Re: [ Clos ] [Épreuve Défenseur] Salvation [Alice, Tyrande]

[PNJ]

Uma et Martine étaient sérieusement aux prises avec leurs ennemis. Jetant de temps à autre un coup d’œil aux deux élèves, la mêlée sans nom ne leur laissait pas de réelle ouverture pour intervenir. Uma repoussa son assaillant le plus loin possible, sauta en arrière et caressa la terre vivement la terre d’une main. Le sol se souleva de plusieurs mètres, isolant sur une véritable tour l’homme au marteau. Un de moins ! Martine commençait à fatiguer, face au Lucario. Venant en aide au vieux moine, elle leva un mur de pierre imprévisible contre lequel le loup s’écrasa. Mais les Lucario avaient la tête dure…

« Les pierres ! » prévint Uma.

Martine leva la tête et vit la pluie de pierres leur retomber dessus. Il brandit son bâton, levant un puissant mur de vent pour protéger le groupe des retombées. L’effet fut immédiat, elles furent redirigée, comme s’il ne s’agissait que de boulettes de papier. Un bruit strident leur vrilla alors les tympans. Uma et Martine regardèrent alors vers la source de ce bruit infâme ; Alice combattait le Yanmega. Mais mieux encore, la fillette avait envoyé boulé le pugiliste et l’Élecsprint, avec le Yanméga, qui sembla prit d’un mal de mer. Ses doubles disparaissaient et il volait maladroitement. En fait, il avait plutôt l’air d’être ivre ! Les deux examinateurs virent également l’épéiste et son Couafarel surgir des tréfonds de la terre (« signé Tyrande » murmura Uma) et tentaient de revenir vers eux. L’Azumarill lui… Devait avoir un tout autre point de vue maintenant. Faisant un rapide calcul de la situation, il ne restait donc que le Lucario, ce foutu archer et le Donphan, incapable de se diriger.

Depuis tout à l’heure, Tyrande avait pu régénérer un peu les plus faibles, mais Alice était à bout de force. Uma et Martine se mirent d’accord. D’ordinaire, ils n’aimaient pas les démonstrations de puissance. Mais bon, parfois… Et puis, ils avaient largement eu le temps de tester leurs élèves maintenant ! Uma s’agenouilla et fit remonter des grains de sable. Joignant ses efforts à ceux de la Gardienne, Martine leva un vent très puissant, formant une tornade de sable de belle envergure. Impossible pour leurs ennemis de traverser la barrière de vent et le sable les protégeaient de la vue de l’archer et du Donphan.

« Tyrande, Alice, préparez-vous à courir ! » Dit Uma, toujours concentrée.

A travers sa perception du sol, Uma sentait l’homme à la hache et l’archer s’entêter à essayer de les atteindre.

« Ils commencent à me gonfler ces deux-là ! » Grogna Uma.
« Préparez-vous ! Tyrande, occupez-vous de notre ami terrosien, Alice, vous aiderez la demoiselle de Flamen. Nous allons nous replier en vitesse vers le camp. » Dit Martine en leur indiquant la direction.
« Nous avons de quoi les accueillir. » Affirma Uma. Elle donna une petite tape sur l'épaule d'Alice, d'un geste fraternel et confiant. Croisant son regard, elle lui fit un bref signe de tête, esquissant un sourire.


Puis, la tornade de sable s’effondra brusquement. En dehors, les deux idiots qui avaient tenté de la traverser ne tenaient plus debout, ayant trop de mal à marcher droit et à tenir sur leurs jambes, de même que le pugiliste et son Pokémon qui avaient eu droit à un sacré tour de manège ! D’un grand geste des bras, Uma condensa le sable en roche qu’elle envoya tout autour d’eux, profitant des courants ascendants de la tornade. D’un geste rapide et concentré, Martine leva un vent frais qui redonna quelques forces à Tyrande et Alice. Il ne pouvait faire plus, pour l’instant. Aidant Uma, il généra de multiples courants pour projeter les roches, de sorte à toucher le plus de monde possible. Seul le Lucario se releva encore, avec difficulté. L’air hargneux, il tendit ses pattes vers le groupe, invoquant une grande lumière qui se condensa en boule. Il était visiblement loin d’avoir utilisé toute sa force.

