destiné à le protéger du Boskara. Il fallait croire que j'avais anticipé l'attaque du Pokémon Bosquet, car Tavarok s'interposa entre les herbes tranchantes destinées à l'Abyanais et les encaissa sans le moindre mal, tandis qu'un halo l'entourait brièvement. Sans le savoir, j'avais doté mon partenaire du Talent Herbivore, qui lui permettait de transformer toute attaque Plante en boost d'attaque parfaitement indolore pour lui. Dans sa lancée, il se jeta sur le Boskara pour tenter de lui asséner un coup d'Éclate Griffe. Rokmora, également débarrassée du Sancoki, envoya une Poudreuse vers l'ennemi de son homologue.

Impossible de me réjouir, malgré tout, de ce revirement de situation : déjà, le Lieur semblait reprendre ses esprits, mais je ne pouvais pas me permettre de le laisser agir à sa guise. Je fis alors quelque chose qui me répugnait, tout en continuant à courir pour échapper à l'oiseau qui ne me lâchait pas : je fis jaillir des filaments de sable qui, avec la pluie battante, se changèrent en une espèce de mélasse noirâtre que je fis solidifier autour de l'homme pour l'emprisonner à l'intérieur. J'espérai ainsi limiter ses mouvements et brouiller ses connexions mentales avec son Bacabouh le temps de trouver une solution pour me défaire de l'Airmure. Trouvant un instant pour appliquer une Récupération sur le Maître des Lames avant de le perdre de vue dans ma fuite effrénée, j'entendis soudain le son d'une corne annonçant l'arrivée de renforts.

« Uma ! »

Après avoir hélé mon ancien mentor de l'Académie des Défenseurs, je voulus lui indiquer que les deux types coincés dans le sable étaient en train de se dégager, mais je n'en eus pas le temps : déjà, l'oiseau d'acier revenait sur moi et, dans un geste de protection dérisoire, je tendis les bras en avant, implorant la terre de me prêter ses forces une fois de plus pour me préserver de cet adversaire plus que tenace. Je vis alors l'Airmure s'arrêter et battre lourdement des ailes, comme s'il peinait à se maintenir dans les airs. Interloquée, je maintins ma prière silencieuse, dans une posture d'effort, alors que la bataille se poursuivait autour de moi. J'ignorai si ce coup de pouce du destin était de mon fait ou si l'un de nos alliés fraîchement arrivés était intervenu pour me sauver, mais je devais avouer que cela arrivait à point nommé et que j'étais soulagée de ne pas avoir à goûter à nouveau aux serres mortelles de la créature aux ailes de sang.

[Du coup, je continue avec Rokmora, Tavarok et Dori'thur, j'ai rappelé les deux autres. J'ai décidé de désagréger la lance de pierre, de donner Herbivore à Tavarok et d'appliquer une Récupération au Maître des Lames (sorts défensifs et un heal), et niveau attaque, j'ai pris le Lieur pour cible. Pour la fin du post, ne sachant pas si le début d'utilisation de la gravité était autorisé, j'ai préféré rester floue pour rester dans les clous ; du coup, soit c'est ma seconde attaque, soit c'est dû aux renforts qui arrivent. En espérant que ça passe !]

[PNJ]

Ne sentant plus la présence mentale de son dresseur derrière lui, le Bacabouh eut un instant d’hésitation, qui lui fut fatale. Prenant l’attaque de feuilles en pleine face, malgré le vent, il tomba à la renverse et s’affaissa sur lui-même, K.O, tandis que le Lieur se retrouvait dans une prison qu’il ne pouvait défaire. A quelques pas de là, le Boskara effectua un Repli face au Pokémon de Tyrande et fut brusquement rappelé par l’élémentaliste, qui s’était finalement sorti de son sable mouvant et à ses côté, le Tireur. L’arbalétrier tira sur Uma et l’Abyanais, qui leva une protection rapide. Mais à travers les rideaux de pluie, l’élémancien avait disparu en quelques secondes, de même que l’Arbalétrier et l’un des deux Nidoran…

L’épéiste, débarrassé de la lance, laissa tomber un genou à terre, à bout de souffle. Libre, mais toujours gravement blessé, il n’eut pas la force de soutenir Tyrande, quand l’élémancien à la lance revint à la charge, cette fois, en générant des lames de pierre. Il engagea le combat d’une manière très étrange, ses coups étant d’avantage destinés à faire bouger Tyrande, qu’à la blesser. Vers Uma, les salves d’attaques leur brouillaient la vue, leurs ennemis ne semblants pas se soucier de savoir s’ils les touchaient ou non… Tandis que l’élémancien forçait Tyrande à l’éviter, donnant des coups de plus en plus rapides et précis ; le cri du Airmure retentit. Les fils noirs avaient disparu et l’élémancien s’envola quasiment littéralement sur le dos du rapace qui s’était rapproché pour lui permettre de grimper sur son dos.

L’instant d’après, des cris guerriers et les hommes et les femmes à qui ils appartenaient déboulaient sur la place. Se dirigeant de part et d’autre du groupe d’Uma. L’un alla relever l’épéiste et le soigna sans attendre. Ainsi, l’arrivée des renforts, camouflés par la pluie torrentielle et la brume qu’elle créait, venait de provoquer la fuite de leurs adversaires. Pour ceux qui étaient encore en état de courir ! Les autres, avaient été abandonnés sur place.

« On avance ! » hurla Uma pour se faire entendre.

La Gardienne emmena son groupe en avant, traversant la place qui précédait l’immense fort. De près, la forteresse était faite de pierre brute. Elle ressemblait à un pic et n’avait pas été construite, mais créée. Ils n’avaient plus qu’à entrer…

* * *

L’intérieur était aussi austère et brut que l’extérieur, mais au moins, ils étaient à l’abri de la pluie, du vent et de la brume. L’immense Forterre était silencieux et étrangement vide. La température était froide, d’autant plus qu’ils étaient tous trempés jusqu’aux os. Uma ouvrait la marche, suivie de l’élémentaliste, puis de Tyrande. Étant donné son état, l’épéiste avait dû rester en arrière… Mais entre de bonnes mains. L’unique couloir de l’entrée ne fut pas très long à parcourir, et ils arrivèrent dans un grand hall, vide. Et avec un problème de taille.

