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Message par Tyrande di Neralitha Lun 16 Sep 2019 - 0:37

Après notre mésaventure à la Vallée Chamarrée, et une fois rentrées à Kabana, Hako et moi avions pris congé l'une de l'autre, retournant à nos occupations respectives. Enfin, tel était le plan jusqu'à ce que, préoccupée par mon impuissance face à ma phobie et décidément résolue à la surmonter, je finisse par aller trouver mes mentors pour leur demander de l'aide. Non seulement j'étais désarmée quand je me retrouvais face à mon pire cauchemar, mais je n'étais pas satisfaite de mon niveau de maîtrise élémentale. Après concertation, les Terrosiens m'annoncèrent qu'ils avaient atteint leurs limites concernant leur enseignement, que je n'avais plus rien à apprendre d'eux et qu'il serait préférable que je quitte Kabana pour enrichir mes connaissances par moi-même, ou auprès de détenteurs d'une maîtrise différente de la nôtre. Quand le choc de ce couperet fut passé, je compris qu'ils ne me mettaient pas dehors, mais qu'ils agissaient vraiment dans mon intérêt, et qu'ils étaient sincères. Alors, après avoir salué mes camarades, avec un peu plus de chaleur pour certains d'entre eux, je quittai Kabana, avec une émotion difficile à dissimuler.

« Merci pour tout. Vraiment. »

Choisissant de cheminer sur le dos d'Apa'ro, même si cela impliquait des trajets beaucoup plus longs et plus fastidieux, je laissai derrière moi le village perché dans les arbres, décidée à améliorer mes pouvoirs et de m'en aider pour me débarrasser de cette phobie. Selon les Guérisseurs qui m'avaient accueillie, devenir experte en maniement élémental me permettrait d'acquérir la confiance nécessaire pour affronter le feu, et je devinais vaguement pourquoi. Ma maîtrise des plantes était en effet complète, mais celle de la terre et de ses dérivés était encore parfois un peu étrange pour moi. En me dirigeant vers le sud, je tentai de me représenter ce que je pourrais faire une fois devenue Guérisseuse. Ériger des dômes végétaux, puiser dans la sève des plantes environnantes ou encore changer une prairie en sol hostile et piquant était désormais chose aisée pour moi, mais réaliser des constructions solides en roche ou en terre pouvait se transformer en effort si je n'étais pas assez concentrée. Quant au sable, eh bien... Sa manipulation était comparable à la sensation d'une main plongée dans l'eau pour la saisir. Fuyant, à la fois partout et nulle part, il échappait encore parfois à mon contrôle. Quand je pensais aux Terrosiens qui en faisaient ce qu'ils voulaient, le dissipant et l'agglomérant à loisir... Il y avait de quoi enrager ! Poussant un soupir, je lançai à Dori'thur :

« Dis, tu crois que je peux évoluer, moi aussi ? »

Ma chouette s'ébouriffa et se posa sur les bois de mon Cerfrousse, avec une grimace qui ressemblait à une tentative d'imitation de notre monture.

« Quoi, tu penses qu'il peut me pousser des cornes, des griffes ou des bois ? N'importe quoi ! »

Éclatant de rire, je tendis les bras, mimant un oiseau en plein vol. Ce fut à Dori'thur de s'esclaffer. Je devais avoir l'air parfaitement ridicule, mais je m'en moquais.

« Par contre, il est possible que je devienne un arbre un jour. Quand je serai morte, hein, pas avant. Non, ne t'inquiète pas, je n'ai pas prévu ça dans l'immédiat ! Aïe ! »

Ma vue, qui s'était troublée un instant à l'évocation de ma possible métamorphose, redevint nette juste à temps pour que je voie ma chouette me foncer dessus pour me picorer le crâne.

« Enfin, je me demande comment va Délas. Dans sa dernière lettre, elle me disait que tout allait bien, mais je ne sais pas trop comment elle vit notre absence. Quand je serai devenue Guérisseuse, je retournerai à Dyrinn, mais... Après ? Est-ce qu'on va rester là-haut ? Est-ce qu'on va reprendre notre voyage avec elle ? Sans elle ? J'aimerais bien visiter Érasia, mais est-ce qu'elle pourra nous suivre ? J'ai aussi envie d'étudier la faune et la flore, et puis, continuer mes recherches sur la Lune et les astres, sur leurs origines... Sur nos origines à nous... Dis, tu crois que j'aurai le droit de faire tout ça ? »

Apa'ro s'arrêta net, visiblement choqué par mes propos. Un silence de plomb s'installa, et notre groupe reprit sa marche, suspendu à mes questions sans réponse. Il y avait tant de choses que je voulais entreprendre, mais je me sentais égoïste rien qu'en les formulant à voix haute. La culpabilité me pesait, mais je me pris à rêver d'excursions en pleine nature sauvage, à la recherche de vestiges et de signes de l'astre de la nuit. J'avais beau tirer des plans sur la comète, j'ignorais si j'avais le droit d'y penser...

