[ Clos ] [ Mission ] Oooh God ! Gare aux insectes [Elvira, Chad]

[Trellia Farron]

rellia avait retenu la leçon. En voulant suivre Elvira et Khaliset dans les airs, elle avait sauté sur le dos de sa vieille compagne, Jillian. Mal lui en prit, mal de l’air, la faible distance à parcourir du Lac depuis Seian avait été un cauchemar. Les genoux tremblants en arrivant en ville, elle avait immédiatement fait faire une selle adaptée à la morphologie particulière de la Yanmega, après avoir reçut un nouvel ordre de mission. C’était cet ordre, qui les menait depuis des heures dans le ciel d’Erasia. Elvira et Trellia avaient quitté les frontières de Terros depuis un moment, vers celles de Flamen. Un paysage désertique s’était imposé, après le fragile écosystème de la Forêt d’Agata que les Terrosiens s’efforçaient de reconstruire depuis des années. Les longues plaines d’herbe jaunes ressemblaient presque à du sable, sans une goutte d’eau pour égayer le paysage. Trellia se demanda vaguement comment des gens pouvaient vivre dans un endroit pareil. Vivre en pleine nature n’était pas déjà pas folichon, mais dans une nature semi-désertique…

Une énième fois, Trellia vérifia qu’elle avait bien toute ses Pokéball sur elle, son équipe s’était considérablement agrandie. Elle avait également gagné en maturité, car tous ses Pokémon, au complet, avaient évolués de manière spontanée… Et en même temps. Une espèce de compétition s’était instaurée, pour un court instant ou pas et la citadine espérait que ce ne serait pas annonciateur de mauvaises nouvelles : parfois, les Pokémon évolués changeait complètement de caractère. Pour l’instant, elle ne l’avait pas constaté. Pour l’instant. Leur ordre de mission était délicat, c’est aussi pour cela que Trellia n’était pas très à l’aise. L’un des leurs, un soldat de Terros, un des soldats de leur propre escouade, Alden quoi, semblait avoir de gros problèmes dans sa mission d’infiltration. Ainsi, après une longue période sans nouvelle de sa part, Elvira et Trellia étaient missionnées pour enquêter discrètement sur sa disparition et le retrouver, si possible.

Retrouver ce qui était perdu, suivre des pistes et des indices tombait pile dans ce que Trellia faisait de mieux, avec les raids éclairs. Mais pour autant, elle n’avait pas encore mit Giselle à contribution. Elles devaient passer d’un pays à autre en toute discrétion et il y avait surtout une bien trop longue route à faire. Comme Sara n’était pas non plus la monture la plus rapide qui soit (ni la plus confortable, il fallait l’avouer), Trellia avait avantageusement échangé Sara contre Jillian. Avec une selle, le voyage était moins horrible, bien que les fortes vibrations provoquées par les paires d’ailes de Jillian n’était pas des plus agréables. Elle était une monture agile et rapide, parfois un peu trop. Plusieurs fois la créature avait bifurqué sans prévenir, manquant de désarçonner Trellia, pourtant bien calée sur ses genoux, la barre de métal entre les mains. Pour l’instant, les deux femmes, qui s’entendaient de mieux en mieux au fil du temps et des pérégrinations communes, étaient extrêmement concentrées. Le Canal d’Apalala se dessinait sous elles, mais une tâche à l’horizon, mais ce la n’avait aucune importance. C’est à la frontière qu’elles l’avaient retrouvé et très surprises, elles avaient commis l’erreur de vouloir le retrouver immédiatement.

Leurs supérieurs craignaient une trahison… Manque de chance, il avait fuit sur son Dracaufeu, sans se retourner au moment même où elles l’avait appelé par son nom. Il n’était pas sûr cependant, qu’Alden les ait vraiment reconnues. Si les Ptéra étaient des montures rares (tout autant que leur cavalières rousses), Trellia n’était pas censée avoir de Yanmega. Alors soit il avait des ennuis et avait pris peur, soit il les avaient trahit. Dans les deux cas, Trellia était restée étrangement muette. Elle avait agit comme une débutante, sans se méfier des répercussions de ses actes. Si Alden avait des ennuis, elles avaient peut-être compromis sa couverture et mis en danger de mort. Mais elles ne devaient pas le perdre. Maintenant qu’elles avaient retrouvé sa trace, elles ne pouvaient faire autrement que de lui mettre la main dessus. Ensuite, il faudrait convenir de la meilleure façon d’agir, selon ce que leur dirait Alden… Comme des prédatrices attirées par leurs proies, Elvira et Trellia pourchassaient le Dracaufeu dans le ciel de Flamen. La créature était rapide et Jillian avait des difficultés à maintenir sa vitesse.

Lentement, une énorme masse se dessina à son tour, celle des monts Efferos. Un lieu que Trellia connaissait, pour avoir enquêté sur Heatran… Si elles le perdaient dans la montagne, elle n’était pas sûre de pouvoir lui remettre la main dessus.

[Elvira Greyhunt]

Ce n’est qu’une fois à Seian qu’Elvira remarque le véhicule volant de Trellia. La libellule énorme, quoique impressionnante, avait réussi à surprendre la rouquine qui n’avait pas cru une seule seconde qu’elle pourrait suivre la dragonne et pourtant, Trellia arrive quelques minutes plus tard. Une fois qu’elle fut sûre que sa compagne était en sécurité, elles se séparent temporairement pour des raisons différentes. Pendant que la brune va faire une selle adaptée pour Jillian, Elvira se déplace rapidement pour trouver un guérisseur qui prendrait soin du petit Kaiminus. Durant le soin offert, elle ne quitte pas une seule seconde son chevet, attendant patiemment que le guérisseur lui revienne avec des nouvelles la rouquine c’était vaguement permis de porter sa prothèse chez un réparateur. Elle fit l’aller-retour et à peine fit-elle revenu, que le guérisseur lui ramenait dans un petit paquet de tissu le Pokémon profondément endormi. « Il va s’en sortir, il est fort, mais encore très jeune… Durant les soins, il vous a beaucoup chercher et vu l’absence maternelle qu’il a eue, je crois qu’il serait bien que pour un temps vous le porter sur vous. Je ne crois pas qu’il survivrait seul dans une Noigrume, il se laisserait mourir, il a besoin de la chaleur du corps et de se sentir aimé. »

La rouquine avait hoché la tête en récupérant le bébé Kaiminus. L’incertitude la prend et le guérisseur sent immédiatement sa détresse. « Ne vous en fait pas, quand il sera prêt, il vous fera savoir. Tenez, prenez ceci pour vous aider. » Glisse-t-il en rapportant un étrange et longue écharpe noire. Il place le bébé contre elle en lui demandant de le tenir et avec la bande de tissu, il l’enroule autour de son corps en soutenant le bébé avec un croisement de tissu, libérant en même temps les mains de la rouquine. « C’est un porte-bébé très utilisé, j’en utilise moi-même pour mon fils. » Sans souffler un mot, elle hoche la tête, acceptant le cadeau. « Prenez ceci aussi, ces produits vous aideront à son bon développement. Pour la nourriture, assurez-vous juste qu’elle est assez molle pour qu’il puisse l’avaler facilement. D’ici un mois ou deux, il devrait être capable de manger normalement. Sur ce, si vous voulez bien m’excuser, j’ai d'autres patient. » Termine-t-il en s’éloignant. Maintenant seule, elle baisse la tête un peu, observant le visage endormit de la petite bête. *Tout va bien se passer et puis, comme nous il t’a choisi. * Souffle la voix calme d’Axill. Elvira reste un peu surprise face à son ton et son commentaire, mais elle finit par sourire, hochant la tête.

Peu de temps après avoir retrouvé Trellia, elles reçurent un ordre de mission. Sans souffler à voir haute son idée, la rouquine se dit que l’armée utilisait l’opportunité de leur retour à la civilisation pour les envoyés ailleurs. Elle soupire un peu, mais accepte sans rien dire. Au moins, les ordres avaient l’air assez simple, entrée en contact avec un infiltrer à Flamen et retirer de l’information. Après quelques rapides préparations de voyage, elles avaient quitté pour l’horizon de Flamen ou elles devaient retrouver leur infiltré. D’ordinaire, Elvira ne prenait pas ce genre de mission au sérieux, toutefois, cette fois-ci c’était un peu différent. La cible était l’un des leurs, un des rares personnages qui faisait partie de leur groupe de soldats. Depuis quelque temps, il avait coupé tout contact dû à des problèmes intérieurs. À une époque intérieure, ce genre de mission aurait été impossible pour elle de faire, toutefois, elle avait changé et acquis du matériel qui pourrait maintenant l’aider, sans oublier que Trellia est une spécialiste dans ce genre de domaine. Elle allait donc, faire office de force de combat pour les protéger physiquement et mentalement avec ses pouvoirs de lieuse.

