[ Clos ] Vajra Enigma [ Pv Tomoyo ]

[Bayel Clonbork]

Payan. Bayel avait décidé d’y séjourner quelques jours histoire de se vider l’esprit. Et puisqu’il était maintenant autorisé à voyager sans contraintes, il n’allait pas quitter un lieu si paisible, si loin de son père ! Ou pas… Car depuis qu’il avait « capturé » Morgrim, ce dernier ne cesser de se coller à lui pour recevoir caresses et autres gestes d’affection. Aussi, quand le jeune homme voulait profiter du calme du village pour ne penser à rien tout en étant assis à regarder les habitants voguer à leurs occupations, le félin trouvait toujours un moyen de sortir de sa balle pour venir quémander des caresses. C’est vrai que Bayel n’avait jamais reçu autant d’affections que ce soit de la part d’un humain ou même d’un Pokémon, mais là c’était un peu « trop » d’un coup. Malheureusement, le gris ne pouvait s’empêcher de s’occuper de lui, attendri par cette frimousse si mignonne. D’ailleurs il s’étonnait d’être ainsi, lui qui n’avait jamais eu le contact « facile » avec les Pokémon… Concernant Vanflare, c’était différent car l’Airmure avait été maltraité par Sandovan, sûrement au moment de sa capture, le rendant plus agressif aux moindres gestes brusques, et encore, ça c’était amélioré depuis ! Mais l’oiseau semblait toujours aussi méfiant vis-à-vis de Bayel…

Tranquillement allongé dans l’herbe, une brindille coincée entre les dents, le gris observa le ciel complètement dégagé et constata qu’il faisait agréablement bon malgré la petite brise qui s’était rapidement installée. Le félin dormait sagement à ses côtés, fatigué d’avoir ronronné inlassablement sous les caresses de son dresseur. Tant mieux, ainsi yeux verts pouvait laisser reposer ses bras. Pensif, Bayel repensa à sa rencontre avec Jia Miano, ce sacré phénomène ! Etrangement, il ne lui semblait pas si inconnu que ça bien que c’était la première fois qu’ils se rencontraient… Ou pas… Doucement, le gris ferma et s’endormit, bercé par le bruit du vent faisant danser les hautes herbes…  

Il rêvait. Bayel rêvait et il était redevenu un adolescent. Lorsqu’il regarda ses mains mais aussi ses bras, il les vit couverts de bleus : des coups qu’il avait reçu lors de ses nombreux et tortueux entraînements avec Sandovan, son paternel. Mais ça, ce n’était qu’un détail. N’ayant pas la main mise sur son rêve, le rêve emmena le gris se promener dans sa propre demeure. Bayel ne croisa personne dans les couloirs et il lui semblait être seul sur les lieux. Jusqu’à ce qu’il entende des voix dans le bureau de son paternel. L’enfant posa son oreille contre la porte, trop curieux d’entendre une autre voix que celle de Sandovan. C’était une voix grave et il n’arrivait pas à bien entendre ce qu’ils pouvaient se dire. C’était trop confus puisqu’il s’agissait d’un « souvenir ». Mais avec insistance, les bribes de souvenir lui revinrent en mémoire, comme si cette partie de son enfance lui était indispensable.

« …intégré… Vajra… confiance… Jia… problème… »

Puis plus rien car l’enfant c’était enfui pour ne pas se faire prendre et ainsi éviter d’autres coups pour rien. Lorsque le « vrai » Bayel reprit conscience, il avait ouvert grands les yeux et son corps battait très vite, comme s’il venait de faire un effort. Il s’assit sur l’herbe, essayant de remettre ses souvenirs dans l’ordre car il avait tendance à oublié certains rêves. Mais celui-ci, il ne voulait absolument pas le perdre. Aussi, il fouilla dans son sac, jetant les affaires inutiles pour accéder à son calepin. Sa gestuelle devenue si brusque réveilla Morgrim. Le félin s’approcha de son dresseur, curieux de ce qu’il pouvait bien noter.

« Va…jra… » épela-t-il pour ne pas oublier un son qui pourrait le mener à l’erreur. « Ji-a… » mais il s’arrêta dans son élan.

Morgrim regarda son maître s’arrêter et pencha doucement sa tête sans trop comprendre ce qu’il se passait. Bayel redressa complètement sa tête et eut une illumination. Ce n’était pas un rêve mais bien un souvenir. Maintenant qu’il y repensait, c’était du vécu juste qu’il avait oublié parce que l’adolescent s’était fait prendre… La douleur avait été plus forte que les mots, d’où le fait qu’il ne se souvenait plus d’avoir déjà « vu » Jia Miano. Entendu était le terme plus juste. Il rangea rapidement ses affaires éparpillées dans son sac et s’empressa de rejoindre la Forêt du Chat. Le Chaffreux eut un temps de retard mais suivit son dresseur. Ce dernier évita les paysans qui travaillaient dans les cultures, s’excusant au passage.

Lorsque le gris pénétra dans la Forêt des Chats, le silence régna en maître. La probabilité qu’il retrouve le Nalcien était faible (voire nulle) mais il ne l’avait pas revu à Payan alors qu’il avait des affaires à régler sur les lieux. Aurait-il dormi dans la forêt ? Pour Bayel, il était tout simplement parti… Alors il lui aurait-il menti ? Pourquoi ? Et pourquoi Sandovan avait-il parlé de lui à cette époque ?! Et c’était quoi ça « Vajra » ? Un nom de code ? Morgrim se frotta contre la jambe de son maître, espérant attiser sa colère grandissante. Bayel regarda son Pokémon et comprit qu’il n’arriverait à rien en se mettant en rage. Il passa alors son sac sur son épaule et décida de marcher, quittes à se perdre dans la forêt. Qui sait, peut-être qu’il réapparaîtra ?

[Tomoyo]

Tomoyo était fatiguée. Elle marchait depuis des heures, Guidée par Mamoru qui commençait à douter de son choix. Et la gamine le ressentait fortement, même si elle ne voulait pas le dire tout haut. Elle ne voulait pas le vexer. Mais elle ne put se retenir de se plaindre encore une fois. Ses pieds lui faisaient mal depuis un moment, ses jambes aussi.

Elle avait commencé à se plaindre qu’elle était fatiguée, alors que celle-ci avait quitté sa maison depuis une très longue distance, lui semblait-il. Et pourtant, quand elle demanda à la première personne que le duo croisa, une voix sèche et sévère, il lui répondit qu’elle était sur la place du marché d’Alfen, non sans condescendance. Elle avait cru marcher longtemps, pourtant. Elle remercia la personne et repartit, enlaçant toujours le bras de l’ourson.

Ils marchaient depuis longtemps, quand elle le força à s’arrêter à cause d’un grand mal de jambes. Ils avaient quitté la ville, et seul le bruit des oiseaux troublaient la douce voix du vent. Elle pressa le pan de sa robe sur ses jambes, et s’assis sur le bord du chemin pour se reposer un peu.

-Peut-être qu’on aurait mieux fait de demander un carrosse, en fait.  Le petit ourson lui tira l’avant-bras vers l’arrière. Revenir à la maison ? Il en est pas question, j’étouffe là-bas. Rester enfermée toute seule en attendant que le temps passe devient horrible.

