[ Clos ] Épreuve Dompteur [Hiroka/Asaka]

[PNJ]

Spoiler:

Le jeune homme, installé sur une petite plateforme de terre, au sommet de la chaîne de montagne, attendait patiemment. Il avait été assigné pour faire passer l'épreuve à deux jeunes femmes visiblement, qui voulaient devenir des dompteuses. Il haussa les épaules. Il se demandait bien pourquoi on l'avait envoyé lui, et encore plus dans ce lieu maudit mais bon... Il était ici depuis l'aube, assis en tailleur. Ceci dit, il avait eu le temps de réfléchir à son épreuve, à ce qu'il allait leur faire faire. Ah ah, il n'avait aucune envie d'être là, elles allaient le comprendre... Et il espérait ne pas tomber sur des cas sociaux ou des incapables... Il caressa la fourrure de son Grahyena près de lui. Le grand Pokémon ouvrit un oeil et le regarda, allongé. Il leva le museau en l'air et entrouvrit la gueule, laissant un flot d'odeur le pénétrer. Quelqu'un allait s'aventurer dans le coin on dirait... Etaient-elles en train d'arriver, d'atteindre le sommet ? Elles en avaient mis du temps, pas comme s'il poireautait depuis l'aube ici. Il regarda le loup à ses côtés qui hocha la tête puis, l'homme se releva et croisa les bras, attendant, passif pour l'instant. Il espérait qu'elles auraient des armes pour cette épreuve, des armes de dompteur, sinon, il serait bien ennuyé... Mais qu'importe, il verrait bien... Il regarda le Soleil montait dans le ciel, tapant du pied au sol, impatient.

[Simple RP d'introduction, vous répondez et l'épreuve pourra débuter]

[Asaka Chôko]

Enfin, ça y était! Depuis le temps qu'elle renouvelait sa demande auprès de l'Armée nalcienne, le conseil militaire avait enfin accepté de lui faire passer l'épreuve qu'elle souhaitait!
A chaque fois qu'elle avait formulé sa requête, elle avait toujours essuyé un refus, les hauts gradés de la fière Armée invoquant continuellement le même motif: elle n'était pas jugée apte à pouvoir accéder au titre qu'elle convoitait, du fait du grand handicap de sa jambe droite paralysée.
En même temps, il fallait dire que ce n'était pas la branche la plus aisée des métiers guerriers que convoitait Asaka... Au contraire, c'était même certainement la plus dangereuse! Mais, voilà, depuis qu'elle devait vivre chaque jour avec ce fardeau, depuis qu'elle avait du quitter l'Armée nalcienne à cause de cela, depuis qu'elle s'était mise à haïr tout ce qui avait un rapport avec la nation du feu et cet élément sauvage, elle n'avait cessé de garder l'espoir d'obtenir un jour ce titre tant redouté, et redoutable.
En relisant la lettre que lui avait amenée un Roucool craintif, ses yeux s'étaient arrêtés sur cette phrase. Ils avaient émis un avis favorable à sa demande. Elle allait devenir Dompteuse. Elle n'avait même pas pris la peine de lire la fin de la lettre. Juste l'endroit où se déroulerait l'Epreuve. Dans les montagnes de l'Île O'Maï, à Terros. Elle ne vit pas qu'elle ne serait pas la seule à passer cette épreuve...
Elle devait partir sans plus tarder, la route serait encore plus longue que lors de sa visite à Melian. Mais avant cela, la Championne aux oiseaux devait récupérer un objet qu'elle gardait précieusement. Objet indispensable à toute personne souhaitant emprunter la voie du dressage, et qui avait été spécialement fabriquée pour l'occasion.
Enfin, Asaka mit la main sur l'écrin de bois contenant son arme de Dompteuse. Elle l'ouvrit précautionneusement, comme si elle avait peur que le coffret ne s'effrite sous ses doigts. Il y avait tellement de temps qu'elle n'en avait pas soulevé le couvercle... Elle redécouvrit avec une grande satisfaction l'objet qui y reposait.
Il s'agissait de rênes en cuir de Tauros. Enfin, en apparence. Car, en réalité, une robuste chaîne métallique se trouvait à l'intérieur du cuir. Et rien si ce n'était les extrémités terminées par un mors dur, ne laissait penser qu'un tel artifice résidait dans cette simple bande.
La jeune femme au corps meurtrie referma l'écrin de bois, et le déposa sur la table de sa chambre. Puis, elle enroula les rênes autour d'un crochet attaché à sa ceinture, prévu à cet effet, et se dirigea vers son arène à ciel ouvert. Son fier oiseau métallique l'y attendait, tous ses autres compagnons ayant déjà regagné leur abri sphérique. L'Airmure l'accueillit d'un sifflement strident et hautain. Tss... Ces humains, quels minables que de ne pas savoir voler, et d'avoir à employer d'autres créatures pour cela! Mais Asaka ne releva pas l'attitude de son compagnon en armure. Elle ne fit que poser une main ferme sur son bec de métal froid. Hokosaki remarqua alors les rênes à la ceinture de la maîtresse d'Alfen. Et il claqua du bec, d'un air satisfaisant. Alors ça y est, elle allait enfin passer cette stupide épreuve? Tant mieux, elle arrêterait de leur rabâcher les oreilles à tout bout de champ avec ça, maintenant!
La jeune femme au corps meurtrie se hissa sans la moindre difficulté sur le dos de son oiseau de fer. Elle replia sa jambe indemne, laissant l'autre pendre dans le vide, puis finit par ramener sa béquille vers elle, qu'elle cala sur sa cuisse en gardant une main dessus pour l'empêcher de tomber. Dès qu'il sentit qu'elle était prête, le fier Airmure déploya ses ailes sanglantes, et, prenant appui sur ses robustes pattes, il s'élança dans les airs. Il s'élevait rapidement, presque à la verticale, de sorte qu'en à peine quelques battements d'ailes, la cavalière et sa monture se trouvaient déjà bien au-dessus de l'arène. C'était presque si la Championne pouvait toucher les nuages en tendant la main.
Enfin, jugeant être à une hauteur suffisante, Hokosaki revint progressivement dans une position plus confortable pour la Championne. Il vira de bord, et fila avec sa passagère droit sur Terros.

Le voyage avait duré plusieurs heures, et pourtant Hokosaki ne montrait aucun signe de fatigue. En effet, l'oiseau métallique n'utilisait que très peu ses ailes, juste pour réajuster son altitude, et se servait principalement des courants chauds. Ce dernier, à la demande de l'ancienne espionne, descendit vers les montagnes qu'ils étaient sur le point de survoler. D'après la lettre, l'instructeur se trouvait sur le sommet le plus élevé de la Chaîne, et était accompagné d'un Grahyena...
Au bout de quelques minutes, le fier Airmure poussa un cri perçant. Ils les avaient trouvés. Sentant l'enthousiasme et l'excitation qui s'emparaient peu à peu de sa propriétaire, la créature métallique lui jeta un coup d'œil méprisant, puis accéléra. Quelques secondes plus tard, le fier oiseau de fer se redressait et atterrissait avec une étonnante douceur pour le poids qu'il semblait faire. Il fit quelque pas en battant des ailes, afin de se stabiliser, puis s'immobilisa. Asaka mit pied à terre puis, après avoir brièvement remercié son pokémon d'une main posée sur sa lourde armure, lui fit regagner sa sphère.
Le vent soufflait fort, mais venait de son dos. De sorte qu'Asaka ne pouvait déterminer l'origine de l'instructeur avec son 'odeur'... Bah, il devait être Nalcien, sinon, elle ne voyait pas ce qu'elle ferait ici. En général, chaque nation, par fierté et égoïsme, ne s'occupait que de ses propres sujets. Cependant, le visage de ce jeune homme ne lui était pas familier... Peut-être un nouveau, dans l'Armée de Nalcia?
Calant sa béquille sous son aisselle, la Championne meurtrie d'Alfen s'avança.

"Alors comme ça, c'est un p'tit jeunot comme toi qui va m'évaluer? Bah, pourquoi pas! Le talent ne se résume pas à l'âge, j'en sais quelque chose..."

La jeune femme aux traits déformés laissa sa phrase en suspens. Une nouvelle effluve venait de s'ajouter aux fragrances de terre sèche, de roches et de broussailles. Domptant le vent, elle laissa ce dernier l'entourer. Une tempête plus furieuse que les rafales présentes apparut dans ses iris cristallines, tandis que l'air autour d'elle se mit à crépiter et que des tremblements de fureur commencèrent à parcourir son corps. Sentant une personne approcher, de derrière elle, elle actionna le mécanisme de sa béquille. La faux fendit les airs dans un mouvement circulaire, la plume métallique argentée ne s'arrêtant qu'à quelques millimètres de la gorge de la source de cette odeur nauséabonde, qui lui emplissant les narines. Les splendides yeux violets de la jeune femme se posèrent sur l'arme qui la menaçait, plus surprise par cet accueil qu'inquiète quant à la suite des évènements. Sa chevelure enflammée dansait au gré des caprices du vent, malgré le peigne qui la maintenait en place, et de nombreuses mèches, devenues rebelles par les bourrasques, cachaient occasionnellement ses iris. Ce qui accentua encore plus la colère d'Asaka.

"Qu'est-ce qu'une sale putain de Flamenoise vient foutre dans les affaires nalciennes! Dégage de là ou alors, la prochaine fois, je laisserai ma lame te trancher la gorge!"

[Hiroka]

Hiroka était à son bureau en train de compulser des dossiers tous plus ennuyeux les uns que les autres, elle leva ses yeux des papiers et s'étira rejettant sa chevelure flamboyante derrière elle et regarda la pièce avec lassitude. Eiki comme à son habitude dormait dans son écuelle, une baie serrée entre ses pattes amoureusement et de temps en temps le renard venait lécher sa friandise tout en restant endormie. Un sourire heureux éclaira le visage de la championne en observant avec tendresse le renardeau et regarda dans l'autre coin de la pièce observant l'étoile qui n'avait pas bougée depuis le matin et lui sourie aussi.
Elle n'avait pas eu le temps de vraiment entrainer ce Pokemon aquatique mais elle n'aimait pas vraiment le perdre de vue, surtout au vue de l'étrangeté de sa rencontre avec le Staross. Elle devait aussi se pencher sur ce problème, retrouver un dresseur ne serait pas chose aisée, mais elle retrouverait le maitre de ce Pokemon pour lui mettre sa main dans la figure pour avoir abandonné son étoile. Elle se leva de la chaise et fit quelques pas pour venir observer le ciel bleu de Flamen par la fenêtre, savourant le courant d'air frais qui venait se prendre dans ses cheveux. Elle était toujours plongée dans ses pensées quand un bref coup porté à la porte résonna dans la pièce.

- Entrez.

La championne regarda le garde pousser la porte et le salua d'un vague signe de la tête quand celui ci déposa une nouvelle pile de papier et soupira avant de relever la tête car l'homme c'était approché d’elle et lui tendait un parchemin scellé. Elle le saisit et haussa un sourcil qui fit sursauter l'homme et après un nouveau salut celui-ci quitta la pièce laissant la jeune femme exaspérée par le travail qui l'attendait. Elle se décida à décacheter le rouleau et au fil de la lecture son regard s'illumina, finissant par lever la tête et regarda la boule poils endormie et l'étoile que seul la couleur régulière prouvait qu’elle écoutait et se pencha vers elle pour la saisir dans ses bras.

- Star, tu te rend compte, enfin je vais pouvoir montrer que la violence ne sert à rien.

Elle arrêta son étreinte sur le Staross et regarda son glouton dormir et le rappela dans sa Pokeball faisant signe à l'étoile de la suivre. Sortant en délaissant les ennuyeux papier ayant attraper une chaine qui était posée sur une étagère juste avant de sortir, la championne quitta l'arène avec plaisir.
Elle informa l'arbitre et continua sa route jusqu’au centre de la ville et pénétra dans la propriété familiale venant apporter les nouvelles de sa convocation à l'épreuve à sa famille et surtout saluer son frère avant de partir. Laissant juste un mot dans l'entrée vu qu'elle n'avait croisé personne, elel récupéra son Katana et sortit de la demeure.
Un éclair rouge et Shibui sa Ptera fit son apparition, elle caressa la mâchoire et la tête de la dragonne avant de faire le tour du harnachement de celle-ci vérifiant comme à son habitude chaque courroie. Puis d'un bon léger sauta sur le dos du dragon avant de tendre les bras à l'étoile qui sauta dans ses bras, et un battement d'ailes plus loin et Omatsu n'était plus qu'un ensemble de toits. Elle posa la main sur le flanc de la Ptera qui se dirigea dans la direction indiquée par la championne, stabilisant son vol après avoir rejoint les courants d'air chauds au dessus des nuages. Elle survola la jungle et se posa quelques heures pour laisser le dragon récupérer au bord de la mer avant de remonter sur son dos et de faire de nouvelles heures de vol.

La Ptera se posa en bordure de la cité I'maï de l'ile O Maï, ne voulant pas traverser l'espace aérien Terrosien sans permission. La championne rappela son dragon pour lui permettre de se reposer et pris la direction des montagnes alors que l'aube pointait ses lumières blafardes sur les terres de l’ile. Elle entama la montée avec entrain l'étoile à ses côtés, chantonnant une chanson flamenoise pour se donner du courage, elle arriva en vue de deux personnes et cessa son chant.
Elle avança sereinement à la rencontre des deux personnes un homme avec un Grahyena se tenait vers le bord de la falaise et une femme apparemment blessée se tenait face à lui. Elle savait que parfois les épreuves se passait en duo pour des économies de temps et allait saluer aimablement les deux personnes quand la femme sortit une arme de son soutient pour se tenir et faillit lui planter dans la gorge. Elle avait fait un mouvement vif et la lame manqua buter contre le fourreau de son Katana, elle planta son regard dans celui de la femme lorsque celle ci parla.

