[ Clos ] Un peu de tranquillité avant les problèmes. Ft Trellia.

[Elvira Greyhunt]

Après de longues heures de marche qui les forcèrent à passer la nuit dans le tunnel de pierre, elles immergèrent le lendemain matin peu de temps après le lever du soleil. L’air frais de la plaine qui entoure le Lac de Seian, est envahi d’odeur de fleurs sauvage. Le lac donc la surface est encore calme en cette matinée, est lisse et brillante sous les rayons du soleil levant. Enfin à l’air frais, Elvira prend une grande respiration, emplissant ses poumons de l'air frais et pur de la montagne. « Ah… Toujours un plaisir de venir ici. Étrangement, les Pokémon ici sont assez amicaux. Probablement parce qu’ils n’ont pas peur de nous. » Glisse-t-elle avec un haussement d’épaules. Retrouvant une température plus chaude, elle retire son long manteau de voyage, laissant le soleil caresser sa peau. Sans perdre une seconde, elle reprend la marche, guidant Trellia vers un coin de lac qui semble un peu plus dégager avec du sable. Une fois sur place, elle jette son sac de voyage et son manteau par-dessus sur la plage improvisée. Elle attrape ensuite sa ceinture de Noigrume et vient relâcher les membres de son équipe personnelle. « Ne te gêne pas pour te mettre à l’aise. »

Tandis qu’ils apparaissent tous, Axill étire son grand son corps, devenant une longue forme filiforme avant de redevenir une boule ronde de noirceur et disparaître on ne sait où. Béleth se décroche de son dos, flottant à quelques centimètres du sol, pour aller inspecter les environs et s’assurer que tout allait bien. Sitara observe autour d’elle, cherchant un endroit où s’installer. Remarquant l’indécision de sa bourgeoise, la rouquine lui fait une petite stèle d'où elle pose ensuite son manteau plié en deux, offrant une petite protection entre la terre et son pelage soyeux. La Mentali y saute immédiatement, fait quelques tours sur elle-même avant de se coucher et de couvert du regard le paysage qui se défile devant elle. Une fois libérer de sa propre Noigrume, Khaliset laisse échapper un bâillement-grognement. Elle étire ces longues ailes avant de les battre une fois, repoussant de la poussière et de l’herbe. Elle quémande une caresse de la rouquine avant de s’envoler et devenir maîtresse du ciel.

Il vient ensuite au tour de Valkas, le "petit" mais gros Ymphect. Comme à son habitude, il cherche immédiatement à se mettre quelque chose sous la dent. Sans même porter attention à Elvira, il fait un tour sur lui-même, cherchant avec ces yeux rouges une pierre ou deux à se mettre dans la bouche. Voyant qu’il n’y a rien dans les environs, il se tourne enfin vers les humaines et observe Elvira. Sans dire un mot, l’humaine frappe un coup au sol, scanna le voisinage de sa maîtrise pour y trouver une source potable de roche. Valkas claque de la mâchoire une première fois et une deuxième fois, visiblement impatient. Loin d’être intimidé par l’impatience de son petit protégé, Elvira lui fait signe d’attendre une seconde et comme de fait, elle vient extirper de la terre un amoncellement de pierres qui se fait vicieusement attaquer par Valkas. Sans s’arrêter dans son contrôle, Elvira l’éloigne un peu de leur emplacement, voulant éviter qu’elles se mangent des restants de cailloux sur la tête. « Bon voilà… On devrait être paisible. » Marmonne-t-elle en se frottant les mains et observant Valkas massacré son énorme pierre.