Toutefois, dans la hâte de le retrouver, les demoiselles avaient foncé têtes baisées et avait effrayé leur infiltrateur. Dans un souci de protection l’homme (qui n’avait pas reconnu les demoiselles) avait pris la fuite sans se poser de questions sur le dos de son puissant Dracaufeu. C’est donc avec une exaspération grandissante (du moins Elvira) qu’elles l’avaient poursuivi pour finalement le perdre dans les monts Efferos. Maudissant les cieux pour ce manque de tactique, elle n’assimile pas encore très bien le comportement d’Alden. (Surtout qu’elle est la première à l’avoir interpellé) « Comment ça se fait, qu’il ne nous a pas reconnus ? On a beau être habillées comme des touristes de Flamen, on est facilement reconnaissable par l’un nôtre notre… » Laisse-t-elle échapper à Trellia. Elle aurait bien croisé les bras sur son torse, mais malheureusement, elle portait le sac ventral ou sommeillait le bébé Kaiminus. Beaucoup plus à l’aise avec quelqu’un depuis qu’elle l’avait été avec Miku, la rouquine parlait et agissait plus ouvertement avec la brunette, signe qu’elle la tenait en haute estime.

Brusquement, le Dracaufeu pique vers le sol en direction du Canal. Surprise, Elvira jette un regard à Trellia avant de faire de même. De toute façon, il faudrait bientôt poser les bêtes, elles commençaient à se fatiguer d’autant de voyage, ce qu'il voulait peut-être dire, que la monture d’Alden se fatiguait aussi. Elles le perdirent temporairement dans l’épaisse forêt qui sillonne le long du canal. Une fois pied-à-terre, elle remercie la dragonne avant de la rappeler dans sa Noigrume. « Il ne peut pas être allé bien loin, j’ai senti le coup de fatigue de sa monture, il pourra plus la chevaucher avec plusieurs heures, alors il est à pied. Si je peux avoir quelques minutes pour me concentrer, je pourrais le traquer mentalement… » Tout en disant ceci, elle sort Sitara de sa Noigrume. La bourgeoise s’étire lentement avant de sauter sur les épaules de la rouquine. Mélangeant sa fourrure mauve à sa chevelure, elle pose son front sur la tête de l’humaine. Le joyeux sur son front s’illumine doucement et pendant qu’elles s’entraident pour traquer le résidu psychique de l’homme, elles sont brusquement dérangées par une vague d’insectes volants qui les bouscule. Manquant de tomber, presque outrées, Elvira et Sitara observent le nuage d’insectes qui s’éloigne d’eux. Elle se tourne brusquement vers Trellia et c’est à cet instant qu’elle remarque le deuxième nuage qui approche, sur elle. « Trellia, gare aux insectes ! » S’exclame-t-elle.

[Chad Kehr]

— Et comment j’suis censé faire ça, moi ?

L’homme me fixe de deux billes rondes. Bien sûr qu’il comprend rien ! Foutus étrangers ! Ah, mince, c’est moi l’étranger ici… Je roule des yeux.

— Bon, bon, bon…

Je tousse un coup, reprends une stature plus zen et retente une traduction approximative :

— Moi, insectes ! Et Vous… Poichigeon, moi !

L’homme ricane un bon coup. Qu’est-ce que j’ai encore raté ? Je tiens à l’dire : apprendre une nouvelle langue, c’est l’enfer. Malgré cela, il me pointe du doigt les rennes de son énorme piaf sellé. BON, au moins, il a compris.
Reste à présent à savoir… Comment je fais, pour son histoire d’insecte ? J’ai en tête qu’une ou deux plantes venues de Dyrinn pourront m’aider. Certaines ont une forte odeur. Je suis sûr qu’en éparpillant quelques gousses de ci et de ça un peu partout autour de son champ, les bestioles s’en iront. Et dans le pire des cas… j’ai sans doute le répulsif odorant le plus efficace qui ait été inventé dans la poche.

Au cas où quelqu’un se poserait la question : "mais bordel, qu’est-ce tu fous là ?!"; déjà je l’em… et ensuite, voyager, c’est plus compliqué que ça n’y parait. Je sais, ça fait déjà deux bonnes semaines que j’aurais dû quitter Flamen pour Nalcia afin de rejoindre l’élevage de Miku ! Sauf qu’un idiot a décidé de m’indiquer le mot « rivière » au lieu du mot « mer » quand je lui ai demandé traduction. Ou alors, j’aurais inversé ? Nan, aucune chance, c’est sa faute ! Résultat : encore un voyage en piaf de râté. le gars m’a fait remonter une foutue rivière au lieu de m’amener à destination. J’vous raconte pas la tronche que j’ai tiré quand il a atterrit ! J’l’aurais bouffé !
Évidemment, l’histoire aurait pu s’arrêter là : l’aviateur en papier mâché reconnait son erreur, se répand en excuses, et m’emmène aussitôt au bon endroit. Sauf que non : en prime, j’suis tombé sur l’ordure du village. Vous savez : celui qui, voyant que vous haussez le ton, se barre et vous abandonne à vos injures au milieu de nulle part.
Foutus étrangers.
Bref, les jours perdus, ça s’enchaîne vite avec ce genre de mésaventures. Désormais, je sais dire "Nalcia", "mer" (autant que "rivière"), et même "Alfen" pour être sûr qu’aucun truand n’ira chercher la petite bête. Sauf qu’à présent qu’un guide m’a enfin confirmé avoir compris mes attentes, il a fallut qu’il soit cloué au sol pour protéger le champ de son cousin ou j’sais pas quoi. Grmblblbl, j’devrais te cramer tout ça, le problème serait réglé. Plus de champ, plus d’insectes ; plus d’insectes, plus de problèmes; plus de problèmes... plus de problèmes !

BREF ! Zen Chad, zen ! On y est presque. Dès demain, une fois que j’aurais désinsectisé la région, ce type m’emmènera vers le futur : Miku, et ce très cher Noctali… qu’elle a intérêt à avoir, vu le temps que j’ai perdu pour essayer d’aller jusqu’à elle.

Vous l’aurez compris, j’me suis encore fait rouler. Ce type savait très bien que j’aurais aucune chance ! Il voulait juste se débarrasser d’un gêneur ! Et voilà comment je me suis retrouvé à courir pour ma vie, une nuée de bestioles toutes plus dégoutantes les unes que les autres derrière-moi.
BORDEL, c’est pas des insectes, ça ! Chez nous, y’a des Statitik ! Ca, c’est des insectes ! C’est mignon, à peine dangereux, ça fait sproutsch quand tu marches dessus, et surtout… C’EST PETIT ! Non mais regardez celui à ma gauche, avec son corps rouge et ses ailes vrombissantes ?! Ce truc va plus vite qu’une flèche et fait quasiment ma taille !

J’agite mes couteaux de manière désordonnées en courant, Hâmon courant au sol à côté de moi pour essayer de gober les bestioles les plus proches en croyant m’aider. Le pauvre, il passe juste son temps à se faire bousculer par cette armée qui, en plus, nous ignore complètement et se contente de nous rouler dessus avant d’aller voleter entre les arbres des forêts bordant le canal. Je finis par m’allonger au sol sur Hâmon pour nous couvrir tous deux sous ma cape déboutonnée. Le Moufouette ne manque d’ailleurs pas l’occasion de me léchouiller le visage, touché par cette attention.
Lentement, le vrombissement passe… enfin, je peux me redresser.

— Wé, c’est ça ! Tirez-vous ! Et quand j’aurais mon Noctali, on r’viendra vous péter la gueule !

Oh merde : en revoilà une autre. Bordel, bordel, bordel, bordel ! Je reprends la course à pleine vitesse, Hâmon bien calé sous mon épaule.

Oh, attendez… Le temps semble ralentir dans mon esprit tandis qu’une vision incroyable s’offre à moi. Alors que mon corps s’élance avec toute la disgrâce d’un homme en fuite au visage paniqué, mes pupilles s’attardent sur une chevelure bien connue. Madame coup de genoux, en chair et en os ! Je délire, n’est-ce pas ? Mon esprit divague et s’imagine qu’un miracle peut avoir lieu même dans une situation désespérée. Pourtant, je me rapproche, et madame est toujours là, en compagnie de sa camarade noire des pieds aux cheveux, sans passer par le visage. Je reconnais même le chat bourgeois sur son épaule !

Ça aurait été cool de les saluer. Vous savez : se poser là, tranquille, siroter une bonne boisson faire connaissance et profiter des retrouvailles… Sauf qu’avec l’armée dans mon dos, je vais éviter ! J’arrive en trombe auprès d’elles et ne prends pas le temps de m’arrêter alors que je traverse le petit groupe en hurlant, les mains tendues vers le haut en guise de salutation :

— YO ! Ça f’sait longtemps !...

De toute façon, elle ne doit pas mieux parler ma langue que moi la sienne depuis la dernière fois. Le dernier mot de ma phrase se perd un peu dans le vent, puisque j’ai continué ma course. Soyons clairs : j’ai rien pour gérer une nuée d’insectes, du coup je cherche avant tout un coin où m’abriter.

[Trellia Farron]

changeant un regard, les deux femmes poussèrent leur monture. Le Dracaufeu était très rapide, mais aussi endurant et il l’était plus que Jillian. Sentant la fatigue de la libellule géante, Trellia se rapprocha du sol en priant pour que ses ailes membraneuses ne lâchent pas. Malheureusement, Alden les sema. Avec leurs montures fatiguées, elles n’avaient aucune chance de le rattraper maintenant. Mais vu la distance parcourue, il y avait des chances pour que le Dracaufeu aussi ait dû se poser, ce qui était même probablement la raison quant à son choix de les semer ici et pas ailleurs. Trellia tapota le corps de Jillian. Trellia pensait encore à ce que lui avait dit Elvira un peu plus tôt.

