[ Clos ] [Event] Croire aux miracles [Violette, Hugo, Abigaël]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Que vous l’ayez voulu ou non, vous avez été poussés vers le groupe rejoignant le centre-ville, un peu plus en hauteur. Voyant la masse qui vous sépare de la mer, ou de l’entrée des cryptes, vous vous résignez à profiter du spectacle depuis la colline.

[Violette]

Après bien des péripéties, j'avais finalement réussi à trouver Nerio dans le temple et ce dernier avait accepté de me former à l'herboristerie. Mais le vieux guérisseur avait tenu avant toute chose à participer à un festival commémorant ceux décédés lors de l'épisode de la folie de Mewtwo festival qui se tenait dans un petit village à l'est de Mizuhan.

Touchée par la dévotion du vieil homme et désireuse de montrer mon respect aux morts - ceux décédés pendant cette catastrophe mais aussi les défunts de ma propre famille, je demandai à l'accompagner, chose qu'il accepta. Hugo, qui se trouvait avec moi à ce moment-là, décida pour des raisons qui lui étaient propres de se rendre lui aussi à ce festival des Lumières Dansantes.

Nous fîmes donc route ensemble, tandis que le Togekiss de mon nouveau maître nous emmenait, lui et moi, vers notre destination. Hugo volait à nos côtés, perché sur un Roucarnage. Hélas, à peine avions-nous atterri que Nerio se déroba à ma vue, emporté par la plus grande foule que j'avais jamais vue. Mal à l'aise, je me rapprochais d'Hugo qui était encore - par pur miracle- dans mon champ de vision.
J'appelai pendant quelques secondes mon mentor, mais sans succès. Même les pouvoirs télépathiques de Doc furent dépassés par le trop plein de monde et de pensées qui se trouvait aux alentours. Perdue dans cette foule immense et abandonnée, je n'étais pas très rassurée...

"Hugo, commençai-je d'une petite voix, Nerio a... disparu dans la foule. A votre avis, que faut-il faire? Tenter de partir à sa recherche, rester ici en espérant qu'il réussisse à revenir sur ses pas ou avancer au hasard en espérant tomber sur lui? Doc n'a pas réussi à le retrouver malgré ses pouvoirs et... Oh non, c'est pas vrai! Doc? Dooooooooooooooooooooooooooooc?"

Elle n'était plus sur mon épaule! Je répétai plusieurs fois son nom en criant de plus en plus fort. En vain. Une terreur indicible s'empara de moi et je fus à deux doigts d'éclater en sanglots. Après Nerio, voilà que Doc aussi s'était volatilisée! Non... Non, ce n'était pas possible, pas Doc, pas elle... Mais tandis que je m'enfonçai de plus en plus dans la terreur, je ressentis tout à coup une émotion positive que je connaissais bien. C'était Doc, qui tenait à me réconforter... Et à me fournir une piste pour que je puisse la retrouver. Je m'élançai à toute vitesse.

A mon grand soulagement, je finis par la rejoindre quelques mètres plus loin, alors qu'elle regardait avec intérêt un étal.

"Doc, lui dis-je avec émotion tout en la prenant dans mes bras, ne refais plus jamais ça d'accord? La prochaine fois que tu veux partir, préviens-moi d'abord, d'accord?"

Ma Tarsal me regarda, d'un air à la fois coupable et étonné, et je compris qu'elle ne pensait pas à mal en agissant ainsi. Mais très vite, son expression se transforma en un grand sourire, signe qu'elle avait compris ce que je lui demandais, et qu'elle ferait plus attention à l'avenir. Elle alla même jusqu'à me lancer un léger Vibra-Soin afin que toute trace de la peine que j'avais eu disparaisse de mon visage.

"Excusez-moi, mademoiselle, lança soudain une voix féminine que je ne connaissez pas, désirez vous une lanterne?
-Une... Lanterne?"

Pour la première fois, je m'intéressai vraiment à l'étal qu'étudiait Doc avant que je ne la rejoigne. Sur ce stand se trouvaient des lanternes de toute taille, et de toute forme: ronde, cylindrique rectangulaire, en forme de Charmillon, de Sancoki, de Mélofée, et d'une multitude d'autres Pokémon dont certains que je n'avais encore jamais vus.

"Excusez-moi madame, répondis-je enfin à la vendeuse non sans rougir, mais c'est la première fois que je viens à ce festival et... à quoi servent ces lanternes?
-Vous êtes nouvelle hein? Rassurez-vous, vous êtes loin d'être la seule. Ces lanternes sont utilisées pendant le festival pour rendre hommage aux morts, notamment lors de la procession. Laquelle vous ferait plaisir?
-Eh bien... Je crois que ma Tarsal en avait une en vue, alors... Laquelle tu choisis, Doc?"

Aussitôt, ma Tarsal attrapa de ses petits bras une lanterne sphérique toute simple, exceptée sa couleur, d'un orange profond parsemé de rouge et de jaune. Avec la lumière qui brulait à l'intérieur, la lanterne ressemblait à un petit soleil miniature. Ma petite fée me regarda alors avec un grand sourire.

"Oui, tu as très bien choisi, Doc, elle est très belle! Combien vous dois-je? Demandai-je ensuite à la marchande.
-Oh, désolée, me répondit-elle, je ne me suis pas bien fait comprendre, je ne suis pas une vendeuse, ces lanternes sont gratuites. Du moins la première lanterne l'est, si vous en voulez plus, il faudra les payer. Mais le but n'ai pas d'en avoir cinquante en sa possession mais que chacun ait la sienne. La couronne de Mizuhan elle-même a puisé dans ses fonds pour que ce festival puisse avoir lieu, ce sont eux qui ont fourni cet équipement. Sans doute jugeaient-ils important que la population puisse faire le deuil de cette terrible catastrophe... Quoi qu'il en soit, si vous trouvez quelqu'un qui se propose de vous vendre ses lanternes, surtout ne l'écoutez pas, c'est un escroc qui cherche à s'enrichir sur le malheur de ceux qui cherchent le recueillement!
-Très bien, eh bien merci beaucoup pour vos conseils... Et pour la lanterne! Tu viens Doc?"

Aussitôt, ma Tarsal regagna sa place habituelle sur mon épaule, puis elle lança sa boule en l'air et s'amusa à la faire léviter en zigzag au-dessus de ma tête. Alors c'était pour ça qu'elle en voulait une... Pour s'amuser... Ce joyeux petit spectacle m'arracha un sourire. Mais je n'avais pas le temps de rêvasser! Il me fallait vite retrouver Hugo, avant qu'il ne disparaisse, comme Nerio. Normalement, il ne devait pas être loin derrière moi...

"Doc, si tu vois Hugo, tu me le dis, d'accord?"

Ma fée hocha la tête pour me montrer qu'elle avait compris, et quelques secondes plus tard, elle poussa un petit cri, et fit voler sa balle droit derrière moi.

"Tu veux que je la suive, c'est ça?"

Doc hocha la tête en souriant. Je marchai donc après la sphère lumineuse... qui s'arrêta à quelques centimètres du nez d'Hugo!

"Oh euuuh Hugo, balbutiai-je, je suis vraiment désolée d'avoir disparu comme ça, j'étais partie à la recherche de Doc, qui avait disparue, et elle a trouvé cette lanterne et... Vous en voulez une?"

En prononçant cette phrase, j'avais été incapable de contrôler mon débit et les rougeurs qui apparurent sur mon visage. Bon sang, pourtant je connaissais ce garçon, après tout ce que nous avions traversé dans le temple... Alors pourquoi est-ce que je ne pouvais m'empêcher de rougir lorsque je lui parlais?
Et tandis que je réfléchissais à cette question j'avais l'impression que songer à mon propre embarras rendait mon teint encore plus cramoisi!

[Hugo]

Hugo avait pu prouver sa valeur en assistant Ayme ainsi que Violette du mieux qu’il put durant leur exploration du temple du volcan. Chacun des archéologues d’un jour semblait avoir trouvé ce qu’il était venu chercher en entrant dans le temple de Ho-Oh. Tandis que la Flammenoise avait trouvé des réponses à certaines de ses questions, Violette avait retrouvé Nério, son maître à penser. Hugo, quant à lui, avait tout simplement apprécié de découvrir de nouvelles choses, rassasiant quelque peu sa curiosité débordante.

Nério était un homme sage aux très nombreuses connaissances. Le terrosien se prit d’admiration et respectait énormément le puissant maître du feu. Alors que la troupe d’explorateurs quittaient l’antre sacrée, le professeur de la Nalcienne lui indiqua qu’il comptait se rendre à Nouvelle-Gilnéas où se déroulait un festival rendant hommage aux victimes de la folie meurtrière de Mewtwo. À l’évocation de ce terrible souvenir, une douleur fantôme se manifesta assez vivement dans le bras gauche du jeune maître de la terre. De ses doigts fins, il parcourra les quelques cicatrices qui bariolaient désormais son avant-bras.

Le regard du jeune homme fut cependant attiré par un majestueux oiseau qui venait vint se poser à ses côtés. L’être volant, qui était d’une magnifique couleur doré, brillait timidement à la lumière du jour. La lumière se reflétait délicatement sur son plumage, donnant l’impression que le magnifique  Roucarnage était entouré d’étoiles scintillantes. Le cœur d’Hugo se serra en reconnaissant la bête. Il saisit rapidement le parchemin qui se trouvait enfermé dans un tube fait de métal.

« Cher Hugo,
J’espère que tu vas bien et que ta vie a repris son cours.
Comme beaucoup de guérisseurs ayant participé au soin des victimes de Mewtwo,
je me rendrai au mémorial qui s’est établi à Nouvelle-Gilnéas.
J’aimerais beaucoup t’y revoir, je crois que c’est important pour toi
de rencontrer des personnes ayant traversé les même épreuves que toi.
C'est pourquoi je t’ai envoyé mon plus fidèle compagnon que tu as
sûrement du reconnaître au moment où il t’est apparu.
En espérant te revoir bientôt, je t’embrasse.
Léanne »

La lettre, simple et brève, mit son destinataire sans dessus dessous. Lui qui hésitait encore à se rendre à l’hommage organisé par la nation de l’eau, de peur que certains mauvais souvenirs ressurgissent, se ravisa immédiatement. Hugo s’installa immédiatement sur le dos du Pokémon volant et se mit en route vers Mizuhan, bien déterminé à retrouver celle qui lui avait sauvé la vie.

-

Le trajet dura un long moment durant lequel Hugo eut tout le loisir de se rappeler de ce qu’il avait vécu lors du tragique évènement qui avait frappé Erasia. Du visage de la petite fille lui demandant d’aider son père à calmer ses Wattouat, au coup de queue que lui avait infligé le Méga-Tyranocif, le désarticulant comme une poupée de chiffon. Mais toutes ses pensées se dissipèrent quand le trio atterrit enfin au sommet d’une petite colline.

L’élémentale en profita pour libérer ses deux Pokémon qu’il n’avait pas vus depuis un petit temps maintenant. En voulant les protéger de la chaleur étouffante qui régnait dans le sanctuaire Flamenois, Hugo avait dû les laisser enfermer dans leurs balles. Le dresseur se mit alors en tailleur et accueillit son oursonne qui venait se blottir à lui tandis que Sophos pressait délicatement son crâne contre la joue de son dresseur.

