[Épreuve Gardien] La superstition est le réservoir de toute vérité [Alice, Velusia]

[PNJ]

Les sourcils froncés et le front plissé, le Doyen referma la missive qu'il venait de recevoir. Malgré son âge avancé, le vieil homme restait une référence en matière de sagesse et de conseils au Temple de l'Air Boréal, où il avait passé la quasi totalité de sa longue existence. C'était donc souvent à lui que l'on s'adressait en cas de problème majeur, et ce qu'il venait de lire lui laissait croire que les ennuis étaient effectivement de taille pour qui les avait rapportés. Celui qui avait été désigné comme l'équivalent d'autorité compétente du petit village de Mashhad avait fait parvenir un courrier de toute urgence lorsqu'il avait constaté qu'il se tramait quelque chose dans sa bourgade pourtant d'ordinaire très tranquille. En effet, depuis plusieurs jours, d'étranges phénomènes troublaient la quiétude des habitants, qui commençaient à craindre l'action d'un quelconque esprit malfaisant, ou pire encore. D'interminables averses qui avaient commencé à noyer certaines habitations, d'énormes cratères qui s'ouvraient dans le sol en pleine nuit ou encore d'importants glissements de terrain : tout portait à croire qu'une puissance inconnue et malveillante s'acharnait sur eux. Des rumeurs concernant le retour de Primo-Kyogre tout près des côtes nalciennes circulaient déjà, ravivant d'anciennes blessures et hantant les plus solides des villageois.

Le Doyen du Temple se tenait donc là, le papier froissé dans sa main, et il s'approcha de la fenêtre pour mettre de l'ordre dans son esprit agité. Mais il ne tarda pas à prendre sa décision : les Jardins des Concordes étaient trop près de Mashhad pour qu'il prenne le risque de différer l'envoi de l'un de ses apprentis. Il ne devait néanmoins pas choisir n'importe qui. Le danger était réel, et l'enjeu bien trop grand pour ne pas mandater un Élémental ayant déjà fait ses preuves par le passé. Peu à peu, le visage de la jeune fille souriante et appréciée de Miku se dessina sous ses paupières closes, et il s'assit d'un mouvement souple, un peu plus détendu. Ce serait à elle d'aller sur place et d'enquêter à ce sujet.

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« Eh bien, c'est rare de recevoir un message d'un village tranquille tel que Mashhad », annonça posément la femme aux traits sévères et à l'allure étonnamment rigide pour quelqu'un de son âge. L'ancien soldat examina attentivement la missive qu'elle venait d'ouvrir, comme pour s'assurer de son authenticité, avant de souffler bruyamment. Elle laissa ensuite un long moment s'écouler, pendant lequel elle réfléchit intensément à la pertinence d'envoyer sur-le-champ des combattants sur place. Les Jardins des Concordes étaient loin du Sanctuaire du Vent, et les villageois avaient tendance à s'emballer très vite pour rien, selon elle. Elle n'était pas spécialement appréciée de ses pairs, mais il se trouvait que ce jour-là, c'était elle qui était de courrier et qui avait réceptionné la requête. Des esprits frappeurs ? Et puis quoi encore ? Faire faire le voyage jusqu'à Mashhad à des Nalciens en plein perfectionnement et se destinant à l'excellence était une perte de temps et d'argent, à son avis. Oh, d'autres lui reprocheraient peut-être d'avoir tardé à envoyer de l'aide. Encore fallait-il qu'ils apprennent un jour l'existence de cette demande... Et elle n'était pas obligée de rapporter la moindre jérémiade de paysans qui prenaient peur au moindre courant d'air un peu trop bruyant en pleine nuit... Pas vrai ?

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« Je crois qu'on a un problème. »

L'homme qui venait d'achever la lecture du message courut jusqu'à la salle de réunion de la caserne d'Alfen, interrompant la discussion sans autre forme de procès. Après s'être brièvement excusé pour le dérangement, il se pencha pour chuchoter à l'oreille du Saïd, qui hocha la tête d'un air grave. Il se leva brusquement, avec l'intuition que quelque chose de grave se tramait à Mashhad, avant d'annoncer :

« Pardonnez ce départ précipité, mais la séance est reportée. Retrouvons-nous demain à la même heure pour poursuivre. D'étranges événements perturbent la tranquillité d'un village du nord du pays, bien trop près des Jardins des Concordes pour souffrir le moindre délai dans la résolution du problème. »

Quittant la salle d'un pas vif, l'homme remercia le messager, puis sortit un registre une fois arrivé dans la pièce où il stockait ses informations concernant les éléments les plus à même de mener à bien les missions de ce type. Son regard s'arrêta sur un nom, et il grommela :

« Oui, elle... Pourquoi pas... Oui, allons-y. »

Préparant ses affaires, le Saïd se mit en route. Il fallait contacter cette femme, en espérant qu'elle serait dans les parages et qu'elle pourrait se déplacer rapidement sur place. De la neige et de la glace près des côtes, à cette période de l'année, ce n'était clairement pas normal !

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Alice, Velusia, bienvenue dans votre épreuve ! Comme vous avez pu le lire, il se passe des choses pas nettes du côté de Mashhad, un petit village du nord de Nalcia aussi paumé que Yiling (wink wink), mais beaucoup trop près des Jardins des Concordes pour ne pas inquiéter les autorités - et les gens compétents, surtout. Le message ayant été reçu par la mauvaise personne au Sanctuaire du Vent, seuls le Temple de l'Air Boréal et la caserne d'Alfen enverront quelqu'un pour aider les villageois. J'imagine que vous savez qui envoie qui, vu la description

Je vous laisse vous rendre sur place et vous présenter l'une à l'autre dans votre premier tour d'introduction, et échanger vos informations si vous le voulez (spoiler : il vaut mieux pour vous). Durant votre second tour, vous devrez commencer à enquêter et à vous renseigner en utilisant les informations données dans le post. Bien évidemment, celles détenues par la femme au Sanctuaire du Vent ne sont pas capitales (vous les avez déjà), mais sa mauvaise volonté aura d'autres conséquences plus tard. Nous interviendrons à la fin des deux tours ; vous avez donc deux posts chacune pour faire connaissance et investiguer avant le début des ennuis.
Bonne chance !

[Alice Silver]

« Je crois que c’est là ! Je vois des habitations ! »

Après quelques heures de vol sur le dos de maman, Dom et Jet chacun sur une épaule, nous étions finalement arrivés au village où je devais mener mon enquête : Mashhad. J’avais été assez surprise qu’il me convoque comme il l’avait fait, presque dans l’urgence. Cela ne lui ressemblait pas. Comme il avait commencé en évoquant mes progrès récents, je m’attendais à ce qu’il m’envoie suivre des cours plus avancés, voire une épreuve mais au lieu de ça il avait requis mon assistance au sujet de mystérieuses catastrophes naturelles dans un village au Norrd-Est de Nalcia, pas loin des Jardins.

Ma foi, cela faisait un petit moment maintenant que je n’avais plus quitté le temple et si j’aimais bien accueillir des visiteurs, un nouveau voyage me ferait le plus grand bien ! J’avais fait quelques recherches rapides dans les bibliothèques du temple avant de partir mais je n’avais rien trouvé concernant des catastrophes récurrentes dans la région, pas même de vieilles légendes faisant intervenir des Pokémon parfois légendaires pour expliquer des phénomène naturels. Oh, ces cas là existaient réellement, mais pas dans le coin où je me rendais. Bon par contre je ne devais pas oublier que je n’avais pas eu le temps de consulter tous les livres sur le sujet. L’information existait peut-être et je l’avais manquée faute de temps. Mais de toute façon, si je voulais avoir une information de première main, mieux valait me rendre sur place !

J’atterris donc sur la place du village -aussi petite que le village lui-même en fait qui était à peine plus grand qu’un hameau- et certaines des personnes présentes vinrent à ma rencontre, curieuses de me voir ainsi débarquer. Même avec la proximité des jardins, comme il ne devait pas y avoir grand-chose à faire dans un village aussi petit, ils ne devaient pas avoir souvent de visiteurs venus d’aussi loin.

Heureusement, ma tenue de moniale parlait pour moi et un des hommes présents compris rien qu’en la voyant pourquoi j’étais ici. Soulagé, il expliqua la raison de ma présence aux autres, ce qui m’économisa d’avoir à le faire moi-même. Je n’eus qu’à remercier légèrement les quelques habitants pour leurs encouragements. Apparemment ils attendaient mon aide comme le paysan la pluie ! Pourtant, si ce village ne présentait aucun intérêt politique, ce n’était pas le cas des jardins à côté et j’aurais cru que les autorités de la région auraient déjà envoyé quelqu’un pour enquêter là-dessus, de peur que le problème s’aggrave et se répande…

Intriguée par la situation, je demandai à celui qui m’avait accueillie s’ils n’avaient pas déjà reçu de l’aide. Apparemment, une soldat de l’armée de Nalcia stationnée à Alfen était arrivée juste avant moi, seule. Bon… Si seulement deux personnes avaient été mandatées, il devait s’agir d’une enquête plutôt simple pour les autorités...

Il proposa de me mener jusqu’à la jeune femme, ce que j’acceptais avec grand plaisir. Mieux valait commencer par découvrir ce qu’elle savait déjà pour ne pas perdre de temps en recherches inutiles. Le doyen du temple m’avait fait comprendre que l’affaire était assez urgente par sa portée politique…

Dès que je la vis, je compris qu’on ne pouvait pas ne pas comprendre qu’elle n’était pas d’ici : avec son armure et son allure, elle détonnait autant qu’un Seviper dans une horde de Mangriff! Mais bon, on pouvait dire la même chose de moi avec ma robe qui ne ressemblait pas du tout aux habitus des paysans du cru ! Mon guide s’excusa de devoir repartir et je le remerciai chaleureusement puis je me présentai à la femme afin que nous fassions connaissance :

« Euh … Bonjour ! Je suis Alice Silver, une moniale du temple de l’air boréal. Alors vous aussi vous avez été envoyée dans ce villages pour enquêter sur les catastrophes naturelles ? Ca vous dit qu’on travaille ensemble ? On ira plus vite à deux ! »

Je fis une petite pause le temps de rassembler mes souvenirs pour lui présenter exactement ce que je savais des récents événements, à savoir ce que le maître m’en avait dit :

« Apparemment, il y a eu récemment des catastrophes naturelles de grande ampleur comme des glissements de terrain, probablement causées par des avers apparemment interminables – d’ailleurs le ciel est très chargé par ici, il ne devrait pas tarder à pleuvoir… - et des cratère qui s’ouvrent sans prévenir dans le sol… Ah et certaines rumeurs disent que Kyogre sous sa forme primale est responsable de tout ça… Et d’autres parlent d’une présence malfaisante unique… Ca vous dit quelque chose ?  Si ça vous va on peut aller enquêter chacune de notre côté et se retrouver ici disons.. ; D’ici une heure pour partager ce qu’on aura découvert ? Comme ça on couvrira plus de surface. Ah et sinon, vous êtes venue seule ? Vous avez croisé des renforts du Sanctuaire du Vent ?»