« Allez-y ! » ordonna alors Martine. « Granbull, Fusion ! »

Uma poussa Tyrande et Alice dans le dos, les incitants à mettre les blessés –ainsi qu’elles même- à l’abri. Il y eu une lumière et le Granbull et Martine avaient disparu. A la place, une créature étrange, plus grande, plus musclée, à la mâchoire proéminante… Mélange entre le moine et le pitbull, il ressemblait à un étrange lycanthrope rosâtre, mais intimidant. Comme l’homme à la hache se relevait vers lui, le Berserk se tourna vers lui et lui donna un revers, qui l’envoya quatre mètre plus loin. Comme l’archer se tourna vers lui, il attrapa la flèche à pleine main et la brisa. De son côté, libre de ses mouvements, Uma commença à lever de puissantes barrières de métal, pour empêcher autant que possible les pillards de s’en retourner une fois encore vers les élèves et les blessés.

Ces derniers de leur côté, devaient mettre la plus grande distance possible entre ces derniers et eux-même. Et trouver le camp. Malgré tout, ils devaient rester méfiants, ils devaient faire en sorte de ne pas être suivis ! Après tout, le Donphan se baladait toujours, ainsi que le Yanméga… Et qui sait où avait atterrit l’Azumarill ?



**********************************************
Mademoiselle, Monsieur…


Vos défenses ont été efficaces, permettant ainsi de détacher vos assaillants de votre groupe et de laisser le champ libre à Uma et Martine pour agir, sans risquer de vous isoler et de vous mettre en danger.
Vous devez donc vous acquitter de votre dernière tâche : vous mettre à l’abri dans le camp, sans vous faire suivre, car trois Pokémon sont toujours actifs dans les parages. Vous ne pouvez pas perdre de temps car vous devez vite vous mettre à l’abri. Quant au terrosien, il a compris la leçon… Il ne vous aidera pas, mais ne tentera pas de coup fourré.

[Tyrande di Neralitha]

Au milieu du chaos, la situation semblait enfin tourner à notre avantage : le type armé d'un marteau se retrouva perché sur une tour de glèbe, isolé et incapable de faire quoi que ce soit, le chien électrique et le combattant à mains nues étaient à terre... D'un mouvement rapide, je pris connaissance des adversaires encore debout. Certains étaient hors course à coup sûr, mais d'autres insistaient... Mes muscles hurlaient leur douleur, je tremblais, et ma blessure au dos, ainsi que celle au bras, commençaient à se rappeler à moi avec des poussées lancinantes. Nos professeurs avaient intérêt à prendre le relais rapidement, car vu mon état - et celui d'Alice laissait à désirer -, j'étais à peu près sûre d'être totalement inutile d'ici quelques minutes.

Levant une tornade de sable grâce à leurs pouvoirs combinés, ils nous offrirent une protection digne de ce nom, à mon grand soulagement. Je n'eus malheureusement pas le temps de me réjouir : Uma nous héla en nous prévenant que nous devions nous préparer à courir. J'ouvris de grands yeux, incertaine de ce que je venais d'entendre. Mais je dus me rendre à l'évidence : j'avais très bien compris ce que ma compatriote m'avait annoncé. Martine me confia la tâche d'emmener le Terrosien, que j'avais laissé dans sa prison végétale, et je m'approchai du carcan pour l'effleurer du bout des doigts. Aussitôt parcouru d'un frisson, comme s'il avait subi une décharge, le dôme s'effrita, révélant l'homme résigné qui s'était recroquevillé sur lui-même. Il avait beau être adulte, il ressemblait à un enfant boudeur à qui on aurait retiré son jouet. En articulant bien et en détachant correctement les mots, je lui dis, dans un érasien parfaitement intelligible :

« On part d'ici. Laissez-vous faire, ou je serai beaucoup moins gentille avec vous. »

Enfin calmé, le blessé se releva sans un regard pour la Flamenoise. Revigorée par le vent curatif de Martine, je jetai des coups d’œil aux alentours pour chercher nos adversaires encore en état de se battre, mais je n'en vis aucun dans mon champ de vision. Poussée par Uma, je me retournai une dernière fois vers les Défenseurs aguerris, constatant qu'en lieu et place de Martine et de son Granbull, une créature hybride se tenait debout. J'avais entendu des récits de voyageurs de passage à Dyrinn sur les Berserkers, mais c'était la première fois que j'en voyais un en chair et en os ! Hélas, ce n'était pas le moment de s'extasier devant la prouesse : j'avais un blessé à ma charge, et probablement des poursuivants en embuscade.