Elle met ensuite les mains sur ses hanches et tandis qu’elle observe le lac scintiller, deux chaises longues en terre lisse appariaient pour leur permettre de s’asseoir un peu. Lentement, mais sûrement, autour d’eux, la faune locale commence à son tour à s’éveiller. Quelque Arakdo sort de leur terrier et glisse sur l’eau pour trouver de la nourriture ou jouer entre eux. Au loin, dans les quelques arbres éparpillés, on peut entendre les cris de Piafabec qui se réveille aussi, impatients de commencer leur journée. Quelques Barpau sautent hors de l’eau, profitant du soleil pour caresser leur peau avant de retourner sous l’eau et au loin, on peut voir une petite famille de Kaïminus qui semble jouer dans les herbes hautes. Tandis qu’elle prend place sur sa chaise, retire ses bottes de cuir pour laisse aérer ses orteils, elle s’allonge, les bras derrière la tête. « Avec un peu de chance… On aura quelques minutes de tranquillité avant les problèmes. »

[Trellia Farron]

rrivées enfin au lac, Trellia s’étira généreusement. Plutôt que de leur faire demi-tour, Elvira les avait emmenées dans les entrailles du donjon de Celosia, lui permettant de visiter les lieux, sans céder à la pression des Pokémon du lieu, qui selon Trellia, devait forcément vouloir leur mort. A sa décharge en quelques minutes seulement après leur entrée dans la tour, elles s’étaient faites agressées par un Tarsal. Un Tarsal qui leur avait mis la misère ; Trellia et Elvira avaient dû se montrer combatives. Là-dessus et en ayant capturé à sa propre surprise le Pokémon incriminé, Trellia n’avait pas vraiment osé le faire sortir. Mais là, elle n’avait plus le choix. Le Tarsal, qu’elle avait baptisé Kahrun, devait être sortit et nourrit. Elle espérait juste qu’il ne vienne pas lui casser la tête. Avec ses pouvoirs psychiques, il avait un certain avantage à la garder à distance. Elle avait plutôt l’impression d’avoir commis une énorme boulette. Quand Elvira lui indique que les Pokémon du coin étaient plutôt paisible, Trellia eu un petit rire amer.

« Ça ne va pas durer, tu vas voir. »

Sans exagérer, la citadine avait l’impression d’avoir la guigne avec les Pokémon. Elvira leur installa presque une terrasse aux abords du lac, mais pour sa part, Trellia préféra rester debout. Si elles avaient marché longtemps dans les couloirs du donjon, dormir à même le sol dans le donjon lui avait cassé les reins et le cou. Pensant à ses Pokémon qui seraient certainement content de se dégourdir les pattes, Trellia fit sortir chacun d’entre eux, ainsi que sa dernière recrue. Dès qu’il fut dehors, ce dernier lança un regard noir à Trellia. Kahrun semblait lui en vouloir. De sa capture ou de son combat, ou les deux, elle ne savait pas vraiment, il rejoignait un peu les rangs d’Anoha, qui lui en revanche, alla tout de suite vers lui. Le Rozbouton aussi avait un peu souffert de la fragile expérience de Trellia en la matière. Les autres en revanche furent plus conciliants. Giselle alla se rouler dans le sable, suivit par Eldrith. Sara pour sa part alla fourrager près des roches, alors que Jillian et Azphel restèrent près de Trellia, tout en vacant à leurs occupations. De leur côté, les Pokémon d’Elvira firent de même.

« J’espère… Ça devient limite lassant. »

Le lac prenait autour d’eux, et Trellia se débarassa de sa veste, dont les poches commençaient à lui paraître lourde. Trellia emmenait peu de choses avec elle et voyageait léger, seulement certains de ses Pokémon avaient tendance à lui ramener des objets de toutes sortes ; des objets qui pouvaient se révéler plutôt intéressants. Peut-être devrait-elle investir dans un sac, avant de devoir emprunter une brouette à un paysan du coin. Contre toute attente, Anoha revint vers elle en exhibant son bouton, légèrement ouvert. Sa relation avec le Rozbouton était encore un peu ambiguë, ou peut-être n’aimait-il pas trop être dirigé et préférait lorsque Trellia n’attendait pas quelque chose de précis que lui. En tout cas, son feuillage était d’un vert soutenu, il était vif et s’entendait avec ses autres compagnons. Il semblait heureux, en dehors de la caserne et dans la nature. Il fallait dire que ces derniers temps, ils étaient surtout dehors et qu'ils passaient beaucoup de temps à être plus ensemble, que de s'entraîner ou faire des missions. Trellia pensait à son cas, y voyant plus l’expression d’un  caractère plutôt que d’une rancune tenace contre elle, quand Jillian vont lui grimper dessus. Instinctivement, elle eut un long frisson glacial le long du dos. Anoha repartit tenir compagnie au petit nouveau. Trellia alla finalement rejoindre Elvira, quand elle vit Eldrith lui chiper sa veste et la traîner dans l’herbe en fouillant ses poches.

