Re: [ Clos ] [ Mission ] Oooh God ! Gare aux insectes [Elvira, Chad]

[Trellia Farron]

rellia avait du mal à le croire elle-même. Les couloirs de la ruche étaient étroits. D’ailleurs, elle avait dû faire rentrer la plupart de ses Pokémon, pour des raisons évidentes de taille et de place. Ainsi, il ne lui restait qu’Eldrith, dont la taille restait moitié moins grande que ses congénères malgré son évolution et Anoha. Trellia avait jugé qu’il était trop évident que Sara et Azphel ne pourraient pas entrer sans tout détruire et Giselle et Kahrun ne s’étaient pas spécialement montrés fiables. Or, Trellia avait besoin de Pokémon avant tout utiles et passe-partout. La seule chose dont elle était vraiment sûr, étaient qu’ils allaient aux devant d’ennuis.

En passant par un côté éventré de la ruche, ils étaient entrés à l’intérieur. Il faisait sombre et le parfum qui se dégageait des rayons était écoeurants, capiteux et sucrés. Les murs étaient lisses, brun-orangés. Trellia toqua dessus. La cire semblait résistante. Maintenant qu’ils se trouvaient dans les rayons de miel, ils allaient devoir trouver leur chemin… Et le nœud du problème, en sachant que les abeilles ne se laisseraient pas faire ! Trellia appela Anoha, autant partir avec un avantage… l’intéressé détacha ses yeux des hexagones.

« Utilise ton Champ Herbu, c’est au moins ça d’assuré. »

Anoha opina et d’un geste de sa part, des herbes se mirent à pousser instantanément. Ce regain de vigueur qu’il leur offrait leur serait sans doute utile.

« Bon, maintenant, faut trouver le truc. Je n’y connais rien en ruche, mais instinctivement, je dirais qu’il faut aller au centre… Je ne sais pas comment les abeilles construisent leur maison, mais pour qu’une machine soit efficace, son rayon d’action doit englober la plus grande zone possible et ça me semble être le meilleur endroit pour toucher toute la ruche. »

Que ce soit par dessein pour par accident, les rayons de cire dont certaines déguelaient de miel semblaient former des couloirs étroits par endroit. Ils n’avaient plus qu’à s’y engager, avec un certain désavantage ; en effet, es Apitrini étaient bien plus petits qu’eux et la reine, guère plus grande qu’un enfant. Trellia et Elvira allaient devoir se courber et peut-être déchirer certaine alvéoles pour se frayer un chemin. Trellia n’était pas trop embêtée, en passant devant, Anoha lui libérait le passage avec ses lianes, mais elle détacha tout de même son Devanion de sa ceinture. Le chakram de couleur argent et or présentait une poignée et en activant un mécanisme discret, il se scinda en deux, formant deux lame-courbe en demi-lune, dont les deux moitiés de la poignée étaient ondulées. Trellia ne regrettait pas d’avoir trouvé un jour cette arme, aussi exotique qu’extraordinairement polyvalente.

« On devrait se séparer pour couvrir plus de terrain, vu l’étroitesse des couloirs, on ne pourra pas se battre en même temps de toute façon… »

Même s’il était évident que se séparer était la pire idée du monde, c’était peut-être aussi la plus pratique, pour le moment. Et puis, d’après ce qu’elle avait entendu dire, tous les chemins menaient au Colisée, non ? Ils arriveraient bien au centre de la ruche ! Trellia prit une direction au hasard et entailla l’opercule d’une alvéole avec ses Lame-Double. Manque de chance, du miel dégoulina, lui gicla en plein visage et macula ses longs cheveux noirs. Trellia inspira profondément. Ca partait bien. Elle grimaça et essuya tant bien que mal son visage de cette poisse ambrée, sans grand succès. Elle fit contre mauvaise fortune, pas de bol et décida de passer au travers d’une ouverture déjà ouverte en maugréant.

A quatre pattes, Trellia accéda à un autre rayon et descendit comme elle put de son minuscule passage. Le calme qui y régnait, comparé à la fureur des abeilles au-dehors, était bizarre… Les abeilles n’étaient pas censées défendre leur ruche ? Les abeilles n’étaient pas censées défendre leur ruche ? Pourquoi n’y en avait-il donc pas ici ? Trellia s’agenouilla et attendit un peu. Elle souffla.

