[ Clos ] Le Départ / Première Histoire

[Invité]

         Dans le ciel de cette nuit, aucun nuage ne venait contrarier la lumière blanche et rayonnante de la lune, reine en ces heures sombres et tardives. Au ras du sol, des nuées de Nosferapti virevoltaient comme bon leur semblaient, aussi libre que le vent lui-même. S’il avait été dehors, le jeune homme éveillé aurait probablement sentit ce même vent sur son visage, et surement le froid le mordre, comme on mord dans une baie.La chambre d’Aaron se tenait à l’étage, non loin de celle de ses parents, habitudes de jeunesse. Il ne s’en plaignait pas tellement, car le jeune homme n’avait pas vraiment l’habitude de sortir en cachette, ou de faire les trucks qui sont normalement de son âge. Un peu craignos, oui … à vrai dire, Aaron était le cliché même du mec coincé, couvé par ses parents, chouchouté des profs. Fort heureusement pour lui, il ne portait pas de lunette … une chance qui le sauva des habituels surnoms pourris tel que « intello » ou « binoclard ». Mais tout cela allait changer maintenant … cette raison avait fait partie des arguments qui l’avait fait se décider à partir. En plus de ceux de son père. Son père … une personne exceptionnelle à ses yeux. Fou pour d’autre, mais il n’en restait pas moins ce qu’il était : un chercheur Pokémon, spécialisé dans les mythes et légendes. Son  père faisait partis de ses personnes calmes comme on ne l’est jamais ; un calme à toute épreuve, qui avait résisté aux pleures de son fils, à ses caprices, à ses chagrins. Sa mère, elle, pleine de vie, toujours de bonne humeur, complétait son mari réservé. Coordinatrice Pokémon dans sa jeunesse, elle connue l’amour au cours d’un concours, et ne le quitta plus. Elle avait les caractéristiques de ces femmes qui semblaient déjà tout connaître, sans pour autant avoir vu. Un instinct inné, animal. Aaron c’était longtemps reposé sur elle. Elle était la solution à ses problèmes – quels qu’ils soient – et elle n’avait jamais rien fait pour lui faire changer d’avis : il était son fiston, son petit Aaron …Mais voilà. Les choses ne pouvaient pas durer. On disait souvent que les bonnes choses ne duraient jamais bien longtemps … 23 ans pour Aaron. Allongé au milieu de son lit, le regard rivé sur le plafond, le jeune homme dormait pour la dernière fois dans ce lit qu’il avait toujours eu, à quelque chose près : seules les couvertures avaient été changées, se simplifiant d’année en année, passant de la toile enfantine au dessus de lit bleu marine. La chambre en elle-même n’avait jamais vraiment changé. Collé contre le mur ouest se tenait un bureau sur lequel le jeune homme avait passé des journées, des soirées et des nuits entières à lire, dessiner et travailler. Rien de bien sophistiqué, assez pour tenir debout. Ce manque de changement avait finis par plonger Aaron dans la perplexité : cette chambre avait-elle été construite pour un homme ou pour un enfant ? Avait-il grandis dans un univers d’adulte ? Ou au contraire, restait-il dans un monde d’enfant ? Les gens de son âge parlaient de combats, de guerres et de guerriers. Lui parlait de mythes, de légendes, de contes. Cette différence l’avait fait hésiter, et il était venu à se demander s’il n’avait tout simplement pas oublier de grandir. Bien sure, il savait que le monde n’était pas rose et que toutes les histoires ne se terminaient pas par un « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant » … mais il savait aussi qu’il était loin de se douter de tout ce qui se passait. C’était pour cela qu’il partait. Aaron avait espéré dormir d’une traite, sans se réveiller en plein milieu de la nuit. Les choses commençaient bien … dans la maison, seul s’élevait les ronflements de ses parents, et, non loin de lui, de Riolu. Riolu. Seul vestige intacte – ou presque – de son enfance. Le Pokémon avait éclos des années auparavant, un cadeau que lui avait fait son père. Il avait commencé à l’entraîner afin de devenir le meilleur Pokémon