Sa voix prenait un petit air de tristesse que la jeune fille se força à ravaler. Puis elle continua.

-Et on a bien marcher. Eternara ne doit pas être loin.

Le Teddiursa attrapa l’épaule de l’humaine pour soulever l’épaule, en signe d’ignorance. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes avant qu’un bruit de roue se fasse entendre. Tomoyo se releva aussitôt et une charrette, tirée par un Tauros s’arrêta à sa hauteur brusquement.

-Attention gamine. Tu vois pas que j’aurais pu t’rentrer d’dans ? Grogna le vieil homme qui le conduisait. La jeune fille préférant ne pas répondre, il poursuivit. Tu vas où comm’ça ?

-Eternara, Monsieur. C’est loin ou pas ?

Le conducteur émit un sifflement.

-Y en a de la route ma p’tite. Et c’est pas mon ch’min à moi. Moi ch'uis d'Payan. Mais au prochain car’four, tu prends au sud et t’y s’ras dans trois ou quat’ jours. C’est un peu loin pour une gamine en beaux souliers comm’ toi.

Ignorant la dernière partie de la phrase, elle répondit :

-Merci de m’avoir répondu. Au revoir.

Elle se retourna, Mamoru lui serra de attrapa de nouveau le bras avec le sien, et ils poursuivirent sans aucune autre parole. Quelques secondes après, un coup de fouet se fit entendre, la carriole reprenait sa route. Passant à sa hauteur, il lança tout de même :

-Et fait gaffe, quand tu marches sur la route gamine. Bon voyage !

Un long moment de marche en silence, puis l’ourson s’arrêta de nouveau. Pour seul explication, il leva le bras qu’il tenait dans deux directions différentes.

-Le vieil homme a dit vers le sud. Sa paume fut retournée par le Pokémon. Où est le sud ? Comment veux-tu que je le sache. Tu es un Pokémon, oui ? Tu devrais le savoir !

Il rabaissa vivement le bras, ce que la jeune fille prit pour une attitude triste. Elle se souvint alors que son grand-père avait payé pour obtenir un Teddiursa de compagnie, et que celui-ci avait toujours vécu en captivité.

-Excuse-moi. J’ai été méchante. Mais c’est à toi de choisir. Moi je ne vois pas par où c’est, le sud.

Un petit moment d’hésitation, puis le duo reprit la route en suivant un chemin choisis par Mamoru.

Un moment passa, la jeune fille se plaignit pour la énième fois qu’elle avait chaud, mal aux jambes, mal aux pieds. Puis, le Pokémon leva d’un coup le bras de Tomoyo pour mettre sa main au-dessus de sa tête. Elle poussa un petit cri de joie quand elle comprit qu’il lui proposait un repos à l’ombre. Ils sortirent donc du chemin jusqu’à un arbre. Le jeune Nalcienne voulut s’asseoir sur la droite de l’arbre, mais le Teddiursa la tira en arrière. Quand elle protesta, il lui attrapa de nouveau le bras et ils s’approchèrent doucement. Là, il secoua un buisson. Elle comprit qu’elle s’apprêtait à rentrer dedans. Ils contournèrent précautionneusement la végétation, et s’assirent. La jeune fille pouvait enfin souffler. Elle s’appuya contre le tronc, et écouta la nature autour d’elle. Des oiseaux… les feuilles bercées par le vent, beaucoup de feuilles… des bruits de buissons secoués violemment…

-C’est quoi ? S’écria-t-elle.

Son compagnon mit un moment à répondre. Puis il attrapa la main de son humaine et le posa sur plusieurs bâtons plantés dans le sol.

-C’est une forêt ?

L’animal secoua la main de bas en haut en signe d’affirmation. Elle souffladonc et écouta de nouveau. Les feuilles… le mugissement du vent… un bruit d’eau qui tombe…

-Eh ! Il y a une rivière ?

Elle entendit Mamoru se lever, ses pas tourner en rond. Elle se leva à son tour. La créature attrapa son bras.

-C’est… par là.

Le petit ourson se laissa guider par sa maîtresse, la tirant de temps en temps pour éviter quelques végétations. Elle s’arrêta quand il lui semblait qu’elle était au bord. Celle-ci en eut la confirmation par son animal. Elle plissa de nouveau sa robe pour s’asseoir, sous le regard étonné du Pokémon. Une fois fait, elle se déchaussa et plongea avec délice ses pieds endoloris dans le flux glacé. Elle essaya de se pencher en avant, mais fut stoppée par le Teddiursa. L’instant suivant, un bruit d’éclaboussure, puis une griffe frôla sa joue. Elle attrapa les pattes jointes de son compagnons, serrées l’une contre l’autre, et but avec délice le liquide qui s’y trouvait.

[Bayel Clonbork]

Bayel soupira ; évidemment qu’il n’allait pas retrouver l’autre énergumène aussi rapidement ! De plus, la forêt du Chat était immense donc pour retrouver Jia Miano, c’était comme retrouver une aiguille dans une botte de foin. En plus, il devait bouger et qui sait, le Nalcien avait déjà quitté la forêt. Donc cela rendait les possibilités proches de zéro, voire extrêmement nulles. Malgré ça le gris ne quitta pas le chemin et marcha tranquillement tout en observant à droite comme à gauche pour essayer d’apercevoir quelqu’un parmi toute cette flore. Peut-être qu’il y avait des voyageurs qui traversaient régulièrement cette Forêt du Chat. Morgrim faisait pareil et comme il connaissait cette forêt un peu mieux que son jeune maître, ce dernier comptait sur lui pour le ramener vers Payan si jamais les recherches ne menaient à rien. En cette saison, les arbustes et arbres de la forêt étaient verts et bien feuillus mais une ombre noire mouvante ou pas serait facilement repérable. De plus, il faisait encore bien jour, c’était l’occasion de bien chercher.

Il arrivait d’ailleurs que le Chaffreux croise des compagnons de forêt mais ils déguerpissaient dès qu’ils apercevaient l’humain. Bayel ne préférait pas s’arrêter pour caresser les félins. Il était trop nerveux pour prendre cinq minutes d’affection. Puis il lui vint une idée ; il lui semblait que le Nalcien aimait les Pokémon félins et ils s’étaient rencontrés alors que le Terrosien essayait de caresser un Chacripan ! Oui mais est-ce que ce genre de chose pouvait se reproduire deux fois ? Bayel s’arrêta un instant pour prendre le temps d’y réfléchir. En même temps, il ne s’était pas attendu à croiser le chemin d’un compagnon de route… Dommage qu’il n’ait pas pu avoir d’autres informations sur le Nalcien quant à savoir où il allait après l’avoir conduit jusqu’à Payan… C’est alors qu’un Chacripan sortit de sa cachette et s’approcha d’abord du Chaffreux. Les deux Pokémon se touchèrent le museau pour se saluer et ils commencèrent à discuter.