« Ah… »

En levant les yeux vers le plafond, une plateforme était nettement visible… A plusieurs dizaines de mètres au-dessus d’eux… Et aucune manière de s’y rendre !

« Qu’est-ce qu’on fait ? »  demanda l’Abyanais.
« On se débrouille… C’est trop haut pour faire pousser des plantes qui pourraient nous y emmener. Trop dangereux pour escalader. C’est à pic et escarpé. »

L’Abyanais souffla, Uma réfléchissait. Puis, elle se tourna vers Tyrande.

« Dis-moi, tout à l’heure, je t’ai bien vu clouer ce Airmure au sol non ? Tu penses pouvoirs nous emmener là-haut ? On n’a pas d’autres choix et pas de monture volante. »



**********************************************
Mademoiselle…
Alors, comme tu as bien travaillé et que tu as été bien fair-play, tu as droit à une pause Mana ! Ton seul travail sera de transporter tes deux compagnons et toi-même sur la plateforme. J’attends surtout le descriptif et le cheminement, en sachant que cette fois, c’est une manipulation volontaire et pas dans l’urgence ^^.

[Tyrande di Neralitha]

Quand le Bacabouh se ratatina, terrassé par l'attaque surprise de ma chouette, j'eus un soupir de soulagement, alors que Dori'thur effectuait une petite pirouette dans les airs pour fêter sa mini victoire. Son maître, lui, était enfermé dans le carcan que j'avais spécialement érigé pour lui, et il ne pouvait visiblement pas s'en échapper. Tant mieux. Tavarok et Rokmora, se retrouvant sans adversaires, me rejoignirent, et je vis subitement l'homme qui avait attaqué notre allié à l'aide d'une lance de pierre me foncer dessus. Je fis un bond en arrière, les bras levés dans une posture défensive, prête à m'engager dans un autre duel, mais je m'aperçus que mon adversaire se contentait de me faire reculer. Attendait-il de l'aide ? Me poussait-il dans un piège ? J'eus ma réponse quand je vis le rapace s'approcher de lui et le duo s'envoler. Sans doute que nos propres forces, qui venaient de gonfler considérablement avec l'arrivée des renforts, avaient été jugées trop importantes pour qu'il puisse faire le poids.

Après un dernier regard à mon patient le plus amoché, à savoir l'épéiste qui avait été empalé sur le pic rocheux, je suivis Uma, après m'être assurée qu'il était en sécurité et avec un médecin. Malgré la férocité des combats, je ne pouvais m'empêcher de penser à ceux qui gisaient dans la boue, tombés sous nos coups... Mais c'était ainsi. Escarmouches perlées ou véritables conflits d'ampleur, la guerre était la guerre. Sentant la présence réconfortante de ma chouette perchée sur mon épaule, et flanquée de mes deux compagnons, je pénétrai enfin dans la forteresse de pierre.

« Je n'aime pas cet endroit. »

J'avais murmuré, plus pour moi-même que pour mes acolytes, et pour cause : tout ici respirait la maîtrise de la roche, signe que l'édifice était probablement facile à faire tomber. Son créateur était probablement tout proche... Et nous, nous étions carrément dans la gueule du Lougaroc. Je fis revenir Rokmora dans sa sphère pour la laisser se reposer, suivie de Tavarok, avant d'étudier mon environnement. Nous étions arrivés dans un espace vide, avec une grande plateforme en hauteur, inatteignable, donc... Sans monture volante et sans détenir la maîtrise adéquate, nous étions contraints de regarder notre objectif d'en bas. Alors que je touchai la paroi pour mieux la cerner et tenter de déterminer sa composition précise, Uma me demanda quelque chose qui me sembla impossible.

« Hein ? Moi ? »

Il était vrai que contre l'Airmure, je m'étais servie d'une capacité qui m'était inconnue, sans doute dans le feu de l'action, et dans la précipitation, mais je n'étais pas sûre du tout de pouvoir renouveler cet exploit ! Je ne savais même pas comment j'avais fait... Mais de toute évidence, j'étais la seule à pouvoir tenter quelque chose. J'avais déjà vu des démonstrations de maîtrise de la gravité, et je soupçonnais avoir eu recours à ce pouvoir pour me débarrasser du rapace, mais de là à reproduire ça...

Malgré tout, on comptait sur moi, je hochai donc la tête, pris une Ball vide et la posai au sol. Je préférai m'exercer sur un objet qui ne risquait rien plutôt que de tenter directement une expérience périlleuse sur l'un de mes camarades. Pas spécialement convaincue, je m'assis à même la pierre et tendis la main vers la sphère. Il ne se passa strictement rien pendant plusieurs longues secondes, avant qu'un léger vrombissement sous l'item ne me fasse sursauter. Bon. Jusque-là, ça ressemblait à de la maîtrise de la terre classique. Comment étais-je arrivée au résultat obtenu avec l'Airmure ? Qu'avais-je souhaité faire à ce moment-là ? Tout ce que j'avais voulu, c'était l'empêcher de m'atteindre, et donc de voler jusqu'à moi. J'avais alors visualisé un mur mental pour le repousser, et il s'était figé dans les airs, comme irrémédiablement attiré vers le sol, et luttant pour se maintenir dans une position stable. Si j'essayais d'imaginer l'inverse, peut-être que... Le tout était de ne pas convoquer de roches ni de plantes qui fausseraient l'expérience. Pas évident. En fermant les yeux, je tentai de projeter la Ball dans les airs, mais ce fut avec une tige de terre répondant à mon appel inconscient qu'elle décolla. Sans me démonter, je visualisai une espèce de champ de force, à la manière d'une emprise mentale sur l'objet, qui s'immobilisa, comme s'il était en stase, ou retenu par un fil invisible. Je tenais quelque chose ! Malheureusement, ma concentration ne fut pas assez bonne, et le charme se rompit, laissant la sphère retomber par terre dans un cliquetis métallique. Surtout, ne pas paniquer, ne pas se précipiter. Le temps nous manquait, mais si je m'affolais, je perdrais mes moyens, et j'étais notre seule chance d'atteindre la plateforme.