« Il a peut-être des ennuis graves. C’est ce que je pense aussi et pourtant… »

Elle se passa une main dans ses longs cheveux noirs. C’était bizarre. Puisqu’elles –ils- étaient bloqués au sol, la citadine rappela Jillian. Pour le pistage, rien ne valait Giselle ! Trellia fit donc sortir la Linéon, mais aussi Eldrith, toutes les deux fraîchement évoluées.

« On va vite le savoir. »

Tout en s’agenouillant devant ses Pokémon, elle sortit d’une poche un morceau de linge, emprunté à Alden dans la caserne. En le faisant sentir à Giselle, elle maximisait leur chance de retrouver sa piste. La créature flaira le bout de tissu, imitée par Eldrith et se lança comme une flèche en ligne droite. Lançant un regard à Elvira, Trellia gardait les yeux fixés sur la Linéon. Elvira l’interpella, dans une mise en garde dont Trellia se serait bien passée. Les quoi ? Avec appréhension, Trellia se retourna et vit avec horreur un immense nuage grouillant et battant des ailes membraneuses transparentes. Un haut-le-cœur la saisit. Dans la même direction, en cherchant nerveusement un abri, Trellia aperçut un gamin, perdu dans la pampa, qui courait en agitant les bras comme des moulins. Mais qu’est-ce qu’il faisait là, lui ? La tornade d’insecte arrivait sur eux et Trellia n’avait rien pour s’en défendre. Le cerveau à moitié paralysé, elle vit Giselle aller se planquer dans un trou qu’elle venait de creuser et Eldrith se rouler en boule.

Ah ben bravo ! Le gamin les avaient rejointes, il avait dû se retrouver dans le nuage de ces nuisibles et avait l’air complètement paniqué, ce qu’elle comprenait aisément. Trellia ouvrit des yeux ronds quand il s’adressa en particulier à Elvira. Elle comprit parfaitement ce qu’il venait de dire, c’était du Midgarien et elle le savait pour y avoir voyagé pendant un an. Elle avait donc eu le temps d’apprendre les rudiments de la langue.

« Vous vous connaissez ? On discutera plus tard! »

Ne pensant pas à traduire ce qu’elle venait de dire, car il y avait un peu un million d’insecte dégoûtant qui leur fonçait dessus, et qui étaient déjà pratiquement sur eux, Trellia fit sortir son trio redoutable, en appelant Sara,  Azphel et Kahrun. L’immense Galeking quadrupède apparut directement devant Trellia et poussa un profond grognement. Elle détestait se battre, mais comprit vite qu’elle n’aurait pas le choix. Les deux autres, apparurent à ses côtés. Avant que les insectes ne soient sur eux, Trellia sortit de ses poches ses étoiles, faites dans une espèce de cristal et de métal doré et l’un de ses deux chakrams. Elle saisit en premier lieu sa Lamelune et s’apprêta à tirer.

« Sara, Tomberoche, Azphel, Draco-Rage et toi Kahrun, Aéropique ! »

Sara se mit aussitôt au travail, visant de loin –mais plus tant que ça en réalité- les insectes avec ses pierres. Kahrun n’eut pas vraiment l’intention de lui obéir, mais l’empressement d’Azphel à s’exécuter et son succès a mettre K.O les insectes par vague piqua son orgueil et il se jeta dans le nuage. De son côté, Trellia lança sa Lamelune, utilisant son étrange propriété à pouvoir rebondir sur ses cibles, ceci afin de toucher plusieurs de ces insectes. N’attendant pas de se retrouver désarmée, enfin si on pouvait la considérer comme telle, elle lança ses étoiles, en visant si possible la tête des horribles créatures.

Les insectes commençaient à répliquer du côté de Sara, mais Trellia ne s’inquiétait pas outre-mesure, avec son caparaçon naturel, elle ne risquait absolument rien. A la limite, Kahrun était le plus exposé, il était moins puissant, ne lui en déplaise, que les deux autres. Même si Azphel était encore un bébé (oui…) sa nature même de dragon était une protection efficace et en tout cas, il était plus entraîné que son compagnon psychique.

[Elvira Greyhunt]

Si un jour elle avait cru devoir s’inquiéter d’une horde d’insectes qui leur fonce dessus, elle ne l’aurait pas cru et pourtant… La voilà qui crie une mise en garde à Trellia. La seconde qui suit est surréaliste aux yeux de la rouquine où elle remarque Chad apparaître au centre des problèmes. « Oh, mais Puta*n… » Elle aurait bien continué la discussion, mais il était passé en vrai coup de vent. Tandis que ses lèvres articulent un Chad silencieux, ses yeux s’écarquillent devant la monstruosité qui le suit. Il n’en faut pas moins à Giselle et Eldrith pour rendre la fuite et se trouver un endroit ou se cacher de peur. Elle ressent un peu de peine pour Trellia qui doit se sentir immédiatement abandonner de ces Pokémon, en même temps, les deux Pokémon en question n’étaient pas reconnus pour leurs bravoures respectives. « Euh… Oui ? » Réplique-t-elle à Trellia qui réalise leur situation. Sans perdre une seconde de plus, la brune sort son équipe de choc et semble prête à se protéger. Immédiatement, on peut sentir la rivalité qui bouillonne entre Azphel et Kahrun. Les deux, qui tout depuis le début de leur rencontre, entretenaient une relation de rival, explosèrent en écoutant à peine leur maîtresse qui crie les ordres.

La cacophonie des insectes qui se jette sur eux, ne leur permet pas de communiquer correctement entre eux. Elvira décide donc de faire de même que Trellia et appelle deux de ses compagnons de route. La bourgeoise apparaît, suspendue dans les airs, elle laisse ses yeux et son joyau briller et derrière elle, différentes sphères colorées sans forme distincte tellement la vitesse de réaction de Sitara est rapide. L’attaque Météores explose, frappant plusieurs cibles qui permet à Valkas de se positionner et de venir soutenir Sitara avec un éboulement. C’était dans ce genre de situation, que la rouquine remerciait Arceus de lui avoir offert le don de lieuse. Loin d’être une croyante dans l’âme, elle appréciait tout de même de lui mettre beaucoup sur le dos et il n’était pas rare de l’entendre jurer par son nom, une vieille manie qu’elle avait eue de son premier mentor qui avait été un croyant du Pokémon légendaire. Cette manie avait presque disparu avec le temps, mais était revenue avec Elrin qui avait la même manie.

Tandis qu’elle demande mentalement de soutenir les attaques pour éviter qu’ils se retrouvent encerclés, elle ordonne à Axill d’aller récupérer Chad ou du moins de l’assister dans sa survie et si possible qu’il l’escorte le temps que la situation se calme. *Tu me fais gardien d’un gamin.* Marmonne-t-il visiblement mécontente face à la demande. *Axill maintenant.* Réplique-t-elle fermement et déterminée. Face à une telle réaction de la part de sa maîtresse, l’Ectoplasma s’exécute, ne rajoutant rien. De toute façon, il savait qu’il n’était pas le mieux placé pour aider dans cette situation. Une fois, son Pokémon parti, Elvira revient sur l’étrange scène de ce mur d’insecte qui semble intarissable. Tous les Pokémon s’attaquent avec acharnement, défendant leurs positions sans relâcher la moindre prise. Sitara et Valkas s’entraidant dans l’entretien du mur d’attaque qu’ils offrent à tour de rôle, Elvira en profite elle-même pour appeler la terre à elle et venir soulever deux larges plaques de roche qu’elle vient brusquement frapper l’une contre l’autre en touchant plusieurs créatures au passage.

Cependant, il y avait tellement d’insectes, que les efforts ne semblaient jamais assez. Grognant de mécontentement, elle pose une main protectrice sur le harnais qui contient le bébé Kaïminus. Le sentant bouger un peu, elle baisse les yeux sur lui. Distraite quelques secondes par son visage bleu, elle ne remarque pas le Ningale qui se faufile habilement jusqu’à elle. C’est Narjaf qui remarque le premier la présence de l’ennemi et dans le souci de plaire à sa nouvelle maman, il laisse échapper sa première vraie attaquée. Sous les yeux surpris de la rouquine, il ouvre la gueule et un rayon clair et gelé explose dans un fuseau de glace et frappe l’insecte de plein fouet. Toutefois, le jeune Pokémon se retrouve très épuisé face à cette unique attaque qu’il semble avoir apprise par pur instinct. « Whao… Beau travail, repose-toi maintenant. » Souffle la rouquine qui s’attaque à nouveau à la horde d’insectes.

***

Telle une ombre volatile, Axill glisse sur le sol, suivant la piste de Chad. Arrivé près du gamin, il l’entoure brusquement, lui faisant temporairement perdre la lumière du sol. Ainsi, dans un "vide" sombre, tout ce qui semble arriver est les étranges bruits de combat qui semble se faire entendre. Une fois le danger éloigné, la lumière revient autour de Chad et l’Ectoplasma se dresse devant lui, l’air menaçant. Deux corps de Pokémon reposent non loin d’eux. Le Spectre vient toucher le front de l’humain et un lien télépathique se fait. *La rousse m’envoie t’aider… On y retourne.* Annonce-t-il froidement.

