[ Clos ] [Event d'Hiver] Quelle agitation... [Allistair ; Elayan]

[Shiritsu Kurome]

Shiritsu soupira, en marchant dans les rues d'Arkan. Depuis quelques temps, elle dormait assez mal, à cause de l'effervescende dont faisait preuve les habitants, pour préparer la venue de la Légendaire panthère des Eaux. Honnêtement, Shiritsu s'en foutait... Elle n'était là que de passage. Non, le problème qu'elle avait, c'est qu'elle allait se retrouver prochainement sans argent et donc, dans l'incapacité de payer son auberge. Bien que débrouillarde, dormir dans les rues, en hiver, à Mizuhan, ça ne la motivait pas tellement. Elle avait tout dépensé pour elle, sa nouvelle Pokémon qui marchait à une distance raisonnable de sa dresseuse. Visiblement, la petite Caninos avait peur d'elle. Pourtant, dès qu'une injonction un peu forte d'un ouvrier à un autre, ou un coup de marteau pour monter un stand se faisait entendre, elle filait se cacher dans les jambes de sa maîtresse en gémissant. Et c'était le même cirque depuis le début. Pourtant, la Nalcienne s'attachait très vite à la présence de sa compagne, qui peinait à avancer dans la neige. Elle l'avait acheté... Le triple de ce qu'elle aurait dû valoir... Et elle lui avait éviter de finir en col pour un manteau de fourrure, pour la haute bourgeoisie de ce triste monde...

Elle regarda autour d'elle, tout en avançant, son bâton dans le dos. La plupart des gens la regardaient de travers, étant donné qu'elle ne les aidait pas à préparer le festival. Mais pour le moment, ce qu'elle voulait, c'était trouver une espèce de petit boulôt ou d'attraction, qui lui permettrait de récupérer un peu d'argent. Mais ça ne serait pas facile. Elle distingua cependant, un groupe de personnes amassées près d'une table. Visiblement, c'était assez agité... Un peu intriguée, elle décida d'aller y jeter un oeil.

Elle se retrouva donc face à une jeune femme prenant des inscriptions pour participer à un concours, en l'honneur de Suicune. Elle observa un peu les participants, puis regarda Tamegin. Cette dernière ne semblait pas trop comprendre, ni savoir où elle allait. Finalement, Shiritsu prit la plume qu'on lui tendait, et inscrivit son nom et le Pokémon avec lequel elle participerait. Puis, en remerciant la femme, elle se tint au courant des horaires, et s'éloigna, sa Pokémon sur les talons. Elle allait devoir lui expliquer deux-trois petites choses.

Calmement assise sur un banc, au milieu de toute cette agitation, elle avait sa compagne sur les genoux. Celle-ci semblait un peu craintive et, doucement, la demoiselle caressa sa fourrure argentée. Oui, cette petite crinière un peu particulière, qui lui avait presque coûté la vie. Elle lui expliqua le but du concours, ce qui allait se passer... Ce qu'elle devrait faire... La Pokémon sembla presque paniquée. Elle n'en serait jamais capable ! Et pourtant, elle n'avait visiblement pas le choix... Elle poussa un gémissement gênée, craintif, et en souriant, la jeune femme lui frotta la tête.

"Ne t'en fais pas, Tamegin, je serai là... Et je t'ai sauvé la vie, c'est pas pour laisser d'autres participants de tuer à un concours pour une divinité !"

En effet, elle se retirerait du combat si ça devenait trop gênant. Encore fallait-il accéder à la phase du combat... Mais bon, tout ces détails, elle verrait bien plus tard.

Cependant, une mauvaise nouvelle l'attendait. Une "voisine de palier" de l'auberge où elle dormait avait annoncé au gérant que la jeune femme à la Caninos n'avait pas assez d'argent pour payer une nuit de plus. Elle avait eu le choix : donner son Pokémon, ou partir... Sans regret, elle était parti, mais maintenant, elle était dehors. Et de mauvaise humeur... Tamegin lui donnait de délicat coup de museau, pour voir si elle allait bien, mais la guerrière l'ignorait. Elle réfléchissait... Pfff, quelle mouise ! Elle en avait marre... Elle espérait avoir un jour de la chance. En pestant, elle se leva et s'éloigna, sa Pokémon sur les talons.