« Anoha ? Utilise ton Doux Parfum. » Dit Trellia d’un ton bas. « Je préfère les savoirs devant moi, plutôt que derrière. » S’empressa t-elle d’ajouter en voyant le regard surprit de la rose.

La rose d’hiver opina et fit claquer sa cape et brandit l’un de ses bouquets, d’où s’échappa du pollen. La poudre scintillante s’échappa un peu partout, tandis que Trellia se protégeait le visage. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, une file de Dardargnan surgit d’une alvéole situé vers le haut du rayon. Trellia n’attendit pas qu’il sorte de leur attirance.

« Anoha, Eldrith, endormez-les. »

La rose hivernale fit chanter les herbes et Eldrith entama sa mélodie. Trellia se boucha les oreilles aussi fortement qu’elle put et envoya par la suite, sa Lamelune. Le chakram orné percuta la guêpe en pleine tête, qui tomba évanouie et revint vers Trellia.

« Bon, on sait par où passer maintenant. Anoha, Occupes-toi d’Eldrith. »

Trellia rangea ses armes et entama l’escalade du rayon de miel. Heureusement ou pas, le poisseux liquide ambrée lui donnait de la prise, mais elle ne savait pas si la cire qui formait les alvéoles tiendrait bon sous son poids… Pour sa part, le Roserade attacha Eldrith avec une liane et en projeta un autre comme un fouet vers une ouverture, l’utilisant comme une ancre.

[Elvira Greyhunt]

Le plan d’action enfin trouvé, ils s’étaient tous séparer. Toutefois, Elvira avait tenu à ce qu’Axill, qui était revenu de sa chasse à l’objet. Même si elle lui avait "gentiment" demandé l'endroit exact de ladite machine, Axill lui avait répondu avec une expression moqueuse, qu’il n’allait pas leur enlever tout le plaisir de la recherche, et puis, il ne connaissait pas le chemin exact, il avait simplement traversé des murs pour atterrir dessus aléatoirement. Après un échange -habituel- corsée entre eux, elle lui avait finalement ordonné de garder un œil sur Chad et de l’accompagner dans le dédale de la ruche. Avec son dédain habituel, le spectre avait accepté avant de disparaître dans l’ombre du garçon. Après un dernier regard à Chad et lui avoir fortement recommandé de rester ici à la surface, elle avait sauté dans le trou, suivant Trellia. Dès la première interception de tunnel, elles se séparent, le but est simple, trouver cette foutue machine et peut-être avoir des réponses à leurs questions.

C’est donc accompagné de ses fidèles compagnons qu’elle se retrouve à marcher quatre pattes dans le miel et la cire nature. Dans un souci d’esthétique, elle avait attaché ses cheveux dans un chignon serré sur sa nuque. Elle avait également retiré son sac à dos et son manteau long qu’elle avait laissé en haut, proche de la ruche, de toute façon, ce surplus de matériel serait plus encombrant d’utiles. Sur son ventre reposé toujours le Kaïminus, qui cette fois semble battre de ces petites pattes pour attraper du miel et le manger. Comme la douce et délicate qu’est Sitara, elle marche lentement, prenant soin de ne pas toucher le sol, utilisant un peu de lévitation pour ne pas gommer ces pattes. Pour sa part, Béleth lévite simplement et passe au travers les obstacles.

Elvira grommèle, détache sa main souiller de miel du plancher et la repose à une nouvelle position. Elle continue l’action avec son autre main et ses jambes. « Putan que je peux détester ce travail… » « Tu adores l’aventure, tu vis que pour l’action et ce genre de situation. » Taquine Sitara. « La vengeance aussi… » Souffle les voix conjointes de l’Exagide. Sitara se tait, elle sait qu’Elvira a toujours cette envie de prendre sa revanche sur Saramis, même elle, parfois elle avait envie de rendre le coup à cette immonde créature, surtout après le coup de chien qu’il avait orchestré et puis, il y avait aussi Sören… Une ombre passe sur le visage d’Elvira et elles échangent un sourire. « Ne t’inquiète pas, je ne deviendrais jamais comme ce monstre, mais Sitara, n’oublie pas que je n’ai jamais caché le fait de cette revanche… Si vraiment tu es mal à l’aise à ce propos, tu es libre de retourner quelque temps chez Miku quand mon plan sera mis à exécution. » Souffle doucement Elvira. Toutes deux savaient que jamais l’humaine ne la mettrait dans une situation déplaisante.

