[ Clos ] [Event 5G] L'escadron au-delà des nuages [PV Django]

[Nina Wang]

Tout était enfin rentré dans l’ordre au village caché de Payan : l’Horloge avait retrouvé son unité, et les habitants leur calme. Cependant, le repos n’avait été que de courte durée : en effet, quelques heures seulement après la fin des perturbations, un courrier était arrivé via un Bekipan que Nina connaissait bien. Plus fidèle compagnon de son camarade d’armes, il le suivait absolument partout. La jeune femme avait ouvert la lettre frappée du sceau mizuhanien, et découvert un ordre de l’armée de son pays. Un continent était tout simplement apparu comme par miracle au-dessus des cieux d’Erasia ! Voilà une nouvelle pour le moins frappante. Nina, après avoir parcouru plusieurs fois la missive des yeux, l’avait ensuite rangée, puis avait interrogé son forgeron attitré pour savoir s’il comptait venir avec elle. Même s’il n’était pas guerrier, il appartenait à la nation alliée à celle de la militaire, et celle-ci ne voyait pas d’inconvénient à emmener le jeune homme pour explorer cette contrée inconnue.

Après une discussion sur les modalités du voyage, il fut décidé que ce serait la monture de Nina qui les conduirait jusque là-haut. En réalité, la guerrière n’avait pas la patience d’attendre qu’un oiseau quelconque lui soit mandé pour rendre la chose plus officielle ; de plus, elle avait plus confiance en Kashi qu’en n’importe quel autre Pokémon volant. Formée dans les rangs nalciens, la rapace nocturne avait ensuite « subi » l’entraînement rigoureux et militaire de Nina, et elle s’était parfaitement adaptée à sa dresseuse. Mais la raison principale pour laquelle la Mizuhanienne ne voulait pas d’une autre monture, c’était l’enjeu de la mission : en bon soldat et stratège, elle avait tout de suite compris qu’elle ne serait sans doute pas la seule à prendre son envol pour aller voir cette terre dont les Erasiens ignoraient tout, et en cas de rencontre avec l’ennemi, il y avait à craindre qu’une âpre lutte ne s’engage pour la domination du continent… Nina souhaitait donc partir au plus vite, quitte à remettre ses objectifs personnels à plus tard. Et maintenant qu’elle était colonel d’armée, elle avait des responsabilités qui pouvaient facilement lui pardonner son départ plutôt précipité.

Après avoir préparé beaucoup de provisions et remis toute son équipe sur pied, la guerrière de l’Eau enfourcha enfin sa Noarfang, vêtue de son armure de combat pour l’occasion. Une cuirasse légère, mais résistante recouvrait son corps, ne laissant qu’une partie de ses ailes, ses serres et ses yeux à l’air libre. Nina elle-même avait son armure munie d’interstices où circulait l’eau qu’elle produisait, en cas de besoin, autour de ses poignets, de son cou, de ses hanches et de ses chevilles. Mieux valait se méfier, car après tout, ils n’avaient aucune idée du comportement des habitants de l’endroit où ils allaient… et leur destination n’était que peu précise, vu le message que la reine de Mizuhan avait sans doute dicté à ses haut gradés. Chassant bien vite ses pensées au sujet de sa mère (elle aurait tout le loisir de s’en préoccuper plus tard), la jeune femme passa la main sur les différentes parties de la cuirasse de Kashi, s’assurant que rien ne risquait de se détacher ou de la blesser. Puis, certaine que tout allait bien, elle tendit la main à Django pour l’aider à monter (ne sachant rien de son agilité, elle préférait proposer, au cas où) et rappela tous ses Pokémon, y compris Genki, qui fit un peu la moue, mais comprit que c’était nécessaire pour ne pas augmenter davantage le poids que portait le rapace. De toute manière, il pourrait toujours sortir en cas de problème. La Ball n’était qu’une protection, et il était suffisamment intelligent pour le savoir.

Le colonel, d’une légère pression des jambes, demanda à Kashi de décoller, ce qu’elle fit, en ne laissant qu’un nuage de poussière et une empreinte de patte derrière elle. Peu à peu, le village disparut dans la barrière d’arbres qui le dissimulait à la vue de tous, devint une tache minuscule, puis un point impossible à distinguer. Les nuages se firent plus épais, blanchissant le champ de vision des deux cavaliers du grand duc, et bientôt, ils survolèrent l’océan, immense tapis bleu s’étendant à perte de vue.

Au bout d’une bonne heure et demie, ils aperçurent enfin un énorme bloc rocheux qui flottait, littéralement, dans le ciel. Effectivement, avec une taille pareille, on pouvait parler de continent : plus grand que Nalcia, il était, à première vue, presqu’aussi étendu que Flamen et Terros. De quoi attirer la convoitise des nations d’Erasia… Nina espéra qu’elle ne ferait pas la rencontre d’ennemis : elle n’était pas là pour ça, et elle avait mieux à faire.