HRP : Salut Chad, tu as maintenant en main un Pokémon protecteur, Axill mon Ectoplasma va te garder en vie et te protéger, alors vient t’amuser avec nous dans le nuage d’insectes ! (tu peux aider ou nuire, à toi à voir !) Tu peux donc essayer des choses avec assistance ou non d’Axill. (Je te donne la permission de le jouer un peu tout en respectant sa personnalité grognonne et mécontente, il risque donc de te faire des petites frayeurs si tu abuses un peu trop. Si tu as la moindre question, tu peux toujours venir me voir !

[Chad Kehr]

Wow, wow, wow ! Je me fige subitement en pleine course. C’est quoi ce bordel ? Pourquoi il fait noir, tout d’un coup ? Ce n’est pas douloureux, juste incroyablement flippant ! Depuis quand les insectes ont ce genre de pouvoirs ? Parce que oui, c’est forcément eux, vu qu’il en restait deux à mes trousses aux dernières nouvelles ! D’instinct, je tourne la tête vers Hâmon bien qu’aucune lumière ne me permettre de l’identifier. Je le sens entre mes bras, et il remue, c’est tout ce qui compte. Lui aussi semble un peu perdu, il grommelle d’inquiétude et hérisse son pelage sans savoir s’il serait intéressant d’exploser ici ou non.

La lumière revient. Autour de nous, deux cadavres. Et face à nous, l’ombre. Oh bon sang, si je ne l’avais pas reconnu, vous n’avez pas idée d’à quel point j’aurais hurlé ! Là, je reste juste figé sans comprendre jusqu’à ce qu’il me touche le front pour m’expliquer.

— Me… Merci ?

C’est la deuxième fois que l’ombre vivante me vient en aide. Ça n’en rend pas la chose moins perturbante. En plus, cette fois, il reste auprès de moi au lieu de juste attirer un Evoli dans ma direction. C’est troublant, très troublant. Et très classe aussi, vraiment très classe !
Oh mais j’y pense, s’il veut qu’on y retourne, c’est surement qu’Elvira a besoin de lui ! Voilà qui me tire de ma léthargie.

— Désolé ! J’arrive !

Pendant un instant, je suis inquiet. Franchement, on se demande bien pourquoi : regardez-moi ce carnage ! J’arrive devant une véritable team de tueurs. Les deux dresseuses ont érigé un mur en béton fasse aux insectes, forgé de Pokémon tous plus badasses les uns que les autres ! Regardez-moi ce géant d’acier, il fait pleuvoir des pierres sur ses adversaires et te les décime par dizaines ! Oh, y’a même un dragon, là ! Et un espèce de ninja qui… Oh, le chat bourgeois en action qui… et le rocher lanceur de rochers ! Aaaah, mais c’est un spectacle pour les yeux qui…
Oh, pardon. C’est pas un spectacle, c’est la vraie vie, et j’en connais un qui doit déjà en avoir marre de me baby-sitter. Je me rapproche des deux humaines, sursautant au vacarme terrible de deux rocher s’unissant sur un amont d’insectes dans les airs. Hé bah ! Les humaines aussi ont de quoi impressionner !
Je tente de glisser une blague, plus pour savoir si l’on m’entend et me comprend qu’autre chose :

— C’est commun les nuées d’insectes chez vous ?

J’avoue que j’tente pas de jouer les héros. Plutôt rester planqué près de mes alliées. De toute façon, qu’est-ce que j’irais faire avec deux dagues que leur armée surpuissante n’aurait déjà fait ? J’ai à peine eu l’occasion de tendre une dague vers un insecte échappé de la masse. Je l’aurais peut-être touché… mais de un, mon gardien fantomatique l’a réduit en bouillie bien avant moi ; et de deux, j’ai cru voir deux ou trois regards se tourner vers lui alors que j’étais encore en train de dégainer.

D’un côté, je suis soulagé d’être ainsi protéger. De l’autre, c’est tellement la honte ! Chad, boulet à mi-temps. Et vous savez quoi ? Ce n’est que le début. Parce que pour sortir mes dagues, il a bien fallu que je le dépose. Qui ? Oh, vous savez… l’arme odorante.

Si je n’éprouve aucun besoin de me mettre en valeur – surtout sachant que j’en serais incapable devant de telles forces de la nature –, ce n’est pas le cas de Hâmon qui s’empresse de rejoindre le champ de bataille. En première ligne, bien évidemment ! La tête fièrement dressée devant une nouvelle nuée d’insectes en tout genre, Monsieur s’avance de quelques pas en avant du front, se retourne et…

— HÂMON, NON !

Trop tard. Le gaz toxic est parti, relâché avec tout l’entrain dont le blaireau est capable sans se préoccuper de ceux qui l’entourent. Ah ça, il voulait se faire remarquer ? C’est réussi. Je me passe une main sur le visage. D’accord, je peux lui accorder qu’un bon nombre d’insecte durant cette vague n’ont eu qu’à sentir l’odeur pour faire demi-tour, dégoutés. En revanche, entre ceux qui s’en fichent complètement et lui foncent déjà dessus et ceux qui étaient censés être dans son camp, le Moufouette risque d’avoir de sacrées emmerdes !

— Tu… tu peux l’aider lui, plutôt ? finis-je par demander à mon garde du corps sans aucune certitude d’en avoir le droit.

Je crois qu’il en aura plus besoin que moi. Je sais rester sage, pas lui.

[Trellia Farron]

ar un hasard presque miraculeux, Elvira connaissait Chad. Trellia ne sut pas très bien si elle devait s’attarder sur ce détail ou non ; elle n’avait aucune envie de faire face aux insectes qui les avaient atteints désormais. Prise de révulsion devant les milliers de pattes et d’ailes qui bourdonnaient et les envahissaient, elle fit feu. Les étoiles atteignirent les insectes en pleine tête. Elles étaient particulièrement, car l’écartement des lames et les longues pointes effilées permirent de se planter dans la chitine des monstres. Malheureusement, elle n’en avait que neuf sur elle, et elle ne prendrait pas le temps d’aller les ramasser pour les relancer. En revanche, sa Lamelune était différente. Tenant le cercle dans sa main, Trellia tira. Le chakram décrivit une courbe et percuta avec violence l’un des insectes, pour rebondir ensuite de carapace en carapace. Sara donna un large coup de sa queue pour nettoyer la petite zone juste devant Trellia, ce qui lui permit de suivre le trajet du chakram.

La citadine leva ses bras à hauteur de son visage. Au fil du temps, elle avait fait perfectionner ses gants. Recouvert de plaques de métal, elles cachaient en dessous des pierres aimantées, que Trellia découvrit, en faisant glisser les plaques. Aussitôt, le chakram, garnis de pierres sous ses nacres, vibra et revint vers elle. Elle l’attrapa habilement au vol et recommença. Évidemment, le nombre de rebonds était aléatoire et elle ne pouvait pas espérer venir à bout de l’essaim de cette manière, et Sara était trop lente pour la protéger complètement. Ne devant compter que sur elle-même, elle détacha d’un geste leste son second chakram et s’en saisit par sa poignée centrale. Par l’un des ingénieux mécanismes, plutôt que de le lancer comme l’autre, elle fit sortir sur sa face frontale une lame en demi-lune. Elle avait jugé sa Gunblade, attachée à sa hanche, pas assez maniable pour de tels adversaires, elle risquait surtout de donner des coups d’épée dans le vide, alors que son Devanion était plutôt une arme de contact, quand elle l’utilisait de cette manière. Paradoxal, pour une arme de jet !

Mais le nombre des insectes semblait aller en croissant. Trellia vit des étoiles filer, signe que la Mentali s’était elle aussi mise au travail, mais comment allaient-ils se débarrasser de tous cet essaim sans être transformées en passoire ? Maintenant qu’ils étaient au contact, Elvira et Trellia auraient du mal à les éviter… Quant au gamin, qui ne devait avoir qu’une dizaine d’années, comment le protéger ? Elles n’avaient pas beaucoup de choix… S’occuper des insectes éparpillés aux quatre vents allait prendre un temps fou et elles s’épuiseraient avant. Elles devaient donc se débrouiller pour les rassembler et frapper fort pour en faire tomber le plus possible en même temps. Trellia ne voyait pas d’autre solution. Et plus vite elles en finiraient, mieux elle se sentirait ! La main tremblante, Trellia achevait le dernier qui lui barrait la route et se dégagea sur le côté. Elle chercha un moment Elvira du regard, ce fut le garçon qu’elle aperçut en premier. Ses paroles furent difficile a décrypter dans le bruissement entêtant des ailes des insectes, mais Trellia comprit l’essentiel.

Pour elle, il était bien évident que la réponse était non. Elle n’avait jamais vu une telle chose en ville, mais pour ceux qui habitaient les terres sauvages, peut-être… Mais à bien y réfléchir, c’était la première fois qu’elle voyait un tel essaim… Si elle comprenait bien le Midgarien, en revanche elle n’avait pas eu l’occasion de le pratiquer… Même si elle connaissait quelques bases fondamentales.