Elle venait de s'assoir sur un banc, au milieu des cris, des bruits des travaux... Elle ferma les yeux quelques instants, alors que ses pieds reposaient dans la neige froide. Elle marchait d'ailleurs pieds nus, comme pour apaiser sa colère. Elle commençait pourtant à avoir un peu mal, à sentir une légère pointe de douleur lui traversait la peau. Pourtant, elle l'ignorait. Elle avait l'impression de se noyer dans un verre d'eau. Elle regarda sa Pokémon, faisant une drôle de moue.

"Je ne vais quand même pas te vendre, hein, boule de poils..? Ca serait stupide, et je t'apprécie surtout..."
"Oh, tout dépend, vous pourrez en tirer un bon prix..."

Elle regarda froidement l'homme qui venait d'arriver de ses yeux sombres.

"Même pas en rêve..."
"Pourtant, vous n'avez plus d'argent à voir votre tête... En vous débarassant de ce Pokémon, vous aurez une bouche en moins à nourrir, plus de liberté et de l'argent, pour vous offrir un toit en ces temps froids et difficiles..."
"Tirez-vous et foutez-moi la paix...!"
"Mais réfléchissez, ma proposition est..."
"Putain, j't'ai dit de te casser !"

Elle s'était levée et avait frappé l'homme d'une rafale de vent, le projetant à terre, dans la neige. Elle s'était avancé alors qu'il se relevait, et avait sorti son bâton pour lui asséner un coup dans le ventre. Puis, froidement, elle actionna le mécanisme de son arme pour faire sortir un pic d'acier du morceau de bambou, qu'elle posa sur la gorge de l'homme. Aussitôt, elle sentit la peur envahir sa victime... Elle le vit déglutir difficilement, et elle esquissa un sourire mauvais.

"Je ne sais pas qui de ma mère, mon père ou ma soeur vous envoie... Mais dites-leur bien qu'ils peuvent flamber en Enfer, je m'en fiche royalement... Que je ne retrouve aucun espion, et aucun émissaire, venant des Kurome, sur mes traces, sinon, la prochaine fois, je ne laisserai que du sang comme message... Là, permettez, je ne désire pas salir la neige, ni l'animation qui régne..."

Elle retira légérement son arme, le gardant tout de même bien dans sa ligne de mire au cas où il tenterait une riposte. Mais sans un mot, il se releva et s'enfuit. Shiritsu se détendit légérement et rangea son arme. Puis, elle regarda autour d'elle, foudroyant la foule de badauts qui s'étaient rassemblés là, pour voir ce qui se passait. Elle sentit sa colère bouillonner dans ses veines, alors qu'une vague de murmures se faisait entendre. Elle releva fièrement la tête, sa Caninos près d'elle, et lança, furieusement.

"Qu'est-ce qu'il ya, qu'est-ce que vous me voulez ? Vous aussi vous voulez subir le même sort que lui ?"

Dans le fond, elle n'espérait qu'une chose, faire partir cette troupe de gens, qui la gênaient. Elle venait d'apprendre que sa famille avait lancé des personnes sur ses traces, pour la ramener, l'attaquer ou quelque chose du genre... Et en plus, on en voulait à sa Caninos, à cause des reflets argentés qui parsemaient sa fourrure... Mais elle venait de se rendre compte que sa famille visait les deux...Elle comprenait mieux maintenant pourquoi on l'avait chassé de l'auberge... Partout, des personnes de toutes nations la suivait, la traquait... Elle ne serait jamais tranquille, et ça commençait à l'angoisser... Non, pour le moment, tout ce qu'elle voulait et ce qu'elle defait faire, c'était que quelqu'un vienne l'aider à se tirer de cette situation délicate, dans laquelle elle s'était mise...