Elle se pencha alors en avant et murmura :

« Descends, et pose-toi où tu le souhaites. »

La Noarfang poussa un cri pour acquiescer, puis entama une descente en piqué. La jeune femme sentit son passager se cramponner un peu plus à elle, et pensa qu’il n’était peut-être pas habitué à voler et à faire de telles acrobaties aériennes, mais elle se contenta de froncer légèrement les sourcils et de se concentrer sur leur lieu d’atterrissage. Peu à peu, l’endroit se dessina : un assemblement de constructions édifiées sur des blocs de terre émergeant du sol, assez hauts, reliés entre eux par de nombreux ponts et situés de part et d’autre d’une rivière qui semblait interminable. Ce que vit la jeune femme ensuite l’inquiéta davantage : tout autour de la ville, des Pokémon oiseaux qu’elle ne connaissait pas, et dotés chacun d’un cavalier, sillonnaient la zone. Mais surtout, leurs mouvements faisaient fortement penser à ceux d’un escadron aérien en plein entraînement… Nina analysa rapidement la situation, comprenant qu’ils se dirigeaient probablement vers leur « base aérienne ». D’un geste de la main, elle indiqua à sa monture de décaler un peu sa trajectoire pour se poser sur un rocher un peu à l’écart de ce qui semblait être le centre de la cité. Mais, comme prévu, ils furent repérés par les cavaliers, qui commencèrent à encercler cet oiseau qu’ils ne connaissaient pas, et qui, de surcroît, transportait des gens habillés d’une manière étrange. Kashi fut finalement forcée de se poser en plein milieu de la ville, et se fit encercler en quelques secondes par des gardes et des habitants lambda.

Gardant son sang-froid, Nina mit rapidement pied à terre, leva sa main gauche vers les autochtones pour leur présenter sa paume et saisit la Ball qui contenait Genki dans sa main droite. Le Mentali jaillit de sa capsule bleutée, provoquant immédiatement un mouvement de recul chez les habitants. L’orbe rouge sur le front du félidé se mit alors à luire tandis que Nina, transmettant ses salutations grâce à son Pokémon, leur montrait sa seconde paume pour indiquer qu’elle n’avait pas d’intentions belliqueuses. Un homme s’avança quelques instants après, d’un air grave et sévère, et scruta attentivement les intrus. La guerrière de l’Eau planta alors son regard d’ambre dans le sien, se demandant s’il était le chef de cette micro civilisation, et dit d’une voix calme :

« Nina Wang, du pays de l’Eau et de la Glace. Je ne vous veux aucun mal. J’ai été envoyée par Mizuhan suite à l’apparition de votre continent au-dessus de nos terres, et je n’ai pas d’autre mission que celle d’explorer ce pays et, si possible, de prendre contact avec ses habitants. »

Sachant que son Pokémon était capable de parler directement à l’esprit des gens, quelle que soit la langue qu’ils parlaient (même si, sur Erasia, une langue universelle autorisait la compréhension mutuelle), Nina ne s’inquiéta pas outre mesure d’un éventuel malentendu. Elle était, de toute façon, prête et capable de se défendre en cas de problème. Après s’être présentée, elle attendit que Django fasse de même, et la réponse de leurs hôtes.

[Django Red]

On peut dire que tout s’accélérait avec cette fille dans les parages. Il la connaissait seulement depuis quelques heures mais il se trouvais déjà entouré de guerriers d'une autre civilisation loin au-dessus de sa "terre mère"...

6 heures plus tôt :
Le calme était revenu dans le village de Payan, ainsi que l'appétit de Django. Ils étaient en train de manger de bon cœur chez Maitre Otenko quand l'oiseau arriva.
Ce fut Whiteburn qui le vit le premier, une pointe de jalousie lui fit jaillir de la fumée par le bec. On lui disais souvent qu'il ressemblait à un oiseau, surtout avec ses ailes plumées, mais il n'avais jamais réussi à s'élever avec elles. Sa seule façon de "voler" était ses jambes puissantes pour un Pokémon de son gabarit. Il se vengerait surement sur Django lors de leur prochain entrainement s'il ne peut pas mettre une raclée à cet oiseau bleu.
Puis se fut Django qui l'aperçu, un majestueux oiseau blanc et bleu avec un bec pouvant contenir deux ou trois nirondelles. Django adorait regarder les oiseaux de sa forêt voler, mais il n'y avais rien de plus gros que des nirondelles. Voir un pokemon de ce gabarit l'enchanta, il espérait qu'il se dirige bien vers eux comme il en donne l'impression. Il s’arrêta même de manger pendant toute la descente du Pokémon pour voir l'air jouer avec ses ailes ou ses ailes jouer avec l'air, il ne savait pas toujours lequel des deux manipulait l'autre.
Otenko lut sur le visage de ses disciples que quelque chose se passait et tourna la tête pour l'apercevoir à son tour, il se souvenais de ce genre d'oiseaux. Il en avais vu beaucoup dans sa jeunesse et savait que ce genre de Pokémon préférait rester en mer avec les siens que s'en éloigner autant tout seul sans raison.
Nina la mizuhanienne et Genki son homme-Mentali se tournèrent pour le voir quand l'animal se fit entendre. Juste à temps pour le réceptionner et le sauver des griffes de Whiteburn et des caresse de Django sous le regard amusé du Maitre des lieux.

La guerrière lut la lettre rapidement, écrivit une bref réponse sur un morceau de parchemin et renvoya affectueusement le Pokémon d'où il venait avant de tout expliquer à son entourage.
Un continent serait apparut dans le ciel d'Erasia et on l'a chargée d'enquêter sur ce qu'il contient. Devant le regard intéressé de son forgeron, elle l'invita à venir avec elle.