D’une de ses poches, Eldrith sortit une Pierre Lune, dont Trellia ne se souvenait plus de la provenance. Elle n’eut aucune réaction, laissant la minuscule Rondoudou jouer avec. Puis, sans prévenir, ou du moins Trellia ne le vit pas venir, une grande lumière l’aveugla l’espace d’un instant. Elle se redressa subitement de sa « chaise longue » et tenta de percer, à travers la lumière, ce qu’il se passait. Bien que l’intense illumination lui donna mal aux yeux, elle vitla petit boule rose qu’était Eldrith grandir, passer de rond à l’oval et ses oreilles triangulaires faire de même. Lorsque la lumière disparu, tout aussi soudainement qu’elle était venue, Sa boule rose n’était plus. A sa place se trouvb=ait une espèce de lapin obèse. Ça avait été cependant, la première pensée de Trellia lorsqu’elle avait vu le portrait d’un Grodoudou dans un livre, évolution de son Rondoudou. La taille d’Eldrith avait doublé, mais elle restait moitié moins grande que la plupart des représentants de son espèce, mais gardait cependant, son joli pelage rose et ses yeux vert émeraude. Trellia eut un sourire en coin.

« J’en connais une qui ne pourra plus rien dire contre toi. Et tu es la première a avoir évolué, après Sara. »

Pour Trellia, l’évolution soudaine d’Eldrith était un début de victoire et une preuve que les croyances d’Abigaël étaient fausses. Eldrith en valait la peine, tout autant que les autres. Giselle se releva d’un coup, soulevant un nuage de poussière et alla marquer son soutient  à Eldrith. A nouveau une lumière éblouie Trellia et décidée à « savoir », celle-ci se força à regarder. Le pelage de Giselle changea, perdant son profil ébouriffé pour quelque chose de plus lisse, mais la citadine ne fut fixée qu’une fois la lueur éteinte : Plus longue, plus linéaire, Giselle, avait le corps tout en longueur, parcourut de lignes brunes, perdu son masque de justicier masqué, qui révélait d’ailleurs, deux beaux yeux bleus. Trellia eut une drôle de réaction, à mi-chemin entre le regard fraternel et entendu. Pourtant, Trellia était loin du compte.

Jillian, dans un soucis de fraternité, certainement, car elle aussi était une « compagne de toujours » de Trellia, brilla. Sauf que de « petite » libellule de juste quarante kilos, elle passa plus rapidement que les autres, à une plus grosse libellule, avec des yeux rouges absolument énormes, devint plus grande que Trellia sans aucune difficulté et la fit tomber sous son nouveau poids. Sans lui laisser le temps de se remettre de ses émotions, ses autres Pokémon se joignirent à cette compétition étrange : la tête en bas, les cheveux dans le sable, Trellia vit Azphel imiter les autres, par jalousie et Anoha lui répondre par provocation. L’un prit de la taille et du volume pour ressembler à une espèce de Sharpedo terrestre, mais en mieux, et l’autre s’épanouir, développer son feuillage et surtout, deux magnifiques fleurs, bleue et rouge. Mais loin de vouloir rester en retrait et montrer qu’il était un petit être faible, Karhun, le nouveau, abandonna sa forme de Tarsal pour celle d’une danseuse. Trellia, qui n’en avait jamais vu, se demanda comment cette créature aux pattes fragiles avait la moindre chance de devenir un bon combattant. Trellia, bouche ouverte, ne trouva rien à dire, et ne chercha même pas à se relever. Enfin, pas tout de suite.