[Allistair Darkeye]

Allistair se promena dans les rues d'Arkan, il voulait prendre l'air avant d'affronter ses prochains challengers. Geffen était certes à Flamen, mais quelques jours de vacances ne font de mal à personne après tout. La neige était chose qui pour une personne de son origine serait certainement nouvelle...Pourtant il marchait dedans, l'écrasant avec force, sentant la substance blanche craquer sous ses pas lents. Ses empreintes tamponnaient la feuille de neige sur son chemin. les fleurs de glace tombaient de leur arbre céleste pour venir mourir sur le sol de la terre maculée par les hommes...De longs cheveux d'ombre virvoltaient derrière le jeune Darkeye, se mélangeant bien avec le long manteau de cuir noir qu'il portait avec élégance...Un fantôme lévitait à côté de lui, saluant toutes les personnes qui croisaient son regard.

- Au voleur !

Une jeune femme ne pût empêcher un homme de s'emparer de sa bourse. Profitant d'être du sexe fort, il prit la fuite, fonçant dans les rues de la ville, slalommant entre les gens qui tentaient en vain de l'arrêter, lui courant après...Jacques vit au bout de la rue la silhouette du malfrat se rapprocher de plus en plus...Il riait.

- Décidément, mon p'tit Alli', même pendant tes RTT y a du grabuge ! Pas de bol !!
- ... Hmpf...

Craquant son poing, il continuait son chemin, comme si rien ne se passait. C'est comme si le jeune homme était seul à marcher dans un long couloir blanc dans lequel il y avait un courant d'air assez fort. Les deux hommes se rapprochaient l'un de l'autre...Quelques mètres et c'était la forte collision...Le pâle visage au regard de lave d'Allistair ce cerna légèrement... Ils allaient se percuter...

- Dégage de mon chemin, toi...!

Sur ces mots là, Darkeye attrapa à la course le voleur à la gorge de sa main gauche, puis de sa droite le souleva pour l'éclater au sol d'une violence extrême...

- Chokeslam !
- Jacques...Ta gueule...
- Ark...k...

Le jeune champion écrasa de son pied gauche la poitrine de son adversaire qui sous la pression lâcha la bourse que le garçon aux yeux rouges prit après avoir étouffé l'homme sous les regards des passants...

- Vous inquietez pas, il est pas mort...

Puis, s'emparant d'une branche de bois, Jacques toucha la carcasse du malfrat, le corps se refroidissait...

- Enfin...Presque mort...Il est encore vivant mais bon...Plus pour très longtemps, si vous voulez mon avis !! Nyarffahaha Ksh Ksh Ksh...

Les gens ignoraient s'il fallait redouter Allistair et son Skelénox Jacques...Ou si au contraire il protégeait les honnêtes gens et les faisaient accessoirement rire avec un humour noir déplacé et abstrait...Mais, Allistair, lâchant le "presque" cadavre de son pied, fit sautiller la bourse de la jeune femme. Il s'apprêtait alors à la restituer à sa propriétaire. Le fantôme lévitant et faisant une brève accéleration pour arriver à la hauteur de son Dresseur...C'est alors que la personne qui frôlait la mort se releva, empoignant une Poké Ball... Sans doute un délire avant de mourir ?

- Moufflair.....Go !

La Poké Ball s'ouvrit en faisant un éclat de lumière faisant apparaître un putois violacé disgrâcieux et nauséabond. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Allistair qui, se retournant, regarda son adversaire de haut...Puis d'une voix grave et amère, il déclara.

- C'est déjà l'heure du dîner...Ryûketsu...Nyx...Montrez-vous...