Ce petit interlude émotion serait peut-être mal vu par Violette à qui le jeune homme n’avait pas adressé un mot depuis qu’ils étaient au sol, mais il avait besoin de retrouver ses deux plus fidèles amis. Il entreprit alors de raconter à ses deux Pokémon ses aventures dans le temple. Ses rencontres avec Violette, Doc, Ayme, Nox et Nério. Les péripéties auxquelles ils avaient dû faire face, les découvertes qu’ils avaient faites. Ce n’est qu’une fois son récit terminé que le blond se rendit compte que Violette avait disparu de son champ de vision.

Se relevant sur ses deux pieds, le Terrosien scruta les environs quand il vit la jeune femme quelques mètres plus loin, devant un étal de lanternes. Il décida de l’attendre tandis que Doc semblait avoir choisi une lanterne aux couleurs chaudes qui contrastaient avec l’atmosphère globale qui se dégageait du village. D’ailleurs la lanterne avançait très vite, un peu trop même... Un mouvement de recul de la part du jeune homme lui permit d’éviter un impact avec la boule de papier. Il se contenta de sourire en attendant que Violette et sa fée le rejoignent.

« Je suppose que oui… Je vais aller en chercher une tout de suite. Mais avant ça, j’aimerais vous présenter à deux amis. Violette, Doc, je vous présente Sophos et Irémia » fit le compagnon de route de la nalcienne en désignant respectivement son Persian et sa Teddiursa. « Les amis, je vous présente Violette et Doc. »

Une fois les présentations terminées, Irémia plongea directement sur les jambes de Violette et s’y accrocha, lui offrant son plus beau sourire. Persian, resté au niveau du genou d’Hugo, regardait la scène d’un œil blasé. Il est vrai que l’oursonne avait gardé son âme d’enfant et ne semblait pas grandir. Elle était toujours la même, toujours aussi enjouée et démonstrative.

« Iréma, arrête donc ça tu veux… Excuse-moi Violette mais comme tu l’as remarqué, ma Teddiursa est très… sans gêne parfois. Mais elle ne fait pas ça pour déranger, c’est sa façon à elle de montrer qu’elle apprécie une personne. Si on allait voir ses lanternes ? »

À la fin de sa phrase, Hugo décrocha sa Pokémon au croissant de lune de la jambe de son amie pour la caler contre son torse. L’élémental s’avança alors jusqu’au petit stand où Violette s’était procurée sa lumière quelques minutes auparavant. La femme qui tenait ce même stand s’exclama à la vision du Persian, complimentant son dresseur au passage. Hugo ne put se contenter de barbouiller quelques remerciements, gêné par tant d’attention. Il fut néanmoins bien plus éloquent quand la dame insista pour lui offrir une magnifique lanterne en forme de Persian.

La lanterne était fait d’un tissu très léger, teinté une légère couleur beige. De forme arrondie, elle possédait deux extrémités sur le dessus ainsi que trois vibrisses de chaque côté. La bougie qui brûlait en son sein illuminait la création, lui insufflant une certaine beauté triste, une certaine mélancolie.

« Des petits groupes de procession semblent se former. Maintenant que nous avons les lanternes, je pense que nous devrions nous fondre dans un d’eux. » dit Hugo à sa compagne d’un jour.

Hugo prit délicatement la main de Violette dans la sienne et la guida vers un groupe composé d’une dizaine de personnages de toute origine, de toute profession et de tout âge.

[Abigaël d'Alma]

Le regard perdu dans le vague, Abby ne faisait même plus attention aux irrégularités de la route qui secouaient la charrette dans laquelle elle était depuis des jours et des jours. Sans doute habituée à être malmenée par les chemins hasardeux et loin d’être entretenus, vu qu’ils serpentaient à travers des lieux visiblement peu fréquentés, elle repensait, encore, à son aventure dans la forêt d’Agata. Là-bas, elle avait revu Soriu, un Mizuhanien qu’elle avait rencontré des années auparavant (et dont elle n’avait quasiment aucun souvenir, en fait), et elle avait non seulement pu maîtriser la puissance nouvellement acquise de son Cizayox, mais aussi découvrir que même son Onix, qui s’était changé en Steelix, possédait ce pouvoir latent en lui. Ce terrifiant pouvoir dont Titan, le Tyranocif aux yeux vairons de son père, avait fait les frais l’année d’avant, aliéné au point de tout détruire sur son passage. Cet épisode particulièrement violent, ainsi que l’obtention de Gemmes servant à canaliser cet augment de puissance, avaient redonné un peu d’espoir à la Terrosienne quant à son père : elle songeait en effet qu’accompagnée de deux Pokémon capables de déployer une telle puissance, elle avait en sa possession deux atouts indéniables pour se défendre, et pour venir en aide au Duc d’Alma si jamais il était en danger. Enfin, encore fallait-il retrouver sa trace... Et plus le temps passait, plus Abigaël sentait cruellement le problème que posait l’absence de Pokémon pouvant voler dans son équipe de tueurs. Elle avait bien Sasori, mais le scorpion, en plus d’être une « simple » monture terrestre, n’était pas aussi endurant qu’elle l’aurait souhaité...

Alors qu’elle était retournée à la caserne de Seian, forte de deux recrues dopées aux Méga-Gemmes, elle avait repris son petit rythme de soldat : bien que gradée, Abby n’avait pour le moment rien à faire de particulier en dehors des tâches quotidiennes inhérentes à la vie dans une base militaire. Elle n’eut toutefois que quelques jours de répit avant qu’un membre de son corps de bataille ne vienne l’interrompre dans sa réflexion sur une des nombreuses possibilités des conditions de la disparition de son père. Il lui avait fait part de l’émergence d’un village de réfugiés, à Mizuhan, ce qui avait immédiatement agacé Abby : en quoi ce village de péons la concernait-elle ? Mais elle s’était bien vite radoucie quand on lui avait expliqué que là-bas, on organisait une grande cérémonie de commémoration en hommage aux victimes de ce qu’on appelait, partout, « la catastrophe de Mewtwo ». Cet endroit était lié à Titan, d’une certaine manière, et donc à Père. Même si les chances d’y voir le Duc étaient très minces, elle ne devait pas laisser passer cette occasion. Obtenant une permission temporaire de quitter son poste, tout en jurant sur l’honneur d’intervenir en cas de mise en danger de l’intégrité de Terros, la Maîtresse des Lames avait donc pris congé et embarqué sur l’une des nombreuses navettes reliant Seian à la Nouvelle-Gilnéas.

Elle en était là de ses divagations lorsque le conducteur lui cria qu’ils étaient arrivés. Puisant dans ses réserves personnelles d’argent – noblesse oblige - pour payer le voyage, elle quitta l’homme sans un mot, son attention déjà tournée vers le village dans lequel elle venait d’entrer. Elle eut à peine le temps de libérer quelques-uns de ses Pokémon que déjà, on l’apostrophait vivement.

« Allez, ça commence... »

Même si elle avait fait des progrès niveau sociabilité, Abigaël avait encore un long, très long chemin à parcourir avant d’être prête à évoluer au quotidien parmi les humains. Quant à savoir si elle serait avenante ou aimable un jour... Uramu, le Drackhaus souffre-douleur, n’aurait parié là-dessus pour rien au monde. Vraiment rien.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

C’était déjà mieux que l’abrupt « QUOI ?! » dont elle était la spécialiste jusqu’à présent... Un peu refroidie par l’attitude d’Abby, mais pas dégonflée pour autant, la femme à la tête d’un étal de lanternes de toutes sortes lui expliqua que chaque participant à la Danse des Lumières se devait de porter un lampion, mais que ledit lampion était offert, et au choix de chacun concernant sa forme. Sans s’attarder sur les différentes possibilités de lanterne, la Terrosienne désigna la première qu’elle vit. D’un air enjoué, la dame lui attacha au poignet un fil solide et épais, au bout duquel une ravissante lanterne lumineuse et rectangulaire flottait paresseusement dans les airs. En grognant, la Lieuse se laissa faire, résignée, sous l’œil amusé de Kuchimi, son Abo, lovée autour du cou du Cizayox. En sentant Hagane la regarder avec insistance, la jeune femme lâcha :

« Quoi, t’as un problème ? Je voudrais bien t’y voir, toi, avec un truc pareil accroché à la pince ! Non mais ! »

Avec sa mauvaise humeur habituelle, la fille du Duc s’éloigna, cherchant Uramu dans la foule dense qui évoluait autour d’elle. Pestant contre son abruti de Dragon qui était sorti de son champ de vision, elle l’aperçut un peu plus loin, en train de rêvasser la bouche ouverte, fixant d’un air idiot les multiples lumières qui se frôlaient dans les cieux, attachées à leurs précieux propriétaires. Le lieutenant s’approcha.

« Oh, tu vois pas que t’es au milieu comme le jeudi là ? Tu gênes ! Bouge ! »

Totalement absorbé dans la contemplation de ces objets en papier si jolis et VOLANTS, surtout, Uramu ne vit pas sa patronne, pas plus qu’il ne l’entendit le sermonner. Évidemment, ce qui devait arriver arriva : quelqu’un qui marchait dans le cortège et qui ne pensait pas le chemin encombré lui rentra dedans, dans un bruit sourd, ce qui eut au moins le mérite de le tirer de sa torpeur. Terrifié, le Drackhaus sursauta, avant de se tourner vers la personne qui venait de le heurter, tandis qu’Abigaël se passait la paume sur le visage, atterrée.

« Faites pas attention à ce demeuré, il est pas très malin, comme vous pouvez le voir. Bon, tu te pousses, maintenant ? J’te jure. Moi, c’est Abigaël d’Alma, lieutenant de l’armée de Terros, et ce débile, là, c’est Uramu. Voilà Hagane, et son écharpe, là, c’est Kuchimi. »

Abby qui engageait la conversation... De plus en plus étrange. Les Pokémon de la Terrosienne se regardèrent, tour à tour, puis se tournèrent vers les deux inconnus, épatés. En ces temps de paix et de commémorations, ils avaient envie, pour une fois, de croire aux miracles.

[J’espère que ça ne vous ennuie pas que j’aie « joué » un peu l’un de vous deux pour amorcer la discussion ^^ MP, Skype ou texto si besoin !]

[PNJ]

Tandis que vous profitiez des chants et prières du festival, et que vous admiriez la ville et la mer en contrebas, illuminées par des milliers de lueurs, vous sentez soudain que quelqu'un ou quelque chose vous arrache votre lanterne ! La violence de l'acte est telle que vous en tombez, ayant tout juste le temps d'apercevoir votre agresseur : un homme portant un tatouage représentant un symbole étrange dans le dos.

Près de vous, de nombreux participants à la cérémonie subissent le même sort, dépossédés de leur lanterne de la même façon. Puisque la Danse est perturbée, il vous faut rattraper ces voleurs d'un genre particulier, et découvrir la raison de ce rapt ciblé : pourquoi empêcher les Lanternes de rejoindre l'au-delà ?

[Violette]

Je me laissai entraîner par Hugo au sein de la procession qui démarrait. Même si cette situation m'était un peu inconfortable, j'étais très contente qu'il me prenne la main. Ainsi, je ne risquai pas de le perdre, lui aussi...

