[ Clos ] Ateliers de Dessins

[Maître du Jeu]

Ateliers de Dessins

Peinture sur bois ou aquarelle sur de grandes banderoles de papier qui pendent des branches de l'Arbre­Ville, les Dyrinnois ont plusieurs manières d'exprimer leurs talents d'artiste et ne s'en privent pas. Étalés sur de grands établis en bois, à même le sol ou directement sur l'écorce des arbres, mais entièrement en extérieur, il y a ici de quoi dessiner absolument tout ce qui vous passe par la tête pour décorer la cité. Toutefois, bien sûr, tout message ou représentation insultants seront effacés et leur auteur sévèrement sanctionné.

Débutants comme experts sont invités à s'installer à une table ou à attraper une corde – pour les plus audacieux qui n'ont pas le vertige – et à peindre sur toute la ville ! Toutes les techniques sont autorisées, et les plus belles créations seront récompensées par des jetons.

[Arwin Siga]

It's a Festival ! (1)

Feat les gens d'ici et d'ailleurs

« Ne me perds pas de vue surtout. »

Arwin venait de pénétrer dans Dyrinn, capitale de la plus verte des régions de Tenkei. C’est sûr que ça lui faisait changer de décors mais ne vous inquiétez pas il avait largement eut le temps de faire passer le mal du pays. Il avait traversé l’intégralité du continent en compagnie d’une petite troupe de caravanes marchandes qui partaient de Torcan pour aller tenter leur chance pour vendre leur produit à la multitude de gens qui allait se trouver dans l’ArbreVille. Après tout c’était un glorieux événement qui s’y déroulait, la fête de la Fertilité, l’occasion pour tous les midgardiens de remercier les bienfaits que Démétéros leur procure.

Écoutant son dresseur le Rapion qui avait atteint sa taille « normale » durant le voyage se plaça juste derrière lui, hésitant un instant à lui grimper dessus comme il avait pris l’habitude de le faire. Faible comme il était il avait rapidement appris que s'il voulait que tout se passe bien pour lui il devait suivre la grande allumette qui s’occupait de lui depuis tout ce temps et c’est ainsi qu’il découvrait le monde. Après tout il avait tant de choses à voir et Arwin n’utilisait pas de pokeball ce qui n’était pas le cas de la plus grande majorité des dresseurs… ou peut être que non.

En tout cas il ne faut pas se tromper sur les intentions de notre bonhomme au moment où il passe sous la bannière fleurie de bienvenue. Il n’est pas là pour célébrer un quelconque dieu, simplement pour profiter de la fête, des rencontres et parce qu’il n’y avait rien d’intéressant sur le chemin où il aurait pu s’arrêter. Et le voilà, déambulant entre les arbres et les gens. S’il y a bien une chose qui fait qu’il aime ce genre d’événement c’est la profusion de visages amicaux qui passent devant lui, un grand sourire avenant sur les lèvres. Et évidemment par visages amicaux, j’entends « visages féminin ». Il connaît ses priorités tout de même !

Après avoir quelque peu découvert l’AbreVille, être passé devant le futur brasier qui illuminera la grand-place, avoir discuté avec quelques jeunes femmes prêtes à échanger quelques mots pour lui indiquer le chemin à prendre, Arwin se retrouva devant une grande place ou une multitude d’artistes en herbes tentaient d’exprimer leur talent. Il été déjà passé devant le groupe de sculpteur et il savait qu’il existait aussi un atelier de costume mais il n’avait pas vraiment d’affinité avec ces deux activités. Autant dire qu’il risquait plus de se couvrir de ridicule qu’autre chose et ce n’était jamais quelque chose de très agréable. Alors que là au contraire lorsqu’un Dyrinnois le héla pour qu’il se joigne à la troupe il accepta volontiers. Il se sentait une âme d’artiste aujourd’hui.

S’installant à une des longues tables peuplées de gens de toutes origines Arwin attrapa un crayon afin de tracer la base de sa participation à cette banderole. Il n’eut qu’à lever les yeux pour savoir ce qu’il allait dessiner. Juste en face de lui, intensément concentré sur sa propre création, se tenait une magnifique créature qui lui arracha un moment d’absence tant il fut surpris. Évidemment, il avait remarqué que contrairement à lui la plupart des gens étaient sur le trente et un mais il ne se savait plus aussi sensible. Enfin, ce n’était certainement qu’un personnage secondaire de sa vie qui disparaîtrait une fois qu’il aurait quitté cet atelier se disait-il, quoi qu’il en soit pour le moment elle serait sa muse.