Elle repoussa l'arme sans violence juste pour l'éloigner d'elle et se décala sans perdre du regard la personne se demandant pourquoi celle-ci l'avait attaqué en tentant d'assimiler ses paroles et retint un rire en entendant le qualificatif que la femme venait de lui donner histoire de ne pas envenimer les choses. Et tilta lorsqu’elle mentionna Nalcia, ainsi donc il faisait des épreuves communes entre les pays maintenant, elle espérait juste que la personne allait se contrôler et prit lentement la parole sans hausser la voix.

- Je ne crois pas vous avoir menacer l'éclopée, et je suis ici à la suite d'une demande officielle pour le passage d'une épreuve de domptage pas pour un combat.

Elle replaça lentement le fourreau du katana à sa place à sa ceinture et regarda l'homme qui n'avait pas bouger en guettant toutefois les mouvements de l'autre femme. Puis elle sourie en levant une main en faisant un mouvement lent pour sortir le parchemin qu'elle avait emporté avec elle, montrant son autre main levée en signe de paix.

- J'ai ici la preuve si vous voulez vous rendre compte que je suis ici tout officiellement que vous.

Elle commençait à se demander comment l'épreuve allait se dérouler avec une pareille personne et si elle devrait se méfier plus de la femme que des Pokemon qui lui serraient opposés bien qu'elle n'avait pas de doute quand à ses capacités.

[PNJ]

Le jeune homme esquissa un petit sourire, en se voyant qualifier de "jeunot". Au final, il était tout aussi âgé que la femme qui lui avait dit ça. Il cachait bien ses trente-cinq, quarante ans le bougre ! Cependant il resta passible et calme, haussant un sourcil en voyant la championne d'Alfen monter sur ses grands Galopa face à la championne d'Omatsu. Il souffla doucement. Eh bah, ça n'allait pas être simple. Mais bon, c'était leurs problème, pas le sien.

"Bien, maintenant que vous êtes toutes les deux ici, nous allons pouvoir commencer. Déjà, commencez par sortir vos armes de dompteur. Et vous, Asaka Chôko, vous serez gentille de ranger votre faux. Le but n'est pas de se battre à mort et de finir en petits morceaux. Bien, reprenons. Vous allez aussi, par la même occasion, me confier tous les Pokémon que vous avez sur vous, ils ne vous serons rendu qu'à la fin de l'épreuve."

Il attendit qu'elles fassent ce qu'il avait demandé, restant toujours aussi calme. Une fois les Pokémon des championnes sous sa garde, il rangea les sphères en vrac dans une besace. Puis, il se mit à leur expliquer ce qu'elles allaient devoir faire.

"Votre épreuve se déroulera en trois temps différents. Pour la première étape, vous avez le choix entre coopérer, ou vous en sortir individuellement. La coopération me semblait un choix judicieux, mais au final, vous n'y êtes pas forcées, c'est à vous de choisir ce que vous comptez faire. Bien. Préparez vos armes. Valaraukar, je te prie..."

Le Grahyena à ses côtés releva la tête et poussa un long hurlement. Aussitôt, des quatre coins de la montagne surgirent différents Pokémon, en général des canidés. Une foule de créature que le Flamenois avait dû "rameuté" avant de venir, et qu'il avait appelé grâce à son compagnon loup. Elecsprint, Luxray, Démolosse, Grahyena, Absol, quelques Granbull, des jeunes Farfuret et Persian, une quantité de Pokémon assez impressionnante qu'il avait réussi à réunir.

"Bien... Vous allez devoir dompter ces Pokémon. Interdiction d'utiliser vos pouvoirs élémentaires, sauf en cas d'extrême urgence. Vous pouvez bien entendu, vous servir des Pokémon que vous avez dompté, ou les laisser repartir. Oh et, j'oubliais... Veillez à n'en tuer aucun, ça pourrait être éliminatoire..."

Bien entendu, c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout vu le terrain dangereux et escarpés. Les combats n'étaient pas proscrits ici pour rien...

[Comme indiqué dans le post, vous avez 2 à 3 post chacune pour dompter la totalité des Pokémon différents. Vous pouvez coopérer ou agir individuellement. Interdiction de vous attaquer entre vous, ou de tuer l'un des Pokémon présents. Les pouvoirs élémentaux ne sont à utiliser qu'en cas de réel danger de mort. Le terrain est étroit, et n'a pas beaucoup de prise, il est donc dangereux... Bon courage ! Et petit clin d'oeil à Yûn x)]

[Asaka Chôko]

[Mais... Mais mais mais... Valaraukar!!!!! Mon Bonhooooooooomme!!!!!!! Viens voir papa!!! ♥♥]

Après un instant de flottement, la maîtresse d’Alfen finit par obtempérer. Elle retira son arme de la gorge de la jeune femme, et replaça son support sous son aisselle une fois la plume gris métallique rentrée dans le bois. Néanmoins, la furieuse tempête ne cessait pas dans ses yeux, se renforçant d’ailleurs en entendant Hiroka la traiter d’estropiée.

« Tu portais encore des couches-culottes que je bossais déjà pour Nalcia ! Alors écrase, morveuse ! »

En parlant de ça… Elle reporta son attention sur leur instructeur. Est-ce que, par hasard… ? … Ils n’auraient tout de même pas osé… ?
Profitant du fait qu’elle devait s’approcher du jeune homme pour déposer les sphères contenant ses combattants dans le sac, la Championne aux oiseaux dicta au vent facétieux sa conduite. Ce dernier entoura le dompteur, et renvoya ce qu’il percevait à Asaka. Non… C’est pas vrai, c’était une blague ?! Elle se retrouvait en train de passer une épreuve avec la Championne du feu de Flamen, et leur instructeur était… Flamenois… ?!
Bouillant de rage, l’air se remettant à crépiter de plus belle autour d’elle, la jeune femme au corps meurtri foudroya son aîné de ses yeux de cristal. Pourquoi, pourquoi donc l’armée nalcienne lui avait-elle imposé un tel affront ?! Tandis qu’elle réfléchissait à cela, la réponse lui apparut de façon évidente.
Elle aurait du se douter que l’approbation de Nalcia concernant son passage de grade cachait quelque chose… Ils pensaient certainement n’avoir pas de temps à perdre à former une handicapée à la branche la plus périlleuse des guerriers. Ils avaient donc du sauter sur l’occasion de faire cesser ses incessantes demandes en apprenant que la nation du feu s’apprêtait elle aussi à faire passer cette épreuve à l’un des leurs… Note pour plus tard : rendre une petite visite au bureau chargé de la gestion des effectifs nalciens. Ils allaient l’entendre…
D’une voix assassine, elle lança au jeune homme :

« Que ça te chante ou non, je garde quand même ça –elle montra du doigt sa béquille en bois. T’en fais pas, j’utiliserai pas la lame qu’il y a dedans, mais disons que je suis dans la merde si tu me l’enlèves. »

Un long hurlement lugubre retentit, emporté au loin par les rafales. En moins de cinq minutes, une foule importante de canidés et félins en tout genres s’était rassemblée dans les montagnes escarpées. Entendant le maître du Grahyena prononcer le mot ‘coopération’, Asaka cracha par terre avec mépris.

« J’te préviens, morveuse. Il est hors de question que je m’allie avec toi. Tu te démerdes dans ton coin. Et si jamais tu tentes quoi que ce soit pour m’approcher, tu le regretteras. »

La maîtresse d’Alfen s’éloigna alors d’eux et se dirigea vers un point élevé. Le type qui puait le feu leur avait demandé de dompter la troupe de créatures présente, mais sans les tuer ? Dans ce cas, la meilleure chose à faire était de gagner à sa cause un chef de horde ou de meute. Elle se devait donc d’observer et analyser les comportements de chacun, afin de déterminer les rapports de forces…
Elle resta ainsi pendant un peu plus de deux minutes. Elle n’avait pas accordé le moindre regard à l’autre jeune femme. Elle faisait son taf dans son coin, elle faisait ce qu’elle voulait, elle s’en fichait bien. Enfin, Asaka repéra la créature qu’elle voulait. Un sourire mauvais sur les lèvres, l’ancienne espionne décrocha les rênes fortifiées de sa ceinture, et les enroula autour de sa main droite. Ainsi, elle pourrait s’en servir rapidement, tout en gardant sa liberté de mouvement déjà bien entravée par sa fichue jambe.
La jeune femme dévala la pente, pour accéder au terrain plus ou moins plat sur lequel se trouvait sa cible. Elle fut immédiatement accueillie par un rugissement furieux.
Un grand et robuste Luxray. C’était le lion qui, certainement irrité de voir une humaine aussi étrange s’approcher de sa horde, avait lâché ce cri de rage. Sa crinière sombre était furieusement agitée par les fortes bourrasques, tandis que sa queue terminée d’une étoile balayait inlassablement l’air ambiant de mouvements brusques. Ses puissantes pattes étaient dotées de griffes rétractables mais qui, pour l’occasion, étaient sorties, prêtes à trancher les chairs.
Sans ressentir la moindre once de peur malgré cet accueil peu chaleureux, Asaka se redressa, et planta son regard cristallin dans les yeux dorés de son adversaire. Elle pouvait y lire toute sa rage. D’avoir du répondre présent à un irrésistible appel venant d’un inconnu. D’avoir du déplacer toute sa horde, en un lieu aussi hostile. D’avoir du laisser son territoire sans la moindre protection, à la portée du premier rival venu. Et enfin, rage de voir cette humaine lui faire face, et le dévisager sans la moindre crainte. Etait-elle donc folle ?
Bien au contraire, la Championne aux oiseaux était plus que consciente de ce qu’elle faisait. Elle n’avait pas choisi de s’en prendre à ce sombre lion par hasard. Parmi les pokémon territoriaux, ceux-là étaient certainement les pires. Ils étaient prêts à mourir pour lui, du moment que cela leur assurait également la mort de celui qui convoitait leur morceau de terre. On pouvait même se demander ce qui comptait le plus pour ces fauves. Leur horde ou leur territoire ? Oui, si Asaka parvenait à le dompter, il serait un allié de taille pour mener à bien le reste de cette partie de l’épreuve.
Mais, ce n’était pas l’unique raison. En effet, si certes le Luxray semblait redoutable, il demeurait jeune. Son corps ne comptait pas autant de cicatrices que les vieux mâles. Sans doute les pires, ceux-là. Leur solitude les rendait plus téméraires et hargneux, et ils n’hésitaient alors plus à s’attaquer à plus gros qu’eux. Or, jeunesse signifiait à la fois fougue et inexpérience. Autrement dit, si elle arrivait à le gagner à sa cause, qu’elle lui montrait comment se faire bien respecter des autres, nul doute que le lion de nuit lui prêterait bien volontiers sa force. Pour ce temps-là, mais aussi pour d’autres moments.
Les yeux toujours plantés dans ceux du redoutable fauve, Asaka fit un pas prudent en avant. Aussitôt, un grondement de tonnerre naquit dans sa gorge. Ses muscles puissants se tendirent, lorsque la jeune femme en entama un nouveau, bien plus lent celui-ci. Elle jouait avec sa patience. A son âge, il n’aurait certainement pas la sagesse d’évaluer correctement le piège tendu par son adversaire, et foncerait tête baissée. Or, si jamais la bête sauvage avait la moindre intention de l’attaquer, elle savait qu’elle parviendrait à l’éviter. En continuant de fixer son regard. Ce dernier ne mentait pas sur les intentions de quelqu’un. C’était comme ça que les pokémon connaissant Lire-Esprit agissaient même si, dans leur cas, c’était pour attaquer et non pas esquiver.
Enfin, la maîtresse d’Alfen acheva son pas. Qui vint à bout de la patience du Luxray.
Le fauve de nuit, d’une impulsion sur ses pattes arrière, bondit sur la jeune femme, sa puissante patte griffue prête à lui entamer son corps déjà bien abîmé. Cependant, l’attaque ne fit pas mouche. D’un petit saut rapide sur le côté, Asaka s’était mise hors de portée de sa cible. Ce dernier n’eut d’autre choix que de se réceptionner et se retourner d’un bloc, accompagnant son geste d’un fort rugissement. Qui n’impressionna nullement la Championne. Au contraire, son sourire s’élargit, alors qu’elle prononçait d’un ton moqueur :

« Tss… Trop lent, mon gars ! »

Le sombre félin perçut plus la moquerie que le sens des paroles. Sans réfléchir davantage, faisant pleinement confiance à sa force, il se jeta de nouveau sur cette intruse. Et, encore une fois, échoua. Grr… Cette humaine allait regretter de l’avoir provoqué…
Un nouveau grondement de tonnerre se fit entendre. Tiens, il allait tenter autre chose, cette fois ? Peut-être était-il un peu moins crétin que ce qu’il avait l’air… Des éclairs bleutés partirent de l’étoile de sa queue pour recouvrir l’ensemble de la fourrure d’encre du lion.

Un instant plus tard, la foudre enragée quitta son corps pour se diriger vers l’ancienne espionne. Qui ne put l’éviter. Une prison électrifiée l’entoura, la dissimulant aux créatures présentes. Le chef de horde releva la tête en poussant un grondement satisfait. Il avait remis cette humaine en place…
Du moins, c’était ce qu’il croyait. Car, quand les éclairs eurent fini leurs méfaits, il constata avec stupéfaction qu’Asaka était toujours debout ! Les doigts serrés sur sa béquille, elle avait planté sa lame dans le sol. L’acier de la plume avait conduit la foudre dans le sol et le bois qui, non conducteur, avait filtré une bonne partie de l’attaque. Le maximum que les éclairs lui aient fait, c’était de lui avoir provoqué des spasmes douloureux dans sa jambe morte. Mais, rien de bien insurmontable.
En ricanant, la Championne aux oiseaux se redressa et replia la lame dans le bois.

