[ Clos ] Apprentie voleuse [pv Melian]

[Ninj]

[HS : durant le post, je parle d'une dresseuse sans rien dire sur elle, tu peux choisir que ce soit toi ou non ^^]

Tarouga, la ville pirate… son surnom lui sied à merveille. Difficile de tenir longtemps dans cette ville si l’on est une personne normale. Ici, vols et agressions sont monnaie courante et sont quasiment rentrés dans les meurs. L’apparition d’un nouveau voleur n’est qu’un fait divers récurrent dont les passants parlent entre eux comme ils parleraient de l’ouverture d’un magasin dans toute autre ville. Même les marchands sont des brigands : l’adaptation est nécessaire pour monter une boutique dans ce genre d’endroit malfamé. Et pourtant, cette ville n’a toujours pas été rayée de la carte par un quelconque conflit : la vie à Tarouga est ainsi, personne ne s’en plaint… après-tout, il est toujours possible de fuir cet enfer et de retourner à une vie normale. Et puis, mieux vaut que tous les brigands du pays se rassemblent ici plutôt qu’ils aillent infester la capitale… l’armée de Flamen ne viendra donc jamais en ces lieux pour réprimander ces soi-disant pirates.

Depuis quelques temps, un nouveau voleur a fait son apparition à Tarouga… rien de particulier en soi, le brigand ne s’est donc pas fait remarquer tout de suite. Surtout que les vols étaient assez ciblés et l’on devinait aisément quel créature pouvait agir ainsi : le petit filou volait uniquement de la nourriture ! Que ce soit des fruits posés un peu trop près de la fenêtre, une tarte que l’on aurait laissé respirer à la lumière du soleil, une assiette oubliée sur un table… tout y passait ! Certains magasins affirmaient même avoir remarqué la disparition de boites de nourriture pokemon pendant la nuit, comme si cette créature avait réussi à s’infiltrer à l’intérieur du bâtiment pour dérober le bien avant de disparaître dans les ténèbres de la nuit. Cette petite histoire faisait sourire les habitants de Tarouga qui, loin d’être inquiets, ne cherchèrent même pas à essayer de retrouver ce petit pokemon affamé.

Toutefois après quelques temps, les choses changèrent. Cet étrange voleur ne semblait plus se satisfaire de toute cette nourriture qu’il arrivait à dérober sans se faire prendre. Non seulement les vols se firent soudainement plus nombreux, mais la créature emportait également avec elles divers objets de faible valeur sans aucun lien visible entre eux : un tournevis, des bouts de ferraille, des pièces détachées en tout genre, du caoutchouc… un homme aurait même vu la créature s’enfuir en sautant par la fenêtre de sa modeste habitation, abandonnant derrière-elle un marteau qui semblait légèrement trop lourd pour elle. Ce dernier témoignage permit aux habitants de Tarouga d’obtenir une description approximative du voleur : selon l’homme, il serait tout petit, moins de cinquante centimètres et posséderait deux yeux sur le front qui refléteraient la lumière de la lune par moment.
Le voleur commençait à se faire connaitre… mais c’était loin d’être une mauvaise chose pour lui ! Il devint rapidement une petite légende amusante, surnommé « le voleur aux yeux brillants ». Certains fans déposaient même volontairement de la nourriture ou des objets sans valeur sur le bord de leur fenêtre, espérant apercevoir cette petite créature mystérieuse. D’autres encore s’occupaient en recensant tout ce que la créature mystérieuse avait dérobé jusqu’ici : la liste commençait à être longue, pourtant tout ceci ne constituait en rien un trésor digne d’être retrouvé. Au final, tout ceci facilita la tâche du voleur qui n’eut même plus besoin de s’infiltrer où que ce soit pour obtenir ce qu’il cherchait : il n’avait qu’à se servir… néanmoins, personne ne réussi à le voir de près : certains se ventaient de l’avoir aperçu récupérer leurs biens abandonnés, telle une ombre bondissant sur leur fenêtre avant de disparaitre sans laisser de trace, mais la description ne put jamais être améliorée…

Mais le lendemain de l’arrivée d’un navire luxurieux dans la ville, l’histoire changea du tout au tout. Rare sont les personnes riches qui osent mettre les pieds dans cette ville : un tel navire devient immédiatement la cible des brigands les plus avides. Néanmoins, il reste quelques audacieux qui se croient suffisamment bien protégés pour oser débarquer ainsi dans la ville… et généralement, ils peuvent se le permettre. Malheureusement, ce ne fut pas le cas de ce bateau ! La nuit même où le navire entra dans le port, un de ses coffres remplis d’or fut dérobé. Bien évidemment, même si le vol a été réussi, certains gardes ont eut le temps d’apercevoir le brigand avant de voir leur coffre s’envoler sans rien pouvoir y faire. La description fut particulièrement surprenante : le voleur serait une petite créature… et le garde affirmerait avoir vu quelque chose briller sur cette créature avant qu’elle ne disparaisse, comme un rayon de lune se reflétant sur son corps. Le rapprochement ne fut pas très dur à faire… du jour au lendemain, celui qui n’était qu’une petite légende amusante pour les habitants de Tarouga devint la proie la plus recherchée de toute la ville. Non pas qu’il soit désigné comme le plus grand brigand de toute la ville… mais simplement il possédait la fortune la plus convoitée du moment.

L’enfer commença pour notre jeune voleur… alors qu’il commençait à croire qu’il avait de la chance, que tout allait être facile puisque le peuple de Tarouga était même en train de l’aider, cette aide se transforma bien vite en une avalanche d’embuscades en tout genre. Trappes, cordes piégées, cages, et même gardes… tout était mis en place pour capturer le pauvre voleur. Il échappa de justesse aux pièges du premier jour, ne s’attendant pas à ce soudain changement d’attitude de la part des habitants de Tarouga… il fut même contraint d’attaquer un homme qui s’apprêtait à lui bondir dessus : la description s’allongea immédiatement…  le voleur serait un jeune pokemon jaune de type électrique.

Que manquait-il ? Que c’était une femelle… mais ça, comment aurait-on put le savoir ? Sa planque évidemment n’était toujours pas découverte, et plus que tout, son nom… mais la jeune Pichu ne comptait plus se laisser avoir aussi facilement. Avec toute la ville après elle, elle n’avait plus le droit à l’erreur. Elle aurait sans doute put partir… mais elle voulait absolument terminer ce qu’elle était en train de faire. De toute façon, rien ne l’attendait ailleurs…

Une nouvelle nuit… l’occasion pour elle de sortir. Inutile d’espérer pouvoir mettre un pied dehors le jour maintenant que la ville entière se murmurait sa description quasi conforme ! Inutile également d’espérer récupérer quoi que ce soit sur le rebord d’une fenêtre… tout était piégé, elle l’avait compris désormais. Même si elle était suffisamment futée pour voler sans se faire prendre dans leurs cordes, elle préférait ne pas prendre ce genre de risque. La petite souris jaune traversa cette fois-ci les rues en direction de l’auberge : les gens de passage peuvent ne pas être au courant de son histoire, pour peu qu’ils n’aient pas parlé à l’aubergiste… elle prenait donc moins de risque en allant vers eux. Grimpant sur le rebord d’une fenêtre close, elle plaqua ses mains sur la vitre avec un petit sourire moqueur : rien dans cette ville n’était fait pour la sécurité, surtout dans l’auberge. Les vitres étaient de toute façon régulièrement brisées, à quoi bon en racheter d’autres plus sûres ? Autant se contenter du moins cher, et donc du moins sécurisé… la Pichu sortit une petite lame de métal qu’elle passa sous la fenêtre pour s’en servir de levier et soulever légèrement cette vitre… suffisamment pour passer. Discrétion était le maître mot… elle referma donc la vitre sans un bruit, remettant la lame à sa place : attachée à ses lunettes bleues d’aviateur qu’elle conservait toujours sur son front, en souvenir de ses moments dans le ciel sur le Libegon de Ninj.
Maintenant qu’elle était dans la chambre, la Pichu n’eut qu’à s’approcher du sac de la personne qui dormait ici pour vérifier qu’elle y trouve ce qu’elle cherchait… jetant régulièrement des coups d’œil en direction du lit pour être certaine que l’humaine et ses pokemons sortis ne se réveillent pas, la Pichu tomba enfin sur ce qu’elle cherchait : une pokeball encore inutilisée ! Il était temps pour elle de repartir comme elle était venue… le moment le plus délicat de toute la soirée. Pour une Pichu, avoir une pokeball dans les mains était tout de même assez encombrant ! Attrapant la pokeball entre ses dents par l’arrière, la souris jaune bondit à nouveau sur le rebord de la fenêtre, amortissant le plus possible son atterrissage pour ne pas réveiller l’humaine.