Je pris pourtant le temps de respirer un grand coup, de saisir la Ball et de la lancer dans les airs. Aussitôt, je refis apparaître devant mes paupières closes l'emprise invisible, matérialisée dans mon esprit par des sortes d'agglomérats foncés. La prison rouge et blanche s'éleva, prise de soubresauts comme si elle se débattait pour échapper à mon contrôle. Me fiant à mon instinct, et incertaine de pouvoir réitérer l'expérience, je lançai à mes partenaires :

« Prenez mes mains ! »

Toujours les yeux clos, je les laissai établir un contact physique avec moi, et Dori'thur décolla, sans doute pour alléger ma charge. Je me sentis m'élever dans les airs, Uma et l'Abyanais accrochés à moi, alors que tout autour de moi, les effets de la gravité s'amenuisaient. Mon arc et mes affaires se détachèrent, inexorablement happées vers le haut, à la manière d'un aimant, et mon rythme cardiaque se fit plus rapide. J'avais l'impression qu'une horloge gigantesque s'était mise à tourner à toute vitesse dans mon corps, alors que le pouvoir que j'utilisais me dépassait totalement. Cernés par la matière noirâtre qui n'existait probablement que dans ma tête, nous nous élevions toujours plus haut, mais j'avais trop peur de rompre mon contrôle pour ouvrir les yeux. Ce fut Dori'thur qui me prévint d'un cri et qui se posa sur la plateforme en faisant volontairement assez de bruit pour me permettre de la localiser. De mémoire, elle était assez large, je pris donc le risque de vérifier où nous étions situés par rapport à elle. Comme je le craignais, mon emprise fut relâchée à l'instant même où j'ouvris les yeux, et Uma et l'Abyanais arrivèrent sans encombre, contrairement à moi, qui manquai de déraper dans le vide à cause du manque de précision de mon atterrissage. Ma chouette s'élança vivement pour récupérer mon arc en plein vol, alors que mon carquois tombait près de moi, avec le reste de mes effets personnels. La Ball, elle, me tomba sur le crâne, dans un « poc » aussi surprenant que douloureux. On ne pouvait pas dire que c'était parfait, et je me sentais complètement vidée et à plat, mais j'avais réussi à nous amener à bon port... Et entiers.

[PNJ]

Uma fit un signe de tête à Tyrande pour lui confirmer sa demande. Ils n’avaient de toute façon, pas le choix. Uma l’avait vu faire, dehors et vu leur situation, elle était certaine que Tyrande réussirait. L’expérience prit du temps, mais Uma eut la preuve que son instinct était le bon. Au terme d’un moment d’attente, Tyrande les emmenaient tous vers la plateforme surélevée.

« Yeeeee-aaaaaah ! » lança l’Abyanais, sous un sourire amusé d’Uma.

Une fois là-haut, ils retombèrent et Uma laissa Tyrande retrouver ses force, sous la garde d leur collègue d’Abyan. Pour sa part, elle alla inspecter un peu la plateforme. Elle était grande d’environ quatre mètre de longueur, sur trois de largeur. Mais le plus remarquable était que cette partie-ci de la forteresse n’était plus en roche, mais en métal… La personne responsable de cette chose en finalisait-elle la transformation ? Face à la plateforme, dans le mur, Uma trouva une rainure qui eut l’air d’encadrer quelque chose. Une porte selon elle. Une porte élémentale, visiblement. Elle tendit la main devant elle, utilisant sa propre maîtrise pour tenter de trouver le mécanisme.

Après plusieurs minutes d‘efforts, la « porte » coulissa dans les murs, en s’e fissurant par le centre. Ingénieux. Tout en appelant les autres, Uma se rua à l’intérieur. L’Abyanais la suivit comme s’il avait pris un choc électrique, mais lorsque Tyrande arriva à son tour, la porte se referma brusquement, comme si les deux parties qui la composaient étaient attirées l’une vers l’autre, comme des aimants. Plus aucun bruit ne lui parvenait. Tyrande était désormais seule, dans cette partie de Forterre.

Mais pas pour longtemps.

A la suite de cet incident, le sol d’acier commença à se craqueler. La plateforme finirait par céder. L’élémancien, maître du Boskara, surgit soudainement d’en bas, dans un saut démentiel, révélant par la même occasion qu’il maîtrisait également la Gravité. Avec un sourire mauvais, il se planta sur ses jambes et commença à se concentrer. Une aura de puissance l’engloba et son corps se métamorphosa alors, petit à petit, prenant l’aspect du métal… Dévoilant au passage, son talent de Méta-Élémental.

En bas, un bruit de métal et de bois se fit entendre, ainsi qu’un grondement. L’Arbalétrier et le Boskara attendaient en bas. Si Tyrande se posait la question, au risque de prendre une flèche dans la tête, l’élémancien et Maître des Lames les accompagnaient.

Sans faire de fioritures, le Méta-Élémental se jeta sur Tyrande pour lui infliger un coup de poing au visage. Il fit un bond formidable vers elle. En même temps, des pics, nombreux et resserrés sortirent du mur du côté de Tyrande et le bloc d’acier se mit à avancer vers elle… Le pugiliste comptait bien n’en faire qu’une bouchée.



**********************************************
Mademoiselle…

Le mystère sur la véritable maîtrise du « magicien » est levé, c’est un Méta-Élémentaliste maîtrisant à la fois l’Acier et la Gravité ! Non seulement il t’attaque au corps à corps, mais il effrite la plateforme et a créé un piège pour t’embrocher dans le mur et te forcer à reculer. Tu as un tour pour t’en débarrasser, en sachant que tu es prise en joue par ceux qui sont en bas. A quatre contre toi, cela te force à rester en haut. A l’issu de ce tour, tu laisseras un Pokémon derrière toi. Tu peux faire une fin ouverte, je m’attends surtout à voir toute ta défense quand tu es acculée.

Bonne chance !