« Non… » Dit-elle dans un Midgarien hésitant.

Avec tout ce vacarme, elle perdrait son temps à faire un long discours. Comme elles travaillaient depuis pas mal de temps ensembles, elles avaient un langage codé très utile en mission, quand elles ne pouvaient pas parler, en infiltration, en raid, par exemple. C’était un langage propre à leur unité. Mais comme les insectes ne risquaient pas de pouvoir les comprendre… Trellia aperçut alors sa collègue, quelques pas plus loin. Elle siffla pour l’interpeler. Quand elle fut certaine d’avoir son attention, elle leva sa main gantée, et pointa son index en décrivant un cercle. Puis, elle frappa du poing dans sa main. Elles devaient absolument essayer de les rassembler en les encerclant. Sara, qui avait compris le plan. Elle poussa un rugissement et Azphel et Kahrun se retournèrent en même temps. Obéissant, le « dragonnet », s’extirpa de l’essaim en donnant des coups de dents enflammés sur son chemin. Kahrun lui, limita en donnant de grands coups de faux. Heureusement, il semblait que les deux rivaux aient entendu quoi faire… Mais allaient-ils exécuter son plan ? A deux, Elvira et Trellia ne pourraient pas encercler l’essaim. Quant à Giselle et Eldrith, inutile de compter dessus, elles l’avaient abandonnée !

[Elvira Greyhunt]

Grommelant pratiquement tout le long du chemin, il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il avait fait pour mériter un tel calvaire. Au moins, le gamin s'était montré obéissant et ils étaient revenus sur leur pas sans trop de problèmes. Néanmoins, l’Ectoplasma se demande quel "mouche" avait piquée les insectes de l’endroit pour qu’ils soient si agressifs à leur présence. Pourtant, il lui semble qu’ils n’avaient rien fait pour mériter cette rage à leur encontre. Réalisant toutes ses questions, il secoue la tête, depuis quand se souciait-il autant des autres ? Il est clair qu’il n’est pas content, après cette réalisation, il devient morose. Sans plus se poser de questions, il entraîne dans son sillage le gamin et son animal de compagnie puant. Quelques minutes, plus tard, il arrive devant la triste vision du combat entre son humaine et les insectes. Dans un long soupiré, il avertit de son retour et demande la marche à suivre. Toutefois, aucune réponse ne lui vient immédiatement, il se tourne vers le gamin, il allait lui demander d’être sage le temps d’une minute, toutefois son animal odorant décide d’agir maintenant. Avec une expression d’horreur, Axill regard la Moufouette s’élancer. Le cri mental qu’il lance à ses compagnons les surprend et Elvira est temporairement déstabilisée. Tandis qu’elle se fait happer par l’un des Yanmega. Elle est frappée dans les côtes, elle a le souffle coupé. Son bras vient immédiatement protéger Narjaf. La maîtrise qu’elle avait sur la terre est relâchée et tandis que son arme improvisée retombe au sol, elle voit au même moment Hamon atterrir au centre de l’animation.

Ses yeux s’œuvrent grands et elle pousse à son tour un cri d’avertissement qui résonne dans l’air. « Bombe puante ! » Presque dans un saut commun, ses Pokémon sursautent et essayent de sauter le plus loin possible. Malheureusement pour Valkas, il se retrouve dans l’incapacité de faire de même. Avec horreur, Elvira voit le gaz toxique s’élever et envelopper tout ce qui se trouve dans son chemin. Quelques insectes tombent lourdement au sol, un peu sonner et d’autres se sauvent immédiatement. Une partie du groupe d’Apitrine qui les avait attaqués plutôt s’envole avec une expression aussi horrifiée que l’humaine qui cherche son Ymphect du regard. « Oh put*in ! Valkas ! » Elle donne un puissant coup de coude dans le dos de l’insecte volant qui perd de l’attitude et elle saute au sol. Après une rapide roulade, elle se redresse, prête à sauter à nouveau dans le tas. Axill profite de ce moment pour sauter dans le nuage, avalant dans les ténèbres Hamon qui se débat, mais qui n’impressionne aucunement l’ectoplasme. Il ressort non loin de Chad et lui recrache son Pokémon, qui semble légèrement paralyser par une Léchouille du spectre. *Tiens, ne le perd plus.* Marmonne-t-il mentalement. La bourgeoise vient rejoindre le spectre, attaquant avec un autre nué d’étoile les quelques insectes qui l’avaient suivi. Elle lui lance un petit coup d’œil tandis qu’il reprend son chemin vers Elvira. *Quelque chose cloche.* Marmonne-t-il, mais il voit très bien que la rouquine ne l’écoute pas, trop occupée à observer Trellia qui lui parle. Il soupire encore une fois avant de disparaître et de partir à la recherche de ce qui trouble les Apitrine.

Elvi hoche la tête, fait un signe de main avec deux doigts en l’air dans la direction qu’elle va prendre. Après ceci, elle rappelle Sitara qui vient l’aide dans la tâche. C’est à cet instant que Valkas immerge du restant de nuage, furieux. Dans un puissant rugissement, il frappe le sol de son corps et un nouvel éboulement retentit. « Valkas, vient ici, on essaye de les regrouper, pas de les disperser. » Toutefois, le petit Pokémon de pierre ne semble pas l’entendre. Enragé noir, il frappe à plusieurs fois, ne semblant pas faire la différence entre les ennemis et les allier. « Sh*t » Marmonne, la rouquine en attrapant sa Noigrume. Plus il prenait en expérience, plus le petit Pokémon laissait son caractère de dévoreur prendre le dessus. Miku l’avait bien sûr avertie qu’il aurait un tempérament assez trempé du Pokémon à cause de ses parents, toutefois, elle ne s’était pas attendue à ceci et surtout pas en ce moment. D’un mouvement rapide, elle lance la Noigrume et il la reçoit en plein front. Les yeux rouges et remplit de colère du Ymphect se tourne elle, loin de comprendre la situation, il disparaît dans un filet rouge.

« Sitara, on passe par la gauche, on les ramène en formation serrer. » La Féline hoche la tête, bougeant immédiatement pour se mettre en position. La guerrière tire son Exagide de son sommeil. Le protecteur se met immédiatement en position, bouclier en place, il examine la scène et le combat. Sous la protection de son vaillant compagnon de métal, la rouquine se concentre et vient soulever de la terre des murs de terre. Lentement, mais sûrement, elle commence à obliger certains des Apitrine et quelques Dardargnan qui étaient arrivés sous peu en s’attaquant immédiatement aux Apitrine, à se regrouper grâce aux murs qu’elle érige et dirige. Sans immédiatement prendre en compte le comportement étrange des Pokémon, elle essaye de sa coordonnée avec Trellia et ces Pokémon. Quand certains des insectes essayent de se sauver du côté de Sitara, cette dernière réplique avec une valse de météore pendant que Béleth empêche quiconque de malavisé de s’approcher et de sortir de leur côté.

[Chad Kehr]

Je suis plus qu’impressionné par la méthode de combat de cette étrangère. Si Elvira est plus dans une brutalité classique (mais tout aussi badasse !), sa camarade se bat avec d’étranges lames pointues qu’elle balance dans les airs pour les faire rebondir de cible en cible. Y’en a même une qui revient jusqu’à elle après avoir frappé ! J’aime beaucoup ! Et c’est d’une efficacité redoutable.
Monsieur a envie d’applaudir ? Un peu, oui ! Je suis au spectacle, moi, inutile comme je suis.

En tout cas, j’ai eu ma réponse : l’étrangère comprend ma langue. Ou alors elle connait un seul mot en Midgardien qui se trouve être pile celui qui répond de façon cohérente à ma réplique ! Allez, on garde espoir en la première hypothèse.
De toute façon, je ne compte pas l’embêter plus que ça : elle semble communiquer avec Elvira par signe, et moi, j’y pige rien. Plutôt rester à l’écart pour ne pas les gêner davantage. Après-tout, Hâmon a déjà foutu assez de bordel comme ça !
J’ai récupéré un Moufouette sur les nerfs, frustré d’avoir été paralysé par l’ombre géante alors que son attaque avait eu "presque" l’effet escompté ! Au moins, comme ça, il fera moins de dégâts. J’ai du mal à tout suivre, mais il me semble c’est à cause de lui qu’Elvira s’est pris un coup. Et que le rocher a perdu l’esprit…
Oh, tiens, un insecte ! Je me baisse par réflexe, une lame gardée levée pour frapper le corps d’un Apitrini plus rusée qui avait contourné le gros des troupes. Une aile éraflée par ma dague, l’animal virevolte aussitôt en sens inverse.
On dirait que l’ombre est occupée, comme tout le monde. Sauf moi, bien sûr ! À part veiller sur Hâmon qui remue sous mon épaule pour retourner se battre malgré sa paralysie, j’ai rien à faire d’autre que regarder. C’est là que j’ai réalisé : tous les insectes ne viennent pas pour nous. Si j’ai bien compris, t’as les Apitrini qui ont l’air de courir dans tous les sens, les Dardargnan qui les prennent pour cible, et le gros de la masse qui agit comme un troupeau de mouton et suit la foule en dévorant tout sur son passage. Enfin, je crois. Pas que j’ai une grande confiance en mes capacités de déduction, mais c’est peut-être un début pour comprendre ce bordel ! Pas sûr que génocider la moitié des insectes du coin soit réalisable, ni mieux que ma théorie à la con.