Soudain, je ressentis un contact au niveau de ma nuque: c'était Doc, qui s'amusait à faire voler sa lanterne dans toutes les directions, en lui faisant décrire un circuit dans le ciel. Je ne comprenais pas ce qu'elle cherchait à dessiner, mais le spectacle restait très beau.

"Oui, Doc, la félicitai-je à voix basse, c'est très beau! Surtout, fais bien attention à ta lanterne!"

Ma fée rayonnante devant mon compliment, hocha la tête pour me montrer qu'elle en prendrait grand soin.

"C'est bien, répondis-je avec un sourire, tout en continuant d'avancer. Maintenant on va... Ouch!"

Mon pied s'était pris par mégarde dans un obstacle que je n'avais pas repéré à cause de la dense foule qui m'entourait. Je n'étais pas tombée grâce à Hugo qui me tenait par la main, mais c'était limite. Je baissai les yeux pour voir la cause de cet accident évité de justesse et vit une grosse boule chitineuse qui m'arrivai au niveau de la cuisse.

Soudain, une voix humaine retentit, une voix de femme, qui réprimanda vertement le Pokémon qui venait de me percuter. Alors ça ressemblait à ça, en vrai, un Drakhauss? Il était plutôt rigolo avec son corps énorme et ses pattes minuscules, sans parler de son air rêveur... Difficile de croire qu'un Pokémon en apparence aussi paisible donnerait naissance à un féroce et puissant Drattak. Cependant, devant les réprimandes adressées au dragon, je ne pus m'empêcher d'intervenir. Après tout, ce n'était pas vraiment sa faute, il ne m'avait pas foncé dessus...

"Excusez-moi madame, mais... Ce n'est pas sa faute, moi aussi, j'aurais dû faire plus attention avant de lui rentrer dedans... Enchantée de vous rencontrer Abigaël! Je me nomme Violette Heaver, et je suis dresseuse et herboriste. L'homme derrière moi s'appelle Hugo, c'est un ami. Et sur mon épaule, c'est Doc, ma Tarsal!" me présentai-je avec un sourire timide.

Aussitôt, ma petite fée blanche salua la dame en lui souriant, puis elle se téléporta sur le sommet du corps du dragon. Apparemment, elle avait plein de choses à lui dire par télépathie... Ou alors, elle s'était soudain pris d'engouement pour les objets et les êtres sphériques!

Mais alors que j'allais poser quelques question, par pure courtoisie, à la dénommée Abigaël, je subis mon deuxième choc de la soirée, et cette fois-ci, comme j'avais lâché la main d'Hugo pour saluer la nouvelle venue, rien ne m'empêcha de chuter, et je me retrouvai soudain assise par terre avec une furieuse douleur au niveau du postérieur.

Rien de bien grave, j'avais connu bien pire, mais ce n'était pas agréable pour autant. Alors que je tournai la tête pour voir qui était le malotru qui m'avait culbutée cette fois-ci, je remarquai que Doc et son nouvel ami le dragon n'avaient pas été épargnés, puis que le dragon avait roulé un bon mètre plus loin et se trouvait maintenant derrière moi. Doc, qui était toujours perchée sur son imposant crâne, se précipita sur moi pour vois si tout allait bien. Mais elle fut rassurée lorsque je me remis debout en lui souriant, pour lui montrer que tout allait bien. Puis elle alla alors s'enquérir de la santé de son ami le dragon qui avait lui aussi fait une sacrée chute.

"Ouch, lançai-je en me relevant. Est-ce que... Est-ce que tout le monde va bien? demandai-je à Hugo et à Abigaël. Aussitôt, je rougis en voyant que j'étais apparemment la seule à être tombée. Evidemment, c'était toujours pour la petite Violette, les chutes en tout genre... Bon, sang, mais quand cesserais-je d'être aussi distraite?

Mais je n'eus pas le loisir de m'appesantir bien longtemps sur mon sort car j'entendis de petits pleurs déchirants. Qui provenaient de Doc. Aussitôt, je me précipitai à ses côtés et la serrait contre moi en lui murmurant des paroles de réconfort. Malgré cela, il lui fallut quelques minutes pour se clamer un peu et m'expliquer ce qui n'allait pas. Devant mes questions, elle finit, tout en pleurant, par tendre un ses bras vers le ciel. Je levai alors la tête.

Il me fallut alors quelques minutes pour réaliser ce qui clochait: la lanterne ronde de Doc avait disparu. Alors c'était ça!

"Ne t'en fais pas, lui dis-je d'une voix douce en lui caressant la tête, on va la retrouver!". Mais j'avis beau dire, rien n'y faisait et Doc restait inconsolable. Je retournai alors vers mes deux camarades en la tenant dans mes bras résolue à tenir ma promesse.

"Vous aussi, on vous a chipé votre lanterne? Demandai-je. Tout de même, je me demande qui pourrait faire une chose pareille et pourquoi. Après tout, ce ne sont que des bouts de papier, ils n'ont aucune valeur autre que la valeur sentimentale que leur confèrent ceux qui les brandissaient en cette fête solennelle".

Doc avait-elle compris que son "jouet" servait en réalité à rendre hommage aux morts? Probablement pas. A moins... Que sourire soit sa manière à elle d'apaiser les esprits chagrins et perdus? Connaissant ma petite fée, il était bien possible qu'elle ait vu les choses ainsi.

Mais en attendant, je me retrouvai avec une Doc inconsolable sur les bras et aucun indice pour savoir où était passée sa lanterne... C'est alors que le Drakhauss, qui avait probablement entendu les pleurs, s'approcha de Doc et commença à communiquer avec elle.

Lorsqu'elle comprit ce qu'il voulait, à ma grande surprise, Doc ouvrit e grands yeux et un sourire illumina à nouveau son mignon petit visage. Puis elle se téléporta sur mon épaule et se concentra intensément. Peu après, le dragon terrestre s'éleva dans les airs, une bonne tête au-dessus de la mienne. Au début, je pensai qu'il s'agissait d'une sorte de farce, mais alors que j'allais demander à Doc de laisser ce pauvre Pokémon tranquille, je captai le regard du Dragon, qui semblait rempli de béatitude.

Mais bien sûr! Le rêve de tout Drakhauss était d'évoluer... pour apprendre à voler! En le faisant léviter, Doc lui offrait un avant-goût de ce que serait sa future et merveilleuse nouvelle vie!

"Ne force pas trop, d'accord Doc? Si tu sens que tu ne peux plus maintenir ton Psyko, fais le redescendre en douceur, OK? Mais je dois dire que tu m'impressionnes, je ne savais même pas que tu maîtrisais déjà cette attaque!"

Elle me fit un grand sourire plein de fierté pour me montrer qu'elle avait compris, puis j'expliquai à mes compagnons:

"Je... Je dois retrouver ma lanterne! Doc en a trouvé une de... substitution... mais elle sera très déçue si on ne lui retrouve pas la sienne. Et puis, j'ai l'impression que le groupe à côté de nous a également "perdu" les siennes. Je... Je ne vous demande pas de m'accompagner... Enfin vous pouvez venir si vous voulez...mais gardez un oeil sur Doc pendant mon absence! Je... Je vais la récupérer!"

Cependant, malgré mon discours pas si assuré que ça, je n'en menais pas large, et je ne savais même pas par où commencer... Quand soudain un détail me revint en mémoire! Le dragon! Peut-être apercevait-il les lanternes ou les voleurs, de là-haut!

[Bien sûr, vous pouvez faire comprendre à Violette l'intrépide que partir seule est une mauvaise idée^^]

[Hugo]

« It’s a pleasure. »

Ce furent les seuls mots, dans la langue du pays de la terre, qui sortirent de la bouche d’Hugo lorsque Violette le présenta à sa compatriote gradée. Hugo n’était pas vraiment étonné du ton enjoué qu’empruntait son amie pour introduire la conversation, et même si la bonne humeur de la jeune fille était généralement contagieuse, il ne la partageait pas. D’un œil dubitatif, le terrosien observait attentivement le lieutenant d’Alma. Elle ne lui inspirait que peu confiance et son attitude franchement désinvolte détonnait un peu trop avec l’ambiance qui régnait actuellement à Nouvelle-Gilnéas. Le jeune homme croisa ses bras sur la poitrine, toisant du regard la mante d’acier. Cette dernière regardait son dresseur, surpris. Était-elle ainsi au quotidien ? Si oui, le jeune homme plaignait sincèrement le dragon sphérique qui était visiblement son défouloir.

Mais alors que le jeune homme eut à peine le temps de s’enquérir du traitement que subissait le Drackhaus quand Violette fut projetée au sol par un homme encapuchonné. Le jeune homme se précipita alors pour venir en aide à son amie. En tendant sa main pour aider la Nalcienne à se relever, Hugo se rendit compte que le lien qui retenait sa lanterne à son poignet avait été sanctionné. Doc aussi venait de se faire subtiliser sa boule de papier ambrée.

« Qu’est-ce que… » Hugo n’eut pas le temps de finir sa phrase que des pleurs d’enfants du groupe se rallièrent à ceux de la Tarsal. Certains pleuraient parce qu’on leur avait volé leur lanterne, d’autres geignaient car un de leur parent venait de tomber au sol. Un homme semblait d’ailleurs avoir une mauvaise chute, vu la grimace qui se dessinait sur son visage. C’en était trop. Qui pouvait se permettre de venir perturber une cérémonie d’hommage à d’innocentes victimes décédées? Le sang bouillonnait dans les veines du Terrosien. Sa mâchoire se crispa tandis que ses poings se serrèrent. Hugo prit rapidement la décision d’intervenir. Lui qui avait failli perdre la vie lors de ces évènements, lui qui avait failli devenir une de ces victimes à qui l’on rend hommage en ce jour… Il ne pouvait pas laisser faire ce groupe d’impurs. Il devait les arrêter.

Et d’un geste du pied, Hugo s’éleva à plus de trois mètres. Il régnait sur une colonne de terre maintenu dans les airs par la rage qui l’envahissait. Il lui fallut quelques secondes pour s'adapter à la hauteur, se concentrant sur un point fixe. Le vertige lui passa rapidement et d’aussi haut, il avait une vue imprenable sur la plupart des groupes de procession. Chaque groupe des environs semblait avoir été victime lui aussi d’un voleur de lanternes. À ces pieds, il observa également la petite fée de Violette qui faisait léviter le Pokémon de la militaire. Puis soudain, au loin, l'homme qui les avait dépouillé apparut. Il fut alors rejoint par un voleur, puis par un autre, et peu à peu, ils formèrent un groupe de cinq, tous tenant en main plusieurs lanternes. Tous étaient vêtus d’une cape grise anthracite, cette dernière recouvrait leur tête et leur tombait jusqu’aux pieds. Un étrange symbole rouge sang était représenté sur leur dos.

L’élémental plissa ses yeux pour essayer d’en déterminer les contours mais les bandits avaient déjà mis une distance plus que considérable entre eux et la bande. Il n’y avait pas de temps à perdre. Le jeune homme atterrit en deux secondes, capta les dernières paroles de Violette, haussa un sourcil, puis avisa les deux femmes de la situation.