[Tyrande di Neralitha]

À moitié affalée sur la plateforme, je pris le temps de récupérer, alors qu'Uma était déjà passée à la suite et inspectait la plateforme. Petit à petit, je rangeai mes affaires, constatant que le support sur lequel nous étions était en métal. J'avais un mauvais pressentiment, mais je ne maîtrisais hélas pas cet élément pour l'analyser en profondeur. Ma compatriote se mit subitement à examiner le mur, et alors que je reprenais mes esprits, elle devina la nature de l'espèce de bordure étrange dans la paroi. Étrangement, je ne l'aidai pas à essayer de forcer la porte, pressentant d'une part qu'elle n'aurait pas besoin de moi pour parvenir à ses fins, et d'autre part que je ferais mieux de garder mes forces. Hélas, ce raisonnement me coupa de mes alliés : quand ce fut à mon tour de franchir la porte, cette dernière se referma devant mes yeux, et j'eus beau tambouriner, elle resta désespérément close.

« Dori'thur... »

Ma chouette poussa un piaillement pour m'alerter, et je m'aperçus que la plateforme sur laquelle je me trouvai commençait à s'effriter. Wow wow wow, ça commençait à sentir mauvais pour de bon, cette histoire...

« Va-t'en ! »

Dori'thur décolla rapidement pour se mettre à l'abri en hauteur, du moins le pensais-je... Jusqu'à ce qu'un craquement caractéristique, que je ne connaissais que trop bien, ne se fasse entendre en contrebas. C'était le bruit du bois qui, vivant, se mouvait et s'agitait. Craignant de savoir ce qui m'attendais en bas, j'hésitai à me pencher pour vérifier, et grand bien m'en prit : devant mes yeux médusés, je vis passer le dresseur du Boskara, celui qui avait failli tuer mon allié, sautant comme s'il savait voler. D'un bond, je reculai pour ne pas rester à sa portée, et je sus que j'avais eu raison de ne pas gaspiller mes réserves avec la porte. Sa métamorphose en homme de métal me fit pâlir et, anticipant le coup à venir, je m'entourai d'une tempête florale doublée d'un cocon de sable mobile qui eut le mérite de me rendre plus difficile à viser. Son poing métallique passa tout près de mon visage alors que des pics sortaient du mur autour de moi pour m'empaler. Charmant.

Me retrouvant bien évidemment seule pour défendre ma peau, je fis souffler le sable vers mon agresseur avec ma maîtrise pour tenter de l'aveugler un instant, le temps de sortir de mon vêtement un minuscule sachet de graines que je fis germer et grandir si vite, sous l'effet de la panique et de l'adrénaline, que je fus moi-même surprise de leur croissance fulgurante. Ce que je venais de faire pousser était mortel... À condition que j'arrive à le faire ingérer à mon ennemi. Je devais faire vite si je ne voulais pas finir embrochée !

Évitant un coup de pied circulaire destiné à me rompre le cou, je me sentis soudain happée par le sol. Bien sûr... Il maîtrisait la gravité, et à un tout autre niveau que le mien ! Comprenant que face à un type pareil, j'allais devoir ruser, je feignis d'être totalement sonnée - ce qui n'était pas si loin de la vérité, mais soit - et me concentrai. Alors qu'il se penchait pour m'achever, je fermai les yeux, matérialisant à nouveau mes agglomérats sombres en-dessous de moi. Comme je l'avais espéré, je décollai littéralement du sol, frôlant un des pics létaux, et en ouvrant les yeux, je m’agrippai à cette branche improvisée. D'une torsion, je réussis à me soustraire à la main rageuse de mon agresseur et, avant qu'il ne puisse exercer de nouveau son contrôle sur mon corps, je bondis à mon tour, portée par ce nouveau pouvoir qui pouvait me faire défaut à tout moment. Alors que j'étais en suspension dans les airs, je plissai les yeux dans sa direction, et il sembla soudain avoir beaucoup de mal à se mouvoir. J'en profitai, en retombant sur la plateforme, pour ériger un mur de pierre, puis un autre, puis encore un autre, à la manière de dominos, le temps de m'entourer d'une gaine de plantes denses et resserrées sur tout mon corps. Évidemment, cela n'avait pas de comparaison avec le véritable pouvoir de métamorphose d'un Méta-Élémental, surtout que celui qui me faisait face avait choisi l'un des éléments les plus compliqués à contrer pour moi. Mais je devais gagner du temps...

En entendant trembler mes protections, et alors que l'espace qui m'était alloué diminuait drastiquement, je fis sortir du mur des silex rocheux que je posai à mes pieds pour en prendre le contrôle instantanément au moment opportun. Je sentais le sang battre à mes tempes, et mon rythme cardiaque s'affoler, mais je fis de mon mieux pour garder mon calme. J'étais déjà en danger de mort, et je risquais de réduire à néant mes chances de survie si je perdais mon sang-froid. Mon premier mur céda tandis que je terminai de préparer mon piège, et j'eus un bref moment de panique en voyant se craqueler, puis exploser, le second seulement quelques secondes après. Est-ce que cela marcherait ? Mais je ne devais pas surtout rester inactive en attendant qu'il vienne me cueillir ! En désespoir de cause, je sortis une dernière graine de mes affaires et je la fis pousser en tapissant mon dernier rempart. Lorsqu'il se brisa à son tour, les plantes grimpantes s'enroulèrent à toute vitesse autour de mon ennemi, qui se retrouva entravé, mais tenta de se défendre en m'aplatissant sur le sol. Mais même ainsi plaquée contre la paroi de plus en plus petite, je parvins à lacérer l'homme de métal en visant sa trachée avec mes pierres tranchantes contrôlées par ma maîtrise. À force de m'acharner au même endroit, je réussis à créer une brèche dans le matériau, brèche dans laquelle je logeai ma ciguë pour la faire rentrer en contact avec les voies respiratoires du Méta-Élémental. Finalement, couverte de verdure et entourée de rochers à l'orbite incertaine pour le surprendre s'il s'échappait de ma prison de plantes, j'utilisai mon affinité de toujours avec les végétaux pour repérer la plante mortelle et toxique et, avec toute la puissance dont j'étais capable, je libérai ses propriétés en la tuant là où elle était. Si cela fonctionnait, il mourrait paralysé et pris de convulsions terribles, rendu amorphe par le pouvoir terrifiant de la Nature vengeresse... Et dans le cas contraire, vu la place qu'il me restait, je finirais embrochée, ou je tomberais dans le vide pour me faire cribler de flèches par le Tireur qui n'attendait que ça en bas.

Une perspective qui, je devais l'avouer, ne me faisait guère rêver...