Les premiers traits seraient les contours du visage, du cou et du haut du buste. Arwin n’était pas spécialement bon en dessin, il se débrouillait dirons-nous, mais la taille du support était une contrainte supplémentaire. Il fallait faire attention à ne pas briser les proportions, ne pas allonger le cou outre mesure, ne pas faire de son visage une boule ridicule. De plus la demoiselle n’était pas au courant qu’elle servait ainsi de modèle, c’est donc sans gêne qu’elle se replaçait sur sa chaise, orientait sa tête de telle ou telle façon pour mieux laisser passer la lumière. Mais ce n’était pas cela qui allait arrêter Arwin et une fois que ses premiers traits lui semblèrent convenables il commença à ajouter du détail.

Tout d’abord sur le visage, tracer les yeux en amande ornés de cils gracieux, ajouter la fine ligne du nez discret qui se trouve au milieu de son visage. Ensuite, ajouter les lèvres sur lesquelles il s’appliqua tout particulièrement pour que le dessin donne autant envie que la réalité. Comme tout le reste de son corps elles étaient gracieuses, assez fines pour ne pas être vulgaires, assez charnues pour donner envie d’y arracher un baiser. Arwin continua ainsi son dessin, affichant une mine aussi concentrée que son modèle qui ne remarquait toujours pas l’attention qu’il lui portait.

Les détails s’accumulaient, il traçait les formes de la robe de tissu léger qui tombait doucement sur les épaules de la belle, ses longs cheveux tressés qui descendaient en cascade décorés de fleurs ça et là. Il gommait les traits précédents des contours du visage pour les affiner et finalement il termina le portrait. Il déposa son crayon sur le côté et passa quelques minutes à juger son travail, son regard allant et venant entre la muse et le dessin. Le Rapion, que tout le monde avait oublié entre-temps, choisit cet instant pour signer son retour, grimpant tant bien que mal sur le dos de son dresseur pour voir ce qui demandait toute son attention depuis tout à l’heure.

Arwin ne tiqua pas en sentant les petites pattes s’agripper à ses habits et lui picoter la peau, il leva simple la tête dans l’espoir de voir un quelconque signe d’approbation de la part de son Pokemon. Signe qui n’arriva jamais vu que le Rapion après être monté, avoir observé le papier, décréta qu’il pouvait faire largement mieux et partit rejoindre les petits humains qui dessinait sur le sol afin de créer sa propre œuvre d’art. Si jeune et déjà si orgueilleux.

Le dresseur soupira et choisit d’ignorer son petit partenaire, reportant son attention sur la table de dessin il remarqua que la jeune femme venait enfin de voir qu’elle servait de modèle. Le Rapion avait certainement dû la perturber à un moment où elle se concentrait moins sur son travail. Mais c’était une bonne chose, elle observa quelques instants la création d’Arwin et se contenta d’un sourire comme commentaire. Peut-être se faisait-il des idées, mais optimiste comme il était Arwin interpréta ce sourire silencieux comme une promesse ce qui le motiva plus encore pour continuer son travail.

Heureusement qu’il y avait vraiment tout le nécessaire pour faire n’importe quelle création quasiment à porté de main. Il n’eut même pas besoin de se lever pour attraper de quoi ajouter de la couleur à son dessin pour le moment fait de gris et de blanc. Il commença par les grandes surfaces et au bout de quelques minutes de réflexion il arriva à la conclusion qu’il ne devait pas trop forcer sur la couleur pour ces zones-là. Pourquoi ? Parce que c’est la meilleure manière de mettre en avant quelques éléments qui attireront irrémédiablement le regard.

Il commença donc par la peau, quasiment immaculée comme si elle avait vécu toute sa vie à l’ombre, légèrement rosée pour bien montrer qu’elle n’était pas une poupée mais belle et bien vivante. Ensuite vinrent les cheveux, encore plus pâles que la peau, d’un blond qui tirait presque au blanc. Il fit bien attention à ne pas dépasser, empiéter sur les motifs des fleurs ou sur la peau elle-même. Puis le travail de zone se conclut avec le vert de la robe, choix qui s’impose dans le cadre de la fête en l’honneur de Démétéros n’est-ce pas ? L’étape suivant était plus complexe, quelque chose qu’il ne savait pas vraiment faire mais à laquelle il allait s’essayer. Il lui fallait contraster au moins un peu c’est large étendues pâle, placer les ombres en fonçant légèrement ce qu’il avait déjà fait.