du monde, au côté du meilleur dresseur du monde … un rêve qui c’était bien vite envolé au profit d’un autre, pourtant pas plus accessible que son prédécesseur. Riolu n’avait pas tellement aimé ce changement brutal de comportement venant de son dresseur, et finalement, il avait eu de quoi. Passer d’intérêt principal à secondaire n’avait rien de réjouissant, surtout lorsque le choix ne se posait pas. Aujourd’hui encore, le Pokémon lui en voulait toujours, et Aaron comprenait très bien pourquoi. Bercé par les chants nocturnes, le jeune dresseur finit par se rendormir, après avoir longtemps sombré dans ses pensées et ses doutes.***          Le jour finit par se lever, enfin.  Les rayons du soleil illuminèrent Alfen, réveillant ses habitants et ses Pokémons. Il était tant, maintenant. Aaron se leva, pris son sac qu’il avait préparé la veille. Il y avait mis de quoi dormir, l’argent qu’il avait – un petit paquet de pièce – un journal, de quoi écrire. Il avait également acheté quelque médicament de premier secours, pour lui et pour Riolu. Oui, il avait décidé de prendre Riolu. Le jeune homme n’avait pu se faire à l’idée de quitter son ami de toujours … et de toute façon, il doutait que le Pokémon l’ait laissé partir sans lui. Aaron descendit les escaliers, conscient qu’il le faisait pour la dernière fois avant longtemps. En bas, ses parents l’attendaient, l’un à côté de l’autre, retenant leurs larmes. Le jeune homme leur esquissa un léger sourire qui se voulait rassurant. C’était à se demander qui avait le plus peur. « - Riiiii … »Le regard d’Aaron se baissa en direction du Pokémon. Le jeune partit câliner les deux adultes, tendis que son Dresseur terminait de les rejoindre. A leur tour, ils s’enlacèrent, silencieusement, trop émus pour parler. Sa mère réussit pourtant à lui adresser un « Soit Prudent ». Son père lui donna son chapeau, le serra à nouveau contre lui, puis relâcha à contre cœur son fils. « - Je reviendrais. Et j’essaierais de vous envoyer des lettres, quand cela me sera possible. Ne vous inquiétez pas trop pour moi. Vos conseils me seront utiles, merci pour ce que vous avez fait pour moi jusqu'à présent »Le jeune homme baissa légèrement la tête en signe de respect, puis il poussa la porte. Il posa son chapeau sur sa tête. Le vent s’engouffra dans sa cape, l’incitant à faire demi-tour, comme un avertissement. Mais Aaron referma la porte derrière lui. A l’extérieur les nuages cachaient le soleil, menaçant de lâcher sur Alfen sa pluie torrentielle et régénératrice. Riolu prit de l’avant, visiblement heureux de sortir et de partir à l’aventure ; insouciant vis-à-vis de l’avenir.***Le chemin qu’avait pris Aaron et Riolu leur était à tous les deux inconnu. Le jeune homme se demandait encore comment avait-il fait pour vivre 23 années dans la même ville sans parvenir à connaître tous les chemins qui l’entouraient. En partant ce jour là, le jeune dresseur était loin de s’imaginer à quel point ce voyage le changerait à jamais.Le chemin qu’il avait pris le mena hors de la ville, loin de ce qui allait probablement lui manqué après plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois. Mais il ne ferait pas demi-tour. Sa décision était prise. Devant lui à présent se tenait une route de terre, encadré par quelques arbres et buissons. A son passage des nichées de Roucool le suivaient du regard, perplexe. Aux anges, Riolu avançait devant, à l’écoute de tout, le nez levé vers le ciel, heureux comme un Magicarpe dans l’eau. Pourtant il s’arrêta brusquement, et quitta la route à toute vitesse, comme poursuivit par quelque chose ou quelqu’un. Lorsqu’Aaron réagit, le pokémon avait déjà disparu derrière les buissons, sans même faire attention si son dresseur l’avait suivis ou non. Le cœur du jeune homme se mit à battre la chamade, et il s’élança à la poursuite de son pokémon parmi les bosquets et les herbes hautes, quittant définitivement le sentier battu que formait le chemin.