[ Clos ] [Event reprise] Du sang ! Encore du sang ! [Abigaël]

[Invité]

Il leur en fallait toujours plus, en abondance et sans interruption. Plus il y avait d'homme et de femme qui se jetaient sur elles, mieux cela était. De plus, les Pokémon y passaient eux aussi, pourquoi aurait-il fallu les négliger ? Cela aurait été absurde et puis il n'y aurait pas autant de liquide vital sur le sol sans eux. Des vampires, voilà ce qu'elles étaient, de véritables suceuses de sang, sauf qu'à part le faire couler sur le sol, elles n'en faisaient rien. Imaginer leur joie, leur jubilation, pouvait-elle ressentir de telles choses ? Peut-être que non, mais au moins, toute deux était dans leur élément, massacrant tout ce qui osait se présenter à elles.
Cela ressemblait à du bétail fonçant directement à l'abattoir, se faisant découper de toute part. Une jambe par-ci, une main par là, des têtes à l'expression horrible et renfrogné, tout était bon, il fallait tout couper. Encore un, puis un autre, que cela était bon, cette sensation de retirer la vie pour préserver la sienne, quelle excitation ! Kye avait quelques giclés de sang sur elle, mais rien de grave, ce n'était pas le sien, elle n'avait souffert que d'une simple coupure à la joue, une flèche qui avait mal ricoché. Elle n'avait pas eu de la chance, elle avait simplement évité le projectile, chose habituelle en soit. Parfois ! Quand cela lui plaisait, elle frappait du pied violemment sur le sol, ce qui avait pour effet d'emporter une personne ou deux sous terre, l'écrasant à l'aide des forces telluriques.
Le ciel était pourpre, les nuages se peignaient de la couleur du sang, le sol lui-même était un champ aux herbes vermeille, le liquide rubis s'écoulant lentement de tous les corps, c'était ça la guerre, la loi du plus fort : Tuer ou être tué ! Un Magneton passa par là, et Kye n'hésita pas à crever l'oeil unique de l'un de ses composant Magneti. Elle s'attaquait ensuite à découper les deux autres en deux parts égales. Elle ne connaissait pas cette créature aux allures bizarres, en fait, un Pokémon recouvert d'acier était plutôt rare, mais il existait tant de bizarrerie que cela n'était pas étonnant. Les restes de la créature se parcourus de courant électriques avant de retomber sur le sol.

Des faiblards, ils étaient tous inutile, aucun n'arrivait à la cheville de Kye, personne ne la vaincrait de cette façon, et elle le savait. La petite Embrylex regardait sans vraiment agir, se demandant bien ce qu'elle pouvait faire pour montrer qu'elle existait elle aussi, qu'elle n'était pas un poids inutile. L'Onix, lui, serpentait sur le champ de bataille, tel une avalanche possédant la forme d'un serpent et écrasant tout sur son passage. Sa couleur entre le gris et le noir profond, comme la pierre sombre elle même, laissait présager quelques mauvais augures à ses adversaires. Il ne pouvait pas sourire ou montrer une quelconque expression avec sa bouche recouvert de matière organique incroyablement dure, ce qui l'empêchait de faire plus peur avec l'air sadique qu'il aurait aimé se donner. Personne n'arrivait à le bloquer, le stopper, l'arrêter, il était lui même une force de la nature, et peut savait éviter les catastrophes tel que lui. Ainsi, il écrasait corps d'homme et de Pokémon sans vergogne, tel le moulinet qui réduisait en bouillie la viande chez un boucher.
Abigaël et ses Pokémon s'en sortait très bien de leur coté, enfin, à première vue ils n'avaient aucune difficulté. Mais elle ? Planté-la comme une statue sans agir, ne se décidant pas si elle voulait aider ou non. Cela en valait-il le coup ? Pourquoi se posait-elle autant de question si soudainement ? Ce n'était pourtant pas son genre, cela restait un mystère d'incompréhension pour elle. Mais qu'allait-elle donc faire ainsi à ne rien faire, à par peut-être se faire tuer ?
Non ! Elle devait réagir ! Montrer qu'elle n'était pas rien et qu'elle pouvait servir à quelque chose, mais cela était surement plus facile à dire qu'à faire. Ne bougeant toujours pas. Quelqu'un aurait put atteindre à sa vie qu'elle n'aurait certainement pas réagi.

Au loin, un capitaine d'un escadron repéra l'endroit ou ses troupes semblait se heurter telle des vagues sur une falaises. Personnes n'arrivait à surpasser l'endroit qui semblait infranchissable, certainement qu'il devait y avoir des ennemies d'une puissance considérable. Il allait débarquer là-bas de son propre grès et verrais bien ce qu'il se passerait, il aurait peut-être de quoi se dégourdir les pattes. Rien que l'idée même d'affronter un adversaire digne de ce nom lui donnait des envies de meurtres. Le choc entre les deux parties serait certainement titanesques.

[Abigaël d'Alma]

Écarlate. Luisante. Un appel au massacre et au meurtre. La lame de la demoiselle d'Alma n'avait repris du service que depuis quelques minutes que déjà, elle était couverte du liquide vermeil ôté du corps des victimes de la manieuse de l'épée. La jeune noble tenait fermement l'arme à bout de bras, et elle la faisait tournoyer comme un fléau qui s'abattrait sur les plaines de Mizuhan. Aucune expression ne venait troubler le calme destructeur qui constituait le masque annonciateur de mort et de carnage. Abby avait déjà tué plus de cinquante personnes, et elle comptait bien continuer à exterminer les obstacles sur son chemin, qu'ils soient humains ou Pokémon. Le regard d'ambre de la jeune femme se porta sur sa prochaine cible, à savoir un Kabutops aux bras semblables à des lames. Le pauvre fossile était loin de se douter qu'il allait trouver là une épéiste plus talentueuse et infiniment plus forte que lui...

Un homme se battant pour le pays de l'Air s'effondre, le teint verdâtre, comme si toutes ses couleurs lui avaient été retirées subitement. Mordu par la fourbe créature venimeuse qui serpente sur le sol à la recherche d'une proie, il a lui aussi eu la malchance de se trouver sur le chemin d'un des Pokémon d'Abigaël. Après avoir mangé une partie du cadavre, Kuchimi se faufile jusqu'à son camarade qui ne peut se mouvoir sans qu'une myriade de petites étoiles l'entoure et le suive. Elle le questionne à propos de son score, et Sennen lui affirme qu'il a fini d'enterrer son vingt-troisième corps, en ayant fait trembler le sol. Un sifflement approbateur retentit alors tandis que le crotale le met au défi de la battre. Ils échangent un regard entendu et reprennent le massacre aux côtés de leur dresseuse.