Le sanctuaire du vent – et contenant des officiels nalcien - était lui aussi censé envoyer des renforts d’après ce que m’avait dit le doyen. Normalement, c’est eux qui auraient du envoyer des enquêteurs en premier. Or cette femme venait d’Alfen d’après ce que m’avait dit le villageois. Personne ne venait du sanctuaire… Bizarre… D’un autre côté, ce temple était plus éloigné d’ici que le mien ou qu’Alfen. L’émissaire du sanctuaire était donc peut-être encore en chemin.

« Je vais prendre de la hauteur pour repérer un peu toutes les catastrophes qui ont frappé ce village. J’aimerais savoir si elles ne suivent pas un motif précis. Si elles ne sont pas d’origine naturelle, on ne sait jamais…
-Bonne idée maman, ça vaut la peine de creuser même si c’est pour confirmer que ce n’est pas le cas. A tout à l’heure !
-Fais attention Alice ! »

Et après cet ultime avertissement, ma maman oiseau me laissa seule avec mes oisillons pour arpenter le village.
Maintenant que les tâches avaient été distribuées, je m’éloignai de mon côté pour aller chercher la cause de tout ça. Les glissements de terrains étaient en effet très visibles puisqu’ils avaient emporté des maisons ça et là, les remplaçant par des coulées de boue. Mais pour le moment, je voulais plutôt discuter avec les gens pour en apprendre plus et essayer de gagner leur confiance. Dans des communautés aussi restreintes, c’était toujours utile.

Et d’ailleurs en parlant de gens… J’aurais pu proposer à cette femme chevalier de m’accompagner pour enquêter mais à force d’accueillir les visiteurs au temple, j’avais appris à les analyser rien que par leur posture et j’étais donc quasi certaine que cette femme était du genre à faire les choses de son côté et à sa façon, ce qui ne me dérangeait pas tant qu’elle acceptait de collaborer un minimum. Mais comme elle était dans l’armée, cela ne devait pas lui poser de problème non plus.

Finalement, j’interpelai une veille femme qui était en train de rentrer son linge propre et comme elle était sympathique et que je lui rappelai sa petite-fille, nous discutâmes un peu. Elle était suffisamment âgé pour avoir connu une autre averse similaire à celles qui s’abattaient en ce moment presque trente ans auparavant mais de son propre aveux, la dernière averse avait été l’averse du siècle et elle avait été unique. Pas comme maintenant donc. A l’époque aussi, on avait parlé de l’intervention de Kyodre apparemment.

Elle m’offrit même quelques gâteaux que j’acceptais avec plaisir avant de prendre congé mais sans les manger tout de suite. Le déjeuner était encore proche et je n’avais pas spécialement faim, mais un peu plus tard… Miam miam ! Cette rencontre avait été très agréable mais en définitive, elle ne m’avait pas appris grand-chose. J’allais devoir continuer à chercher. Peut-être en allant directement voir le chef du village, si ma collègue du jour n’avait pas eu la même idée ? Quant à l’intervention de Kyogre… Le dieu des océan avait bon dos d’être ainsi gratifié de tous les maux du village… Ce n’était pas strictement impossible mais je n’y croyais pas trop… Et puis, si c’était lui qui avait causé les pluies diluviennes, alors les cratères étaient l’oeuvre de Groudon et les glissements le fruit de leur travail d’équipe parce qu’en réalité, Kyogre et Groudon avaient décidé de se réunir aux abords de Mashhad pour faire la paix en prenant un thé ! Bah quoi, je pouvais toujours rêver...

[Velusia Varam]

Avant l’aube, une missive était arrivée au domaine du clan de l’Étoile du Dragon. Depuis les attaques de l’un des commandants du Masque d’Argent, mit hors d’état de nuire, Velusia avait décidé de quitter la maison de son frère pour se rapprocher de Rinn Maiden : la vieille femme était certes une Dragonnière plus que confirmée, mais le Masque d’Argent n’hésiterait pas à venir raser le domaine, comme il l’avait fait jadis lorsque le clan habitait à Mizuhan. Face au nombre, la Medjai n’était pas certaine que la vieille femme puisse se défendre. Ainsi, avec Hua Jin, Alexandre et Cocoon, le domaine reprenait vie et sa résistance face à l’ennemi, une résistance que Rinn Maidenn n’avait jamais abandonnée. Qu’elle le veuille ou non, Velusia était maintenant obligée de se défendre, car leur ennemi avait compris que Kephren avait ressuscité et qu’il n’y avait désormais plus qu’un seul moyen de l’obtenir. Velusia en était persuadée. Elle n’avait plus le choix.

-Tu penses que ça vient du Masque d’Argent ?

Alexandre bailla et s’assit sur une chaise.

-La méthode de la terre brûlée n’est pas un avantage dans son combat. n’oubliez pas qu’il n’a jamais attiré l’attention des forces armées. Le faire serait une erreur, car il devrait alors lutter contre l’armée de Nalcia. Son objectif est clair cependant, et s’attaquer à un village proche du domaine est trop hasardeux pour espérer tomber juste.

Cocoon se tut et se gratta l’oreille. Hua Jin ne dit rien, mais Velusia pensa que le Lion de Feu avait raison. Ce serait un plan bien trop aléatoire. Néanmoins cette lettre existait.

-Tu vas y aller ? En tant que Medjai, rien ne t’y oblige.

Cette fois, ce fut à Velusia de garder le silence. Elle ne voulut pas que les autres l’accompagnent, elle se doutait que le Masque d’Argent observait leurs faits et gestes, le domaine devait rester sûr en son absence.

Rien ne l’obligeait à partir. En effet, en temps que Medjai, elle pouvait choisir ses propres batailles. Cependant, quelque chose la travaillait. Mashad était un petit village isolé qui ne faisait jamais parler de lui. Velusia ne connaissait pas tous les villages, mais celui-ci n’était pas si éloigné que ça du domaine.Mais surtout, il lui rappelait un vieux souvenir, un souvenir douloureux… Elle s’habilla des vêtements amples et sombres habituels aux Medjai et sella Odin, jugeant qu’il était inutile d’attirer l’attention sur elle avec un Ptéra à l’envergure démesurée. Les agents du Masque d’Argent n’avaient pas de scrupules à attaquer tout ce qui se trouvait entre eux et elle, et Velusia ne souhaitait pas les mener jusqu’à Mashad.

Ravi de sortir, Odin gesticulait. Dès que Velusia se mit en selle, il se mit dans un galop nerveux, faisant du surplace, attendant que Velusia lui donne la permission. Quand elle arriva, il bondit en avant et détala. Ils arrivèrent assez rapidement au village. Dès son arrivée, Velusia sentit l’atmosphère tendue du village. Elle tira sur les rênes et repassa Odin au pas, qui obéit sans rechigner, défoulé pendant leur traversée. Son caparaçon  brillait au soleil, malgré les capes noires de Velusia. Comme à chaque fois depuis qu’elle était devenue Medjai, son arrivée rassembla une partie des villageois, pour un accueil chaleureux et bienvenu, en particulier dans leur situation. Velusia mit pied-à-terre, laissant Odin aux admirations des enfants.

-Assalamou 'alaykoum, Medjai ! Je suis le chef de ce village, qu’est-ce qui t’amène ?
-Wa alaikoum salam, j’ai entendu parler de ton village, qui a des ennuis.
-Ton arrivée est la bienvenue. Viens par ici, je vais tout te dire.

Velusia suivit le chef du village jusqu’à une tente, disposée pour les protéger de la chaleur. Prenant place en face de son interlocuteur sur un coussin posé au sol, elle lui trouva un air inquiet. Velusia ne pouvait pas le lui reprocher, la guerre avait laissé de profondes cicatrices, sans parler des dernières rumeurs. Gardant ce détail pour elle, elle écouta attentivement le chef du village. En silence, Velusia comparait les détails de la missive au récit du chef. L’armée aurait pu envoyer n’importe qui d’autre pour cette enquête - car il ne s’agissait que de cela-, mais c’était précisément elle qu’on était venu chercher. Velusia se demanda, un bref instant, si elle le devait au Saïd Caraway. Il l’avait toujours poussé vers l’excellence. C’était possible, elle connaissait très bien le personnage, mais cela ne lui servirait à rien de le savoir.

-Qu’est-ce que tu en penses, Medjai ?
-Je ne pense pas que nous ayons à redouter Kyogre. Les problèmes de ton village n’ont pas été observés ailleurs et cela fait des jours maintenant, que ça a commencé.
-Hmm, vas-tu enquêter ?
-Oui, mais je voudrais savoir s’il a eu des problèmes avec les Dresseurs, ou les Pokémon?
-Je n’en ai pas souvenir, nos seuls Pokémon sont ceux qui nous servent dans les champs.
-Merci, chef, je vais enquêter.
-Soi prudente Medjai. Tu peux aller dans le village comme bon te semble.

Velusia s’inclina légèrement et quitta la tente. Aussi sincère et arrangeant que ce soit montré le chef du village, ces informations ne l'aidaient pas beaucoup. En se retournant, Velusia apperçut une jeune femme dont l’habillement ne faisait pas de doute. Guidée par un  habitant du village, il la mena jusqu’à elle. A sa seule façon de s’adresser à elle, et avec un petit coup d’oeil sur Odin qui se gavait d’herbe cueilli par les enfants du village, Velusia compris pour qui la jeune moniale la prenait. C’était un peu de sa faute, de dos, mais accompagnée d’une monture en armure qui portait toujours le blason de l’armée et en particulier des Dabit, elle n’avait pu que tomber dans le piège.

Mais en arrivant jusqu’à elle, la moniale pourrait remarquer ses vêtements amples et sombres, ainsi que le tatouages rituel des Medjai. Vivant et se déplaçant dans tout le pays de manière libre, les Medjai étaient appréciés du peuple et toujours bien accueilli. A mi-chemin entre les aventuriers et les mercenaires, ils n’hésitaient jamais à aider, contre rétribution ou non, ou même à se mettre au service de l’armée sous les ordres d’un Jaffa si le besoin s’en faisait ressentir. La plupart d’entre-eux, comme Velusia, étaient d’anciens soldats.

-Assalamou 'alaykoum, Moniale.
Je suis Velusia Varam, Medjai. Alfen me demande d’enquêter.

Elle n’eut guère le temps d’en dire plus, car la Moniale du Temple de l’Air Boréal, enchaîna directement dans le vif du sujet. Les informations que lui partagea Alice étaient les mêmes que les siennes. C'était un petit peu bizarre. Pourquoi ne pas envoyer deux personnes du même endroit ? Si Hua Jin avait reçu le même ordre de la part de l’armée, Velusia n’aurait pas été très surprise, elle était pratiquement sûre que le Saïd Caraway savaient qu’ils étaient en contact. Ou alors, deux moines du Temple, cela aurait eu du sens...[/color]

-J’ai reçu les même informations, notamment de la part du chef du village.
Je ne pense pas qu’il faille suivre les rumeurs qui parlent de Kyogre, les côtes auraient été les premières à souffrir, ainsi que d’autres villages que Mashad. Les événements semblent être plus localisés, ici à Mashad. Aucun Dresseur ou Pokémon n’a été agressé, ni même aucun villageois.