Mes yeux remontent jusqu’à l’Apitrini que j’ai blessé. La blessure n’est pas grave, par contre, ça l’empêche de voler aussi vite que ses semblables. Aussi vite que possible, je plonge une main dans ma sacoche et en ressort quelques copeaux secs d’une feuille de Tenkeï.
Allez, on fait comme à l’école. Laisse l’énergie s’écouler de tes mains à la nature, jusque dans les fibres de la feuille. Bientôt, ce qui n’était que les restes d’une des gigantesques feuilles des arbres de la canopée retrouve sa vigueur d’autrefois. Les fibres s’entremêlent, retrouvent leur teinte naturelle et grossissent jusqu’à devenir assez grande pour me servir de couverture. Ouep, j’ai toujours trouvé que c’était un pouvoir à la con, même si j’me débrouille bien avec, mais pour une fois, ça va servir ! Je lance la feuille au-dessus du pauvre insecte qui s’étonne de se faire ainsi ensevelir. Ensuite, je n’ai plus qu’à la rabattre de part et d’autre, et voilà l’animal pris dans un filet dont il ne pourra plus sortir. Sitôt qu’il essaye de grignoter sa prison feuillue, je la réalimente pour que sa prison reste close entre mes mains.
J’ai dû lâcher Hâmon pour ça, j’espère qu’il va pas refaire une connerie. Pour l’instant, ça a l’air d’aller : il se dégourdit les pattes de gauche à droite, encore choqué par la paralysie du spectre. Merde, d’ailleurs : comment il s’appelle, lui ? J’ai voulu l’appeler, sauf que son nom m’échappe au pire moment. A… Ax… Axill, c’est ça ! Je hurle ma supposition à qui veut bien l’entendre :

— Axill ? T’es dans l’coin ? Ou n’importe qui qui parle l’insecte ? P’t-être que c’lui-là pourra expliquer c’qui s’passe ? J’ai vu des insectes s’taper dessus dans l’bordel.

La bête à miel s’agite entre mes mains, perdue entre les quatre murs d’une unique feuille recourbée. Je crois qu’Hâmon a envie de lui sauter dessus. Du calme, Hâmon, du calme. Faut qu’on comprenne ce qui se passe !

[Trellia Farron]

vec le cœur au bord des lèvres, ce dont elle essayait de faire abstraction en se concentrant sur ses cibles, Trellia visait avec précision les insectes, les uns après les autres. Tous ceux qui s’éloignaient du groupe prenaient les coups de chakram et tombaient comme des mouches, tandis que l’étau se resserrait autour d’eux. Elle avait gardé un œil sur Elvira tout le temps, tout en oubliant complètement la présence du gamin. Leurs Pokémon faisaient de leur mieux, en obligeant l’essaim a se rassembler. Ils faisaient du bon travail. Mais l’essaim se battait et volait en tout sens. Trellia n’avait pas remarqué et se moquait un peu de ce qui poussait les Apitrini à s’exciter de la sorte. Trop occuper à garder toute sa contenance, elle n’avait pas porté attention aux Dardargnan qui les attaquait. Mais plus le groupe était tassé, plus les guêpes et les abeilles semblaient furieuses. Trellia essuya une sueur froide sur son front d’un revers de main. Son chakram ne servirait plus à rien maintenant. Ce serait donc aux Pokémon de jouer. D’un geste vif, Trellia rattrapa une dernière fois sa Lamelune et courut se place derrière ses Pokémon, qui s’étaient rassemblés à peu de chose près du même côté.

« Sara, utilise Tomberoche, toi Kahrun, Choc Mental et toi Azphel… »

Mais que pouvait-il bien lancer d’utile, sans pour autant se mettre en danger direct ? Ce n’était pas parce qu’il était un dragon qu’il était tout-puissant et encore moins que cela le mettait à l’abri d’un empoisonnement, or, il y avait des dizaines de dards dans cet essaim-là. Non il fallait être plus malin que ça et pour commencer, les empêcher de fuir dans tous les sens. Les insectes volaient, pas eux. Trellia vit Sara et Kahrun exécuter ses ordres et Azphel attendre son tour.

« Tourbi-sable ! »

Azphel obéit. Aussitôt, un large tourbillon de sable emprisonna l’essaim, laissant à Elvira, Trellia et Chad, un répit, le temps de savoir quoi faire. Bien que, pour Trellia, elle n’en avait une seule, celle de voir l’essaim entier à terre ! Ce n’était probablement que son dégoût profond pour les insectes qui parlait, mais les raisons de cette folie lui étaient égales. La citadine recula un peu, pour s’éloigner du groupe d’insectes. Du reste, elle n’avait pas besoin de se tenir aussi près, et prendre le risque d’attraper des attaques de dards, ce qui était une excellente excuse pour prendre ses distances. Elle aperçut alors le jeune garçon, dont elle avait oublié l’existence et alla s’en quérir de son état. Un empoisonnement était si vite arrivé… Elle avait à peine fait deux mètres qu’une odeur odieuse lui monta aux nez.

« L’Ecremeuh, ça pue ici, y’a un truc qui est mort ? »

Tout en faisant la grimace, elle passa la tranche de sa main sur son nez, espérant s’épargner l’odeur nauséabonde qui flottait dans l’air, mais en vain. En revanche, elle entendit nettement un bourdonnement provenir de Chad et se figea aussitôt. Il tenait une espèce de cage végétale dans la main et Trellia ne pouvait pas se tromper quant à ce qui s’y trouvait… Alors déjà, il n’y avait aucune chance pour qu’elle « parle l’insecte » et si son idée n’était pas dénuée de sens, Trellia n’avait aucune envie d’y être mêlée plus longtemps. Trellia chercha Elvira du regard, qui ne devait pas être loin. Comme elle avait refusé de regarder l’essaim et ses millions d’ailes et de pattes fourmiller en face, Trellia ne savait pas exactement où en était le travail, mais elle faisait confiance à Elvira pour les éliminer jusqu’au dernier. Néanmoins, tout en évitant de trop regarder les abeilles et les guêpes, elle fit signe à Elvira dès qu’elle la vit.

Trellia observa un instant le Gallame attaquer une nouvelle fois. L’évidence lui sauta aux yeux alors. Il était de type psychique lui aussi, il pouvait tout à fait traduire ce qu’ils disaient. Dans cette idée, Trellia appela Kahrun, mais celui-ci lui jeta un regard furieux et repartit au combat sans même lui répondre ou lui prêter attention plus longtemps. Les yeux ronds, elle le vit prendre une position opposée à la sienne et aller rivaliser avec le dragon. Non mais quel sale petit bonhomme ! Giselle et Eldrith choisirent ce moment pour sortir de leur trou et venir la rejoindre.

« Vous n’êtes que des vilaines lâcheuses, toutes les deux. »

[Elvira Greyhunt]

C’est la voix de Chad qui la sort de sa concentration. Elle tourne la tête vers lui, puis remarque enfin Trellia qui lui fait signe et qui dévisage quelque chose au pied du jeune homme. Elle plisse les yeux et se concentre un peu mieux sur l’énorme feuille qui gigote et réalise qu’il y a un Pokémon insecte prisonnier. Se tournant vers son équipe, elle laisse les reines à Sitara et Béleth qui assez expérimenté pourront assister les autres membres de l’équipe de Pokémon. Sitara vient remplacer Elvira en créant des murs psychiques qui repoussera l’ennemi, tandis que Béleth, en posture d’attaque s’assure qu’aucun Pokémon ne passe de leur côté, laissant les jeunes fous faire le blender dans tout ceci. Relâchant sa maîtrise sur la terre et la pierre, les murs retombent au sol en emportant quelques pauvres créatures au passage. La rouquine en profite pour jeter un coup d’œil à la ronde, réalisant l’absence d’Axill, elle lui parle immédiatement. *Axill, tout va bien ?* il y eux un silence, juste accès long pour la mettre mal à l’aise avant qu’elle entende sa voix résonnée. *Oui, pardon, je cherche le nid des Apitrinis. Je crois qu’il y a un conflit interne où c’est simplement les fait qu’ils soient ennemis naturels ...* Elvira n’est pas sûre de bien comprendre où il veut en venir, mais finit par le laisser faire, elle sait qu’il reviendra avec les informations donc ils auront besoin.

Sans plus perdre de temps, elle retourne près de Trellia et de Chad, observant la petite bête qui gigote. Elle posant une main sur le Kaïminus endormie malgré le brouhaha d’ailes et de cris. Il avait tellement été épuisé par l’attaque surprise, qu’il s’était endormi au rythme du cœur qui bat la chamade de la rouquine qui combattait. De manière distraite, elle vient caresser la forme ovale qui lui donne l’allure d’une jeune femme enceinte de quelques mois. Elle soupire, elle n’avait pas particulièrement envie de pénétrer l’esprit simple d’une abeille géante, mais Axill n’était pas disponible et le petit dernier de Trellia semble là l’ignorer avec un grand i. La rouquine hoche la tête, décidément, elle n’était pas la seule à avoir des difficultés avec un Pokémon récalcitrant. « Laisse-lui un peu de temps, il est jeune et il a été poussé dans le monde des adultes en trois points cinq secondes à cause d’une maladresse… » Lui lance-t-elle en se rapprochant. Elle frotte ses mains entre elles, puis s’arrête en remarquant le retour de Giselle et Eldrith. C’est à cet instant que la brunette les réprimandes et la rouquine rigole un peu malgré la gravité de la situation.