« Ben alors, c’est tout ce dont t'es capable ? Franchement, ça me déçoit, je m’attendais à mieux… »

Provoquer son adversaire à tout instant pour lui empêcher de voir les pièges, tel était son credo, qu’elle appliquait en toute circonstance. Et cela semblait très bien fonctionner avec le Luxray. Il tremblait de fureur, ne cessait de rugir en montrant ses longs crocs, grattait la terre de ses pattes, hérissait ses poils et sa crinière. Tout indiquait que la provocation avait marché.
Encore une fois, le fauve s’élança sans réfléchir. Ses foulées puissantes soulevaient des nuages de poussière et de nombreux cailloux, qui dégringolaient la pente. A quelques mètres d’elle, il bondit, la gueule béante. Cette fois-ci, il faisait confiance à sa mâchoire !
Les crocs se refermèrent violemment, mais la gueule ne fut pas hermétiquement close. En effet, quelque chose empêchait le lion de refermer entièrement sa mâchoire. Avait-il réussi à attraper un bras de cette étrange femme ?
En réalité, ce que les crocs du fauve avaient attrapé était le support en bois de la Championne. Elle n’avait aucune crainte que ce dernier ne se brise. Certes, une telle mâchoire était puissante, mais pas au point de briser de l’acier. Or, la plume d’Airmure enfermée dans le bois robuste amenait une protection interne.
Prenant appui sur sa jambe valide, Asaka fit un mouvement circulaire avec sa béquille tenue fermement par ses mains. L’impulsion étonnamment violente, compte tenu de l’état de la jeune femme, projeta le fauve qui se trouva obligé de lâcher sa drôle de proie afin de se réceptionner convenablement. Aussitôt que l’une de ses pattes avant toucha le sol, d’un brusque mouvement du bassin, le lion se retourna vers son adversaire. Cette faculté propre aux félins lui permit de faire un nouveau bond en direction de la jeune femme au moment où ses pattes arrière entraient en contact avec la terre inégale du lieu. Il ne la raterait pas, cette fois ! Et, en effet… Cette fois-ci les crocs redoutables s’enfoncèrent dans une matière chaude et tendre. Le liquide qui s’en dégagea lui certifia qu’il avait enfin touché juste. Mais… Quelque chose n’allait pas. Le Luxray porta son regard sur le visage aux traits déformés de son ennemie.
Car, elle avait volontairement laissé son bras se faire mordre. Certes, une douleur aiguë lui traversa le membre, et ses dents se serrèrent. Néanmoins, ce mal était de loin bien plus supportable que celui qu’elle avait connu, lors de cette mission qui lui avait tellement coûté. Donc, du moment que ce fauve ne la touchait pas à des endroits vitaux comme la gorge…

« Crétin… T’as d’la merde dans les yeux, ou quoi ?! »

De sa main libre, elle assena un coup précis dans le ventre de la bête enragée avec l’extrémité de sa béquille. Le choc coupa le souffle du lion de nuit et le projeta en arrière. Le bras ensanglanté, la maîtresse d’Alfen s’approcha de la créature, la fixant de son regard de Roucarnage. Le chef de horde poussa un grognement sourd. Cette humaine… Ses yeux, on aurait dit qu’ils le transperçaient et lisaient en lui comme dans un livre ouvert !

« Les tiens sont pourtant reconnus pour avoir une bonne vue ! Tu vas pas me dire que t’avais pas remarqué les blessures de mon corps ! Alors, franchement, une petite morsure en plus ou en moins, je suis pas à ça près ! »

Le Luxray se releva difficilement. Il subissait encore le contrecoup de l’attaque de la jeune femme. Un grognement moins menaçant émana de sa gorge, alors qu’Asaka saisissait son arme de dompteuse.

« Je n’ai pas l’intention de t’arracher à ta horde. Ca ne m’apporterait rien de bon, ni à toi, ni à moins. Tout ce que je te demande, c’est de coopérer. »

La jeune femme au corps meurtri s’arrêta à quelques centimètres de la tête de la bête. S’il le voulait, il pourrait lui arracher la tête d’un coup de crocs. Cependant, il ne fit pas le moindre geste hostile. L’assurance inhabituelle de cette humaine le déroutait. Il accepta de prendre le mors d’acier dans sa gueule, grognant au contact du métal froid sur sa langue. Asaka passa les rênes par-dessus sa tête puis, d’un mouvement vers le bas sur les rênes, lui ordonna de se coucher. Le lion sombre obtempéra, bon gré mal gré. Comme elle ne pouvait plier sa jambe paralysée, elle n’avait pas d’autre choix que de faire s’allonger le Luxray pour pouvoir se mettre sur son dos. Néanmoins… Si ce pokémon de foudre avait le même tempérament que son fier oiseau en armure, elle devait s’attendre à de la résistance de sa part quand elle tenterait de lui monter dessus.
Comme elle s’en était doutée, au moment même où son bassin touchait sa colonne vertébrale, le lion se remit debout d’un bond puissant. Non, il n’allait pas s’avouer vaincu aussi facilement ! Une fois de nouveau sur ses quatre pattes, la créature continua sa rébellion. Il multipliait les sauts de cabri, les écarts, se cabrait, ruait… ! Mais, sur son dos, Asaka tenait bon. Il n’était pas le premier à essayer de lui tenir tête de cette manière. Hokosaki le premier avait employé tous les moyens à sa disposition pour tenter de lui faire perdre l’équilibre. Heureusement, elle avait alors pu compter sur les pouvoirs psychiques de Yuki Yûki pour ne pas tomber depuis le ciel.
Mais cette époque était désormais révolue. Depuis que son Airmure acceptait de la transporter, son assiette s’était considérablement accrue. Alors, franchement, si elle parvenait à se maintenir en position sur le dos lisse de son oiseau lorsque ce dernier faisait des acrobaties, elle ne voyait pas en quoi les sauts de puce du chef de horde lui poseraient un quelconque problème. Une main tenant fermement les rênes renforcées et une poignée de crins raides, sa béquille dans l’autre, elle attendait que sa monture improvisée se fatigue d’elle-même.
A un moment donné, le lion se cabra plus haut que les fois précédentes. Son corps était plus qu’à la verticale… Il essayait de retomber sur le dos, afin de l’écraser de tout son poids ! Asaka eut le réflexe de se laisser tomber sur le côté, afin d’éviter l’attaque peut-être mortelle. Elle ne lâcha cependant pas les rênes. Elle devait les tenir coûte que coûte. Sinon, tout serait fini.
Comme le chef de horde se relevait, elle en profita pour se remettre sur son dos. Et le manège infernal continua. Asaka constata qu’en dépit de toutes ses ruades, le lion à la fourrure sombre s’approchait de plus en plus de la pente escarpée… Il voulait donc la tuer en se sacrifiant ? Mais quel idiot…
Le petit cliquetis du mécanisme se fit entendre. Une seconde plus tard, la plume d’Airmure fendit l’air, pour se planter profondément dans le sol proche de la falaise. Le bruit de roche brisée calma aussitôt les ardeurs du fauve. Celui-ci se stoppa net, et fixa la lame acérée du coin de l’œil. Asaka sentait son flanc se soulever rapidement, au rythme de sa forte respiration due à la colère mêlée de fatigue. Chacun de ses muscles était tendu à l’extrême et frémissait sous la rage de la créature. Un mince filet de sang coulait de sa gueule, blessée par le mors dur qui avait exercé sa pression. Sa queue fouettait furieusement l’air autour de lui.

« Maintenant, ça suffit ! Je te l’ai dit et je te le répète. Mon but n’est pas de t’enlever des tiens. Tout ce que je veux, c’est finir mon épreuve. Plus vite ce sera fait, plus vite tu seras libéré. Donc, plus tu te débats, plus tu éloignes le moment où ta horde et toi pourrez rejoindre ton territoire. Pour ça, il va falloir discipliner un peu les têtes de mules comme toi. Et essayer de me tuer en te jetant dans la falaise n’arrangera pas nos affaires ! Compris ? »

Le redoutable lion ne répondit pas, les mâchoires toujours fermées sur le morceau de métal. Après un instant d’hésitation, la jeune femme au corps meurtri relâcha un peu les rênes. Il ne bougeait toujours pas. Petit à petit, elle laissa glisser les lanières de cuir glisser entre ses doigts, jusqu’à les tenir à la couture. Le Luxray ne réagit pas. Ou plutôt, si. Au fur et à mesure que la pression des rênes sur sa bouche se faisait moins ressentir, ses muscles se détendaient. Finalement, sa respiration se calma. Il tourna la tête, pour bien fixer cette humaine qui reprenait son support. Il émit un nouveau grondement, mais plus faible que les précédents. Et finit par baisser la tête, en signe de soumission. Satisfaite, la Championne aux oiseaux posa une main sur son échine, sous son épaisse crinière.
Néanmoins… La situation ne demeura pas aussi favorable. La horde de félins de foudre, abasourdie de voir leur protecteur se laisser dominer par un vulgaire bipède, était drôlement agitée. Les mères et les jeunes ne cessaient de feuler et de pousser des grognements de colère. S’il s’était laissé avoir par les humains, il ne méritait plus d’être leur chef !
Asaka vit bien l’agitation qui les secouait. Elle sentit aussi le fort frémissement qui parcourut tout le corps de sa monture. A nouveau, elle posa sa main sur son échine.

« Tss… C’était bien ce que je pensais… Tu es le protecteur de ceux-là, mais je doute que ce soit depuis très longtemps. Tu es jeune, et sans beaucoup d’expérience. Je t’aide et tu m’aides en retour. Ok ? »

N’ayant pas le choix, le fauve de nuit lui montra qu’elle avait son accord en fermant ses yeux dorés.

« Comme je te l’ai dit, tu ne m’intéresses pas. Mais, un chef doit se faire respecter. Tu as décidé de me laisser faire ? Dans ce cas, aucun de ceux qui sont sous TA protection n’a le droit de contester ton jugement ! Tu es peut-être mien pour le moment, mais tu restes l’un des leurs, et même plus ! Tu leur es indispensable, malgré tout ce qu’ils peuvent te reprocher. Tu es le seul capable de les ramener chez eux. Alors… »

Luxray’s Song

D’un mouvement du bassin, Asaka lui demanda d’avancer. L’assurance de cette humaine allait-elle lui permettre de le sortir de cette épineuse situation ? Pouvait-il vraiment la croire, quand elle disait qu’elle ne voulait pas le priver de sa liberté ? Pourquoi ne pas lui faire confiance ? Après ce moment d’hésitation, le chef de horde accepta de se laisser diriger. Cela ne dura pas longtemps. La maîtresse d’Alfen le conduisit sur un plateau un peu plus élevé que là où se trouvait la horde. Elle le fit avancer jusqu’au bord, de sorte qu’ils puissent voir et êtres vus des félins de foudre. Et… ? C’était tout ? Le Luxray tourna la tête pour voir son étrange cavalière, afin de lui montrer son incompréhension. Un sourire éclairait sinistrement son visage.

« Montre-leur qui est le patron ! Allez ! »

Dans ce cas… Le fauve sombre reporta son attention sur les siens. Tous le fixaient avec amertume et colère. A nouveau, il sentit la fureur monter en lui. Après avoir prit une grande inspiration, le Luxray lâcha un rugissement sonore. Le cri de rage était beaucoup plus puissant que celui qui avait accompagné la venue d’Asaka. Alors, c’était comme ça ?! Il les avait tous protégés, il leur avait tous permis d’arriver ici sains et saufs, tous avaient reconnu son autorité ! Et parce qu’un humain qui ne voulait même pas vraiment de lui était parvenu à obtenir son respect, ils lui tournaient le dos ?! Eh bien soit ! S’ils n’étaient pas satisfaits, que l’un d’entre eux se manifeste pour venir le défier ! S’il venait à perdre, il laisserait sa place !
Un silence assourdissant suivit la vocifération du chef de horde. En bas, chacun des lions de foudre s’était tu. Ils regardèrent leur protecteur, puis se concertèrent du regard. Pas un ne broncha. Aucun d’entre eux n’avait envie d’endosser de telles responsabilités. De plus, et c’était certainement le sentiment qui dominait, aucun d’entre eux n’avait envie d’affronter maintenant ce singulier duo. Avec le vent violent qui agitait leur crinière et chevelure, leurs regards durs et perçants posés sur eux, le corps meurtri de cette humaine, ainsi que la puissance et assurance qu’ils dégageaient, la cavalière et sa monture ressemblaient à des émissaires des dieux de la foudre et des tempêtes. Alors, tous les lions de nuit reprirent en chœur l’appel de leur protecteur. Désormais, cela était clair. Ils lui obéiraient tant qu’il se montrerait digne d’être leur mâle dominant.
La Championne nalcienne eut un sourire légèrement moqueur en entendant le lion de foudre émettre un grondement satisfait.

« Ben tu vois, c’était pas si compliqué… Bon, assez bavardé ! On a du pain sur la planche ! »

Sur l’ordre de sa cavalière, le redoutable fauve bondit, pour atterrir au beau milieu de la horde. Pas très habituée, la jeune femme fut un peu secouée, mais l’atterrissage fut de velours. Une fois en bas, elle parcourut l’assemblée de félins de son regard de Roucarnage.