Un silence s’installe où elles échangent une forte émotion d’amour familiale. Béleth approuve silencieusement, connaissant particulièrement le lien fort qui les unissait et leur forte envie de récupérer l’Insécateur. « Concentrons-nous sur notre mission » Reprend l’Exagide. Elvira hoche la tête et continue sa route. Elle finit par arrivée devant une glissade de miel. Prenant garde de ne pas tomber immédiatement dedans. Elle regarde le fond qui semble disparaître dans les méandres des ténèbres. Elle frappe l’une de ses mains contre le sol pour essayer de sentir la tête, toutefois la cire et le miel de la ruche semble interférer avec la carte mentale qu’elle essaye de se faire. « Humm… » « Elvira, essayons de le faire juste mentalement, je vais te soutenir. » La Terrosienne hoche la tête et vient lier son esprit avec Sitara. Il leur faut quelques secondes avant qu’elle ne voie des lignes rouges apparaître et commencer à dessiner le tunnel devant elle.

S’ils avaient été dans un monde futuriste ou numérique, la carte mentale d’Elvira ressemblerait à ce genre de carte numérique en 3D aux couleurs flash qui tourne sur soi-même. Elle se concentre un peu plus sur le tunnel devant elle et l’imprime mentalement, donnant forme à une longue glissade qui tombe graduellement vers le bas pour s’arrêter inopinément sur le sol. Tout en bas, le tunnel s’étire ensuite sur un long pour rejoindre une salle qui s’arrondit. « Voilà, je ne détecte aucun ennemi, on devrait être correcte.» Elvira hoche la tête et se redresse en position petite bonhomme. Elle fait un pas dans le vide et puis un deuxième, au lieu de tomber, elle lévite lentement vers le bas. Une fois au sol, elle remarque que l’alcôve qu’elle a imagée mentalement est en fait une nurserie remplie d’œufs d’Apitrini. Les murs de la "grotte" sont remplis de petites alcôves dont certaines sont remplies de larves. Elle s’avance silencieuse, observant les bébés endormis.

Arrivée au centre de la pièce, elle s’arrête, interceptée par un son d’aile qui vibre. Elle sonde les noirceurs qui se trouve devant elle et remarque les contours d’un autre tunnel ou sort brusquement quatre Dardargnan. « Et merde… Va falloir jouer les protecteurs de bébés… Allé, faite juste attention à ne pas éclater les œufs… » Annonce Elvira qui se précipite vers le premier ennemi pour le frapper avec son poing de métal qui avait pris l’apparence d’une longue lame de métal…

[Chad Kehr]

On devrait se séparer. Hum, hum, oui, ça a du sens… Mais, euh, non ? Hey ! Vous, oui, moi, non ! Me laissez pas !!

Trop tard. Me voilà tout seul avec Axill en baby-sitter. Soupir. Ah, et Hâmon. Ce cher Hâmon aussi inutile que moi. Je reprends le Moufouette entre mes bras et le caresse pour qu’il reste calme durant notre traversée. Faudrait pas qu’il refasse une connerie alors qu’Hâmon est seul à nous surveiller.

Personne ne sera surpris que j’aie refusé de suivre le conseil d’Elvira ? Rester seul dehors avec cette armée d’insectes visible tel un nuage dans les cieux, très peu pour moi. D’autant que contrairement aux filles adultes, je suis un nabot. J’avance sans peine en baissant la tête dans ce bordel gluant et malodorant. Enfin, je suppose. Je ne sens rien, moi. Et en vrai, me semble que le miel, ça doit sentir bon. Elle est débile ma pensée.  
Et vous, vous le sentez mon niveau de concentration ? Sproutch, une abeille vient de se faire désintégrer par Axill à ma gauche sans que j’aie eu le temps de la repérer.
*Désolé, hein. J’me doute qu’tu passes pas une super journée à cause d’moi.*