4 heures plus tôt :
Suivant les instructions de Nina et Otenko, Django avait rassemblé tout ce qui pouvais être utile pour l'expédition.
Il avais regroupé des vivres pour plusieurs jours, ne sachant pas combien de temps durerai l'expédition, ainsi que "l'équipement rudimentaire de tout bon aventurier" comme lui avais précisé son Maitre.
Après s'être débarrassé de la moitié de l'équipement qui lui semblait trop lourd, trop encombrant ou bien totalement inutile (a t'on vraiment besoin d'un service à thé complet quand on est un aventurier ?), Django se dirigea vers le point de rencontre accompagné de son poussifeu.
Lorsqu'il arriva, Nina était déjà là et semblait l'attendre.
Après un nouvel allègement du sac de Django (Il paraitrait que les oeufs cru sont trop fragiles pour faire un tel voyage et la viande trop "fraiche" pour ne pas attirer l'attention d'un potentiel fauve), Il commença à espérer qu'ils trouvent rapidement une source de nourriture là-haut sinon il ne sera pas d'un grand secours.
Il décida de cuisiner "rapidement" toute la nourriture qu'il ne pouvais pas emporté et de la partager avec les Pokémon de Nina et Whiteburn afin qu'ils aient tous suffisamment d'énergie quand ils se trouveront sur place.

3 heures plus tôt :
Nina et son Noarfang semblaient prêts à partir lorsque les villageois viennent saluer une dernière fois les sauveurs du village. Nina fût chaleureusement remercié pour son aide précieuse et le départ de Django fut longuement (et bruyamment par certaines demoiselles) pleuré.
Quand la guerrière commença à montrer des signes d'impatience, Django demanda à Whiteburn de rentrer dans sa ball pour le voyage, mais il n'était pas d'accord avec cette idée.
S'en suivi une discussion entre les deux amis rassemblant à ceci :
"Rentre dans la ball White, sinon le Noarfang de Nina sera trop chargé !
- Poussi.
- Mais bien sur qu'on reste amis. Rentre maintenant.
- Poussi, poussi.
- Il faut rentrer dans ta ball, sinon aucun de nous deux n'ira là-haut.
- Poussi! Poussi.
- Hum oui on peut faire ça mais t'a intérêt à bien t'accrocher."
Puis les deux compères retournement vers le Noarfang qui les attendais, Nina déjà sur sa selle.
"Vous venez maintenant ou je vous laisse là ? Tu as finalement réussi à faire rentrer ton Pokémon dans sa ball ?
- J'arrive, oui, on ne l'entendra plus avant un moment."

2 heures plus tôt :
Ils prirent leurs envols.
Whiteburn s'accrochait à Django de toute ses forces. Il était heureux de sentir qu'il s'élevait dans les airs, lui qui avais des ailes mais ne savait pas s'en servir.
Django s'accrochait à Nina, Ce n'est pas qu'il avais peur, il adorait sentir le vent dans ses cheveux, c'était seulement la première fois qu'il volais sur un Pokémon et bien qu'il fasse confiance à celui-ci et à sa dresseuse, il préférait s'accrocher.
Nina s’accrochait au rênes du noarfang, bien qu'elle ne s'en serve pas beaucoup ("il suffit d'aller tout droit jusqu'au gros cailloux là-bas" comme lui avais dit Django), c'est comme ça qu'elle volait et elle voulais être prête a manœuvrer au moindre problème.
Kashi semblait s'accrocher à l'air qui l'entourait afin de s'extirper du sol avec sa "cargaison".

1 heure plus tôt :
On commençait à distinguer des arbres sur ce "gros caillou" et des ombres qui volaient autour. Dur à distinguer mais cela se rapprochait à grande vitesse, ou plutôt, le Pokémon et son équipage s'en rapprochaient à grande vitesse.

Une demi-heure plus tôt :
Les aventuriers avaient atterris... entourés de nombreux guerriers indigènes accompagnés de majestueux oiseaux inconnus de Django.
Django entendit Nina parler avec les indigènes pendant que Whitebrun sortait de sa cachette. Il se secoua les plumes, lança un piaillement et regarda vers la forêt proche.
Il semblait intrigué un instant puis se mit à courir précipitamment vers la forêt pendant que Nina continuait à se présenter.
Django se lança à la poursuite de son ami, se n'était pas le moment de le perdre se mit il a penser.
Il s'enfonça dans la forêt durant un quinzaine de minutes, apercevant à peine son fidèle ami, avant de tomber sur une petite clairière.
Là se tenait Whiteburn en face d'un autre Pokémon ayant a peu prés la même carrure que lui.
Au lieu d'être couleur feu, l'inconnu était gris foncé et arborait une sorte de crinière de plumes beiges couronnées par une unique plume rouge et blanche. Il possédait également une queue couverte de plumes permettant aux Pokémons oiseaux de se stabiliser.
Whiteburn semblait intrigué par ce Pokémon qui semblait si proche de lui et en même temps si différent.
ils se mirent à se tourner autour, chacun intrigué par l'autre, en une sorte de présentation. Ils tournaient de plus en plus vite jusqu'à ce que le poussifeu rattrape l'indigène, prouvant lequel des deux oisillons possède les plus puissantes jambes, puis ils se remirent à piailler joyeusement.
Django compris qu'aussitôt arrivé sur cet étrange continent Whiteburn s'était trouvé un nouvel ami.
Django resta là a regarder les deux Pokémon jouer jusqu'à ce qu'il entende des bruits de pas tout autour de lui. Les guerriers, qu'il avait rencontré et oublié 30 minutes auparavant, l'encerclaient, mais le jeune forgeron ne savais pas pourquoi et espérait que sa co-aventurière s'en était fait des amis.