« Demande à trois ou quatre de tes mâles de venir avec nous. Attention, pas des mauviettes, si un se fait tuer, j’ai pas mon grade. Les autres restent ici. »

Le lion gronda. Le caractère de ce bipède était difficile à cerner… Mais bon, ils avaient un accord, elle avait rempli sa part du contrat, c’était maintenant à lui de l’aider. Il poussa un nouveau cri, si semblable au tonnerre. Immédiatement, les femelles rassemblèrent leurs petits, tandis que trois lions de foudre, moins grands que leur congénère, se détachaient du lot, l’air fier et admiratif.
D’un mouvement de rênes, Asaka fit changer de direction sa monture temporaire. Puis, les autres bêtes sauvages sur les talons, ils se mirent à dévaler le chemin de montagne au galop. Si la horde de Luxray était désormais sous ses ordres, elle allait devoir imposer sa loi au reste des créatures encore présentes…

[Hiroka]

{désolée pour l'attente....}

La championne d'Omatsu ne répondit pas à la nouvelle insulte de la Mizuhanienne, et avança vers l'examinateur sortant ses Pokéball et lui donna sans répondre à son sourcil interrogateur puis elle s'agenouilla près de l'étoile. Elle caressa le cristal rougeoyant et parla d'une voix calme et posée au Staross lui donnant l'ordre de rester à côté de l'homme puis se redressa regardant l'autre championne s'éloigner et pris la direction opposée à la sienne. Après tout si celle-ci était incapable de coopération elle devait souffrir lors de bataille en double ou tout simplement lors de situations où l’entre aide est la seule solution.
Elle sortit la chaîne d'argent et y attacha un objet en bois, laissant pendre celui-ci au bout avant de le faire tournoyer légèrement produisant un son presque inaudible. Elle avança vers les Pokemon rassemblés en contre bas et les observa accroupie au sol pour offrir la plus petite vue à ses adversaires et regarda les différentes espèces regroupées. Il y avait de ce côté là apparemment plusieurs espèces de canidés et un groupe à part de ceux là qui semblait ne contenir que des félins.
Elle regarda les Persian se hérisser et faire le gros dos aux groupes de Demolosse et Granbull alors que les Absol s'éloignaient indifférents. Si elle ne voulait pas échouer et surtout se faire tuer pour l’autre folle pour ne pas avoir calmé la situation elle allait de voir intervenir et vite. Elle amorçât sa descente le vent soulevant ses cheveux dans son dos lui était favorable, camouflant son odeur aux belligérants qui allaient bientôt s'affronter chacun voulant défendre sa meute.
Elle commença à faire tournoyer lentement la chaîne à la perpendiculaire de son poignet produisant un son simple et apaisant puis s'arrêta à distance respectable des deux groupes. Fixant son attention sur le chef des chien de feu qui semblait le plus prêt à attaquer que celui des chats qui ne faisait pour l'instant que rester sur la défensive.
Elle leva la main à l'approche du troupeau où les canidés commencèrent à grogner, les écartant du plat de la main doucement mais fermement accompagnant ses gestes toujours de la chaîne en mouvement. Elle esquiva quelques morsures des chiens qui vinrent claquer des mâchoires dans le vide donnant aussitôt une tape en notant qu'elles étaient ceux d'entre eux qui se montraient belliqueux les éloignant de son regard qui s’obscurcissait au fur et à mesure qu’elle avançait dans le troupeau.
Enfin, le chien à cornes l’aperçue et d’un bond puissant sauta pour venir attaquer la nouvelle menace, ratant la jeune femme qui se baissa au dernier moment. L’animal se réceptionna et fit face à son adversaire alors qu’un cercle se formait autour d’eux.

Spoiler:

La championne sourie et continua de faire tourner le sifflet qui produisait le même son apaisant, ne changeant pas encore l’inclinaison de l’objet. L’appeau spécial qu’elle avait emporté était composé de trois crans et suivant l’angle auquel elle le faisait tourner produisait trois types de tonalités différentes. La première celle qu’elle utilisait toujours en premier c’était une musique tout en étant apaisante captait l’attention du Pokemon.
Hiroka laissa le chien lui tourner autour comme si elle était sa proie, ne le quittant jamais des yeux se mouvant avec grâce et vitesse esquivant toujours les attaques au dernier moment ce qui rendait le chien de plus en plus téméraire.
Elle saisit plusieurs lanières de sa ceinture, fines bandelettes d’une trentaine de centimètres de chacune assez fines tout en étant résistantes aux crocs comme au feu, ce qui était particulièrement recommandé dans ce cas là précis. Lors d’un nouveau bond elle fit exprès de se laisser toucher ne prêtant pas attention au sang qui coulait maintenant de son épaule. Le chine pensant que son adversaire fatiguait poussa un jappement bref et cracha des flammes devant lui pour forcer la jeune femme à partir et cesser le combat.

Spoiler:

Pour seule réponse la Flamenoise laissa échapper un léger rire, simple et frais ce qui poussa de nouveau l’ Demolosse à attaquer. Elle lui passa une première bande à une patte, le noeud coulant se serra de suite quand le chien voyant la ficelle la tira. Il sauta de nouveau cette fois –ci pour forcer Hiroka à chuter au sol, ce qu’elle fit l’entraînant dans sa chute glissant une nouvelle bande à une patte arrière cette fois et lia les deux grâce à l’ingénieux système qu’elle avait mis au point.
Lorsque l’animal se releva il sentit aussitôt son équilibre troublé par les ficelles qui unissaient l’un de ses pattes avant et l’une de ses pattes arrière. Hiroka c’était relevée et observait attentivement les yeux du chien, l’empêchant de dévier le regard, elle modifia l’angle de la chaîne dès qu’elle aperçue ce qu’elle cherchait dans les orifices du chien. Le son devint amplifier l’oreille humaine n’en distingue qu’une toute petite partie, et les Pokemon eux en perçoivent la quasi-totalité suivant leur ouie. La tonalité avait changée en « écoute moi » la jeuen femme voulait mettre en confiance l’animal entravé et l’amener de lui-même à trouver une solution.
Il se savait en position de faiblesse et ce devant toute sa meute, il attendait de voir ce que la jeune femme allait faire pour riposter, puisque jusqu’à présent elle n’avait rien fait vraiment contre lui. Il pencha la tête sur le côté très légèrement en réponse et un sourire s’étira sur les lèvres d’Hiroka.
Maintenant qu’il l’écoutait elle se baissa s’accroupissant au niveau du chien en position de faiblesse face à lui qui pencha un peu plus la tête. Elle tendit juste la main vers lui ce qui le fit gronder de nouveau mais comme elle n’accompagnait le geste de rien d’autre il cessa après un laps de temps et de lui-même s’approcha in consciemment.
Hiroka resta totalement immobile, c’était cette partie là qui était la plus dangereuse, elle était en parfait équilibre et actionnait le sifflet d’une main alors que l’autre était tendue vers l’animal. Elle le laissa approcher et anticipant la morsure le laissa mordre son mordre son avant bras et la serrer dans sa mâchoire retenant la grimace qui déforma brièvement ses traits. Continuant d’actionner le sifflet, ralentissait le mouvement laissant le chien lâcher de lui-même son bras.
Elle parlait doucement à voix basse, lentement détachant chaque syllabe pour faire comprendre au chien de feu que l’attaque et la douleur ne sont pas un chemin à suivre. Il finit par relever les yeux vers elle et lâcha le bras avant de lécher la blessure doucement en repentir de la douleur qu’il avait infligé à la jeune femme. Celle-ci tendit la main et libéra le chien de ses entraves et lança un regard perçant aux autres Pokemon qui commençaient à gronder. Ceux-ci se turent dès que leur regard croisa celui de la Flamenoise qui brûlait d’un feu impressionnant à ce moment là. Elle se sentait galvanisée d’avoir une nouvelle fois réussie à établir un lien sans brutaliser ni utiliser d’armes contre le chien de feu.
Elle le regarda et stoppa progressivement le sifflet avant de se relever pendant que le chef de meute regroupait la horde et la portait à l’écart laissant la jeune femme face aux autres canidés qu’elle dédaigna pour observer les quelques Persian. Essayant de juger rapidement lequel des autres groupes serait le plus enclin à chercher la bagarre.

[Asaka Chôko]

Au bout de quelques instants de cette folle cavalcade qui soulevait des nuages de poussière et faisait rouler les pierres, la maîtresse d’Alfen sentit sa monture se raidir légèrement. Il avait redressé la tête, ses oreilles tournées vers l’avant, et ses foulées se faisaient plus saccadées et diminuées. La jeune femme jeta un bref coup d’œil derrière elle. Les jeunes lions qui les suivaient semblaient également nerveux. En revanche, leurs oreilles s’agitaient dans tous les sens. Hum… Ils devaient sentir la tension qui commençait à s’emparer de leur leader, mais en ignoraient la provenance…
La Championne aux oiseaux raffermit sa prise sur les rênes renforcées puis referma ses doigts brièvement mais plusieurs fois. Sentant les légères pressions successives effectuées par le mors en métal dur sur sa bouche, le robuste Luxray répondit à l’injonction d’un grondement à l’intention de ses semblables. Ses puissantes pattes cessèrent progressivement de martyriser le sol inégal, jusqu’à demeurer collées au sol après une ou deux foulées feutrées. Asaka comprit qu’elle avait eu raison de lui demander de s’arrêter. Le moindre de ses muscles était tendu à l’extrême, un peu comme lorsqu’ils avaient lutté pour obtenir la soumission de l’autre. Ses flancs se soulevaient rapidement, mais certainement pas à cause de cette petite course. C’était plutôt cet état de stress apparent qui en était à l’origine. Sa queue balayait l’air dans des mouvements brusques. Et ses oreilles pointées devant eux…
La Nalcienne laissa glisser les rênes entre ses doigts, s’assurant tout de même de pouvoir les reprendre instantanément si cela s’avérait nécessaire. Profitant de cette certaine liberté de mouvement accordée par sa cavalière temporaire, le fauve de nuit redressa encore la tête. Il inspirait l’air fortement. Malheureusement, le vent leur soufflait dans le dos. Normalement, Asaka se serait servie de ses pouvoirs pour en changer la direction, mais cela serait lui assurer la disqualification de l’épreuve. Le lion n’allait pouvoir que compter sur son ouïe, ce qui n’était pas vraiment son fort. Quant à ses yeux perçants, ils ne lui étaient d’aucune utilité, puisque le chemin effectuait un tournant qui leur empêchait de voir ce qui les attendait de l’autre côté. Derrière elle, les jeunes mâles n’en menaient pas large. L’un d’entre eux trépignait nerveusement sur place, un autre avait la tête basse, les oreilles rabattues vers l’arrière en grognant, alors que le troisième essayait d’imiter les mimiques du chef de horde. Bon sang, mais qu’est-ce qui pouvait leur faire ça ?
Lorsqu’elle posa sa main sur l’échine de sa monture inhabituelle, sous sa crinière, un fort tressaillement y répondit.

« Ben alors ? Tu peux m’expliquer ce qui te prend ? »

Mais, au même moment, elle eut sa réponse. La foudre déchira le ciel dans toute sa hauteur. Cependant, cela n’avait rien d’un phénomène naturel. En effet, le trait luminescent provenait non pas des nuages –d’ailleurs, le ciel était plutôt dégagé, compte tenu du vent incessant-, mais bien de la terre, sur l’autre versant de la montagne. De plus, l’éclair avait duré plusieurs secondes, durée très improbable pour la colère du ciel. Oh oh… Voilà qui expliquait tout. D’ailleurs, si elle se souvenait bien… Le hurlement de tonnerre qui survint alors lui confirma ses soupçons.
Un vacarme sourd retentit dans son dos. Se retournant en partie, autant que son actuelle position le lui permettait, elle ne put que constater l’agitation grandissante qui secouait les jeunes Luxray. Ils semblaient furieux et apeurés en même temps, faisant mine de se jeter sur cette menace inconnue, les crocs découverts et les yeux révulsés, mais reculaient la queue entre les jambes l’instant d’après.
Cela ne dura pas longtemps. Un grognement rauque et bref les rappela à l’ordre.

« Qu’est-ce que t’attends ? On a pas toute la journée ! Allez, me dis pas que t'as peur d’eux ! »