Bayel baissa les yeux et vit le Pokémon félin à ses pieds. Bingo songea-t-il. Yeux-verts s’accroupit derrière son félin et lui expliqua la situation. Aussi, Morgrim raconta à sa nouvelle connaissance que l’humain qui l’accompagnait était son maître et qu’il recherchait quelqu’un. Il lui proposa alors de se laisser caresser pour reproduire le même schéma que la dernière fois. Un peu étonné de ce qu’il se passait, le Chacripan accepta de se faire caresser par l’humain. D’ailleurs, Bayel essaya de faire attention de bien le caresser dans le sens du poil et ainsi éviter de se faire griffer. Morgrim s’assit et observa la scène tout en ronronnant.

Après une multitude de caresses et de ronronnements interminables, le Terrosien commença à avoir mal au bras à force de faire le même geste répété des centaines de fois. Le Chacripan s’était pris au jeu et grognait quand le jeune homme cessait les caresses. Complètement soumis, le garçon continua mais au bout d’un temps, il s’arrêta net et se redressa vivement ce qui fit peur au Pokémon félin sauvage qui partit se cacher dans un buisson.

« Sérieux ?! Ça marche clairement pas ! » grogna-t-il à son tour. « Comme si caresser un Pokémon allait le faire apparaître là ! »

Pour accentuer son énervement, il bougea les bras et les tendit dans une direction, comme si Jia Miano allait apparaître à cet endroit précis. Morgrim pencha légèrement sa tête sur le côté comme s’il ne comprenait pas ce que son dresseur faisait. Puis Bayel soupira longuement. Il fallait se rendre à l’évidence, le Nalcien s’était volatilisé dans la nature. Désespéré, le garçon s’assit sur une pierre pour remettre ses idées en place. Le Chaffreux bougea une oreille puis l’autre : quelque chose l’intriguait non loin de là. Il délaissa son dresseur pour se diriger vers ce qui le titillait. Le félin dût quitter le chemin principal et déboucha sur un petit ruisseau. Ni une ni deux, il s’en approcha pour boire puisque la soif se faisait ressentir et lorsqu’il redressa sa frimousse, il vit le reflet d’une humaine ! Elle n’était pas seule puisqu’un petit ourson l’accompagnait.

Pendant ce temps, le jeune homme s’était calmé. Il se redressa quand son Pokémon vint se frotter contre lui et lui montra une direction. Le voir aussi insistant intrigua Bayel qui s’étonna de suivre son Pokémon. Après quelques buissons à franchir et des branchages à éviter, ils arrivèrent devant le ruisseau. Mais ce paysage n’intéressait guère Bayel puisque son regard se posa sur la jeune femme qui s’abreuvait. Bayel s’approcha d’elle mais étrangement, elle ne le « vit » pas. Du moins, on l’aurait déjà vu avant même qu’il s’arrête à quelques centimètres du ruisseau. Le félin s’assit à côté de son maître et jongla entre Bayel et la demoiselle.

« Euh… Excusez-moi… ? » tenta-t-il doucement pour ne pas l’effrayer.

Il n’allait quand même pas lui sauter dessus ?! En espérant que la jeune femme accepte de l’écouter et ne l’ignore pas. Pouvait-elle l’aider ?

[Tomoyo]

L’eau était si fraîche. La jeune fille prit plaisir à tremper ses pieds dans le flux. Les douleurs causées par ses souliers semblaient être emportées par le courant, au milieu de quelques feuilles voguant au gré du courant. Mamoru la regarda un moment, en silence. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, écoutant les bruits de la forêt. Un buisson secoué par un animal par ici… Là-bas, une créature traversait la rivière un peu plus bas… ou encore un oiseau qui venait perturber le doux balancement du feuillage. Ces odeurs de fleurs et de fruits qui embaumaient l’air. Et ce bruit là… Tomoyo rougit, légèrement honteuse avant de lâcher :

-Ça, c’est mon ventre. Je crois que j’ai faim.

Puis elle tendit simplement la main sur le côté. Le Teddiursa chercha dans le sac et lui tendit alors une baie. Elle prit le fruit dans ses deux mains et elle le tata un instant. La peau était douce et lisse. Elle mordit dedans avec appétit. Le petit fruit était juteux et très sucré. Elle reconnut sa baie préférée, une pêcha. Elle continua de la manger goulument avant de tendre la main pour en réclamer une autre. Un petit bruit attira son attention. Un petit Pokémon qui était venu s’abreuver dans le flux. Rien d’étonnant à ça, après tout, elle était dans une forêt. Elle engloutissait la seconde baie quand la créature repartit sans attendre. La jeune fille sourit. Elle aimait bien cette tranquillité, ce calme, et surtout la solitude de ce lieu.

Une fois son repas de fortune avalé, la jeune fille changea sa position pour se mettre à genoux et se lava les mains et le visage. Puis prenant le liquide dans ses mains, elle en but une rasade. A nouveau, les buissons furent secoués. Mais ce qui l’inquiétait légèrement plus, ce fut que ce n’était pas une petite créature. Des gardes qui avaient suivis sa trace ?

Elle attendit patiemment, immobile, effrayée à l’idée de quelqu’un qui la ramène dans sa prison dorée. Puis une voix hésitante se fit entendre.

« Euh… excusez-moi… ? »

La surprise la gagna aussitôt. C’était la voix d’un homme. La jeune fille resta immobile, tout de même sur ses gardes, une nouvelle petite flaque entre les mains. Mamoru s’était tout de suite interposé entre les deux humains. La jeune Nalcienne pensa qu’un garde aurait été plus autoritaire, plus prompte, et surtout plus sûr de lui. De plus, elle ne remarqua que quelques secondes après l’odeur d’un animal avec lui. Les pas légers, l’odeur d’herbe dans lequel on s’était roulé, ce n’était pas le genre de Pokémon qu’on possédait, quand on est soldat… non ? La jeune fille pensa que c’était sans doute la même créature qui s’abreuvait un peu plus tôt.

-Bonjour. Que puis-je pour vous aider ?

Elle resta dans la même position. Sa voix se voulait assurée, mais elle redoutait que cet homme soit venu pour la ramener chez elle, soi-disant ‘‘pour son bien’’. L’eau s’écoulait de ses mains, mais Tomoyo était figé sur cet inconnu, elle laissa le liquide retrouver son flux.

[Bayel Clonbork]

La demoiselle n’avait pas pris la fuite après que le jeune homme soit intervenu, ce qui en soi ne serait pas anormal. Qui voudrait converser avec un inconnu ? Cependant, Bayel sentit que la belle était un peu sur ses gardes vu comment elle s’était redressée. Forcément puisqu’il venait d’empiéter sur son « terrain » et il avait sûrement dépassé « l’espace intime ». D’ailleurs son petit ourson de Pokémon vint s’interposer entre les deux humains, comme si cette mignonne créature allait effrayer le Terrosien. Mais il ne put s’empêcher de sourire devant tant de courage. Morgrim s’était rapproché doucement du petit ruisseau qui les séparait et aperçu ladite créature. Jamais le Chaffreux n’avait vu un tel Pokémon dans le coin.

