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Message par Yûn Dim 25 Mar 2012 - 23:12

[Contrainte : insister sur la psychologie du personnage]

Uroko avait refusé de sortir de sa sphère à partir du moment où ils étaient retournés sur le navire les menant à Nalcia. Ce qui n’avait pas manqué de surprendre sa dresseuse. Après tout, il détestait par-dessus tout demeurer prisonnier ou enfermer de quoi que ce soit. Surtout que, maintenant qu’il possédait ce don de métamorphose, il avait tout le loisir de se déplacer sans se faire vraiment remarquer (du moins, cette forme-là était bien plus discrète et avantageuse que son apparence originelle de dragon en armure), de se faire comprendre des humains… Mais, surtout, surtout, de pouvoir rester en alerte pour protéger Yûn, si en danger se profilait.
Dans ce cas, pourquoi refusait-il de quitter sa prison sphérique ?
… Lui-même ne le savait pas vraiment. Certes, il détestait l’eau, et le tangage du bateau ne lui plaisait guère –d’ailleurs, il le percevait légèrement, même enfermé dans sa sphère. Peut-être qu’il s’était un peu relâché ? Après tout, durant leur mission sur l’Île du Poisson, la jeune Terrosienne avait fait montre d’une étonnante faculté. Elle était tout de même parvenue à employer le feu sacré des dragons, élément des plus délicats à manier s’il en était ! Chose d’autant plus incroyable que lui avait encore du mal à l’utiliser. Il fallait dire qu’il avait plus confiance en sa force physique, sentiment renforcé par l’acquisition de sa lourde et robuste armure. Grâce à elle, non seulement il ne craignait presque aucune attaque frontale –du moins absorbait-elle en grande partie le choc-, mais en plus le fait de se mouvoir avec un tel habit, volumineux et pesant, lui permettait d’accroître peu à peu son endurance. Il le sentait. Avec son évolution, il avait certes gagné en puissance. Mais surtout, en atouts divers. … Quoique… Peut-être que ses incessants ‘entraînements’ au vol, lorsqu’il était encore un Draby, l’y avaient préparé ? Après tout, il avait alors une telle volonté de s’envoler qu’il recommençait encore et encore ses sauts dans le vide, se réceptionnant grâce à son crâne renforcé. Il avait ainsi acquis une certaine immunité aux coups, ainsi qu’une endurance due à une détermination sans faille.
Mais il y avait autre chose. Une autre interrogation qui lui serrait le cœur.
Il le savait, dès qu’ils accosteraient Yûn deviendrait la disciple de ce fichu pseudo-dragon. Rien qu’en pensant à ça, il avait envie de détruire tout ce qui s’approchait de lui. Ou du moins… C’était ainsi qu’il aurait réagi auparavant. Depuis la violente dispute qu’il avait eu avec sa jeune amie humaine, il n’avait eu de cesse de reconsidérer la question, de l’étudier sous tous ses angles.
D’une part, il y avait cet homme dont il se méfiait alors que Yûn lui faisait entièrement confiance. Tout chez lui le répugnait. Son odeur, mauvais mélange d’effluves humaines et de parfums draconiques, lui agressait ses narines pourtant peu délicates. Ses attitudes, qui se voulaient aussi nobles que celles des êtres qui l’entouraient. Mais surtout, cet abominable comportement de monsieur je-sais-tout ! Parce qu’il vivait avec quelques dragons, il était persuadé qu’ils n’avaient plus aucun secret pour lui ?! S’il ne le disait pas explicitement, c’était néanmoins ainsi que l’hybride le ressentait. A cause de la façon dont il avait parlé à Yûn de son ‘dressage’. Ben voyons ! Comme si elle avait jamais voulu le dresser, comme il disait ! Elle ne lui avait jamais rien imposé, c’était lui qui avait toujours pris les initiatives. Au contraire, elle avait toujours tout fait pour le protéger, l’empêcher qu’il ne se blesse…
Alors, forcément, il était énervé contre ça. Que quelqu’un s’invite et lui dise ce qu’il fallait faire, alors qu’il s’agissait d’un parfait inconnu. Après tout, c’est vrai, quoi, qu’est-ce qu’il aurait pensé si ça avait été eux qui lui auraient dit comment faire pour dresser ses dragons, alors qu’il n’avait rien demandé ? Et puis, comme si ils avaient besoin de son aide ! Jusqu’à présent, ils avaient toujours été bien, tous les deux, non ?
Mais il était vrai qu’après l’acquisition de sa capacité de mutation, il l’avait souvent vue pensive à son égard, hésitante. Comme si elle avait un blocage dont elle ne parvenait à se défaire. Mais ce n’était vraiment que maintenant –ou plutôt, après leur violente dispute dans les Plaines de Mizuhan- qu’il comprenait ce qu’elle avait dû ressentir.
Elle vivait quelque chose qui la dépassait. Elle devait se sentir perdue… Alors, quand quelqu’un était apparu et s’était proposé pour lui servir de guide, elle avait dû se sentir très soulagée. Ce n’était pas  qu’elle voulait le mater, le rendre plus obéissant comme un de ces cabots de riches qui fait le beau et lève la papatte quand on le lui demande. Non. Il l’avait compris dans les Plaines. Elle avait fait ça pour lui. Enfin, pas exactement. Elle avait accepté cette proposition d’aide pour eux. Il devait bien le reconnaître, il avait senti une harmonie presque parfaite entre ce fichu Nalcien et les créatures l’accompagnant. Il ignorait si Yûn avait également perçu cela, mais c’était certainement ça qu’elle recherchait pour eux deux. Une entente telle que les mots n’étaient plus utiles, que les émotions suffisaient, qu’ils ressentaient les craintes et les joies de l’autre, ses espoirs et ses peines, …
Dans sa ball, Uroko se recroquevilla. Ses bras autour de ses jambes, il posa sa tête contre ses genoux et ferma les yeux. Certes, il ne supportait pas cet être. Mais, sa compagnie ne durerait pas, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’un petit sacrifice. Une parenthèse. Ils ne resteraient avec lui que le temps que Yûn et lui parviennent à s’ouvrir au cœur de l’autre. Combien de temps ? Un mois ? Deux ? ... Un an, peut-être ? Il l’ignorait. Mais le moins de temps serait le mieux. Et cela ne serait pas possible s’il ne fournissait aucun effort de son côté… Aussi, il s’en fit la promesse. Il ferait tout pour s’améliorer le plus vite possible. Il ravalerait sa fierté dans la mesure du possible, mettrait de côté son dégoût pour cet homme qui se prenait pour ce qu’il n’était pas, et obtiendrait de tels résultats qu’il n’en reviendrait pas. Après… Après, plus rien ne les obligerait à demeurer à ses côtés. Yûn voudrait certainement retourner chez elle, revoir sa mère qui devait lui manquer. Peut-être voyageraient-ils encore ? Bah, il n’était pas temps de songer à cela. Pour le moment, tout ce qui importait, c’était de se concentrer sur la suite directe.