Peut-être la Moniale ignorait-elle les étranges agressions qui avaient eu lieux dans certains endroits : de drôle de personnes qui s’en prenaient aux Dresseurs, dans un duel de Pokémon aussi brutal, qu’expéditif. Une fois leur victoire obtenue, ces étranges disparaissaient. Pour l’instant, la Medjai ne voulait pas en parler ouvertement, il n’était pas utile d’affoler les villageois. Velusia préférait attendre qu’ils se dispersent un peu.[/color]

-Il me semble que nous ne soyons que deux.

Et Velusia doutait que quelqu’un d’autre ne vienne les aider. Sur ces paroles, la Moniale la laissa seule, préférant sans doute travailler de son côté. Puisse-t-elle ne pas avoir besoin de son aide, elles ne savaient pas ce qui pourrait se produire. Velusia aurait préféré qu’elles ne se séparent pas. Dans une situation comme celle-ci, en avançant à l’aveugle, c’était un risque. Et quelque chose était suffisamment puissant pour détraquer la météo et l’environnement. Quelqu’un en voulait à Mashad.

Circulant dans le village, la Medjai ne tarda pas à tomber sur les maisons, dont les fondations étaient noyées par les averses. Une véritable rivière de boue s’écoulait toujours, laissant les villageois désespérés et abattus. Un peu plus loin, un glissement de terrain avait littéralement éventré une maison, coupée en deux. S’approchant d’un homme qui faisait ce qu’il pouvait pour dégager les gravats, Velusia le questionna.

-Assalamou 'alaykoum, peux-tu me dire s’il y a un cours d’eau près d’ici ?
-Wa alaikoum salam, Medjai. Tu viens pour nous aider ?

Velusia acquiesça. Elle voulait surtout savoir si les averses avaient pu faire sortir un cours d’eau ou une rivière de son lit et provoquer la coulée de boue et le glissement de terrain, ou si quelqu’un, ou quelque chose, avait délibérément noyé les maisons et provoqué directement ce glissement. Velusia voulait d’abord savoir s’il s’agissait des conséquences de la pluie, ou pas.

-Oui,  as-tu remarqué des étrangers dans les environs, ou bien sais-tu s’il s’est passé quelque chose, même insignifiant, avant ces catastrophes ?

[Alice Silver]

« Quand vous contemplez l’abîme assez longtemps, c’est lui qui vous contemple »…

C’est à ça que je pensais alors que mon regard se perdait dans l’obscurité du cratère qui se trouvait juste devant moi. Je n’en voyais pas du tout le fond. Par curiosité, je ne pus m’empêcher de faire le test du caillou. Seule ma maîtrise du Son me permit d’entendre le son de la pierre sur le sol en contrebas, et encore, pas très fort. Mais j’avais remarqué un détail assez intéressant, qui semblait commun aux quelques puits que j’avais visités. Comme Dom avait écouté via mon esprit en même temps que moi, je lui demandais :

« Ca a pas fait plouf, pas vrai ?
-Je n’ai pas entendu de clapotis non. »

Quelques secondes plus tard, Jet ressortit d’un gouffre voisin et il secoua vigoureusement la tête. Pas d’eau là non plus apparemment. J’avais effectué ces fouilles sommaires pour tester une hypothèse. L’explication la plus probable qui me venait quant à la présence des gouffres – et la moins angoissante aussi – était qu’ils avaient peut-être été creusés par une bonne âme, humaine ou Pokémon, pour endiguer les coulées d’eau et de boue… Sauf qu’il n’y avait ni eau ni boue dans les cratères. En fait, dans la zones où j’étais, on aurait dit que les trous et la boue s’évitaient religieusement comme Kyogre et Groudon… C’était fait exprès pour maximiser les dégâts ou juste une coïncidence ?

Comme pour renforcer mes soupçons, maman choisit ce moment pour revenir vers moi et me livrer ses observations :

« La végétation est assez dense par endroits sur ces plaines donc j’ai peut-être raté quelques cours d’eau mais… Il y a des coulées de boue et des glissements de terrains absolument partout dans ce village et aucun cours d’eau à proximité ne me semble assez gros pour provoquer tout ça.
-Merci maman. Ce village est à peine plus proche de l’océan que du lac de la liberté, qui sont les deux sources d’eau importantes les plus proches… Mais pas de fleuve majeur qui aurait pu expliquer tout ça dans le coin…Et puis s’il y avait dans le coin une rivière, même plus petite, dont les crues étaient menaçantes, on nous en aurait parlé. Reste la pluie. Une pluie diluvienne, sur ces coteaux ça peut provoquer les coulées et les glissements via ces coulées…
-Mais pas les cratères ! Sauf si le sol possède ici des fragilités que nous ignorons… Mais s’effondre de la sorte, en autant de cratères, sans créer de failles sismiques... C’est un peu gros !
-Oui c’est juste… Bon, tous les gens que j’ai interrogé jusqu’ici m’ont dit qu’ils n’avaient rien vu ni entendu de spécial qu pourrait expliquer ça mais… En supposant qu’il ne s’agit pas d’une pluie diluvienne naturelle et pas non plus de Kyogre… Est-ce que tu crois qu’un maître du climat serait assez puissant pour faire tomber autant de pluie ?
-Ca n’explique toujours pas les cratères mais… J’ai vu que certains de tes professeurs au temple en seraient probablement capable, oui.
-Sauf qu’apparemment, les catastrophes n’ont pas fait de victimes, humaines ou Pokémon… C’est un peu gros pour que ce soit naturel non ? Ou c’est juste de la chance ? Et à ce que je sais, un maître du climat n’a plus de contrôle sur le temps une fois qu’il l’a modifié… Donc maîtrise du climat ou nature ça revient au même…
-Donc il reste…
-Un maître de l’eau. Ou un puissant Pokémon eau. Et un maître de la terre pour les trous. Ou un Pokémon sol. Ou un Pokémon eau/sol, comme Laggron. Ou un maître à double maîtrise élémentale. Plutôt un fusionneur vu la violence des dégâts alors...
-Essaye la piste d’un duo Alice. Les gens se souviendront plus facilement de deux personnes agissant bizarrement que d’une seule.
-Oui mais si c’est une seule personne et son Pokémon ? Ca n’a rien d’étrange… Et puis ça n’a rien donné la première fois. Je vais plutôt aller voir le chef et lui parler de la théorie d’une manigance pour voir ce qu’il en pense. Après tout, on m’a bien parlé d’un esprit frappeur…
-Un Pokémon spectre ?
-Non pas dans ce sens là. A ma connaissance, aucun Pokémon fantôme n’a assez de puissance élémentale pour provoquer tout ça à lui tout seul. Plutôt une entité maligne encore inconnue.
-Nous verrons bien... »

Sur le chemin vers la maison du chef, qu’on ne pouvait pas rater avec son pavillon sur le toit, je recroisai la fille qui avait été envoyée pour enquêter avec moi. Apparemment, elle n’était pas soldat d’active comme je l’avais supposé au départ mais « Medjai ». Soit un guerrier itinérant qui prêtait son épée et ses pouvoirs aux nobles causes, sous l’égide de l’armée ou non. La liberté du moine nomade et la férocité du guerrier… Je savais qu’on disait que ces combattants étaient appréciés à peu près partout en Nalcia mais ceux que je connaissais, quoi que sans aucun doute compétents dans leur domaine n’étaient pas des plus… facile à vivre.

La plupart des Medjai étaient d’anciens soldats d’active qui avaient soif d’une vie un peu plus libre qu’à l’armée sans pour autant en avoir terminé avec les combats. Mais au temple de l’air Boréal, il y avait tous les ans un ou deux moines, toujours les plus belliqueux du temple, qui trouvaient que les moines étaient trop gentils, trop compréhensifs et surtout trop doux envers les « mauvais » et qu’il fallait punir ces derniers de façon plus directe. Ils préféraient l’affrontement à la négociation et l’épée au dialogue. Ils n’étaient alors pas rare qu’ils s’engagent sur la voie du Medjai, pour conserver leur liberté de moine tout en étant libres de ne plus réfréner leur juste fureur au besoin. Certains s’engageaient même dans l’armée quelques années pour apprendre les bases du combat avant de la quitter pour reprendre une nouvelle vie nomade. Tous avaient de nobles idéaux – le temple ne les aurait pas accueilli en son sein sinon -mais aussi un très mauvais caractère ! Je n’avais plus qu’à espérer qu’un Medjai « pur guerrier » soit moins rude qu’un moine-guerrier ! Mais comme je voulais réellement collaborer avec ma co-enquêtrice, je lui livrai les maigres informations que j’avais rassemblées :

« Appparemment, il n’y a pas de cours d’eau assez gros dans le coin pour provoquer tout ça, même en crue. Et quand bien même, la pluie pourrait expliquer les coulées et les coulées les glissements mais pas les cratères. Je ne sais pas si ce sont des élémentaux, des Pokémon ou autre chose qui a provoqué tout ça mais je suis presque sûre que ce n’est pas entièrement naturel au minimum. Je vais en parler au chef du village pour voir ce qu’il a à en dire. Vous m’accompagnez ? »

Après tout, le chef des lieux avait du récolter toutes les plaintes de ses administrés et chacun y était probablement allé de son explication quant aux causes de tout ça. Et au milieu des gens qui accusaient Kyogre et de ceux qui dénonçaient leur voisin qui provoquait ces inondations en pactisant avec des mauvais esprits, il y aurait peut-être des pistes intéressantes ?

[Velusia Varam]

Rien de tout cela ne semblait avoir de sens. Le village était devenu la cible de tous les maux, mais personne n’avait rien vu, ni entendu, et bien sûr, il n’avait pas d’ennemi et rien à se reprocher. Du moins, pour ce qu’on avait bien voulu leur dire ou voulu leur montrer. Les attaques étaient trop précises et trop ciblées pour n’être qu’un simple caprice de la nature, ou le déchaînement d’un Pokémon sauvage. Si enquêter n’était pas le métier de Velusia, elle avait cependant la ferme conviction que quelque chose se tramait, une, ou plusieurs personnes ciblait volontairement le village. Leurs raisons lui importaient peu, la Medjai ne désirait qu’une chose : y mettre un terme. Du pied, Velusia poussa un cailloux dans la fosse qu’elle avait trouvé. Elle attendit un certain temps, mais aucun son n’en sortit… Qui que ce soit, ils ne plaisantaient pas. Retournant la question dans son esprit, elle décida finalement de retrouver la moniale du temple. Elle avait l’air de vouloir faire cavalier seul, mais cela lui semblait dangereux. Velusia n’avait aucune envie qu’elle se fasse attaquer par surprise et de compter en plus un mort à tout le reste. Elle la recroisa non loin de la maison du chef de village, qui avait quitté sa tente. En fait, bizarrement, on aurait dit que Velusia et Alice étaient seules dans le village, en dehors de quelques personnes…

-C’est également ce que j’ai constaté. Le chef de ce village ne sait rien de plus que nous. C’est la première personne que je suis allée voir.