D’une voix calme et posée, elle s’adressa enfin à lui après une certaine hésitation. Par contre, Bayel haussa un sourcil ; elle lui avait répondu certes mais d’une étrange façon. Son regard n’était pas posé sur son visage mais plus en dessous et il semblait être vague. Normalement quand on s’adressait à une personne, on la regardait droit dans les yeux ? Etait-elle timide à ce point ? Bah, ce n’était qu’un détail et Bayel n’en prit pas compte :

« Bonjour. J’aurais voulu savoir si vous n’aviez pas vu un jeune homme avec des cheveux gris récemment. » il se mit à réfléchir pour donner plus de détails concernant Jia Miano. « Il avait un arc et un Voltali comme compagnon. »

Enfin bon, c’était il y a maintenant quelques  jours qu’ils s’étaient rencontrés, le Nalcien était sûrement bien loin à l’heure actuelle ou bien il n’avait plus cet attirail sur lui. Mais Bayel ne perdait pas espoir de revoir le tireur. Dommage qu’il n’ait pu se rappeler de ce « souvenir » bien avant, il avait tellement de questions à lui poser concernant Vajra mais aussi sur son père… Pendant que la demoiselle au regard vide répondit ou non à la demande du Terrosien, Morgrim redressa vivement sa frimousse, les oreilles légèrement en arrière. Le Pokémon félin avait sentit que quelque chose n’allait pas dans la forêt. La bête se détacha doucement du groupe pour revenir en arrière.

Morgrim suivit son instinct de félin à travers buissons pour voir ce qu’il attisait sa curiosité si soudaine. Lorsqu’il dépassa doucement sa frimousse du buisson, le Chaffreux vit avec effroi un petit Skitty blessé à la patte. Le Pokémon peinait à se redresser et couinait de douleur. L’imposant félin s’en approcha pour renifler la petite bête et prendre de ses nouvelles quand il apprit que cette vilaine blessure n’était pas due à un combat avec un Pokémon du coin mais des humains ! Comment des êtres avaient-ils pu faire ça ? Le Skitty lui expliqua alors que des humains chassaient les Pokémon du coin mais que visiblement, ils ne s’intéressaient qu’à certaines espèces puissantes d’où les combats et les blessures engendrées.

Aussitôt, le Chaffreux se mit à hurler pour prévenir son dresseur. Il ne pouvait pas non plus abandonner le Pokémon blessé. Pendant ce temps, Bayel continuait de discuter avec l’inconnue mais lorsqu’il entendit son Pokémon hurler à la mort, ce dernier fut surpris de constater que son Pokémon s’était éclipsé discrètement.  

« Ça c’est mon Pokémon ! »

Aussitôt, le Terrosien quitta la demoiselle pour se rendre là où son Chaffreux l’appelait. L’humain se fraya un chemin pour le rejoindre et vit alors le blessé. Il mit un genou à terre, caressant son Pokémon pour le calmer avec un « Eh oh, c’est bon, je suis là, arrête ». Morgrim cessa alors d’hurler et afficha une moue triste en montrant la créature allongée sur le sol.

« Qu’est-ce que t’as fait ?! »

Pour sa défense, le félin lui fit comprendre que ce n’était pas lui qui avait blessé le Skitty. Un peu sceptique quant à l’argumentation de son Pokémon, Bayel attendit plus d’explications de sa part. Comment faire comprendre à un humain ce qu’il se passait alors qu’on était un Pokémon ayant aucune faculté psychique ? Morgrim se concentra puis avec sa patte, il montra le Pokémon agonisant puis son dresseur.

« Moi ? Non mais oh, m’accuse pas non plus ! »

Morgrim soupira et insista pour montrer l’arme de son dresseur. Bayel savait pertinemment qu’il n’était pas le responsable mais après quelques secondes d’incompréhension totale, il comprit que ce Pokémon avait été blessé par une arme façonnée par les humains. Des chasseurs ? Oui enfin on ne laissait pas non plus un Pokémon agonisant comme ça, il fallait mettre fin à ses souffrances… Tandis que Bayel allait prendre le Skitty, le buisson en face de lui se mit à bouger. Il n’eut clairement pas le temps de réagir qu’un Luxio en sortit, gueule grande ouverte et fonça sur lui. Malheureusement pour le jeune homme, il ne put sortir son arme à temps pour se défendre et machinalement, il mit son avant bras gauche en avant pour se protéger au moins le visage. La bête enfonça alors ses crocs dans la chair, le regard rempli de haine. Evidemment que Bayel hurla de douleur puisqu’il n’était pas si insensible que ça et tenta d’éjecter le félin enragé avec son autre main.

« Fais quelque chose Morgrim ! »

Le Chaffreux qui était en panique générale jusque là, obéit et commença à miauler de façon à créer une sorte de berceuse. Doucement, le Luxio cligna plusieurs fois de suite des paupières et ses crocs se retirèrent de la chair humaine. Bayel fut libéré de son agresseur mais ce dernier ne semblait guère vouloir s’endormir. Pour qu’il s’en prenne aussi violemment au Terrosien, c’était qu’il pensait que ce dernier était le responsable du Skitty blessé.

« Ok alors essaie de lui faire comprendre que je ne suis pas responsable de ça ! »

Un peu déstabilisé devant une telle créature, le chat s’interposa entre le Luxio enragé et son maître, miaulant afin de lui expliquer ce qu’il se passait mais aussi de défendre Bayel qui n’y était absolument pour rien. Mais visiblement, la bête à moitié endormie ne voulait pas entendre raison et remontra les crocs, prête à bondir une nouvelle fois. Jusqu’à ce qu’un cri terrifiant brise le silence de la forêt. Ce n’était pas le cri d’un humain mais d’un Pokémon qu’on égorgeait… Doucement, l’atmosphère calme et apaisant de la Forêt du Chat se transforma pour devenir plus angoissante et terrifiante…

[Tomoyo]

Tomoyo souffla de soulagement et sourit, quand le jeune homme lui dit qu'il recherchait quelqu'un d'autre. Elle se reprit donc et répondit :

-Je vous prie de m'excuser mais vous êtes la première personne que je croise, dans ce coin.  

Elle s'arrêta deux seconde, quand des bruits de pas s'éloignèrent, mais elle constata que ce n'était que la créature qui l'accompagnait. Elle poursuivit donc.

-Je viens d'Alfen et je n'ai croisé que vous et un marchand à bord d'une charette, aujourd'hui. Je vous prie, appelez moi Tomoyo. A qui ai-je l'honneur ?

Si jamais on l'attrapai et la ramenai chez elle pour lui faire la leçon, elle comptait utiliser ce jeune homme pour démontrer que son infirmité ne dérangeait pas pour aider son prochain, et qu'elle était apte à voyager. Elle se rechaussa de ses souliers de cuir avant de se lever. Elle tendit la main que Mamoru attrapa et fit face à son interlocuteur, quand un miaulement sinistre se fit entendre.

« Ça c’est mon Pokémon ! »

Le jeune homme avait une inquiétude dans la voix, à entendre son Pokémon ainsi, si bien que la jeune fille voulout le suivre pour connaître la cause. Le chat cessa quand son maître fut à ses côtés, et il fallut quelques secondes encore avant que la nalcienne les rejoigne. La première chose qu'elle sentit, c'était une légère caractéristique, qu'elle ne pouvait pas oublier. Le sang. dans cette situation, c'était très léger, sûrement une simple blessure, mais elle devait être assez grave pour que le chaton ai eu cette réaction.