Le choix des couleurs était important, il ne fallait pas tomber dans l’excès et gâcher le dur labeur accompli, alors il choisit assez simplement ce qui semblait juste plus sombre dans la gamme de couleur proposée. Ce n’était pas le moment de tenter le diable.

Afin de montrer à quel point il s’appliqua sur cette étape nous allons jeter un petit coup d’œil à ce que le Rapion de son côté avait bien pu faire. Se mêlant à un groupe d’enfants qui peignaient une troupe de Pokemon tous plus différents les uns que les autres il avait tout d’abord tenté de pendre un pinceau avec sa queue pour participer à l’ouvrage. Il avait rapidement été déçu, ce n’était pas vraiment très ergonomique pour les créatures comme lui. Il commençait à s’énerver un peu sur le bout de bois lorsqu’un des enfants lui demanda de ne plus bouger pour lui servir de modèle. Il mit un certain temps à comprendre ce qu’on attendait de lui mais lorsqu’il comprit que le gamin s’attelait à le représenter c’est à peine si on ne pouvait voir les étoiles briller dans ses yeux. Il se prit immédiatement au jeu et tenta d’adopter une position héroïque qui ne fit qu’arracher un petit rire aux enfants mais il n’en avait cure, il se sentait tout d’un coup très important et ce n’était pas pour lui déplaire.

Pendant ce temps Arwin avait finit son travail d’ombre et l’expression indécise sur son visage traduisait aisément ce qu’il pensait : il n’était pas très fier du résultat. Il imaginait ça…. différemment. Mais au moins, le dessin n’était pas gâché et il pouvait attaquer la dernière étape : les détails. Cette fois ci il était bien plus sûr de lui et tout se déroula comme prévu. Il s’occupa d’abord des fleurs qui décoraient la cascade de cheveux de la belle, des nielles des champs de différentes tailles dont le mauve contrastait avec le blond pâle de leur support. Evidemment il n’avait aucune idée du nom des fleurs au moment ou il dessinait ce portrait et peu lui importait, cela ne la rendait que plus belle. Ensuite vinrent les yeux, semblable à une mer aux profondeurs insondables en leur centre que l’iris vient éclaircir en un bleu cristallin. Pas une seconde Arwin n’a pensé à les comparer à des joyaux, ne vous méprenez pas, c’est uniquement parce qu’aucune pierre ne pourrait les égaler.

Peut être devrait-il passer à l’atelier d’expression afin d’éveiller l’âme de poète qui sommeille en lui ? Ou peut-être n’est qu’une manière pour le narrateur de combler un espace vide afin que le texte ne ressemble pas à une liste de course ? Que le lecteur puisse prendre le temps d’imaginer à quoi peut bien ressembler cette femme, mettre un visage sur les mots, mettre des détails sortis de sa propre imagination sur le visage.

Je digresse.

Gardant évidemment le meilleur pour la fin, Arwin termina par les lèvres de la belle qui avait arrêté ou fini son propre travail. Quoi qu’il en soit elle regardait toujours avec ce même sourire l’homme en face d’elle s’immerger totalement dans son dessin. Il ne la voyait plus depuis plusieurs minutes déjà, le souvenir de son visage gravé dans sa mémoire pour encore quelques heures lui suffisait. Elle n’avait aucun doute sur le fait que celui qui se trouvait en face d’elle était un homme. Peut-être était-elle habituée à voir cette étincelle de passion dans les yeux de ceux qui la regarde tout en ignorant celles qui elles aussi la dévore du regard ? Et oui madame, bienvenue au troisième siècle.