« Violette, je ne pense pas que ça soit une bonne idée que tu y ailles seule, surtout sans Doc. Ne le prends surtout pas mal ! » s’empressa-t-il de rajouter. « Je les ai vus et notre homme a rejoint un groupe, composé d’environ cinq, voire six autres voleurs. Ils se sont enfuis par-là, plein l’ouest. Ils ne courent pas pour le moment, pour ne pas attirer l’attention je présume, donc on peut les rattraper. En tout cas vous m’excuserez, mais moi j’y vais. Je ne laisserai personne gâcher la cérémonie. Sophos, on y va ! »

Le jeune homme rappela immédiatement Irémia dans sa Pokéball et se mit à courir… Ou du moins à avancer aussi vite qu’il le pouvait. Le Terrosien zigzaguait entre la centaine de personnes qui formaient les différents groupes, s’excusant quand il en bousculait certaines. Il manqua de tomber plusieurs fois mais finit toujours par se rattraper, ne perdant pas de vue son objectif. Il finit tout de même par arriver à la fin de la procession en un temps record. Il avait maintenant la voie dégagée, le champ libre  pour mener à bien sa mission : découvrir qui était ces mystérieux voleurs de lanternes, et pourquoi voulaient-ils empêcher le lâcher de lanternes.

Hugo s’élança alors et se mit alors à courir à en perdre haleine, son puma à ses côtés, sentant la terre vibrer à chacun de ses pas.

[HRP: comme vous pouvez le constater, Hugo pas content  ]

[Abigaël d'Alma]

Quand elle entendit une voix féminine lui dire que ce n’était pas de la faute du Drackhaus si elle avait trébuché, Abby leva un sourcil, étonnée. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un prenait la défense de ses Pokémon, et celle d’Uramu, en particulier, et elle se demandait ce qu’avaient tous ces gens à se mêler de ce qui ne les concernait en rien. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire à cette fille si elle engueulait son Drackhaus ? Ce n’était pas son Pokémon, si ? D’une certaine manière, elle lui rappelait un peu Anthere. Au souvenir de la Mizuhanienne, la Guerrière esquissa un mince sourire, goguenarde. Abigaël aurait aimé être là pour voir sa tête quand elle avait découvert que la Terrosienne l’avait enrôlée de force dans l’armée en faisant pour elle une demande de passage d’épreuve de Défenseur. Toujours était-il que ce rictus pouvait être interprété comme une sorte de réponse à la remarque de Violette, alors qu’il n’en était rien. Mais tant pis : Abby se fichait bien de savoir ce qu’on pensait d’elle.

La jeune femme rendit son regard à Hugo, qui avait répondu dans sa langue. Effectivement, il était terrosien, et il avait une certaine maîtrise de son élément, à en juger par son odeur. Il sentait un peu la terre, pas assez pour que les humains aux alentours ne le repèrent, mais suffisamment pour que la bête qu’était Abigaël puisse le percevoir comme un Élémental.

Alors que le groupe faisait connaissance, la Maîtresse des Lames fut bousculée, en même temps que ses deux camarades. Rapide, elle décrocha sa claymore de cauchemar, qui était sanglée à son dos, histoire de punir le débile qui avait eu l’audace de la pousser. Mais elle ne put que constater sa disparition, ainsi que celle de sa lanterne, dont il ne restait qu’une ficelle tranchée net à son poignet.

« Fuck ! J’vais le tuer ! »

Avoir perdu sa lanterne ne l’affectait pas plus que ça. En revanche, se faire molester comme ça sans que le coupable n’ait passé les pires minutes de sa vie, ça la gonflait déjà un peu plus. Hagane et Kuchimi n’avaient rien, mais Uramu, lui, avait roulé plus loin, percuté pour la deuxième fois en quelques minutes. Ce fut le ninja rouge qui l’aida à se relever, sachant pertinemment que sa corpulence et sa forme sphérique ne lui permettraient pas de se remettre sur ses pattes tout seul. Hugo se précipita au secours de son amie, puis prit de la hauteur. Il fut bientôt rejoint par une énorme plante carnivore qui avait jailli du sol, plante qui, en ouvrant sa gueule garnie de crocs, révéla sa créatrice, tapie à l’intérieur comme un prédateur à l’affût.

« Tiens, Uramu sait voler, maintenant ? Bah, tant qu’il fait pas chier, je m’en fous. Ah, t’as vu, là-bas ? C’est le sale type qui m’a bousculée ! Je vais le dépecer. Vivant. »

Une lueur malsaine s’alluma dans les yeux fauves de la bête. Le ton et l’expression de son visage ne laissaient aucun doute quant à la véracité de ses paroles : elle projetait réellement de lacérer ce péon à grands coups de claymore, histoire de lui apprendre la vie... En faisant décroître sa plante, Abby se rapprocha du sol, entendit la conversation des deux autres, et y ajouta :

« J’y vais aussi, j’ai des comptes à régler avec ce bouffon. »

En sachant que sa plante ne pourrait pas s’étendre à l’infini, Abigaël la fit disparaître. À la place, elle libéra un énorme serpent d’acier, aux couleurs dorées, qui s’éleva bien au-delà de la foule. La Terrosienne escalada son Pokémon pour se jucher sur sa tête, puis lâcha :

« Si vous voulez venir, y’a de la place, là-haut. Je vous laisse Uramu, il a l’air de s’éclater, à voler par « procuration ». Hagane, t’as qu’à rester avec Violette, elle est tellement frêle qu’on dirait qu’on peut la casser juste en la touchant, alors un garde du corps ne sera pas de trop. »

Voilà qu’elle se préoccupait de la sécurité d’autrui, à présent ! Cette commémoration devait retourner l’esprit de la pauvre noble. À moins qu’elle n’ait fumé la mue de Sasori avant de venir, qui sait ! Se redressant de toute sa hauteur, Sennen poussa un cri tonitruant qui eut pour effet de clairsemer la foule dans ses alentours immédiats. Il fallait dire qu’avec un colosse pareil, la voie était toute tracée, et dégagée sur une distance correcte...

« Tiens, regarde, Hugo est là-bas ! Rattrape-le, on sait jamais, il pourrait avoir mis la main sur ces péons. »

Aussitôt, le serpent de métal doré s’exécuta, faisant tournoyer ses différentes composantes pour se donner de la vitesse. Il fut bien vite à la hauteur du blond, qui était, comme Abby le pensait, sur la piste d’un des kleptomanes fous. Avisant l’un d’eux à quelques mètres de là, la Terrosienne dirigea sa monture vers lui. Le Steelix chromatique coupa la route à l’homme, puis darda sa tête monstrueuse devant le visage du pauvre type, en lui faisant sa plus belle grimace.

« Alors ? J’espère que t’as une bonne raison d’avoir fait ça. En fait, même si t’as une bonne raison, je m’en fous. Tu m’as bousculée, sans t’excuser, et tu m’as laissé un pauvre fil sans rien au bout attaché au bras. Je te jure que tu vas passer un sale quart d’heure, bouffon. »

Dans les yeux fauves d’Abby, la pupille se réduisit à une simple fente. À ce moment-là, elle ressemblait vraiment à une bête sauvage à laquelle on aurait subtilisé la proie... D’un geste vif, elle brandit sa claymore, affichant ostensiblement son envie de découper le voleur au tatouage en fines rondelles. Peut-être que son Steelix était friand de chair humaine ? Elle avait hâte de le découvrir.

[Abby pas contente non plus xD Elle est juste bien énervée comme il faut… Je crois que les ennuis vont commencer, d’un côté ou de l’autre !]

[Violette]

Finalement, Hugo me devança et partit à la recherche du mystérieux voleur. En fait, j'étais plutôt contente qu'il m'accompagne, même s'il était assez effrayant avec son pilier de pierre géant. A vrai dire, je ne l'avais jamais vu aussi énervé, c'était là un aspect de sa personnalité que je ne connaissais pas, même si sa réaction était aisément compréhensible et justifiable.

Malheureusement pour moi, il partit bien trop vite pour que je puisse le suivre! Oh non, je n'allais pas encore me retrouver seule dans cette foule, avec ces voleurs qui rodaient... Déjà pas très rassurée, je le fus encore bien moins lorsque je tournai la tête et aperçus Abigaël. Elle n'était pas en colère. Elle bouillait littéralement de rage tout en insultant copieusement celui qui l'avait bousculée. Mais lorsque son ire se matérialisa sous la forme d'une hideuse plante carnivore géante, je ne pus me retenir de lâcher un cri de terreur! Mais qu'est-ce que c'était que ce monstre? Et qui était cette femme, pour avoir autant de puissance?

Pourtant, en plus de la terreur, un autre sentiment s'imposa à moi: la curiosité. Pas à propos d'Abigaël, mais à propos de la plante qu'elle avait invoquée, et que, tout bien pesé, je connaissais: si je ne trompas pas, il s'agissait d'une dionaea magna, dont un des sucs digestifs, une fois purifié permettait de créer un puissant antidouleur. Mais avant que j'aie pu contrôler ma répulsion pour l'étudier plus en détail, la guerrière la rappela, puis appela ensuite un de ses Pokémon pour localiser celui qui l'avait bousculée. Malgré sa couleur pour le moins inhabituelle, je le reconnus pour l'avoir déjà vu en illustration: il s'agissait d'un Steelix un serpent de fer, géant lui aussi.

Elle me proposa bien de venir avec elle mais avant même que j'eusse le temps de monter sur son reptile, elle avait déjà repéré Hugo et s'était élancée pour le rejoindre... Et je me retrouvai encore une fois toute seule, perdue dans la foule... Je sentais la peur monter en moi... Et si un des rodeurs revenait pour autre chose qu'un simple vol?

Mais alors que j'allais succomber à la paniquer, je sentis une bouffée de bonne humeur envahir mon être. C'était Doc, toujours sur mon épaule qui utilisait ses pouvoirs pour me rassurer. Requinquée, je pus enfin réfléchir de manière logique. Il me fallait rejoindre Hugo et sa compatriote.

D'ailleurs, cette dernière avait laissé un de ses Pokémon pour me protéger. C'était gentil... Je découvris alors qu'il s'agissait de l'espèce de mante rouge que j'avais vu un peu plus tôt. De l'espèce des Cizayox, si j'avais bonne mémoire. Il ne semblait pas très amical, avec son visage impassible, mais pas agressif pour autant...

"Euuuuh... Bonjour?" tentai-je pour engager la conversation.

Mais alors que je me demandais s'il avait ou non compris mes paroles, il me répondit d'un discret signe de tête. Bon, c'était déjà pas si mal... Mais il n'avait pas l'air décidé à bouger. Après tout, il n'était que garde du corps, donc il irait là où j'irais... Bref, ce n'était pas sur lui que je devais compter pour retrouver sa dresseuse et Hugo...
C'est alors que l'idée que j'avais eu un peu plus tôt me revint en mémoire:

"Excuse-moi Uramu, criai-je pour me faire entendre, mais est-ce que tu vois ta dresseuse de là-haut?"

Le Steelix était toujours bien visible, mais je ne voyais plus Abigaël sur sa tête. Etais-ce la foule qui bloquait en partie mon champ de vision, ou bien était-elle descendue? Mais le dragon n'eut pas le temps de me répondre que Doc le faisait redescendre en douceur. Malgré ses progrès indéniables, elle restait encore très jeune et ne pouvait faire léviter les objets- ou les Pokémon- que pour un temps très limité.
Ma petite fée m'adressa alors un sourire d'excuse pour ne pas pouvoir maintenir le dragon plus longtemps dans les airs, mais je la rassurai:

"Non, Doc, ce n'est pas grave, il suffit de nous diriger vers le Steelix qu'on voit d'ici, on les retrouvera là-bas..."