La capsule remua fortement avant de se scinder. Une éclatante lumière blanche s’en déversa et Uroko se matérialisa sur le pont, au grand étonnement de la Terrosienne.


« C’est bon, t’as fini de bouder… ?
-J’en avais surtout marre de rester enfermé. »
Répondit-il en s’adossant au mât, bien au centre du bateau.
- Dixit la personne qui a refusé de sortir pendant des jours ? »

L’hybride ne répondit rien, se contentant de hausser les épaules. L’unique raison pour laquelle il était revenu à l’air libre, c’était de profiter de ses derniers instants où il serait seul avec Yûn. Les prochains, une fois arrivés à la nation du vent, ne se profileraient pas avant un bon moment…
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Message par Yûn Mar 17 Avr 2012 - 0:43

[Contrainte : insister sur le climat]

Quelques jours s’étaient écoulés, sans événement notable. Aucune terre n’était en vue à l’horizon, que ce soit devant ou derrière eux. Et cela commençait à peser. Pas sur les marins, qui étaient habitués à cela –quoique… Mais cela ne commençait à les irriter qu’après plus de deux semaines d’un tel trajet, l’expérience leur avait enseigné la patience. En revanche, cela dérangeait bien davantage leurs passagers. Yûn, bien sur. Ce n’était jamais que son troisième périple maritime, et elle n’était jamais très à l’aise. Elle avait toujours vécu dans les montagnes, entourée de terres, aussi cette situation ne lui était pas très agréable. Elle s’en accommodait tant bien que mal, essayant de proposer son aide à bord –bien qu’elle soit souvent refusée, ces professionnels n’ayant pas envie de s’encombrer d’un poids.
Cependant… Cette ambiance avait davantage d’impact sur l’hybride. Il restait la plupart du temps au beau milieu du pont, assis sur un tas de cordes, adossé au mât, les bras croisés. Son regard jaune trahissait l’irritation que devait afficher son visage dissimulé. Les mêmes yeux que ceux d’une bête sauvage trop longtemps enfermée. Certes, il était à l’air libre. Mais, la jeune Terrosienne le savait. Etre coincé sur un navire, entouré de cette eau amère qu’il haïssait, avait le même effet. Il faisait des efforts immenses pour refouler son agacement au fond de lui-même. Cependant… Il ne tarderait pas à laisser cette rage exploser, pour quelque broutille que ce soit. Aux dépends de son ‘agresseur’ présumé. Plusieurs fois, Yûn avait tenté de discuter avec lui, pour l’aider à évacuer cette colère en lui sans infliger de dommages collatéraux. En vain. Le dragon à l’armure d’ivoire avait comme un blocage. Comment lui dire ? Comment lui dire que ce n’était pas que ce voyage, mais surtout cet être qui s’autoproclamait orgueilleusement Maître des Dragons qui était la cause de son mal ?! Il s’était fait une promesse. Et il sentait que, s’il disait quelque chose maintenant, il serait fichu. Il ne pourrait plus se contrôler.

C’est alors que le pire survint. Pas une tempête, non. Bien pire. L’événement le plus redouté par les marins.
Un matin, le vent disparut. Pas la moindre petite brise, le moindre petit souffle pour gonfler la voile du bateau. Impossible d’avancer. Et personne à bord ne possédait une créature capable d’engendrer des courants aériens. Nul Maître de l’Air n’était présent. Ils étaient condamnés à souffrir des caprices du Dieu des Vents. Et, comme si cela ne suffisait pas, le ciel était complètement dégagé. Un soleil de plomb tapait à toute heure du jour, du petit matin jusqu’au soir. Aucun nuage ne venait calmer ses ardeurs. Et les pauvres êtres, à bord de ce navire, n’avaient pas le choix que de se mettre à l’abri de ses rayons agressifs, en particulier lorsque le souverain céleste, à son zénith, flamboyait depuis son trône céleste.
Or, comme si cela ne suffisait pas, les ressources en eau potable atteignirent un seuil critique. Le capitaine du vaisseau donna ses ordres quant à son rationnement. Mais aussi quant aux activités. Interdiction de se rendre sur le pont de jour. En effet, le moindre mouvement, le moindre effort, sous cet astre impitoyable, faisait couler une abondante sueur, et privait ainsi le corps de l’élément vital qu’est l’eau. Certes, un Maître de l’Eau était présent sur le navire. Mais lui aussi souffrait de la chaleur, et il devait mobiliser sa propre eau intérieure pour manipuler cet élément liquide. La moindre goutte qu’il offrait provenait directement de son corps, de son sang, et l’affaiblissait en conséquence.
Bientôt, le navire eut des allures de vaisseau fantôme. Plus personne ne quittait son hamac durant le jour. On ne prenait même plus le repas du midi –qui plus est, il ne restait plus que de la viande séchée et des biscuits, rien qui offre de quoi étancher sa soif. Ce n’était que la nuit, dès que la Reine d’argent prenait la place de son illustre amant et qu’elle éclairait doucement la voûte, accompagnées de ses infinies suivantes, que les marins s’arrachaient péniblement de leur couche pour profiter de la quiétude, de la fraîcheur offerte par cette dame clairvoyante. Mais il y avait peu à faire. Tant que le navire serait immobilisé, tant que le vent ne se serait pas levé, la situation ne pourrait s’améliorer. Et leurs ressources, leurs denrées ne cessaient de diminuer…