Tout en parlant, Velusia se mit en marchant entraînant Alice avec elle, volontairement à l’écart d’yeux ou d’oreilles indiscrètes.

-Je ne crois pas qu’ils s’agisse d’accidents naturels. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un Pokémon. Je pense qu’une ou plusieurs personnes sont derrière tout ça et je pense également qu’on nous ment. Toutes les attaques sont dirigée sur le village, mais personne ne sait rien, personne ne voit rien. aucun témoin, aucune preuve, c’est bien trop propre, il devrait y avoir des traces. Quelqu’un se donne beaucoup de mal.

Du reste… Ces derniers temps, des Dresseurs se font agresser par d’étrange personnes : ils viennent de nulle part et agressent les Pokémon ou leurs Dresseurs s’ils tentent de se défendre. Mais une fois leur victoire obtenue, ils disparaissent à nouveau. Personne ne sait qui ils sont, d’où ils viennent, ni ce qu’ils veulent. J’ai pu constater les dégâts de leurs passages, mais rien de plus.

Cependant, je doute qu’ils s’agissent de ces étrangers. Ça n’aurait pas de sens après les premières attaques constatées. Jusque-là, ils ne s’en sont pris qu’aux Pokémon, pourquoi vouloir effrayer des paysans ? Qu’est-ce que ce village a à cacher ?

Nous n’avons pas rencontré beaucoup de monde, même pour un petit village. Si les champs ont été détruits, où sont-ils tous ? Le chef n’a mentionné aucun départ.


Cet endroit ne laissait aucune piste, ni aucun témoignage. Rien de normal dans tous ça et Velusia était à peu près certaine qu’en fouinant un peu partout de la sorte et en posant des questions, elles avaient attiré l’attention sur elles. Il y avait fort à parier qu’en continuant sur cette voie, le renard allait sortir de son trou. reprenant à voix un peu plus basse, elle voulu mettre en garde la petite moniale :

-Notre coupable n’est certainement pas loin, en insistant, nous devrions le faire sortir de son trou.

Velusia était prête à le recevoir. Pas seulement celui ou ceux qui s’amusaient avec ce village, mais aussi une attaque sournoise et soudaine que l’un des Généraux du Masque d’Argent pourraient lui envoyer. Après tout, en profitant qu’elle soit occupée autre part ou même s’ils pensaient avoir un avantage… Velusia n’était plus dans l’armée depuis quelques années, mais elle n’en avait pas perdu ses réflexes de combattante pour autant. Elle était toujours un Chevalier, errant certes; mais elle n’avait cessé d’améliorer son art au cours des années.

Il y avait également une piste dont Velusia n’avait pas parlé pour le moment : l’accident magique. Il arrivait que certains farfelus se lancent dans des expériences qu’ils ne pouvaient pas contrôler. Mais la moniale n’avait peut-être pas tort, en mettant la pression sur le chef, peut-être… mais avec son visage d’enfant et sa fragilité apparente, Velusia doutait qu’Alice puisse endosser ce rôle. Elle en revanche… Elle n’aurait peut-être pas besoin d’aller aussi loin, si un peu de subtilité pouvait faire l’affaire, Velusia n’était pas devenu Medjai pour répéter les erreurs commises par le passé, même si elle les imputait à ses anciens supérieurs. Mais cela n'avait plus beaucoup d’importance aujourd’hui, sa vie de Medjai lui convenait.

[PNJ]

Suite à votre exploration du village, aux questions posées aux habitants encore présents et à votre observation visuelle sur les dommages occasionnés au terrain, vous en venez au fait qu'en dépit du rendu de l'ensemble, tout cela est probablement l’œuvre de quelqu'un de malveillant qui sait s'y prendre pour imiter la topographie d'un terrain naturellement dangereux. Toutefois, vu le lieu et le genre du village, vous vous doutez que ces « attaques » ne sont pas réellement destinées à cette petite bourgade, mais a plutôt l'apparence d'un test grandeur nature qui devrait être reproduit à plus grande échelle. Cependant, quel genre de lieu serait susceptible d'intéresser un esprit maléfique ? Quel endroit important y avait-il dans les environs pour justifier sa présence ? Il y avait bien sûr le Temple de l’air Boréal, le Jardin des concordes ou encore le Lac de la Liberté. Espérait-il détourner une partie du lac contre le Temple, ce qui expliquerait les traces d’eau présentes en ville ? L'ennemi désirait-il provoquer un effondrement « naturel » sous le Jardin des Concordes, créant ainsi un affaissement de l’intérieur ?

Perdues dans vos pensées à vous poser des questions sur les motifs potentiels de l’ennemi, vous finissez par être dérangées par un des villageois, qui vous apprend qu’un écoulement marin s'est produit et qu’une nouvelle fois, une partie du terrain en bordure du village s'est affaissée, laissant apparaître une nouvelle crevasse. Toutefois, le paysan vous indique qu’il y a quelque chose de bizarre cette fois-ci : une vapeur froide s’échappe du trou.

Sans plus attendre, vous vous précipitez vers la seule source d’information qui pourrait vous aider dans votre investigation actuelle. Une fois sur les lieux, vous voyez plusieurs paysans qui observent le trou avec intérêt : c’est tout de même la première fois qu’ils peuvent assister à un tel phénomène ! Tout en vous approchant, vous restez alertes, ne voulant pas tomber stupidement dans un piège. Néanmoins, vous ne voyez rien de dangereux pour l’instant. Par ta nature guerrière et protectrice, Velusia, tu es la première à venir jeter un coup d’œil dans le trou, pendant qu’Alice essaye de convaincre les paysans de reculer un peu, mais son doux et joli minois ne semble pas plaider pour sa cause, l’obligeant à rester près d’eux.

Du haut du trou, Velusia, tu peux remarquer qu’un début de rivière coule au fond, tu estimes qu’il doit être profond d'environ deux mètres, mais il n’y a pas assez d’eau pour l’instant pour expliquer autant de dégâts. Une légère vapeur s’échappe de l’eau présente, condensation que tu assimiles comme étant le résultat de son contact avec quelque chose de très froid et pourtant, tu ne vois aucune glace pour l’instant. Après un petit moment, tu réalises que même l’air environnant est froid, voir glacial après plus d’une petite minute de votre présence ici. Vous commencez légèrement à frissonner, rien d’inconfortable, mais quelque peu désagréable. Velusia est la première à remarquer la formation de fines plaques de glace sur le terrain, du fait que tu l’entends se briser sous tes pieds. Tu baisses les yeux vers le sol à tes pieds et tu réalises que tes bottes sont souillées d’eau et de boue… Brusquement, autour de tes pieds, de la glace se forme, et tu n’as pas le temps de l’éviter : l’attaque est rapide et sournoise.

Tu bascules dans le vide et tombes à la renverse dans le trou. Tu te retrouves immergée dans l’eau glaciale quelques secondes et tes pieds touchent le fond. Tu réalises alors qu’une épaisse glace vient te permettre de prendre appui pour te sortir de l’eau rapidement. De chaque côté de la fausse rivière se trouve un parterre de terre congelée, et avec ta maîtrise du vent, tu as tout juste le temps de retirer une grosse partie de l’eau sur toi avant de bloquer une vague sortie de l’eau. Il s’ensuit ensuite plusieurs attaques rapides qui t’obligent à rester sur une position défensive et à user de ton imagination pour dévier ou bloquer toutes les attaques. Tu as la vague impression qu’elles ne sont pas là pour te faire des dégâts, mais plutôt tester tes défenses, même si l’ennemi ne se gênera pas pour te faire mal si tu ne fais pas attention.

Alice, de ton côté, tu es dans la même position. Toutefois, au lieu de des lames d’eau, ce sont des lances de glace qui se forment directement dans l’air autour de toi. Les armes improvisées, ne semblent pas cibler les pauvres paysans qui essayent de reculer, mais ces derniers se retrouvent malheureusement les pieds pris dans la glace. Certains tombent à la renverse ; d’autres, encore debout, semblent essayer de s’acharner à donner des coups sur la glace, mais se contentent de se blesser. Pour le moment, les attaques ne ciblent que Velusia et toi, elles sont là pour tester tes capacités défensives, mais si tu ne fais pas attention, tu es certaine qu’elles t’empaleront sans merci. Pour l'instant, vous ne voyez aucun ennemi, seulement des attaques qui se veulent létales.

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HRP : Voici donc votre premier tour d’épreuve. Vous devez donc survivre à ce tour d’attaques individuelles en usant de votre imagination sur vos techniques défensives. Aucun Pokémon ne sera toléré sous peine d’un avertissement et de toute façon, les attaques sont trop rapides pour vous permettre de baisser votre garde. Vous êtes séparées, alors vous ne pouvez pas vous entraider, et si l’un d'entre essaie d'aider l'autre, elle sera pénalisée au prochain tour. Vous avez votre arme et votre maîtrise pour vous protéger. Vous ne voyez aucun ennemi pour le moment.

- Velusia, pour le moment, tu es bloquée dans le trou, tu ne peux donc pas monter pour l’instant, et tu réalises durant ta défense que l’eau creuse et érode la terre autour de toi, cherchant à t’enfoncer un peu plus, alors utilise bien ton imagination pour éviter de te retrouver encore plus enfoncée.

- Alice tu es sur la terre ferme, tu ne peux pas descendre en bas. Durant ton post, une prison de glace essaie de t’envelopper en envoyant des pics de glace tout autour de toi, ce qui pourrait t'amener à te retrouver prise au piège à l’intérieur à ton prochain tour si tu n’innoves pas.

Sur ce, bonne chance pour ce tour-ci !

[Alice Silver]

Je dois dire que je n’étais pas tranquille dans ma position actuelle, perchée au-dessus du gouffre glacial dans lequel Velusia était descendue, tandis que j’essayais de mon côté de jouer les diplomates pour faire reculer les curieux, jusqu’ici sans succès.

Autour du trou, la température avait brutalement chuté, il devait à présent faire moins de dix degrés alors que nous étions en été ! Entre ça et l’absence de maman, qui était repartie avant qu’on vienne nous avertir de l’existence de ce gouffre gelé à la recherche d’indices, tout était réuni pour me faire redouter un danger potentiel… Qui ne tarda pas à se manifester !

Alors que j’écoutais désespérément le gouffre en priant pour ne rien entendre qui indiquerait qu’il était arrivé malheur à Velusia, un drôle de bruit aqueux se fit entendre en contrebas, un bruit qui ressemblait aux attaques aquatiques des Pokémon eau. Mais je n’eus pas le temps de descendre voir ce qu’il se passait ou même de m’enquérir de l’état de ma partenaire que je fus à mon tour victime d’une attaque !

Dans mon dos, une lame de glace s’éleva et fonça sur ma nuque alors que j’étais encore occupée à scruter le fond du gouffre, prête à demander des nouvelles au chevalier. Je n’eus la vie sauve que grâce à la sensitivité procurée par ma maîtrise de l’air qui me permit de sentir le souffle d’air provoqué par le déplacement du projectile avant que celui-ci ne m’atteigne. Grâce aux réflexes acquis par des années de pratique, je me pliai instinctivement pour laisser le pic glacé passer au-dessus de moi sans me faire de mal.