Hélas, c'était plus facile à dire qu'à faire, car une foule compacte entourait à présent le monstre de métal. Etait-ce e gigantisme du Pokémon, sa couleur kaki inhabituelle ou tout autre chose qui attirait les curieux en cet endroit? En tout cas, nous nous retrouvâmes vite complètement bloqués dans notre progression, et ce, malgré le concours d'Hagane le Cizayox, qui, placé juste devant moi, faisait claquer ses monstrueuses pinces pour chasser les badauds qui gênaient sur notre chemin.

C'est alors que Doc, qui avançait à mes côtés, perchée sur le dos d'Uramu qui lui servait maintenant de chauffeur, se téléporta sur mon épaule et tira sur mon chemisier pour attirer mon attention. Puis, alors que je lui demandais ce qui n'allait pas, elle pointa la gauche de son petit bras. Pourtant, cette direction n'était pas exactement celle qui menait au Steelix.

Voyant que je ne comprenais pas, elle envoya ses perception directement dans mon esprit. Je ressentis alors une colère... Qui n'était pas la mienne... Mais qu'essayait donc de me dire Doc? Voyant que je ne comprenais pas, elle plaça alors sa petite main dans la mienne.

Elle voulait que je lui tienne la main? Non, ça n'avait aucun sens... Soudain, l'illumination se fit. Elle voulait parler de la personne qui avait tenu ma main avant elle. A savoir Hugo.

"C'est la colère d'Hugo que je sens c'est ça? Tu la sens et tu peux le suivre grâce à ça?"
Doc hocha la tête en souriant, visiblement ravie que j'ai compris son message.
"Mais c'est super Doc! Vas-y, passe devant, on te suit!"

Uramu et Doc échangèrent donc de place avec Hagane, qui vint se ranger à mon niveau. La mante ne pouvait plus éloigner aussi efficacement ceux qui nous barraient le chemin, mais heureusement, Hugo semblait se trouver à l'écart de cette cohue. Il avait parcouru une distance impressionnante en si peu de temps, vu la foule qui l'entourait! Je le rejoignis finalement en forçant l'allure dans une ruelle qui se trouvaient à l'écart du défilé principal. Elle étaient donc bien moins fréquentée que l'artère que je venais de quitter.

Avait-il perdu la piste, ou bien était-il toujours aux trousses du voleur? Dans ce cas, je l'avais probablement rejoint en prenant par hasard un raccourci... Ou plutôt en prenant le raccourci indiqué par Doc!

"HUGO! Lançai-je dès que je l'aperçus, est-ce que tout va bien? Vous... Tu as retrouvé les voleurs? Doc t'as retrouvé parce qu'elle a senti ta colère et elle a pu te pister grâce à ça... Tu sais où est Abigaël?"

Fouillant le coin des yeux, je ne repérai la Terrosienne nulle part, mais cela ne voulait rien dire. Peut-être avait-elle prit de l'avance, ou peut-être allait-elle surgir d'une des rues adjacentes. J'avisai en revanche une grande bâtisse non loin de là, d'aspect assez délabré... Le repaire des larrons? En temps normal, j'aurais dû avoir peur. Mais je 'avais pas peur. Parce qu'Hugo était avec moi.

Et ce qu'il m'avait dit avant de s'élancer à la poursuite des voleurs tout à l'heure m'avait troublée: il m'avait tutoyée pour la première fois! Mais... Comment je devais réagir face à ça moi... Bon, finalement, j'avais décidé de le tutoyer aussi, mais... Qu'est-ce que ça voulait dire? Malgré la menace probablement toute proche, je ne pouvais m'empêcher de rosir, honteuse de mon propre désarroi...

[Comme le découpage style jambon blanc c'est pas trop le truc de Violette, je l'éloigne momentanément d'Abigaël, le temps qu'elle finisse... Ce qu'elle a à faire!]

[Hugo]

Hugo courait déjà depuis quelques minutes quand le monstre métallique de la militaire arriva à sa hauteur. Se rendant compte que sa seule endurance physique ne suffirait pas pour rattraper les voleurs, le jeune homme se mit littéralement à surfer sur la terre. Ses pouvoirs étaient décuplés par la haine et ces derniers se montraient plus dangereux que jamais. La terre, chaleureuse et solide, les porta, avec Sophos, sur plusieurs centaines de mètres. Le serpent fait d’acier maintenait son cap, se dirigeant droit vers les criminels.

Du groupe des perturbateurs, un élément se détacha. Cet électron libre était un incontestablement un maître de la terre. Il disparut dans un tunnel qu’il ouvrit sous ses pieds et qu’il referma aussi vite. La précision et la rapidité du voleur avaient rendu sa fuite presque indétectable. Le Terrosien s’arrêta net pendant quelques secondes, analysant le geste du voleur. Pourquoi était-il le seul à s’être enfui ? Serait-il le leader ? Celui à ne surtout pas attraper ? Hugo vit au loin qu’Abigaël avait rattrapé les voleurs à l’aide de sa monture, en malmenant un au passage. Aurait-elle retrouvé celui qui a bousculé Violette et subtilisé les lanternes des Terrosien ? Si c’était le cas, il ne donnait pas cher de la peau du kleptomane.

Le jeune homme sentit la terre vibrer sous ses pieds. Hugo se concentra pour en décerner l’origine. Un homme se déplaçait dans un tunnel qu’il creusait au fur et à mesure. D’un geste toujours plus impulsif, Hugo rappela son Pokémon dans sa balle et fendit la terre pour s’y engouffrer. Les ténèbres régnaient sans partage dans les entrailles de la terre. Le Terrosien était plongé dans le noir, avec une réserve d’oxygène limitée. Le tunnel était sommaire, linéaire et menaçait de s’affaisser sur lui-même à chaque instant.

Hugo ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Il écarta ensuite ses bras jusqu’à ce que sa main droite entra en contact avec la paroi terreuse. Il sonda alors le passage souterrain grâce à sa maîtrise de la terre. Il expira. Il était prêt. Il s’élança alors à travers le tunnel. Le terrain était pentu, inégal mais le Terrosien ne fut en aucun cas déranger dans son ascension. Le jeune homme y voyait aussi bien qu’en plein jour et ce dernier remercia sa maîtrise pour cela.

Il arriva au bout de sa course quand un trou béant déchirait le plafond du tunnel, l’inondant de la lumière du jour. Le soleil entamait son dernier sprint final avant la fin de sa course quotidienne. Il était alors encore suffisamment présent pour éclairer Nouvelle-Gilnéas. D’un coup de terre, Hugo fit surgir un socle de terre qui le projeta hors du tunnel.

Apparemment, il était revenu dans le centre de la ville s’il en croyait les rues pavées sur lesquelles ils se trouvaient. La ruelle était anormalement calme, la marche d’hommage ne devait pas y passer. Le jeune homme eut à peine le temps de laisser ses yeux à s’habituer à cette soudaine luminosité qu’une voix familière résonnait dans son dos. Quand Hugo se retourna, il se retrouva submergé par un flot de questions provenant de Violette.

« Euh… Oui tout va bien, merci… Et toi ? J’ai suivi le groupe de voleurs quand un des hommes s’est enfui par un tunnel dérobé. Si j’en crois le trou dans le sol, il en est sorti ici… Il s’est peut-être réfugié dans ce bâtiment ? Il m’a l’air totalement adapté à un repaire de voleurs de son espèce. Ah, et Abigaël a rattrapé le reste du groupe de voleurs… Et vu son caractère, je plains celui qui est tombé entre ses mains ! »

Hugo détourna alors son regard de Violette pour le poser sur la bâtisse en question. Si autrefois cette maison était incontestablement majestueuse, son état actuel éveillait plutôt l’angoisse. Cette grande maison de maître était décrépie, les volets étaient cassés de partout, toutes les vitres étaient brisées tandis que des planches de bois barricadaient partiellement les fenêtres. Une ombre apparut furtivement derrière une fenêtre. Même si le terrosien ne pouvait avoir la certitude qu’il s’agissait de l’homme qu’il poursuivait, il ne pouvait pas en rester là.

« Violette, je pense qu’il s’agit du repaire des voleurs… Je pense que ça serait bien que tu viennes, les pouvoirs psychiques de Doc pourraient nous être utiles. Enfin, c’est si tu le veux. Moi je vais y’aller avec mes Pokémon. J’ai besoin de savoir qui est derrière ces attaques, et surtout j’ai besoin d’en connaître ses motivations. »

Si la colère avait peu à peu quitté le corps d’Hugo, elle laissa place à l’incompréhension. Pourquoi quelqu’un chercherait à perturber un jour comme celui-ci ? Hugo libéra cette fois-ci ses deux compagnons de type normal et avança prudemment vers l’immeuble abandonné. Il se doutait qu’une fois rentré dedans, les criminels feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour l’empêcher de découvrir leur identité. Le jeune blond devait alors être sur ces gardes.

« Sophos. Rayon gemme sur la porte. » ordonna Hugo alors qu’il était à quelques pas des trois marches qui menaient à la porte d’entrée. Le joyau de Persian luit quelques instants avant qu’un faisceau lumineux rouge s’en échappa, fracassant la porte à son contact. Une chauve-souris dotée d’une mâchoire disproportionnée surgit alors du manoir, fonçant droit sur le félin. Hugo jeta un coup d’œil entendu à son oursonne puis d’un mouvement du pied, il fit surgir un socle de terre aux pattes d’Irémia la projetant tout droit vers la bête aux crocs acérés. De l’électricité statique se forma au niveau de la patte droite du Pokémon et ce dernier écrasa son poing électrifié contre la créature empoisonnée.

« Bon boulot les amis. Restez vigilent, il y’aura encore bien des pièges à l’intérieur. »

Le Terrosien ouvrit alors la marche et entra le premier dans la demeure d’un temps passé. Le rez-de-chaussée était dévasté et seul subsistait un escalier venant au premier étage. Sur les murs dont les briques commençaient à apparaître, le mystérieux signe peint sur les capes des voleurs était représenté à l’infini. Hugo ne put s’empêcher de se demander dans quoi ils s’étaient embarqués…

[PNJ]

Même loin du centre ville de la nouvelle cité, l’événement avait ramené tellement de monde que de nombreux campements s’étaient installés partout autour de la bourgade, et en particulier sur la colline. Beaucoup de personnes s’étaient rassemblées là, espérant avoir une meilleure vue sur les lanternes lorsqu’elles seraient lancées dans les cieux. Mais en attendant le couché du soleil qui donnerait le signal, un groupe de voleur arpentait le campement, chipant toutes les lumières qu’ils trouvaient en chemin, tirant des pleurs et complaintes aux pauvres victimes.

Soudain, au milieu de la foule, une grande colonne de terre et une énorme plante épineuse surgirent du sol, faisant pousser un cri de terreur aux personnes avoisinantes, cris qui s’intensifièrent quand l’arbuste retomba au sol, brun et gris, ôté de toute vie. Et lorsque le Steelix et le Cizayox jaillirent de leur sphère, les cris se transformèrent en hurlement de peur, dispersant les visiteurs qui fuyaient les monstres de métal.