« Vous pouvez marcher ? »

Le Terrosien hocha la tête, et nous partîmes aussi vite que possible. Néanmoins, l'homme n'était pas en état de courir, pas plus que la Flamenoise qui m'avait aidée, d'ailleurs, j'allais donc devoir trouver une solution pour accélérer notre progression.

« Alice, tu penses pouvoir nous donner un coup de main en nous faisant avancer un peu plus vite ? »

De mon côté, sans interrompre ma marche rapide, je réfléchissais à un moyen de gagner le camp en toute sécurité. Je fus soudain projetée en arrière par un puissant jet d'eau dont je devinai le responsable assez rapidement. L'Azumarill se tenait devant nous, barrant le passage d'un air féroce. Il avait l'air un peu sonné, mais suffisamment d'attaque pour nous mettre des bâtons dans les roues. Je me jetai sur lui en le prenant par surprise, plaquant le Pokémon au sol avec férocité, mais il réussit à retourner la situation en prenant le dessus. Lorsqu'il se prépara à me cracher son attaque à la figure, je pivotai légèrement sur le côté, toujours en contact avec le sol. L'herbe me brûlait le dos, là où l'épéiste avait frappé, mais c'était le cadet de mes soucis pour le moment. Croisant mes bras devant moi, je les recouvris de glèbe, qui se changea rapidement en roche solide, et la pression de l'eau sur mes défenses improvisées éjecta l'Azumarill au loin, vers les belligérants. Avec un peu de chance, il serait bien accueilli par Martine et son Granbull, réunis pour l'occasion dans un même corps. Laissant retomber mes protections rocheuses à mes pieds, j'eus soudain une idée.

« Allongez-vous par terre. »

Le Terrosien haussa les sourcils, me regardant comme si j'avais perdu l'esprit, mais après avoir soutenu mon regard quelques secondes, il s'exécuta, avec une certaine méfiance, néanmoins. Dès qu'il fut prêt, je fis s'agiter les Steppes dans un périmètre restreint, qui bruissèrent et frissonnèrent en répondant à mon appel. Subitement, l'herbe poussa sous le corps du Terrosien, le soulevant d'environ un mètre, et lorsque je fis quelques pas, l'homme me rejoignit, déplacé par l'action des végétaux qui m'accompagnaient. Je tentai alors d'accélérer un peu, et je vis avec satisfaction que mon plan fonctionnait : comme si un chemin était tracé à mes côtés, mon blessé était transporté par la végétation des Steppes, semblable à un objet passant de mains en mains dans la plus grande bienveillance. Je faisais confiance à Alice et à ses capacités pour avancer au même rythme, d'autant plus qu'elle était bien plus frêle que moi et qu'elle ne pourrait pas porter la Flamenoise sans s'aider de son pouvoir, de même qu'il m'était impossible de prendre le Terrosien sur mon dos et de courir avec lui vers le camp, surtout dans mon état.

J'aperçus finalement, après plusieurs minutes de course effrénée, notre but se dessiner à l'horizon, mais une désagréable vibration me fit interrompre ma progression, et je vis avec un mélange d'horreur et de peur le Yanméga et le Donphan à nos trousses. Cette fois, j'allais devoir utiliser un des atouts que j'avais emmenés en partant de chez moi : je sortis plusieurs graines de pavot et de chanvre, habituellement destinées à apaiser les douleurs de mes patients, en plus de les droguer pour leur éviter de se blesser. D'un geste ample, je les envoyai au loin devant moi, dans la direction de nos poursuivants, avant de poser un genou à terre pour les faire croître rapidement. Les premières plantes s'épanouirent en de ravissants coquelicots qui atteignaient plusieurs mètres de hauteur, tandis que les secondes s'allongèrent et se ramifièrent dans une jolie couleur verte qui tranchait avec le jaune des Steppes Embrasées. Mon visage se crispa sous l'effort, et je criai à Alice :

« J'ai besoin de toi, disperse-les ! »

Avec un peu de chance, les propriétés sédatives et soporifiques de ces plantes permettraient de désorienter nos agresseurs, voire de provoquer des hallucinations qui les dissuaderaient de continuer leur travail...