« Je croyais qu’on avait dit que c’était pas oblige ? »

Ce fut la seule phrase, passablement bête, qu’elle trouva à dire. Entre temps, Ravie, Eldrith était retournée jouer avec son manteau et saisir d’autres de ses pierres. Il lui en restait deux, dont elle ferait bien de se renseigner quant à leur utilité. Finalement, Trellia parvint à se défaire des cinquante kilos de Jillian et de ses deux mètres de long, pendant qu’elle vrombissait de plaisir. Giselle se joignit à Eldrith pour jouer. Trellia se releva, retira le sable de ses cheveux et interpela ses deux Pokémon en voyant littéralement Giselle foncer sur eldrith sans visiblement réussi à contrôler sa trajectoire. Trop tard. Giselle lui rentra dedans et Eldrith lâcha les pierres qui volèrent et allèrent percuter le groupe que formait Anoha, Kahrun et Azphel.

Les trois avaient l’air de se disputer (peut-être pour savoir qui était le plus fort ?). En tout cas, Trellia eut tout juste le temps de voir le Carmache réitérer son exploit pour arborer une forme plus aboutie et légèrement plus agressive aussi. Trellia lâcha une expression de surprise totale. Plus grand, de grands ailerons, Azphel rugit pour montrer sa supériorité. Au même instant, les pierres heurtèrent les deux autres et leur rebondirent dessus. D’un même mouvement, Anoha et Kahrun se retournèrent vers Eldrith, avec un regard courroucé. Trellia n’aurait pas parié sur la suite. Les deux brillèrent à nouveau. La Pierre Éclat donna toute puissance au Rosélia dont la couronne de feuille se changea en une sorte de coton et ses fleurs devinrent presque des massifs a eux seuls. A ses côtés, le fragile danseur prit en masse et en volume, changeant totalement d’apparence. E l’espace d’une seconde, le Pokémon qui aurait eu sa place dans un cabaret, n’aurait pas été en reste dans une salle d’armes.

Trellia comprit alors. Avec des bras affûtés comme des épées, elle avait eu tord de se moquer, même légèrement, du Tarsal ou même du Kirlia. Le nom de la créature lui revint. Le Gallame n’avait rien à envier aux autres et s’il lança un certain regard à Trellia, il prit une posture de défi face au Carchacrok et au Roserade.

Après un long moment, Trellia retrouva l’usage de la parole, tout aussi intelligente que précédemment.

« C’est fini ? »

[Elvira Greyhunt]

Bien confortablement étendue, les jambes croisées et les bras derrière la tête, elle hoche la tête sous les paroles de Trellia. « Je ne vois pas de quoi tu parles… Je commence vraiment à croire qu’on est maudite. » Souffle-t-elle mi-moqueuse et mi-sérieuse. Elle avait des sentiments assez partagés sur cette question. En prenant une grande respiration, elle ferme les yeux. Elle se permet le droit de savourer l’instant quand un petit mouvement réveille son côté plus alerte. Elle ouvre un œil pour jeter un coup d’œil du côté de Trellia qui se rapproche d’elle. Au même moment, elle peut voir la boule rose se faufiler sournoisement et lui voler son manteau. Un large sourire s’étire sur ses lèvres et elle jette un coup d’œil à Trellia avec un regard entendu. Malgré toute la douceur et le côté mignon que pouvait avoir la Rondoudou, elle savait très bien qu’elle était qu’une boule de catastrophe. « Tu vas lui courir après où... » Annonce-t-elle moqueusement quand elle est brusquement aveuglée.

Surprise, elle se redresse et elle place son avant-bras devant ses yeux. Quelques secondes, plus tard, un Grodoudou se trouve devant elles avec une expression de fierté. Impressionner, Elvira laisse échapper un long sifflement, observant la Grodoudou. « J’approuve, quoique, qu’elle va trouver le moyen de chialer sur la couleur. » Elle allait se recoucher, quand un nouvel éclat lumineux s’explose dans l’air. Cette fois-ci, elle se redresse, cachant une nouvelle fois son visage derrière son bras. « Mais… » C’était quoi cette histoire-là. Un autre s’amusait à évoluer. Ils, c’étaient passer le mot. Ou ils s’amusaient simplement à taquiner Trellia. Partageant ce moment qui d’ordinaire doit se partager de manière intime, Elvira sourit et malgré elle, elle se sent un peu privilégiée de pouvoir assister à l’évolution de la famille de Trellia. Sous l’émotion, Sitara vient rejoindre Elvira, sautant sur ses épaules pour s’enrouler autour d’elle. Elle est la seule du groupe qui vient partager ce moment avec elle et elle ne tient rigueur à personne.