Vif et sombre à la fois, il tranche et taille les airs comme s'il vivait sa dernière heure. Trop rapide pour être suivi à l’œil nu, l'Insécateur furieux s'abîme dans la tuerie pour oublier qu'il a perdu ce qui lui était cher. Il sait qu'il ne reviendra jamais. Alors, il préfère faire souffrir ceux qui l'entourent pour voir si sa propre peine diminue. La nouvelle personne qui s'occupe de lui n'est pas très compréhensive. Elle n'a en fait pas cherché à savoir quoi que ce soit de lui. Même s'il la trouve austère, il aime cette rigueur et cette discrétion qu'il devine être la conséquence d'une indifférence magistrale. Il se nourrit avec elle, et elle lui permet de se battre pour laisser sortir sa rage et sa haine. Il ne demande rien de plus. Oh, bien sûr, il y a les autres. Le serpent de pierre à la couleur bizarre, l'ancêtre - il a plus de mille ans celui-là, c'est clair - , le crotale complètement fou qui se croit arrivé au paradis depuis que la maîtresse l'a appelé et l'a laissé dormir lové au pied du lit...et le petit dragon blasé qui connaît Abby depuis longtemps. Lui, il n'a pas de chance, c'est évident. C'est à la fois le souffre-douleur et la mascotte de la bande. D'ailleurs, son nom signifie « haine ». Uramu le bien nommé...le Draby a l'air déjà las de celui qui vit l'Enfer au quotidien et n'attend qu'une chose : que le temps passe. Il semble de plus en plus bavard à mesure que l'étrange escouade d'Abigaël s'agrandit, mais tout au fond de lui, il garde sa rancœur et sa peine d'être ainsi haï. Tapies là comme un monstre enchaîné, elles ne demandent qu'à sortir pour tout balayer. Et cela, même Uramu ne l'a pas remarqué.

Le petit dragon décolle après avoir reçu un coup de tête de la part d'un Oniglali au corps gelé. Il retombe lourdement sur le sol, rebondit plusieurs fois et roule au loin, couvert de blessures et de coupures. En gémissant, il se relève et tente de reprendre ses esprits, complètement sonné. Il ne sait pas combien de kilos il vient de se prendre dans la figure...et il n'a même pas envie de le savoir. Il veut juste que tout s'arrête de tourner autour de lui. Il doit en tuer, des ennemis, pour qu'Abigaël le regarde enfin...la patronne est juste là, à quelques pas de lui. Et elle le toise de son air à la fois neutre et hautain, dans un indescriptible mélange de dédain et d'indifférence. La petite étincelle de haine qu'Uramu lit au fond des yeux ambrés suffit à le faire s'aplatir sur le sol, comme il le fait toujours. Lorsqu'elle se détourne pour trancher une nouvelle tête, le Draby tend une patte en avant, essayant de capter son attention, une fois encore. Pourquoi le regarde-t-elle ainsi ? Pourquoi a-t-il été arraché à ses montagnes natales pour vivre aux côtés d'un pareil tyran ? Qu'a-t-il fait de mal pour mériter un tel sort ? Condamné à se battre pour un monstre qui ne le regarde même pas, il sait qu'il mourra rapidement de blessures ou de négligence. Mais il en a assez. C'est ça, sa vie ? Être esclave d'une telle personne ? Comment en est-il arrivé là ? C'est...parce qu'il n'est pas assez fort. Oui...parce qu'il est si faible qu'un simple coup de tête d'un Pokémon ennemi suffit à l'envoyer valser comme une vulgaire chaussette.

L'Oniglali qui vient de le percuter ouvre la gueule, découvrant une rangée de dents carrées et atrocement coupantes. Une boule bleutée se forme dans son orifice buccal et se concentre avant de partir droit vers Uramu qui, encore vacillant, le reçoit de plein fouet. Aussitôt, un carcan de glace se forme autour de lui, arrêtant son temps et ses mouvements. Tous ses muscles se contractent, puis se relâchent, vaincus par le froid qui envahit déjà chaque parcelle du corps du Pokémon. Pas un cri de surprise, pas un geste, rien qui indique que le petit dragon est encore vivant dans sa prison de glace. Il voit les saphirs de son geôlier qui le fixent d'un air sadique et se dit que cette fois, c'est terminé...avant de voir la chevelure d'un noir bleuté de la patronne qui retombe comme un voile funeste dans son dos. Elle continue à se battre malgré tout...alors qu'elle l'a vu se faire piéger...il la déteste tellement...cette façon de lui parler, comme à une chose...de l'ignorer, comme un caillou...et de le regarder, comme un moins que rien...il ne peut plus supporter que la personne avec qui il partage sa vie le traite ainsi. Et pourtant, lorsqu'il la voit danser avec son arme, seule au milieu d'un champ de bataille qui lui appartient, il veut qu'elle tourne la tête, même un instant, même pour recevoir ce regard si spécial qu'elle lui réserve à lui et à lui seul. Il souffre beaucoup...mais il demande encore cette considération, malgré cela. Parce qu'en dépit de ce mépris, elle sait qu'il est là, comme un obstacle, certes, mais que sa présence à ses côtés est devenue une habitude. Et pourtant, cela ne lui suffit pas. Il veut plus. Encore plus.

La haine et la jalousie, le désir de possession et d'exclusivité, la volonté d'exploser pour laisser tout ce qui se tapit en lui se répandre et détruire autour de lui, tout se mêle soudain pour remonter jusqu'à la surface. Il sent son sang bouillir et sa chair palpiter à l'intérieur de la prison gelée. Un grondement sourd monte dans sa gorge et cherche à sortir. Sa peau commence à chauffer tandis que de l'énergie pure émane de son corps tout entier. Des colonnes de fumée commencent à s'échapper du piège de l'Oniglali et montent vers le ciel comme un souhait s'évapore et atteint les étoiles. L'espace disponible à l'intérieur même du bloc de glace devient plus grand, fondant peu à peu. Un cri jaillit, enfin, et fait vibrer la paroi.