[PNJ]

Le Méta-Élémental explosait à coup de poing tout ce qui se trouvait en travers de son chemin, entre Tyrande et lui.

« On m’appelle Bane, retient bien !! »

Cependant, lorsque les plantes s’enroulèrent autour de lui, son poing, qui allait entrer en collision avec le visage de Tyrande, fut suspendu un moment dans les airs, l’empêchant d’effectuer le moindre mouvement. Mis le colosse d’acier luttait, menaçant de faire rompre ses cordages à tout moment. Lorsque Tyrande fit éclater les plantes vénéneuses sur lui, il éclata de rire. Sa tentative était plus que ridicule, il était fait d’acier ! Une plante se cassa en deux, libérant légèrement son bras et il éclata d’un rire sauvage. Les autres lianes se rompirent, mais au moment où il allait lui fracasser le crâne, une puissante colonne d’eau le projet en arrière, et le fit tomber de la plateforme qui tombait en miettes.

L’instant d‘après, on attrapa Tyrande par le col pour la tirer en arrière. La seconde suivante, cette dernière put reconnaître son groupe et l’Abyannais qui se tenait entre elle et Bane. Uma se porta un avant, refermant la porte avec un puissant mur de roche. Il y eut un impact : Bane essayait de l’enfoncer.

« Allez-y, je vais les retenir ! Les autres vont arriver, allez ! »

Sans attendre d’autres directives, l’Abyannais prit la tête du groupe, qui ne comportait désormais plus que Tyrande et deux de ses Pokémon. En courant, ils déambulaient dans les couloirs le plus vite possible. Il ne s’agissait d’ailleurs que d’un unique couloir, qui les emmena bien vite dans ce qui ressemblait à une salle centrale. La salle comportait une longue plateforme faisant office de pont. Devant eux, la pièce était ouverte sur le champ de bataille et quelqu’un regardait calmement la scène qui se déroulait dehors, en bas. La plateforme, donnait sur un grand vide.

Elle se retourna presqu’aussitôt qu’ils arrivèrent, leur faisant bien comprendre que leur arrivée n’était pas passée inaperçu et d’après le calme visible sur son visage, cela ne l’inquiétait pas du tout. C’était une femme, assez grande aux longs cheveux. L’Abyannais, eut un hoquet de surprise :

« C’est la Traqueuse ! Une… »

Il n’eut guère de temps de finir sa phrase, la Traqueuse leva une main et aussitôt trois méduses étranges de roche sortirent de la plateforme même pour les attaquer. L’Élémancien se jeta en avant et commença à user de ses propres pouvoirs contre les méduses. L’ennui, c’est qu’au bout d’un moment, il se rendit compte que plus il tapait dedans, plus la Traqueuse en invoquait. Devant également assurer sa garde, il ne pouvait espérer atteindre la Traqueuse sans se mettre en danger. En quelques minutes à peine, une douzaine de méduses les encerclaient.



**********************************************
Mademoiselle…

Alors, il va falloir m’expliquer pourquoi, avec tes défenseurs, ton premier réflexe est d’utiliser de l’offensif passif… La plante venimeuse n’a évidemment pas marché (poison sur acier ?), mais le but n’était pas de tuer ton adversaire… C’était un exercice de défense, pas d’assassinat.

Tu te retrouve donc finalement devant le boss de fin. Ton rôle va être de soutenir l’Élémentaliste afin qu’il ne prenne pas trop de dégâts, car c’est le seul attaquant, mais attention, à chaque fois que tu le feras, les add le lâcheront pour s’en prendre à toi.

A la fin de ton message, il ne doit plus y avoir d’add et la Traqueuse doit être bien entamée. Tu ne peux pas la jouer, mais elle restera en invocation continuelle. Les add ne sont ni sentiants, ni intelligents, ils se contentent de venir vous frapper en grappe. Tu peux jouer l’Élémancien (maîtrise eau et plante aquatiques) et les add. Tes deux Pokémon restant peuvent t’aider.

Bonne chance !

[Tyrande di Neralitha]

Fort heureusement, si ma tentative d'empoisonnement pour me débarrasser du fameux Bane fut un échec, mes plantes réussirent à l'entraver, et alors que ma chouette revenait vers moi pour essayer de me protéger, je fus brusquement tirée en arrière, et j'en eus le souffle coupé.

« Aaaah ! »

Dori'thur s'engouffra dans l'ouverture dans un froissement d'ailes précipité tandis que mon assaillant, bloqué de l'autre côté, s'échinait à tambouriner pour passer et me faire la peau. Portant la main à mon cou par réflexe, je repris mon souffle avec peine, alors que l'invective d'Uma claquait dans l'air.

« D'a... D'accord... »

J'étais toujours sonnée, mais je suivis l'Abyanais, ma chouette me précédant de quelques mètres. En chemin, je pris tout juste le temps de refermer mes plaies qui, heureusement, n'étaient que superficielles pour la plupart. Cet idiot de Méta-Élémental s'était lâché sur moi, mais j'avais réussi à m'en sortir tant bien que mal.

La salle où mon petit groupe débarqua n'était pas spécialement rassurante, composée d'un unique pont qui donnait sur une ouverture sur l'extérieur, tout au bout. Dessous, il n'y avait que du vide... Et pour finaliser le tableau, nous n'étions pas seuls. Une femme, probablement Invocatrice au vu de ce qu'elle nous lâcha dessus, ne semblait pas disposée à nous laisser passer.


Les trois premières méduses de pierre contrôlées par la Traqueuse étaient coriaces, mais mon partenaire parvint à s'en débarrasser plutôt aisément. Néanmoins, par précaution, je fis pousser une Fleur de vie directement sur le corps de l'Élémancien, dans son dos, pour la cacher aux yeux de nos adversaires. Puis, je laissai germer une seconde plante, invisible à l’œil nu pour qui n'était pas membre de ma tribu et ne connaissait pas les arcanes de l'Académie de Dyrinn, appliquant une Récupération sur ma cible. Au moment où je lançai ma Protection du Bosquet, entourant l'homme d'une bulle verte et brillante, je vis trois méduses de pierre se jeter sur moi. Prise de court, je fis sortir Darius, qui entra violemment en collision avec la plus proche pour me défendre. La seconde fut attaquée par Dori'thur depuis les airs, grâce à des feuilles tranchantes, mais la troisième parvint à passer et à lever ses filaments rocheux dans ma direction pour me fouetter avec. L'une de mes mains étant occupée à maintenir mes soins sur la durée et ma Protection sur mon allié, j'utilisai ma main libre pour me défaire de la bête en la désagrégeant. Elle s'effrita en plusieurs millions de grains de sable et se dissipa dans les airs, et je pus retrouver la totalité de mes moyens.