Elle n’avait pas quitté des yeux la scène que quelques secondes, que quand elle revenait, Trellia n’était plus. La surprise et l’incompréhension s’affichent sur son visage avant qu’elle n’éclate de rire devant une Trellia qui s’était écrouler sous le poids de son nouveau Pokémon insecte. Elle commence à contourner sa chaise improvisée quand deux autres éclats qui explosent avec violence. Devant de telles évolutions déchaînées, Elvira grogne un peu d’inconfort en essayant de ne pas devenir aveugle face à ce phénomène. « Mais… Qu’est-ce qui se passe… » Une fois que tout ceci fut terminé, elle peut enfin avoir le fin mot de l’histoire et probablement l’une des pires réactions que pouvait avoir une dresseuse. Il est vrai que la rouquine s’attendait à quelque chose de mieux de la part de Trellia, mais en même temps, comment réagit à une réaction en chaise de ce genre ? Toutefois, c’est avec taquinerie qu’elle s’exclame en venant la rejoindre. « J’en connais une qui va être heureuse de voir que ton équipe, c’est… Raffinées. Continue comme ça et tu pourras réellement être propriétaire d’un joli cabaret et tout ça grâce à Eldrith. »

À peine ces mots furent sortis de sa bouche, qu’elle les regrette presque, toutefois même les regards acérés d’Anoha et Kahrun. Tandis qu’un petit frisson d’inconfort d’étire le long de sa colonne, mais déjà la petite ou plutôt la dodue Grodoudou offre encore une fois de sa maladresse légendaire. Des nouvelles pierres volent dans les airs et pendant que le regard d’Elvira le suit du regard, ils viennent heurter les têtes respectives d’Anoha et de Kahrun qui jetait le même regard à Eldrith qu’elle avait reçu plutôt. Elle secoue la tête à son tour, laissant Trellia s’occuper du caractère plutôt enflammé de ces Pokémon. « Dans tous les cas, félicitation ma grande ! Tes enfants sont enfin des adultes ! » Toutefois, l’attention de la rouquine est occupée vers l’horizon. Plutôt, elle avait remarqué de l’activité avec un petit groupe de Pokémon. Elle avait cru reconnaître des Kaïminus jouer ensemble, mais étrangement, l’action soulevait maintenant un nuage de poussière et elle est sûre de le voir plus près.

Il n’y avait pas juste ceci, quand le frisson lui avait traversé le dos, elle avait ressenti une telle détresse qu’elle s’était sentie mal. Son regard vert scrute l’horizon pendant que son sixième sens mental s’étire tel un vol volatil. C’est à cet instant, qu’elle frappe la boule de peur et de haine qui court plus ou moins dans leur direction. Sitara vient l’aider en aiguisant ses sens et elle voit les trois silhouettes plus impressionnantes que celle qu’elles semblent poursuivies. « Je reviens, je ne serais pas longue. » Annonce-t-elle plus ou moins à Trellia. Sitara profite de ce moment pour sauter de ses épaules, préférant rester ici et laisser Elvira gérer ceci. Sans même s’assurer qu’elle avait entendu, elle s’éloigne vers les deux Crocrodil qui accompagnent un Kaiminus plutôt grassouillet. Elle voit quelque chose trébuché devant eux et un couinement aigu résonne à ses oreilles et comme si quelque chose se brisait en elle, pendant qu’elle voit les trois silhouettes agressives se jeter sur lui, son sang fait un tour et elle s’élance en entendant son sang pulser bruyamment à ses tempes. En moins de deux, la terre sous elle bouge et elle se retrouve à patiner rapidement, emportée par un flot de terre. À moins de deux mètres de la scène où elle voit une éclaboussure de sang, elle saut vers l’avant et vient brusquement frapper le sol de ses poings. Trois piliers de terre viennent frapper violemment les trois ennemis de pleins fouets, les repoussant brusquement vers l’arrière.