De deux ruelles opposées sortirent un loup à poil blanc neige. des yeux rouge étincelants, une corne d'ébène, des crocs avides de chair...et un loup aux poils de jais...Un Absol et un Grahyena...Les canidés s'approchèrent de leur proie, salivant déjà d'avance...La bestiole violette se mit à courir dans la direction opposée de ses assaillants qui la suivirent avec cruauté et hargne...Des coups de griffes, de crocs, de cornes...des morsures plus que douloureuses, des tranches plus dévastatrices les unes que les autres...Il ne fallut pas longtemps aux loups pour refroidir sans hésitation le pauvre Moufflair...Son dresseur regarda son adversaire au sourire sadique...Se relevant rapidement, il fuit...Tournant le dos à Allistair...

- Je te le déconseille...

Les deux loups revinrent alors près de leurs Dresseur...Du sang était sur leurs gueules...Ils avaient l'air de s'être régalés...Le malfrat compris son erreur et alla fuir d'une ruelle sur sa gauche...Les deux Pokémons furent coupés par un geste négatif de la tête d'Allistair...

- Ca suffit, maintenant...Je pense qu'il a compris la leçon...

- Absoooool...
- Graaa....

Il continua alors sa route après cette interruption, l'air de rien...Le festival allait commencer d'ici peu et cela était une très bonne opportunité pour Allistair de "poser ses RTT". Les deux loups, Jacques et Allistair étaient côte à côte...C'est alors que le jeune Darkeye remarqua un Pokémon chiot d'une couleur assez inhabituelle, légèrement argentée...

- Voilà un bien étrange Caninos...

Ni une ni deux, les quatres âmes se déplacèrent en direction de la bête...Ainsi que de la jeune fille qui était près d'elle...Sortant la bourse récupérée au voleur, il la montra à la jeune fille...

- Veuillez m'excuser, mademoiselle... Je viens d'intercepter un homme qui avait volé une bourse...Qui m'est...D'ailleurs assez lourde, serait-elle votre ..?

Puis les deux canidés d'Allistair regardèrent le petit de la jeune fille, faisant penser à Allistair la chose qui l'avait poussé à parler à la demoiselle...

- Ah, oui, aussi...Je trouve que votre Caninos est d'une couleur peu courante, seraient-ce des poils normaux ou les auriez-vous modifiés..?

Allistair ne parlait que très rarement aux gens, en temps normal...Néanmoins, ces petits jours de repos pour le festival semblaient l'avoir un légèrement attendri...

[Invité]

« Ne jamais oublier...

Qu'une pièce peut tomber sur pile, ou face... »

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Nalcia, Alfen

Elayan poussa la porte de la maison. Cette dernière sentait le renfermé, et elle était sûre que si elle cherchait un petit peu trop loin dans les coins, elle pourrait trouver assez de champignons pour se faire un bon repas. Mais elle n'alla pas cueillir lesdits champignons, préférant se diriger vers la table au centre de l'unique pièce. La table ne craqua même pas lorsqu'elle y jeta on sac et quand la bestiole bicolore qui l'accompagnait grimpa dessus. L'Absol grogna et se roula en boule, fermant les yeux et se mettant à ronflotter doucement. Elayan sourit, et commença à se mettre à la recherche de quelques affaires. En fait, elle cherchait une robe en particulier (la seule robe qu'elle possédait, soit dit en passant) : Noire et blanche, longue et en tissu très fin, elle lui avait couté une fortune. Elle l'avait achetée cela faisait maintenant plusieurs années, mais elle savait qu'elle lui irait encore. Elle avait prévu pour. La jeune fille fouilla longuement dans l'armoire pleine à craquer de nombreux vêtements dont la plupart étaient usés jusqu'à la moelle, élimés, troués, berf, importables et de moindre qualité. Elle finit par dénicher, tout au fond, protégée par une housse grossière mais efficace, LA robe. Elle la sortit et la tint à bout de bras, faisant bien attention à ne pas déchirer la fine dentelle du masque. Elle eut un fin sourire. C'était parfait.