Néanmoins, quand je compris que la Traqueuse pouvait invoquer ces créatures en continu, je criai à l'Abyanais de se focaliser sur elle. Nous savions tous les deux que cela reviendrait à reporter l'agressivité des méduses sur moi, puisqu'elles avaient pour ordre primaire de m'attaquer si je venais en aide au guerrier, mais tant pis. Nous ne pourrions pas nous en sortir sans prendre de risques... Couvrant mon propre corps d'une Écorcefer, je réitérai l'opération sur l'Élémancien, qui délaissa instantanément les adds pour se jeter sur leur Invocatrice. Comme prévu, les créatures au nombre de dix se détournèrent de lui pour foncer sur moi, et j'en arrêtai six avec un mur floral qui les emprisonna. Les quatre restantes s'empilèrent dans leur précipitation, malgré notre mobilité réduite sur le pont, et je parvins à en interrompre deux dans leur progression avec une prison de pierre. Les deux dernières étaient presque sur moi quand je pensai de toutes mes forces aux agglomérats sombres qui n'existaient que dans mon esprit pour m'aider à faire agir la gravité sur eux. Leurs mouvements se firent saccadés, comme si elles étaient suspendues dans les airs et contrôlées par des fils invisibles, aussi vulnérables que des marionnettes. Un regard rapide pour l'Abyanais m'apprit qu'il était blessé, et je consommai d'une Prompte guérison la Récupération placée sur lui au préalable.

D'un revers de la main, j'envoyai les méduses sous mon contrôle gravitationnel dans le vide, et je vis avec soulagement mon partenaire me rejoindre et éliminer celles toujours prises au piège dans mon mur végétal. D'un signe, je lui fis comprendre que j'allais gérer les deux qui restaient et, avec les chutes de leurs homologues tombés au combat, je les clouai au sol, dans une flaque de sable combinant les pouvoirs de l'Abyanais et les miens. Les plantes aquatiques qui poussèrent en un éclair pour s'insérer dans les interstices fragilisés des méduses finirent de les mettre hors d'état de nuire, et je crus que nous étions tirés d'affaire...

C'était sans compter la ruse que me réservait la Traqueuse. Sortie de nulle part, une nouvelle méduse, plus petite et plus rapide que les précédentes, me chargea avec une telle force qu'elle m'éjecta de la plateforme. Darius s'élança pour lui asséner un coup de Tête de Fer, et Dori'thur plongea pour tenter de me récupérer, mais je chutai inexorablement dans le vide, attirée par le sol si loin en contrebas que je ne pouvais définir avec précision la distance qui m'en séparait.

D'abord hébétée par la surprise et sonnée par le choc, je mis quelques secondes à me ressaisir, avant de fermer les yeux comme si j'avais abandonné. Puis, ma descente vers ma mort s'arrêta doucement, et je me retrouvai en suspension dans les airs, comme si un être psychique me retenait avec des liens invisibles. Quand je rouvris les yeux, je compris que j'avais agi d'instinct, et que j'étais la seule responsable de mon salut. Subitement, je me sentis beaucoup plus confiante et, comme en réponse à cette nouvelle sensation, je me sentis m'élever en flottant vers le pont, où le combat continuait, d'après les bruits qui se faisaient de plus en plus proches et sourds.

Au moment où les belligérants réapparaissaient dans mon champ de vision, je vis la Traqueuse légèrement penchée en avant, prête à donner le coup de grâce à l'Abyanais à terre. Tandis que mes yeux se teintaient d'un vert clair, des Sarments surgirent de la plateforme, venant s'enrouler autour de la femme pour l'immobiliser et donner le temps à mon partenaire de se relever. Renouvelant mes soins périodiques, je lançai une pluie d'épines dans la direction de l'Invocatrice pour la forcer à reculer, avant de refermer en quelques instants les plaies visibles et ouvertes sur le corps de mon allié. Notre ennemie semblait amochée, mais rien n'était joué, ce qui ne signifiait pas que nous étions prêts à nous rendre. Quitte à mourir aujourd'hui, je préférais que cela soit après un combat acharné...

[PNJ]

La Traqueuse ricana lorsque Tyrande essaya de désagréger son invocation. Mais que croyait-elle ? Seul un Invocateur pouvait renvoyer un esprit dans son plan de cette manière ! La méduse se reconstitua aussitôt, mis cela avait laissé le temps à l’Élémancien de balayer ce qui restait de méduses, pour ensuite se jeter sur elle, en la frappant autant qu’il le pouvait. Elle décida alors de changer de tactique du tout en tout. Elle leva la main, générant des pierres pointues qu’elle propulsa autour d’elle comme des poignards, forçant ses adversaires à reculer. Ce faisant, elle saisit vivement une sphère rouge vif et en laissa sortir son occupant, un Cizayox. Rapide comme l’éclair, la Traqueuse se rapprocha de son Pokémon, qui fit de même. Mais au lieu de se percuter, les deux créatures fusionnèrent selon un procédé assez étrange pour qui n’avait jamais assisté au principal pouvoir d’un Berserker.

« Non ! » Cria l’Abyannais, mais sans pouvoir intervenir, son projectile n’ayant même pas le temps de les toucher, car la créature fusionné la repoussa d’un coup.

D‘ailleurs la Traqueuse monta immédiatement au contact, à une vitesse vertigineuse. Elle frappa l’Élémancien d’un coup dans l’estomac qui le pli en deux et lui porta un coup violent dans le dos qui explosa littéralement la fleur invisible. Elle fit un léger saut et repoussa l’Abyannais du pied, se donnant un recul pour bien se replacer face à Tyrande et son acolyte. La Traqueuse avait une drôle d’apparence. Son corps était rouge vif, comme si elle portait une armure en force de Cizayok, mais ses jambes ressemblait à des jambes d’insectes, sa tille était beaucoup trop fine pour être humaine et ses bras étaient devenue des pinces. Dans son dos, ses ailes battaient si vite que seules des lignes rouges étaient visibles. Les yeux jaunes de la bête luisaient.