Dom me transmit alors sa confusion. L’attaque avait été trop rapide pour que même lui la sente venir. Mais je n’eus pas le temps de pleinement réaliser ce qu’il venait de se passer que déjà je vis deux autres lames de glaces se former pour foncer vers moi !

« Dom, téléporte-toi ailleurs ! »

L’oisillon m’obéit sans discuter. Il savait que s’il n’avait pas pu sentir arriver la première attaque, il serait plus une gêne qu’une aide pour assurer notre défense. En revanche, ses dons seraient utiles pour découvrir qui ou quoi était à l’origine de ces agressions ! Cette fois-ci, j’étais prête à recevoir les projectiles et deux souffles d’air bien placé suffirent à les contrer, leur coupant tout élan et les faisant mollement retomber au sol.

« Qui êtes-vous ? Pourquoi vous faîtes ça ? »

Ma voix tremblait en disant cela, mais beaucoup moins que ce que j’aurais cru.
En réponse à mes questions lancées à la cantonade des villageois ébahis, qui ne semblaient pas décidés à partir malgré le danger bien réel, quatre nouvelles pointes espacées fusèrent vers moi. Cette fois-ci, j’eus besoin d’un mur de vent pour toutes les bloquer en même temps. Et encore une fois, impossible de distinguer qui les avait lancées.

Malgré ma résistance, l’assaillant fantôme ne se découragea pas et commença à envoyer des pointes en continu et sous tous les angles ! Un bête mur unidirectionnel ne suffisait à présent plus à bloquer les pointes mais heureusement, mes cours de maîtrise m’avaient appris à faire face à de telles situations : mobilisant encore plus mes pouvoirs, j’allongeai puis enroulai le mur de vent autour de moi pour créer une sorte de cyclone plus grand que moi dont j’étais le centre , capable de repousser tout projectile d’où qu’il vienne.

Malheureusement, un cri d’effroi m’informa qu’un des projectiles redirigé par mes soins avait failli atteindre quelqu’un dans la foule. Je ne pouvais pas me contenter de renvoyer ces attaques au hasard ! J’avais déjà anticipé ce problème mais il n’était pas venu seul : alors que la plupart des projectiles venaient se fracasser sur mon cyclone pour en ressortir sous la forme de cristaux inoffensifs, je voyais du coin de l’oeil certains de ces stalactites se planter dans le seul, nous entourant moi et mon cyclone, tels une clôture aussi froide qu’inquiétante !

Bon, je n’avais plus qu’à espérer que mon plan pourrait contrer ces deux dangers à la fois ! Mais pour l’exécuter, j’allais avoir besoin de mieux canaliser ma puissance. Pour cela, j’attrapai mon bâton monté en collier et réduit à la taille d’une clé tout en appuyant sur le bouton qui lui permettait de reprendre sa taille initiale tandis que je continuais à maintenir ma barrière de vents tournoyants de l’autre main.

Pour exécuter cette technique, je n’avais pas besoin de plus de puissance, mais de précision. Bloquer des attaques comme je le faisais n’était pas la façon de faire habituelle des moines de l’air, qui préféraient de loin accompagner l’attaque adverse jusqu’à si nécessaire la retourner contre son lanceur. Je ne prévoyais pas d’aller jusque-là, mais la redirection était quand même de mise.

Je saisis donc mon bâton à deux mains et le plantait vigoureusement dans le sol gelé, réorientant par la même occasion les vents que j’avais invoqué : au lieu d’un simple cyclone repoussant tout ce qui le touchait, ils formaient maintenant une sorte de chapiteau conique ascendant et convergeaient tous vers un même point central situé à lus de deux mètres au-dessus de ma tête.

Leur souffle était moins puissant que celui du cyclone : ainsi, ils ne brisaient ou ne ralentissaient plus les pics mais se contentaient de les rediriger vers le ciel en augmentant leur vitesse, jusqu’au point de jonction des vents. Là, soit le projectile réorienté rencontrait un de ses congénères et les deux se neutralisaient, éclatant en une pluie de fins glaçons inoffensifs, soit il continuait sa course vers l’infini céleste. Avec un peu de chance, il retomberait à plusieurs centaines de mètres du village, si son voyage ne le détruisait pas avant !

Mieux, comme j’utilisais des vents moins puissants pour cette technique, je pouvais me permettre d’en augmenter la portée. Ainsi, je fis rapidement descendre mon chapiteau jusqu’au sol en le faisant gagner en largeur, de manière à ce qu’il couvre aussi les projectiles qui auraient eu la mauvaise idée d’essayer de m’enfermer. J’avais juste assez de maîtrise pour amener mon cône défensif jusqu’au premier rang de la foule, ce qui était mon objectif puisqu’apparemment, j’étais la seule cible de ces pics fous !

Enfin la seule… Est-ce que c’était le bruit d’un assaut sur Velusia que j’avais entendu tout à l’heure ? J’aurais bien demandé à mes Pokémon de vérifier si elle allait bien mais les deux jeunes oiseaux étaient occupés à inspecter la foule afin de tenter de percer à jour mon assaillant. Malheureusement, c’est tout ce qu’ils pouvaient faire et ils étaient plus utiles ici à m’aider à mettre un terme à la menace qu’à aller s’enquérir de l’état de a chevalier. Mais leur quête semblait vouée à l’échec tant les suspects potentiels étaient nombreux et ne semblaient toujours pas décidés à partir… Si les responsable était bien un humain !

Mais alors que je m’échinais à maintenir mon chapiteau, pour rediriger les projectiles toujours plus nombreux une idée me vint pour les aider : je joignis ma maîtrise du son à ma maîtrise de l’air afin que mon chapiteau, en plus de repousser les attaques, me serve de chambre d’écho lorsque je criai :

« ALLEZ VOUS METTRE A L’ABRI ! C’EST DANGEREUX ! »

J’hésitai un instant à sauter dans le trou pour rejoindre Velusia et me mettre temporairement à l’abri de la glace mais ce n’était pas une bonne idée : déjà je ne savais pas à quoi ressemblait ce qu’affrontait la jeune femme et mon arrivée pouvait la gêner plus qu’autre chose et surtout, il suffirait aux projectile de glace de reboucher le trou après ma descente pour nous enfermer toutes les deux et nous laisser à la merci de qui était aux prises avec le chevalier ! Intérieurement, je priai également silencieusement Lugia pour que la pluie de glace s’arrête, ce qui me permettrait d’être plus libre de mes mouvements...

[Velusia Varam]

Dans la fosse, il faisait glacial. Velusia avait la désagréable impression qu’on ne faisait que les tester. Si elle ne doutait pas de ses propres capacités, elle devait en revanche protéger les villageois et la jeune moniale. De la glace se forma à ses pieds, qu’elle brisa d’un coup de talon pour se dégager. Quoi qu’il en soit, elle songea qu’il valait mieux remonter et qu’elle était tombée dans un piège stupide. Pour éviter l’hypothermie, Velusia dégagea d’un revers de main, l’eau qui s’était accumulée sur elle. Velusia leva les yeux au ciel, constatant qu’il n’y avait que deux mètres entre elle et la surface. Rien d’insurmontable, donc.

Elle s’apprêta donc à escalader la fosse en empoignant une grosse racine fermement ancrée dans le sol, quand un très léger courant d’air froid attira instantanément son attention. Une vague s’était levée et roulait vers elle. Pour s’en protéger, Velusia lâcha la racine qu’elle tenait et créa un courant d’air assez puissant pour contrer la vague et briser le rouleau. Une fraction de seconde après, ce qui ressemblait à une lame très affûtée fondit vers elle.  Instinctivement, elle tendit sa paume devant elle. Immédiatement, un bouclier d’air se forma devant elle, sur lequel vint s’écraser la lame. L’éclaboussure s’étendit de part et d’autre du bouclier invisible. Il n’était pas si fréquent que le Chevalier se serve de sa maîtrise élémentale, généralement, sortir son Yata et sa Gungnir suffisait à désamorcer les conflits.

Elle n’en était pas moins entraînée. Le coup suivant, fût une salve de piquants acérés. Il était évident à présent, que l’on testait sa capacité à se défendre. les épines étaient assez grosses pour la blesser, aussi, elle n’hésita pas une seconde à générer des courants, qui s’enroulèrent autour d’elle en spirale. Son Armure-Zéphyr active, plus rien ne pouvait l’atteindre. Comme prévu, les épines furent déviées et allèrent s’écraser dans la rivière, les roches, les parois en terre. Désormais sur ses gardes, Velusia accueillit le reste avec détermination. Une lame courbée, semblable à une faux jaillit de l’eau à une vitesse folle. Songeant qu’elle finirait par se laisser déborder par les salves d’attaques, la Nalcienne usa de sa maîtrise de la Tachykinésie, grâce à sa Chevauchée, elle n’en devint que plus rapide, de quoi ne plus se laisser surprendre, si elle ne se laissait pas déconcentrer ! Elle esquiva la faux qui frappa dans sa direction et la poussa grâce à une rafale contre une parois de la fosse.

C’était un trait de vent tout ce qu’il y avait de plus simple, mais dans un endroit aussi exigu, il devenait très précis et d’autant plus fort, heurtant de plein fouet la cible désignée. Il faudrait pourtant songer à sortir… Mais tant que la rivière était là, elle restait une source dans laquelle son ennemi allait puiser et l’avoir à l’usure, sans compter sur les villageois qu’elle devait protéger. Son visage changea soudainement et elle fronça les sourcils. Elle leva une main au-dessus d’elle et fit un léger mouvement de moulinet du poignet. Détournant les vents de la surface, ils s’engouffrèrent alors dans la fosse, soulevant la chevelure brune de la Medjai, emprisonnant les flots pour les extraire du gouffre. Ce faisant, Velusia espérait pouvoir user de son pouvoir de Suspension pour sortir elle-même de ce piège...

[PNJ]

Spoiler:

De leur point d’observation, deux silhouettes se tiennent silencieusement. La première est une grande dame à la carrure athlétique. La femme est enveloppée dans des vêtements révélateurs aux tons de bleu, de blanc et de doré, qui glissent sur son corps comme de l’eau. Une étrange couronne-capuche cache une partie de son visage et ses cheveux. Un fin sourire rose s’étire sur le bas de son visage tandis qu’elle soulève sa main droite gantée de bleu pour envoyer une nouvelle volée de lames d’eau en direction de la femme chevalier La femme amurée d’argent et la jeune moniale se débrouillaient relativement bien dans leurs défenses respectives. Elle soulève son autre main, préparant une vague d’eau qui allait se jeter sur son jouet quand la voix d’une plus jeune s’exprime.

« Nous pourrions jouer encore un peu avec elles ? Je dois avouer que toute cette histoire m’a ennuyée, je veux bien détruire, mais la façon est plutôt… Sans intérêt. »

Le plus vieille des deux baisse la tête vers sa consœur et sourit un peu. Sa compagne est beaucoup plus petite qu’elle, d’au moins deux têtes. Elle est elle-même enveloppée dans des tons de bleu foncé avec de la fourrure blanche. Une couronne en forme de glaçon marque son front, et un masque bleu marine cache le haut de son visage. Sa compagne d’eau hoche doucement la tête, ne soufflant pas un mot.