« -Riolu ! Revient ! »Il parlait seul, mais avait pourtant l’espoir d’entendre une réponse de la part de son ami. Le jeune homme continua d’avancer à l’aveuglette, sans savoir si son instinct le conduirait à Riolu. Pourtant, après quelques mètres de panique, il s’arrêta brusquement, manquant de trébucher, de tomber.« -Riii … »La voix du pokémon était petite, discrète. Caché derrière un buisson, il semblait observer une scène qui se passait plus loin. Il ne fit même pas attention à son dresseur lorsque celui-ci arriva. Ses grands yeux rouges brillaient, fixé sur ce qu’il regardait. Que ressentait-il ? Aaron n’en avait aucune idée. Que regardait-il ? Le jeune homme n’eu pas à attendre longtemps pour avoir sa réponse. Un cri strident déchira la petite forêt dans lequel il s’était enfoncé sans se poser de question. A nouveau, le cœur du dresseur fit un bond, et posant une main sur son chapeau, s’aplatit au sol, disparaissant lui aussi derrière le buisson. Instinctivement, Aaron avait fermé les yeux, caressant la douce illusion de croire que l’absence de vision le protégerait du danger. Pourtant, il finit par les rouvrir quand son cœur se calma et que le calme retomba dans la forêt. Toujours immobile, Riolu fixait via l’espace entre les feuillages ce qui se passait de l’autre côté. N’ayant autre chose à faire, son dresseur l’imita, et il comprit enfin.De l’autre côté du buisson, deux grand oiseaux à trois tête étaient penchés sur des œufs, qui bougeait par à-coups. Six têtes … il y avait six têtes en tout. Aaron n’en croyait pas ses yeux. A plusieurs reprises, il les ferma pour les rouvrir, comme pour être sure de voir ce qu’il devait voir. Du premier œuf sortit une reproduction miniature – à quelques choses près – des deux adultes. Le petit n’avait que deux têtes, et gesticulait déjà dans tous les sens.«  - Riii … »Le petit cri de Riolu, presque inaudible, parut à Aaron comme un surplus d’émotion. Du second œuf sortit un deuxième petit, qui lui resta silencieux en naissant. Haut d’environ 140 cm, le premier petit se leva quelques minutes après. Il ébouriffa déjà son plumage sable, battant de ses petites ailes atrophiées, entouré de ces deux parents. Ses deux têtes bougeaient simultanément, comme dirigé par un seul et même cerveau. Dans les livres de son école, Aaron avait déjà vu ce genre d’oiseau. Il s’agissait de deux Dodrios, accompagné de leur deux nouveau-nés Doduo. On disait que les têtes des Doduo étaient dirigées par un seul et même cerveau, qu’une seule était capable de contrôler le corps et qu’elles n’étaient jamais fichue de s’entendre. En évoluant, les deux têtes laissaient place à une troisième, et elles acquéraient chacune une conscience, sans pour autant s’entendre d’avantage. Mais quelque chose n’allait pas dans ce portrait de famille. Toujours allongés sur le sol, le second Doduo peinait, tentait vainement de se mettre debout comme son frère avant lui. Son plumage d’un vert jaunâtre luisait sous les rayons du soleil. Les deux adultes l’observèrent d’un œil qui manquait de maternité, et après quelques échanges visuels tournèrent les talons et s’éloignèrent de leur faible progéniture. L’aîné les suivit, laissant son frère à l’abandon sans aucun scrupule ni amour. A côté de lui, Riolu trembla, puis lorsque les trois oiseaux disparurent il s’élança hors de sa cachette pour rejoindre le jeune Doduo. Restant seul un instant, Aaron se demanda dans quelle affaire il venait encore de se fourrer.Lorsque le jeune homme rejoignit son pokémon, le Doduo était encore étendue sur le sol, faible, anéantit, détestant probablement de la vie avant même de l’avoir vu. Aaron s’agenouilla à ses côtés, posa une main sur le corps luisant du pokémon oiseau. Il bougea mollement ses petites ailes, et une de ses deux têtes se leva pour regarder l’humain et le pokémon. La seconde ne tarda pas à faire de même, avant de retombé sur le sol, exténué. Courbé au dessus de l’animal, Aaron se demanda comment il allait pouvoir lui venir en aide.