Elle se leva discrètement et fit le tour de la table pour aller se placer derrière l’artiste en herbe qui dessinait son portrait. Il se débrouillait plutôt bien. Elle regarda par dessus son épaule les dernières couleurs s’ajouter à ses lèvres, les dernière retouches s’appliquer à son visage et quelques fleurs s’ajouter sur sa chevelure. Le résultat était beau même si comme tout les portraits il finissait par être quelque peu idéalisé. Elle vit Arwin lever enfin la tête en quête de sa muse afin de la comparer à sa création mais elle n’était plus à sa place, disparue. Mais le dessin était terminé, elle n’aurait-été qu’un personnage secondaire de sa vie pour une durée plus courte encore que ce qu’il pensait, se disait-il. Il rattrapa le crayon qu’il avait utilisé au début afin d’inscrire son nom sous le portrait en guise de signature.

hrp:

© code by Lou' sur Epicode

[ Kaé : Un beau dessin qui vaut largement trois jetons, bravo ! ]

[Terry]

2

« QUOI ?! Comment ça vous n’avez plus de tissu vert ?

-Les participants en ont beaucoup demandé, parce que cette couleur leur rappelle le printemps naissant j’imagine, si bien que nous n’en avons plus. Une de mes amies est partie en chercher chez elle, elle en a un gros stock, mais elle n’habite pas en ville mais à l’orée de la forêt, et elle en a pour une bonne heure… »

MAIS J’EN AI RIEN A FOUTRE QUE CE SOIT LE PRINTEMPS MOI ! J’ai choisi cette couleur parce que la gamine – qu’elle aille se faire foutre – me l’a conseillée ! Déjà que cette histoire de costume me faisait bien chier, si en plus je peux pas le finir… Bordel, j’ai même pas terminé le bustier de ma robe… Bon, essayons de fournir une réponse à peu près polie, j’ai pas envie que Victoria rapplique !

« Et je fais quoi, moi, en attendant ?
-Eh bien… Vous pouvez toujours aller vous promener ou tester un autre atelier pendant ce temps… » me propose la couturière en chef.

Génial ! Déjà qu’un costume, ça me faisait bien chier, j’allais devoir en faire la statue en cire ! Non merci, très peu pour moi !

-Si vous voulez, on peut aller à l’atelier de dessin en attendant, c’est juste à côté ! Et puis, vu comment vous cousez bien, je suis sûre que vous êtres très douée en dessin ! » me lance alors ma petite admiratrice nommée Evy.

Gamine, ce que je vais coudre si tu continues à jacasser, c’est ta PUTAIN DE BOUCHE !

-Moi je pense que c’est une très bonne idée, au contraire ! »

Oh génial… Il ne manquait plus qu’elle !

« Je peux savoir ce que tu fiches ici, Victoria ?
-Figure toi, ma très chère sœur, que moi aussi je suis actuellement au chômage technique dans ma création actuelle. Et je pense que ce serait une très bonne idée que tu ailles faire du dessin…
-C’est un ordre, c’est ça ?
-Une simple suggestion » me dit-elle avec un sourire de six pieds de long. Traduction : fais-le ou on s’en va. C’en est trop, JE VAIS LA BUTER ! Rien à foutre que ce soit ma sœur ou que je ne puisse pas manier d’arme, elle joue avec mes nerfs depuis trop longtemps et je vais la… AAAAAARGH !

PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! Voilà que cette tarée de Pichu apprécie tellement la situation actuelle qu’elle m’envoie ses éclairs. Mais vous pouvez pas me FICHER LA PAIX à la fin ? Bon, devant tant de volontés contre moi, il vaut mieux que je capitule… Pour le moment !

« Ok, ok, je vais aller dessiner ! »

Et je me dirige vers le stand de peinture, calligraphie et autres joyeuseté… Eh mais, une plume, si elle est assez effilée et solide, est-ce qu’elle peut transpercer… Vous pensez que ça fera comme avec l’aiguille, hein ? Moi aussi en fait, même pas la peine que j’essaye… Ce triste constat m’arrache un soupir… Et bordel, mais pourquoi j’ai autant de pots de colle à mes basques ! Evy, Victoria et même ma Pichu qui me font chier ! Boooooooon, comme ils partiront pas et que je n’ai pas le droit de leur faire du mal, autant commencer à dessiner !

Je m’assieds à la première place de libre que je vois, la place juste à côté étant occupée par une drôle de fille… Ah non, c’est un mec en fait ! – donc par un drôle de mec avec un Rapion sur l’épaule qui ne m’inspire pas confiance… Comme à peu près quatre-vingt-dix-neuf pour cent de l’humanité !