« Voyons voir s'ils sont capables de protéger les pauvres villageois… » Souffle la gamine de glace.

Sans sortir immédiatement de leur cachette, elles arrêtent leurs attaques, laissant une longue minute aux deux demoiselles pour souffler un peu et permettre ainsi au chevalier de remonter du trou pour rejoindre sa compagne d'infortune. Toutefois, le silence est lourd et l’air toujours aussi froid et humide. Le sol autour de la moniale et des villageois, encore gelé sur place, semble devenir lourd d’humidité, signe que quelque chose se prépare encore.

La cage d’épines de glace se fracture brusquement, se soulève et vient rapidement former un cercle de combat autour des femmes et des villageois. À l’intérieur même de ce large cercle de glace, en suivant les parois, un anneau de terre semble s’effondrer de l’intérieur et est remplacé par un anneau d’eau. Un rire de gamine éclate dans l’air et, tandis qu'elles ne se montrent toujours pas à leurs ennemies, la voix de la plus jeune s’adresse à ceux qui sont coincés :

« Oh, vous vous défendez plutôt bien, continuez comme ceci, nous sommes distraites par toutes vos simagrées. Toutefois, nous allons pimenter un peu les choses... Et si vous protégiez les villageois, maintenant ? Ils sont sept…. Humm, un chiffre impair… Je n’aime pas. »

Il y a un silence, et finalement, l’un des villageois bouge vers la paroi. Puis, presque sortie de nulle part, une javeline de glace vient transpercer un homme qui s’effondre quelques secondes plus tard. La surprise fige tous les autres villageois, qui n’osent plus bouger.

« Maintenant que vous n'êtes plus que huit dans cette cage - en vous comptant toutes les deux -, ça vous en fait trois chacune à protéger… Sachez toutefois que nous n’allons pas retenir nos coups, nous avons vraiment envie de les tuer, alors… »

La panique gagne les villageois prisonniers dans l’arène et ils se mettent à courir dans tous les sens, criant à tue-tête qu’ils veulent sortir d’ici. Certains se jettent même sur vous, s’accrochant à vos vêtements en vous suppliant de les aider et de les protéger de cette folie.


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Nouveau tour !

Vous êtes maintenant emprisonnées dans une arène de glace avec un cercle d’eau qui suit l’intérieur de la paroi de glace. VOUS NE POUVEZ PAS EN SORTIR. Il y a 6 personnes avec vous qui sont en complète panique et qui vous compliqueront la tâche. Que ce soit en courant dans tous les sens, en ignorant vos ordres ou encore en se jetant sur vous en panique, ils vont vous gêner ! Vous pouvez jouer les réactions, mais elles doivent être nuisibles. Ils sont six à devoir être protégés, vous en avez donc trois chacune à votre charge.

Comme toujours, vous allez recevoir des attaques d’eau ou de glace, le même genre qu’au dernier tour, mais plus sournoises (lames d’eau/de glace, vagues d’eau, boules avec des épines de glace, piques/lance d’eau/glace, etc.).

Vu que les attaques seront plus violentes et que votre défense sera centrée sur plusieurs alliés, vous avec la permission d’utiliser votre élément de l’air plus votre deuxième élément, soit Vitesse pour Velusia et Son pour Alice. Toutefois, vous devez utiliser l'air en priorité. Si vous avez la moindre question, vous savez où nous trouver !

[Alice Silver]

Alors que les projectiles semblaient se calmer et que j’en profitais pour souffler un peu, les épines qui se trouvaient au sol se rassemblèrent et formèrent une enceinte de glace encore plus impénétrable que la précédente ! Mais ça ne s’arrêtera donc jamais !

Au milieu de ce nouveau cercle se trouvaient désormais deux étranges silhouettes au manteau couleur glace, aux voix féminines, une petite, l’autre grande. De loin, on aurait pu croire qu’elles étaient humaines mais de plus près… Il se dégageait d’elle une aura glaciale, comme si nous avions à faire à des statues de glace qui auraient pris vie, animée par quelques esprits malsains...

« Non… S’il vous plaît... »

Ce furent les seuls mots que je pus lancer à nos assaillantes mystérieuses, avant qu’une pointe aqueuse ne pousse du mur de glace entourant le terrain pour aller embrocher un des malheureux qui s’était retrouvé piégé avec nous. Devant ce spectacle, le reste des villageois sembla perdre la raison – si ce n’était pas déjà fait. Quant à moi, j’étais trop concentrée pour m’apitoyer sur ce qu’il venait de se passer.

Suite à la violence à laquelle j’avais été confrontée lors de mon épreuve précédente, j’avais demandé à subir un entraînement spécial pour être préparée à ce genre de situations violentes. Je n’étais pas du tout à l’aise pour autant… Mais je savais quoi faire. Je pris alors une longue inspiration et fermais les yeux pour me concentrer… Mais je les rouvris presque aussitôt alors qu’une pression se faisait sentir sur mon habit : trois des villageois agrippaient par ma robe et me suppliaient de leur venir en aide sur un ton presque incompréhensible. J’avais beau crier que je ferais de mon mieux pour les aider, ils ne ‘écoutaient pas. J’aurais pu réutiliser ma maîtrise du son pour me faire entendre mais rien n’indiquait qu’ils allaient obéir même s’ils m’entendaient. Donc autant passer directement à l’étape suivante.

J’invoquai un anneau d’air autour de ma taille qui frappa les villageois, sans leur faire mal mais suffisamment pour leur faire lâcher prise et les repousser à un bon mètre de moi. Deux des malheureux partirent alors en hurlant en direction opposée tandis que le dernier décida de se cacher entre le mur et moi… Très mauvaise idée ! Avec ma maîtrise, je le sentis chercher une cachette derrière moi : il était tellement près que je sentais son souffle. Je l’écartais donc du mur d’un souffle de vent, une fraction de seconde avant qu’une nouvelle pointe de glace émerge du mur pour empaler ce nouvel intrus.

Il me fallait maintenant gérer les deux autres ! S’ils partaient trop loin, je ne pourrais plus les protéger avec ma maîtrise ! Et comme pour me convaincre que c’était la chose à faire, deux boules de glace hérissées de pointes jaillirent du sol et fusèrent vers les deux fuyards. On se serait cru au milieu d’une bataille de boules de neige. Une bataille mortelle.

Comme précédemment, je fis apparaître un cercle de vent centré sur moi mais beaucoup plus large, qui englobait les trois villageois les plus proches de moi, soit un diamètre de près de quatre mètres. Malheureusement, les autres étaient trop loin pour que je puisse les aider et maintenir mes protections sur la durée. Heureusement, Velusia était avec eux.

Comme le premier, ce cercle venteux n’était pas très puissant et il n’avait même pas pour but de repousser les projectiles : les nouvelles attaques de l’étrange duo étaient encore plus vicieuses que les précédentes et cette fois-ci, un mur de vent fixe ne suffirait pas à les repousser. Non, le cercle était surtout là pour empêcher les villageois d’aller n’importe où, contre les parois de glace garnies de pointes ou droit sur les tirs ennemis. Et surtout, grâce à ça, ils restaient dans le champ d’action de mes pouvoirs, ce qui me permettait de les défendre plus efficacement.

Un d’entre eux essaya bien de revenir vers moi mais le cercle le plus petit le repoussa une nouvelle fois, me laissant libre de mes mouvements. Dépités, il recommença à courir dans tous les sens en hurlant. Ces trois là n’étaient décidément plus accessibles à la raison. Le mieux était donc de ne pas m’épuiser à essayer de leur faire reprendre leurs esprits pour les protéger. J’aurais pu les rassembler sous un dôme de vent étroit pour les empêcher de bouger mais mieux valait qu’ils restent mobiles : des cibles mouvantes étaient plus difficiles à atteindre.

Le moyen de défense qui me semblait le plus adapté à la situation était de grosses bulles d’air, plus grosses que mon poing, que je fis apparaître avec ma maîtrise, sans cesser de bouger moi-même. Les boules me servaient à la fois à bousculer les villageois fuyards pour orienter leur course, puisqu’ils ne manquaient pas de s’orienter dans la direction opposée dès que quelque chose les frôlaient. Mais les boules pouvaient aussi intercepter efficacement les projectiles : ces projectiles d’air défensifs étaient doux au toucher mais assez difficiles à traverser et les pointes ou les boules de glace ou d’eau perdaient leur élan et tombaient au sol après les avoir transpercé de part en part. Ils étaient également conçus pour durer un certain temps.

Pour coordonner le tout, il ne me manquait plus qu’une bonne vision du cercle que je défendais pour savoir où placer mes balles pour bloquer les attaques adverses, que j’obtenais en sautant assez haut dans les airs de temps en temps, avec l’aide de ma maîtrise.

Ainsi, la panique effrénée des habitants du cru devenait un atout puisqu’elle accroissait leur vitesse, les rendant plus dur à toucher tandis que je n’avais qu’à suivre l’air déplacé par leur course pour savoir où ils étaient et où lacer mon attaque. En somme, je profitais de la situation dictée par l’adversaire pour la retourner à mon avantage, une technique typique des moines de l’air.

D’ailleurs, ma stratégie de défense provenait d’un jeu impliquant la maîtrise très populaire chez les novice qui impliquait de bloquer des balles cuirs envoyés par le camp adverse sans se faire toucher et sans s’arrêter. Une balle au prisonnier à la mode aérienne en somme. Sauf qu’ici, les projectiles étaient mortels…

Pour gérer mon angoisse, la technique du souffle profond, que m’avait enseigné un de mes professeurs, faisait des merveilles. Cette inspiration, boostée par ma maîtrise, me permettait tout simplement de me focaliser exclusivement sur mon environnement extérieur en me reliant à l’air qui le composait, en oubliant totalement mes tourments intérieurs. La technique permettait donc de regagner sa sérénité dans les moments les plus troubles mais malheureusement, son effet n’était que temporaire…

S’avisant que je résistais à ses assauts, la plus jeune des assaillantes sembla me fixer un instant avant de faire de même avec un de mes protégés. Aussitôt, une lance de glace géante de près d’un mètre de long apparut devant elle tandis que des pointes de glaces jaillirent juste devant le fuyard pour stopper sa course. Je n’avais pas vu venir cette attaque. Ainsi, elle ne pourrait pas rater sa cible et cette lame, bien plus grosse que les précédentes, risquait de traverser ma boule aérienne sans rien perdre de sa force. Heureusement, j’avais encore un atout dans ma manche. Alors que la lance était sur le point de partir, une boule d’air semblable aux autres se plaça devant la cible désignée.