C’est alors qu’un soir, le miracle survint. Alors que tous étaient réunis sur le pont, mangeant machinalement leur ration… Une ombre dissimula l’éclat d’argent de la Lune. Aussitôt, chacun interrompit son mouvement pour lever la tête, les yeux pleins d’espoir.
Un nuage. Un nuage venait de passer devant l’astre nocturne. Cela voulait dire qu’il y avait du vent en altitude ! … Oui, mais uniquement en altitude…
Cependant, leur espérance se vit récompensée. Ce nuage n’était pas seul. Un autre le suivait. Plus gros. Et d’autres, encore. Accompagnés d’un léger souffle, qui caressait leur visage aux traits creusés et fatigués par la chaleur. En l’espace de quelques minutes, le ciel fut voilé de gros géants de coton noirs. Les marins retinrent leur respiration. Etait-ce possible… ? Le Dieu des Océans aurait-il entendu et compris leur peine ?
Il sembla que oui.
Une grosse goutte d’eau quitta la voûte chargée pour s’écraser sur le pont. Elle fut timidement suivie par quelques autres. Puis d’autres. De plus en plus nombreuses. De plus en plus fréquemment.
Et ce fut l’explosion de joie. Une véritable fête ! Même Uroko, qui pourtant détestait l’eau, était vraiment soulagé. Certes, il aimait la chaleur, mais même pour lui, c’était trop.
Les marins se mirent à danser. Quelques uns, la tête levée, ouvraient la bouche pour recueillir quelques gouttes de pluie, afin de réhydrater leur bouche, leur corps. D’autres allèrent chercher des bouteilles et autres récipients, afin de récupérer cette eau miraculeuse. Pendant toute la nuit, ce fut une véritable fête, en l’honneur de cette averse salvatrice. Il n’y avait qu’à espérer que le vent serait toujours présent, le lendemain matin… Bah, inutile de penser jusque là ! Il faut profiter du moment présent, et de cet instant de délivrance !
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Message par Yûn Lun 10 Sep 2012 - 18:16

[Contrainte n°5 => Faire intervenir un objet particulier : le bateau]