Le fauve nocturne secoua fortement la tête puis fit un bond puissant en avant, ses subordonnés lui emboîtant le pas. Ils parcoururent en trombe la distance restante, et parvinrent sur l’autre versant… Mais, juste avant de le contourner, le chef de horde repassa au pas, imité par ses jeunes congénères. Et il ralentissait encore, tandis que son corps entier s'abaissait. On aurait dit qu'il traquait une proie. Ne souhaitant pas compromettre la stratégie de sa monture temporaire, Asaka adopta sa position basse en se couchant presque sur l'avant du lion. Si elle avait des doutes quant à l'origine de l'étrange foudre, elle préférait faire confiance aux sens nettement plus développés du félin. Enfin, ils parvinrent de l'autre côté de la montagne... Où ils eurent droit à un singulier spectacle.
Sur une plate-forme en contrebas du chemin où se trouvait la petite troupe, une querelle faisait rage entre deux espèces rivales.
Sur l’une des extrémités de la zone assez plate, trois familles de félins ou furets d’encre, pourvus de longues griffes blanches qui leur donnaient l’air de porter des gants, ainsi que de quelques plumes rougies qui leur conféraient une touche d’originalité. Il devait y avoir une douzaine d’individus à vue d’œil. Sept d’entre eux s’étaient plus avancés et, à coups de grognements, aiguisage de griffes, tentaient d’éloigner leurs ennemis de leurs femelles et petits.
De l’autre côté, une meute de canidés aux teintes de ciel et de soleil. Ils étaient moins nombreux que les félins voleurs, mais de loin aussi impressionnants. Leurs forts aboiements surpassaient les plaintes des bourrasques, leur fourrure était parcourue d’incessants éclairs, prêts à s’échapper à la moindre occasion pour s’en prendre à d’autres. C’était vraisemblablement eux qui étaient à l’origine de la foudre aperçue.
La bataille avait du commencer depuis seulement quelques minutes, mais les dégâts causés au terrain ainsi qu' aux combattants étaient déjà importants. Par endroit, le sol portait les traces des griffes des Farfuret, du gel recouvrait certaines pierres, tandis que d’autres étaient noires, certainement victimes de l’ire des Elecsprint. Les blessures étaient peut-être plus nombreuses du côté des chiens de foudre –la plupart avait la peau tailladée, et l’un d’eux ne pouvait plus poser sa patte avant par terre-, mais celles qu’eux-mêmes leur avaient infligées étaient beaucoup plus dangereuses. Un furet était immobilisé, le genou au sol, une mauvaise morsure dégoulinante de sang au niveau du flanc, le corps parcouru de spasmes dus aux traits de lumière agressifs. Un autre arborait une grande trace de brûlures sur les griffes et une partie du visage, peut-être causée alors qu’il tentait de se protéger des éclairs.
Asaka se redressa légèrement, pour mieux analyser la situation, alors que le chef de horde soumis s'était une nouvelle fois arrêté, et observait lui aussi la scène. Ses griffes rétractables étaient sorties et, la maîtresse d'Alfen en était certaine, il se jetterait sur eux dès qu'elle lui aurait donné son approbation. Mais il demeurait silencieux et maître de ses émotions, comme s'il s'était agi d'une chasse. La jeune femme reporta son attention sur les félins et canidés qui avaient repris leur conflit. Elle regarda chacune des deux parties. Les Farfuret restants semblaient effrayés, ce qui était normal, au vu de la situation. Ce qui l'était beaucoup moins, c'était l'attitude des femelles. En effet, au lieu de s'intéresser au combat et d'encourager leurs guerriers, leur attention était fixée sur les montagnes, autour d'elles. De même, elles restaient serrées les unes contre les autres, et l'une d'entre elles soufflaient par moment un vent glacé sur le groupe...
En face des furets voleurs, il ne semblait y avoir que la meute de chiens. Par ailleurs, leur comportement était lui aussi étrange. Leurs mouvements étaient moins assurés, de même que ceux de leurs adversaires. De plus... En plissant les yeux, Asaka parvint à distinguer un autre chien jaune et bleu, caché derrière un rocher. Néanmoins, contrairement aux autres, celui-ci était allongé, et avait le ventre gonflé. Certainement la femelle alpha, seule ayant le droit de procréer dans une meute de canidés. Cela pouvait également expliquer l'attaque des Elecsprint, ainsi que leur stratégie de groupe destabilisée.
Hum... En fait, ils étaient à peu près dans le même cas que le félin de nuit et sa horde. Eux aussi avaient été obligés de quitter leurs territoires, pour venir dans ces lieux inhabituels, obligeant de déplacer femelles gestantes, mères et petits. Quoi de plus angoissant, pour une espèce grégaire? Aussi, les deux espèces, déjà rivales, avaient du se croiser dans la montagne. Chacun pensant que l'autre était responsable de la situation, et apeuré par ces montagnes inconnues, ils s'étaient attaqués instinctivement. La peur de l'inconnu et la recherche d'un coupable étaient donc les seuls mobiles de ce combat insensé. En particulier dans ces montagnes escarpées.
La Nalcienne, les yeux toujours fixés sur l'affrontement, posa une main sur l'échine du Luxray. Elle voulait lui signaler quelque chose. En réponse, il tourna une oreille dans sa direction, tous ses autres sens demeurant focalisés sur ce qu'il se passait plus bas.

« Je pense que t'as compris la situation comme moi. D'habitude, je m'en serai pas mêlée, mais là c'est différent. En plus, avec leurs conneries, l'un d'eux risque de finir par tomber d'une falaise et, s'il meurt, c'est moi qui trinque... Déjà qu'ils se sont bien amochés... Enfin bref! Voilà ce que je te propose: toi et les jeunots, vous vous occupez des Elecsprint. Mais attention! Vous ne les attaquez pas, vous vous contentez de les encercler. N'utilisez pas vos attaques électriques, vous ne feriez que les renforcer. Le seule truc que je vous demande, c'est qu'aucun d'eux ne s'échappe. Je me charge d'abord de calmer les Farfuret, ensuite je m'occupe d'eux. Ils sont à peine plus nombreux que vous, ça devrait aller. Compris? »

En réponse, le lion tourna son imposante tête vers elle et ferma brièvement ses yeux dorés. Asaka marqua une pause, hésitante... Puis, elle avança la main vers les mâchoires puissantes de sa monture. Saisissant le mors dur, elle le retira d'entre ses crocs au grand étonnement du robuste félin. Comme elle enroulait les rênes autour de son bras, elle expliqua son geste.

« J'ai décidé de te faire confiance, alors me déçois pas. Allez, on y va ! »

Un mouvement de bassin accompagna son exclamation. Le lion se redressa d'un coup, et bondit au beau milieu de la bataille... Alimentant encore la panique des deux camps. Le temps de laisser sa cavalière descendre de son dos, et le chef de horde et ses sbires encerclaient les chiens de foudre.
Mais la Championne meurtrie d'Alfen ne jeta même pas un regard aux canidés enragés. Leur tournant le dos, elle se dirigea sans crainte de son pas claudiquant vers les chats voleurs. Apeurés, ces derniers ne cessaient de cracher furieusement, hérissaient leur fourrure d'encre et griffaient le sol. Encore un humain? C'était à cause d'eux que tout ça était arrivé! C'était lui qui les avait obligé à quitter les contrées glacées de Mizuhan! Lui qui les avait fait embarquer dans une drôle de construction en bois, qui n'avait cessé de se balancer pendant des jours et des jours! Enfin, c'était lui qui les avait forcé à aller jusqu'en ce terrain si inhospitalier! Et même si celle-ci n'avait pas la même odeur, tant pis, elle paierait les pots cassés!
D'un miaulement sourd du meneur, les félins furtifs se jetèrent sur la maîtresse des oiseaux, toutes griffes dehors, prêts à lui lacérer le peu de chair intacte qui lui restait. Néanmoins, sans succès.
Certes, les Farfuret étaient bien plus rapides que leur imposant cousin de foudre qu'Asaka avait auparavant soumis. Cependant, ils n'étaient pas habitués à attaquer ainsi, en groupe. De ce fait, ils se gênaient dans leurs attaques plus qu'ils ne s'aidaient. Ce qui faisait bien les affaires de la Championne meurtrie. Elle se contentait d'esquisser un pas rapide sur le côté ou de repousser les griffes véloces de sa béquille lorsque cela devenait plus pressant. Elle n'était nullement inquiétée par leurs gants blancs acérés. Il lui suffisait d'observer leurs mouvements.
Elle repéra bien vite celui qui ressemblait au leader. Facile: c'était celui qui portait le plus de cicatrices, et qui semblait être le plus rusé. Profitant du fait qu'Asaka soit occupée à éviter ses comparses, le chat noir aux plumes rouges s'éloigna un peu. Il se mit dans le dos de la jeune femme... Et lui bondit dessus. Malheureusement pour lui, la maîtresse d'Alfen, l'avait vu du coin de l'œil. Il lui fut aisé de l'éviter... Mais, au dernier moment, elle l'attrapa par la peau du cou. Aussitôt, les autres félins nocturnes cessèrent leurs mouvements et la regardèrent avec angoisse et colère. Néanmoins, ils n'osaient pas s'en prendre de nouveau à elle...
Au contraire, le chef des familles ne l'entendait pas de cette oreille. Il se débattait avec acharnement, se tordant dans tous les sens pour essayer de se défaire de l'étreinte ferme de l'humaine... Sans succès. Par précaution cependant, elle l'écarta de son visage. Déjà qu'elle le tenait par le bras sanguinolent où l'avait mordu le fauve quelques minutes auparavant, inutile d'avoir une autre blessure inutile.
Un petit cliquetis retentit, et la faux se reforma. Reportant son poids du corps sur sa jambe valide, Asaka leva la plume d'Airmure aiguisée pour la mettre à la même hauteur que sa 'victime'. Ce dernier, en voyant l'arme, reprit sa rébellion de plus belle, crachant et griffant le vide autour de lui, alors que les siens reculaient avec appréhension.

« Mais tu vas te calmer, oui ! J'ai rien contre toi, alors relaxe ! Sinon, tu vas vraiment y laisser des plumes ! Déjà que t'en as pas beaucoup, ça dépareillerait ! »

Le félin chapardeur cessa sa lutte inutile, mais il gardait tout de même un œil méfiant sur cette lame menaçante, si proche qu'elle pourrait lui trancher le cou en moins d'une seconde.

« Bien, j'aime mieux ça... »

La Championne le relâcha. Le pokémon amateur du froid retomba prestement sur ses pattes, et s'écarta d'elle en un bond rapide. Une fois revenu vers les siens, il se retourna et reprit une posture menaçante... Qui cessa lorsque la plume d'acier s'enfonça violemment dans la roche.

« Putain, mais t'es con ou quoi ?! Je t'ai dit de la fermer ! ... Mouais, c'est mieux... Maintenant, ouvrez bien grand vos oreilles, je le répèterai pas. Z'avez rien à faire là, et vous le savez très bien. Alors, prenez vos clics et vos claques et foutez-moi le camp ! Ah, et le premier qui meure en descendant, je le tue. J'espère avoir été claire. »

Les félins la fixèrent, méfiants... Puis, sur un signe de leur chef, quatre d'entre eux se dirigèrent vers les femelles et leurs petits, pour les aider à se mettre en route. Les trois autres, dont les deux grièvement blessés, continuaient d'observer la Championne aux oiseaux. Si elle leur avait menti et venait à esquisser le moindre geste dans leur direction, ils se chargeraient de lui faire comprendre son erreur.
Mais, rien de tout cela ne se produisit. Une fois que les familles s'étaient engagées sur le sentier étroit, les Farfuret restants les rejoignirent. Le meneur regarda une dernière fois l'humaine, ainsi que les créatures de foudre derrière lui... Puis s'en alla prendre la tête des siens.

« Bon, ça, c'est fait... Maintenant, allons discipliner ces clébards. »

La jeune femme dégagea sans mal la lame de sa faux et la replia dans le bois. Elle se dirigea alors de son pas claudiquant vers les Elecsprint, encerclés par les fauves de nuit.
Ces derniers ne semblaient pas du tout avoir apprécié l'intrusion des imposants félins dans leur conflit avec les furets voleurs. Il fallait dire que là, ce n'était pas du tout le même calibre qui s'offrait à eux. Ils tentaient bien de les intimider à coups de crocs et d'aboiements féroces, mais le chef de horde ne se laissait pas avoir par leurs mimiques. A ses côtés, les jeunes mâles trépignaient d'impatience, prêts à bondir sur les chiens de soleil et de ciel dès que leur leader leur en donnerait l'autorisation. Mais, ils se contenaient.
Asaka sourit en voyant leur fougue. Cependant, elle ne s'arrêta pas à la hauteur de la horde qui lui était soumise. Au contraire, elle la dépassa, entrant dans le cercle contenant la meute de canidés électriques. Eux non plus ne semblaient pas apprécier sa venue... Mais, cela risquait d'être une autre paire de manches que les Farfuret. Se campant sur ses jambes, autant que son membre paralysé le lui permettait, elle adressa un sourire narquois aux pokémon sauvages.
Ces derniers ne cessaient de gronder... Mais bientôt, leur colère se matérialisa sous la forme d'un puissant éclair, lancé par toute la bande. Sans plus de succès que ce qu'avait obtenu le Luxray, quelques minutes auparavant. Sa faux était décidément un très bon isolant. Après un bref jappement à l'adresse de ses compagnons, le mâle dominant s'avança furieusement. Il se mit à tourner autour de la maîtresse d'Alfen, plongeant son regard de braise dans les iris perçantes de l'humaine. Sa fourrure bicolore était parcourue de violents éclairs, mais il hésitait quant à en faire une nouvelle fois usage. Quoique...

Spoiler:

Le chien de foudre s'élança prestement sur sa nouvelle cible, alors que sa gueule garnie de crocs blancs se remplissait de flammes. En à peine quelques foulées, il était déjà sur elle... Conformément au plan de la Nalcienne. Au dernier moment, juste avant que les mâchoires enflammées ne se referment sur une partie de son corps, elle s'esquiva sur le côté. En même temps, elle avait déroulé une partie de ses rênes, et mit le mors à la portée de son adversaire. Emporté dans son élan, ce dernier se retrouva à mordre la pièce de métal. Il tenta de se l'enlever en tirant dessus, mais tout ce qu'il réussit à faire, ce fut de se blesser la gueule.
Comprenant qu'Asaka était à l'origine de cette douleur, mais aussi qu'elle tenait les lanières qui la reliaient à lui, il fit appel à la foudre qui sommeillait en lui. Les traits de lumière agressifs quittèrent sa gueule endolorie et suivirent le chemin conducteur traçait par la chaîne, à l'intérieur des rênes... Sans toutefois parvenir jusqu'à l'ancienne espionne, le cuir la protégeant du métal. Ne s'avouant pas vaincu pour autant, le chien enchaîna les offensives, qui échouaient toutes. Soit Asaka se contentait de s'écarter, soit elle maintenait fermement les lanières pour dévier l'attaque du pokémon sauvage.
Finalement le mâle alpha de la meute s'immobilisa devant elle. Ses flancs se soulevaient rapidement, il haletait, du sang coulait avec une certaine abondance de sa gueule malmenée. Il mordait avec rage le mors dur, comme s'il cherchait à se venger... Mais finit par baisser la tête. C'est bon, elle avait gagné. Il se soumettait à elle... Ce qui déclencha un rire tonitruant de la part de la jeune femme à la jambe paralysée.

« Enfin ! S'pas trop tôt ! »

Elle n'ôta pas pour autant le morceau de métal. Pour le moment, elle préférait être certaine d'avoir un moyen de l'arrêter directement, si jamais il venait à recommencer sa rébellion. Derrière, la femelle dominante sortit lentement de sa cachette pour rejoindre les autres, gardant néanmoins un œil méfiant sur cette drôle d'humaine. On ne savait jamais...

[Hiroka]

Elle s'approcha des Persian et fit signe aux Absol de prêter attention à ses paroles, ce qu'elle allait dire n'était pas forcément agréable mais cela lui éviterait un combat. Elle fixa dans les yeux chaque Pokemon et s’avançât entre les deux groupes en souriant restant debout au milieux des chats qui feulaient et des Absol qui secouaient leurs têtes.