Malheureusement, bien que le choc ne soit pas bruyant, il fut suffisant pour faire tomber la petite lame accrochée aux lunettes, provoquant un petit bruit métallique qui fit rater un battement au cœur de sa propriétaire. L’humaine allait se réveiller, c’était forcé… elle n’avait plus le temps de passer par la fenêtre ! Fini la discrétion, maintenant la fuite était sa seule chance de survivre. Bondissant sur la poignée de la porte d’entrée, la Pichu réussit de justesse à l’entrebâiller suffisamment pour lui permettre de passer. Maintenant, tout dépendait de l’humaine… soit elle hurlait, et réveillait toute l’auberge – ce qui mettrait la Pichu dans un sacré pétrin –, soit elle la poursuivait elle-même, et alors elle aurait une chance de s’enfuir. Restait une dernière possibilité : l’humaine pouvait ignorer cette intrusion et dormir… mais la voleuse ne comptait pas trop là-dessus. Si quelqu’un la voyait avec une pokeball volée entre les dents, ce n’est plus une description que l’on verra d’elle, mais carrément un portrait placardé… elle allait probablement devoir quitter cette ville finalement.

[Melian]

Tarouga... Bon sang... Qu'est-ce qu'elle fichait là, hein ? Encore une bagarre qui avait viré en éclats de verre plantés un peu partout, dans la peau... Elle avait dû venir comme elle avait pu, et "heureusement" pour elle, sa mère possédait un Tropius qui l'avait amené ici. Il l'y avait déposé, et elle avait dû s'occuper de tous ces blessés, ces hommes qui, même avec un éclat de verre dans l'arcade sourcilière, arrivaient à vous regarder d'un oeil torve et pervers, comme pour vous demander de le soigner ailleurs avec docilité. Cependant, Melian avait trouvé la parade idéale pour tout ça... C'est elle qui soignait les patients, et elle savait leur faire comprendre que la colère lui faisait trembler les mains, et qu'elle pouvait "malencontreusement" leur crever un oeil ou leur infliger une cicatrice telle qu'il faudrait être presque ivre mort pour ne pas la voir... Et si jamais cette technique ne marchait pas, elle avait avec elle trois Pokémon, particulièrement protecteurs et plus ou moins imposants, le plus dangereux se trouvant enroulé autour de la jeune femme. Seshru, la Séviper était parfois arrogante, mais elle avait un bon fond et savait se montrer gentille... Par contre, elle avait un certain côté féministe qui la poussait à mordre toutes personnes rabaissant les femmes sans motifs valables, juste parce qu'elles sont considérées comme étant "le sexe faible". Yoroi lui, assez farouche, protégeait sa dresseuse comme il pouvait et adorait se battre. Il pouvait même se prétendre jaloux de certaines personnes trop proches de la championne, seuls ses compagnons n'avaient aucun risque avec lui... Le Galégon n'aimait pas voir sa dresseuse souffrir... Kogane était la plus grande menace de tous... L'Arbok était la plupart du temps, enroulé autour de la demoiselle, ce qui pouvait s'avérer extrêmement impressionnant, le reptile la dépassant largement, et pesant tout de même son poids. Qu'une femme, aussi petite -il faut avouer que Melian n'est pas très grande- puisse porter une telle créature en effrayait plus d'un... Et les deux amis s'étaient connus très jeunes, et se devait beaucoup l'un à l'autre... Il aimait vraiment beaucoup la Terrosienne et n'acceptait pas qu'on la considère inférieur à ce qu'elle était vraiment... Lorsqu'un homme s'approchait trop, le serpent se dressait de toute sa hauteur, son étrange cou bien au-dessus de la tête de Melian, et il sifflait, en ouvrant la gueule par intermitence, dévoilant ses crochets emplis d'un poison, qui pouvait tuer en très peu de temps...

Mais pour le moment, ils avaient fini les soins chez les derniers blessés, et l'auberge, faisant aussi office de bar, était pleins de truands. Pour éviter toute cette agitation, la jeune femme était partie se coucher plus tôt que prévu, épuisée d'avoir courru entre les maisons et les bars pour réparer des blessures et arracher des dizaines et des dizaines de bouts de verre... Exténuée, elle s'était endormie très vite, comme ses Pokémon...

Cependant, Akugi, qui ne dormait quasiment jamais à cause de sa nature de spectre, avait entendu du bruit, et vu une ombre furtive se déplacer dans la pièce. Farceuse et inconsciente d'un potentiel danger, elle avait feint l'ignorance, laissant l'intrus faire comme bon lui semblait. La Spectrum s'était méfiée en voyant l'ombre subtiliser quelque chose à sa dresseuse, mais en voyant que ce n'était qu'une Poké Ball, elle l'avait laissé faire, s'amusant de voir la petite bestiole agir ainsi. Elle s'était souvenue des propos de certains patients, comme quoi un voleur était recherchée. Celui dans la chambre de Melian semblait correspondre au portrait qu'on lui avait donné. Le fantôme se demanda s'il fallait réveiller la championne endormie... mais le petit chapardeur fit tomber quelque chose au sol, qui fit s'agiter sa dresseuse et réveilla la Mysdibule. Aussitôt, l'ectoplasme se rendit près de son amie, pour lui expliquer ce qu'elle avait vu, lorsque Melian se redressa légèrement.

"Akugi, je t'en prie, moins fort...!"

Puis, l'humaine se rallongea, pour essayer de dormir à nouveau. Extrêmement vexée d'être, pour une fois, innocente et donc accusée à tort, l'ombre mauve s'enfuit aussitôt, partant sur les traces de la voleuse. Elle avait deviné sans mal que c'était une jeune Pichu qui avait fait ça... Et elle était décidée à l'attraper ! Sans aucune difficulté, la Spectrum suivit la jeune souris, jusqu'à la dépasser à un tournant. Elle apparut devant elle et lui fit une grimace un peu étrange, pour la destabiliser, avant de lui donner un grand coup de langue, mouillant la fourrure de la Pokémon. La Léchouille avait partiellement paralysé la voleuse, qui se retrouva immobilisée. Cependant, le spectre avait été un peu bruyant, et n'avait pas manqué de se moquer de la tête qu'avait faite la Pichu en se prenant ce gigantesque coup de langue. Elle avait en conséquence alerté certains clients de l'auberge... Akugi lut la panique dans les yeux de la Pichu et commença à regretter son geste, cherchant quelque chose à faire. Une main secourable apparut aussitôt.

"Dy !"

L'ordre fusa, et, alors que des personnes s'avançaient dans le couloir, la Spectrum se retourna, se concentrant un peu pour lancer un Regard Noir, ainsi qu'une Onde Folie, pour dérouter les hommes présents... Aussitôt que les deux attaques les eurent touchés, ils se mirent à partir, à marcher en zigzag, en béguayant... Toute trace des trois Pokémon étaient effacée... Kibatsuwaru prit la Pichu dans ses bras et se tourna pour faire demi-tour. Voyant que son amie restait immobile, un peu inquiète, la mâchoire arrière de la Mysdibule mordit la main de la Spectrum, et fit demi-tour, cherchant la chambre le plus vite possible. Cependant, en partant, elle n'avait pas fait attention... Et elle ne savait plus dans quelle chambre elle était... Complètement perdue, elle arpenta le couloir vivement, cherchant une solution, dans son esprit d'enfant... Subitement, une liane s'enroula autour d'elle et happa le petit groupe dans la pénombre...

"Yoroi, bloque la porte, s'il te plaît..."

Le Galégon souleva sa carcasse de métal et alla se coucher devant la porte, empêchant ainsi toute personne de rentrer dans la pièce. Melian était assise sur le lit, son Arbok enroulé autour d'elle. Hanasai, à ses côtés, ramena le petit groupe vers le lit, et la Mysdibule montra la jeune Pichu à sa dresseuse. Cette dernière esquissa un sourire.

"Je vois que tu as rencontré Akugi... Désolée, elle est... très joueuse... C'est toi qui m'a réveillée en vérité, je suppose... Mais ça n'est pas grave... Attends..."

La demoiselle fouilla dans son sac et en sortit deux baies Ceriz, qu'elle écrasa dans un petit bol avant d'en faire couler le jus dans la bouche de la Pokémon. La paralysie s'estomperait dans peu de temps... Sans se soucier du fait que la Pichu pouvait l'électrocuter, la championne caressa doucement sa tête.

"Je suis Melian, je viens de Terros... A te voir, je crois que tu as un dresseur, pour avoir autant d'objets, et oser t'approcher autant des hommes... Ne t'en fais pas... Je ne te dénoncerai pas, tu es en sécurité ici... Aucun de mes Pokémon ne te fera du mal, et nous ne sommes pas pour la délation... A te voir, tu ne fais pas tout ça par hasard..."

Elle esquissa un sourire. La Pichu n'avait vraiment rien à craindre ici...

"Ah et... garde la Poké Ball. Si tu la veux tellement, prends là, ça ne me gêne pas !"