[PNJ]

Armes à la main, les autochtones ne semblaient guère ravis d'avoir de tels étrangers au sein de leurs villages. Beaucoup de regards intrigués se portaient sur la Noarfang et le Poussifeu, ainsi que le Mentali, mais l'aspect guerrier des deux jeunes gens n'étaient pas pour les rassurer. Et au moins, en étant aussi nombreux, ils étaient certains d'avoir le dessus. L'ambiance n'était pas des plus joyeuses, bien au contraire, tout le monde semblait tendu et nerveux. Finalement, un homme plutôt grand, probablement le chef temporaire de cette troupe s'avança également vers la demoiselle. Il fit également sortir un Pokémon d'une de ses sphères, une étrange créature, qui ne ressemblait à aucune autre.

Spoiler:

Son corps étaient une sphère, décoré par des formes géométriques assez complexes. Il avait deux fines ailes dans le dos. Du moins, ce qui ressemblait à l'architecture d'une aile. Il n'y avait aucune membrane qui reliait les différentes parties entre elle, ni de plumes. Pourtant, il volait. Il avait deux espèces de petits bras fourchus et noires, ainsi qu'une queue, de la même couleur que ses ailes. La sphère, elle, était surmontée d'une forme longiligne noire, qui formait un rond à son extrémité. Rond dans lequel semblait incrusté un œil, qui fixait chaque personne présente. Le dresseur murmura quelques mots, incompréhensibles pour les erasiens, et l'étrange créature s'illumina, son corps se tendant subitement. Une zone psychique semblait avoir été instaurée autour d'eux, permettant à tous de communiquer. Le Pokémon servirait de relais entre les deux langues.

« Comme vous vous en doutez, le contact avec les habitants vient de s'établir. Je suis Meikt, l'un des chefs du village, et vous vous trouvez actuellement à Linaewen, un village neutre de ces terres. Ca ne nous empêche pas d'avoir des manieurs d'éléments, et des guerriers, de toutes tribus, puisque nous formons des guerriers comme des forgerons, ou des manieurs d'éléments. »

Il jeta un œil autour de lui, constata la présence des lames encore levées, et d'un geste de la main, invita tout le monde à les baisser. Il n'y avait aucun danger, pour le moment, et même si les étrangers se montraient hostiles, ils ne seraient pas en mesure de lutter contre tout un village, peuplés de créatures inconnus. Les soldats ne contredirent pas longtemps l'avis de leur chef et rangèrent leurs armes, sans pour autant s'éloigner.

« Vous désirez prendre contact et explorer nos terres. Mais dans quel but ? Je n'ai aucune certitude qu'après cette invasion, vous ne vouliez pas vous installer ici. Nous ne sommes pas contre les nouvelles rencontres, les autres ethnies. Mais nous ne voulons pas pour autant être victime d'un peuple fou de conquêtes. Pourquoi ne devrions-nous pas vous tuer, pour être certains que nous ne courrons aucun risque ? »

Ca n'était qu'une demie-menace. Après tout, les armes avaient été baissées. Néanmoins, l'homme préférait être prudent. Il était responsable de la sécurité du village, et ne voulait pas se retrouver avec des problèmes à cause d'eux. Réaction relativement normal, face à des inconnus dont on ignore tout. Néanmoins, pour essayer de détendre l'atmosphère, qui devenait légèrement électrique, il esquissa un sourire.

« Je constate que vous avez des Pokémon aussi beaux qu'étranges. Je suppose que vous ignorez tout des nôtres. Le Pokémon qui courrait après votre oisillon orange est un Furaiglon. Quant au Pokémon que j'ai laissé sortir, c'est un Cryptéro. Et vous, qu'avez vous en votre possession ? »

[Pfouah, tout pourri, mais bon, faut bien commencer et faire quelque chose. Même si des tentatives de discussions pacifiques sont lancés, la situation peut néanmoins déraper, soyez prudents !]

[Nina Wang]