Un bruit attira son attention. Des pas plus lourd approchaient à travers les buissons pendant que le jeune homme essayait de comprendre sa créature.

-Excusez-moi.

La peur avait rendu sa voix fluette, si bien que le garçon ne semblait même pas l'avoir entendu. Par contre, l'ourson se mit devant elle pour la protéger... et l'empêcher de faire quoi que ce soit de plus stupide encore. Tomoyo entendit clairement une lutte commencer entre une créature folle de rage et le jeune homme, puis le félin entonna une petite berceuse de sa voix de Pokémon, qui fit somnoler quelques instants la jeune fille. quand elle revint à elle, un autre cri retentit dans la nature.

Sinistre, plein de peur et de douleur, un cri de fin de vie. Aussitôt, elle entendit le dernier venu faire demi-tour et se remettre à courir. Tomoyo n'attendit pas une seconde de plus et partit à sa suite,  poussa l'ourson qui la barrait toujours. Elle avait peur, mais elle était aussi excitée par la situation. La personne qu'elle recherchait et qui était connue comme l'"Ombre Noire" était capable de tuer de sang froid, peut-être qu'elle allait la retrouver aujourd'hui. Elle faillit trébucher sur une racine et se reprit à temps avant de se retrouver la tête dans les buissons. Le Teddiursa essaya de la raisonner en lui prenant la main, mais elle le chassa sans un mot et se remit à courir quelques mètres avant de se prendre une branche sur le front. Comprenant qu'elle ne s'arrêterait pas, le Pokémon lui prit la main, la levant quand elle devait monter les pieds, et lui tirant vers le bas pour baisser la tête. Puis il s'arrêta doucement avant de lui tirer le bras jusqu'à ce qu'elle soit à genoux.

Le Luxio était déjà arriver, et la jeune fille sentait une odeur de sang plus importante, mais elle entendait aussi un homme gémir, et deux autres qui avait acculer le Pokémon, mais il n'y avait pas de jeune fille avec eux, que ces trois hommes seuls. Elle se demanda à ce moment-là si le jeune homme les avait accompagnés. Elle avait couru à la suite, mais maintenant qu'est ce qu'elle pouvait faire ?

[Bayel Clonbork]

Pas de chance pour Bayel ; la demoiselle n’avait vu personne d’autre que lui. Après la forêt était immense donc il était logique qu’on ne croise pas autant de monde que dans une rue… Il avait été bête de penser que la miss aurait pu apercevoir le Nalcien. Miss qui s’était présentée par la même occasion : Tomoyo. Pour éviter les soupçons et paraître moins bourru, le Terrosien se présenta également mais ne donna que son prénom. Inutile d’attirer autant l’attention car qui sait, Sandovan aurait pu faire affaire dans le coin et franchement, Bayel était ici « incognito », genre je prends mon temps (et quelques vacances).

Actuellement, Bayel était plutôt dans une étrange situation : une féroce créature de la forêt s’était jetée sur lui, gueule ouverte et crocs plantés dans sa chair. Le sang avait coulé et franchement, ça faisait mal ! Aussi, le guerrier avait ordonné à Morgrim de l’aider. Heureusement, son Chaffreux avait réussi à calmer partiellement le Luxio en colère. Bayel profita de ce moment de répit pour s’agenouiller et fouiller dans ses affaires. Evidemment, les soins apportés n’étaient que partiels et il devrait aller à Payan pour se faire correctement soigner mais au moins, ça ne saignait plus. Pendant qu’il faisait son bandage et sous la protection de Morgrim qui veillait à re-miauler pour calmer à nouveau l’enragée, le Terrosien se mit à émettre plusieurs hypothèses quand à cette soudaine attaque. Peut-être que la bête s’était jetée sur l’humain en pensant qu’il serait le responsable du massacre sur le Skitty. Bon, Bayel avait été élevé par un barbare mais il n’était pas aussi mauvais que son paternel pour aller blesser un pauvre félin dans la forêt !

Malheureusement ses pensées furent vite chassées par un cri horrifiant. Un cri qui brisa rapidement le silence installé depuis la soudaine attaque. D’ailleurs, ce hurlement avait été bien plus effrayant que celui du Luxio ou même de Bayel. L’atmosphère changea radicalement et la forêt qui jusque là était douce et chaleureuse, devint glaciale et horrifiante… Instinctivement, le Luxio fit redressa sa tête et semblait chercher d’où provenait ce cri. Sur ses gardes, Bayel avait sorti sa lance, prêt à la déplier si jamais la bête venait à se jeter une nouvelle fois sur lui. Mais non, la créature féline quitta les lieux. Un peu surpris, Bayel écarquilla ses yeux mais fut soulagé qu’on ne le déchique pas autant.

Mais chose encore plus surprenante, c’était Tomoyo. Oui d’ailleurs, Bayel n’avait même pas senti sa présence à ses côtés quand il s’était fait attaquer. La demoiselle s’était mise à la poursuite du Luxio. Alors là, yeux verts ne comprit plus rien. Sur le moment, il aurait pu crier : « Non c’est trop dangereux ! » mais il avait été tellement surpris de la voir là que… bah non… Morgrim était en train de prendre des nouvelles du Skitty qui se remettait douloureusement de son agression.

« Eh merde ! »

Aussitôt, Bayel se mit à courir dans la direction qu’avait prise Tomoyo. Il s’en voudrait s’il arrivait quelque chose à la gamine car franchement, elle ne semblait pas savoir se battre. Du moins, c’était l’impression qu’elle avait donné en s’exprimant ; une petite bourgeoise en quête d’aventures parce qu’elle s’ennuyait chez elle… Dans sa course, il évita les obstacles comme des branches ou encore des racines, quittes à les découper avec sa lance maintenant opérationnelle. Morgrim s’était rapidement mis à la poursuite de son dresseur, se sentant étrangement indispensable dernièrement.

Après une bonne course qui l’avait un peu essoufflé, Bayel arriva sur les lieux de la scène. Son entrée en scène fut tellement brusque que les hommes l’avaient repéré direct. Mais comme les énergumènes ne s’attendaient pas à voir du monde dans le coin, ils furent tout aussi surpris que le Terrosien qui en profita pour découvrir la scène. Apparemment, il s’agissait d’un règlement de compte puisque Bayel constata qu’un des hommes était blessé et qu’un autre avait une arme dans la main, recouverte de sang. Mais une chose attira bien plus l’attention du jeune homme que le « duel » des hommes : à leurs pieds, des sacs remplis. Et vu les taches dessus, ce n’était clairement pas des champignons qu’ils avaient cueillis…

L’un des hommes avait aussi vu Tomoyo et son petit Teddiursa qui semblait vouloir la protéger. Mouais, décidément, ça ne s’annonçait pas très bien. Le braconnier en question se mit à rire et vu son regard pervers, il ne comptait pas jouer à la dinette avec la belle. Bayel s’interposa rapidement entre les deux.