[Ninj]

La petite Pichu courrait le plus rapidement possible vers la sortie, jetant régulièrement des coups d’œil derrière-elle pour être certaine que l’humaine ne l’avait pas suivie… apparemment, c’était son jour de chance : personne d’autre n’était sorti de la chambre. Elle ralentit légèrement l’allure, soulagée… jusqu’à ce qu’une chose violette n’apparaisse devant elle en arborant une grimace des plus étranges. Plus surprise qu’effrayée, la Pichu s’arrêta net, prête à repartir dans la direction opposée s’il le fallait : elle n’avait pas particulièrement envie de se lancer dans un combat avec cette pokeball entre les mains. De toute façon, en cas de réel affrontement, l’effet de surprise aurait suffit au Spectrum pour prendre l’avantage : le spectre léchouilla immédiatement la pauvre souris de son énorme langue. Toute trempée, la Pichu eut comme première réaction de s’essuyer le visage du revers d’une de ses mains qui était malheureusement aussi humide que le reste de son corps. C’est ainsi qu’elle remarqua la légère paralysie dont elle souffrait suite à cette attaque : aussitôt, son visage blêmit, comme si le Spectrum venait de lui montrer sa grimace la plus effrayante. Dans cet état, elle n’avait aucune chance d’échapper à ses poursuivants… et ce gros machin violet devant elle qui ricanait bêtement attirait bien trop l’attention ! Elle allait se faire attraper, bêtement. Comment tous ces jours de lutte pouvaient-il se terminer ainsi ?
La Pichu gardait la pokeball accrochée entre ses dents, malgré le désespoir que l’on pouvait lire dans ses yeux. Elle pouvait encore un peu bouger… dans le pire des cas, elle était prête à lutter : le Spectrum n’était pas le seul à pouvoir paralyser les autres. Mais elle n’eut pas à le faire, puisqu’une autre pokemon venait de faire son entrée.

Une Mysdibule cette fois, qui eut la mauvaise idée d’attraper la Pichu dans ses bras. La souris se retint d’attaquer immédiatement : mieux valait leur faire croire qu’elle était complètement paralysée… ainsi la fuite serait plus aisée. Ses petites joues roses déclenchaient de petites étincelles de façon régulière, signe que la pokemon était à la limite de lâcher une attaque… d’ailleurs, son poing droit serré semblait prêt à frapper une cible pour décharger toute cette énergie. La suite se passa très vite : celle qui la portait semblait chercher l’endroit d’où elle venait, puis ce fut finalement une liane qui attrapa le groupe, sauvant de justesse la Pichu du regard des autres clients de l’auberge. Le groupe se retrouva à nouveau dans la pièce sombre où l’apprentie voleuse avait subtilisé la pokeball… elle remarqua immédiatement le Galegon qui se calla contre la porte afin d’empêcher quiconque d’entrer… ou de sortir. Finalement, son erreur avait permis de réveiller la chambre entière… et maintenant, elle se sentait bien bête au milieu de ces pokemons tous plus grands qu’elle !

L’humaine se mit à lui parler une fois que les autres pokemons lui aient fait remarquer sa présence : elle ne semblait pas du tout en colère, au contraire. Cette femme paraissait être quelqu’un de très gentille, elle s’empressa d’ailleurs de sortir de son sac quelques baies pour dissiper la paralysie que subissait la souris jaune. Un peu de méfiance n’aurait pas été de trop, néanmoins la Pichu but le contenu du petit bol sans broncher, certaine qu’il s’agissait bien d’un jus de baies Ceriz. Certes, rien ne lui certifiait qu’elles n’étaient pas empoisonnées, surtout avec tous ces pokemons poisons autour d’elle, mais mieux valait un poison qu’une paralysie pour le moment. Puis, légèrement insouciante, la femme approcha sa main pour caresser doucement la tête de cette mignonne petite souris... quelques éclairs fusèrent des joues du pokemon jusqu’au bras de l’humaine, heureusement bien trop faibles pour faire autre chose que de la chatouiller. Si cette humaine comptait amadouer la Pichu de Ninj, il allait lui falloir beaucoup plus que de belles paroles. D’ailleurs, il n’était même pas certain qu’elle y parvienne un jour dans l’état actuel des choses, puisque la pokemon était séparée de ses véritables amis.
La souris aux lunettes frontales baissa légèrement la tête en sentant les caresses de l’humaine, n’ayant même pas l’air d’apprécier ce traitement pourtant si attentionné. Son regard bleuté parcourait la pièce, se posant tour à tour sur l’humaine puis sur chacun de ses pokemons. Ses yeux n’exprimaient aucun soulagement, aucun début d’amitié et finalement aucun intérêt envers ces étrangers… la Pichu était toujours méfiante et elle n’arrivait pas du tout à le cacher, principalement parce qu’elle faisait à elle seule office de lampe tant les étincelles de ses joues étaient nombreuses. Elle se retenait pourtant d’attaquer, sachant qu’elle n’avait aucune chance de s’en sortir en un seul morceau : de toute façon, elle n’avait apparemment rien à craindre… mais par instinct plus qu’autre chose, elle ne pouvait pas réagir autrement. Depuis combien de temps vivait-elle seule ? Des jours, peut-être même des semaines… la séparation avec Ninj avait été soudaine et brutale, puis elle avait également perdu l’Arcanin de vue… sa confiance envers les autres déjà affaiblie par la guerre et d’autres circonstance était devenue complètement inexistante.

De nombreux bruits de pas se firent entendre de l’autre coté de la porte, signe que l’auberge entière venait de se réveiller pour partir à la recherche de cette fameuse voleuse. Lorsqu’il fut questionné, l’aubergiste affirma qu’il n’avait vu personne sortir, confirmant aux chasseurs que leur proie se trouvait toujours à l’intérieur. La panique se déclencha aussitôt dans l’auberge : attirés par l’argent qu’était sensée posséder la Pichu, les hommes ne semblaient plus avoir le moindre savoir vivre. Ils entraient dans toutes les chambres de l’auberge à la recherche d’une voleuse ressemblant à la description qu’ils avaient d’elle, fracassant les portes lorsqu’elles refusaient de s’ouvrir. Des cris de frayeur se firent entendre, ceux des pauvres clients passagers qui ne s’attendaient pas à être perturbés de la sorte pendant leur nuit.

Sentant qu’elle devait continuer à fuir, la Pichu délaissa sans un mot le groupe de pokemons qui l’entourait pour bondir à nouveau sur la fenêtre. Malheureusement, son plan s’arrêtait là… car dehors, il y avait au moins autant de monde qu’à l’intérieur qui n’attendaient qu’une chose : voir une petite forme se détacher de la nuit pour tenter de s’enfuir à travers les ruelles de la ville. De plus, les humains n’étaient pas seuls, leurs pokemons les accompagnaient… si elle pouvait berner un humain sans aucune difficulté, ce serait beaucoup plus difficile d’échapper au regard perçant de certaines créatures qui les accompagnaient. D’ailleurs, le simple fait de rester devant cette fenêtre pouvait la faire repérer… c’est pourquoi la Pichu redescendit sur le sol en soupirant, cherchant du regard quelque chose qui pourrait la sortir d’affaire.

A l’extérieur de la chambre, les humains arrivaient enfin devant la porte qui cachait la petite voleuse. Après avoir essayé de l’ouvrir de façon plutôt amicale sans succès, les poursuivants de la Pichu passèrent à la manière forte, tentant d’enfoncer la porte à l’aide de divers pokemons plus ou moins baraqués.
Voyant les coups sur la porte, la Pichu reporta son attention sur la pokeball qu’elle tenait toujours entre ses mains : impossible de fuir avec cette énorme chose entre les mains… elle n’avait besoin que d’une partie de cet objet. Récupérant sa petite lame métallique qu’elle avait abandonnée sur le sol, elle ouvrit la pokeball et enfonça la lame à l’endroit qui retenait les deux parties de l’objet ensemble. Un petit déclic se fit entendre, puis les morceaux blancs et rouges de l’objet se séparèrent, permettant à la souris de récupérer ce qui l’intéressait : uniquement l’élément reliant les deux parties. Voilà qui était beaucoup moins encombrant ! Après avoir rangé son minuscule trésor et la lame en les accrochant à nouveau à ses lunettes en veillant bien à ce qu’ils ne tombent pas cette fois-ci, la Pichu se rapprocha légèrement de tout ce groupe de pokemons autour de l’humaine à l’apparence si gentille. Son regard n’avait pas changé, toujours aussi froid et indifférent… malheureusement, elle allait avoir besoin de leur faire confiance si elle souhaitait s’en sortir indemne. Atterrissant sur le lit d’un bond, la Pichu plongea ensuite dans le sac où elle avait trouvé la pokeball, espérant qu’aucun intrus n’aurait l’audace de fouiller le sac d’une jeune femme. La porte craqua quelques secondes plus tard, se brisant sur la peau métallique du Galegon. Une bonne vingtaine d’hommes et de pokemons se trouvaient juste là, suspicieux envers cette femme qui bloquait sa porte sans raison apparente…
La Pichu n’avait pas un seul instant demandé l’aide de l’humaine ni de ses pokemons, mais le fait qu’elle choisisse de se cacher dans son sac était déjà un début de confiance…

[Melian]

Contrainte n°10 : Insister sur un style de texte particulier. Style Théâtre

Acte I, scène II

Des hommes frappent à la porte avec violence. Pichu se cache. Yoroi n'arrive pas à maintenir la porte close. Les hommes entrent.