Depuis que le vent avait cessé son caprice, il ne fit preuve d’aucun répit. Comme s’il souhaitait se faire pardonner son manque flagrant de politesse envers les hommes, les bourrasques se succédaient sans faiblir.
Ravies de pouvoir de nouveau jouer avec leur partenaire favori, les voiles se gonflaient allègrement. Elles semblaient prêtes à se rompre, comme si elles voulaient profiter au maximum de leur lunatique ami. On aurait dit qu’elles allaient s’envoler, pour ne plus faire qu’un avec la brise marine. Et il y avait fort à parier que si les liens de corde ne retenaient pas la toile prisonnière, en lui faisant miroiter une liberté qu’elle n’obtiendrait jamais, elle irait rejoindre la voûte sans plus tarder. D’ailleurs, n’était-ce pas ce qu’elle cherchait vainement à accomplir ? Atteindre l’inatteignable ? Le poids de bois qui lestait la voilure gonflée d’espoir et de joie avait toutes les peines du monde à retenir sa captive.
Cependant, le bâtiment marin était loin de se plaindre des tentatives d’évasion désespérées des voiles. Ainsi, presque sans dommage, il filait à travers les vagues. Sa fière proue brisait sans remords l’élan de ces dernières, qui n’avaient d’autre choix que de protester lamentablement en éclaboussant le pont et les humains affairés dessus. En vain, le navire demeurait sourd à leurs supplications, et ne laissait dans son sillage d’écume que les pâles cadavres des lames désarmées. Mais ce n’était que partie remise. Les flots savaient bien que, dès que le vent en aurait assez de s’amuser avec les otages tissées du vaisseau, celui-ci s’allierait à eux pour se venger mille fois de l’affront subi par ce qui n’était, après tout, qu’un morceau de bois flottant.
Mais pour le moment, l’élément capricieux ne semblait pas l’entendre de cette oreille, tout occupé à courtiser ses dames à l’étoffe grossière.
Pourtant, l’une résistait à ses avances. Mais celle-ci était hors course, le vent le savait très bien. Elle n’appartenait pas au même monde. Elle préférait les chaînes de la terre à la liberté de l’air, et l’ignorait royalement. La bourrasque avait cessé de la séduire au bout de quelques instants. Il avait compris qu’elle ne le regarderait jamais que comme un moyen de parvenir à sa fin. Rejoindre sa mère, à laquelle les Hommes l’avaient brutalement arrachée, contre son gré.
Cette dame hautaine n’était nulle autre que la figure de proue. Installée confortablement à l’avant, sculptée dans le tronc massif d’un chêne plusieurs fois centenaire, elle avait tout pour plaire. Son visage fin était tourné vers le large, que ses yeux vides de sens ne cessaient de fixer intensément, comme si elle voulait défier l’Océan de l’empêcher d’atteindre son but. Sa chevelure délicate se détachait nettement, et d’une manière si réaliste que l’on se serait juré de les voir flotter au gré de son soupirant –il n’en était absolument rien, bien entendu, une femme de son rang ne pouvait s’abaisser aux absurdes sérénades d’un coureur de jupons. Elle bombait fièrement sa poitrine nue, comme pour choquer les chastes vagues qui n’avaient d’autre choix que de s’écarter devant elle, au risque d’être broyées par son imposant et inébranlable garde du corps. Certes, elle percevait les rumeurs malsaines chuchotées par la houle. Mais celles-ci ne comprenaient rien. Ou plutôt, elle le devinait, c’était de honte qu’elles agissaient ainsi. Car non seulement la terre qu’elle incarnait osait s’aventurer sur