Elle finit par se pencher et poser un genou au sol. Sans grande délicatesse, elle agrippe le rayon de miel vivant avec sa prothèse spéciale gantée de cuir et le plaque au sol pour le surprendre et le saisir. Elle souffle ensuite mentalement : *Suffit, calme-toi ! Sinon je te jure que tu auras le même sort que les autres.* la créature arrête immédiatement de se débattre et Elvira hoche la tête. *Bien, maintenant on va te libérer, je veux savoir ce qui se passe, alors tu vas parler rapidement et rien me cacher. Si tu me dis tout, tu seras ensuite libre de quitter.* L’Apitrini fait un mouvement de la tête, signe qu’elle comprend malgré l’incompréhension du moment. Une fois satisfaite et sûre que ne se sauvera pas, elle se redresse et fait un signe à Chad. « Tu peux le libérer, il ne va pas se sauver… » En même temps, elle vient toucher son front du bout du doigt et comme la dernière fois, ils se retrouvent liés mentalement. Elle jette un coup d’œil à Trellia et sans lui demander sa permission, elle vient les lier avec eux, lui permettant ainsi de comprendre la conversation sans problème. *Bon… Maintenant que tout le monde est là, je te conseille de parler rapidement. Que se passe-t-il ici ? Pourquoi autant d’agitations ?* Reprend-elle d’une voix inquisitrice, mais moins brusque que plutôt.

[Chad Kehr]

Eh bah, on dirait que chacun fait un peu ce qu’il veut. Et en même temps, la situation a un air de camp de vacances malgré le carnage qui s’y déroule. Toute l’inquiétude qui m’a assaillie lors de ma course poursuite s’est évanouie depuis que j’ai rejoint les deux combattantes. L’armée d’insecte se fait réduire en bouille, qu’importe combien de fois leurs renforts rappliqueront. J’en aurais presque pitié d’eux ! Presque.
Et moi, je demeure spectateur, avec ma bestiole enfermée dans sa feuille géante. J’attends qu’on daigne bien venir me faire croire à mon utilité. La première de ces demoiselles arrive : et c’est une remarque sur l’odeur ! Je ricane et pointe du doigt le putois de ma main libre. Pas que je le sente, mais ça me parait évident. Ceux qui ne sont pas habitués, ils ne sentent que lui !

Elle repart. Ah ? bon. Serait-ce Hâmon qui l’a faite fuir ? Je la regarde aller jusqu’à Elvira afin de jouer la carte du changement de nounou pour s’occuper de moi. Défaite d’Elvira ! La rousse obtient le gage de jouer les télépathes. De toute façon, le karatéka psychique de l’autre semble tout aussi désintéressé qu’elle à l’idée de parler aux insectes. Et il semble aussi désintéressé à l’idée d’obéir. Oulà, c’est pas la même qu’Elvira, son équipe ! D’un côté, des Pokémon classes, surpuissants et en osmose avec leur dresseuse, et de l’autre… des Pokémon classes, surpuissants qui n’en font qu’à leur tête. C’est fou comme changer un détail rend la situation tout de suite moins rassurante !

C’est ainsi que j’assiste à l’interrogatoire musclé d’une petite abeille plaquée au sol. Ouch ! Je suis bien content d’être à ma place en cet instant. D’un doigt, Elvira rétabli sa télépathie (que c’est étrange d’entendre à nouveau ces voix dans ma tête ! Heureusement, cette fois je m’y attendais, ça évitera bien des malentendus.), puis je libère l’insecte à ses ordres. Complètement terrifiée, l’Apitrini nous laisse un jeu de piste en guise de conversation :

*Dardargnan ! prendre nid insectes. partout ! Plus nid ! Plus place ! Fuir nid !*

C’est – comment définir ça ? – perturbant ? Je parle à un insecte. Je comprends ce qu’un insecte me raconte. Y’a à peine un mois, j’imaginais que même une bestiole comme Hâmon n’avait pas des pensée humaine, et aujourd’hui ça. Quand je pense que l’idée vient de moi, j’ai bien changé. Bref, c’est pas non plus le philosophe du siècle : le blabla simpliste de la bestiole offre à peine de quoi comprendre la situation. J’essaye de transmettre des pensées un peu au-dessus de tout ce que je vous raconte là, dans l’espoir que l’insecte réaliste que je m’adresse à elle : *Bref, si on pèt’la gueule d’ces Dartagnans squatteurs, ça réglera l’problème ? Sont où ces Miamiasme de mes deux ? Y’a genre… une reine des insectes qui dirige, ou une connerie d’ce genre ?*
Vibration de l’intéressée. Miracle, elle semble avoir compris ma question ! La voilà qui volette dans la direction de sa tanière, comme pour pointer du doigt l’endroit d’où elle vient en commençant une petite phrase timide et…

SCROMCH.

Coupure nette des pensées de l’insecte après un vrillement de tympans mentaux pour tous ceux qui écoutaient. Hâmon réatterrit au sol, une immense fierté visible dans ses prunelles brillantes, sa proie éclatée entre ses crocs. Et vas-y qu’il me la ramène en remuant de la queue, tout content d’avoir enfin attrapé quelque chose dans cette mêlée générale ! Je soupire en me passant une énième main sur le visage. Bon, bah j’imagine qu’on va se passer de guide pour l’instant. Néanmoins, ce serait mentir que dire que je ne ressens rien à voir l’insecte réduit en bouillie dans la gueule de mon camarade. Hier encore, j’aurais assisté à la scène sans éprouver davantage qu’un dégoût vis-à-vis de cette bestiole écrasée. Mais là… Bordel, y’avait un type là-dedans. Un type vraiment pas futé, mais un type quand même.
Non, Chad. Tu t’embrouilles. C’est la télépathie qui te fait penser ça, c’est juste une traduction approximative, n’est-ce pas ? Grmbl, j’ai du mal à me décider là-dessus. J’y réfléchirais plus tard. Pour l’instant, y’a des Dartagnans à arrêter. D’ailleurs ! Je tourne la tête en direction de la masse d’insecte avant de penser (un peu fort, comme si je voulais couvrir le bruit des ailes vrombissant autour de nous malgré que ce soit inutile. On s’y fait, à la télépathie, mais on oublie vite !) : *C’est lesquels les Dartagnans ?*

[Trellia Farron]

orsqu’Elvira lui toucha le front, Trellia essaya de la repousser, ne la voyant venir avec ses gros sabots, elle savait très bien ce qu’elle s’apprêtait à faire ! Manque de pot, sa méfiance à l’égard des insectes et son besoin de tous les avoir à l’œil, donna l’occasion à Elvira de parvenir à ses fins. Trellia lui jeta un regard lourd de reproches, c’était déjà assez horrible comme ça comme situation !

Tout le temps que dura l’interrogatoire de l’abeille, phrase à ne pas sortir de son contexte, Trellia resta légèrement à l’écart, les bras croisés. Entendre une voix d’insecte dans sa tête était particulièrement désagréable. L’intrigue n’était pas difficile à comprendre, les Dardargnan s’étaient installés chez les Apitrini, ou alors, les avait chassés comme du bétail. Mais en quoi cela les regardait-ils ? Ca faisait partit de la vie et ils, les humains, avaient déjà bien assez de travail pour régler leurs affaires, alors s’ils devaient en plus s’occuper de celles des Pokémon… Dans le fond, à partir du moment où ils sortaient de l’essaim, cela ne les regardait plus… Après l’intervention simpliste, quoique juste de Chad, l’horreur volante les emmenèrent à sa suite.

« Si tu veux mon avis, » dit-elle a Elvira de vive voix, « un bon coup de lance-flamme et on en p… »

Mais elle fut interrompue par la chose la plus horrible du monde. Trellia s’arrêta nette. Il y avait eu une espèce de mélange entre vrombissement et crissement mental, un hurlement comme jamais elle en avait entendu, au moment où le Pokémon de Chad avait surgit pour croquer l’insecte.

« Bon bah voilà, on a fait ce qu’on a pu, tant pis c’est dommage. » déclara Trellia.

Elle fit la grimace, tandis que la Moufouette décarcassait sa proie. Elle s’apprêtait à tourner les talons, en ayant beaucoup moins d’empathie pour l’Apitrini que Chad, lorsqu’une nuée de Dardargnan s’éleva à leur hauteur.

« Les moches, là. » répondit-elle à Chad en montrant les guêpes du menton. Elle fit la grimace quand Chad leur hurla dans la tête.