[Kiel Wind]

Depuis la disparition de son ami Démolosse, Kiel pensait qu’il sombrerait petit à petit dans une profonde déprime et qu’il abandonnerait complètement la façon dont il avait vécu ces derniers mois, à vadrouiller n’importe où sans autre but que de prendre du plaisir avec son jeune Malosse… mais c’était sans compter l’arrivée d’une petite boule de poils pleine de vie qui ne lui laissait finalement pas une minute à lui. Pourquoi son père lui avait-il confié cet animal ? Pourtant avec elle, il ne pouvait pas retourner vivre dans le château de sa famille. Il ne pouvait pas reprendre le cours normal de son existence, il ne pouvait pas… il ne pouvait plus redevenir celui qu’il était avant. Mais après tout, peut-être était-ce ce que son père souhaitait ? Décidément, cette famille était incompréhensible…

Le jeune nalcien avait surnommé sa nouvelle compagnonne Orali… pourquoi ce nom ? Tout simplement parce qu’Evoli ne lui plaisait pas… certes, cela n’expliquait toujours pas pourquoi Orali particulièrement, mais il n’y avait malheureusement pas de véritable explication pour ce surnom. Le gamin avait tout simplement pris le premier nom qui lui était passé par la tête. Quand à l’Evoli, elle se fichait éperdument de la façon dont son maître l’appelait ! De toute façon, la petite boule de poils se sentait bien aux cotés de Kiel, c’était tout ce qui importait.

Après une douce nuit passée à la belle étoile sous une superbe averse de saison, Kiel était quelque peu de mauvaise humeur… surtout qu’Alfen était à quelques minutes de marche à peine ! Mais pourquoi diable étaient-ils restés là, allongés contre un arbre à quelques mètres du chemin principal au lieu de rentrer en ville pour la nuit ? Un coup de tête, encore… mais bon, il y en aura au moins une qui se sera bien amusée ! La petite Evoli avait l’air d’apprécier la pluie, contrairement à son dresseur qui avait passé la nuit à espérer que les feuilles des arbres suffiraient à le protéger de cette douche imprévue. Finalement, il ne restait de cette averse que quelques flaques au sol et un Kiel fou de rage… le soleil était revenu prendre sa place, haut dans le ciel.
Mais à peine la nuit était-elle passée que déjà l’Evoli reprenait ses amusements enfantins, courant dans les hautes herbes en riant de bon cœur, au grand désespoir de Kiel qui se retrouvait à nouveau à la poursuivre pour l’empêcher de se perdre…
Sauf que la course-poursuite dura moins longtemps que prévu : après quelques minutes, la petite Evoli bondit hors d’un buisson et se figea, remarquant la présence devant elle d’un humain avec deux pokemons à ses cotés. Surprise par cette rencontre imprévue, la petite retourna dans le buisson d’un bond en poussant un petit cri effrayé. Heureusement pour elle, Kiel avait eut le temps de la rattraper… l’Evoli bondit sur son dresseur, escaladant ses vêtements en une seconde pour se cacher dans son blouson.

« Hey bah, qu’es-ce qui t’a fait peur comme ça ? Il n’y a… »

Kiel sortit à son tour des buissons, remarquant la présence d’Aaron, de son Riolu et de l’étrange Doduo au sol. Finalement, sa question trouva réponse, étant donné le petit tremblement que fit la boule de poil enfouie sous ses vêtements en apercevant à nouveau l’étranger. Comment une créature aussi fofolle pouvait également être aussi peureuse ? Kiel se passa une main sur le front, poussant un léger soupir de désespoir à cette simple pensée. Puis il se rappela la présence des trois autres… et surtout ce que prévoyait de faire la politesse dans ces cas-là. Le saluer, se présenter, lui demander ce qu’il faisait là… le genre de choses que Kiel omettait facilement, d’ailleurs il passa directement à la seule question intéressante.

« Dis, il est dans un drôle d’état ton Doduo là… en plus il est vert, tu devrais l’amener à soigner au lieu de rester à le regarder, il est peut-être malade ! »

Evidemment, Kiel n’avait rien vu de la naissance du Duduo. Et finalement, ce n’était pas ce pokemon qui l’étonnait le plus, mais bien la dégaine de l’homme qui se trouvait devant lui. Entre lui et Kiel, c’était à se demander lequel venait d’une famille riche et respectueuse… le gamin montra d’ailleurs à nouveau sa belle éducation en se détournant de l’inconnu, observant les environs en marmonnant pour lui-même :

« Où tu nous as encore entrainés petite boule de poils… je sais qu’on n’a pas de destination précise, mais c’est pas une raison pour se perdre trois fois par jour… »

La petite boule de poils quand à elle était visible dans le cou arrière de Kiel : elle avait relevé la tête suffisamment pour pouvoir dévisager cet étrange pokemon bleu derrière Kiel, tout en essayant de rester discrète… sauf qu’avec ses deux grandes oreilles qui dépassaient, on ne voyait qu’elle en regardant le cou du nalcien !