Je me pose lourdement sur ma chaise pour faire passer un message clair à mes admirateurs : foutez-moi la paix pendant que je dessine, sinon… Et ça vaut aussi pour le mec aux cheveux rouge ! Un des professeurs de l’atelier vient alors à ma rencontre, me propose plumes, papier et conseils, mais devant mon regard noir assez éloquent, il n’insiste pas davantage. Bon, et maintenant la question à mille pièces d’or… Je dessine quoi ?

Mon ancien professeur, le docteur Wuello m’avait appris à dessiner. Mais c’était plutôt des croquis, bien utiles à savoir faire pour étudier l’anatomie humaine et Pokémon En d’autres termes, je suis assez douée pour reproduire les formes principales d’un sujet, mais tout ce qui est petits détails… Et je suis complètement nulle pour dessiner des paysages… Donc autant faire un portrait. Mais de qui ? Devil ? La gamine… Quoi que… Ouiiiiii ! Victoria ! Ne pas bouger pendant trente bonnes minutes, le temps qu’elle me serve de modèle ! Pas sûr qu’elle apprécie… Mais après tout, pensé-je avec un sourire machiavélique, il n’y a aucune raison que je sois la seule à faire des trucs chiants !

« Victoria, lancé-je sur un ton autoritaire, mets-toi devant moi, à deux mètres, et surtout ne bouge pas ! Je vais te dessiner !
-Hein ? Mais…
-Ya pas de mais ! Tu veux que je fasse un dessin ou pas ?
-Oui mais…
-Alors bouge plus et arrête de parler ! »

MOUAHAHAHA ! Bien fait pour elle ! Ca lui apprendra à me forcer à faire des conneries !

Et je commence enfin mon dessin. Lors de la première esquisse, je dessine l’anatomie de ma sœur, le domaine que je maîtrise le mieux en dessin. Des jambe longues et musclées, une légère différence de musculature entre le bras gauche et le droit… Tiens, je n’avais jamais remarqué ce détail auparavant ! Au combat, ma sœur est ambidextre, mais avant de le devenir, elle était donc gauchère ! Soit ! Je commence par le bas du corps, car la disposition de ses pieds et jambes me permet de voir où je placerai son buste, puis ses bras, et je remonte petit à petit. En moins de dix minutes, j’obtiens une première esquisse.

« Mais… On dirait un zombie votre sœur ! Et pourquoi elle a pas de cheveux ? » me demande alors la jeune Evy, intriguée.
ESPECE DE PETITE IDIOTE ! C’est normal qu’elle ait pas de cheveux ni d’autres détails, pour le moment, j’ai juste dessiné son corps au sens strict ! Le reste, ça viendra après ! Et c’est d’ailleurs ce que j’explique à la gamine ! Enfin, sans la première phrase, présence de ma nounou de sœur oblige !

Je prends ensuite un bon quart d’heure pour affiner le tracé du corps et corriger quelques détails : la courbure des épaules, légèrement plus pentue que celle que j’ai dessinée, l’alignement de ses yeux, un peu plus rapprochés… Ca fait vingt bonnes minutes que ma sœur ne bouge plus maintenant, et je vois bien que ça commence à l’incommoder : sueur, Fermite dans les jambes ! BIEN FAIT POUR ELLE, NA ! Mais bon, j’ai plus besoin d’elle et j’aime autant qu’elle se casse maintenant, ça me fera des vacances ! Aussi, je lui dis :

« C’est bon, tu peux bouger et retourner à ton atelier. J’ai plus besoin de toi, je peux finir seule ! T'en fais pas, je serai sage !
-D’accord, mais tu me montreras le résultat, hein ?
-Mais oui, mais oui ! »

Allez, casse-toi maintenant. Il me manque encore les détails, mais aussi ses habits à dessiner… Youpi ! Le truc qui me faisait vraiment chier à dessiner quand ce bon docteur Wuello me le demandait… Et vous vous demandez encore pourquoi je l’ai tué ! Rapidement, ce travail minutieux mais inutile commence à me gonfler… Il faut que je trouve un exutoire à ma colère naissante, sinon ça va mal finir.

Finalement, je me tourne vers mon voisin androgyne et je lui lance violemment :
« ET TOI, T’AS PAS INTERET A COPIER !!! »

[Surtout, si tu as prévu une réaction bien WTF, n'hésite pas^^]

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