~ Point de vu d’Abigaël ~
L’un des voleurs se faufilait au milieu de la foule, une dizaine de lampes déchirées à sa ceinture, aussi agile et subtile qu’un Persian. Il fut coupé dans sa lancée par une furie, qui lui fit un violent sermon et des promesses de souffrance. Il la regarda droit dans les yeux, puis un sourire s’esquissa à la fin de son discours, et il s’inclina avec un dédain certain devant la créature. Et avant même que la Guerrière puisse cligner des yeux, l’homme avait disparu dans l’obscurité, laissant derrière lui une flopée de lampions en lambeau…

« PARJURE ! » hurla quelqu’un dans la foule.

Un Corboss sortit de nul part et percuta la femme sur sa monture, la faisant tomber au sol. Elle ne put même pas prendre le temps de se rattraper qu’une main agrippa violemment son bras, alors que l'oiseau disparaissait dans le ciel encre, ni vu, ni connu.

« Comment osez-vous ? Avez-vous la moindre idée de ce que vous faites ? » beugla-t-il à nouveau dans l’oreille de la demoiselle.

Il la relâcha quand elle se débâtit, lui permettant de voir enfin qui se permettait de s’adresser à elle ainsi. C’est un homme de facilement une quarantaine d’année, avec une moche barbe et des longs pans de tissus en guise de vêtement. Il avait l’air usé et détruit par la vie, mais pas autant… Que la fillette dénuée de jambes qu’il tenait dans ses bras. Elle devait avoir sept ou huit ans, et s’accrochait autour du cou de son porteur en sanglotant. Elle avait l’air très malheureuse et triste, toussant des « maman… » entre deux pleurs, s’essuyant des larmes avec ce qui lui servait à la fois de tunique et de bandage. Ses cheveux étaient emmêlés et son visage sale, et en regardant de plus près on pouvait voir quelques une de ses côtes à travers le tissu…

« Nous sommes ici pour honorer les défunts de la grande folie des Pokémon, » reprit l’homme alors que les villageois et visiteurs recommençaient à peupler la petite place, s’approchant du monstre et de sa maîtresse. « Savez-vous combien de vies des bêtes comme lui, » continua-t-il en pointant le Steelix du doigt, « et lui, » désignant cette fois le Cizayox, « ont détruits ? Pensez-vous vraiment que c’est de bon goût que de les exposer de la sorte ? Non seulement cela, mais, en plus, vous dérobez et souillez les représentations de ses défunts ! Avez-vous donc aucune considération pour les sentiments et mœurs d’autrui ? » finit-il en indiquant cette fois-ci les lanternes sur le sol.

« Papa, » hoqueta la fille quand il est terminé, « comment… comment maman va-t-elle rejoindre les étoiles maintenant ? »

L’homme serra la petite contre lui, laissant échapper une larme lui aussi. On sentait la peine dégouliner de ce drôle de couple qui avait visiblement énormément souffert de la dernière année passée…

« Voleuse ! Parjure ! Traîtresse ! » furent des mots qui fusèrent de la foule en direction de la femme, tout le monde étant maintenant convaincu de sa culpabilité…



~ Point de vu d’Hugo et de Violette ~
Le jeune Terrosien, se voulant intrépide et valeureux défenseur de la petite gens, se retrouva à détruire la moitié de leurs déjà bien piètres ruelles en utilisant sa maîtrise pour accélérer sa course, effrayant de nombreux passant en chemin. Toutefois, son instinct vu juste lorsqu’il ressentit un tremblement dans la terre et décida d’étudier les profondeurs de la terre. Il s’agenouilla et pu ressentir les vibrations provenant de celle-ci, et commença à analyser le terrain pour espérer se creuser son propre tunnel et partir à la poursuite des voleurs.

Au loin, Violette suivit donc l'intuition de sa Tarsal, qui la guida sans que ni la jeune fille ni les Pokémon qui l'accompagnaient s'en rendent compte dans le tunnel créé par son ami quelques instants plus tôt. Elle continua à avancer, se croyant toujours à la surface, jusqu'à ce qu'elle croise enfin Hugo, qui pensait qu'il venait de s'échapper du labyrinthe sous-terrain...

Les deux amis réunis à nouveau se trouvaient devant une vielle bâtisse, qui émanait une curieuse lumière, donnant une ambiance un peu surnaturelle au lieu. Quand Hugo défonça la porte, et on pouvait entendre des bruits provenant à l’intérieur. Cela ressemblait à des rires d’enfants, qui jouaient dans la baraque. Quand les jeune gens passèrent la porte du lieu, Doc fut instantanément prise d’un malaise, se sentant brûler comme si quelque chose essayait de la dévorer de l'intérieur...


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Vous l’aurez peut-être compris, la première partie est destinée à tous, la seconde à Abby, et la troisième à Hugo, la quatrième à Violette, et la dernière à Hugo et Violette.

Détails:

Que la danse continue !

[Abigaël d'Alma]

« Putain de fuck de sa grand-mère la chauve ! »

Ce fut tout ce qu’Abby eut à répondre lorsque sa proie, après l’avoir narguée, se volatilisa, la laissant seule avec le larcin conséquent : des lanternes en lambeaux. Alors qu’elle faisait un magnifique doigt d’honneur à l’ombre qui s’éloignait, elle fut percutée, encore une fois, par quelque chose, et elle amortit sa chute de justesse grâce à une main en terre qu’elle fit jaillir du sol pour la saisir au vol. Mais elle fut arrachée à sa création par un fou furieux, qui lui hurla dessus. Il consentit enfin à la lâcher quand elle s’agita, menaçant à tout instant de faire tomber le type à la renverse, pour lui déverser un flot de paroles à la figure. La Guerrière se redressa, interloquée. Sennen, en voyant qu’on le pointait du doigt, arqua son corps immense en direction de l’inconnu, mais Abby, d’un geste de la main, l’interrompit. Cet aliéné qui se méprenait sur sa personne était suffisamment dérangé (et c’était d’Abigaël dont venait la remarque...) à ses yeux pour lui faire tomber la foule dessus. Et malgré son goût prononcé pour le carnage, la Terrosienne se disait que transformer l’assistance en morceaux désarticulés et sanguinolents n’était pas spécialement une bonne idée. Relations diplomatiques, armée, tout ça... Seule son appartenance au corps militaire l’empêchait de céder à la voix de la Bête qui lui susurrait de tout détruire sans distinction.

Visiblement, la présence du Steelix doré stressait le type, qui portait dans ses bras une moitié de petite fille (oui, car Abby ne connaissait pas le terme de « cul-de-jatte », et c’était fort fâcheux, dans cette situation précise). Et même une femme comme elle comprenait pourquoi. Elle avait assisté à la folie de son propre Pokémon, et elle n’avait découvert que plus tard que ce fabuleux pouvoir de Méga-Évolution pouvait également affecter le serpent de métal. Alors, de mauvaise grâce, elle fit rentrer son titan d’acier dans sa sphère, sangla de nouveau sa claymore dans son dos, puis lâcha, d’un ton glacial :

« Dites, je vous signale qu’un débile m’a AUSSI volé ma lanterne, il ne reste que le fil qui pend à mon poignet pour en témoigner. Franchement, vous pensez que j’ai que ça à foutre, de voler les lampions ? Je suis là pour chercher des informations sur le duc d’Alma, mon père, et le seul indice que j’ai pu avoir, c’est son Tyranocif, que j’ai affronté l’année dernière, justement. Je me suis dit qu’un endroit comme celui-là était peut-être le lieu idéal pour grappiller quelque chose à son sujet, mais ça m’étonnerait qu’il soit venu dans une telle foule de fous furieux. Ça va pas bien d’agresser les gens sans preuve, hein ! »

C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité, puisqu’elle était elle-même spécialiste de l’antipathie la plus prononcée qui soit...

« Et puis, vous savez, Père est peut-être mort pendant ces événements. Peut-être que ma lanterne, dont on a sectionné l’attache, était son âme, si je m’en réfère à vos croyances. Je ne suis pas superstitieuse, loin de là. Mais je ne suis pas assez bête pour me mettre en porte-à-faux dans un village où on pense que les disparus sont dans ces lanternes. »

Les yeux fauves de la jeune femme luisirent brièvement, tandis qu’elle faisait naître une boule de terre dans sa main. En quelques secondes, elle la façonna, pour la changer en une imitation plutôt réussie des véritables lampions, stries et luminosité y compris, grâce aux quelques joyaux qui tapissaient sa paroi intérieure. D’un geste un peu brusque, mais pas méchant pour autant, elle la fourra dans les mains de la gamine, dont les sanglots l’irritaient.

« Tiens, ça y ressemble, même si ça n’en est pas une vraie. Je suis maîtresse de la Terre, pas du Papier, alors c’est tout ce que je peux faire pour vous. »

Sentant de nouveau la colère bouillonner en elle, elle lâcha :

« Maintenant, poussez-vous. J’ai un péon voleur de lanternes, kleptomane et idiot à choper. Oui, idiot, parce qu’il ne sait pas à qui il a affaire, ce putain de bouffon. »

De mauvaise humeur, elle se fraya un chemin dans la foule, évitant soigneusement de marcher sur les restes de lanternes éparpillées par terre pour avoir la paix, au moins relativement. Une fois un peu à l’écart, elle laissa éclater sa rage en frappant du pied, fissurant la glèbe sur quelques mètres. Bordel, si elle mettait la main sur cet enfoiré, elle allait VRAIMENT le fracasser ! S’il y avait bien un truc qu’elle détestait, c’était qu’on la fasse chier à tort. Elle libéra alors sa Drascore, qui l’interrogea du regard, se demandant bien quelle impossible tâche elle allait exiger d’elle, cette fois.

« Toi qui es de type Ténèbres, trouve-moi ce péon klepto à tendance suicidaire, et fissa. Il a disparu dans une ombre, c’est ton rayon, ça, non ? »

Le scorpion fixa la patronne d’un air étonné. Elle avait fumé quoi, pour confondre les spectres, les Pokémon venimeux et les créatures ténébreuses ? Si son voleur était un Spectre, elle n’avait aucune chance de mettre la pince dessus ! Attrapant doucement un vestige de lanterne déchirée, Sasori observa longuement le bout de papier, avant que sa maîtresse, excédée, ne le lui arrache des mains. Quelque chose en elle s’était réveillé, quelque chose qui entrait en résonance avec le reste de lampion. Comme si l’objet portait en lui une signature sombre qui était en harmonie avec sa nature profonde.

« Putain, tu sers à rien, toi non plus. C’est par là, c’est pourtant clair, non ? Allez, go, on va pas rester là à prendre racine. »

D’un pas décidé, Abigaël suivit son instinct de bête – et de Lieuse, mais ça, elle n’en avait absolument pas conscience. Plus loin, quelque part dans une bâtisse étrange, le Drackhaus se sentit étrange, comme s’il brûlait de l’intérieur. Quelque chose se préparait dans son corps, jusque dans les moindres cellules, et il devint un peu nerveux, fébrile.