* Regarde-moi, patronne, tu vois ? Je suis en train de te montrer ma force. Je ne suis pas aussi faible que ça. Cette fichue glace qui me fait si mal n'est rien comparée à ta haine...et à celle que je ressens pour toi. Je te déteste tant que je sens mon sang chauffer à la pensée que tu pourrais me frapper du plat de ton épée, une fois de plus. J'ai envie de te rendre la pareille. Mais je n'en ai pas le droit. Alors, j'ai choisi de te prouver autrement que je n'étais pas un jouet. Je n'ai pas demandé à être ton compagnon. Et tu n'as jamais voulu accepter que je m'immisce entre Lui et toi. Mais le Duc en a décidé ainsi. On doit faire avec. Tu vois, patronne, j'ai quelque chose en moi qui me hurle de détruire...comme toi. Nous sommes pareils, non ? Alors REGARDE-MOI !! *

La prison vole en éclats tandis que des projectiles gelés heurtent de toutes parts les ennemis aux alentours. La lumière noire qui émane du petit dragon le masque à la vue de l'Oniglali, qui plisse les yeux pour distinguer sa proie. Celle-ci sent son crâne osseux s'allonger pour le recouvrir complètement et constituer un bastion infranchissable et impossible à détruire. Le corps lui-même devient un peu plus grand, et un peu plus gros. Seules les pattes émergent encore de la carapace blanche et solide, avec le regard doré et carnassier qui est maintenant celui du premier Pokémon d'Abigaël. Uramu ouvre la gueule et crache un souffle dont les dragons ont le secret : l'Oniglali, paralysé et grièvement blessé, recule et tombe devant le monstre qui lui fait désormais face. Celui-ci pousse un cri et dévisage la patronne, qui a enfin daigné le regarder...et la surprise dans son regard est telle qu'elle ne voit pas le capitaine de l'escadron fondre vers elle pour la décapiter. La patronne en danger ? Impossible !! Uramu saute pour s'interposer entre l'adversaire et elle, et il lui décoche un Coud'Boule dont il risque de se souvenir toute sa vie. Le Drackhaus retombe lourdement sur le sol, soulève un nuage de poussière et fixe le capitaine d'un air de défi. Mais Abby a déjà repris contenance et l'écarte d'un revers d'épée...même si, cette fois, elle ne parvient à le déplacer que d'un mètre. Devenu bien plus massif, le Pokémon est plus difficile à déloger...et plus apte au combat, bien que plus lent. Pour la première fois de son existence, Uramu entend défier la patronne...et lui prouver sa valeur. Ce n'est pas à son goût ? Tant pis. Qu'elle essaie de l'en empêcher. Elle n'a qu'à se battre à côté et le regarder de temps à autre, et tout ira bien...du moins Uramu en est-il persuadé alors qu'il gratte le sol pour avertir le capitaine. Il ne se laissera plus marcher sur les pattes...et il est prêt à risquer sa vie pour le montrer.

[Invité]

Il fallait le tuer ! Cet homme avait osé défier Abigaël. Il paierait pour ses crimes. Personnes ne pouvaient égaler les deux demoiselles, c'était ainsi et pas autrement. Personnes ne leur étaient supérieures, leur seul maître étaient elles-même et Abby pour Kye. Tout comme elles, leur ami pokémon était eux aussi des pokémons qui n'obéissaient qu'à une seule personne, leur propre boss. En parlant justement de pokémon, voilà déjà que ces derniers commençaient le carnage, ou le continuer plutôt.

Oh oui ! Ils éprouvaient tous une certaine joie à découper, transpercer, disloquer, écraser, tous les mots étaient bons pour qualifier les horreurs qu'ils infligeaient et qui les rendaient impassible ou leur donner un léger sourire. Bon, l'Onix se faisait plaisir, comme toujours quoi, un véritable train de roche qui écrasait sans pitié ses adversaires et personne n'arrivait à le bloquer. Le serpent de roche n'hésitait pas et se lassait presque un peu de tout cela. Il avait déjà rendu bouillie la plupart de ses adversaires, le sang et les tripes entachés sa robe de pierre grise terne qui ne semblait pourtant pas lui déplaire.
En ce qui s'agit de la petite créature terrestre se tenant sur ses deux pattes, elles se battaient sans peur et n'avait aucun remord à tuer. Bien sûr, elle finissait toujours par terminer ses adversaires, qu'ils expirent leur dernier souffle, question de survie. Sa queue, ressemblant beaucoup à un éventail de lame écartelé et laissant un bout de queue nu, lui servait dans cette guerre impitoyable. Elle infligeait de violent coup et envoyé au tapis ses adversaires. Un Pikachu s'était jeté sur elle, recouvert d'une couche électrifiée. Le type sol de l'Embrylex bloqua instantanément les électrons négatifs et les décima en un instant. Elle n'eu plus qu'à en finir avec lui avec un violent coup de corne qui l'envoya rejoindre un tas de corps inanimé d'adversaire qui n'était pas que les siens.

Une lumière rayonna non loin de là. Tout le monde se stoppa un instant pour voir ce qu'il se passait et la surprise était totale pour chacun. Uramu évoluait. Le Drabby qui avait tendance à raller continuellement et à toujours ne paraitre qu'un simple pokémon rejeté par sa maîtresse. Lui qui avait toutes les chances de mourir un jour, lui qui avait failli voir sa vie finir en peu de temps. Il venait de grossir et de devenir plus puissant, une créature plus étrange et plus solide qu'auparavant à première vue. Il venait de changer et avait certainement gagné en puissance. Mais elle ? Toujours rien ! Pourtant, elle avait suivi Kye durant longtemps, avait combattu, c'était entraîné, mais rien, elle ne semblait pourtant pas si inutile, mais elle n'avait encore montré aucun fait qui aurait pu la démarquer auprès de la femme.
Même Shuishoo qui était pourtant arrivé qu'il y a peu fût choisi par cette dernière. Elle n'était qu'une squatteuse, elle la suivait, mais elle ne l'avait jamais voulu. Et pourtant elle s'accrochait, elle savait qu'un jour elle arriverait à montrer à Kye qu'elle pouvait valoir quelque chose. Alors, pourquoi Uramu, mais pas elle ? C'était injuste ! Personne ne méritait plus qu'elle de devenir plus forte. Personne !

Sous un soudain accès de colère, Gaïa se recroquevilla sur elle-même, invoquant un ancien pouvoir qu'elle n'avait, jusque-là, pas encore utilisé. Elle savait qu'elle en était capable, mais jamais elle ne s'était résolue à l'utiliser. Une soudaine et vive tempête de sable se leva alors tout autour d'elle puis sur le terrain où elle se trouvait jusqu'à très loin. Elle était furieuse, jalouse, horripilé, il n'y avait aucun mot pour transcrire sa rage de vouloir toujours plus. Kye la remarquerait quoi qu'il en soit et si elle ne pouvait pas se démarquer durant cette bataille, elle lui montrerait une autre fois ses capacités. En attendant, voilà qu'un Etourmi fonçait en sa direction, ce dernier était gêné par le sable et essayait de rejoindre la terre ferme. Malheureusement, pour ces derniers instants de vie, l'oiseau se vit attraper violemment dans une bouche dentée qui finirent de l'achever. Crachant le corps de la volaille sur le sol, l'Embrylex commença à courir dans le flot de poussière de roche qui se frictionnait et frappait ceux qui ne pouvaient s'en protéger. Ils allaient tous périrent par ses crocs, sa corne, ses coups et ses astuces.