Yoroi se jette contre les jambes des intrus pour les faire tomber : Galéééééé !
Homme 1 tombe et se relève en pestant : Pourquoi gardez-vous cette chambre fermée ? Vous n'en avez pas le droit !
Melian : Que je sache, je paye pour être ici... Je ferme ma porte si je veux !
Homme 1 : Hors de question ! Aucune porte ne restera fermé tant que nous ne l'aurons pas trouvé !
Melian joue les ingénues : Mais de qui parlez-vous donc ? De ce fameux voleur que tout le monde recherche ?
Homme 1 : Exactement ! Alors il est ici ?!
Melian commence à s'énerver un peu : Vous voyez bien que tous mes Pokémon sont éveillés ! Je l'aurai vite vu ! En plus, mes petits serpents... sont affamés... Ils auraient senti l'intrus pour le dévorer, je puis vous assurer qu'il n'est pas ici...
Homme 1 : Ah ouais.... Vous en êtes sûre ?
Melian a un petit sourire aguicheur : On ne peut plus certaine...
Homme 2 a l'oreille de l'Homme 1 : Pouvons-nous vraiment lui faire confiance...? La récompense à celui qui capture le voleur est importante... Elle aurait pu nous le cacher... Et récupérer tout l'argent pour elle !
Homme 1 : Allez, on fouille les gars ! Faites pas confiance à cette fille là ! Vous savez tous comment elles font pour nous rouler !
Hommes 2, 3, 4 et 5 : Ouais, en avant les gars !

Les hommes envahissent la chambre, commençant à fouiller un peu partout, à la recherche de la voleuse.

Melian surprise et un peu énervée : Eh !! Quittez immédiatement cette chambre !! Sortez d'ici !!
Homme 1 la prend par le bras et la secoue un peu : Oh, tu vas te taire oui ?! On fouille si on veut, compris ?! Melian siffle entre ses dents : Lâchez-moi ! Vous n'avez pas le droit !!!
Homme 1 menace de la gifler : Tais toi !!!
Hanasai frappe la main de l'Homme 1 d'un Fouet Liane : Herbi !!
Homme 1 gronde : Eh vous allez retenir vos Pokémon oui ?!
Melian : Alors ne m'approchez pas... N'approchez pas mes affaires... Et ils se tiendront tranquilles...

Ils se regardent longuement. Pendant ce temps, Homme 2 s'approche du sac de la jeune femme.

Homme 2 pour lui-même : Voyons voir... Ca peut être intéressant... Héhé tout ça sera à moi !
Seshru se rue sur le sac en sifflant et pose sa Queue Poison sur la gorge de l'Homme 2 : Ssssévipeeeeeeeer....!
Homme 2 sursaute de frayeur et lâche le sac au sol : Aaaaaaah ! Va-t-en sale bête !
Seshru réceptionne le sac et siffle : Viiiii... peeeeeer

Les hommes se dirigent tous vers Melian. Ses Pokémon se rapprochent d'elle.

Homme 1 : Tu commences à m'énerver, sale gamine ! Montre moi où est ce voleur où tu vas le payer très cher !!
Melian : Mais puisque je vous dis qu'il n'est pas là ce voleur !
Homme 1 avec un mauvais sourire : Eh bien tant pis pour toi...

Les hommes s'avancent. Kogane surgit dans le dos de Melian, terrifiant.

Kogane pousse un puissant sifflement : Arboooook....
Melian, souriante : Je serai vous, je partirai, et vite... Mon Arbok est de mauvaise humeur... Alors quittez cette pièce sur le champ... Ne m'obligez pas à me battre...
Homme 1, se reculant : Tssss... Depuis quand une femme sait se battre ?
Melian, dégainant son Katana, le faisant tournoyer entre ses mains : Vous voulez vraiment me voir à l'oeuvre ?
Homme 1 : ... On va fouiller les autres chambres ! On se casse... y'a que dalle ici...

Les hommes partent. Melian récupère son sac.

Melian : Nous ne devrions pas rester là... La porte est détruite... Allons ailleurs.....

Quitte la pièce, ses Pokémon autour d'elle, Kogane dans son dos, Seshru accrochée au sac et part à la recherche d'une autre auberge.

Melian, pour elle-même : Il y a vraiment beaucoup de monde... C'est impressionnant... Seshru.... Montre moi le chemin...

Le serpent a compris le message, et écoute les indications de la Pichu, pour s'y retrouver.

[HRPG : Mon dieu... Désolée Ninj mais là... c'est vraiment nul... ><]

[Ninj]

[Contrainte nr.3 : faire intervenir des pokemons étrangers. ]

Les choses étaient bien agitées à l’extérieur du sac dans lequel Pichu s’était réfugiée… la souris était complètement impuissante, à la merci de cette femme qu’elle ne connaissait même pas. Les choses semblaient s’envenimer, d’après ce qu’elle entendait… mais heureusement, les brutes n’osèrent pas recourir à la force devant l’aspect effrayant des pokemons de Mélian. L’un des hommes tenta néanmoins de subtiliser le sac de la femme : à cet instant, la Pichu se figea complètement, retenant jusqu’à sa respiration en espérant ne pas avoir à sortir de cette petite protection de tissu… si par malheur elle était dévoilée ici, la fuite ne serait pas aisée. Heureusement, Mélian récupéra ses affaires grâce à l’un de ses pokemons. Finalement, la Pichu sentit que la dresseuse récupérait son sac avant de quitter la pièce, l’endroit n’étant plus vraiment sûr pour eux. Une fois qu’ils furent suffisamment éloignés de l’auberge, la Pichu entrouvrit légèrement le sac, suffisamment pour pouvoir observer l’endroit où ils se trouvaient et guider le Seviper. L’humaine cherchait probablement une autre auberge, mais ce n’était pas son cas : ce que cherchait le pokemon de Ninj, c’était plutôt sa cachette habituelle. Elle guida donc le groupe assez rapidement jusqu’à une maison dont les murs semblaient sur le point de céder : des fissures zébraient le bâtiment de haut en bas, les vitres étaient brisées pour la plupart, la porte avait été arrachée de ses gonds, et le toit était en partie troué, permettant à la pluie finir de ruiner l’intérieur de cette maison.

Il était maintenant temps de rendre la pareille à cette petite troupe… puisqu’ils cherchaient une auberge, la Pichu se tourna du coté du Seviper pour lui expliquer rapidement le chemin le plus rapide jusqu’à la prochaine auberge… et également la plus sûre de la ville, même si la sécurité laissait à désirer comme partout dans Tarouga. Après-quoi, elle bondit hors du sac directement sur le rebord d’une fenêtre, abandonnant Mélian et ses pokemons, puis elle grimpa le long du mur fissuré jusqu’à atteindre le toit. C’est là que se trouvait sa cachette, juste entre le toit et le grenier : l’âge avait creusé une minuscule pièce où la Pichu pouvait à peine rentrer, entre ce qui semblait être le plafond du grenier et ce qui formait véritablement le toit. Soulagée d’être revenue en un seul morceau, la souris se dirigea immédiatement vers son "travail" du moment, récupérant son aimant légèrement modifié : l’objet ressemblait plus à une petite pierre plate qu’à un aimant désormais, avec les quelques ajouts de la Pichu… elle rentra d’ailleurs le morceau de pokeball qu’elle avait récupéré dans une fente prévue à cet effet, finalisant son travail. Il ne restait plus grand-chose à modifier maintenant… malheureusement, rien ne certifiait que cet objet réglerait tous ses problèmes.

Un mouvement attira l’attention de la Pichu derrière elle… malheureusement, il était déjà trop tard. Un éclair traversa la petite salle, frappant la souris électrique de plein fouet. A moitié assommée par le choc et incapable de combattre dans un endroit aussi restreint, la Pichu bondit immédiatement dans l’un des nombreux trous qui menaient au grenier. Mais à l’instant où elle aurait dû se rattraper sur le plancher du grenier, le sol se mit à craquer, entrainant la pauvre souris un étage plus bas que prévu. La Pichu se redressa assez rapidement malgré une petite blessure à la jambe, plutôt habituée à ce genre de chutes depuis qu’elle était arrivée à Tarouga : mais ce n’était jamais très agréable. Levant la tête vers le trou au dessus d’elle, elle put apercevoir enfin celui qui venait de la dénicher dans son repaire secret. Un Magneti… que voulait-il ce dingue ? Les pokemons n’étaient pourtant pas du genre à s’attaquer entre eux ! Mais celui-ci semblait particulièrement agressif, puisqu’il lança à nouveau une attaque sur la Pichu à peine arrivé dans la salle : une onde Sonicboom, creusant un trou de plus dans le sol tout en frappant la souris qui se retrouva finalement au rez-de-chaussée.