Elle passa rapidement le vêtement, lissant les manches et défroissant les quelques plis qui tordaient le tissu. Elle se regarda ensuite dans la glace qui partait d'un mur à l'autre, de plein pied. Elayan n'était pas très riche, mais il fut un temps où sa maison était tout ce qu'elle avait et elle l'avait enrichie d'une façon qui lui semblait maintenant inutile et dépensière. Évidemment, quand on passe son temps sur la route, on n'a plus vraiment de maison, fut-ce une si petite. Elle bougea légèrement. Son ossature fine semblait glisser grâce au doux tissu, et son corps se mouvait d'une façon toute féline. Elle rit. C'était précisément le résultat qu'elle voulait obtenir. Elle passa sur sa tête les perles d'onyx qui accompagnaient la robe. C'était très précisément ce qu'elle mettait lorsqu'elle voulait ressembler à sa compère de toujours, la belle boule de poil noire et blanche endormie sur la table. Ne manquait que les cheveux de neige avec la mèche noire et les yeux rouges... Ou bleus. Mais rouges elle préférait. C'était beaucoup plus impressionnant. Pour les cheveux, ce n'était pas un problème : leur couleur de sang habituelle passerait rapidement grâce à une décoction de plantes qu'elle avait réunie. Un bon shampoing, et toute couleur les quitterait, elle le savait, et elle aurait alors une magnifique tignasse d'un blanc neigeux. Le seul problème était l'impossibilité de retrouver la teinte d'origine avant plusieurs bons mois, mais ça ne la gênait pas. Au contraire, elle aimait cette teinte d'albâtre. Mais bon. Tout de même, restait juste ses yeux, qui n'avaient pas la bonne teinte... Ils étaient plus violets que rouges. Mais ça, elle n'y pouvait rien. Elle réveilla la bestiole qui dormait sur la table du bout des doigts, avant de tourner sur elle même.

"Alors ? C'est comment ?"

La jeune pokémon avait un air très sérieux, mais Elayan se rendit compte très vite qu'elle se retenait franchement d'éclater de rire pour ne pas la vexer. El' soupira, et enleva le masque. Sa voix retentit dans l'habitacle.

"Je sais que j'ai l'air ridicule, mais bon. Je vais tout de même pas me pointer avec mes fringues habituelles. C'est tout ce que j'ai d'autre... "

Elle avait l'air sincèrement désolée. En fait, elle était tout de même dépitée de voir que sa tenue, recherchée, ne faisait ni chaud ni froid à sa compagne d'âme. L'Absol, voyant que sa froideur avait légèrement émoussé l'enjouement premier de la jeune fille, se leva et s'étira. Elle n'en avait cure, l'apparence dune personne l'importait peu. Pour elle, ils se ressemblaient tous avec leurs visages lisses et leurs nez au milieu de la figure. Mais Elayan l'importait. Parce que c'était sa compagne, celle avec qui elle voyageait. Alors elle s'approcha un peu et, d'un mouvement de tête, laissa une aura de noirceur l'envahir. D'un très simple sort d'illusion, elle venait de changer légèrement l'apparence d'El'. La jeune fille, légèrement perturbée, se tourna de nouveau vers le miroir. Ce dernier lui renvoyait l'exacte réplique de tout à l'heure... Si ce n'était que ses yeux avaient viré à un rouge flamboyant.

Spoiler:

Elle sourit, puis ébouriffa la crinière de l'Absol au pelage soyeux. Cette dernière la regarda, se demandant comment la jeune femme pourrait se battre au besoin, mais Elayan ne comprit pas la question sous entendue. Elle se contenta seulement de la remercier.

"Merci... Allons y. Il est temps."

Elle n'ajouta rien de plus, mais d'un mouvement sec enjoignit sa compagne à la suivre. Après avoir attrapé un énorme sac de voyage (elle ne comptait pas repasser avant de nombreuses semaines), elle sortit à l'air libre, verrouillant la porte derrière elle.