Alors que certain était jaloux, d'autre venait à affronter quelques premières difficultés lors de cette bataille, enfin un ennemi qui en valait la peine. Alors qu'un homme d'un genre imposant venait de se poster juste en face d'elle, une flèche qui leur était destinée se brisa sur sa peau. Un véritable cuir épais qui ne laisserait pas passer les attaques les plus simplistes. Il ne semblait pas bien rapide, mais le cimeterre qu'il tenait à la main laissait présager que ses coups devaient être dévastateurs et cela était effectivement le cas. Kye eu juste le temps de parer quand, bien qu'elle soit bien campée sur ses appuis, se vit glisser sur le sol de quelque mètres. Un coup de cet homme et elle serait en très mauvaise posture, heureusement que la patronne était là.
En un instant, Kye disparut et refit une apparition derrière l'homme, katana sorti et prêt à découper la tête du bonhomme. Mais même cette attaque qui n'était pas de main morte ne lui avait rien fait. La lame avait tracé une ligne blanche sur la peau de l'homme au niveau de sa nuque. C'était incroyable. Et voilà qu'il se retournait, son arme présageant la mort imminente de la jeune femme siffla dans l'air, son poids devait être considérable.
Elle parât en bloquant le coup de son sabre, ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était de voler une dizaine de mètres plus loin, bien qu'elle se reprit, elle crut perdre l'équilibre et avait le poignet légèrement paralysé. Il ne fallait pas oublier qu'elle se battait avec un seul bras et que bloquer était donc plus difficile et douloureux, surtout devant ce genre de personne. Elle ne voulait pas intervenir dans le combat d'Abigaël, mais un ennemi comme celui-ci, il ne fallait pas se le monopoliser, elles pouvaient bien se le partager non ? Encore qu'il restait à savoir si la patronne connaissait la définition de partage.

[Abigaël d'Alma]

L'homme qui avait atterri non loin d'Abigaël regarda l'énorme bloc blanc strié sur pattes qui venait de lui faire face. Ce devait sûrement être un des larbins de cette femme qu'il entendait décapiter proprement. Cette Terrosienne avait des capacités hors-normes, c'était certain. Elle ne semblait pas, à première vue, être une guerrière rodée, mais il suffisait de la voir manier cette immense épée qui devait bien peser ses cinquante kilos facile pour se rendre compte qu'elle n'était pas exactement n'importe qui. Et elle avait des gardes du corps - bien qu'elle ne donne pas l'impression d'en avoir réellement besoin - tout aussi impressionnants. A commencer par la forteresse qui le dévisageait sans ciller de ses yeux dorés et brillants d'un éclat mauvais. Le haut gradé eut un sourire en biais en voyant le serviteur de la jeune femme parer son coup puissant. Il laissa carrément échapper un rire quand elle tenta de passer derrière lui pour le surprendre. Il n'eut aucun mal à la repousser et à l'envoyer bouler plusieurs mètres plus loin. Cette fille ne l'intéressait pas. Ce qu'il voulait, c'était le démon aux yeux d'ambre.

Abigaël jeta un dernier regard à Uramu avant de se lancer à son tour à l'assaut de l'adversaire qu'elle estimait, pour une fois, à sa portée. Elle n'hésita pas à lui balancer son arme monstrueuse droit dessus histoire de voir s'il parvenait à encaisser. Ses genoux ployèrent légèrement sous le choc, mais il réussit à se maintenir debout, ne pouvant toutefois retenir une goutte de sueur, qui dévala lentement sa tempe pour s'écraser sur le sol boueux et rougeâtre. Cette fois, ce fut à la demoiselle d'Alma d'esquisser un sourire malsain. Finalement, il avait peur d'elle. Comme tous les autres. Elle comptait bien voir de quoi il était capable avant de trancher son cou épais et de faire voler sa tête aussi loin que possible.

Un séisme jette plusieurs hommes à bas de leur monture et, désarmés, ils ne peuvent que se laisser engloutir par les entrailles de la terre qui s'ouvrent, béantes, pour les emporter en Enfer. Mais au lieu des bouches de la mère nourricière, c'est la gueule de pierre dentelée qui les avale sans ménagement, broyant les armures, les chairs et les os. Réduits en poussière sans même avoir pu crier, les soldats ennemis disparaissent en quelques instants, ayant eu le malheur de se reformer en bataillons serrés. Se regrouper en aussi grand nombre au même endroit les a conduits à leur perte. Surgissant de la faille noire et dense, l'Onix kaki pousse un hurlement qui fait trembler les rescapés du massacre. D'un coup de queue rageur, Sennen balaye les survivants, puis fonce tête baissée dans le tas d'humains qui s'offre à lui, prêt à les empaler avec sa corne. Déchaîné, le serpent rocheux a décidé, en fin de compte, de se faire bien voir par celle que tous appellent « la patronne ».

Kshhhh...mais c'est pas possible...elle ne peut pas rivaliser avec lui. Il est trop grand, d'abord. Et puis lui, il peut ouvrir la terre en deux sans problème. Elle, elle sait faire quoi ? Injecter du venin aux gens. La belle affaire. Niveau rapidité, elle est perdante, y'a pas à dire. Un peu dépitée, Kuchimi continue néanmoins, après ce coup dur - il en a tué au moins trois fois plus qu'elle en deux fois moins de temps - à mordre tout ce qui passe à portée de crocs. Elle ne se gêne d'ailleurs pas pour arracher un morceau de peau ou deux, quand elle aime bien l'odeur de sa proie. Elle peut aussi aller jusqu'à en bouffer un peu plus, si vraiment elle est à son goût. Elle se retourne subitement, sentant la présence de l'Onix, qui la raille, avec l'air de ceux qui ont vécu mille ans. Mais...Sennen...ça veut pas dire millénaire ? Alors il a vraiment vécu...si longtemps ? Le croûton !! Il déclinera avant elle, foi de serpent. Elle l'aura un jour, elle l'aura. Elle siffle d'un air supérieur, persuadée qu'elle pourra le vaincre à l'usure. Mais ils sont forcés de mettre leur dispute de côté pour un petit moment, vu ce qui se passe.