[Invité]

[HS : contrainte effectuée dans ce poste ^__^ | Faire intervenir un objet particulier.]
[EDIT : j'ai essayée de corriger les fautes]


En voyant le petit Evoli débouler à toute vitesse du buisson, Aaron après réflexion s’était demandé qui avait eut le plus peur. Le jeune homme avait fait un bon en arrière, tandis que Riolu lui s’était contenté de se retourner, près à tout pour défendre sa peau et accessoirement celle de son dresseur. L’une des têtes du Doduo se leva faiblement, comme pour garder un œil sur ce qui était en train de se passer. Peu de temps après, un jeune homme était apparut, sortant du même buisson. La première chose qu’Aaron remarqua chez lui fut ses cheveux, blancs comme la neige. Il reconnut le pokémon qui était apparut quelque seconde auparavant, dont les oreilles dépassaient de sa cachette. Il y eu par la suite un léger silence, puis le dresseur remarqua le Doduo nouveau-né. Comme pour vérifier ce qu’il venait de dire – comme s’il ne le savait déjà pas – Aaron regarda à nouveau l’étrange créature verte étendue sur le sol. C’était vrai ça, d’ailleurs … les Doduos n’étaient pas verts d’habitude. Son frère n’était pas vert, lui, ni ses parents … encore une fois, le jeune riche se demanda dans quelle histoire il avait encore mis le nez.

« - Heu … en fait c’est pas le mien et heu … »

Aaron n’eu pas le temps de terminer sa phrase. Riolu s’élança brusquement hors de sa vue, retournant dans la forêt aussi rapidement qu’il en était sortit. Le jeune homme se leva instinctivement, laissa échapper un « Riolu reviens » avant de se souvenir qu’il n’était pas vraiment seul. Depuis qu’il avait quitté Alfen, le pokémon avait un comportement étrange … pourquoi ? Aaron se remit à genoux à côté du Doduo, étant donné qu’il n’avait pas grand-chose d’autre à faire. Il raconta au jeune garçon ce qui s’était passé, comme il était arrivé ici, et comment il avait découvert le jeune pokémon allongé sur le sol.

« - Au fait … je m’appelle Aaron. Je viens d’Alfen »

Le jeune dresseur osa poser sa main sur le plumage doux de l’oiseau, qui tressaillit au contact de l’humain. Il émit un petit gémissement, à peine audible. Le jeune garçon aux cheveux blancs avait raison … il devait l’emmener à la ville la plus proche pour qu’on le soigne … mais cela voudrait dire qu’il devrait faire demi-tour et rentrer dans sa ville natale. Faire un pas en avant pour en faire deux en arrière n’enchantait pas plus que ça le jeune homme.

Riolu revint les bras chargés, sous les yeux étonnés d’Aaron. D’où revenait-il ? Qu’avait-il ramené ? Au fur et à mesure que le pokemon avançait, Aaron distinguait son trésor. Il ressemblait vaguement à un fruit rond et bleu … que le jeune homme finit par reconnaître lorsque Riolu les posa près du Doduo. Des baies Oran ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Le jeune homme vit Riolu les donner une à une au pokémon oiseau, et resta bouche-bée tant l’entre-aide entre les deux pokémon le touchait. Au bout de quelques minutes, le pokémon vert remua, et ses deux têtes se levèrent en direction des deux humains. Riolu quand à lui s’assit simplement en face de son nouvel amis, l’observant dans toute ses coutures, intrigué. Au même titre qu’Aaron, il n’avait jamais vu de Doduo autre que dans les livres d’écoles, et encore moins des Doduos verts. Il restait à côté d’eux quelques baies que Riolu tendis à l’Evoli ; caché dans le cou de son dresseur. Aaron retrouva enfin la parole.

« - Heu … voici Riolu »

Dit-il simplement. Aaron n’avait jamais été très doué en matière de discutions, et sa mise à l’écart à l’école n’avait rien arrangé. Il n’avait jamais vraiment eut d’amis mis à part Riolu, qui lui l’avait été depuis le début.