Lorsque Django, semblant ignorer totalement la situation, se mit à poursuivre son Poussifeu, Nina fronça les sourcils, quelque peu contrariée de constater l’imprudence et le manque de sérieux de son forgeron. Bon, au moins, personne ne bougea pour leur courir après… Les habitants de ce continent semblaient assez intelligents pour comprendre qu’il voulait simplement garder son Pokémon en vue, et non pas échapper à leur vigilance. Mais Nina n’était pas rassurée pour autant : ils se trouvaient en terre inconnue, venaient de débarquer dans leur village, et ne parlaient visiblement pas la même langue qu'eux. Si Genki avait repéré tout de suite le chef, grâce aux vêtements d’une couleur différente de ceux des autres, il y avait fort à parier que les présentations de Nina n’avaient été traduites que pour lui, et que ses mots n’avaient été qu’un indéchiffrable charabia pour tous les autres. Cependant, le supposé dirigeant finit par avancer vers la guerrière, puis libéra un Pokémon à son tour. La Mizuhanienne écarquilla les yeux, ne pouvant dissimuler sa surprise : pour elle, qui avait passé autant de temps à la bibliothèque de Fla’Or qu’à perfectionner son maniement des armes, se trouver confrontée à une créature qu’elle ne connaissait pas était une chose extrêmement rare. Le Pokémon ressemblait plus à un symbole énigmatique qui aurait pu tapisser les murs d’une civilisation antique qu’à un être vivant. Pourtant, lorsqu’il se figea sur un ordre incompréhensible pour Nina, il prouva sa condition de créature, tandis qu’une aura mystique émanait de lui. La jeune femme frissonna alors, percevant une sensation similaire à celle générée par l’utilisation de pouvoirs psychiques par Genki.

Le chef se présenta alors (il se nommait Meikt) et apprit à Nina que leur village, Linaewen, était certes neutre, mais pas dépourvu de défenseurs. Quand il mentionna la présence de forgerons, Nina pensa aussitôt à Django qui, s’il était pour le moment occupé à suivre Whiteburn, serait sans doute intéressé par cette nouvelle… Dans l’optique d’une discussion prolongée, évidemment. En effet, le fait que Meikt insiste autant sur leur capacité à se battre lui mit la puce à l’oreille. Elle y voyait là une mise en garde claire et sans détours. Nina hocha lentement la tête, puis dit sur un ton égal :

« Je ne remets pas en doute vos moyens de défense, loin de là. Là d’où je viens, il existe des endroits similaires à Linaewen, où les soldats cohabitent avec des maîtres d’élément, ou même avec des guérisseurs, sans prendre parti pour tel ou tel pays. »

Le chef, après avoir acquiescé aux paroles de Nina, fit un geste pour apaiser ses compagnons, mais surtout pour leur demander de baisser leurs armes. La guerrière, bien que flanquée d’une armure et d’armes sans aucun doute fonctionnels, ainsi que de Pokémon inconnus, ne semblait pas constituer une menace suffisamment importante pour qu’ils maintiennent leurs positions. Mais Meikt reprit la parole, et entra dans le vif du sujet, à savoir la raison de leur venue ici, et la question de leur statut. Bien sûr, rien ne les empêchait de les tuer, là, et de repartir vaquer à leurs occupations, le trouble de leur intrusion n’étant plus qu’un mauvais souvenir. Ce fut la militaire, et non la jeune femme, qui reprit la parole.

« Je fais partie de l’armée régulière de mon pays, et mes souverains, tout comme ceux des autres contrées, ont été très… Surpris de l’apparition de votre continent. Si nous vous semblons être des intrus, vous devez bien imaginer que la vision d’un énorme pan de terre à la dérive dans les cieux a été considérée de la même manière. J’ignore comment vous avez pu rester cachés aussi longtemps, mais il faut bien avouer que ce genre de phénomène est assez déroutant. De plus, si Mizuhan (mon pays d’origine) est une nation guerrière, elle n’a désormais plus d’autres objectifs que la paix et le calme, avec ses alliés, du moins. Nous avons déjà perdu beaucoup de vies à cause de nos Dieux, qui nous ont poussés au combat, et nous ne souhaitons pas verser davantage de sang, surtout en se frottant à des gens dont nous ignorons tout. Tant que vous ne serez pas hostiles envers nous, le pays de l’Eau ne portera pas la guerre jusqu’ici. »

Nina passa alors la main entre les bois arrondis de son rapace, qui releva un peu la tête pour mieux apprécier la caresse. Le colonel d’armée, après un bref silence, planta ses yeux d’ambre dans ceux de Meikt. L’expression qu’affichait la Mizuhanienne était, cette fois, un peu plus humaine, un peu moins neutre, comme si ses traits s’adaptaient au contenu de ses paroles, et au message qu’elles voulaient faire passer.

« Et puis, en tout honnêteté, et à notre place, qu’auriez-vous fait ? N’auriez-vous pas essayé, vous aussi, d’envoyer vos soldats ou vos érudits en quête de vérité, si un tel continent avait été révélé à vos yeux ? Je suis persuadée qu’aucune civilisation, aussi pacifique soit-elle, ne resterait plantée là, à attendre que des inconnus viennent leur apporter une possible mort. Quelles que soient nos origines… Nous restons avant tout des hommes qui sont attachés aux leurs et cherchent à les protéger. »

Ses paroles avaient peut-être été dures et sévères, Nina n’en avait aucune idée. Mais elle avait exprimé le fond de sa pensée, et son pragmatisme naturel, ainsi que la diplomatie dont elle faisait toujours preuve, étaient désormais teintés d’une touche de « sensibilité », chose qu’elle avait apprise au cours de son long périple. Ce fut certainement ce qui amena un léger sourire sur les lèvres du chef, qui entreprit de s’informer sur les Pokémon de la guerrière. Il parla de Django, dont le Poussifeu avait manifestement trouvé un compagnon (Meikt devait le voir grâce à son symbole vivant), puis demanda à la jeune femme ce qu’elle possédait comme créatures. Ainsi, tout comme pour elle, la curiosité était en train de prendre le pas sur la méfiance. Leurs montures volantes des autochtones intriguaient Nina, mais le même émerveillement semblait avoir saisi le chef du village quand Kashi et Genki étaient apparus devant eux. La guerrière s’autorisa un sourire, puis répliqua :