Tout près, essuyant ses lames sur le tissu sale et déchiré du cadavre lacéré, Hagane leva la tête, lui aussi fasciné par le spectacle. Uramu venait de changer d'apparence, passant du petit dragon chétif à un colosse blindé dont seuls les yeux et les pattes étaient visibles. Mais de là où il était, l'Insécateur devinait la puissance qui s'agitait sans cesse sous la carapace sphérique. D'un bond, il rejoint les deux serpents et acquiesce en croisant leur regard. Là, ça va faire mal. Il a l'air tout énervé, le Drackhaus. Pourtant...il y en a une qui est infiniment plus en colère que le premier Pokémon d'Abby...et c'est Abby elle-même.

La jeune noble laisse échapper un sifflement de mécontentement, non pas à cause de la tempête de sable levée par Gaïa, mais à cause de la demi-manchotte qui avait voulu lui voler son adversaire. Mais elle se prenait pour qui, celle-là ? C'était son serviteur !! Elle n'avait pas à faire une telle chose. En plus, si elle voulait s'interposer, elle n'avait qu'à faire ça bien, au lieu de se faire éjecter en deux temps trois mouvements comme elle venait de le faire. Une bonne à rien. Elle n'en avait pas besoin, en fait. Mais bon...pour le moment, elle pouvait encore servir, même si la fille du Duc se demandait bien à quoi. Elle avait plus important à régler, à savoir le gros type en face d'elle. Un rire sarcastique retentit, bref, sonore, cassant. Abigaël entrait réellement en scène...

La jeune femme passa une main sur sa croix noire. Kurux brilla, luisit, puis émit une onde vibrante et mauvaise sur un large périmètre. Les morceaux de ténèbres revinrent s'agglutiner sur le corps de la noble, comme lors de la première bataille. Puis, ils commencèrent à se détacher, continuellement renouvelés, tombant sur le sol en le brûlant comme un poison mortel. La présence en elle, répondant à son appel, allait s'en donner à cœur joie. Un adversaire de choix se tenait devant elle. Il était sans doute moins fort que la fille de l'Eau qui avait une autre bête tapie dans son âme. Mais c'était quand même intéressant, un humain normal qui arrivait à déployer une telle puissance en ne puisant que dans ses propres ressources. Peut-être allait-il tenir un peu plus que trois minutes vingt-cinq secondes, record établi par un homme qui avait fini égorgé, avant qu'Abby ne rencontre Nina. Elle, elle avait pu résister longtemps, et sans doute aurait-elle pu tenir davantage si elle n'était pas partie, ramenée à la réalité par ses stupides compagnons. En tout cas, maintenant...le pauvre militaire allait passer un sale « court » quart d'heure.

L'épée titanesque heurta violemment la lame de l'homme, dans un bruit de métal lourd et assourdissant. Les deux guerriers se rencontrèrent à nouveau. Mais l'homme comprit rapidement qu'il ne ferait pas le poids : depuis qu'elle avait effleuré cette drôle de croix noire, elle était encore plus forte qu'avant...il refusait d'admettre qu'il combattait une femme, et préférait la considérer comme une personne possédée par une quelconque puissance démoniaque. Un homme ne pouvait pas en faire autant, alors une femme ! Rentrer au pays en avouant, la queue entre les jambes, qu'il s'était fait mettre minable par une femme ? Jamais ! Encore fallait-il qu'il puisse rentrer un jour chez lui...et vu l'état d'Abigaël, la probabilité qu'il ait à subir l'humiliation de se voir être hué par ses confrères était largement au-dessous de zéro. En effet, il n'évita que de justesse le bout de la lame gourmande de chair et de sang, et il ne put esquiver l'assaut suivant, qui le priva de l'usage de son bras gauche pour un bon moment. Il serra les dents en sentant la pointe de l'épée d'Abby tracer une marque sanglante sur son membre désormais inutilisable, les nerfs sévèrement touchés, et planta son regard où de la peur pouvait commencer à apparaître dans les deux morceaux d'ébène qu'étaient devenues les pupilles de la jeune noble. En croisant ces yeux-là, il comprit qu'il ne partirait jamais de ce champ de bataille...si ce n'est les pieds devant. Et encore. Il fallait qu'elle laisse quelque chose de « rapatriable » en guise de cadavre. Ce qui n'était pas, à la voir se déchaîner sur le gradé, la chose la plus évidente à concevoir.

Soudain, alors que l'adversaire commençait à fatiguer pour de bon, Abby se détourna de lui, les yeux brillants d'une lueur nouvelle. Une autre présence. Comme celle de Nina. Mais différente, quand même. Elle attirait, irrésistiblement...et la fille du Duc, après avoir crié à Kye qu'elle la laissait finir le boulot et qu'elle n'avait pas intérêt à y laisser la peau, se dirigea vers la source de son trouble et de sa fascination. Uramu, lui, en profite pour mettre un Coud'Boule dans les côtes du pauvre bougre, lui en cassant la moitié au passage, avant de se laisser tomber pour rouler derrière sa patronne.

La guerrière, entourée d'une aura sombre, s'immobilisa tout près de la bulle bleue qui l'empêchait de rejoindre « la source ». Sans pouvoir l'expliquer, elle ressentait une sorte de proximité inconnue jusqu'alors lorsqu'elle se trouvait dans la même zone que cette femme. Une femme, oui, habitée par l'eau même au plus profond de son âme. Une femme noble qu'elle avait l'impression de connaître presqu'aussi bien que Père.

« Mère est ici. Elle est là-dedans. »

Le Drackhaus se déplie, se campe sur ses pattes et observe. Abby...elle vient de dire QUOI ? Mère ? SA Mère ? Celle que personne hormis le Duc n'a jamais vue, parmi les d'Alma ? Comment a-t-elle fait pour...ah, oui. Il comprend mieux. La même présence que la dernière fois, avec quelque chose de plus mystérieux, de plus profond aussi. Comment ? Deux ? Deux présences semblables dans la sphère...ce qui signifie...que l'autre fille est là, elle aussi. Le dragon a une légère impression de déjà vu. Et il commence à flipper sérieusement. Si la nouvelle est comme Abby...l'autre, qui est un peu plus jeune...c'est sûrement sa sœur...et il déglutit avec difficulté quand il réalise la possibilité qu'il existe BEAUCOUP d'autres femmes comme la patronne. Si c'est le cas...il en connaît qui vont avoir du souci à se faire. A commencer par lui, d'ailleurs. Inutile de préciser que, planté entre cette bulle bleue pas très rassurante et la patronne qui l'est encore moins, il ne se sent pas exactement en sécurité, en fait. Sa vanité passagère due à son évolution retombe peu à peu...et sa raison reprend le dessus. Évidemment, la première chose qu'elle lui dit, c'est de fuir, loin, très loin, le plus loin possible même. Et étrangement, il a une furieuse envie de l'écouter...