Spoiler:

[Violette]

Pas très rassurée, je suivis néanmoins Hugo à l'intérieur de la maison avec Doc et les deux Pokémon prêtés par Abigaël. Je préférais encore pénétrer dans cette maison effrayante plutôt que de rester seule dehors. Une fois à l'intérieur, j'entendis alors des rires, tandis que je pénétrai dans une sorte de petit vestibule. Des rires d'enfants. Mais ils n'avaient rien de charmants ou de joyeux... On aurait plutôt dit le rire de petits diables satisfaits du dernier piège qu'ils avaient tendu...

Cette idée me fit frissonner, et je m'approchai encore plus d'Hugo, espérant trouver plus de sécurité en sa présence. Mais je n'était pas la seule à être apeurée: Doc ne semblait pas dans son assiette, elle vacillait, comme si elle avait perdu l'équilibre, et elle manqua même de tomber du crâne du Drackhaus. Je fus trop lente pour la rattraper mais heureusement, sa chute n'échappa pas au Cizayox et à ses réflexes d'acier, qui a récupéra in extremis avant qu'elle ne heurte le sol sur une de ses pinces. Il me la tendit alors.

"Merci", lui dis-je brièvement alors que je serrais ma fée dans mes bras. Un signe de tête me répondit, comme tout à l'heure. Puis, angoissée, je demandai d'un ton ou perçait la panique en voyant que Doc ne revenait pas à elle:

"Doc! Doc! DOOOOOOC! Qu'est-ce que tu as? Dis quelque chose, s'il te plaît!"

Je sentais les larmes qui me montaient aux yeux. Doc n'avait pas toujours gagné ses combats Pokémon, et elle avait déjà été blessée, mais jamais elle n'avait été dans cet état là: on aurait dit qu'un Alakazam l'avait piétinée mentalement pendant plusieurs heures, elle semblait à bout de force, sur le point de sombrer dans le coma.

Retrouvant par miracle ma lucidité, je sortis un tonique de mon sac et le lui fit respirer. Cela lui fournirait un surplus temporaire d'énergie... Allez Doc, allez... La petite fée ouvrit alors ses yeux rouges, elle poussa un petit cri et pointa de sa main la porte par laquelle nous étions entrés. Je compris aussitôt le message, et ma Tarsal referma les yeux, vaincue par son effort.

Mon plus puissant tonique ne faisait pas effet. Heureusement j'entendait quand même, en m'approchant suffisamment, la respiration faible, mais régulière, de ma Pokémon. Elle était simplement plongé dans un sommeil profond!

De nouvelles larmes perlèrent à mes yeux, mais il s'agissait de larmes de joie et de soulagement. J'expliquai alors la situation à Hugo:

"Hugo, je suis vraiment désolée, mais je pense que je ne peux pas rester ici plus longtemps, ce lieu semble contaminer Doc, et elle ne se sent pas bien depuis qu'on est entré... Il y a peut-être quelque chose à découvrir ici mais ça a l'air dangereux... Je crois que je vais t'attendre dehors. Ne t'inquiète pas pour moi,... Hagane- c'est ça?- pourra me protéger. Par contre, je te laisse Uramu, au cas où, maintenant que Doc est inconsciente, il vaut mieux que ce soit moi qui la porte... S'il te plait, soit prudent et sors vite!"

Et c'est sur ce ton effrayé que je ressortis de la maison, regagnant la ruelle. Je n'osai pas m'éloigner de la porte. Doc semblait aller un peu mieux, sa respiration semblait plus forte, et son sommeil plus naturel. Effectivement, ce drôle de lieu ne lui réussissait pas... Et si je la faisais tout simplement rentrer dans sa Pokéball et que je rejoignais Hugo? Non, ce n'était pas une bonne idée. Hugo m'avait demandé de venir parce que Doc était avec moi. Sans elle, j'étais plus un boulet qu'une aide pour lui. Et comme Doc ne pouvait plus se défendre, elle serait une proie trop facile.

Mais alors que je cherchais un éventuel remède pour l'aider à se réveiller plus vite dans mon sac, je surpris, non loin de moi, un petit mouvement, dans la partie la plus sombre de cette ruelle. Probablement des participants au festival, après tout, toutes les rues étaient bondées... Finalement, la curiosité, et surtout le besoin de compagnie l'emportèrent et je me dirigeais vers la source du mouvement, Hagane sur mes talons, pinces brandies. C'était en réalité un Grainipiot. Ou plutôt des Grainipiot, toute une colonie, qui comptait aussi quelques Pifeuil, répandus sur le sol. Ces Pokémon, que je connaissais bien pour avoir étudié les plantes, n'étaient pas particulièrement effrayants, surtout comparés à ce que je venais de vivre, mais je pris bien garde à ne pas les effrayer. Leur présence ici était étrange. Normalement, ces glands vivaient dans la forêt. Lorsqu'ils sortaient de leur habitat naturel, c'était pour effrayer des humains. Mais en ville, ces Pokémon se massaient plutôt dans les lieux sombres, semblables aux forêts touffues qu'ils affectionnaient. Même si cette ruelle était plutôt sombre, vu tous les passants qu'il y avait, ils n'auraient pas dû s'y réfugier... Ces Pokémon évitaient normalement les lieux trop fréquentés...

C'est alors qu'une immense silhouette informe surgit et hurla, terrifiant les Pokémon plante qui s'éparpillèrent. Ce hurlement, très violent ne ressemblait pas du tout aux rires que j'avais entendus tantôt, il était bien plus terrifiant, ce qui me fit hurler de frayeur à mon tour. Mais avant que la bête n'ait pu m'attaquer, Hagane se plaça devant moi, prêt à l'intercepter. E fait, il frappa même le premier, mais sa pince métallique passa à travers la bête, comme si elle n'existait pas. C'était impossible! Même un Pokémon spectre n'aurait pas pu esquiver ce coup de type Acier!

Malgré ma terreur, la partie de mon cerveau qui s'y connaissait en combat Pokémon tournait à plein régime pour comprendre comment la bête avait esquivé le Pisto-Poing... Et si... Ce n'était pas un Pokémon? Mais avant que cette pensée terrifiante se soit fait son chemin dans mon esprit, le monstre disparut, remplacé par un renard noir de petite taille qui...ricana? Devant mon air ahuri, il rit de plus belle, puis, soudain, la bête réapparut... Avant de laisser de nouveau sa place au renard... Qui prit alors l'apparence de... Mon double? Double qui me fit un clin d'oeil malicieux avant de céder à nouveau sa place au renard... Une illusion... Ou un changeforme? Ce Pokémon s'était transformé en  bête... Simplement pour se frayer un passage? Non ce devait être une illusion... Si le poing ne l'avait pas touché, c'est parce qu'il était passé bien au-dessus de l'endroit où se trouvait le vrai corps de son adversaire... Mais alors... Son rugissement aussi était une illusion? Mais dans ce cas les rires fantômes que j'avais entendus... Mais pourtant, les Granipiot... Un maître de l'illusion comme ce renard n'aurait jamais été dupé par une autre illusion... Donc il n'aurait jamais pris la peine d'éloigner les glands s'ils n'avaient pas été réels... Satisfait de son numéro, le renard ricana une dernière fois puis s'éloigna.

Des illusions... Des cris fantômes... Et des Grainipiot en plein milieu de la ville, là où ils n'auraient pas dû se trouver... Bien sûr, certains Pifeuil sortaient de chez eux pour effrayer les humains, mais dans ce cas, ils se cachaient... A moins... A moins que l'environnement où j'étais était lui-même un illusion? Et si j'étais en réalité dans une forêt hantée proche de la ville?

Mais alors que je me faisais cette réflexion effrayante, tout devint noir autour de moi. Terrifiée, je fermai les yeux et hurlai, n'osant pas les rouvrir. Je ne savais plus où j'étais, et je ne voulais pas le savoir! Quelqu'un! A l'aide! Hugo...

[Hugo]

Hugo détaillait méticuleusement le  symbole qui ornait les murs de la baraque. Les traits étaient fins et précis, dans le style tribal. Ce dessin prenait la forme d’un petit loup portant une flamme sur le front. Cette créature était dépeinte, de différentes tailles sur l’intégralité des murs, mais toujours d’une couleur rouge sanglante. Hugo fit appel à sa mémoire, grattant le moindre de ses souvenirs pour découvrir quelle bête était représentée mais il fut forcé de constater qu’il n’en savait rien.

Alors qu’il se retourna pour poser diverses questions à Violette, des rires d’enfants se mirent à résonner dans chaque recoin de la demeure. Les rires provenaient aussi bien de l’étage que du rez-de-chaussée où se trouvaient la Nalcienne et le Terrosien. Le jeune homme fit un tour rapide sur lui-même, essayant de déterminer la provenance de ces atroces moqueries enfantines mais a salle était désespérément vide. Ces bruits devaient bien provenir de quelque part non ? La panique commençait à gagner le blond qui se mit en position de combat, prêt à protéger sa vie et celle de son amie….

Alors qu’Hugo ancra son pied dans le sol, le jeune homme eut un véritable. Son élément lui répondait de partout… En regardant attentivement la maison, le jeune homme ne comprenait pas comment il pouvait ressentir la terre de cette façon, comme si elle était omniprésente. Si le Terrosien maîtrisait assez bien la terre, cela n’était pas le cas pour la roche qui composait les murs, pour le bois qui composait les escaliers et les charpentes et pour le verre des vitres. Or, il ressentait la présence de la terre partout autour de lui.

« Violette… Quelque chose ne tourne pas rond ici… Je… Je ne sais pas vraiment où l’on est. »

Cette dernière décida alors de quitter la maison, l’état de santé de Doc se dégradant rapidement. Il est vrai qu’une ambiance malsaine, replie d’obscurité régnait dans le bâtisse. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond ! Hugo, bien décidé à découvrir ce qui se passait et qui jouait avec eux, grimpa les escaliers trois par trois, atteignant le premier étage en quelques secondes.

Toujours avec ses Pokémon et le dragon d’Abby, le Terrosien observa la grande pièce dans laquelle il venait d’arriver tandis que les rires d’enfants s’intensifiaient. Le plafond craquait sous le vent qui se déchaînait à l’extérieur. Un éclair zébra le ciel, illuminant brièvement la bâtisse. Le cœur d’Hugo manqua de rater un battement. Sa gorge se serra tandis que son cœur se mit à pomper comme jamais. Un homme se tenait dans un des coins de la salle, observant la troupe qui venait de débouler à l’étage.

« Qui êtes-vous ?! Où sommes-nous ?! » hurla Hugo en direction de l’inconnu dont le visage était toujours caché par une cape. Quand le voleur ouvrit la bouche, les rires enfantins redoublèrent en intensité, forçant le jeune homme à se boucher les oreilles pour ne plus entendre ses cris s’immiscer dans son cerveau.

« Que… Que voulez-vous ? Pourquoi faites-vous ça ? »

En unique réponse à ses questions, Hugo vit apparaitre deux Pokémon aux côtés de l’homme au visage caché. Un cobra violet, un peu semblable au boa d’Abby et un renard au pelage noir. Ces Pokémon se fondaient dans l’obscurité, tournant autour du jeune maître de la terre. Hugo les observait défiler de la sorte, n’osant faire le premier geste d’agression. Cependant, il était prêt. Prêt à bondir et à riposter à la moindre attaque. Finalement, un visage macabre s’illumina sur le poitrail du reptile tandis que des cercles jaunes firent de même sur la robe ébène du renard. Les crocs retroussés, les adversaires bondirent dans une synchronisation parfaite.