Peu importe qui était ce pokemon… peu importe pourquoi il l’attaquait… maintenant, la Pichu ne se laisserait plus faire. Gardant son aimant en main après l’avoir entouré d’un morceau de caoutchouc pour qu’il n’ait aucun effet tant qu’elle ne souhaitait pas l’utiliser, la souris sortit de la maison, boitant de la jambe droite : l’endroit tombait de toute façon en ruine à chaque attaque du pokemon métal… étant donné que cette bestiole étrange lévitait, ça ne le dérangeait pas : par contre elle, elle était incapable de se battre sur un terrain aussi instable. Les deux combattants se retrouvèrent donc à l’extérieur, dans la rue… et à la seconde même où le Magneti quitta la pénombre du bâtiment pour s’exposer à la lumière de la lune, la Pichu compris la raison de cette attaque : les rayons de lune se reflétaient sur son corps métallique, tout comme sur les lunettes de la souris électrique. De plus il était petit, suffisamment pour pouvoir se mouvoir dans n’importe quelle petite ouverture. Jusqu’ici, la Pichu n’avait jamais compris comment quelqu’un avait pu l’apercevoir sur ce bateau le jour du vol de l’argent, puisqu’elle n’y avait pas été… mais ce Magneti collait également à la description qu’en faisaient les habitants de Tarouga ! Et avec ces deux gros aimants qui composaient son corps, soulever un coffre métallique n’avait rien d’un exploit… surtout s’il n’était pas seul ! Voilà que deux autres Magnetis sortaient de la maison en ruine, s’approchant dangereusement de la Pichu pour l’immobiliser.
Tentant le tout pour le tout, la souris serra le poing et les dents pour balancer une attaque tonnerre en direction des trois intrus : la puissance électrique du petit pokemon était impressionnante, tout comme la précision avec laquelle la Pichu atteint ses cibles. Mais il restait deux énormes points noirs qui perturbaient chacun de ses affrontements : tout d’abord de nombreux éclairs volèrent dans tous les sens autour de la Pichu en plus de ceux visant ses ennemis, gâchant son énergie tout en risquant de blesser d’autres personnes que ceux qu’elle souhaitait attaquer. Mais le plus grave était évidemment qu’elle se retrouva à genoux après une seule offensive, ayant balancé une attaque bien trop puissante pour son propre corps. Le contrecoup fut assez violent, la Pichu sentant immédiatement un surplus d’énergie électrique non voulut qui parcourait tous ses membres, provoquant en elle ces brulures insupportables qui menaient chacun de ses semblables à l’inconscience en plein combat.
Malgré tout, son attaque semblait avoir eut l’effet escompté ! Les trois Magnetis ne cherchèrent pas l’affrontement plus longtemps et prirent la fuite en s’envolant : leur trajectoire n’était plus très droite, deux d’entre eux se rentrèrent d’ailleurs dedans en plein vol. Cette fuite n’arrangeait absolument pas la Pichu : elle aurait préféré pouvoir les assommer, afin de prouver à tout le monde qu’elle n’était en rien dans cette histoire d’argent ! Maintenant que les trois bestioles s’enfuyaient, elle se retrouvait à découvert en pleine rue et avait probablement attiré l’attention de toute la ville avec sa précédente attaque en pleine nuit. Folle de rage de se sentir battue par ces trois fuyards, la Pichu poussa sur sa jambe blessée, lançant un nouvel éclair en direction des trois pokemons lévitant : le coup était toujours aussi puissant, mais la précision n’y était plus. L’attaque partit se loger dans la fenêtre d’une maison, rebondissant dessus avant de se perdre dans les cieux en direction de la lune. Quand à la combattante, elle poussa un léger cri de douleur en s’écroulant au sol. Des larmes commençaient à couler le long de ses yeux, la Pichu se maudissant pour être née dans ce corps inutile... Elle haïssait ce monde injuste, elle haïssait ces trois pokemons qui s’enfuyaient, incapable de lutter malgré leurs avantages… maintenant, elle était à la merci du premier humain qui passerait dans la rue, probablement attiré par tous ces éclairs... d’ailleurs, peut-être quelqu’un l’avait-il observé, elle n’avait pas vraiment fait attention… elle n’avait absolument pas la tête à ça. La Pichu était désormais incapable de faire le moindre mouvement et tremblait à chaque fois qu’un petit éclair parcourait son corps. Elle ne perdait pas conscience… il y a bien longtemps qu’elle subissait cette douleur volontairement, ayant toujours cherché à la faire disparaitre d’une façon ou d’une autre… et la seule fois qu’elle avait réussi, c’était ce jour, à Eternara… en compagnie de Posipi et Negapi…

[Melian]

Melian regarda la Pichu s'éloigner alors que Seshru lui transmettait les informations que la souris lui avait donné. Elle garda les yeux posés sur cette maison en ruine, jusqu'à ce que la petite créature ait disparu au coeur de ses fondations, probablement délabrés... Elle soupira et laissa sa Pokémon la guider au travers des ruelles, évitant les passants, se faisant discrète, alors que sur la place de Tarouga, des hommes cherchaient encore la voleuse. Certains reniflaient l'air comme des chiens et elle siffla entre ses dents. S'ils voulaient s'y prendre ainsi, ils n'avaient pas fini... Au moins, la souris serait en sûreté plus longtemps. Levant les yeux au ciel, elle remarqua les nuages qui approchaient... En soupirant, elle pénétra dans l'auberge indiquée, donnant assez d'argents au gérant pour lui faire passer l'envie de lui poser des questions sur son air sombre, et lui offrir la meilleure chambre, pour la nuit... Sans un mot, comme une ombre silencieuse, elle monta à l'étage et se laissa tomber sur le lit, qui grinça sous son poids. Elle n'était pas lourde mais ce pauvre meuble en avait vu passé des personnes, plus ou moins douces avec lui... pour des activités diverses et variées. Melian observa le plafond, songeuse, mal à l'aise. Elle s'inquiétait pour la jeune Pokémon qu'elle avait aidé. Cependant, comment s'assurer qu'elle reste avec elle...? Comment la protéger...? Elle avait clairement refuser l'aide qu'elle pouvait lui offrir... La demoiselle soupira et finit par se relever, s'asseyant dans un fauteuil miteux, au bord de la fenêtre, alors que la pluie commençait à tomber...

Elle resta là, assise devant les vitres sales, regardant dehors. Elle regarda l'eau s'écraser contre la fenêtre, elle resta là à écouter le choc des gouttes sur la toiture dont l'état laissait à désirer... Elle se sentait mal... Sans trop savoir pourquoi, elle se faisait du soucis pour cette jeune bestiole, perdue comme ça, dans une ville comme Tarouga... Si elle offrait d'innombrables ressources, elle pouvait tout aussi bien les reitrer. Cette ville avait mauvaise réputation, même en Flamen même, ça n'était pas pour rien...

Alors que son esprit commençait à s'égarer, brumeux, ses paupières à demi-fermées laissèrent passer un subit éclair. Elle se redressa aussitôt et posa ses mains sur le verre, collant presque son visage à la fenêtre. Elle scruta l'extérieur avec une extrême attention avant d'apercevoir trois silhouettes voletaient dans les airs, la lumière lunaire pas encore masqué par les nuages se reflétant sur leurs corps métalleux... Elle aperçut ensuite un éclair.. qui semblait partir du sol et rejoindre le ciel. Elle se recula et regarda ses Pokémon. Ces derniers hochèrent la tête. Rappelant Yoroi et Seshru, elle ouvrit la fenêtre. La pluie commença à rentrer dans la chambre, alors qu'elle vérifiait la longueur de la sangle de son sac. Finalement, elle prit son élan et bondit sur le toit d'en face, son Arbok autour d'elle. Un horrible craquement se fit entendre quand elle atterit et un instant, elle crut passer au travers de la toiture. Mais au final, non... Kibatsuwaru et Hanasai la rejoignirent, Akugi fermant la fenêtre derrière elles. Une fois tous réunis, Melian donna de brèves directives.

"Hanasai, Akugi, poursuivez ces trois ombres, capturez les, et revenez à la chambre, d'accord ? Kibatsuwaru, Kogane et moi allons la chercher..."

Ils hochèrent tous la tête et la Spectrum s'éloigna, guidant l'Herbizarre qui parvenait à courir sur les toits grâce à ses lianes. Parfois pour se donner une impulsion et décoller, parfois pour atterir et éviter de faire craquer les poutres sous eux. Melian et sa Mysdibule s'en sortaient bien eux aussi, même si l'humaine eut peur, plus d'une fois, de glisser ou de passer au travers des bâtisses. Elle continua de courir, dérapant par moment sur les tuiles. Ca n'était pas ça qui allait l'effrayer... Avec son maître, elle en avait vu bien d'autre... Elle esquissa un sourire. Elle n'aurait jamais cru que ce genre d'entraînement lui servirait un jour... Enfin, qu'importe... Elle regarda son Arbok, accroché à elle, sortir sa langue fourchue pour détecter les sources de chaleur environnantes. Il la guida en poussant des petits sifflements. Ses sens un peu spéciaux lui permettait de repérer les zones de chaleur. C'est ainsi aussi qu'il pouvait repérer ses proies, lorsqu'il chassait. Ils finirent par arriver sur un toit, au-dessus de la ruelle où gisait la Pichu, plus bas. Fouillant dans son sac, elle en sortit une Poké Ball et un flacon. Laissant sortir Seshru dans un flash de lumière blanche, elle se pencha auprès de ses trois Pokémon, sa fiole en main...