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Le petit salopiot ! Comment cet homme osait-il la repoussé ainsi, il n'avait aucun droit. Le seul droit qui lui était accordé était de mourir en bonne et due forme. Même la patronne était d'accord sur ce point, cet homme devait mourir, comme tous. Kye se ferait certainement un plaisir d'en finir avec la vie de cet homme puisque cela était les ordres d'Abigaël, elle obéirait. De toute façon, les directives données allaient dans le même sens que les envies de sang de la Terrosiene. La patronne était déjà partit en laissant le commandant dans un piteux état et voilà qu'Uramu se permettait de l'affaiblir un peu plus. C'était inadmissible, il était qu'à elle maintenant, il n'avait pas à ajouter son grain de sel. Elle réglerait son compte avec le dragon un autre jour, pour l'instant les yeux d'ambre de Kye se recouvrait d'une lueur mauvaise et meurtrière qui ne demandait qu'à être assouvi. Quelque chose retentit au fond d'elle-même. Un être se réveillait, ou une ancienne émotion qui remontait. Un désir de revanche, de vouloir se venger, de sentir le sang de la personne s'écoulait sur sa lame. Cet homme ? Elle ne le connaissait pas ! Mais il lui faisait ressassé de multiple souvenirs. Les souvenirs ; chose qu'elle avait banni de son langage et de sa mémoire. Elle était quelqu'un du présent et elle laissait le passé aux faibles. Le sien ne la rendrait jamais plus fortes. Il était trop flou et futile, elle avait décidé de l'oublier à jamais et le regard de cet homme en mauvaise posture lui ravivait ses pensées troubles. Elle ne laisserait pas son esprit s'enticher de pitié pour un homme tel que lui. Elle devait le tuer, c'était la seule solution à son esprit qui s'embrouillait en ce instant fatidique.

Alors que l'adulte se relevait avec peine, la jeune femme déjà marqué par les épreuves de la vie s'étaient retrouvés en face de lui en une paire de secondes. Un être abjecte se tenait en face de lui et ce dernier ne semblait pas l'avoir remarqué. Quelque chose la dérangeait légèrement, pourquoi sa lame avait ripé sur la peau de cet homme alors que la lame de Kye avait réussi à l'entailler, sans pour autant lui couper le bras. Elle était d'accord sur un point, c'est qu'elle n'y avait donné aucune force dans son mouvement en espérant que la tête de l'homme se décroche aussi facilement que celle des autres larbins. Elle tata du bout de sa lame la peau de l'homme et put confirmer que ce dernier possédait un véritable cuir épais qui l'avait effectivement empêché d'assener un quelconque coup. Elle le fixa droit dans les yeux, la poussière soulevée par les combats rendaient le champ de bataille complètement indescriptible et la seule chose que sa victime pouvait voir était certainement l'ombre de son corps et ses deux yeux couleurs fauve. Deux fentes aurait très bien put prendre place à la place de ses pupilles. L'iris se contractant plusieurs fois donnant un effet d'excitation.

Spoiler:

Sa main était parcourue par de violent spasme musculaire faisant ainsi trembler sa lame d'une envie plus que meurtrière. Cet homme allait mourir de sa main et souffrirait, cela était certain. Voilà qu'un sourire de sadisme s'incrusta sur le visage de la jeune fille. Donné la mort à cet homme la démangeait. Une proie inintéressante pour une fois, elle allait pouvoir y mettre tout son coeur à l'ouvrage, s'il lui en restait un. Prise d'une soudaine folie, son bras dicta le mouvement circulaire qui fit une profonde entaille dans le torse de l'homme, partant du plexus jusqu'à sa jugulaire. Il allait se vider de son sang assez vite et mourrait d'anémie, mais elle le ferait bien plus souffrir avant que cela n'arrive. L'homme lâcha un cri étouffé, certainement qu'il ne voulait pas montrer sa douleur. Dommage ! Cela aurait fait plaisir à Kye. Il n'eut pas le temps de se relever qu'elle avait déjà commencé à couper chacun de ses tendons. Il ne pouvait plus bouger, il allait mourir pendant qu'elle continuerait à le découper en petit morceaux. Elle en ferait une véritable charpie, méconnaissable, personne ne le reconnaitrait. Elle était légèrement dégouttée que cela soit si facile. La patronne en avait bien profité, ce n'était pas très amusant ainsi, mais bon, il fallait se contenter des miettes pour l'instant. Elle continuait ainsi à taillader, arrachant des lambeaux de peau avec sauvagerie et violence. Que cela avait du bon ! Il lui restait encore beaucoup à faire. Elle était déjà en train de commencer à lui péter les phalanges, la souffrance de l'homme serait totale.

De son côté, Gaïa se recouvrait d'un voile de sable qui renforçait son armure. Elle voulait devenir plus fortes, meilleures, mais personne ne la regardait, personnes ne voulaient d'elle, elle était un poids. Mais elle dépasserait l'Onix, il ne sera pas l'un des rôles importants de l'équipe de Kye tant qu'elle n'aura pas fait son ascension. Elle devait vaincre, elle devait se surpasser. Elle n'hésita pas à soulever quelque rochers pour les lancers sur tous ceux qui passaient par là. Hurlant d'un cri rauque et sourd, exprimant sa rage du combat. Elle était ici pour attirer l'attention à son tour, mais ce n'était pas vraiment pour faire plaisir à la femme, mais pour se savoir bel et bien réelle. Elle se sentait continuellement dénigré de la part de l'humaine, elle passait ainsi pour un simple fantôme invisible aux yeux de tous. Jamais ! Jamais ! Elle repousserait ses limites ! Voilà qu'une Heledelle ose s'approcher. La jeune Embrylex commençant à hurler insulte et autre divagation pour se donner du courage. Elle faisait ça pour elle, pour exister.

"Et un rocher dans ta fife ! Crève enflure !"

Shuishoo accompagnait son amie de longue date dans ses tueries. Ouvrant la terre en deux et s'y engouffrant pour y écraser et broyer les corps des malheureux qui avaient eu la malchance de tomber à l'intérieur. Son corps était recouvert de tache rougeâtre ainsi que de bouts de chairs, mais il s'en fichait bien, cela partirait après quelques jours. Il ne s'attaquait pas à de gros pokémon ou des personnes dangereuses, non pas par peur, mais plutôt par prudence. Il ne savait pas comment il réagirait si un Rhinoféros venait à le soulever de terre. Il se retrouverait totalement démuni de tout moyen. Pour l'instant, il tuait et faisait des ravages sans trop de problèmes, c'était déjà pas mal.