Elle se jeta sur Tyrande et enchaîna une série de coups. Heureusement pour elle, la Traqueuse fut touchée par un jet d’eu, qui certes n’eut pas grand effet sur elle, mais lui rappela son autre adversaire. L’Abyannais décida alors de la harceler d‘attaques, la Traqueuse en fit autant.

L’Élémancien généra de multiple filaments d’au qui tourbillonnèrent vers Traqueuse, qui les traversa sans sourciller. Elle lui asséna un violent coup de pince à la tête. L’Élémancien vacilla, étourdit et se créa une bulle de protection pour parer le coup suivant de son adversaire, d’un coup de son autre bras, qui sembla ralentir au contact de l’eau, mais la traversa tout de même. D’un appui bien placé, la Traqueuse se souleva pour lui asséner un coup de genou au visage, achevant de briser la bulle et fracturant au passage la mâchoire de l’Élémancien. Dans le même élan, la Traqueuse posa ses deux pattes dans son torse, lui déchirant les chairs avec ses griffes et prenant appuis sur lui pour se repositionner une fois de plus, d’un bond arrière.

Se concentrant sur elle-même la créature fusionnée utilisa cette fois les ressources de son Pokémon augmentant sa Puissance et effectuant une Danse-Lame. Accroissant sa propre vitesse avec Hâte et se jeta sur Tyrande, pince en avant pour la frapper d’un Coup Double, suivit d’une Tranche. Levant ses énormes pinces pour lui asséner un Pisto-Poing, mais même à terre son précédent adversaire n’avait pas abandonné. Il utilisa sa seconde maîtrise pour créer des algues rampantes, suffisamment résistante pour s’enrouler aux pieds de la bête et la faire tomber, en la traînant sur le sol.

Loin de se laisser submerger, la Traqueuse berserk leva ses pinces et s’apprêta à en finir en un coup rapide. L’Abyannais était trop blessé et trop faible pr rapport à elle et la Défenseuse ne pourrit la tenir… Un simple Plie-Croix pour se libérer et un Faux-Chage bien placé suffirait à finir l’Élémancien. Quant à la Dyrinoise… Elle n’avait pas besoin de se libérer de ses liens, elle possédait après tout, toujours ses autres pouvoirs !



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Mademoiselle…

Tu as pas mal géré le premier tour, même si j’ai des doutes sur l’utilisation de l’invisibilité qui n’est pas un pouvoir de défenseur, mais de Lieur Spectre et le renvoi de l’invocation, qui est propre à la classe d’Invocateur, dans la mesure où c’est bien un esprit et pas une pierre qu’elle aurait projeté sur toi.

Pour le second tour qui sera nettement plus contemplatif, je reprends le contrôle des pnj. Ton rôle va être de tenir ton coéquipier en soin uniquement, de sorte à ce qu’il tienne ce combat inégal jusqu’au bout. L’issue du combat, la réussite ou non de la Traqueuse à faire son ultime réplique envers vous deux, va directement dépendre de la qualité de ton post.

Bonne chance !

[Tyrande di Neralitha]

La réplique ne se fit pas attendre, sous la forme de pierres pointues qui volèrent dans ma direction et dans celle de mon partenaire. Mais alors que nous pensions avoir tout vu, la Traqueuse sortit un Cizayox et... Fusionna avec ! Avec un mélange de terreur et d'angoisse, j'osai jeter un regard à mon binôme qui, sans avoir le temps de réagir, prit un premier coup dans l'estomac, puis un second dans le dos. Je me tendis, pressentant l'assaut qui ne tarderait sans doute pas à me viser.

L'instant d'après, l'étrange être se jeta sur moi pour me frapper. Couvrant mes avant-bras d'une gaine de pierre, je pus amortir les premiers chocs, mais l'un d'eux, particulièrement violent, fit exploser ma modeste protection créée à la hâte. J'allais probablement me faire casser un bras avec le prochain impact, et je grimaçai en voyant fuser la pince dans ma direction. Je fus sauvée par un jet d'eau qui repoussa légèrement mon ennemie et eut le mérite de détourner son attention de moi. Profitant de ce répit, je fis pousser un petit Totem guérisseur en pierre et en forme de chouette aux pieds de l'Abyanais. Le Totem se mit à pulser, prodiguant des soins passifs à intervalles réguliers à mon allié, alors que je replaçai une Récupération sur lui en prévisions des dommages à venir. L'hybride le frappa à la tête alors que je créais une Protection résonnante autour du corps de l'homme. Différente de ma Protection du Bosquet, destinée à redonner de l'énergie après coup, elle pulsait régulièrement, à l'image de mon Totem, et faisait bénéficier ma cible d'un pouvoir d'absorption des coups, qu'ils soient physiques, psychiques ou élémentaux. Malheureusement, ma technique ne suffit pas, au vu du craquement sinistre qui se fit entendre quand le genou de la Traqueuse brisa la mâchoire de son adversaire. Je me consolai en songeant que sans mon intervention, il serait probablement mort... Mais même mes efforts ne parvinrent à lui éviter d'avoir le torse ouvert par les pinces du Berserker.

Rapidement, je doublai la Récupération sur mon allié, grâce à ma Germination, lui appliquait un Rétablissement, et trouvai la force de faire pousser une Fleur de vie à ses pieds qui remplaça mon Totem. Posant un genou à terre, je puisai dans la plateforme de quoi utiliser mon Épanouissement, qui prolongea tous mes soins sur la durée et augmenta leurs effets de manière drastique. Je ne pouvais rien faire pour empêcher notre ennemie de se booster comme elle le faisait, je devais donc réagir en conséquence et me préparer à faire remonter l'énergie de l'Abyanais après les attaques monstrueuses auxquelles nous allions avoir droit. Mais mon binôme étant à terre, je devais aussi penser à moi. Si je tombais, il n'aurait plus personne pour le soutenir et guérir ses blessures...