Regardez-ça ! Je ne sais même pas où regarder pour lui parler. À mes pieds ? J’aurais l’air d’un idiot honteux si je regardais mes pieds pour parler. Je continue à errer dans les couloirs au hasard, ne sachant plus quoi chercher ni comment chercher. Un plan ? Une piste ? Ou même la mémoire ? Peuh, je n’utilise rien de tout ça, moi. Je n’ai qu’une seule arme : la chance du débutant. Et elle va frapper, justement, tandis que j’agrémente notre ennui de nouvelles paroles à l’intention d’Axill :

*Surtout qu’j’te trouve vraiment génial, comme Pokémon. Enfin j’veux pas dire… Pokémon, genre Pokémon et pas humain, mais euh… Fin t’es génial comme type, quoi ! J’aurais kiffé t’connaître à Dyrinn. C’est… Oh ?*

Voilà, ça a frappé. Devant moi, la machine. Super. Et maintenant, je fais quoi ?
Parce que constater que le truc est bien en fonction, ça, je peux faire. Mettre mes mains devant pour sentir le souffle, d’accord aussi. Sentir l’odeur… Oué, ça, non, je passe. Et si quelqu’un s’imagine que je sais comment détruire un engin pareil, il a trop fumé de Chlorobule.
Bref, ça a bien l’air d’être la machine dont me parle Axill, puisqu’il me le confirme sitôt que je lui demande.

— Elvira ? Trellia ?

Je tente un appel à la voix, défois qu’elles soient à proximité, mais il semblerait que non. Du coup, appel mental ?

*Euh, y’a quelqu’un ? J’ai l’bordel sous les yeux. J’fais quoi ?*

C’est quoi la portée, pour parler comme ça ? C’est trop complexe pour moi, tous ces machins. Pendant un instant, l’idée d’ordonner à Hâmon de péter sur la machine me traverse l’esprit : ça enverrait des odeurs pestilentielles jusqu’aux cieux et réglerait surement le problème. Puis je me rappelle être à l’intérieur, ainsi que Trellia et Elvira.
Soit, plan B.

Sproutch. Trois nouveaux insectes viennent de finir en lambeaux. Je me sens tellement en sécurité que je n’y fais même plus attention, c’est flippant. Axill est d’une efficacité redoutable. Quant à moi, je ne sers à rien. Si au moins je trimballais une batte de baseball ou quelque chose comme ça, j’aurais pu massacrer la machine façon Betochef ! Là, tout ce qui me vient c’est de l’enrouler dans une feuille pour cacher l’odeur. Ou alors…

Je sors une dague et commence à grignoter les rainures de l’engin. Un vrai pickpocket ! Après un bon acharnement, j’enlève la grille du dessus et parvient à plonger ma dague jusqu’à la partie qui ventile en arrière et permet de propulser l’odeur. Je recule d’un bond : la rencontre des aciers provoque un vacarme de machinerie lourd, quelques étincelles, puis le grondement régulier de la machine s’évanouit.

— Oups ? Ou… Youpi ?

Je hausse les épaules. Au moins, ça devrait arrêter d’attirer les insectes de toute la région. En revanche, mieux vaudrait que j’attende ici que Trellia et Elvira me rejoignent : elles voudront surement voir la machine, bien qu’elle ne soit plus en état de fonctionner.

*T’as une idée pour attirer les filles jusqu’là ?*

Autre qu’attendre sagement ici que le destin fasse se rejoindre les chemins, bien entendu.

[Trellia Farron]

a traversée des rayons de miel n’eut rien de très amusant. Les couloirs étaient étroits et ses cheveux couverts de miel collaient partout, car elle n’avait pas eu l’idée de les attacher plus court que le large élastique qui ne les resserrait qu’à une bonne longueur. A ses côtés, ou plutôt devant, Anoha et Eldrith s’occupaient d’endormir les abeilles et les guêpes, avec un certains succès. La Berceuse du Grodoudou était efficace et le Roserade n’avait qu’à s’occuper des quelques uns qui y échappait, à coups de fouets bien placés. Au fur et à mesure que Trellia remontait le chemin, les abeilles étaient de moins en moins nombreuses. Elle trouva cela un peu bizarre, après tout, elles étaient censées défendre leur ruche, mais d’un autre côté, les Dardargnan commençaient à entrer. Les repousser n’était pas une mince affaire, car le couloir était trop étroit pour espérer éviter leurs dards. Ses Pokémon étaient en première ligne et c’est Anoha qui risquait de prendre cher.