- Je vous propose un marché à vous, vous vous disciplinez tous et vous me suivez gentiment ou je demande à la folle furieuse là bas de vous mater. La décision vous appartient, une reddition sans douleur ou un rodéo avec blessures à la clé pour vous.

Elle regarda en souriant chacun des animaux qui baissaient tous la tête en se concertant en miaulement d'un côté en langage non reconnu de l'autre. Ils avaient tous assistés à la démonstration de l'autre femme et après une courte concertation de chaque côté les Absol s'assirent et inclinèrent la tête vers la jeune femme tandis que les Persian s'allongeaient sur le sol et faisaient de même.

Elle sourit à tous heureuse de voir qu'elle utilisait la manière forte de celle qui passait l'épreuve avec elle à son avantage. Elle caressa les Pokemon et dispersa ceux qui paraissaient fatigués ne conservant que les plus fort de chaque groupe avec elle puis se tourna vers les derniers animaux à dompter.

[PNJ]

Le jeune homme fut surpris de voir que les deux femmes incitaient les Pokémon à repartir et à s'affirmer dans leurs meutes. Il poussa un soupir et claqua une nouvelle fois. Valaraukar poussa une série de grognements secs et les derniers Pokémon présents finirent par partir. Il en allait de même pour ceux clairement dompté. Ils retournaient tous chez eux, sereins et tranquilles.

"Je vous félicite, vous vous en êtes plutôt bien sortie, même si vos méthodes sont... plutôt différentes. J'aimerai que vous répondiez à une petite question : Qu'est-ce qui vous motive à devenir des dompteurs ?"

Il chercha deux Poké Ball dans son sac en attendant les réponses. Et, une fois qu'elles eurent donnés leur propre opinion à ce sujet, il sourit.

"Bien, la prochaine étape est quelque peu particulière..."

Il laissa sortir deux Pokémon, deux dragons pour être plus précis. Le Dompteur Flamenois poussa un soupir en voyant l'un des deux Pokémon se pencher vers l'avant et cracher un brusque jet de flammes vers les championnes. Toute son attitude était menaçante et les deux yeux saphirs étincelaient de violence...

Spoiler:

Ce fut le signal qu'attendait le garçon, pour s'avancer d'un pas vif vers les deux femmes et... il les poussa dans le vide, sans ménagement. Le dragon rouge s'élança aussitôt, tandis que l'autre regardait son maître dans une attitude dédaigneuse. Il était vraiment obligé de faire ça ? Voyant l'approbation de l'homme, la créature soupira et regarda son maître, lui faisant comprendre qu'il n'agissait que pour rendre service...

Spoiler:

Le Libégon plongea et réceptionna la championne Flamenoise sur son dos, au moment où le Dracaufeu récupérait la Nalcienne. Les deux dragons se regardèrent, hochèrent la tête... et se mirent à faire des voltes et des mouvements brusques dans le ciel, menaçant de désarçonner leurs cavalières à chaque seconde. Ils bougeaient, tentaient d'attaquer les jeunes femmes pour les faire chuter. Et à cette hauteur, elles n'y survivraient pas... L'homme aux cheveux blancs mis ses mains autour de sa bouche pour donner une meilleure ampleur à sa voix, et hurla :

"Votre but est de dompter les dragons que vous chevauchez ! Vous devez y arriver seules, sans vous aider ! Si vous n'y parvenez pas, vous finirez au fond du gouffre et vous n'en réchapperez pas ! Revenez me voir quand vous aurez terminé ! Et interdiction formelle de les tuer !!"

La fin de sa phrase était surtout destinée à la teigneuse Nalcienne. Il préférait se méfier avec elle. Il s'assit et les regarda, attendant de voir la suite...

[Vous avez un post pour dompter votre monture improvisée qui tente de vous éjecter à chaque seconde. Vous n'avez pas le droit de vous entraider. Si jamais il y a un souci, n'hésitez pas à me contacter sous Kajin'. Bonne chance]

[Asaka Chôko]

Alors que la Championne aux oiseaux retirait précautionneusement le mors dur de la gueule ensanglantée du chien, tous relevèrent la tête, lions comme canidés, les oreilles pointées vers le sommet de la montagne. Le vent furieux leur apportait le son d'un hurlement empli d'assurance. Certainement le clébard de ce fichu Flamenois... Qu'est-ce qu'il manigançait, encore... Prête à tout, Asaka laissa la béquille se retransformer en faux. S'il cherchait la bagarre...
Pourtant, rien de tel ne se produisit. Bien au contraire. Le mâle dominant de la meute rassembla les siens d'un bref jappement. La femelle pleine sortit de sa cachette et vint rejoindre les rangs des Elecsprint. Puis, ils partirent... Mais leur chef s'immobilisa quelques instants plus tard. Il posa une dernière fois son regard de rubis sur cette singulière humaine, qui l'intriguait fortement.

Spoiler:

Il émit un petit grondement, puis fila à la tête des chiens de foudre.
De son côté, le lion de nuit avait déjà renvoyé les trois mâles qui l'accompagnaient auprès du reste de la horde. Bien qu'il ait lui aussi envie de quitter ces lieux hostiles, il se retint de leur emboîter le pas. Il s'approcha de la maîtresse d'Alfen et se coucha, sans que celle-ci ne lui ait rien demandé. Cette dernière considéra un instant les lanières de cuir et de métal qu'elle tenait dans la main... Avant de les enrouler autour de son bras et de s'installer sur le dos de sa monture improvisée. Il avait accepté de l'aider alors qu'aucune attache ne le liait à elle. Elle pouvait bien lui faire confiance encore un peu. Une seconde plus tard, le redoutable fauve s'élançait à vive allure sur le chemin instable.
Le chef de horde cessa sa course une fois arrivé au sommet de la montagne, où se tenaient l'instructeur et son Grahyena. Il laissa descendre sa passagère, mais posa ses yeux dorés sur la créature qui accompagnait le jeune homme. Un grondement d'une colère contenue résonna dans sa gorge. Tout ça était arrivé à cause de lui... Il ne se serait certainement pas jeté sur lui, mais Asaka préféra le contenir. En posant doucement sa main sur son front, entre ses deux yeux scintillants. Ca marchait toujours, même avec la furie qui lui servait de monture aérienne. Alors, pour un chef de horde plus mature que lui...
Et en effet, le lion cessa sa menace sonore au bout de quelques instants. Il cligna longuement des paupières, pour la remercier. Puis, il s'en alla d'un pas à la fois tranquille et assuré. Sa horde avait un long chemin à faire, pour regagner son territoire. Et il se devait de les protéger.

La Championne meurtrie ne put s'empêcher de sourire de satisfaction en voyant le pokémon qu'elle avait dompté s'en aller. Mais cette rare expression de joie sincère sur son visage fut balayée dés que son regard de Roucarnage se posa sur l'instructeur et sur la Championne des flammes, qui arrivait par l'autre versant de la montagne.

"Je vous félicite, vous vous en êtes plutôt bien sortie, même si vos méthodes sont... plutôt différentes. J'aimerai que vous répondiez à une petite question : Qu'est-ce qui vous motive à devenir des dompteurs ?"

Cette fois-ci, la colère reprit le dessus. Non mais, et puis quoi, encore ?! Pourquoi ne pas lui demander les formations guerrières de Nalcia, tant qu'il y était! De plus, comme si sa motivation première était un secret défense...

"Non mais tu te fous de moi ?! Comme si tu savais pas qui je suis! Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ? Mon nom est Asaka Chôko, Championne nalcienne et également surnommée la Furie d'Alfen ! La seule raison qui me pousse à vouloir devenir Dompteur..."

Elle souleva avec force sa béquille, dont la lame fendit l'air avant de se planter violemment dans le sol pierreux. Un rocher à proximité se retrouva brisé en deux morceaux, dont les lignes étaient d'une netteté inquiétante.

"C'est que je veux me venger de Flamen, et de l'humiliation qu'ils m'ont fait subir !"

En réalité, il s'agissait plutôt de sa motivation officielle. En effet, il y avait autre chose qui l'avait poussée à s'engager dans la voie la plus périlleuse des guerriers. Elle voulait prouver au Roi, à tous ces nobles de pacotille et à son armée d'appartenance qu'elle était capable autant qu'un autre valide de se rendre utile à la nation.
Une tempête cristalline dansant dans ses yeux clairs, elle foudroya du regard les deux habitants de la nation du feu. Elle ne prit même pas la peine d’écouter la motivation de l’autre Championne. Elle préférait porter son attention entière sur cet instructeur louche. Qui sait ce qu’il allait leur faire…
Bien lui en prit. Car, quelques secondes plus tard, leur mentor les poussa dans la falaise. La Championne aux oiseaux ne se serait certainement pas faite avoir en temps normal… Mais l’homme avait profité de l’instant où elle dégageait sa lame du sol, où elle était le plus déséquilibrée. Elle ne put rétablir son équilibre, et son corps chuta. Et Hokosaki qui n’était jamais là quand on avait besoin de lui…
Bon sang, qu’est-ce qu’elle détestait se sentir aussi vulnérable et incapable de faire quoi que ce soit pour pallier à cette situation ! Et la paroi rocheuse était trop éloignée pour qu’elle puisse essayer de ralentir, voire stopper sa dégringolade en plantant la plume d’Airmure dans le roc. En rage devant son impuissance, elle ne remarqua pas les deux flèches qui plongeaient vers les deux femmes. La première, aux teintes vertes et anisées et quelques parcelles rouges, réceptionna la Flamenoise. La seconde, d’un orange enflammé, s’occupa de la femme au corps meurtri. Néanmoins, cela ne fit qu’accroître la colère de la Nalcienne. Cette fois-ci, elle en était certaine. Ce Flamenois profitait de la situation pour se moquer d’elle, et cherchait à l’humilier davantage !
En effet, la créature qui venait de lui sauver la vie était… Un belliqueux Dracaufeu.
Cependant, ce dernier ne se contenta pas de la récupérer simplement sur son dos. Tout comme le fit le Libégon qui avait réceptionné la Championne du feu, le dragon des flammes commença une danse aérienne endiablée, enchaînant les voltes et autres figures aériennes, dans l’optique de faire chuter sa cavalière. Et l’autre, là-haut, qui lui demandait de le dresser sans le tuer… Elle qui était sur le point de trancher la tête de ce sale reptile enflammé, la voilà bien. Mais… Réflexion faite… Si elle n’avait pas le droit de lui ôter la vie, elle pouvait tout aussi bien la rendre infernale. Cela serait certainement bien plus plaisant que de voir le sang s’écouler de son cou décapité. De plus, le ‘combat’ qui allait se dérouler entre le pokémon et l’humaine aurait pour théâtre le ciel. Quoi de mieux pour la Championne aux oiseaux d’Alfen, qui avait su ’dompter’ l’Airmure le plus fier et teigneux ? Alors, franchement, les petites figures exécutées par ce Dracaufeu, comparées à la volonté de tuer de l’oiseau de fer lorsqu’elle avait tenté d’en faire une monture aérienne, c’était aussi difficile à surmonter qu’une attaque Trempette de Magicarpe.

Cela n’était pas sans surprendre le dragon des flammes. D’habitude, lorsqu’il commençait à faire ce genre d’exercice, les personnes non habituées à lui se cramponnaient de toutes leurs forces en hurlant. Cette humaine, elle, ne se tenait nulle part ! Au contraire, il sentait sa jambe gauche pliée sur son dos, tandis que l’autre pendait dans le vide. Comment faisait-elle pour tenir ? Avec son seul bassin ? Hum, elle devait être une habituée de ce genre de situation…
Cependant, il y avait autre chose. Quelque chose de bien plus inquiétant, qu’il avait ressenti très nettement chez ce bipède au corps meurtri. Moins d’une seconde après qu’il l’eut rattrapée, il l’avait senti envahie par une folle volonté meurtrière à son égard. Néanmoins, celle-ci s’était dissipée quelques secondes plus tard, après que la voix de son ’maître’ ait retenti. Son ouïe n’étant pas l’organe le plus développé, il n’avait pas vraiment compris ses ordres. En revanche, il avait clairement ressenti l’émotion qui dominait désormais sa cavalière. De même qu’il entendit parfaitement son rire moqueur et dédaigneux. Quoi ?! Alors comme ça, elle prenait tout ça à la rigolade ?! Il allait lui faire passer l’envie de rire, lui, elle allait voir…

Asaka sentit sa monture enflammée accélérer d’un brusque coup d’aile. Tiens, aurait-il compris que, s’il ne passait pas à la vitesse supérieure avec elle, il se retrouverait dominé en moins d’une minute ? Apparemment, oui. Ce stupide serpent à ailes n’était pas si idiot que ça, on dirait…
Et, en effet, sa brusque accélération fut suivi d’un freinage soudain, qui positionna le corps du dragon pratiquement à la verticale. La cavalière et sa monture demeurèrent suspendus dans le vide durant une fraction de seconde. Asaka profita alors de ce court moment où la créature incandescente ne pouvait rien faire pour entrer elle aussi dans la danse infernale. A sa manière. Décrochant les lanières de cuir de son bras, elle s’empressa de les enrouler autour du long cou du reptile aux teintes de feu, en confectionnant un nœud coulant improvisé. Lorsque la créature reprit sa place de meneur dans la danse, en s’élevant bien droit dans les airs, des panaches enflammés s’échappant de sa queue instable, la Championne tira vers elle les lanières de cuir et de métal, les tenant par le mors. Aussitôt, les rênes enserrèrent le cou du dragon, lui arrachant un grondement de douleur, de surprise et de colère. Elle croisa son œil d’azur, l’espace d’un instant. Mais, cela lui avait été suffisant pour y lire le courroux de la créature à écailles. La femme au corps meurtri allait devoir attendre encore un peu avant de ravir la place de meneur dans cette danse. Attendre que le Dracaufeu se soit épuisé de lui-même, aidant un peu les circonstances avec son arme de dompteur… Et en le provoquant.