Mais alors que la lance la transperçait pour atteindre l’homme derrière, toujours coincé par les pics, un bruit strident se fit entendre venant de l’intérieur de la sphère, comme si toute une nichée d’Airmure s’était mise à crier en même temps. L’intensité du cri suraigu brisa net la glace prohe en une myriade minuscules fragments inoffensifs, aussi bien la lance que les barreaux qui retenaient le fuyard. Ce dernier repris alors sa course éperdue à la recherche d’une sécurité illusoire. Son seul salut était de continuer à bouger.. ; Et de prier pour que je puisse continuer à en faire autant. Malheureusement, même si je paraissais pour le moment tenir la distance, mes protégés comme moi fatiguions et je redoutais de ma part une erreur inattention fatale causée par la fatigue. Je n’avais plus qu’à espérer que nos adversaires s’épuisent avant...

[Velusia Varam]

En deux temps trois mouvements, Velusia fut dehors. Se hissant à l’aide d’une racine, et sautant, elle rejoignit rapidement la surface. D’un coupe d’oeil, elle estima la distance qui la séparait de sa monture, qui avait toujours sa Gungnir et son Yata. Sur ses gardes, le visage fermé, quelque chose la dérangeait néanmoins, et elle était prête à parier qu’on ne la laisserait pas obtenir ses armes comme ça. Sa tension et son regard fixe attira l’attention d’Odin, qui se redressa, les muscles tendus. Lui aussi attendait. Velusia était certaine que ce n’était pas fini, son expérience du combat parlait. Pourtant, d’un signe invisible, comme une transmission de pensée, elle ordonna à Odin de la rejoindre. Poussée par une grande impulsion naturelle, il fit un bond vers elle, d’un galop franc, cadensé et rapide et Velusia en fit tout autant.
Elle sauta le dernier mètre, s’accrochant à la selle d’Odin pour y arracher ses armes. Juste à temps ! Car au même moment, des pics sortirent du sol. mais Velusia avait déjà ses armes en main et elle se hissa juste ce qu’il fallait sur sa selle pour se projeter en arrière, tandis qu’Odin faisait un écart pour éviter le piège mortel.  A moitié accroupi, Velusia dérapa, mais ne perdit pas l’équilibre. Sa tenue de Medjai était encombrante et elle estima que dans un cas pareil, mieux valait se débarrasser de sa cape noire. Les Medjai portaient des tenues simples, généralement noires ou marrons, en tissu. Mais longue et large cape de Velusia dévoila un tout autre habillement. SOn armure de plaque  brillait au soleil, d’un bel argenté, sa poitrine ornée d’un Lugia doré. D’un autre geste, en se redressant, elle défit les lanières de cuir et fit faire une rotation menaçante à sa lance fourchue d’un bras et leva son bouclier de l’autre.

Cet équipement encombrant et qui demandait d’avoir de la force, était aussi ses armes de prédilection. Velusia suivit du regard la formation des piques de glace, qui formaient désormais une arène, piégeant les villageois avec Alice et elle. Ceux-ci se mirent à paniquer et à courir dans tous les sens; certains tentant de sortir, les autres, de se cacher derrière elles. Et enfin, les coupables se montrèrent. Dès les premières paroles, Velusia compris et tenta de se jeter en travers de la route de l’élémentaliste, mais une des personnes l’agrippa, entravant ses mouvements. Un des villageois mourrut. Sans rien laisser paraître sur son visage, Velusia réfléchissait à toute vitesse à la situation. Pour le moment, elles n’étaient pas en position de force. Aussi, Alice et elle-même devaient résister, le temps que leurs belligérants changent de tactique, ce qui lui permettrait d’analyser leurs techniques et de combat et d’entrevoir les erreurs qu’elles commettraient.
Velusia n’avait rien perdu de sa vivacité au combat malgré sa vie de Medjai et se félicitait d’avoir entretenu ses capacités au combat. Du reste, elle n’avait plus eu beaucoup de choix depuis que le Masque d'Argent était apparu dans sa vie… Velusia posa un regard assuré sur Alice et lui échangeant un signe de tête. Elles n’avaient pas le choix d’être prêtes. Puis elle reporta son attention sur son environnement, ne répondant pas aux supplications des villageois. tandis qu’Alice écartait tant bien que mal ses protégés, un pique de glace surgit de son côté; tandis qu’une première salve arrivait sur elle, comme des projectiles de mousquets. La réponse de Velusia fut immédiate, elle repoussa vivement, mais sans violence un homme qui la collait de trop près et s’interposa entre la salve et les deux autres, d’un mouvement large de son arme d’hast, elle leva un fort courant ascendant. Le flux d’air emporta la mitraille, l’élevant haut dans le ciel, hors de l’arène.

Un coup d’oeil sur le côté la renseigna sur Alice, qui semblait se débrouiller. Effrayé, quelqu’un lui rentra dedans, lui faisant perdre l’équilibre, au même moment, profitant de l’occasion, son ennemi leva une crête de piques acérées, une belle ligne toute tracée visant à tuer d’un seul coup les trois personnes qui se trouvaient de son côté. Cette fois, elle ne pouvait pas se contenter de dévier: elle devait intervenir plus physiquement et concentra ses pouvoirs, leva son bouclier et sembla imprimer à l’air sa volonté. Trois boucliers se formèrent successivement en demi-cercle sous les paysans, les protégeant des javelots qui sortaient de terre. Ses protégés glissèrent et la Medjai en profita pour refermer la bulle sur eux. Sur le côté, Velusia vit une lance géante s’abattra tout près d’elle, Alice sembla prise au dépourvu et tout en levant un mur d’air à la sauvette, Velusia entreprit de briser, our autant qu’elle le put, les hallebardes en donnant des coups d’estocs dedans. Privées de leurs pointes acérées, celles qu’elle avait pu casser n’étaient plus dangereuses en l’état et ne constituaient pas un piège pervers ou l’un d’eux auraient pu s’empaler par mégarde.

Mais Alice s’en tira très bien seule et Velusia retourna à ses Wattouat. Elle fit bien, car dans leur volonté de se sentir toujours plus protégés, ou de vouloir fuir, en gesticulant comme des diables,  les malheureux s’étaient mis à rouler comme des Rongourmand dans leurs boules ! N’en croyant pas ses yeux tant la situation devenait imprévisible -et probablement ridicule- Velusia fit tournoyer sa lance en l’air. Un tourbillon se leva, entrainant les boules d’air avec leur civil respectif et les berçants doucement au-dessus du sol, pas assez haut pour que cela soit dangereux, mais assez pour ne pas représenter de danger supplémentaire. Velusia fit tomber le mur d’air désormais inutile et une idée lui traversa l’esprit. Dommage qu’elle ne puisse envoyer ses bulles d’air sur les deux greluches, comme un jeu de quilles, sans risquer la vie de ses protégés… Profitant de cette courte absence, une pluie d'aiguillons leur tomba dessus. D’un simple levé de bouclier, Velusia leva un dôme de vent, gardant ses villageois qui ballottaient doucement, en dessous, pour protéger toute l’arène.

Velusia échangea un regard avec Alice, pour savoir si celle-ci était toujours opérationnelle… La Medjai l’était toujours, elle avait l’habitude des batailles, même si elle était plus à l’aise avec sa lance et son bouclier.

[PNJ]

Les deux femmes observent les prouesses des deux Érasiennes. La plus jeune sourit malicieusement, tandis que la plus vieille ne laisse rien apparaître sur son visage. Si, à la base, elles étaient ici pour attaquer un endroit beaucoup plus important, elles réalisent qu’elles peuvent aussi récupérer beaucoup d’informations sur certains membres du pays. Au vu des aptitudes des deux femmes, elles étaient prêtes à parier qu’elles n’étaient pas n’importe qui. La plus jeune échange un regard avec son aînée. Elle profite alors du fait qu’elles sont assez loin des oreilles des deux ennemis pour s’exprimer.

« - C’est plutôt marrant de voir comment elles sont différentes l’une de l’autre. Leurs méthodes sont complètement opposées… La guerrière en armure a une manière bien marrante de « protéger » les villageois, mais j’approuve. »
« - … »
« - Et si on changeait nos plans ? J’ai envie d’aller me frotter un peu à elles… »
« - Testons une dernière chose… » Souffle faiblement l’aînée.
« - Quoi donc ? »
« - Leur contrôle du terrain, ça nous permettra d’avoir plus d’information sur elles. »
« - Oh ? Tu veux diminuer leur surface de combat ? »

L’aînée hoche simplement la tête. La grande femme élancée se dirige ensuite vers la crevasse, délaissant le combat et sa compagne pour se laisser tomber dans le vide et disparaître dans l’eau froide. La petite continue d’observer le duo qui s’en sort plutôt bien. Quelques minutes, plus tard, le sol sous les pieds des deux Érasiennes devient brusquement instable. Au bord de l’arène de glace, la surface de terre et de glace se fracasse, comme s’il y avait un tremblement de terre. Quelque chose semble bouger, ravageant tout sur son passage comme le ferait un Steelix. L’arène diminue en taille, pour ne laisser que la moitié de ce qu’elles avaient à la base. Les piques de glaces et les attaques ennemies s’arrêtent un instant.

À l’autre bout, en face des deux femmes et des villageois, terrifiés, émerge finalement du sol un Steelix de glace. Haute comme une maison, la créature gelée laisse son corps serpenter dans une danse hypnotique. Au centre de son visage sans yeux ni bouche se trouve la grande femme, qui observe le groupe les bras croisés. Derrière le duo, une partie du mur s'est brisée, et il y a une faille assez large pour laisser passer les pauvres villageois, qui promettent de revenir avec des renforts !

_________________

Spoiler:

Pour le moment, elle ne fait rien, elle semble attendre quelque chose, ou peut-être se prépare-t-elle pour sa prochaine attaque ? Elle semble légèrement concentrée sur elle-même. Si vous êtes intelligentes (et vous l’êtes), vous allez utiliser ce moment de répit pour récupérer le plus de terrain possible. Vous pouvez remarquer que devant elle se trouve la ligne qui divise l’arène en deux ; cette même ligne est beaucoup trop profonde et large pour être remplie, mais ceci ne vous empêche pas d’essayer de récupérer tout ce qui se trouve entre cette ligne et votre position. Vous avez peu de temps pour agir (du moins, vous le croyez), alors vous devez agir en équipe, vous n’avez pas le choix… Vous devez donc survivre le temps que les renforts arrivent.
Ils seront là à la fin du sixième tour.

Bonne chance !

[Velusia Varam]

-Non !

Velusia venait de s’exclamer. L’idée de partir seule, contre l’immense Steelix de glace qui venait d’apparaître était une idée aussi mauvaise que dangereuse ! La créature avait laissé un instant Velusia coite : elle avait rarement vu une telle maîtrise des éléments ! Cette Invocatrice, c’est ce que pensait Velusia, avait une grande maîtrise de sa créature… Au point de pouvoir la déformer, aussi facilement que de la glaise ! Figée dans la stupeur, elle vit Alice perdre tout sens commun : elle s’enfonça sous terre, par un trou souris probablement, alors que le sol était jonché de débris du combat qui s’était déroulé juste avant. Dans la précipitation, elle fit sortir leurs derniers protégés, c’était toujours ça de gagné… Une goutte de sueur perla sur son front et coula. Dans sa lourde armure, voyant la créature de glace se préparer à attaquer, la Medjai se demanda ce qu’elle allait bien pouvoir faire !