[Kiel Wind]

[HS : Désolé du temps de post, exams, soutenances, toussa toussa ^^' maintenant ça devrait aller !]

Kiel se retourna lorsque l’autre humain se présenta à lui. Il remarqua la disparition du Riolu sans pour autant s’y intéresser : il décida plutôt de se présenter à son tour, omettant volontairement de donner sa provenance comme l’avait pourtant fait Aaron l’instant d’avant : non pas qu’il ne lui fasse pas confiance, mais Kiel parlait très rarement de ses origines et donc de sa famille à un parfait inconnu. Sauf quand ça pouvait lui apporter quelques faveurs, bien évidemment ! Le jeune dresseur venant d’Alfen eut donc droit à une présentation plutôt courte, suivit d’un changement de sujet assez radical.

« Moi c’est Kiel. Puisque tu viens d’Alfen tu n’es pas très loin de chez toi, tu pars à la chasse aux pokemons ? »

L’adolescent désigna le Doduo au sol : après tout, la suite paraissait assez évidente… que cet humain lui veuille du bien ou du mal, la vie du pokemon était entre ses mains désormais. Et il allait probablement finir par le capturer. Mais Aaron n’eut pas le temps de répondre immédiatement, puisque celui qu’il présenta comme s’appelant Riolu arriva à ce moment les bras chargés de baies Orans. Il s’empressa d’en donner au Doduo pour soigner ses blessures, en espérant que les effets de la baie soient suffisants étant donné l’état où il se trouvait. Puis, chose assez amusante, il décida d’en donner également à la boule de poils qui l’observait depuis le début, enfouie sous les vêtements de Kiel. Ce dernier regarda tour à tour les deux animaux, attendant une réaction de l’Evoli qui ne venait pas. Il dut la pousser à sortir pour qu’elle prenne suffisamment confiance et qu’elle ose passer entièrement sa tête hors de sa cachette pour attraper une baie dans sa gueule. Mais dés qu’elle l’eut capturée entre ses crocs, elle disparue à nouveau dans le cou du jeune Nalcien qui explosa simplement de rire en voyant à quel point sa nouvelle compagnon était timide. Laissant un peu plus de temps à Orali pour prendre sur elle, il préféra continuer à discuter avec l’humain :

« Moi ce n’est pas trop mon truc, chercher des pokemons, combattre en arène ou je ne sais quoi… On a déjà assez de soucis sans en plus s’en créer. Je préfère largement… »

Il fit un blanc au milieu de sa phrase, laissant échapper un petit « euuuh » incertain. Que devait-il dire ? Qu’il préférait passer son temps à faire des bêtises en quelque sorte ? A s’amuser sans réfléchir aux conséquences ? Finalement, il laissa échapper un petit rire, passant une main derrière sa tête en signe de gêne puis repris sur sa lancée :

« En fait peu importe, du moment que c’est amusant. Bon alors, il va mieux le zozio ? »

Après ce nouveau changement de sujet, Kiel s’agenouilla après du Doduo, plus intrigué pour sa couleur qu’inquiet pour le jeune pokemon. Sauf que si lui se baissait, cela signifiait également que la cachette d’Orali devenait tout de suite moins sûre ! L’Evoli se figea, fixant le Riolu sans bouger en espérant que son maitre se relève rapidement… sauf que Kiel remarqua la réaction de son jeune pokemon immédiatement, sentant que plus rien ne remuait dans son cou. Il fit un petit sourire moqueur, puis attrapa l’Evoli à deux mains pour le déposer devant lui, face au Riolu.

« Allez, tu pourrais au moins le remercier pour la baie ! Il va pas te manger… »

L’effet fut stupéfiant… l’Evoli venait de se statufier. Elle était debout sur ses quatre pattes, les deux yeux grands ouverts fixant le Riolu d’un air mélangé entre l’inquiétude et la curiosité. Mis à part sa queue touffue qui se balançait de gauche à droite au gré du vent, le petit pokemon ne remuait pas un sourcil. Pour sûr, un coup de vent suffirait à la renverser ! Kiel hésitait à tenter l’expérience, mais il fut pris d’un tel éclat de rire qu’il n’eut même pas l’occasion d’agir. S’il s’attendait à ça ! Depuis qu’il la connaissait, elle passait son temps à courir partout, à jouer avec tout et n’importe quoi… bon, il est vrai que dés qu’un pokemon apparaissait, elle disparaissait dans son cou, mais tout de même, là, ce n’était même plus de la timidité…