Ce qui devait arriver, arriva. Ne pouvant esquiver la guêpe qui elle, était à son avantage, le Roserade ne put esquiver une attaque qui l’empoisonna. Sa réaction fut évidente, il tomba à genoux presque aussitôt. Trellia réagit au quart de tour, sortant ses étoiles pour les jeter sur le Dardargnan. Au même moment, le corps chitineux de la créature luisit… et les étoiles de cristal se brisèrent sur lui. Trellia laissa échapper un grognement.

« Eldrith, Entrave-le ! » Dit Trellia. En tremblant, la peluche rose s’exécuta, empêchant la guêpe de les empoisonner eux aussi. « Plaque-le au sol. »

En tremblant encore plus, la Grodoudou se jeta sur le Dardargnan et l‘immobilisa tant et si bien que la guêpe fut paralysée. Cette fois, Trellia préféra utiliser l’un de ses chakram pour assommer le Pokémon sauvage. Pas question d’en avoir un au train, même paralysé !

« Anoha, tu peux continuer ? »

La fleur se releva, malgré l’empoisonnement et acquiesca. Trellia ramassa ses étoiles brisées et les fourra dans une poche, puis se tourna vers ses Pokémon. Ayant peu d’option pour se déplacer efficacement, elle détacha son Devanion de la lanière pendue à ses hanches et le scinda en deux, grâce à son petit mécanisme. Sa Lame-Double, désormais, serait bien plus pratique que sa lame. Il n’y avait pas la place, de toute façon. Tout en perdant ses forces, Anoha les mena adroitement à travers les cellules. Il leur fallut un certain temps, à traverser le labyrinthe que formait la ruche, pour finalement retrouver Axill et Chad. Le Doux Parfum s’estompa, surpassé par l’odeur infecte de la moufette. Anoha refusa net de s’en approcher et Trellia comprit pourquoi. Outre son odeur horrible, il était de nature Poison et cela lui rappela que la fleur n’était pas très bien. Elle détacha sa Pokéball et le rappela.

« Merci de ton aide. » Puis, elle se tourna vers Chad et s’approcha de lui et de la machine. « Alors c’est ça qui rend les abeilles folles ? »

Cependant, la machine était à moitié éventrée. Chad avait une dague à la main, il avait essayé de la démonter. Subitement, son Aile-Esprit, une plume qu’elle avait montée en boucle d’oreille se mit à luire.

Il faisait sombre, peut-être nuit. La grisaille, la brume envahissait les ruelles. Ils étaient plusieurs. Trois personnes la regardaient, alors qu’elle était penchée sur une espèce de boîte en métal, parcourue de câble et d’une plaque où défilaient des chiffres. Elle fit signe aux autres et alla placer le boitier, puis ordonna aux autres quelque chose. Ils décampèrent tous, tandis qu’elle-même alla se cacher. Il y eut une énorme explosion et l’instant d’après, ils se jetaient tous d’un même corps dans l’ouverture béante qui éventrait le bâtiment.

Trellia battit des paupières plusieurs fois. Elle saisit avec appréhension le boitier, mais heureusement, il n’y avait aucune plaque lisse, ni aucun chiffre. Elle ne savait pas à quoi servait ce boitier-là, mais la seule chose de sûre, était qu’il provoquait des problèmes. Trellia le reposa et décida de résoudre le problème simplement. Elle leva une main et tira sur son gant pour le remettre correctement, dans un grincement de cuir. Quand elle jugea que les bouts de métal qu’elle avait fait poser étaient à la bonne place, Trellia donna un grand coup de poing à travers la machine. Il y eut un grésillement, des arcs électriques parcoururent la machine, Trellia s’empressant de retirer sa main et une odeur âcre de brûlé lui monta aux narines.