« Sérieux ? Eh mec, pousse-toi de là que je m’occupe personnellement de la demoiselle. Et si tu es sage, tu auras ta part.

- Schnaps, c’est clairement pas le moment ! Allez tue moi tout ça qu’on déguerpisse d’ici avant que l’autre là, « Moineau » ne revienne nous chercher des merdes ! » commenta Gin, celui tenant le couteau.

Bayel ne bougea pas d’un iota, essayant d’être suffisamment menaçant pour intimider son futur adversaire. Enfin bon, intimidant était sûrement un grand mot vu sa blessure sur son bras. Le braconnier sortit une lame et donna un premier coup que Bayel esquiva assez aisément. Puis un second. Les buissons et arbustes n’aidaient pas à la confrontation mais au moins, ils étaient tout aussi gênants pour Schnaps que pour Bayel.

Pendant que Bayel était occupé avec l’alcoolo, Gin continua de menacer Kummel, le blessé. Apparemment, ce dernier s’était retourné contre ses anciens camarades parce que ce qu’ils faisaient l’avait dégoûté. De la boucherie, voilà ce qu’ils avaient fait. Alors que Gin s’avançait doucement, léchant son couteau l’air menaçant pour mettre fin à son ancien camarade de braconnage, Morgrim se jeta sur son poignet.

« Ne le lâche pas ! » cria Bayel, tout en essayant de faire plier son adversaire.

Gin tenta d’éjecter le Chaffreux en balançant son bras et n’eut aucun mal à s’en défaire au final. Un peu sonné, Morgrim mit du temps pour se remettre de ses émotions quand soudain, le Luxio prit la relève et planta à nouveau ses crocs dans la chair humaine tout en lançant une attaque Etincelle qui eut plus d’effet. Gin hurla de douleur mais étant le plus costaud, il résista et planta sa lame dans le félin. La créature, blessée, fut propulsée contre un arbre et se retrouva inconsciente.

Pendant ce temps, Bayel avait réussi à désarçonner son adversaire et rapidement, il donna un coup de lance dans les jambes afin que son ennemi mette genoux à terre avant de l’assommer. Un de moins.

« Ok alors là, on déconne plus ! Tu fais un geste et je tranche la gorge de ton minou ! »

Gin tenait Morgrim par la peau du cou et son couteau sous la gorge du Pokémon. Kummel n’était clairement plus en état de se battre ou de faire quoi que soit vu qu’il était blessé à la cuisse mais aussi à l’épaule. Visiblement  Gin, le soi-disant chef s’était un peu amusé avec lui entre temps. Mais ça Bayel s’en foutait, là on le menaçait de tuer son Pokémon !

« Espèce de lâche !

- Héhéhé… Sérieux, tu t’attendais à quoi, toi et ta copine ? Eh oh, Schnaps, réveille-toi ! »

Toujours en tenant sa victime, il s’était approché de son compagnon pour lui donner un coup de pied afin qu’il se réveille. Bayel n’avait pas frappé assez fort ? Décidément, il n’y allait pas à fond. Etrangement, le Terrosien s’assagit et baissa sa lance ; même si Morgrim était son Pokémon depuis peu, il ne se pardonnerait jamais si on lui faisait du mal.

« Voilà, j’aime mieux ça. Bon,  récupère la marchandise, on se tire d’ici ! Et Kummel, ce n’est que partie remise, quand le chef sera ce que tu as fait, tu vas prendre cher !! »

Le second s’empressa de porter le sac de cadavres sur son épaule et reprit place derrière son « chef ». Ce dernier continua de menacer le jeune homme en enfonçant un peu la lame dans la fourrure du Chaffreux. Eh merde pensa Bayel. Remarque, il pouvait très bien les laisser partir, tout ce qu’il voulait, c’était récupérer Morgrim en vie. Doucement, le duo commença à marcher, Gin marchant à reculons pour surveiller que Bayel ou la gamine n’irait pas leur sauter dessus.

« Libère Morgrim ! ordonna Bayel

- Tu rêves ! Regarde ce que je vais en faire !! »

La lame se planta légère dans la chair du Chaffreux qui hurla sous la douleur. Le Terrosien eut le réflexe de se préparer à attaquer mais l’air menaçant de Gin l’en dissuada, surtout qu’il semblait jouer avec le gamin en faisant du mal à son Pokémon. Alors que Gin s’apprêtait à replanter sa lame, une flèche lui transperça le bras. Sur le coup, le braconnier lâcha son arme, libérant aussi le félin qui s’empressa de rejoindre son dresseur. Bayel le reçut avec joie, le serrant dans ses bras.

« Eh merde, c’est quoi ça ?! »

Une seconde flèche se planta dans sa cuisse droite et une autre l’épaule gauche de Schnaps qui lâcha sa cargaison. Mais qui leur tirait dessus ? Interloqué, Bayel posa son regard sur Tomoyo mais aussi Kummel mais aucun des deux ne semblaient avoir un arc à leur disposition.

« Fini de jouer, la partie est terminée messieurs. »

Du haut de sa branche, un jeune homme aux cheveux gris banda à nouveau son arc pour tirer une flèche qui se planta dans la cuisse de Schnaps, les immobilisant tous les deux. Lorsque le Tireur sauta pour rejoindre la terre ferme, Bayel reconnu Jia Miano. Comme s’il ne s’intéressé par aux jeunes gens, le Nalcien s’approcha de Gin et présenta une affiche :

« Gin, Kummel et Schnaps, je vous arrête pour braconnage.

- Miano… Espèce de sale de petite enfl- répliqua Gin avant de se prendra un coup d’arc bien placé.

- J’ai prévenu la milice de Payan, elle ne devrait pas tarder à venir vous chercher. Vraiment dommage car j’aurais bien aimé vous pendre et regarder les Pokémon vous dévorer petit à petit… » répondit-il, l’air menaçant.

Et quelques minutes après, cinq gardes arrivèrent pour s’occuper des braconniers mais aussi des blessés. Jia Miano se dirigea vers le Luxio encore inconscient et invoqua sa Luxray pour transporter la bête. Un peu hésitant, Bayel lui parla également du Skitty un peu plus loin. Le Nalcien le remercia et proposa alors au Terrosien mais aussi à la jeune demoiselle Tomoyo de se rendre dans son manoir afin d’y prendre congés après ces évènements. La priorité du Tireur était de s’occuper des Pokémon blessés.

[ Hrp : bon je m’arrête là XD. Alors le Luxio sera en fait la Luxio de Bayel et Jia Miano est un PNJ que mon personnage a déjà rencontré et qui sera important aussi bien pour lui que son demi-frère, White. Je n’ai pas tué les braconniers car je sais pas si tu en auras besoin ultérieurement (j’ai appris récemment l’histoire de Tomoyo). Voilà, j’espère que ça t’ira et j’étais bien inspirée o/ Mp moi (sous mon main) si tu as des questions ^^) ]

[Tomoyo]

Le garçon l'avais bien suivis, et elle se sentais déjà plus rassurée, mais il ne s'arrêta que trop tard. il fut rapidement repéré par les hommes. Le silence environnant ne dura que quelques secondes.