[Final peace and love, on fume pas mais c'est pas loin xD]

[Alice Silver]

Enfin nous recevions de l’aide ! Malgré l’urgence, je ne pus m’empêcher de pousser un soupir de soulagement. Pourtant, comme le rappelèrent bien vite Uma et Martine, le danger n’était pas encore écarté, et il nous fallait fuir pour regagner le camp de nos mentors.

Obéissant aux directives, je me dirigeais vers la Flamenoise qui ne semblait pas avoir bougé depuis sa dernière attaque explosive qui nous avait bien aidée. Sans doute n’en avait-elle plus la force… J’espérais simplement que le vent guérisseur de Martine lui avait rendu quelques forces, comme il l’avait fait pour moi.

« Venez dis-je avec un sourire que j’espérais convainquant alors que je m’approchais d’elle, je vais vous aider à avancer. » Et je remis mon Tenbuki dans mon dos, l’invitant d’un geste à prendre appui sur mes épaules.

Par bonheur, contrairement au Terrosien, elle se laissa faire de bonne grâce. Malgré tout, son poids me surprit lorsqu’elle passa son bras sur mes petites épaules. Il était clair que je n’avais pas la force physique nécessaire pour la transporter sur une aussi longue distance. Heureusement, il existait une solution assez simple pour remédier à cela.

Un léger mouvement de mes jambes me permit d’invoquer un petit courant ascendant juste sous la Flamenoise. Bien sûr, ce n’était pas assez pour la soutenir complètement, mais maintenant, l’air m’aidait à supporter son poids, ce qui me permettait de la déplacer tout en la guidant. Mais il me fallut également ajuster ma trajectoire avec quelques bourrasques à droite et à gauche de temps en temps, afin d’éviter que le poids de la femme, qui pesait plus lourd que moi, ne nous déporte dans une zone dangereuse.

Avec effroi, je réalisai que Tyrande avait bien avancé pendant mes errements à droite à gauche. Par bonheur, ma camarade s’arrêta bientôt. Au début, je crus qu’elle m’attendait, et elle me demanda même si je pouvais nous faire accélérer mais lorsque je la vis bondir au sol et faire un roulé-boulé avec l’Azumarill, je compris que quelque chose n’allait pas, El alors que le Pokémon se préparait à arroser Tyrande, je me rendis compte qu’en cas de contre-attaque de la part de mon alliée, je me trouverais pile sur la trajectoire du monstre. Le monstre partit vers moi alors que je n’avais pas eu le temps de me baisser. De toute manière, cela aurait été difficile à cause de la Flamenoise.

Heureusement, ce n’était pas la première fois de la journée que je l’affrontais, et cette fois la riposte fut plutôt facile : tandis que je m’accroupissais avec la blessée, j’intensifiai avec mes dernières forces le courant qui me permettait de transporter la femme. L’Azumarill prit alors de l’altitude, assez pour passer à une trentaine de centimètre au-dessus de ma tête, et terminer sa course dans un des combattants qui étaient restés en arrière. Mais la présence du lapin bleu me rappela également qu’il restait potentiellement d’autres Pokémon ennemis en état de combattre. Afin d’éviter les mauvaises surprises, je mis en pratique le conseil de Tyrande, faisant souffler un vent bienvenu derrière moi en plus de celui qui soutenait ma passagère, afin d’accélérer notre rythme. Cette astuce me permit de rattraper la Dyrinnoise, mais alors que j’étais quasiment à son niveau, prête à faire souffler le vent dans son dos pour lui permettre également d’accélérer, de nouveaux ennuis s’annoncèrent.

Je les reconnus tout de suite au bruit qu’ils faisaient. Le grondement sourd correspondait à la Roulade du Donphan qui gagnait du terrain et le bruissement aigu qui l’accompagnait n’était autre que le battement d’ailes caractéristique du Yanmega. Hélas, je n’étais pas en état de les repousser comme je l’avais fait un peu plus tôt, mais par bonheur, je n’en eus pas besoin.