« Je pourrais dire exactement la même chose des vôtres… Surtout de ce… Cryptéro. Niveau étrangeté, je n’ai guère vu d’égal que Zarbi, un Pokémon qui existe sous 28 formes différentes, les 26 lettres de l’alphabet et deux signes de ponctuation. Concernant mes Pokémon, vous avez dû voir que, comme votre Cryptéro, Genki, mon Mentali, est un Pokémon Psy. Ma monture s’appelle Kashi, c’est une Noarfang. Quant au reste de mon équipe… »

D’un geste ample, Nina libéra chacun de ses compagnons. Le géant de fer ouvrit ses yeux bleu clair, la créature caoutchouteuse s’ébroua, le félidé feuillu poussa un cri d’enthousiasme, le loup noir se tendit sitôt sorti de sa Ball, et la sirène blanche se contenta d’observer tranquillement tout le monde, calme et posée.

« Voici Sidéron, mon Galeking, Irai, ma Pharamp, Miyana, ma Phyllali, Erebos, mon Démolosse, et Eikallia, ma Lamantine. Ils font tous partie… De ma famille. »

La jeune femme ignorait la relation que les indigènes entretenaient avec les Pokémon, mais elle n’avait trouvé aucune raison de leur cacher sa vision des choses. L’apparition de chacun de ses partenaires provoqua des cris de peur (pour Sidéron, sans doute), d’admiration (peut-être pour Eikallia) et même d’enthousiasme. Miyana, en particulier, suscita des « trop mignon ! » et des « oh, il est plein de feuilles ! » étonnés, ce à quoi elle répondit par des petits « liiii » ravis. Quelques minutes plus tard, Meikt suggéra d’aller retrouver le jeune homme qui accompagnait Nina, histoire de s’assurer de sa sécurité, et sans doute pour garder un œil dessus. Nina acquiesça, rappela Sidéron, Irai et Eikallia (question de facilité) et emboîta le pas au chef, entourée de nombreux villageois et de soldats.

Ils trouvèrent le Nalcien occupé à regarder Whiteburn jouer avec un oisillon (le fameux Furaiglon, qui ressemblait fort aux aigles que chevauchaient les membres de leur escadron). En lâchant un soupir las, Nina s’avança vers Django et le réprimanda :

« Franchement, tu aurais pu éviter de me laisser là pour aller t’amuser avec ton Pokémon… J’aurais pu me faire trouer la peau, tu sais. C’est pas très sympa. »

Le trait d’humour qu’elle avait tenté et la moue boudeuse qu’elle avait affichée eurent leur petit effet, puisqu’un éclat de rire parcourut l’ensemble des habitants qui avaient encerclé le petit groupe. En guise de punition, Nina prit la liberté de faire les présentations à la place de son camarade.

« Cette cervelle de moineau s’appelle Django, et son poussin Whiteburn. C’est un Poussifeu, et je crois que leur insouciance commune n’est pas étrangère à leur amitié… D’ailleurs, on dirait que White a trouvé un copain. Au moins, on n’aura pas fait le voyage pour rien… »

L’un des chevaucheurs de Gueriaigle s’avança, regarda Kashi, Nina, Django, sa propre monture, et enfin de nouveau la Mizuhanienne. Il leur proposa alors quelque chose qui surprit toute l’assemblée, y compris ses compagnons d’armes. Il demandait en effet aux étrangers s’ils souhaitaient faire un vol à dos de Gueriaigle, et si Nina les autorisait à « essayer » Kashi. Un peu déconcertée par cette soudaine annonce, la guerrière songea que c’était peut-être une marque de respect, ou d’acceptation, quand des étrangers d’un autre escadron se présentaient à eux. Elle hocha finalement la tête, puis dit malicieusement :

« Ce serait une expérience intéressante… Mais prenons garde à ne pas tomber dans un piège que nous tendrait la monture de l’autre. Sait-on jamais, ce pourrait être un plan de conquête déguisé… »

D’un pas sûr, Nina se dirigea vers l’une des imposantes créatures, qui avait l’air d’être apparenté à Kashi. C’était sans aucun doute un rapace, comme elle, même s’il était plus coloré que son homologue erasien. Elle s’inclina ensuite devant sa monture provisoire avant de prendre place sur son dos, en cherchant son équilibre sur ce Pokémon inconnu.