Mizuhan, Arkan

Le magnifique roucarnage rouge et or atterrit devant la cité d'Arkan. Cette dernière était emplie de gens de toutes les nationalités. Leurs vêtements, de toutes les couleurs, flamboyaient, ou se faisaient discrets, au gré de l'envie de leurs porteurs. La jeune fille se réjouit de voir que sa tenue, assez excentrique au demeurant, passerait presque inaperçue parmi tout ceux présents. Elle descendit du magnifique oiseau, et lui caressa une dernière fois le plumage de feu avant qu'il ne s'envole. Ce dernier lui avait été prêté par un ami, et Elayan était bien contente d'avoir pu arriver à l'heure pour le début des festivités. D'ailleurs, il était même encore trop tôt, car à première vue les différents stands étaient encore en cours de montage. Elayan s'engagea à travers les portes, légèrement chancelante. Elle qui n'avait connu que les vastes espaces de la terre de Nalcia et sa ville principale Alfen, elle découvrait ici un tout autre monde, bien différent. Toute cette foule l'importunait tout de même, la pressant à gauche et à droite... Elle sortit Absol de sa pokéball, histoire d'avoir une présence rassurante à son côté. Ici, tout ce qu'elle avait appris était superflu.

Depuis une bonne demi-heure déjà elle se promenait en ville, ses pas la guidant au hasard à gauche, à droite, et elle laissait son regard trainer de marchand en marchand. Elle toucha d'un geste léger sa bourse, placée à son côté et potentiellement inaccessible pour le premier quidam venu. Mais ne savait on jamais. En tout cas, tout la tentait, mais rien n'était indispensable dans ce qu'elle apercevait. Concrètement, elle recherchait surtout une arme, une très bonne arme. Et assez imposante. Quelque chose qu'elle pouvait garder dans son dos, d'intimidant, et de redoutable. Dernièrement, son avis s'était porté sur une faux, mais étant donné qu'elle avait rarement manié cet instrument, elle ne savait pas encore.

La jeune fille flâna entre les boutiques pendant encore quelques heures avant d'être le témoin d'une étrange scène. Un badaud, en apparence identique à tout autres, venait d'importuner une jeune fille. D'apparence anodine, de beaux cheveux noirs lui glissant le long du dos, un bâton de bambou en main, en rien elle ne se distinguait de ses congénères, si ce n'était grâce à un magnifique caninos dont les poils brillaient d'une lueur argentée. Elayan s'approcha, dans le but d'observer de plus près le magnifique, quoi que jeune, animal. Mais, alors qu'elle s'apprêtait à apostropher la propriétaire du caninos, ledit quidam venait de se prendre la raclée du siècle, projeté à terre par la jeunette qui, visiblement, ne l'était pas tant. En tout cas, de la sueur perla au front du bonhomme, qui décida qu'il n'avait plus rien à faire ici.

La foule ambiante se délita quelque peu à l'arrivée d'un jeune homme, à l'air assez spécial, mais accompagné de compagnons puissants. En fit l'expérience un jeune voleur ayant raté son coup lors du vol d'une bourse. Le malotru (non mais tout de même, quel incapable !) gouta de façon très rude le sol. En fait, il gouta d'ailleurs quoi que ce soit pour la dernière fois, vu que, visiblement, il était bel et bien mort (ou presque). Dans sa volonté un peu stupide de se venger, il lança une pokéball d'où sortit un Moufflair. Très mauvaise idée : deux loups (dont un Absol qui impressionna grandement la jeune fille par la force qui s'en dégageait, alors que le sien n'était qu'à peine capable d'égorger une souris... Bien qu'elle ne l'admettrait jamais.) lui sautèrent dessus. Visiblement, ils étaient forts. Très forts. Elayan se dit que jamais elle n'irait contrarier un homme pareil, fusse t'il encore un gamin comme c'était vraisemblablement le cas. D'ailleurs, le "gamin" (dont se dégageait une aura à faire frémir un troll en colère) s'approcha lentement de la jeune fille au caninos si spécial. Absol, sans jeter un coup d'oeil à qui que ce soit, s'approcha lentement et s'approcha de lui doucement. Elle gardait un oeil sur l'autre Absol et le Grayhena, bien consciente que le moindre faux pas lui couterait la vie, mais sa fierté personnelle l'empêchait de faire plus. Son attitude était franchement amicale. Enfin, presque, en tout cas, elle n'était pas belliqueuse. Elle poussa un grondement, posant visiblement une question au caninos, que sa maîtresse ne comprit pas. Elle avait parfois du mal à la comprendre... Visiblement, ce n'était pas le cas de la bestiole orangée tirant vers l'argent.