Hanasai envoya une de ses lianes saisir un des fuyards, le claquant furieusement contre le pavé. Elle sauta au sol et regarda le Magnéti, poussant un petit cri. Ses poudres n'auraient aucun effet sur lui, son poison non plus et ses attaques normal n'étaient pas non plus très puissantes face à ces Pokémon. Mais bon, elle saurait se débrouiller... Akugi était partie s'occuper des deux Magnéti qui s'étaient percutés et assomés, les rendant confus et s'amusant à les endormir pour dévorer leurs pires peurs. La Spectrum avait plus de force dans la pénombre, contrairement à l'Herbizarre qui avait moins d'avantages... La fleur ambulante se secoua légèrement, une graine apparaissant au creux de ses pétales, remontant de plus en plus, jusqu'à être éjectée sur la boule de fer.Une fois en contact avec l'acier du Magnéti, elle déploya une quantité de petites lianes qui s'enroulèrent autour de la bestiole, lui bouchant la vu et lui aspirant la vie. Puis, ses lianes allèrent de nouveau s'emparer du petit Pokémon, commençant à l'envoyer dans les murs, sur le pavé ou autre avec violence, sonnant complètement l'aimant volant. Ce dernier était un peu étrop étourdi pour faire quoi que ce soit, et ses forces diminuaient de plus en plus, à cause de la Vampigraine, augmentant l'énergie de l'Herbizarre. Il passait un sale quart d'heure...

Des hommes commençaient à s'approcher de la ruelle où était la Pichu. Tenant des torches, ils cherchaient cette petite voleuse, pour mettre la main sur le butin... Au fond, de l'état de la créature, ils s'en fichaient bien... Poussant un sifflement entre ses dents, comme son premier compagnon, Melian se laissa tomber de la toiture, se posant juste devant la jeune souris. Délicatement, elle la prit dans ses bras et la serra contre elle.

"Je serai toi, je ne tenterai pas de m'électrocuter... Tu as l'air d'en avoir trop fait... Et je pense qu'il vaut mieux être, pour l'instant, dans mes bras que dans ceux d'un des hommes qui approchent..."

Puis, elle laissa son Galégon sortir, ce dernier poussant un grondement rauque, grattant le sol de ses pattes. Les hommes se rapprochèrent, nullement effrayés et menacèrent la jeune femme, si elle ne rendait pas la Pichu à l'un d'entre eux. La Terrosienne fit un pas en arrière. Yoroi souffla bruyamment et chargea les hommes qui se trouvaient devant lui, les dispersants. Ils voulurent l'apeurer avec leurs torches, mais rien à faire, le Pokémon Acier fonça, comme une boule dans un jeu de quilles. Il freina des quatres fers et se retourna, recommençant son petit manège, pouvant briser de son crâne d'acier les jambes qui se trouvaient à porter. Néanmoins, la ruelle était devenue un cul de sac. Des deux côtés, des hommes s'avançaient, la cernant de plus en plus. Elle déglutit un peu, comme prise de panique. Subitement, il y eut des cris derrière elle. Se retournant en retenant un sourire, elle vit une ombre se dresser pour mordre et frapper de sa queue les inconscients qui s'en prenaient à sa dresseuse. Une fois touché, les assaillants restaient debout quelques instants, avant de s'effondrer par terre. Seshru poussait des sifflements dangereux, frappant sans retenue. Kibatsuwaru elle, apparut auprès de son compagnon d'Acier, pour l'aider, sa mâchoire provoquant les mêmes ravages que celle de la Séviper. Il suffisait d'une simple Morsure, pour que tous s'effondrent. Et pourtant, la Mysdibule ne pouvait pas diffuser de venin dans le corps de ses adversaires.

Un homme, voulant probablement échapper aux deux menaces se précipita vers Melian pour la saisir par l'épaule et la secouer, comme si elle était un otage. La demoiselle eut un mauvais sourire, alors que le garçon, qui était à peine plus jeune qu'elle roulait des yeux, comme un fou. Elle lui recommanda de la lâcher, il n'écouta pas. Fermant les yeux, la championne claqua des doigts. Surgissant de derrière elle, Kogane alla planter ses crochets dans l'épaule de l'homme, près de sa gorge, lui infligeant une profonde et douloureuse blessure. Lorsqu'il le relâcha, l'homme tomba à terre, inconscient. Au bout de quelques minutes, il n'y avait plus personne debout, mis à part Melian et ses compagnons.

Poussant un soupire, elle regarda toutes les victimes, puis ses Pokémon. Elle jugea du regard leurs blessures, et décida que leurs cas n'étaient pas grave... Et puis, avec ce qu'elle allait faire, ils auraient l'occasion de se payer tous les soins qu'ils voudraient. Elle leva la tête, alors que la pluie s'estompait légèrement. Apercevant Akugi, elle sourit, cette dernière s'approchant de sa dresseuse.

"Au final, c'était mieux que vous soyez revenues ici... Ca c'est bien passé ?"

En guise de réponse, la Spectrum lâcha les trois Magnétis au sol, tous dans les vappes, et emmêlés les uns aux autres par un enchevêtrement de lianes et de Vampigraine. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Hanasai n'y était pas allée dans la dentelle. Il leur faudrait un bon moment avant de parvenir à se détacher des liens. Si jamais ils reprenaient conscience, bien sûr... Les laissant là, le groupe retourna à l'auberge, comme si de rien était...

Faisant rentrer ses Pokémon, elle laissa Akugi ouvrir la fenêtre et faire sortir l'Herbizarre dans la chambre. Cette dernière fit s'enrouler ses lianes autour de la taille de sa dresseuse, la hissant dans la chambre. Puis, elle prit soin de refermer la fenêtre, pour que la pluie ne rentre pas de nouveau dans la pièce. La guerrière déposa doucement la Pichu sur le lit et l'observa, cherchant à savoir comment absorber le contrecoup que subissait la jeune souris. Finalement, elle laissa sortir ses autres Pokémon. Yoroi s'approcha de la nouvelle venue et posa son museau avec une extrême délicatesse sur le front de la souris. L'Acier était un bon conducteur électrique, non ? Peut-être qu'ainsi, il pourrait prendre pour lui la charge électrique en trop de la Pichu. En plus, il était mouillé. Il resta là, paisible.

Melian regarda ses autres compagnons et, en souriant, sortit un tissu de son sac, une sorte de chiffon qu'elle imbiba d'eau. Puis, elle commença à essuyer les crochets de Kogane et Seshru avec attention. Elle le passa aussi sur la queue en forme de lame de la Séviper, avant de s'occuper de la mâchoire de Kibatsuwaru, nettoyant chaque canine avec une grande précision. Lorsqu'elle eut terminé, elle sourit.

"Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous avez été très doués tous les trois... Et au final, je suis contente des résultats de ma recette..."

Elle sourit, sortant la fiole vide de son sac, pour aller la laver. Elle avait enduit les crochets de ses trois compagnons, et la queue de Seshru d'un somnifère sous forme de liquide. Tout ce qu'il fallait faire, c'est que ledit somnifère arrive dans le corps, en traversant la peau. Les résultats étaient plutôt concluents. Elle sourit et se changea, laissant son kimono sécher, avant de nettoyer la fiole. Puis, s'approchant de la Pichu, son sac près d'elle, elle en sortit un de ses vêtements, aidant la souris à se sécher et à se réchauffer... Puis, elle caressa doucement sa fourrure.

"Tu devrais passer la nuit ici... Je pense avoir compris cette histoire de voleur... Tu n'as pris que ce qui t'intéressait, et un coffre rempli d'or ne rentrait pas sur ta liste, n'est-ce pas ? Ca n'est pas toi la voleuse, mais eux... Je pense que le malentendu sera éclairé demain... En attendant, je te suggère de rester ici... Tu n'as qu'à me le dire si tu désires quoi que ce soit...Ou si tu te sens mal..."

Elle lui sourit doucement et, se levant, se dirigea vers le fauteuil miteux, s'y installant. Elle laissait le lit à la Pichu, et à ses Pokémon, si la souris était d'accord. Maintenant, tout était entre ses pattes, selon ce qu'elle voulait, Melian l'aiderait...

[Ninj]

Tant de souffrance, tant de dégouts… tremblant de tous ses membres, la pauvre Pichu luttait pour tenir éveillée… ce n’est que lorsque Melian l’attrapa délicatement entre ses mains qu’elle laissa enfin son esprit rejoindre l’inconscience, après un ultime effort pour observer le visage de sa bienfaitrice.

Les gens criaient, se battaient… là-bas, dehors, au loin… elle les entendait vaguement, comme une faible mélodie berçant son sommeil. Peut-être mourrait-elle, peut-être serait-elle sauvée… peu importait finalement, puisqu’à chaque instant sa vie ne faisait qu’empirer. Quand avait-elle été heureuse pour la dernière fois ? Pas simplement contente, ou même souriante… vraiment heureuse ? Avant… bien avant tout ceci. Avant ces guerres, avant ces morts, avant tout ce sang qui avait ruiné son esprit…

Une simple tempête de sable avait marqué son esprit à jamais. Et plus que ce jour qu’elle avait passé en plein désert, c’était cet instant vécu en compagnie d’un Libegon tout juste grandissant qu’elle se remémorait :
le sable fouettait son visage tandis qu’elle luttait pour rester agrippée sur cette créature volante… et pourtant, elle aurait probablement hurlé de joie si le sable ne l’en avait pas empêché ! Si jeune, si insouciante… tandis qu’elle traversait le ciel en compagnie de ce Libegon, elle s’était sentit libre… elle n’avait plus eut à subir ce qu’elle était, elle ne s’était pas sentie mal, puisqu’elle s’était échappée de cette situation de souris incapable de résister à sa propre libération d’énergie.