un domaine qui n’était nullement le sien, mais en plus elle n’hésitait absolument pas à les humilier ouvertement. Oh, bien sur, elle entendait également leur complot, leurs tentatives de gagner le vent à leur cause. Qu’importe ! La noble dame de bois n’en était pas à son premier tourment, et elle savait qu’elle pouvait compter sur son compagnon pour la protéger. Tout comme elle protégeait ces humains, qui plaçaient en elle toutes leur confiance et superstitions. Ainsi, avant le départ, elle s’était vue offrir un ravissant collier d’agate, qui ne faisait que mieux ressortir la finesse de ses traits et ses formes généreuses. Ces pauvres êtres étaient persuadés qu’ainsi le mauvais sort ne s’abattrait pas sur eux durant la traversée. Qu’ils étaient crédules ! La seule et unique chose qu’elle n’ait jamais accomplie pour eux, c’était de leur montrer le cap. Jamais elle ne s’était trompée. Elle reconnaissait à des lieux à la ronde le parfum de son élément maternel. Et pourtant, ces Hommes l’adulaient, au point de donner son nom à l’embarcation :
L’Héroïque.
En réalité, celui qui méritait cette adoration, c’était son imposant ami, celui à qui elle était liée à jamais par le bas de son corps. Plusieurs fois, elle s’était excusée de ce malentendu, lui avait dit de se rebeller contre pareille décision. Mais le formidable vaisseau n’en avait rien fait. Il était humble et bienveillant envers la dame de chêne. Il savait qu’elle ne le faisait pas exprès, et à quel point cela la blessait de se voir si injustement traitée. Et il savait également que les Hommes avaient leurs défauts, qu’ils étaient maladroits dans leur communication –en particulier lorsqu’il s’agissait de s’adresser à d’autres êtres qu’eux. Il lui avait donc expliqué calmement que peu importait qui était la cible de tant d’adoration puisque, finalement, les deux ne faisaient qu’un. Elle n’avait donc pas à se sentir peinée pour lui. Il connaissait l’ampleur de la tâche qu’il avait à accomplir, à savoir mener à bon port toutes ces petites bêtes, et il était fier de remplir silencieusement son rôle. Sans jamais siller.

Les jours passaient, semblables aux autres ou presque. Parfois, le vent se lassait de ses conquêtes trop aisées, et se faisait moins attendri envers elles. Mais un matin, la dame de chêne fut parcouru d’un inexistant frémissant, qui traversa tout son être de bois et se transmit à son ami. Elle l’avait senti. Cette senteur si agréable comparée à l’air brut et sans charme de l’iode. Elle était là, droit devant elle, à tout juste quelques heures de navigation. Sa mère. La terre. Le voyage touchait à sa fin.
Elle le sut néanmoins dès que le vénérable vaisseau fut arrimé. Ils ne resteraient pas longtemps. Juste le temps de débarquer les marchandises qu’ils transportaient et d’étranges passagers, et que les marins se reposent. Alors, la dame de chêne décida de profiter de chaque précieuse seconde pour raconter à sa parente tout ce qu’elle avait vu durant sa traversée, et lui donner des nouvelles de ses cousines, si éloignées d’elle. A son tour, la terre lui demanda lentement de leur transmettre un message, ce que sa fille accepta bien volontiers.
Une semaine plus tard, l’escale s’acheva. Ils repartaient dans l’autre sens.
L’Héroïque ne put même pas se retourner pour faire un signe de la main à sa vieille aînée.

[Dernière contrainte, ce topic est officiellement clos. ^^]
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