A peine eut-elle fini sa phrase que les guêpes s’élevèrent d’un seul corps et firent honneur à leur réputation. Trellia eut tout juste le temps de voir une exuvie de Coconfort au pied de la ruche. Dès qu’elles leur foncèrent dessus, Trellia dégaina ses chakrams en un éclair pour leur lancer directement dessus. Mais comme Giselle et Eldrith, à ses pieds, firent mine de s’enfuir à nouveau, elle les attrapa l’une après l’autre et les lança dans le tas. La citadine vit Giselle user d’un Cognobidon, avant de se jeter en ligne droite à travers les Dardargnan à grand renfort de Tranche. Eldrith, dans la panique, préféra utiliser Patience. Son combat contre le champion lui avait f ait du bien semblait-il, et encaissa les attaques des insectes…

En arrière, Sara, Kahrun et Azphel se rendirent compte alors qu’on les avait laissés seuls et se hâtèrent de rejoindre le groupe. Chacun d’eux utilisèrent les attaques qui leur semblaient les plus adaptées. Tout en assommant un à un les insectes, Trellia se demanda ce qu’il convenait le mieux de faire… Il pouvait y en avoir encore des milliers comme ça. Mais s’ils détruisaient la ruche, ils risquaient de provoquer la colère déjà effective des Dardargnan ET des Apitrini ! Le problème, c’est qu’en ne détruisant pas le nid, le même problème allait se déclarer à nouveau plus tard et les Apitrini pouvaient très bien les prendre en grippe quand même.

« Bon, et qu’est-ce qu’on fait ? On ne va pas pouvoir combattre tous ces Dardargnan, en plus des Apitrini, ce qui pourrait arriver, qu’on détruise ou non le nid ! »

[Elvira Greyhunt]

Devant le mouvement de recul de Trellia, Elvira sourit malicieusement. Elle lui tire un peu la langue avant de redevenir sérieux et poser mon dévolu sur la pauvre petite créature qui allait subir mes tourments. Une fois l’interrogation faite et qu’ils eurent un peu d’éclairement, le pire retournement de situation se produisit, la mort mentale d’un insecte qui est mâchouillé vivant. Elle répondait justement au commentaire de Trellia sur le lance-flamme et expliqué à Chad que la situation est plus délicate qu’elle en a l’air quand elle fut interrompue brusquement. Sous le son sonore et mental, le visage d’Elvira se tord sous une grimace de désagrément avant de chasser de leurs esprits la pauvre chose. Elle pose un regard condescendant sur la moufette qui semble se régaler de sa pauvre proie.

Visiblement fière d’elle, la chose puante se tourne vers Chad avec un sourire encore dégoulinant du sang de son butin. « Sincèrement… Je crois que cette bête va finir par avoir ma peau… » Marmonne la rouquine en secouant la tête pour chasser l’inconfort de la situation. « Chad… Il va vraiment falloir que tu le disciplines… » Souffle-t-elle et venant appuyer sur le creux de son oreille et secouer un peu comme si elle essaye de chasser de l’eau. Presque immédiatement, Trellia s’exclame qu’ils ne peuvent plus rien faire. Elvira esquive un sourire en coin, reconnaissant bien là, la crainte des insectes de Trellia. La soldate était bien décidée à finir ceci très rapidement et à quitter… Toutefois, Elvira à la vague impression que ça ne sera pas aussi facile. Tout en jetant un coup d’œil en coin à la brune, le sixième sens de la rousse s’active.

Terminant d’achever les ennemis communs, Béleth et Sitara viennent rejoindre leur maîtresse, ressentant deux autres même ce changement dans l’air. Elle ressent les vrombissements des battements dans l’air bien avant qu’ils ne soient pas visibles, toutefois, ils sont rapides, laissant tout juste le temps à ses deux compagnons de ce placer. *Axill, quelque chose de nouveau ?* *Non, c’est vraiment juste la guerre ici-bas… Des cadavres d’Apitrini partout, mais je ne vois pas la reine…* Lui souffle la voix basse de son compagnon. « D’accord, les gars, je propose qu’on détruise tout… » Toutefois, ses paroles furent coupées par une valse d’attaques et un Chad criard. Une nouvelle grimace s’affiche sur son visage tandis que son corps se tourne vers le combat.

En quelques pas à peine, elle se retrouve entre la nouvelle horde d’ennemis et Chad. Sitara saute sur ses épaules et vient créer un champ de protection autour du groupe, laissant les Pokémon s’occuper du reste. Tandis que Béleth tranche et coupe, Axill vient le rejoindre, ressortant du plancher pour venir avaler quelques pauvres créatures qui furent surprises. Presque au même moment, il s’exprime dans la tête de tous. *Il y a une machine dans une des cavités de la ruche, elle semble émaner quelque chose qui attire et rend agressifs les Dardargnan, peut-être que si vous vous débarrassez de cette machine, plusieurs vont quitter…* Elvira jette un coup d’œil à Trellia, glissant seulement dans son esprit à elle… *Et si la direction de Jillian n’était pas aléatoire et qu’il avait fait exprès de nous amener ici ? Peut-être qu’il a découvert quelque chose et que ça a un rapport avec cette machine ? Peut-être une nouvelle arme expérimentale ?* « Je crois qu’il est temps pour une excursion dans les tunnels… » Souffle la rouquine avec un sourire malicieux et le regard brillant d’enthousiasme.

[Chad Kehr]

Hâmon jette des coups d’yeux de gauche à droite, perplexe devant notre dégoût palpable et commun. Si Trellia semble s’en remettre rapidement, bien plus rapidement que moi, Elvira en revanche n’a pas l’air d’avoir apprécié. Je lui renvoie un petit sourire gêné.

*Désolé ! J’crois qu’vous voir tous giga cool, ça l’motive à tenter n’importe quoi pour r’monter notre niveau de boulets ! Haha !*

J’attrape de nouveau le putois entre mes bras, en espérant que rien ne viendra l’en déloger cette fois-ci. Après-tout, elles n’ont pas besoin de moi, n’est-ce pas ? Jusqu’à y’a cinq secondes, j’ignorai jusqu’à l’apparence du machin qu’on recherchait. Maintenant, je sais que c’est moche.
*Mais ils sont tous immondes !*. Heureusement, elle en a profité pour me pointer les bestioles du menton.

Oh, ces bestioles… Genre, ces bestioles qui nous foncent dessus. D’accord.

BORDEL !

Contrairement à l’entièreté de notre troupe, j’ai eu le réflexe de m’accroupir en protégeant Hâmon. Et bien évidemment, aucune guêpe n’est passée au travers du bouclier composé des deux armées d’Elvira et Trellia. C’est malin. J’ai l’air con, maintenant, à avoir flippé pour rien.

Un peu blasée de me sentir tel une princesse en détresse depuis tout à l’heure, je soupire et assiste impuissant au carnage, ainsi qu’au débat qui s’y mélange. Le stress est au niveau zéro, définitivement. D’ailleurs, je rêve ou Trellia est vraiment très, très, très encline à l’idée de raser tout ça ? En plus, j’ai déjà vu passer quelques moues de dégoût de sa part. Sur le coup, ça ne m’a pas marqué puisqu’elle se bat autant que les autres, mais… j’ai l’impression qu’elle partage mon aversion pour ces bestioles, si ce n’est plus.
Hélas, la révélation du squatteur de fringues dans notre esprit commun vient contrecarrer ce plan de la simplicité. Dommage, j’aimais bien aussi l’idée du lance-flamme…

Serait-ce un début de solution ? Oh attendez, serait-ce aussi mon moment ? Celui de faire un commentaire pertinent ?! Incroyable !

*De c’que j’ai pigé, l’bordel est assez récent, dans l’coin. Les fermiers galèrent avec leurs champs, c’est pour ça qu’ils ont d’mandé d’l’aide. Un abruti a dû installé cette merde sans prév’nir personne.*

J’observe ce que tout le monde commence à envisager.

*Quoi, on va vraiment dans c’merdier ?*

Un trou infesté d’insectes aussi gros que moi et armés de dards et autres dangerosités. La bonne idée ! Si je n’étais pas avec ces deux damoiselles plus protectrices qu’un véritable chevalier servant, j’aurais définitivement rebroussé chemin.

*Et en même temps… dans un tunnel, on arrêtera p’t-être de s’faire emmerder par des milliers d’insectes, y’a pas la place.*

Je note d’ailleurs qu’il n’y aura pas non plus la place pour les deux guerrières de laisser court à leurs puissances monstrueuses. Si on pouvait éviter d’effondrer le tunnel sur nos tronches, ça m’arrangerait ! Ou au moins, attendez que je ressorte.
Préférant avoir les mains libres pour cette incursion en milieu hostile, je repose Hâmon au sol en lui soufflant de rester sage et auprès de moi, sous peine de Pokeball. Je doute qu’il m’ait compris, mais disons que ça me donne bonne conscience tandis qu’on s’immisce parmi ce dédalle. Parce que c’est un dédalle, non ? Puisqu’on marche depuis moins de cinq minutes et que je suis déjà perdu.

*C’est grand comment une ruche d’Pitrini ? La machine est loin ? On peut pas, genre, creuser un mur en ligne droite pour y aller ?*

Oui, je parle beaucoup. C’est les combats, ça me fait un peu cet effet. Surtout à force d’y assister sans participer ! D’autant qu’avec la télépathie, y’a encore des phrases qui m’échappent sans que j’en ai conscience. Genre les dernières, là. C’était des commentaires personnels, ça. Même moi je les trouvais trop stupide pour oser les dire en les pensant. Mais, euh… Elvira elle doit avoir l’habitude, à force.

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