Une gerbe de sang lui éclaboussa le visage en plein rêve, tandis que tout semblait à nouveau se brouiller autour d’elle… un affreux cri de douleur résonna au loin, provenant de ce que la Pichu pouvait observer devant elle : un Libegon replié sur lui-même dans une marre de sang. Un éclair rouge zébra le ciel, retentissant violemment dans la tête de la souris comme si elle venait de provoquer elle-même cette foudre. Immédiatement, la pluie se mit à tomber… une pluie rouge sombre qui colorait le sol de cette même couleur à son contact, si bien qu’en moins d’un instant, seule la vision du sang demeurait aux yeux de la rêveuse.

Une forme semblait encore debout au milieu de cet amas sanglant, une unique créature qui s’approchait lentement du Libegon gisant dans son propre liquide vitale. Une longue robe blanche tachée par la marre de sang qu’elle traversait… une étrange mèche verte cachant l’un de ses yeux tandis que l’autre observait d’un regard vide la créature impuissante face à elle… une Gardevoir, semblable à celle de Soriu, cet ami Mizuhanien de Ninj. Elle semblait être le bourreau… et le Libegon sa victime. Et tout comme ce jour où le sang avait coulé à flots, la Gardevoir leva une main en direction du dragon, arrachant d’une simple pensée les magnifiques ailes et la queue pointue de sa proie. La bête hurla de douleur, à nouveau… et pourtant, les choses ne faisaient que commencer. Se servant des membres sectionnés du Libegon, la Gardevoir commença à fouetter l’impuissant, ouvrant de nouvelles plaies sur son corps afin d’étendre encore un peu cette marre de sang… puis finalement, les deux ailes tranchantes s’élevèrent dans le ciel, pour s’abattre brutalement non pas sur un quelconque humain, comme il y a quelques mois désormais, mais sur leur propriétaire, lui tranchant la gorge d’une croix sanglante.

Impuissante… elle l’était tout autant que cette créature au sol qui agonisait, baignant dans son sang… elle l’avait été ce jour-ci, elle le serait également lorsque la victime ne sera non plus un parfait inconnu, mais ce Libegon qui lui a permis de continuer à s’échapper dans son rêve jusqu’ici.
Serrant les poings, la Pichu dévisageait cette Gardevoir vide d’émotion. Elle devait protéger ce Libegon… le protéger, comme elle protégerait le véritable si la même chose se produisait. Même s’il était trop tard pour le sauver et que la mort l’avait sans doute déjà emporté… la Pichu hurla les deux seules syllabes qu’elle était capable de formuler, comme pour se donner du courage, puis ferma les yeux en baissant la tête tandis qu’un puissant éclair s’échappait de son corps… pour partir au loin. L’énergie semblait se dissiper dans les airs… elle ne la relâchait pas, c’était plutôt comme si le courant quittait son corps sans qu’elle n’en comprenne la raison…

La souris jaune entrouvrit lentement les yeux, remarquant enfin la créature métallique dont elle sentait le museau au niveau du front. Après un instant d’incompréhension, à la fois par rapport à ce pokemon et l’endroit où elle se trouvait, la Pichu recula de quelques centimètres pour échapper à ce museau métallique trempé. Malheureusement, à la seconde même où son front fut séparé du pokemon acier, un violent mal de tête frappa la pokemon électrique, la forçant à se prendre la tête entre les mains en gémissant de douleur. Ne trouvant plus de prise pour s’échapper, le courant encore trop intense se mettait à nouveau à vadrouiller au hasard dans son corps pour torturer sa propriétaire. De plus, l’eau de pluie qui dégoulinait toujours le long de son corps amplifiait le phénomène, rendant la douleur tout simplement insupportable.

Comprenant son erreur, la Pichu tendit un bras devant elle et retrouva avec soulagement le corps froid et dur de la créature métallique. La douleur se calma, petit à petit, jusqu’à devenir un simple petit picotement le long de son bras tendu… Quelques faibles éclairs parcouraient la surface des deux corps, à peine visibles à l’œil nu. Le Galegon ne devait pas ressentir grand-chose… peut-être un picotement également, rien de plus. Cela faisait un moment déjà que la Pichu avait déchainé sa foudre, la majorité de l’énergie s’était dissipée depuis : en effet, le mal de tête que venait de ressentir la pichu n’était rien comparé à la douleur qui lui avait fait perdre conscience auparavant…

La situation resta figée quelques minutes, le temps que Mélian ne revienne vêtue de vêtements secs. Ce n’est que lorsqu’elle fut certaine d’avoir dissipée la totalité du surplus d’énergie que la Pichu retira sa main du Galegon, tout en lui offrant un de ces sourires si rares qui suffisaient à réchauffer le cœur de Ninj… mais loin de s’arrêter là et de remercier qui que ce soit pour l’aide qu’elle venait de recevoir, la Pichu reposa immédiatement sa main sur la créature en acier et lança un éclair de très faible intensité qui se perdit entre le lit et la fenêtre. Aucune douleur… de plus, la trajectoire était parfaite. Tout comme lorsqu’elle avait combattu aux cotés de Libegon, sur cette sombre armure métallique que le dragon pouvait supporter tout en parcourant les cieux… tout comme lorsqu’elle s’était entrainée avec Negapi sur la plage d’Eternara… par contre, le Galegon ne semblait pas apprécier : pour résumer, il venait de subir ce que la Pichu subissait au quotidien. Pour se faire pardonner de cette attaque, la souris frotta doucement la tête de l’autre pokemon avant d’enfin le laisser tranquille. Elle se tourna ensuite vers Melian qui lui apportait de quoi se réchauffer…

Pourquoi étaient-ils tous si gentils ? Elle n’avait absolument rien fait pour attirer leur sympathie, au contraire elle avait essayé de les voler… ils ressemblaient un peu à Ninj… lui aussi acceptait les pokemons malgré une première rencontre inquiétante. C’est d’ailleurs de cette façon qu’il avait rencontré son Libegon alors qu’il n’était qu’un Kraknoix travaillant dans une mine avec ses semblables. Et puis… même elle… n’avait-elle pas pardonné à Negapi leur première rencontre ? N’avait-elle pas apprécié Posipi malgré leur dispute du premier jour ? Posipi…

La Pichu se contenta d’hocher la tête aux paroles de Mélian, sans pour autant avoir entendu ce que venait de dire l’humaine. Sans même se rendre compte qu’elle se trouvait sur le lit dans lequel l’humaine était supposée dormir, la souris s’allongea sur le dos pour regarder en direction du ciel… hélas, aujourd’hui encore, un mur séparait son regard de l’immensité bleue qu’elle souhaiterait atteindre à nouveau… et pourtant, elle continuait de fixer le même point, inlassablement, comme si ses yeux pouvaient percer la matière pour dévoiler ce qu’elle cachait.

Se sentant complètement épuisée, la Pichu ferma les yeux l’espace d’un instant… avant de les rouvrir brutalement. L’image de Libegon lui était à nouveau apparut… elle devait le rejoindre. Ils devaient tous se retrouver, bientôt. Sans quoi… il arriverait malheur à l’un d’entre eux. Où ? Quand ? Peu importait, elle marcherait… elle les retrouverait.
La souris posa une de ses petites mains sur les lunettes qui entouraient son front, réfléchissant à un endroit où tous pourraient se retrouver… chez Ninj ? Non… trop évident. La forêt de Celebi ? Peut-être… le désert ? Non, il n’y aurait qu’elle pour vouloir retourner là-bas… finalement, c’était inutile de réfléchir : son instinct la guiderait, il suffisait de lui faire confiance. Elle n’avait de toute façon plus rien à faire dans cette ville, il était temps pour elle de la quitter afin retrouver les autres…

[Melian]

Installée comme elle l'avait pu dans le fauteuil, Melian avait fermé les yeux, la moitié du corps appuyé sur l'accoudoir, la tête sur les bras. Bien qu'inconfortable, elle devait se contenter de ça, et à dire vrai, ça ne la dérangeait pas plus que ça... Elle avait l'habitude... Quand son tuteur et elle dormaient dans une auberge, elle se trouvait en général sur les fauteuils ou chaise quand elle s'endormait... Et elle finissait par se réveiller dans le lit, son maître ayant interverti leur place... Elle avait fini par comprendre qu'il faisait ça dans l'unique but de tester son obéissance, sa docilité... Parfois, quand elle refusait, un long débat pouvait s'en suivre, durant jusque tard le soir, et en règle générale, c'était la fatigue qui finissait par attribuer victoire et défaite : le plus épuisé des deux rendait les armes en premier... Donc ça n'était pas quelques ressorts mal placé qui allaient vraiment l'importuner...

La Mysdibule et la Séviper s'étaient installée dans le lit, trouvant cela plus confortable... Yoroi lui, dormait au pied de celui-ci, son armure de métal se soulevant au rythme de sa respiration calme. Akugi lévitait, ne dormant pas... Elle ne se reposait pratiquement jamais... Ou alors, discrètement... Hanasai surveillait encore un peu tout le monde, rabattant les couvertures sur les uns et les autres. Elle était assez maternelle... Elle prit soin de faire pousser une Vampigraine devant la porte. La petite graine se planta entre deux lattes du plancher et des filins verts se mirent à pousser, à une grande vitesse. Plante grimpante, les espèces de lianes finirent par boucher complètement l'entrée de la chambre. Le seul échappatoire serait la fenêtre... Mais la jeune championne dormait devant, personne ne se risquerait à rentrer par là, et vaincre la Vampigraine prendrait trop de temps et réveillerait les locataires de la petite pièce. Une fois son travail achevé, Hanasai se hissa doucement sur le matelas, sans réveiller ses camarades et finit par fermer les yeux, pour s'endormir paisiblement, convaincue qu'aucun danger ne surviendrait cette nuit...