En entendant les consignes de Tyrande, je compris plus ou moins que les plantes qu’elle venait de faire pousser étaient des herbes censées ralentir nos assaillants, peut-être en les endormant. Donc pour que cela fonctionne, il fallait que les Pokémon les ingère d’une façon ou d’une autre. Pour le Donphan, la solution fit assez simple : comme il roulait sur sa trompe, l’extrémité de celle-ci était souvent en contact avec le sol. Et comme il avançait en ligne droite pour faire au plus court, il me suffisait de disposer les plantes devant lui, il n’aurait alors aucun moyen de les esquiver, emporté par sa vitesse. Je mis rapidement mon plan à exécution. Mais pour le Yanmega…

En désespoir de cause, je générai avec mes main un tourbillon défensif de diamètre minuscule au creux de ma paume libre, l’autre soutenant toujours la Flamenoise. Le but était de concasser et broyer les feuilles et les tiges des plantes comme l’aurait fait un Phytomixeur, dans l’espoir d’extraire l’essence des plantes, probablement responsable de leur effet apaisant, si j’en croyais mes cours d’herboristerie au temple. Et alors que la libellule arrivait, je lui envoyai la mini-tornade en pleine tête. Par bonheur, il était trop près et trop rapide pour l’esquiver. Mais comme pour le Donphan, dès que mon attaque eut atteint sa cible, je ne perdis pas de temps à en vérifier les effets : même si elle avait fonctionné, un autre danger pouvait encore survenir. Je modifiais simplement légèrement ma trajectoire afin d’éviter un éventuel retour du Donphan.

Enfin, après deux autres minutes de souffrances, j’arrivai en vue du camp, poisseuse de sueur, la poitrine couverte de sang séché à cause des piqures de la libellule, et complètement exténuée. Une fois dans le campement, je laissais tomber la flamenoise au sol avec moins de douceur que je ne l’aurais voulu, et après m’être assurée qu’elle allait à peu près bien compte tenu de son état, et je m’effondrai au sol à mon tour…

Maman, où es-tu… Pourquoi n’es-tu pas venue ?

[PNJ]

« Hé ! Ca y est, voilà les Mary Poppins ! » fit un garde du camp à un autre.
« Hein ? »
« … Non laisse tomber. »

Arrivées au campement, Tyrande et Alice et leurs protégés furent pris en charge très rapidement. Quatre personnes portant une armure et un capuchon vinrent diriger les blessés dans deux tentes différentes, d’après leur blason respectif. Les deux autres s’occupant des deux élèves.  Tyrande fut amenée dans une troisième tente, Alice, qui perdait conscience, fut rattrapée juste-à-temps par l’un des hommes en armure lourde, qui suivit Tyrande.

L’intérieur de la tente était vaste, comportait plusieurs lits de camps, deux petites tables et des chaises coincée dans un coin avec une lanterne éteinte, un baril d’eau… Le garde déposa Alice sur l’un des lits de camp et demanda un Guérisseur, histoire de la rafistoler un peu. Pour sa part, Tyrande se vit proposer de quoi manger, boire et se rafraîchir un peu. Par la suite, on leur demanda d’attendre Martine et Uma.


Ces derniers arrivèrent un peu plus tard, aussi fraîchement que Tyrande, le Granbull, qui avait reprit sa forme normale, sur leurs talons. Uma s’étira en baillant ouvertement et alla s’asseoir négligemment sur l’une des chaises. Martine alla se servir à boire au baril, mais resta debout. Maintenant qu’Alice et Tyrande étaient en état, soignées et restaurées, il était temps d’en venir à la conclusion de toute cette affaire. Mais avant, il fallut donner quelques directives : le groupe de pillards avait eu son compte, mais mieux valait ne pas les laisser courir librement et prévenir la garde de Flamen… Quand les terrosiens qu’ils avaient ramassés seraient chez eux.

« Quelle journée ! » Commenta Uma. « Heureusement que c’est pas tous les jours comme ça ! »
« Hmm c’est à cause de ce climat de guerre si les bandits sont si agités et vindicatifs ces temps-ci. Ils ont voulus nous intimider, mais comme ça n’a pas marché… »

Uma acquiesça.