Ce qui était certain, était que d’affronter cette chose seule était voué à l’échec… L’ennemi était trop puissant. Elle jeta en regard en biais, sans voir Alice. Celle-ci s’évertuait à faire elle-ne-savait quoi, mais cela ne marcherait pas. Velusia le savait. Elle tenta aussi de ne pas se faire trop dure : Alice n’avait aucune expérience des champs de bataille, contrairement à elle. C’était donc à elle, Velusia Varam, de prendre les choses en main. Après tout, elle était un Chevalier, avant d’être autre chose ! Un hennissement strident se fit entendre : Odin était toujours derrière, mais… Le Steelix allait attaquer… Indécise, Velusia fini par se décider, mais un bruit de sabot retint son attention, une ombre vola au-dessus d’elle. odin venait de faire un saut magistral, utilisant les bords de l’arène et les survolait. D’un geste précis et sûr, Velusia envoya une mince lame d’air pour couper les lanières qui retenaient ses armes. Velusia se jeta dessus, utilisant sa propre maîtrise de l’air pour bondir plus haut que la normale et saisir au vol sa Gungnir et son Yata. Une fois en main, elle retomba en frappant lourdement le sol, agrandissant une faille au-dessus d’Alice.

Lâchant ses armes pour protéger sa cadette, Velusia s’engouffra à son tour dans la faille et en extirpa la jeune fille, de force. Aller en sous-sol, alors que celui-ci avait toutes les chances de s’effondrer était stupide… Elle lui jeta un regard inquisiteur, signe -chez elle-, que cette fois les choses devenaient graves… Mais Velusia ne lui en voulait pas, elle n’était qu’une novice dans ce genre de situation. Mais tant qu’elle était en vie, Velusia n’avait pas l’intention d’abandonner la bataille ! Velusia lâcha Alice et saisit ses armes qu’elle tourna vers leur adversaire :

-Rends-toi ! Je suis un Chevalier, mon arme répondra à la tienne !

Évidemment, dit comme ça, elle s’attendait à quelques moqueries de la part de son adversaire, mais elle était désormais prévenue, Velusia ne se rendrait pas ! Afin de se permettre d’évoluer en terrain un peu moins désavantageux, Velusia concentra son pouvoir dans son bouclier : en donnant des a-coup avec celui-ci, elle projeta une succession d’ondes puissantes pour aplanir le sol de cette maudite arène et effacer les brèches et les piques… Ce qui devrait leur éviter au moins, de finir empalées ou écrasées...

-On ne combat jamais seul un ennemi trop puissant. Nous devons conjuguer nos efforts.

Velusia ne lui en voulait pas, mais elle ne voulait pas de mort parmi ses protégés… l’étroitesse du terrain ne lui permettait pas de faire sortir ses dragons, mais dès qu’elle en aurait l’occasion… Mais d’ici là… Velusia ne voyait pas comment se débarrasser d’un tel adversaire, à moins de le forcer à quitter son faux Steelix...

-Essayons de la forcer à abandonner son invocation… En maintenant un mur de vent à deux… Nous devrions pouvoir l’entraver.

Du moins, Velusia l’espérait. Peut-être était-ce trop tard, mais elle refusait de s’avouer vaincue ! Alors, Velusia concentra autant ses pouvoirs qu’elle le pu, des courants d’air se levèrent brusquement et formèrent un mur devant le monstre de glace et la sorcière. Velusia le voulu aussi grand et puissant que possible, de manière à empêcher tout mouvement en avant de la créature, alors que les bords de l’arène, levés par la sorcière elle-même un peu plus tôt, lui empêchait de se mouvoir sur les côtés. Mais elle avait conscience que sans l’appui de sa cadette, sa protection s’effondrerait aussitôt.

[L'échange de tour a été accepté, Alice et moi intervertissons donc nos réponses ^^]

[Alice Silver]

Lorsque je vis successivement émerger le corps de Steelix géant qui servait de véhicule à une des deux femmes puis la faille qui permit aux villageois d’enfin s’échapper, ma première pensée fut de les suivre aussitôt pour mettre le plus de distance possible entre ce monstre et moi. Prévenir les renforts, c’était bien gentil mais je n’étais pas du tout certaine de survivre jusque là face à un tel adversaire ! Et puis, rien n’empêchait les renforts de me rejoindre ici pour combattre la menace. Sauf que… Juste derrière nous se trouvait le village et il y aurait indéniablement beaucoup plus de victimes si le combat se déroulait là-bas… J’allais donc devoir le retenir ici le plus longtemps possible, au moins jusqu’à l’arrivée des renforts promis par le dernier villageois…

Pour la première fois depuis le début de toute cette histoire, je sentis mes jambes trembler. Maintenant que je n’étais plus dans le feu de l’action et que j’avais cessé ma respiration de combat, la peur reprenait le dessus… Bon sang mais comment le grand maître avait pu penser que j’étais la candidate idéale pour gérer ça ? Je n’étais pas courageuse moi alors pourquoi je me retrouvais toujours sur des champs de bataille ! Enfin pas courageuse… Mon courage dépendait des situations… Je connaissais des moines qui auraient tourné de l’oeil en moins de deux minutes sur un champ de bataille mais qui aurait traversé les parties les plus toxiques du Marais Brumeux pour aller soigner un blessé… Et normalement, ceux-là, on les envoyait traverser des marais empoisonnés et pas sur des champs de bataille… Enfin bon, ce que je vivais devait être la norme pour de futurs Gardiens ? Et ce n’était pas si étonnant que ça ne me corresponde pas complètement puisque même si j’avais formulé le vœux de devenir Gardien à mes supérieurs du temple, l’idée provenait à l’origine de Maman, pas de moi. Et d’ailleurs, en parlant d’elle…

Je n’avais pas eu de ses nouvelles, pas plus que de Dom, depuis que j’avais plongé sous terre. Mais même si un des deux m’avait contacté, je lui aurais demandé de rester à l’écart, ou il aurait fini embroché par les pointes de glace comme ce pauvre villageois. Le Natu avait probablement dû convaincre Maman que venir m’aider était la meilleure façon de précipiter ma fin puisque cela n’aurait pas manqué d’attiser la fureur de nos assaillantes qui n’auraient pas apprécié qu’on trouble leur petit jeu morbide…

Toutes ces réflexions ne me prirent que quelques secondes, et ce fut le regard que Velusia me porta qui me fit me ressaisir. Que je le veuille ou non, le combat n’était pas terminé… Que faire maintenant ? Il me restait encore un peu d’énergie mais comment l’employer ? Nos combats précédents et l’apparition du Steelix de glace avaient creusé de profonds sillons dans le sol dont un particulièrement imposant qui nous barrait la route et semblait découper notre arène de combat en deux parties. Pour le moment, la femme dans le serpent de métal du givre ne semblait pas décidée à quitter la sienne, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Plus elle perdait de temps, plus les renforts avaient de chances d’arriver.

Alors que j’observais le terrain, une évidence s’imposa à moi : les crevasses omniprésentes restreignaient trop nos déplacements. Si nous devions jouer à Miaouss et Rattata avec ce monstre géant, notre seule chance de survie résidait dans notre mobilité, notre principal atout. Et même si la maîtrise du vent permettait de faire des bonds gigantesques ou rallongés, à moment donné, il nous faudrait bien atterrir, de préférence hors d’une crevasse dans laquelle la bête de glace se ferait une joie de nous enterrer. Donc pour éviter cela…

A l’aide de ma maîtrise du son, j’envoyais un message perceptible uniquement par les oreilles de Velusia qui disait simplement ceci : «  Je prends le côté gauche ! ». La femme au serpent verrait rapidement ce que j’avais en tête mais ce n’était pas une raison pour lui faciliter la tâche en hurlant mon plan !

Avec ma maîtrise du vent, je générai un cercle quasi parfait devant moi d’une cinquantaine de centimètres de diamètres. On aurait pu croire qu’il s’agissait d’un bouclier, à un petit détail prêt : l’arme de vent tournait à toute vitesse comme une roue de chariot fou. Puis, sans prévenir, je bondis jusqu’au sillon le plus proche avec mes pouvoirs et découpai un bon morceau de glace d’une stalagmite saillante qui tomba droit dans la crevasse juste à côté, nous offrant ainsi un pied-à-terre en cas de chute… Autant aplanir tout ce qui pouvait l’être et ne pas provoquer l’ennemi tant que c’était possible.

Malheureusement, j’avais mal calculé mon saut, à cause de la fatigue, et je retombais à seulement quelques centimètres de la terre ferme – soit en plein dans la crevasse que j’essayais de reboucher ! Elle n’était pas très profonde donc je ne risquais pas de me rompre les os en tombant, mais la chevaucheuse de serpent ne manquerait probablement pas de profiter de ma bévue pour m’enterrer ! Heureusement, Vélusia me rattrapa in extremis avant que mon corps ne disparaisse sous la surface du sol.

Par bonheur, la chevalier prit la tête des opérations et me proposa de joindre nos efforts pour entraver notre adversaire. Je lui répondis avec un sourire plein de gratitude avant de me mettre en position pour manier l’air. Non seulement elle m’avait probablement sauvé la vie mais en plus elle prenait les choses en main, ce qui me convenait parfaitement ! La guerrière invoqua son mur de vent en premier, ce qui empêchait désormais l’ennemie d’avancer vers nous. Si elle voulait reculer, elle se retrouverait aux prises avec son propre mur de glace. Tandis que je renforçai la barrière de Velusia avec ma propre maîtrise, un doute s’empara de mon esprit : notre mur-tornade combiné était sans doute assez puissant et assez haut pour le retenir un moment mais rien n’empêchait la femme sur son étrange véhicule de briser le mur qu’elle avait elle-même construit… Ou même de s’enfuir en creusant un tunnel sous la surface pour émerger ailleurs dans l’arène… Voire en plein milieu du village…

Pour la retenir efficacement, il aurait fallu des manœuvre plus offensives, lui foncer dessus afin de retenir son attention le temps que les renforts arrivent… Malheureusement, la configuration du terrain empêchait toute approche pour une attaque directe ! Mais plutôt que de sombrer dans le désespoir, ce constat pessimiste me donna une idée ! Il existait plusieurs manières de troubler l’attention d’un adversaire. Ainsi, tout en maintenant ma part de l’enclos de vent, je fis en sorte que mes bourrasques arrachent des morceaux de glace sur le sol et les murs de l’arène. Avec un peu de chance, en reflétant les rayons du soleil, la luminosité aveuglerait suffisamment la sorcière pour la ralentir un peu dans ses actions… Je joignis également à ma maîtrise de l’air celle du son, pou faire en sorte que le mur pousse des cris aigus capables de désorienter n’importe qui. Pour finir, je complétais ma barrière pour qu’elle recouvre également légèrement le mur de glace derrière elle afin que les effets visuels et sonores la harcèlent de tous les côtés.

Ce n’était pas grand-chose mais chaque seconde gagnée pouvait permettre aux renforts d’arriver.

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