[Django Red]

Apparemment Nina Wang s'était fait de nouveaux amis de ces étrangers. Ils leur avaient même proposer de monter leur rapaces rouges qui faisaient briller les yeux de Django et de Whiteburn. Ne se faisant pas prier Django se leva d'un bond, pris son Poussifeu dans ses bras et se dirigea vers un des volatiles, le Furaiglon sur ses traces voulait continuer à jouer.
Alors qu'il s'installais sur sa monture, Django senti quelque chose sur sa jambe. Il regarda ce qui lui provoquait cette gène et sourit au Furaiglon qui lui tirai sur la jambe. Il ramassa le Furaiglon et le mit devant lui avec Whiteburn. Whiteburn était pressé de commencé et accueilli son nouvel ami avec un pillaient joyeux, au moins cette fois il n'était pas caché sous des vêtements serré contre son forgeron et pourrais sentir l'air sur ses plumes.
Quand tout le monde fut installé, les deux rapaces rouges et Kachi décollèrent. Whiteburn était aux anges et Django aussi, ils criait des "youhou" et des "poussiiiii" à qui mieux mieux. Bien qu'étant pour la première fois à la manœuvre Django compris rapidement les bases et demanda à sa monture d’accélérer et de prendre un peu plus d'altitude avant de faire une descente en piqué. S'ensuivit un balais aérien de pirouettes et autres figures casse-cou au grand plaisir des deux amis.
Après quelques minutes Django se rendit compte qu'il se trouvais maintenant de l'autre coté d'un village, au dessus de ce qui ressemblait à une caserne où s’entraînaient des archers et d'autres monteurs de rapaces. Il s'adressa alors à son Poussifeu :
"White, t'arriverais à toucher la cible des archers en bas avec une flammèche ? je te laisse trois essais."
Whiteburn ne pris même pas la peine de répondre et lança presque aussitôt une petite boule de feu en direction de la caserne. Django cru d'abord qu'elle allais atterrir au milieu de la caserne mais elle décrivit un arc de cercle à 10m du sol et vint s'éteindre non loin du centre de la cible en question.
"Respect White, double ration pour toi ce soir. Maintenant rentrons avant d'avoir des ennuis."
Ils firent le tour du village et retournèrent vers la clairière d'où il étais partis. Django trouva le village très joli et le partagea avec ses deux amis Pokémon qui piaillèrent d’assentiment. Il retrouva Nina en chemin qui s'amusait un peu aussi (mais elle ne l'avouera pas) et qui lui demanda s'ils n'avaient pas fait de bêtises, Django et Whiteburn répondirent en cœur d'un non (et d'un "pou-poussi") presque-innocent.
En atterrissant, les locaux (via le Cryptéro du chef de leu comité d'accueil) expliquèrent à Django que le Pokémon avec lequel il s'était lié d'amitié était pourrais un jour évoluer en un majestueux Gueriaigle comme celui sur lequel il était assis. Ils furent étonné d'apprendre que c'était la première fois qu'il dirigeait un Pokémon oiseau et le félicitèrent. Ils félicitèrent aussi Whiteburn pour son magnifique tir, apparemment il y a plusieurs Cryptéro dans reliés qui permettent un relais rapide des informations entre les guerriers de ce village.
Ils firent comprendre que si le Furaiglon voulais rester avec Django et si le forgeron souhaitais rester dans les environs quelques temps, ils pourraient lui proposer l'entraînement des guerriers volants de Linaewen en signe de bonne volonté pour la création d'un lien d'amitié entre leurs deux peuples.
Il caressa la tête de ses deux petits et piaillants amis puis se dirigea de l'autre coté de la clairière rejoidre Nina qui débriefait sur son vol avec le guerrier qui avais monté Kachi.

[Nina Wang]

Apparemment, Django et Whiteburn étaient plus que ravis par la perspective de voler. Nina pensa qu’ils avaient dû apprécier le vol sur Kashi, même si l’atterrissage n’avait pas été en totale adéquation avec ce à quoi ils s’attendaient… Cependant, ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était le petit Furaiglon, qui tira sur le pantalon du Nalcien pour être, lui aussi, embarqué. Après avoir gagné la partie, l’aiglon s’installa confortablement, tandis que Nina, déjà en selle, attendait le signal des soldats pour décoller. Si, au sein de son armée, elle commandait à un grand nombre d’hommes, ici, elle était sous les ordres des autochtones. Elle se pliait donc à ces contraintes, sans rechigner, faisant preuve d’une diplomatie à toute épreuve.

Enfin, le départ fut donné. L’immense rapace sur lequel elle avait pris place quitta le sol dans un battement d’ailes puissant, tandis que la guerrière, malgré l’habitude, se laissait griser par la sensation pourtant familière, mais qui avait, cette fois, une touche d’inconnu et d’exotisme qui lui plaisait bien. Les mouvements de sa monture aérienne étaient très semblables à ceux de sa Noarfang, mais ils étaient un peu plus lents, tout en étant plus puissants. Le Gueriaigle fila vers les cieux, là où il vivait, et pour lesquels il était né. Sûr de lui, il effectuait des virages, des remontées en flèche, des descentes en piqué, que Nina appréciait à leur juste valeur. Ce Pokémon était, tout comme ceux qu’entraînaient les armées de Nalcia et de Mizuhan, une monture taillée pour la vitesse, l’agilité, et la réactivité. Un Aigle de guerre, en somme. De plus, il répondait immédiatement aux injonctions silencieuses de sa cavalière, en qui il sentait une guerrière chevronnée, et il finit par se placer près de son camarade que chevauchait Django, alors que ce dernier imposait un petit exercice à son Poussifeu. D’un air amusé, la Mizuhanienne demanda à son forgeron et à ses deux compagnons ailés s’ils n’avaient pas fait de bêtise, ce à quoi la petite troupe répondit avec une innocence feinte qui la fit sourire. Elle se détourna ensuite d’eux pour se rapprocher de Kashi, afin de voir comment s’en sortait son homologue du continent flottant. Comme prévu, il s’en sortait plutôt bien, étant lui aussi un soldat accoutumé aux vents cinglants ou caressants. Elle lui lança alors, d’une voix portée par l’air :