Des bruits de pas légers, puis un homme déclara vouloir s'occuper de la jeune fille, bien qu'elle ignorait ce qu'il voulait dire exactement par là. L'ourson se plaqua contre sa maîtresse encore un peu plus. Cela ne voulait dire qu'une chose, les hommes n'étaient pas doté de bonnes intentions. Cependant elle sentait encore cette odeur métallique, partout dans la zone. Elle demanda donc à Mamoru d'où venait cette odeur, pendant que le jeune homme se battais avec les malfrats. L'ourson lui indiqua une direction en tendant le bras de Tomoyo, qu'il posa sur sa tête ensuite. Elle pensa a des animaux blessés, mais quand elle lui ordonna de les aider, elle comprit qu'ils ne pouvaient pas être soignés. Il décrivit aussi un autre lieu, mais cette fois, il posa la main de la jeune fille sur son bras à elle. Un humain ? blesser au bras ?

-On peut l'aider, lui ?

Le Pokémon l'amena aussitôt sur le côté pour éviter la zone de combat, sans s'en préoccuper le moins du monde. Quand Tomoyo s'agenouilla près de l'homme, l'ourson retira du sac un petit bandage en soi, ainsi qu'une gourde. Celui-ci resta silencieux, de fait que la jeune fille lui prit le mauvais bras et commença à le tater.

-Vous allez bien, Monsieur.

Un léger bruit d'herbe secoué, puis aucun autre son ne se faisait entendre, excepté le brailleur qui, semblait-il, avait attrapé le chat de Bayel. Puis le fameux Kummel se mit à rire.

-Pfff... Me faire aider par une aveugle, c'est pitoyable.

De la honte envahit la jeune fille.

-Je ne peux rien faire d'autre. Dit-elle d'une voix peinée.

Il lui attrapa doucement une main et, en la remerciant, il lui déposa sur sa jambe droite. Tout en lui souriant, la nalcienne mit peu de temps à trouver le liquide épais et visqueux. Elle attrapa la gourde puis la versa sur la blessure, et elle serra ensuite le morceau de tissus autour de la jambe, sous le regrad bienveillant de l'ourson et de l'homme. Il la remercia, même si c'était une petite blessure selon lui. La jeune fille entendit alors une vibration, puis une autre, non deux. Des cris de douleurs suivirent les son. Les personnes présentes semblaient toutes intrigué par cette inatendue interaction, quand une voix inconnue ce fit entendre.

« Fini de jouer, la partie est terminée messieurs. »

Un petit moment se passa où Tomoyo ne comprit pas trop ce qui se passait. Puis il indiqua clairement la raison de sa venue sur les lieux. Il venait les arrêter, ils étaient des bandits. dans la tête de la jeune fille, ça sonnait un facilement, d'après elle. C'était facile en fait, de retrouver la piste de quelqu'un. Elle se contenta de finir le soin auprès de Kummel, puis les fameux gardes arrivèrent pour menoter les hommes. Ils ne prirent pas particulièrement soin de Kummel, malgré son état. Tomoyo avait peur de se sentir ridicule mais osa tout de même à poser la question qui lui bûlait les lèvres depuis quelques instants.

-Euh... Attendez, s'il vous plait. Je... Je recherche quelqu'un, vous pourriez m'aider, s'il vous plait ? Le silence se faisait lourd, d'un coup. Elle sentait tous les regards tournés vers elle, ce qui lui mit encore un peu de pression. Je cherche quelqu'un qu'on appelle L'Ombre Noire. Vous connaissez ?

Elle posais bien sûr la question aux braconniers, mais ils restaient silencieux. Ce fut un garde qui lui répondit, tout d'abord en lui demandant les liens qu'elle avait avec, puis par une réponse négative de la jeune noble, il lui déclara seulement de l'oublier. Elle remercia celui-ci. Jamais elle n'abandonnerait. Un an était passé, elle comptait bien la faire arrêter pour ses crimes et ainsi se venger des êtres chers qu'elle avait perdu.

Le fameux Miano proposa par la suite à Tomoyo de venir dans son manoir pour se reposer, mais celle-ci le remercia et le salua avant de faire demi-tour. Tous ces gardes ne la mettait pas à l'aise. Si certaines personnes l'apprenaient... elle ne voulaient pas être enfermée à nouveau dans ce manoir... cette cage aux barreaux dorés.

[Bayel Clonbork]

[ Contrainte n°8, Retourner dans le passé ]

Comme convenu, la garde de Payan arriva pour s’occuper des braconniers. Même s’ils étaient blessés, d’ailleurs le chef critiqua un peu la façon dont Miano avait procédé, ils furent tous enchaînés et aidés pour rejoindre la ville voisine. Bayel serra fort Morgrim dans ses bras et en profita pour regarder si sa blessure n’était pas profonde. Le félin ne se laissa pas faire mais visiblement, il ne semblait pas trop en souffrir. Avant que les gardes ne fassent leur devoir, la jeune Nalcienne se jeta sur l’un des braconniers pour lui soutirer des informations sur une certaine l’Ombre Noire. Apparemment, ces derniers n’en savaient rien et d’ailleurs, on lui conseilla d’oublier tout ceci. Puis Jia Miano proposa aux jeunes gens de venir dans son manoir pour panser leurs blessures, mais Tomoyo refusa poliment. Bayel avait beau insister pour l’aider, cette dernière refusa et comprit qu’il n’obtiendrait rien en la forçant.

Si bien que les deux garçons se retrouvèrent seuls avec les Pokémon blessés. Miano posa sa main sur l’épaule du Terrosien et lui fit signe de le suivre tant dis que ce dernier regardait la jeune femme quitter les lieux. Bayel n’hésita pas et suivit le jeune Nalcien qui le conduisit jusqu’à son manoir, non loin de Payan. Une fois dedans, le maître des lieux prit les directives et demanda à ce qu’on s’occupe principalement des Pokémon blessés. On proposa à Bayel de s’assoir pour remettre ses idées en place. Le garçon accepta et posa toutes ses affaires aux pieds de son fauteuil, notamment sa lance qu’il n’avait pas repliée. Quelques minutes plus tard, Jia Miano revint avec un plateau où trônaient deux tasses avec du thé.

« Les Pokémon vont bien, ne t’en fais pas. » commença-t-il en lui tendant le plateau « Je pensais que tu aurais quitté les environs. Te voilà embarqué dans de drôles d’histoires. »

Bayel attrapa la tasse qu’on lui présenta et laissa son compagnon s’assoir en face de lui. Yeux-verts eut du mal à répondre à ça et préféra boire un peu avant de commencer le long discours. D’ailleurs, il avait la gorge tellement sèche à force d’avoir hurlé toute à l’heure qu’il but son thé rapidement. Il se passa quelques secondes et progressivement, Bayel eut l’impression que sa vue se troublait. De la fatigue ? Il posa la tasse avant qu’il ne perde le contrôle de lui-même et ne casse le matériel. Il se sentit étrangement lourd et d’un coup, il sombra dans un sommeil profond.