Tandis qu’elle attrape la petite créature à moitié ensanglantée sans même regarder ce que s’était, elle attrape grâce à un poing de terre géante les deux Crocrodil qui en demande encore. Déconcentrée par ce ''combat", elle ne remarque pas l’attaque sournoise de la petite mâchoire aux dents acérées. Ressentant la panique de la créature qui est enroulée dans un voile de peur. Avec une volonté de survie qui surprend Elvira, la petite créature trouve la force de mordre assez fort et de sectionner les bandes de cuir qui retiennent en place sa prothèse. Pendant que les pieds agiles de la petite créature utilisent Elvira comme un tremplin pour faire une pirouette dans le but de s’éloigner. Toutefois, avec le poids de la prothèse qu’il garde plus ou moins en bouche et les blessures qu’il a déjà encaissées, il s’écrase la face contre le sol. De côté, le poing toujours levé et fermé en tenant en place les créatures qui gigotent et grognes, elle observe la petite créature qui essaye de se soulever péniblement. C’est au moment que leurs regards se croisent qu’elle remarque l’amputation qui frappe son bras droit. L’absence de son bras qui semble avoir été arrachée autrefois (probablement à la naissance ou peu de temps après) en dit long sur le parcours agiter du tout petit Kaiminus qui essaye tant bien que mal de se tenir devant elle.

Tandis qu’un ange passe entre elle et le Kaiminus, elle est rapidement agacée par les grognements des Crocrodil. Elle les repousse brusquement, les envoyant valser plusieurs mètres plus loin. Ils quittent sans demander leur reste face à la gueule de terre qui les menace de les avaler. La peur et la férocité qui se trouve dans le regard passent lentement à la surprise puis à l’espoir quand il remarque lui-même le bras manquant de l’humaine. Un sentiment de confort submerge Elvira tandis qu’elle scrute l’esprit de petit dinosaure bleu qui est à deux doigts de s’écrouler. Devant autant de bonheur, elle ne peut pas rester de marbre et elle sourit tendrement face au Kaiminus qui se laisse envahi par le soulagement de savoir qu’il n’est pas le seul, qu’il y a quelqu’un d’autre qui lui manque un bras. Comme pour l’approuver silencieusement, elle hoche doucement la tête. Ensuite, vient une vague de soulagement qui frappe Elvira de plein fouet et elle voit le petit Kaiminus enfin relâcher la pression. Il pousse un soupir de soulagement et dans un dernier bond d’énergie, il s’élance vers elle et saute. Sans sa prothèse, elle peine misérablement à se rattraper de son bras gauche. Elle doit le réceptionner sur sa cuisse et venir le poser au sol pour être sûre de ne pas l’échapper.

Avec les dernières forces qu’il lui reste, il s’accroche à ses vêtements, il est clair, qu’il ne la quittera plus. Surprise et pourtant étrangement heureuse, la rouquine vient passer son bras valide autour de lui, le serrant à son tour contre elle. Décidément, ce petit être fétiche et amputé avait décidé de rejoindre son équipe et elle n'avait qu’un seul choix possible, accepter… Tout en se redressant sans relâche son emprise réconfortante sur le jeune Kaiminus, elle utilise sa maîtrise de la terre pour venir attacher sa prothèse dans son dos, le laissant pendre sur ses fesses comme le bras mort qu’il est. Elle revient tranquillement vers ses Pokémon qui l’observent tous. Axill se permet même un petit commentaire habituel ; « une autre créature errante. » « Pas le choix, tu sais bien que c’est juste ceci que j’attire, je dois te rappeler notre rencontre. » Lui réplique-t-elle taquine. « Finalement, t’avais raison, les problèmes sont arrivés jusqu’à nous… Va falloir quitter… » Souffle-t-elle sans expliquer davantage la situation. La scène parlait d’elle-même, un Pokémon blesser et sa prothèse qui est brisée. Elle soupire un peu et fait signe à ses Pokémon de revenir vers elle. Elle laisse le temps nécessaire à Trellia pour ramasser les siens, puis elles reprennent la direction de la civilisation ou d’autres aventures les attendent.

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