« Sophos, Câlinerie sur le Noctali ! Irémia utilise tranche sur le serpent ! »

En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, les deux Pokémon de type normal prenaient d’assauts les attaquants. Si le puma s’en sortait très bien face au fennec qui venait de valser par la fenêtre ouverte, l’oursonne eut plus de mal avec le reptile. Le félin fonça alors aider son amie bipède, déferlant une pluie de combo-griffes sur le corps violet du serpent. Cependant, la moindre blessure infligée à l’Arbok guérissait automatiquement, comme si le cobra était en perpétuelle mue. Même si les cobras de cette espèce était connu pour très vite récupérer de leurs blessures, quelque chose clochait.

Les rires redoublèrent de volume quand l’homme au visage caché avança vers Hugo. En une seconde, le criminel fit face à Hugo, collant son visage à celui du terrosien. Le cœur d’Hugo manqua de chavirer quand il découvrit le facies de son adversaire. Un visage parfaitement rond, d’un blanc lumineux avec pour seul attribut, une fine bouche. Cette personne… Ou cette chose… N’avait ni yeux, ni nez et encore moins d’oreilles ou de cheveux.

« C’est quoi ce bordel ?! »

Hugo serra les poings et envoya une dizaine de boulet fait de terre en direction du monstre qui lui faisait face. Le Terrosien hallucina quand il vit ses créations terreuses passer à travers les murs décrépies de la demeure sans les détruire. Comme si… Les murs n’existaient pas. Le jeune blond se ressaisit pour contrôler ses missiles de terre qui passèrent une nouvelle fois à travers l’adversaire.
Les rires d’enfants s’intensifiaient et finissaient par atteindre un volume qui empêchait Hugo de réfléchir… Tombant à genoux puis se recroquevillant sur lui-même, Hugo se bouchait les oreilles aussi efficacement que possible. Son regard se porta sur ses deux Pokémon qui subissaient les cris de la même façon. Le jeune homme s’obligea à réfléchir alors et balaya très rapidement la salle dans laquelle il se trouvait.

Quelque chose clochait, il lui suffisait de trouver ce qui n’allait pas. Déjà, cet homme sans visage (comme si ça ne suffisait pas) semblait immatériel. Ensuite, des cris d’enfants résonnaient alors qu’aucun être en bas âge n’était présent avec eux, aucun vent ne lui parvenait alors que toutes les fenêtres étaient brisées et que les éléments semblaient se déchaîner à l’extérieur. Le reptile empoisonné semblait invincible et la terre lui répondait de partout. Et s’il était tombé dans un piège ? Qu’on le manipulait pour lui faire voir des choses qui n’existaient pas ?

« SOPHOS, UTILISE GRINCEMENT ! IRÉMIA, UTILISE CROCO LARME ! » hurla Hugo à gorge déployée tandis que ses Pokémon se débattaient toujours pour ne plus entendre ses rires venus tout droit de l’enfer. Le puma se mit alors à émettre un son insupportable se rapprochant de celui crée lorsqu’une craie grince sur une ardoise tandis que l’oursonne se mit à hurler de malheur, inondant ses propres petites joues. Si quelqu’un ou quelque chose était derrière tout ça, cette combinaison d’attaques ne pourrait pas le laisser insensible.

Soudain, tout se mit à trembler. Hugo encouragea ses Pokémon à utiliser leur attaque toujours plus bruyamment. Les murs se mirent à trembler tandis que l’homme sans visage et son Arbok disparaissait par intermittence. Puis ce fut la demeure entière qui se mit à disparaitre par soubresauts. Une forme humaine se distingua alors, dans le coin de la pièce. Une femme, accroupie, les mains sur ses oreilles semblaient mener un double combat tandis qu’elle continuait à fixer Hugo dans les yeux. Le Terrosien tapa alors du poing au sol tandis qu’une colonne de terre apparut au dos de la jeune femme qui se la prit de plein fouet. La manipulatrice vola sur plusieurs mètres avant de s’écraser au sol.

À peine la maîtresse des ombres avait touché le sol qu’Hugo plongea ses chevilles et ses poignets dans le sol, l’empêchant alors tout mouvement brusque. Le jeune blond recouvra alors les yeux de la criminelle d’une bande de terre.
L’illusion disparut en même temps que les mouvements de la jeune femme. Hugo tourna sur lui-même et toutes les pièces du puzzle semblaient se remettre à leur place. Il n’avait jamais quitté le souterrain, c’est pourquoi il ressentait la terre comme présente partout autour de lui. Cela expliquait également pourquoi il ne ressentait pas d’air dans la maison et pourquoi Doc, Pokémon psychique ne se sentait pas bien dans une création des ombres. Le Terrosien reconnut alors son amie Nalcienne qui, au final, ne s’était que peu éloignée de lui.

« Violette, je suis là ! J’ai arrêté la responsable de tout… « ça ». D’ailleurs… Qui êtes-vous et pour quel compte agissez-vous ? »

[Abigaël d'Alma]

Vif, le Cizayox rattrapa la Tarsal dans l’une de ses puissantes pinces, puis la tendit à l’humaine. Pour une fois qu’on lui confiait une mission, d’importance, qui plus est, il avait réellement à cœur de la mener à bien, et de remplir son rôle de garde du corps.

Puis, tout s’enchaîna très vite : des Grainipiot en nombre, un renard noir produisant apparemment des illusions en chaîne, une succession d’événements difficiles à expliquer pour le commun des mortels entraîna le groupe dans une spirale infernale. Hagane, rationnel jusqu’au bout des pinces, refusa de se laisser faire, et il chargea, mais passa carrément à travers son opposant... Sentant la panique gagner Violette, le Cizayox se positionna à ses côtés, avant de la saisir comme il le pouvait, faisant rempart de son corps, en dernier recours. Il avait beau être fort, il ne pouvait rien contre un agresseur occulte de ce niveau-là ! Cela dépassait ses compétences de guerrier au contact, et même avec des attaques à distance, il était quasiment certain de faire chou blanc, comme avec son Pisto-Poing. Alors, il ne lui restait qu’à s’interposer entre leurs ennemis et l’humaine, s’il voulait être digne de la mission qu’Abigaël lui avait confiée...

L’œil du Dragon

« Dites, c’est quoi ces rires flippants, là ? »

Le Drackhaus, pas vraiment rassuré, parlait d’une voix tremblante et chevrotante, et n’avait visiblement aucun interlocuteur, à moins que personne n’ait pu entendre ce qu’il venait d’articuler avec peine... Ses craintes s’intensifièrent lorsqu’un homme apparut dans un recoin sombre de la pièce, et il fit un pas en arrière, terrorisé. Quand leur opposant lança ses deux Pokémon sur eux, Uramu lança d’une voix blanche :

« Ohputainohputainohputain ça pue tout ça !! »

Le combat fut engagé, et le Dragon s’écarta prudemment, pas assez, toutefois, pour éviter un coup de queue perdu de la part du cobra. Sonné, il encaissa néanmoins le choc, et il put se protéger à temps lorsque le serpent fut projeté contre lui, au plus fort du combat. L’ennemi rebondit sur son Abri, qui lui sembla plus fort que jamais. Cependant, la créature enfermée dans sa carapace prit peur en voyant l’Arbok guérir instantanément de ses blessures.

« Dafuck, il est immortel ou quoi ?! »

Décidant finalement de prendre part au combat, en désespoir de cause, Uramu envoya un Psykoud’Boul sur le serpent, qui prit cher, mais se régénéra aussitôt. Il fut soudain terrassé, comme ses compagnons d’infortune temporaires, par ces horribles cris qui se répercutaient partout, pareils à des échos venus d’un autre monde. Pour les contrer, le Terrosien demanda à ses Pokémon d’utiliser Grincement et Croco Larme, ce qui, loin de calmer le Dragon, lui tapa clairement sur les nerfs. Comme si ces bruits atroces résonnaient dans sa propre carapace. Les tympans vrillés, le Pokémon d’Abigaël se recroquevilla du mieux qu’il le put, ne pouvant échapper à cette torture auditive et soudaine. En cet instant, il se sentait tellement... Vulnérable ! Y’avait une arnaque, là, non ? Il était censé être blindé avec sa carapace de Drackhaus, et la moindre vibration le faisait souffrir à ce point ?

Quand cette punition cessa, il osa ouvrir un œil, puis deux. Sa vision était étrangement troublée, et il distinguait vaguement une forme humaine, différente de la précédente. Tout lui semblait lointain et flou, et il comprit à peine ce qu’il se passait. En revanche, lorsque l’illusion se dissipa, Uramu comprit le décor dans lequel il se trouvait... Et il péta littéralement un plomb.

« Wow... WOWOWOW ! QU’EST-CE QU’ON FABRIQUE SOUS TERRE LÀ ?! »

Pour les humains, le Dragon se contentait de vociférer des cris incompréhensibles. Mais pour tous les autres Pokémon présents, son discours était on ne peut plus clair : le Drackhaus faisait une énorme crise de claustrophobie ! La panique et l’angoisse se lisaient aisément dans ses yeux, et son attitude changea du tout au tout : de calme, voire peureux, il devint agité et incontrôlable. Aussitôt, il se jeta carrément contre les parois de terre, cherchant à se créer une issue, en n’ayant qu’un but en tête, à savoir sortir de là à n’importe quel prix. Être dans un bâtiment ne lui posait aucun problème, mais la simple idée de se trouver dans un carcan de terre le rendait réellement malade.

« Cède, cède, cède !! ALLEZ ! Je veux SORTIR ! »

Augmentant sa force de frappe de manière constante, en utilisant Puissance sans relâche, le Dragon finit par apercevoir un rayon de lumière qui perçait à travers l’épaisse couche de terre. Revigoré par cet espoir soudain, il redoubla d’efforts, inspira à pleins poumons et cracha un Dracosouffle qui acheva d’agrandir la brèche. Les poumons en feu après cet assaut aussi inhabituel que violent, le Drackhaus fut pris de Frénésie.

« Libre ! JE SUIS LIBRE ! »

Uramu se fichait totalement de ce qui pouvait bien se passer du côté de leur agresseur. Il ne voyait même plus le Persian, la Teddiursa, et encore moins Violette ou Hugo. Une seule chose occupait son esprit : rejoindre le ciel. Obstruant totalement la sortie, la silhouette blanche et sphérique illumina l’espace dans un éclat aveuglant, tout en grandissant et en se modifiant. Quelques secondes plus tard, à la place de la boule de bowling, il y avait un énorme Drattak qui, après avoir battu des ailes pour prendre conscience de son nouveau corps tant rêvé, s’envola pour la première fois, sous l’œil surpris de la Terrosienne. Pour une fois que son débile de premier Pokémon montrait son utilité !

[Voilou, post quasi entièrement fait du point de vue d’Uramu, car je ne me voyais pas avancer avec Abigaël tant que le PNJ n’était pas intervenu. J’ai mis la liste des Pokémon Méga apparus après l’event Mewtwo dans mon post précédent, au cas où : peu importe ce qu’il arrive, on ne pourra pas reprocher à Uramu d’être responsable de la mort de gens pendant cet event-là. J’espère que ça ira.]

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