Il ne comprenait pas. Pourquoi n’était-elle pas terrorisée de voir qu’il était pratiquement à la verticale ? Elle ne se tenait nulle part, si ce n’était à l’espèce de corde autour de son cou, et pourtant, elle ne manifestait aucune crainte ! Bien au contraire, quand il avait vu son regard cristallin, il y avait vu une immense haine… Mais aussi de l’amusement ?! Elle prenait ça comme un jeu ?!
Piqué au vif par cette réaction inhabituelle, le dragon des flammes plongea sans crier gare, repliant ses ailes de flammes et d‘ébène. Mais cela fut tout aussi inutile que les précédentes figures. L’humaine changea légèrement l’orientation de son bassin et la répartition de son poids du corps pour demeurer sur son dos, tandis que la corde resserrait son étreinte. Elle se pencha même en avant, comme si elle voulait leur conférer davantage de vitesse ! Alors, c’était comme ça ? Très bien. Ils allaient voir qui craindrait le plus pour sa vie !
Le sol se rapprochait à une vitesse vertigineuse. Et pourtant, l’humaine dont il avait la charge ne s’était pas encore redressée pour essayer de les ralentir. Pire, elle s’était carrément couchée sur son dos, comme pour offrir moins de résistance au vent et augmenter encore leur vitesse. Elle était sérieuse, là ? Elle avait donc suffisamment de culot et de sang-froid pour faire une chose pareille ? Mais, ce ne serait certainement pas lui qui cèderait, même si cela voulait dire qu’ils s’écraseraient ensemble…

Elle l’avait vu dans son regard. Il n’avait pas cette volonté destructrice qu’avait eu Hokosaki. Il n’était pas prêt à mourir simplement pour prouver à un humain qu’il préférait la mort à une vie de soumission. Et c’était justement cela qui allait lui coûter sa place de meneur de la danse. Restait à savoir à quel moment il s’en rendrait compte.

Le sol n’était plus qu’à une quinzaine de mètres.
Mais pourquoi ne se redressait-elle pas…? Elle tenait tant que ça à mourir ?

Plus qu’une dizaine de mètres.
Asaka sentait parfaitement la confusion qui régnait dans l’esprit du dragon. Ce n’était plus qu’une question de secondes.

Cinq mètres.
Mais enfin, qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ! Il savait que cela faisait partie d’une épreuve de Dompteur, alors pourquoi avait-elle une telle attitude suicidaire ?! Elle allait se redresser, oui ?!

Trois mètres.
Cette fois-ci, ce n’était plus de la confusion, mais une réelle panique. Tout en restant couchée, l’avant de son corps quasiment au contact avec ses écailles, Asaka prépara le mors dans sa main. Elle allait devoir jouer de vitesse, dès que ce stupide pokémon montrerait un signe de faiblesse.

Un mètre.
C’en était trop !
Le Dracaufeu finit par écarter ses ailes, redressant d’un coup son corps à l’horizontale et freinant sa folle chute. Ce fut ce moment que choisit Asaka pour se relever et tirer une nouvelle fois sur les lanières. Le cuir renforcé de métal entama les écailles pourtant robustes de la créature, qui ouvrit la gueule pour cracher sa douleur. C’était justement ce moment qu’elle attendait. Elle lança l’extrémité terminée par le mors dur. Quand le dragon cessa sa plainte, ses crocs ne se refermèrent pas entièrement. Il y avait quelque chose de dur et de froid au fond de sa gueule, derrière ses crocs. Qu’est-ce que…?
Un instant plus tard, il sentit l’acier lui opprimer la bouche. Furieux et un peu meurtri par ce corps étranger, le pokémon libéra une gerbe de flamme. Mais la température n’était pas assez élevée pour faire fondre le métal. Désormais, les rapports de force avaient changé. Le meneur de la danse, c’était Asaka. Le dragon ne s’avoua pas pour autant vaincu, et se révolta pour tenter de regagner sa place perdue. Mais, comme auparavant, les multiples figures n’avaient aucune prise sur la Championne à l’assiette immuable. De plus, chaque fois qu’il esquissait un mouvement de rébellion, les lanières de cuir lui faisaient doublement comprendre sa faute, d’une part par la pression exercée sur sa bouche, d’autre part par l’étreinte des rênes sur son cou.
Une minute plus tard, enfin, le Dracaufeu volait stablement, sans faire le moindre écart. Il avait entièrement accepté sa défaite, illuminant le visage blessé de la Championne par un sourire narquois. Voir des filets de sang s’échapper de sa gueule et de son cou la réjouissait. Elle savait pertinemment qu’elle aurait très bien pu le soumettre sans avoir à le blesser ainsi. Mais voilà, il avait eu le malheur d’être une créature de feu. Alors, elle lui avait administré son châtiment. Et encore, il pouvait s’estimer heureux, elle n’avait pas employé sa faux.
Refermant simplement sa main sur les lanières de cuir, elle demanda à sa monture de s’élever dans les airs. Ce que le dragon accomplit sans rechigner. Il se posa à quelques mètres de l’instructeur, et se baissa pour la laisser descendre. Une fois à terre et sa béquille correctement placée, Asaka adressa un regard dédaigneux et tempétueux à son mentor.

« Alors, satisfait ? »

[PNJ]

Le jeune homme observa les deux jeunes femmes. Si l'estropiée sur le dragon s'en sortait relativement bien, malgré sa violence excessive envers le dragon, l'autre ne s'en tirait pas très bien... Le Libégon était lui aussi une teigne, ils avaient été dressés pour ça... Le dragon vert se cabrait dans les airs, faisait des pirouettes et des cabrioles, des loopings et des virages en tête d'épingles. Il était nettement plus rapide que son compagnon, mais avec moins de force, il fallait l'avouer... Le dragon du désert finit par désarçonner sa cavalière, qui fit une longue chute dans le vide. Aussitôt, l'homme aux cheveux blancs leva la main et son Pokémon aux ailes vertes plongea, pour rattraper la championne, qu'il alla déposer sur la plate-forme rocheuse. Une fois doucement déposée au sol, le passeur d'épreuve s'avança et la regarda, doucement.

"Je suis désolé mais.. vous êtes recalés, vous n'avez pas su dompter ce Pokémon... Vous pouvez prendre le Libégon pour descendre de la montagne... Merci encore..."

Le dragon vert guida la jeune femme vers le pied de la montagne, avant de revenir pour se poser près de son maître, et ainsi se reposer. Pendant ce temps, la championne nalcienne avait dompté le Dracaufeu. Ce dernier était dans un état assez piteux... Le guerrier soupira.

"Je ne vous avez pas demandé de descendre du Dracaufeu... Vous avez fait un assez bon boulôt, mais selon vous, pourquoi est-ce qu'on dompte un Pokémon ?"

Il fit signe à l'handicapée de remonter sur le dragon.

"Vous détestez les Flamenois ? Manque de chance, je viens de Flamen... Et vous avez eu le malheur de trop amocher votre monture...."

L'homme se hissa sur le Libégon et fit une légère pression de ses jambes sur sa monture, qui décolla et resta en vol stationnaire. Pendant ce temps, l'homme sortit un fouet et un sifflet.

"Vous allez m'affronter, mais dans des règles précises... Votre monture ne devra porter que des coups physiques et donc, au corps à corps, les attaques spéciales sont utilisables uniquement pour repousser, mais jamais à but offensif. Et vous devez donc me vaincre, en coopérant avec le Dracaufeu... Bonne chance à vous !"

(Tu dois donc me vaincre en t'aidant du Dracaufeu. Les règles du combat doivent-être assez claires, s'il y a un souci, demande moi ! Bon courage !)

[Asaka Chôko]

"Je ne vous avez pas demandé de descendre du Dracaufeu... Vous avez fait un assez bon boulot, mais selon vous, pourquoi est-ce qu'on dompte un Pokémon ?"

Je ne vous ai pas demandé de descendre, gna gna gna… Bon sang, il avait vraiment le don de l’énerver, ç’ui-là ! Et puis, ses questions… Mais bon, elle devinait que ça faisait partie de l’épreuve, une sorte de test psychologique. Il voulait savoir ce qu’elle pensait ? Et bien, il n’allait pas être déçu du voyage… Son expérience de la vie était bien suffisante pour avoir pleinement conscience de l’ampleur de l’interrogation.

« Tss… C’te question… »

La maîtresse d’Alfen se retourna tout d’un bloc et se jucha une nouvelle fois sur sa monture haïe. Ce ne fut qu’une fois en selle qu’elle consentit à donner sa réponse.

« La vie est un combat permanent. Et, s’il y a plusieurs lois qui la dirigent, celle-ci correspond à ton problème : dominer ou être dominé. Deux créatures ne peuvent être sur un même pied d’égalité. Même entre amis, il y a toujours ceux qui s’imposent et ceux qui s’écrasent.
Pour un Dompteur, c’est exactement la même chose. On doit se présenter comme un leader si on veut faire sienne n’importe quelle créature. Sinon, on a autant de chance d’y parvenir que de voir un Magicarpe utiliser un Hydrocanon. »

Elle eut un haussement de sourcil en voyant l’examinateur hocher la tête, alors que sa propre créature à écailles fermait les yeux en grognant pour appuyer ses propos. Ils en avaient fait tous deux l’expérience, et avait du s’incliner…

"Vous détestez les Flamenois ? Manque de chance, je viens de Flamen... Et vous avez eu le malheur de trop amocher votre monture...."
« Et alors ? En combat réel, il est rare que les deux combattants s’en sortent indemnes ! » Rétorqua-t-elle d’un ton sec.

L’homme ne prit même pas le temps de lui répondre, trop occupé à grimper sur le dos du dragon des dunes.
En revanche, voir le Flamenois sortir deux attributs de Dompteur laissa penser à Asaka qu’elle n’en avait pas encore fini…

"Vous allez m'affronter, mais dans des règles précises... Votre monture ne devra porter que des coups physiques et donc, au corps à corps, les attaques spéciales sont utilisables uniquement pour repousser, mais jamais à but offensif. Et vous devez donc me vaincre, en coopérant avec le Dracaufeu... Bonne chance à vous !"

Ainsi, elle allait devoir l’affronter ? Tant mieux, ça la démangeait depuis le début ! Bon, en fait, depuis le moment où elle avait senti sa puanteur de Flamen…
Le Libégon s’était déjà élevé dans les airs. La Furie d’Alfen intima à sa monture l’ordre de l’imiter. Les puissantes ailes de feu et d’encre brassèrent violement l’air, soulevant des nuages de poussière, et les voilà tutoyant les nuages bas.
Mais, en réalité, deux problèmes plutôt préoccupants se posaient à la Championne aux oiseaux. Le premier était plutôt d’ordre personnel. La simple idée d’être obligée de collaborer avec une de ces créatures de feu la rendait malade. Néanmoins, tout comme son poste de Championne le lui imposait, elle allait encore une fois ravaler sa fierté. Après tout, elle aurait mille autres occasions de se venger de cet affront…
Le deuxième était plus problématique. Elle ne connaissait que très peu de choses des Libégon, n’ayant pas eu le loisir d’en croiser souvent durant sa carrière. Et, étant tout de même des créatures rares au sein d’une armée, même dans celle de Flamen ou de Terros, l’armée nalcienne n’avait pas jugé utile de lui faire part de leurs forces et faiblesses. Elle était simplement au courant de leur lien étroit avec le Désert, et savait qu’ils possédaient une vitesse non négligeable –même si elle doutait qu’ils puissent rivaliser avec sa froussarde de Yanma.
Cependant, Asaka disposait quand même d’un avantage. Les Dracaufeu étant, eux, des montures guerrières particulièrement prisées par la nation enflammée, et donc très présents au sein de son armée, elle connaissait toutes les forces et faiblesses de sa victime. Et le fait de ne pouvoir qu’employer des attaques physiques était également un élément favorable, les dragons d’ocre sanglante étant très à l’aise dans ce domaine. Le plus gros problème serait donc d’atteindre leur adversaire plus que de se poser la question des dégâts infligés…
Mais, avant, une mise au point s’imposait.
La Championne aux oiseaux ferma légèrement sa main sur les rênes. Le dragon haï émit une petite plainte, occasionnée par la douleur du nœud qui lui entaillait un peu plus les écailles.

« Que les choses soient bien claires : si ça n’avait été que moi, je t’aurais déjà découpé en rondelles. Alors, t’as intérêt à bien m’obéir à la lettre si tu veux pas redevenir un Reptincel ! Et pas de mais qui tienne ! Compris ? »

Les yeux sombres clignèrent pour montrer qu’elle avait son accord. Il avait hâte d’en finir avec cette épreuve, pour ne plus avoir à se trimballer avec une folle pareille…
Asaka leva la tête, scrutant le ciel gris balayé par les rafales. Impossible de voir où se trouvait le fichu duo qu’ils étaient censés affronter… Quand elle eut un mauvais pressentiment. L’instant après que son intuition lui ait fait part d’un danger, elle porta brusquement tout son poids du corps sur le côté droit. Aussitôt, sa monture répondit en exécutant plusieurs tonneaux sur le côté. Bien lui en avait pris.
Car, juste après, le seigneur des dunes s’abattait en flèche. Grâce à son expérience, la maîtresse d’Alfen était parvenue à le sentir. Mais pas suffisamment tôt. L’une des ailes de son seigneur des montagnes frôla son congénère des sables. S’ensuivit une petite perte d’équilibre du Dracaufeu, qui ne parvint à se réajuster qu’après avoir effectué trois tonneaux qui le rapprochèrent dangereusement d’un flanc de montagne. Il allait devoir s’adapter, celui-là…
Malheureusement, le dragon de jade était déjà bien loin lorsque celui d’ocre était de nouveau apte à attaquer. Et inutile de vouloir le poursuivre, cela ne ferait que les entraîner dans son jeu et les épuiser. Ils n’avaient pas d’autre choix que d’employer la ruse… Ce qui était justement le domaine de prédilection d’Asaka !
Tout en gardant son adversaire du coin de l’œil et tandis que son dragon maintenait un vol stable, la Championne aux oiseaux rassemblait toutes les connaissances poussiéreuses concernant son pokémon. Au premier abord, rien ne semblait correspondre… La Frénésie pouvait être une bonne stratégie, pour gagner du temps et de la puissance. Mais ce sale type était capable de la disqualifier en concevant cette capacité comme une attaque à distance ou lui permettant d’augmenter ses caractéristiques… Hum... Peut-être avait-elle la solution.