Elayan, pour ne pas être en reste, et aussi pour se renseigner sur ces deux personnages qui l'intriguaient grandement, s'approcha de quelques pas et se courba en guise de salutations. Elle même n'aimait pas vraiment s'adresser aux autres, mais elle n'était pas non plus antipathique. Pas tout le temps.

"Bonjour... "

Sa voix était ferme, assurée.

"Je m'excuse d'interrompre votre conversation, mais il me semble que les caninos de cette couleur sont rares, en effet. Permettez moi d'écouter votre réponse..."

Elle s'était approchée de juste ce qu'il fallait : pas assez pour s'immiscer d'une façon malpolie dans leur espace vital, mais assez pour ne pas avoir l'air d'une gamine écoutant aux portes... Quoi qu'elle soit visiblement la plus âgée du lot.


[Voilà, désolé pour les problèmes occasionnés ^^" Serait-ce possible de supprimer mon autre post ? Merci ^^ Et si ma réponse ne convient pas ou vous dérange, dites le moi ^^]

[Shiritsu Kurome]

Elle respirait assez fort, cherchant à évacuer sa colère. Elle était suivie... C'était mauvais, très mauvais... Partout autour d'elle, pouvait être dissimulé des espions de sa famille, voire des membres de sa famille même ! Et elle n'était pas rassurée, se sentant comme une bête traquée. Néanmoins, elle venait d'humilier publiquement l'homme, qui prenait la fuite devant son arme peu habituelle. Elle allait se retourner et passer son chemin, lorqu'elle entendit un cri. En se retournant, elle aperçut une femme qui venait de se faire détrousser par ce voleur doublé d'un espion. Elle allait agir, lorsqu'elle aperçut au loin, un jeune homme l'arrêter froidement, et le projeter à terre, avec sa seule force. Elle retint un rire en voyant son ennemi s'étaler pitoyablement dans la neige. Il était ridicule. Et tentait de surcroît de se défendre, comme s'il n'en avait pas déjà assez fait... Elle constata cependant que le jeune garçon qu'il avait prit pour adversaire ne lésinait pas sur les moyens pour se débarasser de ses ennemis. Elle vit un frisson courir sur l'échine de sa Caninos et s'accroupit, posant une main sur sa nuque, la massant pour la calmer.

Après le joyeux massacre, et la fuite de l'homme, la foule de passants se dispersa plus ou moins. Certains étaient déjà partis pour éviter que les enfants ne voient les blessures mortels que pouvaient faire les deux loups du garçon. Il avait des cheveux noirs, une cape noire et des yeux rouges. Il portait la bourse bien remplie qui avait été subtilisée à une passante, qui était partie. Elle fut surprise lorsqu'il lui demanda si la bourse lui appartenait. Elle eut un sourire amer. Bien sûr que non, elle n'arrivait même pas à se payer une nuit de plus dans l'auberge la moins cher d'Arkan, alors, non, ça ne lui appartenait pas... Elle réfléchit quelques instants et regarda Tamegin qui, en voyant les deux loups à la gueule pleine de sang, s'était cachée dans ses jambes. Elle devait la nourrir... Elle avait tellement dépensé pour elle... Non, elle ne voulait pas avoir fait tout ça pour rien... Elle prit avec douceur la sacoche pleine d'argent et la rangea sous son kimono, par précaution.

"Je vous remercie...Cette bourse ne m'appartient pas, mais, à vous voir, sa propriétaire serait venue la réclamer je pense... On va dire qu'il s'agit d'une... compensation, pour le fait que cet homme m'ait importuné... Et accessoirement espionné..."