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Notre voyage, à notre rythme, nous conduisit aux portes du Désert de Lamakan, après plusieurs semaines de marche. J'avais couché sur la papier les projets plus ou moins fous qui me motivaient à aller de l'avant, mais je commençais à réaliser que rien ne serait possible sans avoir atteint un niveau de maîtrise suffisant... Et sans avoir vaincu ma phobie. Je comprenais peu à peu que toute la suite était conditionnée par ce handicap, sans compter que ma malédiction pouvait entraver ma route, et de bien des manières. Outre ses effets en eux-mêmes, je ne pouvais m'empêcher de penser que mon mystérieux agresseur pouvait ressurgir à tout moment et que ma lignée y était peut-être pour quelque chose. Dans les moments où les images des attaques de nos Vivaldaim et de l'assaut du Flambusard s'imprimaient sur ma rétine, je me prenais à opposer à cet être un mur de roche infranchissable, avant de lui décocher une flèche entre les deux yeux. Parfois, je préférais lui infliger une mort lente et douloureuse, dans l'espoir de lui rendre au centuple ce que nous avions souffert, Délas et moi. Mais invariablement, le spectacle de la Sentinelle que j'étais, penchée au-dessus du corps pour essayer de sauver mon agresseur devenu victime, chassait toutes mes velléités vengeresses, et j'étais prise d'un dégoût tel que je devais me forcer à m'extirper de cette projection. J'avais beau envisager de nombreuses combinaisons, je ne sortais jamais apaisée, ni satisfaite, de ces futurs tous plus sombres les uns que les autres. Et puis, j'étais bien présomptueuse de penser que j'allais forcément le vaincre un jour. En l'état actuel des choses, si je ne progressais pas rapidement, il aurait ma peau avant que j'aie pu lui infliger la moindre égratignure. Après avoir revu mes ambitions à la baisse, et au terme d'une traversée éreintante dans une mer de sable agitée et houleuse, je pénétrai enfin dans les Ruines Antiques, que j'avais définies comme étant mon but dans l'immédiat. Je m'étais tellement torturé l'esprit que j'avais fini par me résoudre à planifier uniquement ma prochaine destination. C'était, hélas, tout ce dont j'étais capable pour l'heure.

En entrant dans l'édifice multicentenaire, je sentis immédiatement la différence de température avec l'extérieur, avec un certain soulagement. Libérant Darius et Rokmora, je leur tendis le bâton qui nous servait de torche en cas de besoin, avec un sourire d'excuse, et je les laissai s'occuper de l'allumer. J'avais honte de confier cette tâche à mes Pokémon, mais j'étais incapable de tenir l'objet si la flamme était trop près de moi. Or, pour voyager léger, j'étais obligée de transporter un modèle réduit de l'outil, et j'avais donc demandé à des habitants de Kabana de leur apprendre à s'en servir. Après avoir rappelé Apa'ro, je suivis mon Rocabot, enthousiaste à l'idée de se rendre utile et fier d'ouvrir la marche.

Au bout de quelques minutes, je sentis que nous étions suivis, et je me retournai avec lenteur pour me retrouver nez à nez avec un Pokémon aux longues griffes et hérissé d'épines dorsales. Ses grands yeux noirs allaient de Rokmora à Darius, s'attardaient sur moi, puis revenaient sur ma Sabelette. L'apparence de mon amie devait probablement l'intriguer, mais il arborait, de son côté, des couleurs un peu étranges. Toutefois, l'éclairage sommaire de la torche était peut-être à l'origine de cette impression... Puisqu'il était amical et qu'il n'avait visiblement pas l'intention de nous attaquer, je le laissai nous accompagner, avant d'établir un campement après des heures d'exploration et de manipulation de kilos de sable pour dégager notre route.

Le lendemain, après avoir constaté que s'aventurer plus loin relevait de l'imprudence, au vu de mon matériel et de mes compétences actuelles, je fus forcée de rebrousser chemin, et je fus éblouie par la lumière naturelle quand je refis surface. Mais en me tournant vers notre compagnon du désert, je dus cligner des yeux plusieurs fois pour être sûre de ce que je voyais. Il avait bel et bien une couleur inhabituelle, avec des épines ocres tirant vers le rouge et un corps beige au lieu de jaune. Quand il s'approcha de Rokmora et se planta à côté d'elle en me fixant sans ciller, je compris que nous avions un nouveau camarade de voyage, et ce fut un peu plus rassurée quant à notre avenir que je le fis entrer dans une sphère pour l'emmener avec nous.


[Contrainte 7 : se projeter dans le futur]
Tyrande di Neralitha
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