Kogane était le seul parfaitement éveillé. Il glissa lentement sur le sol, observant d'abord le groupe d'endormis sur les draps gris du lit... Ils avaient l'air assez paisible... Quoique la Pichu semblait un peu plus éveillée que les autres. En sifflant doucement, il lui demanda ce qu'elle comptait faire... Avec sa dresseuse, ils allaient probablement rentrer vers Terros... Est-ce qu'elle les suivrait ? Seule elle pouvait décider, mais aucun d'entre eux ne s'offusquerait de sa présence, bien au contraire... Bien que puissante, elle contrôlait mal sa puissance, comme tous les Pichu... Et elle devait être fatiguée de toutes ces cavalcades sur les toits... Aucun d'entre eux ne l'agresserait, si elle ne s'en prenait pas à leur dresseuse. L'équipe, bien qu'avec des personnalités différentes était très soudée. Et justement, leurs esprits différents faisaient aussi une part de leur force. Et puis, Melian avait un concept bien particulier de la famille... Il posa ses yeux sur cette dernière, constatant qu'elle s'agitait un peu dans son sommeil. Rampant doucement, il la rejoignit et posa doucement sa tête contre son front, sifflant légérement. Il laissait échapper les quelques sons de sa gueule en cadence et avec douceur, comme pour l'apaiser, la rassurer. Elle devait probablement cauchemarder... Il se doutait de ce qui pouvait provoquer cette crainte... Il n'y avait peu de choses capable de l'effrayer, de l'angoisser... Elle était assez courageuse, et son maître avait su lui en faire vivre de toutes les couleurs... Mais la crainte de son père était toujours là... Elle avait peur de se retrouver privée de ses ailes, qu'on avait su lui offrir... Néanmoins, au contact des écailles de son plus vieil ami, inconsciemment, elle s'apaisa... Un sourire éclaira la face de l'arbok qui regarda la Pichu. La nuit portait conseil, elle verrait bien ce qu'elle ferait demain, pour le moment, il faudrait qu'elle se repose... Comme tous... Se dressant un peu, il alla se lover contre la Terrosienne, pour l'apaiser un peu, et repousser ses mauvais rêves...

La demoiselle entrouvrit un oeil lorsque les premiers rayons du Soleil traversèrent la crasse qui recouvrait les fenêtres. Elle bâilla un peu, plaçant une main devant sa bouche et soupira. Elle n'avait pas très bien dormi mais qu'importe... Elle aperçut Kogane toujours plongé dans le sommeil, enroulé contre elle. Elle sourit et caressa délicatement le cou du serpent. Il se redressa et siffla, pour la saluer. Elle se leva et il se laissa doucement glisser sur le sol, le temps qu'elle s'habille. Puis, elle s'approcha du lit et réveilla la plupart de ses Pokémon, laissant un peu de répit à la souris électrique. Elle rassembla ses affaires et s'approcha du mur végétal. Elle tendit l'oreille, adossé près du trou béant formé par l'absence de la porte... D'après les rumeurs, les Magneti avaient été découvert et les doutes sur la Pichu dissipés... Elle fit un signe à Hanasai qui asperga sa Vampigraine d'une Poudre Toxik. Les lianes commencèrent immédiatement à flétrir et finirent par se déssécher complètement... Tout allait bien et était rentré dans l'ordre... Mais il fallait encore retourner chez soi, ou retrouver les siens.... La jeune femme, s'assit sur le lit et attendit que la jeune créature se réveille.

"Ecoute... Je dois rentrer à Kabana... Tu peux nous accompagner si tu le veux... Sinon, nos routes se séparent ici... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, nous pouvons peut-être t'être utile... Dans ce cas là, préviens nous... Dis ce que tu attends... Je ne te garantis pas qu'on puisse t'aider mais bon... On peut toujours aviser, d'accord...? Je ne suis pas aux pièces dans le fond... Mais peut-être que voir du pays te permettra de retrouver tes amis... A toi de voir."

Elle esquissa un sourire, attendant la réponse de la bestiole jaune.

[... J'ai un peu honte là... Sincèrement, j'étais pas du tout inspiré... >< Si tu veux, tu peux clore le topic, à ta guise, au pire, j'édite...]

[Ninj]

[Pas mieux pour ma part ^^']

Pichu resta silencieuse aux questions de l’Arbok. Elle avait déjà fait son choix, néanmoins elle préférait reporter la nouvelle à demain. Elle devait partir, elle n’avait pas le choix. Mais pas pour aller avec cette femme. Son ami l’attendait, là-bas… elle le rejoindrait.

Lorsqu’elle entrouvrit les yeux, la Pichu se sentit immédiatement agressée par la lumière du soleil. Voilà plusieurs jours qu’elle dormait à l’abri des regards, loin des fenêtres et autres sources de lumière… la souris n’était déjà plus habituée à ce genre de réveil. Et pourtant, elle risquait de passer quelques jours à dormir en extérieur désormais. De Kabana à Geffen… même en jouant le passager clandestin dans une roulotte, la souris mettrait au moins une bonne semaine avant d’y arriver. Mais le trajet ne lui faisait pas peur. La seule chose qu’elle craignait actuellement, c’était la perte définitive de son ami. Chaque minute comptait… elle devait s’y rendre au plus vite. Que faisait-elle encore au fond de ce lit ?

Secouant vivement la tête, la Pichu écouta d’une demi-oreille les paroles de l’humaine. Puis elle se contenta pour toute réponse de la dévisager quelques instants, hésitant sur le choix qu’elle devait faire. Il était tentant de demander de l’aide à cette femme… mais quelque chose l’incitait à ne pas le faire. Toujours sans répondre, la souris bondit du lit sur la fenêtre afin d’observer les rues extérieures. Le calme semblait avoir retrouvé la ville. L’histoire du voleur était enfin réglée, les villageois passaient à autre chose. D’autres petits business, d’autres arnaques, d’autres vols… il était difficile de regretter cet endroit lorsqu’on le quittait. Et pourtant, la Pichu s’était bien amusée durant ces quelques temps. Excepté la dernière nuit évidemment ! Sans doute reviendrait-elle un jour, par simple curiosité… voir comment la ville aura évolué d’ici là…

En attendant, il fallait partir. Tournant à nouveau la tête vers l’humaine, la souris électrique refusa d’un signe de tête l’aide que la femme lui avait proposée. L’heure de la séparation était donc venue, si peu de temps après leur rencontre. Frappant ses poings l’un contre l’autre, un petit sourire amusé sur le visage, la souris fit comprendre à l’humaine qu’elle ne craignait absolument pas de voyager seule. De toute façon, la solitude ne la blessait plus depuis fort longtemps.

Le groupe se sépara donc dés la sortie de l’auberge. Ce ne fut pas ce que l’on pouvait appeler des adieux déchirants, loin de là… un simple aurevoir, un geste de la main, et la souris repartait dans une autre direction que l’humaine. Elle avait tout de même pris le temps de remercier les différents pokemons pour leur aide, sans vraiment insister. Son intuition lui disait qu’un jour, elle les recroiserait… pas d’ici un bon moment, mais un jour… Ninj risquait de faire une drôle de tête en rencontrant quelqu’un que sa petite protégée connaissait, mais dont il ignorait jusqu’ici l’existence.

Sortir de la ville… partir au loin, marcher… marcher… s’avancer comme elle pouvait en direction de Geffen, cette ville qui semblait l’appeler comme une mère appelle son enfant. Peut-être n’était-ce pas exactement là-bas qu’elle devait se rendre… mais la direction était bonne. Le Libegon se dirigeait lui-aussi à Geffen, elle voulait le retrouver. Elle devait le retrouver, avant les autres ! Avant ceux qui en voulaient après leur vie ! Et s’ils osaient lui faire quoi que ce soit…

Enervée par ses propres pensées, la Pichu serra le poing, laissant un petit courant électrique parcourir son bras. Finalement, l’éclair zébra le vide devant elle, jusqu’à finalement frapper un tronc d’arbre innocent qui se trouvait sur sa trajectoire. Après-quoi, la Pichu posa immédiatement son autre bras sur celui d’où venait de partir la décharge en grimaçant.
Maudit corps… elle était incapable d’aider son ami dans cet état. Et pourtant, elle le savait… il y avait une chance que tous ses problèmes se règlent d’ici quelques jours. Bientôt, elle serait capable de se battre, comme l’étaient chacun des pokemons de Ninj.
Ignorant cette petite brulure au bras, la souris secoua à nouveau la tête pour reprendre ses esprits : elle n’avait plus de temps à perdre. La route risquait d’être longue, longue et ennuyeuse… mais son but valait le coup. Libegon l’attendait… elle le rejoindrait.

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