« Bon, pour ma part je vais surtout vous parler défense.  Comme vous l’avez vus, il est indispensable  de savoir vite évaluer  la situation.  Nous avons été pris de court la première fois, mais l’ennemi ne s’attendait pas à une résistance. Ils se sont acharnés sur ton dôme, mais finalement, ils ont abandonnés assez facilement. Mais prends garde à toujours te laisser une sortie Tyrande. La seconde attaque a été plus dure, ces types là s’organisent en bande et ça se voit, ils se sont battus jusqu’au bout et ils ont l’habitude du combat. On ne sait jamais sur quoi on tombe, alors il vaut mieux savoir se défendre. Alice, tes défenses sont simples, mais elles fonctionnent, tu gagnes du temps et ça te permet de réagir vite, par contre, ça manque un peu de… Conviction. Tu veux être Défenseur et protéger les autres, mais si tu n’es pas capable de te sauver toi-même, tu ne pourras sauver personne. Mais vu ton âge, tu as le temps de t’entraîner et de renforcer ta puissance. Et de t’endurcir.
Tyrande, essayer de protéger tout son groupe c’est bien, mais tu n’étais pas seule : tu t’es dispersée et tes défenses sont tombées, pire, tu as été blessée. Fait confiance à tes alliés. Tu vas devoir travailler ta concentration. »

La Gardienne se tut et reporta son regard sur Martine, souriant passivement.

« Je n’ai pas beaucoup de choses à dire, vous avez commencé à entrevoir chacune une nouvelle maîtrise et une nouvelle façon de les utiliser. A partir de maintenant, vous allez pouvoir vous exercer à utiliser ce que vous avez découvert. En ce qui concerne le domaine de la Guérison… Il est bien plus facile de soigner quelqu’un qui se laisse faire que de quelqu’un qui se débat. Je pense que ton échec vient de ton manque d’assurance Alice, tu devras apprendre à te concentrer sur ta maitrise et à entendre le vent et ses murmures. Cela demande de pouvoir faire abstraction de ce qui se passe autour et ta propre peur.

Tyrande, ma chère, vous avez été plus habile à faire confiance à la terre qu’à vos alliés, mais n’hésitez pas à rester dans quelque chose de simple. La nature n’a pas besoin de fioriture, mais peut-être est-ce dû à votre maîtrise, je ne peux pas me prononcer sur le sujet. Les Maitres de l’Air ont bien du mal à saisir les pouvoirs de la terre. »

Le silence s’installa un moment, quelques gardes, composés d’homme et de femmes avaient pris place à l’entrée, curieux.

« Nous avons décidé, » Reprit Martine, « qu’en vertu de vos efforts et de vos résultats, que vous avez les capacités pour devenir Défenseurs. »
« Pensez à travailler vos points faibles. » Ajouta Uma. « Plus vous vous entrainerez, plus les choses deviendront simples. »

Accueillant leur tout nouveau titre, les quelques gardes du camp applaudirent, puis se poussèrent pour laisser sortir Uma et Martine. Uma reprit parole, tout en s’éloignant de la tente, laissant Tyrande et Alice prendre un repos mérité.

« Moi je la vois bien Gardienne la petite. » Avoua Uma « Elle pourrait venir à l’Académie, avec une petite lettre de … »
« Tu n’essaierai pas de débaucher nos futurs Maître de l’Air ? Par hasard… »
« Non… »
« Hé mais imagine, on pourrait échanger nos élèves pendant quelques mois, ça serait cool et… »

La voix d’Uma se perdit, sous les rires amusés de volontaires du camp.



**********************************************
Mademoiselle,  Monsieur…

Je vous félicite pour l’obtention de votre Rang 2, vous voilà Défenseur ^^ Je vous laisse conclure, si vous le désirez et je vous envoie un MP pour le compte-rendu.

Et non, je n’ai pas essayé de vous tuer. J’attendrai le niveau 3 xD

[Alice Silver]

Sophia aurait apprécié de rester auprès d’Alice, surtout lors d’une épreuve sur une zone de guerre. Mais l’ordre mental qu’elle avait reçu ne souffrait d’aucune contestation. Sa véritable dresseuse l’appelait, et étrangement, elle ne se trouvait pas très loin d’ici. Elle laissa alors Alice aux soins qu’elle était en train de réaliser. Tant que l’épreuve se limitait à soigner des blessés, il n’y avait pas de danger.