[Invité]

[Idem, mes excuses les plus plates pour l'attente ... la fin de l'année pour moi est dans 4 jours, je galère grave X3]

Etait-il parti à la chasse aux pokémons ? Finalement, dans le fond, Aaron aurait bien aimé que ce ne soit que cela. Il jeta un regard discret derrière lui, en direction d’Alfen … tout cela allait lui manquer, vraiment. L’intention du dresseur finit par revenir sur Kiel et le Doduo, qui commençait déjà à remuer. Aaron se demandait bien quel âge pouvait avoir Kiel … il paraissait jeune, beaucoup plus jeune que lui, mais de combien d’années ? Le jeune homme finirait bien par le savoir un jour ou l’autre. La vue du petit Evoli figé sur ses courtes pattes fit naître un léger sourire sur le visage du dresseur … le pokémon semblait tellement mignon ! Riolu regarda son maître, le questionnant du regard quant au comportement du petit renard. Il devait se demander ce qu’il avait fait pour avoir une telle réaction de sa part.

« Moi ? Partir à la chasse aux pokémons ? Non, en réalité j’ai décidé de quitter Alfen pour partir à l’aventure … pour vivre ma propre vie … devenir quelqu’un, en somme »

Les choses étaient très bien résumées de cette façon. Aaron n’avait pas tellement envie de raconter toute sa vie à un jeune garçon qu’il ne connaissait même pas. Et puis, de toute façon, il n’était même pas sûr que cela l’intéresse. Riolu s’approcha à petit pas de l’Evoli, prenant bien garde de ne pas l’apeurer. Il l’observa de toute part, tournant presque autour. Au même titre qu’Aaron, Riolu n’avait jamais vu d’Evoli jusqu'à présent. Son maître savait que ce genre de pokémons étaient rares, et que croiser le chemin de l’un d’eux était une vraie chance. Un claquement de bec le sortit de ses pensées, et l’intention du jeune riche se tourna à nouveau vers l’oiseau vert toujours au sol. Ses deux becs se fermaient et s’ouvraient simultanément, de plus en plus fort et vite. Les deux têtes s’étaient relevées, et elles commençaient déjà à être à la hauteur de leur réputation : l’une d’elle frappa l’autre, qui lui rendit aussitôt le coup. Des piaillements s’élevèrent dans la forêt. Le « Zozio » semblaient aller mieux maintenant, pourtant il ne se levait toujours pas … pourquoi ? Riolu tourna le dos au petit renard, pour se diriger à nouveau vers le pokémon oiseau et s’arrêter en face de lui.

« RIIIIIIIIIIIoooooluuuu »

Le petit cri du pokémon eut pour effet net de paralyser les deux têtes, qui plutôt que de se battre l’observèrent avec intérêt. Les deux têtes émirent un « do » en canon, qu’ils répétèrent suffisamment de fois pour donner à Riolu l’envie de partir loin. Leurs piaillements se faisaient de plus en plus forts, et Aaron comprit rapidement qu’ils jouaient à celui qui allait hurler le plus. Finalement, au bout de quelques minutes, le pokémon finit par se taire, replongeant la forêt dans son calme originel. Aaron se remit à réfléchir, cherchant un moyen de remettre le Doduo sur pied. De vieilles leçons lui revinrent à l’esprit. Il se tourna vers Kiel.

« Heu … est ce que tu sais s’il y a des baies sitrus ici ? »

Demanda le jeune homme. Cette baie lui paraissait la mieux appropriée pour ce genre de situation, mais ne connaissant pas vraiment l’endroit où il se trouvait, il préférait demander à Kiel s’il savait quelque chose, plutôt que de chercher futilement un fruit qui n’y était pas. Riolu s’approcha à nouveau de l’Evoli, intrigué.