[Elvira Greyhunt]

D’un coup sec, elle tranche la créature en deux. Après un petit combat avec le Dardargnan, les ailes de la pauvre créature avaient volé sans son corps et il avait fini au tapis. Sous le regard impitoyable de la rouquine, elle l’avait achevé sans plus de cérémonie. De leur côté, ses pokémons avaient terminé le combat aussi rapidement, ne laissant aucune chance -autre que celui de Sitara qu’elle avait rendu inconscient- de répit. Elvira se tourne vers son équipe et les observe avec fierté. Elle regarde ensuite la pièce où dorment paisiblement les œufs. Elle se met ensuite en marche vers la seule autre sortie de la pièce et croise un petit groupe d'Apitrini. Ils allaient les attaquer quand Sitara les arrête et elle discute rapidement avec eux, leur expliquant la situation sur leur présence ici. Après quelques secondes d’hésitation, ils finirent par accepter et se diriger vers leur nurserie pour la protéger.

C’est presque au même moment qu’une voix familière explose dans son esprit. La voix de Chad est entrecoupé comme si tout le miel et les parois de la ruche rendaient le lien plus problématique. Elle échange un regard avec Sitara avant de se dire qu’est étrange vu que le lien est mental. À moins que… « Axill… » Murmure-t-elle. *Oui ?* Souffle avec un ton taquin. *Sérieusement ?* *Il va bien, il a même trouvé la machine comme un grand garçon.* Elvira se frappe le visage de sa main de chair… Elle avait fait l’erreur une seule fois avec sa prothèse et la douleur n'avait été telle qu’elle avait eu un saignement de nez, plus jamais. *Ou êtes-vous ?* *Pas trop loin, je crois que Trellia est toute proche aussi.* *Parfait, tu veux bien maintenant me montrer le chemin.* *Continue tout droit, passent les trois prochains murs et tu devrais arriver à notre position… Elvira…* souffle-t-il après une faible pause. Son ton est différent, ce qui attire immédiatement l’attention d’Elvira sur lui. Elle les ferme aux autres, lui montrant que son attention était sur lui. *Oui Axil ?* elle c’était même arrêter de bouger, face au mur, elle attend patiemment qu’il s’exprime. *Tu crois qu’on pourra simplement voir si…* *Oui bien sûr.* lui susurre-t-elle doucement.

Malgré les années, Axil n’avait jamais oublié sa famille et son clan. Il était parti par souci de pouvoir et maintenant qu’il l’avait, il n’y avait presque plus rien qui le retenait avec eux. Sauf peut-être le lien qui les unissait tous. Elvira sait que le spectre -malgré son attitude détachée- tient énormément à sa famille adoptive, mais il ressent le besoin d’aller vérifier que tout le monde va bien. Après une entente silencieuse entre eux, Elvira se remet en marche et empreinte à ses amis leur pouvoir. Avec une sensation désagréable, elle passe au travers des murs. Tandis qu’elle fait le processus, elle a la vague impression de passer au travers une matière collante et épaisse malgré le fait qu’elle est intangible… Après avoir passé le troisième mur, elle soupire et arrive dans le petit couloir qui donne dans la salle. En quelque enjambé, elle se retrouve à l’intérieur, observant la scène. Une Trellia sur les nerfs qui a "achevé" la pauvre machine avec un Chad armée à côté d’elle. « Beau boulot ! » Annonce-t-elle en se rapprochant. Elle passe une main dans les cheveux du gamin avant de se pencher sur la pauvre machine éventrée.

« Je ne suis pas une experte en mécanique, mais j’ai la vague impression d’avoir déjà vu ce modèle… » Elle soulève le tout et Axil apparaît pour venir avaler la boîte métallique. Il revient ensuite dans l’ombre de sa maîtresse et offrant une grimace au gamin et finalement disparaître à son habitude. Il souffle tout de même une dernière fois, à Chad cette fois-ci. *Au plaisir gamin. Je sais que je suis le meilleur, mais je suis sûr que tu trouveras un Pokémon à ton goût. * « Bon, ramenons ça, on te dépose ou Chad ? Nous, on va à Omatsu, tu veux un voyage à dos de Ptéra encore ? » Sans plus attendre, elle ouvre la marche vers la sortie. Étrangement, ils furent presque peu dérangés, sinon, pas assez pour être problématique. Toutefois, sans le savoir, leur aventure n’était pas encore terminée parce qu’une autre surprise les attendait…

[Chad Kehr]

Ah, ben parfait ! Voilà Trellia, juste à temps !