Il lui fallut moins de quinze minutes pour rejoindre Layla, qui se tenait en compagnie de sa Gardevoir au sommet d’une colline et qui profitait de sa position élevée pour observer une échauffourée entre un petit groupe de Terrosiens et de Flamenois qui avait lieu à quelques centaines de mètres de là. Sophia redoutait cette entrevue car elle aurait très bien pu se faire à distance, par télépathie, mais Layla avait insisté pour que la Cryptéro la rejoigne. Le but de l’entrevue devait donc être important.

Alors qu’elle ne pouvait pas ne pas l’avoir entendu arriver, la dresseuse blonde continua de lui tourner le dos quelques minutes, observant la fin du combat entre les belligérants. Ce dernier se soldat par une fuite des Terrosiens. Sophia savait qu’il serait inutile voire néfaste de l’interrompre, aussi elle profita de l’interlude pour saluer Saki, la Gardevoir de Layla, et pour surveiller Alice par la pensée mais elle ne décela rien d’alarmant.

La Gerdevoir lui rendit son salut, puis, enfin, Layla intervint :

« Alors ? Comment se passe l’entraînement de la petite ? De ce que j’ai pu voir en vous sentant arriver par ici, elle a l’air d’être attachée à toi… »

Sophia restait sur ses gardes. Avec cette femme, on ne savait jamais. Un reproche se cachait-il dans sa dernière phrase ? Pour ne pas risquer d’impairs, elle préféra répondre à la première question :

« L’entraînement se passe bien, comme je l’indique dans mes rapports. D’ailleurs, elle passe son épreuve de Défenseur en ce moment même…
-Oui, je sais, tu me l’as déjà dit, c’est d’ailleurs pour ça que je suis ici. Mais ce que je veux savoir, c’est comment se passe cet entraînement pour toi. Tout va bien ? Cette tâche ne te pèse pas trop ? La petite a bon caractère ? »

Sophia ne répondit pas tout de suite. Dans les rapports qu’elle avait fait à Layla sur la progression d’Alice, elle avait veillé à être la plus neutre possible et à cacher ses sentiments à l’égards de la fillette. Mais Layla n’était pas stupide et si elle posait cette question, c’est qu’elle avait remarqué quelque chose, et donc qu’elle avait déjà une petite idée de la réponse.
L’aveu de Sophia sonna donc comme une confirmation de sa culpabilité :

« En fait, je… Je me suis beaucoup attachée à cette petite. Et je détesterais qu’il lui arrive du mal par notre faute… »

Sophia s’attendait à un châtiment pour avoir désobéi aux ordres implicites de sa maîtresse. Pourtant, la sanction tant attendue ne vint pas. A la place, Layla se contenta de sourire. Un sourire qui semblait sincère !

« Et c’est une très bonne chose ! De tous mes Pokémon, ce n’est pas un hasard si je t’ai choisie toi pour servie de chaperon à Alice ! L’affection que tu lui portes -et qui est réciproque – te permettra de la protéger d’autant mieux et te facilitera la tâche pour lui apprendre à contrôler ses pouvoirs. Mais je sens que tu as plus à dire sur ce sujet. Va, parle sans crainte. Je ne punis jamais les gens lorsqu’ils disent quelque chose qui me déplait.
-Je pense… Critiquer cette femme bien plus puissante qu’elle n’était guère facile pour Sophia… Je pense que nous n’avons pas le droit de faire ce que nous avons fait, ce que nous faisons avec Alice ! Tu as fait tuer sa famille et tout son village simplement pour la retrouver ! Et tu as altéré sa mémoire pour qu’elle ne s’en souvienne même pas ! Elle a le droit de savoir la vérité !"

Un sourire triste apparu sur le si beau visage de Layla. Puis celle-ci reprit :

« Je comprends ce que tu veux dire, et crois-moi ou pas mais cela ne m’a apporté aucun plaisir de tuer tous ces innocents et de faire cela à Alice. Mais sache que mon don de prescience m’a informé que si je ne l’avais pas fait moi-même, Alice s’en serait chargé elle-même lorsque ses pouvoirs seraient devenus incontrôlables. Ses parents seraient morts de toute façon, ses amis aussi. Mais le carnage se serait propagé bien au-delà. »

En effet, Sophia ignorait jusque là cette information. Mais tout de même !