Alors que les deux pokémons de Kye, enfin, l'une squattant plutôt qu'autre chose, bataillaient et effectuer leurs devoirs, l'humaine en avait presque fini avec l'homme. Enfin, il était déjà mort, mais elle faisait des mouvements de va-et-viens d'en haut en bas sur son épaule, traçant ainsi une très longue entaille qui passait de par en par le corps de l'humain. Bientôt le côté droit de son torse tomba sur le sol accompagné du bras. Le poussant alors du pied, le corps souleva un léger nuage de poussière quand il toucha le sol. La demoiselle était méconnaissable, le sang qui la parcourait empêchait toute distinction de couleur. Mais un sourire prédominait sur son visage, elle était heureuse, elle avait trouvé cela amusant et maintenant il fallait découper autre chose. Se jetant alors dans la masse des humains, tranchant tout ce qui lui venait sous la main, alliés comme ennemis, pokémons comme être humain.

[FINI aussi pour moi]

[Abigaël d'Alma]

Le gradé était passé sous contrôle de Kye, après avoir subi les attaques d'Abigaël. Mais maintenant, cette dernière se moquait totalement de son ancienne proie, bien plus intéressée par la nouvelle présence qui s'était montrée devant elle. La souveraine de Mizuhan en personne était là. Même si Abby ignorait son rang, elle avait deviné, avec son instinct quasi bestial, le lien de sang qui l'unissait à cette femme semblant tout droit sortie du fond des océans. Ce qui n'était pas tout à fait faux, en réalité. Alors qu'un nuage de poussière commençait à obscurcir la scène derrière elle, la jeune noble, sans prêter attention aux agissements de son serviteur, se dirigea directement vers la bulle d'eau bleutée, déterminée à la percer pour atteindre Mère. De plus, l'autre était là aussi...oui...et elle était trop calme. Ce n'était pas drôle. Elle préférait quand la bête de l'autre fille s'agitait un peu plus. Mais là, apparemment...elle ne voulait pas se battre. Quel dommage. Abby, elle, le voulait. Alors, elle serait bien obligée de se défendre, quand la guerrière aurait déchiré cette sphère d'eau d'un grand coup d'épée...

Sauf que tout ne se passa pas exactement comme prévu. En effet, elle se vit violemment repoussée par une sorte de champ de force constitué par la sphère elle-même. Quoi ? Une simple boule d'eau arrivait à la tenir en respect ? Elle ? Impossible. Légèrement agacée, Abigaël réitéra sa manœuvre, sans plus de succès. Elle expira un grand coup, à la fois perplexe et énervée. Comment diable cette foutue bulle d'eau pouvait-elle dévier la lame de son énorme épée ? Elle ne comprenait pas. Franchement en colère, elle prit de l'élan et, en tournoyant plusieurs fois sur elle-même, elle balança sa gigantesque lame sur la paroi. Celle-ci ne fut pourtant parcourue que d'un petit frisson...Abigaël poussa un cri de rage. C'était la première fois que quelque chose d'aussi insignifiant la mettait en échec. En réalité, c'était son premier véritable échec...et elle ne parvenait pas à l'accepter. L'aura noire autour d'elle s'intensifia, s'étendit, s'amplifia, devenant plus sombre, plus terrible, plus proche du néant qui aspire tout ce qui passe à sa portée. La jeune noble devenait, non pas sérieuse, mais hargneuse. Détruire. Un obstacle. Le résultat de vingt ans d'éducation et d'entraînement rigoureux se mit à circuler dans ses veines et dans son âme. Et elle se souvint des paroles de Père. Quand quelque chose t'empêche de passer, détruis-le. Quelle que soit cette chose, réduis-la en poussière. Rien ne doit t'arrêter dans ta tâche. Casse. « Meurs ». Casse. Encore et encore.

Vlam. Il court, vlam, puis recule, s'ébroue et recommence. Le Drackhaus a décidé de cogner directement la paroi d'azur qui rend sa patronne folle furieuse - enfin, encore plus qu'elle ne l'est déjà. Il se demande si elle compte se calmer, mais il se doute bien qu'elle n'aura de cesse de tout casser avant d'avoir détruit cet obstacle qu'il devine inconcevable dans l'esprit d'Abby. Du coup, s'il veut se faire bien voir d'elle, et s'il veut qu'elle puisse continuer à déchiqueter ce qui se trouve sur son chemin, il a tout intérêt à l'aider à abattre cette chose. Évidemment, il s'attend à une réaction assez violente de mépris et de colère de sa part - d'ailleurs, elle lui crie dessus et lui dit avec la gentillesse qui la caractérise de dégager de là tout de suite. Mais il ne lâchera pas l'affaire. S'il arrive à faire disparaître la source de la contrariété de la patronne, il est persuadé d'avoir autre chose que ce regard empli de dédain qu'elle lui jette toujours. Alors, il recule encore, il prend son élan, et il charge. Mais bon sang ! Ce que ce mur peut être solide ! Il n'en revient pas ! Pas étonnant que même Abby ait du mal à l'endommager ! Dragonipopette, foi de dragon, il n'a jamais vu un truc pareil. Celle qui est à l'origine de cette barrière doit être encore plus monstrueuse que la patronne. Vraiment plus mons...QUOI ? Il vient de dire QUOI ? Quelqu'un de pire qu'Abby ? Et voilà, ça y est, son arrêt de mort est signé. En pâlissant - enfin, autant qu'il peut pâlir, vu la couleur déjà pas très colorée de sa carapace - , il se rend compte qu'il n'a pas fait son testament dragonique. Quel looser ! Il ne sera jamais admis au paradis des dragons, dans ces conditions ! Mais...mais...à quoi il pense, là ? Mourir ? Maintenant ? Alors qu'il s'est démené pour montrer à Abby qu'il était capable d'évoluer ? Sans avoir pu prouver qu'un jour, il allait voler ? Jamais de la vie ! Il doit vivre, et à fond ! BOUM, un nouveau coup vient ébranler la protection qui semble liquide, à première vue, mais qui demeure en réalité infranchissable comme un mur d'acier. Encore qu'Abigaël et Uramu auraient eu plus de chance face à une paroi d'acier. Là, ça semble totalement impénétrable.