« Eh, tu connaîtrais pas Danse Draco, ou un truc du genre ? »

Le dragon des montagnes poussa un grognement. Aussitôt, il se mit à exécuter une nouvelle danse infernale, mais qui n'avait strictement rien à voir avec le manège qu'il avait employé pour se débarrasser de la Furie d'Alfen. C'était une danse tribale, saccadée et lente, qui semblait venir d'un autre âge. Asaka sourit en sentant les muscles de sa monture se tendre. Ils avaient peut-être une chance, finalement...
La jeune femme au corps meurtri tourna la tête. Le Libégon n'allait pas tarder. Elle n'avait pas le choix, même si ça l'énervait de ne plus pouvoir martyriser son dragon haï pendant un moment.
Elle ôta le nœud coulant et le mors, enroulant une nouvelle fois ses guides autour de son bras.
Là, il arrivait !
Elle laissa pendre une partie de ses rênes renforcées, mais en essayant de les dissimuler. Ils allaient devoir jouer de vitesse, ce qui n'était pas forcément en leur avantage...
Le seigneur du désert fonçait droit sur eux. Il allait bientôt les toucher... !

« Maintenant ! Brouillard ! »

Le Dracaufeu cracha d'obscures volutes de fumée dense. Bientôt, la visibilité fut quasi nulle. Et le Libégon n'allait pas pouvoir freiner aussi rapidement que son Nostenfer ou sa Yanma en étaient capables !
Elle ordonna à sa monture de se redresser, alors qu'elle lançait ses guides sur leurs adversaires. Quelques battements d'ailes plus tard, le Brouillard s'était dissipé. Mais Asaka, un sourire mauvais sur les lèvres, avait fait ce qu'elle voulait. Les rênes renforcées d'une chaîne de métal enserraient la queue du dragon. Elle n'allait pas le lâcher...

[PNJ]

Le jeune homme, juché sur sa monture maniait avec habilité le grand dragon. Il le connaissait depuis un moment, c’était un vieil ami… Et ils allaient bien s’amuser. Le dompteur plaignait juste son dragon de feu d’être tombé sur une femme aussi excentrique. Et aussi sauvage. Il soupira. Ca n’allait pas être de la tarte.

La guerrière estropiée semblait avoir compris les règles du combat et s’en servait. Il hocha la tête et pressa les flancs de la bête qui monta plus haut dans le ciel, pour piquer vers son adversaire. Il le frôla et poussa un petit cri de défi et de jeu à l’adresse de son compagnon, avant de remonter dans les airs à vive allure, pour repasser à l’assaut. Il plongea une deuxième fois mais cette fois, la bête aux écailles sanglantes projeta une fumée noire dans leur direction. Le Libégon voulut freiner mais son cavalier pressa une nouvelle fois son corps, le forçant à accélérer pour sortir au plus vite de ce brouillard. La bête accéléra, avant de pousser un cri de surprise, suivit d’un peu de douleur. La championne l’avait attrapé.

Une fois sous le reptile rouge, le dragon des sables envoya une Tornade pour dissiper la brume. Le fouet de la nalcienne était bien ancré dans ses écailles. Il remua vivement la queue pour tenter de l’arracher des mains d’Asaka. Elle semblait remarquablement bien s’accrocher.

"Remonte, c’est à moi de jouer !"

Sortant son propre fouet en cuir, il porta un sifflet en os à ses lèvres et souffla brièvement dedans, pour attirer l’attention de son ancien Pokémon. Ce dernier tourna sa tête vers lui… et la lanière de cuir jaillit, allant s’enrouler autour de son museau, le serrant avec force. Aussitôt, le dragon commença à se braquer et à bouger sa tête et son cou avec violence, tout comme l’habitant des terres arides tirait sur sa queue avec force, l’envoyant dans tous les sens.

"A gauche, file à gauche !"

La bête hocha la tête et rabattit les ailes contre son corps, orientant sa queue pour bifurquer vers la gauche, entraînant leurs adversaires avec lui. Ils étaient mutuellement attaché, ça n’était pas évident… Et la falaise commençait à dangereusement se rapprocher…. Encore un peu, et le dragon aux fines ailes parviendrait à envoyer son ennemi contre le mur rocheux. Il les laisserait s’écraser dessus, sans scrupule. La championne devait réagir si elle ne voulait pas se faire recaler. D’autant que le flamenois commençait à orienter le Dracaufeu pour qu’il pique un peu mieux vers la montagne…

[Tu dois continuer le combat, en évitant en premier lieu de te prendre la falaise, mais aussi en ripostant contre ton adversaire. Bonne chance !]

[Asaka Chôko]

*Mais c’est qu’il veut jouer au Miaouss et au Rattata, l’animal !*

Elle qui pensait avoir un tour d’avance sur lui, voilà qu’il l’imitait ! Et l’autre serpent volant qui ne se rendait même pas compte qu’il se laissait mener par le bout du nez, par la personne qu’il était censé vaincre… Et il pensait qu’elle allait rester tranquillement sans rien faire, à attendre de s’écraser contre la paroi ?! C’était très mal la connaître !
La falaise était distante d’encore quelques mètres. Ce qui lui laissait bien assez de temps pour trouver quelque chose… Qu’elle avait déjà en tête. Certes, c’était très risqué, mais hors de question de faire un quelconque cadeau à ce Flamenois de malheur !
Ne tenant pas compte des brusques mouvements de queue du Libégon, qui essayait vainement de lui faire lâcher prise, la Furie d’Alfen se pencha en avant, pour pouvoir se faire entendre de sa monture haïe… Et fut obligée de lui attraper la tête pour l’empêcher de bouger.

« Woh ! Tu vas m’écouter, oui ?! … J’aime mieux ça ! Bon, j’le répèterai pas deux fois : à mon signal, tu utilises Boutefeu… Mais vers le ciel. N’essaye pas de les toucher, et va le plus haut possible. Une fois que son fouet est tendu au maximum, tu fais tout ce que tu veux, mais je VEUX que tu le coupes ! Compris ? Et n’essaye pas non plus de me récupérer tant que je ne t’ai pas sonné, ou que tu ne t’es pas libéré ! »

Le dragon poussa un grognement, alors que son corps se rapprochait de plus en plus de la paroi. Bon, si elle le disait… Mais, une minute… Qu’est-ce qu’elle entendait par ‘récupérer’, au juste… ?
Sur son dos, Asaka ajustait sa prise sur les rênes, tout en gardant un œil sur le mur vers lequel elle était précipitée. Elle n’aurait pas de deuxième chance…
La falaise n’était plus qu’à deux mètres. C’est ce moment qu’elle choisit pour mettre son plan à exécution. A son signal, le dragon d’ocre s’embrasa, et monta en flèche. La poussée soudaine d’énergie lui permit de reprendre brièvement l’avantage… Mais, ce n’était qu’une diversion !
En effet, juste avant que le maître des hautes cimes ne s’enveloppe de feu, Asaka… S’était laissée tomber ! S’accrochant uniquement aux rênes qui enserraient douloureusement la queue du seigneur des dunes, la Furie d’Alfen se retrouvée suspendue dans le vide. Or, avec son poids, le Libégon était obligé d’employer toutes ses forces pour ne pas se laisser entraîner vers le sol. Il ne pouvait donc plus dicter sa conduite à son congénère des montagnes.
Ce qu’avait prévu la Championne aux Oiseaux.
Le Dracaufeu, de son côté, continuait de mobiliser toutes ses forces pour atteindre un maximum de hauteur. Il avait bien senti que sa cavalière était tombée. Mais n’avait pas osé trahir ses ordres. Après tout, c’était son problème, et tant mieux si elle en crevait !
Bientôt, il sentit une forte tension sur le lien qui l’entravait. Son maître d’origine n’avait pas lâché prise. C’était le moment ou jamais de se libérer !
Faisant appel aux rares sciences occultes dont il avait connaissance, il revêtit un sombre gant sur ses griffes. Puis, il s’attaqua au lien qui le maintenait prisonnier. La résistance du fouet, bien qu’élevée, fut balayée en quelques assauts maléfiques. Immédiatement, le dragon des flammes s’éloigna d’un puissant battement d’aile.
Mais il ne fallait certainement pas en rester là. Le Libégon était temporairement à leur merci puisque, cette fois-ci, c’était lui qui était immobilisé par Asaka. Il n’avait d’autre choix que de battre vigoureusement des ailes pour se maintenir au moins à la verticale, le poids de la Championne l’entraînant vers le sol comme une ancre vous plongeant dans les profondeurs insondables de l’onde. Mais comment faisait-elle pour ne pas lâcher ?!
Elle y parvenait, non sans mal. Ses guides renforcées, enroulées autour de son bras pour être sûre de ne pas les lâcher, lui entaillaient les chairs. Le sang qui coulait de son bras suivait les lignes de son corps et des gouttes étaient visibles jusqu’à son ventre, bien que la majeure partie imbibe son habit. De plus, dans cette posture, il lui était impossible de tenter une quelconque attaque contre son adversaire.
Mais elle tenait bon. Qu’est-ce que cette petite douleur ? Comme si elle allait tout abandonner à la première difficulté ! Après plus de dix ans, Nalcia avait enfin consenti à tester sa valeur ! Et elle devrait plier la tête face à un stupide Flamenois ?! Ca, jamais ! Plutôt crever !
De colère, son poing serra encore davantage les rênes de cuir et de fer, tandis qu’une tempête encore plus furieuse se levait dans ses yeux de cristal. De sa voix tonitruante, elle appela enfin sa monture haïe. Ce fut comme si les mugissements du vent s’étaient tus un bref instant, intimidés par la Furie d’Alfen.

« Stupide dragon ! On peut savoir c’que tu fous ?! »

Le Dracaufeu grogna mais obéit. Galvanisé par la danse tribale effectuée quelques instants auparavant, il fut à la hauteur de la femme nalcienne au moment où elle achevait sa phrase. Mais Asaka ne se remit pas immédiatement en selle.
Prenant appui de son unique jambe valide sur le dos du reptile, elle bondit. On aurait dit une Luxray furieuse. Le Libégon n’avait pas eu le temps de réagir à ce brusque changement de poids, il était toujours plus ou moins à la verticale. Autrement dit, vulnérable. La Championne aux oiseaux, les rênes toujours enroulées autour de son bras, saisit sa béquille accrochée dans son dos. Elle en actionna le mécanisme alors qu’elle effectuait un mouvement circulaire, de haut en bas. La plume d’Airmure, ainsi dégainée, n’en serait que plus dangereuse….

[PNJ]

Alors ça, c’était bien imprévu ! Elle s’était jetée dans le vide dans le but de déstabiliser le dragon des sables… Pourquoi pas ? C’était suicidaire mais néanmoins ingénieux. Pourtant, ça commençait à les mettre en difficulté et là, ça ne faisait plus beaucoup rire le passeur d’épreuve. Il pressa ses jambes sur les flancs du Libégon pour qu’il entame une descente en flèche vers le flanc de la montagne, lorsque la championne fit intervenir son propre allié, qui la rejoint pour lui servir d’appui, pour décoller. Aussitôt, elle déploya sa faux qui se dirigea vers eux. Il n’avait nullement interdit les humains de s’en prendre l’un à l’autre directement et il claqua son talon sur le flanc de sa monture pour qu’elle file sur la droite et déconcentre la jeune femme. Puis il sortit des gantelets dotés de griffes en acier largement renforcé. Il parvient à bloquer la faux, non sans quelques égratignures. Il la repoussa, ordonnant à son dragon de monter en flèche. La guerrière se retrouva désarçonnée et ils montèrent tous, le Dracaufeu les ayant rejoints. Pourtant, le Libégon alla se poser sur la montagne. Ca suffisait comme ça, ils étaient assez fatigués et elle avait prouvé ses capacités.

"Bien, reposez-vous, vous en aurez besoin."

Le Flamenois prit une des sphères de la championne et la lui jeta. Le dragon aux écailles écarlates eut alors l’ordre de cracher un épais brouillard noir. Pendant ce temps, le jeune homme fit sortir les autres Pokémon de la jeune femme ainsi qu’un splendide Feunard, qui regarda les cinq Pokémon de la dresseuse. Puis, le renard se concentra et projeta sur les créatures une splendide Onde Folie, à laquelle se coupla un sifflement aigu, impossible à entendre pour l’oreille humaine mais qui était pourtant bien là. Le but était donc de rendre les anciens compagnons de la Nalcienne totalement fous. Le premier stade de folie mêlée à cette technique visait à les rendre sauvage. L’homme leur donna des baies, pour guérir leur confusion, une fois que tout serait fait et Valaraukar se posta face au groupe, utilisant plusieurs Vantardise pour décupler leurs forces. Les Pokémon surgirent hors du brouillard et se montrèrent face à leur ancienne dresseuse.

"Vos Pokémon sont retournés, temporairement, à l’état sauvage et la folie double leur puissance et compétences naturelles. Vous devez donc les dompter. Vous pouvez vous servir du Pokémon que je vous ai laissé comme bon vous semble."

[Tu dois dompter tes anciens Pokémon. Tu as comme seule aide ta Yanma. Tu peux, au choix, soit tous les dompter en un post, soit fragmenter. Tes anciens Pokémon ne s’attaquent cependant pas entre eux et la folie ne les blesse pas. Bon courage ! Et pour cette fois, tous les coups sont permis !]

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