[Kiel Wind]

La jeune Evoli resta dans son état pétrifié tout le long de "l’inspection" du Riolu. Seuls ses yeux bougeaient, suivant chaque déplacement du pokemon humanoïde non sans une certaine méfiance. Kiel de son coté était tout simplement plié de rire. Il tenta néanmoins de se contrôler lorsqu’Aaron reprit la parole, puisqu’il répondait à sa question après tout. Essuyant du revers de sa manche une larme qui coulait de son œil droit à force de rire, il commenta la réponse de l’humain en faisant mine de n’avoir pas compris le véritable sens de ses paroles :

« Mais tu es déjà quelqu’un, non ? La preuve, tu es en face de moi… enfin peu importe, ça fait toujours du bien de s’éloigner de son petit foyer un jour ou l’autre. »

Jusqu’ici, Kiel ne se mentait pas à lui-même… mais malheureusement quitter le foyer signifiait parfois ne jamais y retourner, et c’était son cas. Mais d’après l’attitude d’Aaron, Kiel pouvait deviner qu’il n’était pas partit en mauvais terme avec sa famille… il n’avait pas l’air très pressé de s’éloigner de sa ville natale comme il l’avait lui-même été le premier jour.
Les piaillements du Doduo attirèrent l’attention du Riolu et de son dresseur, donnant l’occasion à Kiel d’observer à nouveau une réaction étrange de son Evoli : voyant que l’autre pokemon se désintéressait d’elle, elle semblait légèrement plus confiante… mais vraiment légèrement ! Elle s’approcha à pas de loup dans le dos du Riolu, l’examinant à son tour. Elle se mit même à le flairer, tentant de repérer une quelconque odeur qu’elle connaitrait sur cet inconnu. Mais son petit manège fut interrompu par un cri étrange provenant de l’oiseau au sol ! Surprise que le pokemon se mette à répéter le même son de plus en plus fort à en donner mal à la tête aux autres, l’Evoli fit un énorme bond en arrière en poussant un petit cri effrayé. Elle tourna un instant sur elle-même, cherchant des yeux une cachette ou un rocher derrière lequel elle pourrait disparaitre et décida finalement que sa queue lui suffirait pour cette fois… elle se roula en boule et enfouit rapidement sa tête et une bonne partie de son corps derrière sa belle queue touffue.
Kiel rigola à nouveau durant quelques instants mais retrouva plus rapidement son calme que la première fois. En fait, les cris du Doduo l’énervaient… il avait envie de prendre une de ses têtes pour taper sur l’autre ! Heureusement l’autre dresseur semblait avoir une idée pour remettre cet oiseau de malheur sur pattes… et peut-être le calmer par la même occasion ? Espérant que cette idée fonctionne, Kiel fit fonctionner sa mémoire pour essayer de se souvenirs d’un quelconque arbre à baies Sitrus dans les environs… d’ailleurs, il n’eut pas à chercher longtemps : il en avait donné à manger la veille à son Evoli. D’ailleurs ces baies n’étaient pas très rares dans la région, il devrait être assez facile d’en retrouver dans les environs.

« Il doit y en avoir dans le coin, on en a vu en venant… mais bon, aucune chance de retrouver l’endroit par où je suis venu, étant donné que j’étais occupé à courir après une boule de poils intenable. »

Il jeta un coup d’œil en direction de l’Evoli en souriant : elle n’avait même pas réagit… elle restait toujours en boule. D’autant plus que l’étrange pokemon bleu s’était à nouveau rapproché d’elle ! La jeune renarde était à la limite de trembler de peur entre les cris de l’oiseau et lui… Kiel lança sur un ton plus amusé qu’autre chose :

« Forcément là, tu ne cours plus ! »

Voyant que l’Evoli ne réagissait toujours pas, Kiel soupira et s’accroupit à coté d’elle. Il l’attrapa dans ses mains et caressa son doux pelage. Se sentant un peu plus rassurée au contact de son dresseur, Orali souleva légèrement sa queue, découvrant sa tête pour regarder à nouveau le Riolu. Elle resta un instant immobile, ne sachant pas vraiment quoi faire, puis elle poussa un petit cri à son intention… et rien de plus ! C’était déjà un début… un début laborieux, mais un début quand même ! Kiel se releva en souriant et s’adressa à nouveau à Aaron :

« Tu penses pouvoirs porter ton Doduo ? En marchant un peu on devrait tomber sur un arbre à baies sitrus assez rapidement. »

Après tout, les baies n’allaient pas apparaitre devant eux par magie… il fallait qu’ils marchent s’ils souhaitaient réellement en trouver.

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