Les premiers rayons du soleil traversèrent les rideaux de la chambre. Doucement, la lumière du jour réveilla le garçon qui dormait encore dans son lit. Malheureusement pour lui, cette nouvelle journée ne l’enchantait guère car il devait encore « s’entrainait ». Bayel sortit de son lit avec contrainte et commença à s’habiller. Il veilla à ce que ses vêtements cachent les parties de son corps roués de coups et de bleus. Aussi, le mieux était de mettre des hauts avec des manches longues et des pantalons allant jusqu’aux chevilles. Il descendit les escaliers pour se rendre dans la cuisine et prendre son petit déjeuner. Avec sa mère qui évidemment, ne se doutait de rien.

Lorsque Sandovan entra dans la pièce, l’atmosphère changea radicalement. À peine était-il rentré dans la pièce que le gamin s’était subitement mis à trembler. Il tenta de dompter cette peur en s’effaçant mais cela ne marchait pas souvent. Le père offrit un baiser à sa femme avant de poser sa main sur la tête de son enfant tout en lui disant bonjour. Lorsque la femme de maison quitta la cuisine pour se rendre dans la réserver familiale, des larmes commencèrent à apparaître aux coins des yeux de l’enfant. Doucement, Sandovan approcha son visage de son fils pour lui murmurer à l’oreille :

« Ne prends pas tout ton temps, nous avons un entraînement ce matin. Tu iras en premier dans la salle, je te rejoindrais quelques minutes après. »

Sur ces mots, Sandovan s’installa en face de Bayel et savoura son déjeuner. Le garçon retint ses larmes et hocha la tête en avant comme quoi il avait bien saisi le message. Lorsqu’il eut fini, Bayel se dirigea vers la salle et attendit sagement l’arrivée de son père. Assi en tailleur, le gamin en profitait toujours pour regarder les nombreuses armes accrochées sur les murs de la salle. Apparemment, son père savait parfaitement s’en servir. D’ailleurs, l’une d’elle attirait toujours l’attention du garçon ; il s’agissait d’une lance, sans nom contrairement aux restes des armes. Puis soudain, la porte coulissante s’ouvrit et se referma, et Bayel fut tétanisé.

Normalement, les entraînements (ou bien les séances de torture) se déroulaient l’après midi mais cette fois-ci, Sandovan recevait quelqu’un. Le père avait envoyé sa femme faire une commission sans importance tandis qu’il avait ordonné à son fils de rester dans sa chambre. De toute façon, Bayel ne se sentait pas de sortir dans son état. Il était trop occupé à compter les prochains bleus qui apparaitraient dans les prochains jours. Le soleil déclina rapidement et prit une teinte plus sombre. Pourtant, maman n’était toujours pas rentrée et Sandovan n’était pas venu chercher son fils. Intrigué et parce qu’il commençait à avoir un petit creux, Bayel osa sortir de sa chambre. Et s’ils l’avaient tout simplement oublié ? Le garçon descendit doucement les escaliers et à peine commença-t-il à chercher ses biscuits préférés qu’une grosse voix l’interpella.

Sur la pointe des pieds, Bayel s’approcha du bureau de son père. Pour une fois, ce dernier n’était pas fermé à clé et la porte était légèrement entre-ouverte si bien qu’il pouvait voir et entendre ce qu’il s’y passait. Sandovan était bien avec une autre personne, un peu plus imposante et portant des habits très étranges. D’ailleurs, ça sentait l’alcool dans la pièce, visiblement ils en n’étaient pas à leur première bouteille…

« Alors, tu as réussi à avoir leur confiance ?

- Oui, j’ai finalement pu intégrer Vajra. Enfin pour le moment, je ne suis pas trop apprécié par les autres membres mais Volkamfp me fait confiance. Ca va venir pour les autres…

- Montre le moi. »

De son entre-ouverture, Bayel vit son père retirer le bandage qu’il avait sur sa main gauche. Il n’avait pas ça avant de partir en « voyage » comme il l’avait si bien mentionné à sa famille et depuis son retour, il avait considérablement changé. Lorsque le gris aperçut cet étrange symbole, il écarquilla les yeux. Un tatouage mais ça représentait quoi ça, ce cercle et ces drôles de traits autour ? L’homme à la voix grave se mit à rire et trinqua à la victoire de Sandovan.

« Alors là, c’est dans la poche ! Tu fais carrément parti de leur petite famille avec ça !

- Oui mais ça prendra un peu plus de temps, je ne peux pas encore agir à ma guise, répondit Sandovan en remettant le bandage sur son tatouage.

- Ca prendra le temps qu’il faudra. Fais juste attention à ne pas trop attirer l’attention. Tu as réussi à entrer dans leur secte, ne fais pas tout foirer.

- Ne t’en fais pas. Il y a juste le cas Jia Miano qui me dérange.

- Le gamin de l’air ? Pourquoi ?

- Comme tu le dis, c’est un gamin mais très intelligent. Il n’a que treize ans mais Volkamfp semble plus l’apprécier des autres. Je dois donc gagner sa confiance pour aller jusqu’au bout de notre plan.

- Ce gamin va donc te poser problème… Mais il y aurait un moyen pour s’en débarrasser… »

Le rythme cardiaque de Bayel s’accélérera ; il venait d’entendre une conversation des plus confidentielles là. La peur le guettait à tout moment mais il était trop curieux pour quitter sa cachette. Mais le mouvement de son père se rapprochant de la table centrale lui rappela que s’il se faisait prendre en train d’écouter toute cette conversation, il pourrait le payer très cher. Il se retira alors doucement et retourna s’enfermer dans sa chambre. Terrorisé, il préféra écrire ce qu’il avait entendu dans un journal. Mais lorsqu’il eut terminé, Bayel pensa à la pire des éventualités : et si son père tombait par hasard sur cette partie de son journal ?!

Bayel déchira sa feuille et redescendit pour la jeter dans le feu de cheminée. Il veilla à ce que le papier se consume totalement. Il devait tout oublier. Soudain, le garçon entendit les deux hommes quitter le bureau. Rapidement, il retourna s’enfermer dans sa chambre et se répéta s’en cesse « oublie-tout Bayel, oublie-tout… ».


Jia Miano sourit et se leva de son fauteuil pour s’approcher du gris. Afin de lui déposer une couverture dessus. Avant qu’il ne quitte la salle, Morgrim apparut et se coucha sur les genoux de son maître bien au chaud près de la cheminée. Le Nalcien offrit une caresse au Chaffreux, lui demandant alors de prendre soin de son jeune dresseur. Attendant que la bête soit endormie à son tour, Jia Miano mit un genou à terre et caressa la lance de Bayel, un sourire aux lèvres ;

« Cela faisait bien longtemps qu’on ne s’était pas vus… Ainsi Sandovan n’a pas perdu son sens de l’humour en t’offrant à son fils. J’espère que nous n’auront pas à nouveau l’occasion de nous affronter… Aghasura. »

Sur ces mots, Jia Miano quitta la pièce, laissant son protégé dormir au calme, se remémorant sûrement de bons souvenirs de son enfance, si évidemment, il en avait.

[ Hrp : Terminé ! Merci en tout cas pour le rp, j’espère que Tomoyo retrouvera les brigands qu’elle recherche ! Sur ce, Bayel, repose-toi bien car après, on y retourne ! ]

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