« Dori'thur ! »

Comprenant le message, ma chouette généra une tornade feuillue qui masqua l'Élémancien à la vue de la Traqueuse, l'espace d'un instant. Je m'approchai alors de lui dans son dos et, passant mes bras autour de son cou, appliquai mes mains directement sur son visage tuméfié. Sous mes doigts, je sentis l'os se reformer rapidement, et je l'entendis presque reprendre son aspect initial, poussée par l'urgence et l'adrénaline. Quand la tornade végétale se dissipa, j'eus à peine le temps de me jeter en avant pour m'éloigner de mon patient et allié : la Traqueuse s'élança si vite à ma rencontre que je pris le double coup de plein fouet. Seule mon Écorcefer, qui avait recouvert le haut de mon corps dans un réflexe de défense primaire et instinctif, m'empêcha d'avoir le bras coupé par sa Tranche. Je hurlai de douleur, me jetant cette fois de moi-même dans le vide pour mettre de la distance entre la bête et moi.

La blessure était si profonde que j'avais peur de regarder ce qui était visible dans le trou béant. Vu la violence de l'assaut, l'hémorragie devait être sévère, ce que me confirma le tournis qui manqua de me faire lâcher prise sur ma maîtrise de la gravité. Je ne vis pas l'Abyanais utiliser ses algues sur l'hybride, trop occupée à essayer de me maintenir, mais le bruit sourd que j'entendis me laissa penser qu'il avait réussi à la faire tomber. Au-dessus de moi, la plateforme trembla, ébranlée par l'impact d'un être qui en comportait deux, et lorsque je remontai enfin en atterrissant avec peine sur le pont, je la vis lever ses pinces d'un air mauvais. Quelque chose en moi me hurla que ce coup, s'il touchait sa cible, serait le dernier, et que je connaîtrais le même sort dans la foulée, sans personne possédant la puissance de frappe nécessaire pour la tuer. Darius, jusqu'à présent inconscient plus loin, se releva courageusement, mais un regard de ma part suffit à lui intimer de rester là où il était. Ma chouette resta loin de nous, comprenant qu'elle passerait instantanément de vie à trépas au moindre coup... Quant à moi, je sentais que notre situation était désespérée. Priant la Lune pour qu'Uma nous rejoigne avant le moment fatidique, je décidai de tenter le tout pour le tout. En me concentrant un maximum, je sentis mes pouvoirs revenir petit à petit et, au moment où je sentis qu'ils avaient atteint un niveau convenable, je doublai la prison d'algues de Sarments, tandis que tous mes soins périodiques expiraient en une fois, réalisant mes Présages bénis en couvrant la zone d'une floraison rapide et généreuse. C'était là tout ce que je pouvais faire pour l'Abyanais, en le soignant d'un coup pour lui donner la force de frapper assez vite et assez fort avant la Traqueuse. Après cela, je n'aurais certainement plus de quoi nous soigner et nous défendre : même si j'avais fermé ma propre plaie, j'avais perdu beaucoup de sang. En somme, si ce baroud d'honneur échouait, nous étions perdus.

[PNJ]

La créature fusionnée leva ses pinces pour trancher les algues, qui raffermirent leur emprise sur elle. Mais ce stratagème ridicule n’allait pas la retenir bien longtemps. Au même moment, il y eut trois grands coups contre la porte en acier, qui s’enfonça, puis explosa de part et d’autre du pont, laissant apparaître Uma, assistée de trois autres personnes. L’Abyannais, ragaillardit, se leva et envoya une prodigieuse imitation d’Hydrocanon qui propulsa la Traqueuse en arrière, brisant ses chaînes florales. Profitant de cet instant de liberté fugace, la Traqueuse fit un bond en arrière, se retrouvant en équilibre dans une posture d’attaque. Mais au lieu de passer à l’action, elle fit un salto arrière, se retourna en plein élan et s’envola par la large ouverture en Hâte. Uma et son groupe se précipitèrent au bout du pont, mais la Traqueuse leur échappa.

Lorsqu’ils furent certains qu’ils ne pouvaient plus rien faire pour l’attraper, l’un des suivants d‘Uma se dirigea vers l’Abyannais pour le relever, les autres montèrent la garde autour d’eux. Ce fut Uma qui vint relever Tyrande, mais sans s’attarder. L’air contrarié, elle regardait vers l’ouverture.

« On ne peut plus rien faire. Mais toi, » dit-elle en se tournant vers Tyrande, « tu devrais aller voir un Guérisseur. »

* * *     * * *

Revenus à quelques pas du pied de Forterre, un camp avancé avait été monté, contenant plusieurs tentes, dont certaines servaient pour les blessés. Dans une autre, on avait disposé une marmite et des bancs ; le soleil commençait déjà à se coucher. Uma avait guidé tout son groupe à travers le camp et envoyé ses soldats voir un Guérisseur aguerri pour soigner leurs blessures. Un peu plus tard, sortant de la tente qui servait de quartier général, Uma alla voir le groupe.

« Grâce aux efforts de tout le monde, nous avons pu attraper de nombreux sbires de la Traqueuse. Nous nous occupons de les interroger. Mais c’est dommage d’avoir laissé filer leur cheftaine. Vous avez pu vous en rendre compte, elle était une des nôtres. »

Il y eut quelques réactions.

« Vous vous êtes tous bien battus, comme vous deviez tous passer un examen sur le terrain, nous vous avons évalués. Vous êtes tous reçu. Tyrande, tu recevras tes résultats un peu plus tard ; nous devons tous remettre un rapport sur ce qu’il s’est passé là-haut. Même chose pour toi. » Conclut-elle en faisant un signe de tête à l’Abyannais. « D’ici là, vous êtes tous libres, mais si vous avez un peu de temps à consacrer à vos camarades… »

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Mademoiselle…

Tu ne t’es pas trop mal débrouillée pour le dernier tour, mais la Traqueuse vous a échappé. Je te laisse conclure, avec un exercice optionnel si tu le souhaites, celui de prendre soin de tes camarades qui sont épuisés dans le combat, mais sans utiliser la magie ou les soins, les Guérisseurs s’en sont déjà occupés ; le moral est une arme ! Cela étant, après avoir entendu les différents rapports, l’Académie de Dyrinn a décidé de te recevoir dans leurs rangs de Guérisseur, félicitation !
Bonne chance !

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