Hagane reste là, impassible, observant la patronne s'entêter contre cette paroi que lui sait pertinemment impossible à abattre. Ce n'est pas n'importe qui, la femme à l'intérieur de cette forteresse. C'est la reine de Mizuhan. Et elle excelle dans l'art de maîtriser l'eau sous toutes ses formes. Rien qu'à voir l'état impeccable dans lequel se trouve son bastion...on devine facilement que même la noble aux cheveux bleu-noir ne pourra rien faire. L'Insécateur soupire alors et jette un dernier regard à ses camarades avant de décoller, faisant vrombir ses ailes fines et légères, se dirigeant vers la patronne et Uramu. Il s'apprête à leur dire que c'est inutile, mais il se ravise lorsqu'il se pose, comprenant d'un coup d'oeil qu'aucun des deux ne renoncera à cette entreprise. Finalement, lassé de tuer ceux qui passent près de ses bras aiguisés, il décide de mettre sa force et sa vitesse à contribution pour ajouter sa force à celles du Drackhaus et de la patronne. Agitant de nouveau ses ailes rapidement, il commence à tenter de tracer des rayures sur la paroi bleue et lisse légèrement opaque. Devenant peu à peu invisible à l’œil nu, le Pokémon mante ne signale sa présence que par les sifflements répétés et les déplacements d'air générés par ses mouvements rapides et précis. Il sait qu'Abby l'a vu, du coin de l'oeil, et qu'elle n'approuve ou ne désapprouve en rien ce qu'il est en train de faire. Elle s'en fiche, tout simplement. Mais il espère que ce que tous, consciemment ou non, tentent de faire pour amener des sentiments dans ce réceptacle, aura un jour pour résultat la naissance d'une véritable humaine. Même peu à peu. Après tout, il s'est fermé au monde et aux autres. L'opération inverse doit être possible chez les hommes. Il sait aussi que lui-même, un jour, réussira à s'ouvrir à nouveau, gardant toutefois en lui cette blessure profonde et enfouie comme une relique maudite : la mort de son précédent maître.

L'Onix et l'Abo se dévisagent, abasourdis de voir que l'Insécateur bougon et solitaire en est venu à aller prêter main-forte à la patronne. Eh quoi, lui aussi il veut figurer dans le top ? Là, y'a d'la concurrence. Kuchimi n'est pas d'accord. Elle va lui montrer au géant vert ! Il a beau avoir des Shogun à la place des bras et des petites membranes qui lui donnent le pouvoir de voler, elle, elle a son venin et ses crocs. Y'en a marre à la fin ! Toujours quelqu'un pour la coiffer au poteau, ça commence à bien faire ! Kssssshhha alors, la politessssse ssse perd...Très contrariée, furieuse, la petite Abo se faufile rageusement jusqu'à la paroi qui nargue Abby et, une fois arrivée devant...reste plantée là comme une poule qui aurait trouvé un cure-dent. Elle est censée faire QUOI, contre ce genre d'adversaire, hein ? C'est pas du jeu quoi, ssssserpenlipopette !!! Elle se met alors à cracher et à siffler toute seule, dépitée, envoyant des jets d'acide sur le mur bleu dans un effort désespéré pour se rendre utile. Non loin de là, le grand Onix éclate d'un rire rocailleux et sonore qui fait trembler tout le monde aux alentours. L'avortonne VS le croûton, le duel risque de vite être réglé. Se disant que finalement, ce ne serait pas si mal de se joindre à la partie, il ondule sur le sol, arrachant au passage quelques morceaux d'humains, de terre et d'armures. Les dommages collatéraux, ça le connaît. C'est même sa spécialité.

« LAISSE-MOI PASSER !! »

Le mur d'eau se brise soudain, laissant enfin apparaître la jeune fille et la femme qui se trouvent, avec plusieurs autres Pokémon, à l'intérieur. La plus jeune, un genou à terre, ne lève pas le regard vers son aînée, dont la main levée s'abaisse mollement. C'est elle qui vient de mettre fin à sa barrière protectrice, en entendant le cri de sa fille. Elle tourne ses yeux dorés vers Abigaël et la regarde tristement. Elle n'arrive pas à obtenir la reconnaissance de sa fille légitime. Et voilà que la sœur de Nina se montre, plus en colère et monstrueuse que jamais. Sifuru a l'impression d'être prise dans un tourbillon d'incompréhension et de douleur qu'elle ne parvient pas à stopper. Elle aime ses deux filles, mais aucune ne semble vouloir lui donner quoi que ce soit, si ce n'est une allégeance et une obéissance totales pour l'une, et une haine féroce de l'ennemi, de l'autre camp, pour l'autre...

« Ma très chère Abigaël...je te vois enfin...et je suis si heureuse...de vous avoir réunies, toutes les deux...Nina...regarde-la...ta sœur aînée, Abigaël d'Alma...n'est-elle pas magnifique ? »

La guerrière de l'Eau s'exécuta et pâlit en voyant ce visage tant redouté. Pourtant, sa bête ne bougea pas, apaisée par la présence de Sifuru de Mizuhan. Abby, en revanche, cessa de toiser sa cadette pour se focaliser sur cette femme dont Père parlait parfois en termes si élogieux. Et lorsque ses yeux dorés rencontrèrent ceux de la souveraine, le temps sembla se figer.

You told I have the eyes of a wolf
Search them and find the beauty of the beast

Pour la première fois de son existence, quelqu'un la regardait en la transperçant. Mère pouvait l'analyser...et elle...elle pouvait...lire en elle. Une avalanche de sensations inconnues se déversa dans l'âme de la noble de Terros qui, abasourdie par une telle quantité d'informations, cessa tout mouvement.

A saint blessed me, drank me deeply
Spitting out the misery in me
Still a sinner rapes a thousand saints
Sharing the same hell with me

Sanest choice in this insane world:
Beware the beast but enjoy the feast he offers

Pour la première fois, Abigaël put effleurer, même légèrement, la définition du mot tristesse. Cette femme, Mère, venait de la remplir, de manière fugace, d'une chose si troublante que même sa bête renonça à la chasser, pour cette fois. L'aura noire se volatilisa. La croix cessa de briller de cette lueur malsaine. Les yeux d'ambre perdirent leur éclat haineux pour retrouver une teinte dorée du plus bel effet. Alors, Abby, sans aucune autre forme de procès, rappela Sennen, Kuchimi, puis l'Insécateur solitaire, avant de se détourner subitement et de siffler son dragon blanc pour qu'il la suive. Sautant sur le dos de la créature, elle lui ordonna de partir sur-le-champ, alors que le Pokémon légendaire, Mew, annonçait la fin de la bataille par une déclaration de paix.

[FINI POUR MOI]

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