« Il aurait tout de même été possible de retrouver la fillette et de la soustraire à ses parents sans leur faire de mal ! On pouvait même modifier ses souvenirs sans tuer tous ses amis !
-Cet ordre ne venait pas de moi Sophia, mais du maître ; et M n’a été que trop heureux d’exécuter la sentence.
-Tout de même, je ne cautionne pas ces actes… Et j’empêcherai que cela se reproduise !
-Très bien. Si Alice ne devient pas une meurtrière de masse comme son aïeule, cela arrangera tout le monde. Fais simplement en sorte qu’elle ne s’approche pas trop près de son passé. Il y a juste une toute petite chose qui me dérange dans ton attitude…

Sophia se disait aussi que les événements avaient trop bien tournés jusque-là. Elle avait librement critiqué sa maîtresse et elle avait cru qu’elle ne risquerait rien en retour… Quelle naïveté de sa part !

-… C’est que comme tu la protèges en permanence, il m’est impossible de voir comment Alice se débrouille par elle-même. C’est d’ailleurs pour cela que je t’ai fait venir ici, loin d’elle. Et malgré les quelques coups qu’elle a reçu depuis que nous parlons, je dois dire que ta protégée s’en est bien sortie. Des moines de l’air sont en train de la soigner, inutile que j’intervienne. Sur ce, je dois partir, j'ai vu ce que je voulais voir. A la prochaine fois ! »

Et sans autre forme de Salut, la jeune femme se téléporta Reshiram savait où ave c son Pokémon, tandis que Sophia volait à toute allure pour rejoindre le lieu où elle avait laissé Alice ! Quelle idiote elle avait été ! Bien sûr que cette invitation était un piège !

Lorsqu’elle arriva enfin, elle vit que sa chère petite Alice semblait en bon état malgré sa tunique déchirée en deux endroits et couverte de sang séché. Et lorsque la fillette la vit arriver, elle lui posa la question fatidique avec de la douleur dans sa voix :

« Maman… Où étais-tu ? »

Que répondre à cela ? Pouvait-elle lui annoncer qu’elle s’était absentée pour aller voir la femme qui avait fait massacrer son village afin d’éviter que le pouvoir élémentaire latent d’Alice, potentiellement immense et meurtrier, tombe en d’autres mains que les siennes ? Que la Cryptéro n’était pas sa mère mais sa geôlière, chargée de faire en sorte qu’elle ne développe pas ses pouvoirs de vent trop vite pour éviter une catastrophe, et que de fait, Alice pourrait tuer des gens sans le vouloir ? Elle ne pouvait pas répondre ça. La petite n’était pas prête. A la place, elle opta pour un demi-mensonge. Un de plus, qui lui déchira le coeur :

« Je m’étais absentée car je voulais voir comment tu t’en sortirais sans moi, Alice ! Et tu as réussi sans mon aide ! Félicitations ma chérie ! »

Tandis qu’Alice grimpait sur son dos et qu’elle la ramenait au temple de l’air Boréal sous le soleil couchant, Sophia se sentait de plus en plus coupable car elle venait d’agir exactement comme elle l’avait reproché à Sophia, et cette culpabilité atteignit son paroxysme lorsqu’Alice murmura un petit « Merci maman », avant de s’endormir.
Sophia utilisa alors ses pouvoirs psy pour s’assurer qu’elle ne tombe pas, et elle se fait une promesse : aujourd’hui n’était pas le bon jour car Alice n’était pas encore assez forte physiquement et mentalement pour affronter son passé, mais lorsque le moment serait venu, Sophia lui révélerait elle-même la vérité ! Et afin de sceller sa promesse, elle alla jusqu’à la jurer sur l’honneur du grand Reshiram.

[Tyrande m'ayant informé qu'elle ne souhaitait pas conclure, je poste maintenant pour ma conclusion. Un grand merci à Anthère pour le PNJ et à bientôt ! ]

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