« Je vois que vous volez avec elle comme si elle était votre binôme de toujours ! »

L’homme avec lequel elle avait effectué l’échange provisoire de monture lui répondit du tac au tac qu’elle se débrouillait, elle aussi, plutôt pas mal, et que les « gens d’en bas » avaient du répondant, finalement. La guerrière de l’Eau esquissa un sourire, puis fit redescendre sa monture. Le rapace toucha terre après Nina, qui avait sauté avant l’atterrissage, et des sifflements accompagnés de quelques applaudissements accueillirent son retour. Cette fois, la jeune femme rougit un peu, gênée, comme toujours, de recevoir des éloges. Un peu plus loin, Django eut aussi droit à des compliments, mais Nina n’eut pas le loisir d’en écouter davantage : en effet, le cavalier de Kashi venait d’arriver et, les yeux brillants, il entama une conversation à propos de leurs expériences de vol respectives, sujet sur lequel la Mizuhanienne embraya rapidement. Elle était toujours avide de partager ce qui concernait les entraînements, quels qu’ils soient, et lorsqu’elle pouvait le faire d’un point de vue militaire, elle en était ravie. Ils étaient en pleine comparaison enflammée de la manière de placer le poids de leur corps pour faire tourner leur monture lorsque Django les rejoignit, l’air plutôt content. Aussitôt sa phrase finie, Nina se tourna vers lui, puis fronça légèrement les sourcils.

« Eh bien, ça t’a plu, de taquiner les vents ? Il faut croire que oui… Mais il n’y a pas que ça… Je me trompe ? »

Le forgeron fit signe que non, mais avant qu’il n’ait pu dire un mot, Meikt s’avança, bien plus avenant qu’au moment de leur arrivée dans ce village. Il proposa alors aux deux étrangers de rester ici, s’ils le souhaitaient, pour faire plus ample connaissance, ou tout simplement pour perfectionner leurs arts. Django acquiesça, et il sembla à Nina qu’il avait déjà eu le temps de réfléchir à l’invitation, ce qui supposait que les autres guerriers lui avaient déjà fait la demande. Elle se doutait également que le Furaiglon resterait avec le Nalcien, vu l’affection qu’il avait déjà pour lui (et peut-être pour White, la guerrière n’en savait rien, après tout). De plus, elle était également tentée d’accepter, curieuse de voir comment cet escadron au-delà des nuages entraînait ses troupes et les coordonnait. Et puis, cette civilisation était si différente de la sienne qu’elle voulait à tout prix en apprendre davantage. Enfin… Linaewen avait beau être loin, très loin au-dessus de leurs têtes erasiennes, ses habitants avaient beaucoup de points communs avec « les gens d’en bas », comme ils avaient décidé de les appeler. La Mizuhanienne avait donc mille raisons de rester… Mais après avoir rappelé tous ses Pokémon, hormis Kashi, elle fit lentement non de la tête, tandis que la déception remplaçait l’espoir sur le visage du chef.

« Je suis désolée… Mais je me dois de décliner votre offre. Je serais restée avec grand plaisir, sincèrement… Mais mon pays m’a envoyé en mission, ici, et j’ai l’obligation de me plier à la reddition de comptes. Soyez assurés que je ne dirai que du bien de vous, car le peu que j’ai pu voir m’a convaincue. Une nation belliqueuse n’aurait pas cherché à discuter et à partager une virée aérienne. J’en suis sûre. Et puis, si Django reste avec vous, il pourra devenir un forgeron meilleur encore… Mon armée a besoin de moi, mes hommes, aussi, et j’ai des êtres chers qui attendent mon retour. J’ai beaucoup de choses à faire et… »

Meikt la coupa soudain, ayant déjà compris qu’elle devait s’en aller, mais voulant absolument qu’elle partage un repas avec eux avant de repartir vers le pays de l’Eau. Nina accepta, discutant un bon moment avec les soldats, mais aussi avec les civils de Linaewen. Quelques heures plus tard, elle harnacha de nouveau sa monture, puis grimpa sur le dos du rapace nocturne.

« Je dois partir, maintenant… Merci à vous pour votre accueil, et pour le repas. Je reviendrai un jour, c’est promis… Mais en attendant, de ma patrie, d’en bas, je lèverai les yeux vers vous, et je penserai à cet escadron au-delà des nuages avec lequel j’ai dansé, et danserai encore, assurément. Portez-vous bien… Et toi, Django, tu as intérêt à être le meilleur forgeron des deux continents quand nous nous reverrons. N’oublie pas que tu as une commande de ma part qui attend ! »

Les ailes de Kashi soulevèrent un nuage de poussière, tandis que Nina, souriante, leur disait, en guise de dernières paroles :

« Au revoir, et à bientôt… Puisse le Vent et l’Eau être toujours avec vous. Tsubasa ni kaze wo !* »

Kashi s’éleva alors, son armure scintillant brièvement, tandis que l’air les arrachait au village de Linaewen, vers Erasia…

*Que le vent guide vos ailes.

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