— Yep, c’est c’bordel ! J’ai essayé de l’éventrer, ça d’vrait l’faire mais ça s’rait…

Oh. Bon. D’accord. L’adulte vient de réduire en bouillie la machine d’un simple coup de poing. Ouch, je n’aurais pas aimé me le prendre dans la face, celui-là.

— Wé, comme ça, ça marche aussi !

Pendant un instant, Trellia me parait plus… Bourrine qu’Elvira. Puis le carnage d’insecte plus tôt dans la journée me revient en mémoire. Non, en fait, c’est juste moi qui suis à des millénaires derrière elles.
Après cette constatation, j’ai droit à une grimace d’Axil pour me réconforter. Je lui fais un véritable sourire, puis lui accorde une pensée de remerciement : *Merci. J’ai hâte de te le présenter !*
Peut-être sera-t-il aussi cool qu’Axil ! Peut-être même encore meilleur ? J’ai un peu honte de penser ça. Ce serait comme dire que le squatteur de fringues pourrait être encore mieux qu’il ne l’est déjà, alors que je le trouve déjà parfait !

Je suis tiré de mes pensées par celles d’Elvira qui s’incruste toujours aussi aisément dans ma tête. J’ignore si on peut s’y faire, à ça ! Au moins, j’ai laissé derrière-moi les pensées du premier jour. Et ce n’est pas parce que je dis ça qu’elles vont revenir. S’il vous plait. Un peu de self-control, Chad ! Même si Elvira, elle est aussi cool que… BREF !
*Omatsuuuuu, euuuuuh… Ah, j’dois r’tourner voir l’autre con, moi ! Il va plus m’souler maint’nant qu’les insecte c’est réglé !*

Puis le souvenir de mon dernier vol à dos de Ptera me revient et je change aussitôt d’avis : *’Fin j’peux bien flemmarder une nuit à Omatsu avant, aussi ! C’est pas loin, puis ça déchire trop d’voler sur ta Ptera !*

J’avoue, j’abuse. Mais que voulez-vous ? C’est trop tentant ! Je relâche également Hâmon qui peut enfin gambader sans crainte tandis que nous quittons la ruche. Je remarque d’ailleurs que cet idiot aurait été capable de ressortir sans notre aide puisqu’il a pris la tête de l’expédition, tout heureux de gambader dix mètres devants. À moins que ce ne soit Elvira et Trellia qui ne forcent une marche ralentie pour rester loin de lui. Qui sait ?

La seule chose certaine, c’est que cette fois, j’aurais droit à mon vol direction Nalcia ! Et un vrai ! Imaginez la tête du type quand il me verra débarquer aux côtés des guerrières pour descendre d’une bête aussi imposante que la dragonne d’Elvira ! (Oui, c’est toujours une dragonne.) Je parie qu’il n’osera même pas poser la question évidente du "pourquoi aurais-je besoin d’une autre monture avec un bestiau pareil" tant il va se chier dessus !
Pourtant, elles sont gentilles comme tout, Elvira et Trellia ! Deux grandes amies ! D’ailleurs, on a pas mal fait que de courir, je prendrais bien un peu de temps pour faire connaissance avec cette dernière.  

Néanmoins, avant que le vol ne commence et tandis qu’Elvira m’aide à monter sur sa monture, je ne peux m’empêcher d’exprimer ma gratitude aux deux filles :
*Encore merci, z’êtes vraiment trop top, j’aurais bien galéré tout seul.*

Galéré ? C’est peut-être un peu faible. J’aurais tout bonnement été incapable d’intervenir et aurait passé ma journée à courir, comme elle avait commencé. Et à la place… J’ai ni plus ni moins fait un stage en carnage animalier. Une journée très contemplative, qui m’aura appris l’énorme gouffre qu’il me resterait à combler si j’espérais un jour pouvoir me défendre seul sur les routes. Rappelez-moi par quel miracle je suis en vie déjà ? Ah bah oui, je suis con. Le miracle s’appelle Elvira et Trellia.

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