Elle aperçut une autre femme qui arrivait, plus grande qu'elle. A bien regarder, même le jeune homme qui venait de lui offrir une bourse était plus âgé qu'elle. Pas de beaucoup... Mais quand même... Elle était la plus jeune... Et vraisemblablement, la plus méfiante, celle qui avait les sens les plus à vifs. L'autre femme avait un Absol elle aussi, qui venait parler à la petite Caninos. Celle-ci gémit, apeurée. Elle avait si peur de ceux qui l'entouraient, pour sa fourrure... Tout le monde voulait sa peau, dans tous les sens du terme...

Shiritsu ne se méfia pas outremesure des deux personnes qui étaient là. Elles n'avaient pas l'air mauvaise... pas particulièrement... Mais par contre, tous ceux autour d'elle, autour de leur petit groupe... Elle les craignait, elle commençait à en avoir peur... Elle ne savait pas combien d'espions elle allait devoir repousser... Et pourquoi, pourquoi toutes ces questions sur les poils argentés de sa Pokémon ?! Sa fourrure était rouge, elle avait de rayures noires comme tous les autres de son espèce ! Mis à part son poitrail, sa queue et sa crinière, elle avait un pelage qu'on pouvait dire... normal ! Elle entendit, dans son dos, la neige crisser. Quelqu'un s'avançait... Elle saisit aussitôt Tamegin et la garda dans ses bras et se retourna, sur le qui-vive. Elle ne découvrit qu'un gamin de cinq ans, qui voulait juste caresser la petite créature, comme il voudrait caresser un Pokémon à l'air gentil. Sa famille était tordue, mais de là à envoyer un gamin de cet âge sur ses traces, c'était impossible... L'enfant la regarda, limite effrayé par l'air farouche et prêt à frapper de la demoiselle. Il recula et retourna près de sa mère, complètement paniqué. Des murmures parcoururent l'assistance, comme avant. Qui était cette jeune fille, étrangement vêtue pour la saison, pieds nus, au comportement si agressif, si prudent ? Elle allait blesser un petit garçon tout de même ! Serrant la jeune Caninos contre elle, qui se laissait faire, elle se sentit suffoquer. Elle n'en pouvait plus, elle étouffait. En regardant les deux personnes près d'elle, avec toujours cette lueur de méfiance et de crainte dans les yeux, elle se dit... qu'elle pouvait les croire.

"Suivez-moi, si vous voulez comprendre... Allez savoir, je fais peut-être une erreur... mais j'ai décidé de vous faire confiance..."

Elle fila dans les rues, zigzaguant habilement entre les passants, ne laissant guère de choix aux deux autres. Elle tenait fermement sa Caninos dans ses bras. Elle finit par atterir dans un lieu à l'écart des étalages des marchands. Un endroit calme, avec des bancs et une fontaine, le tout couvert de neige. Elle regarda l'endroit, l'observant sous toutes les coutures et finit par s'assoir sur un rebord de la fontaine, lâchant Tamegin, lui demandant de ne pas trop s'éloigner. Mais vu le comportement un peu craintif, elle savait que son amie n'irait pas à plus de 5 mètres. Elle remarqua que les deux autres l'avaient suivi. Elle retint un sourire, s'interrogeant... Pourquoi avait-elle décidé que ses deux personnes étaient dignes de confiance ? Elle n'en savait rien... Mais elle avait décidé cela. Elle le sentait, bien qu'elle restait toujours d'une méfiance très... forte. Elle laissa les deux autres se placer à leur guise... Finalement, elle décida de s'expliquer, calmement, alors que Tamegin venait se coucher près d'elle, posant sa tête sur la cuisse de sa dresseuse en gémissant. Posant une main maternelle sur la jeune chienne, elle regarda les deux autres personnes.

"Tamegin est tout ce qu'il y a de plus normal ! Une partie de sa fourrure a des reflets blancs argentés, certes mais je ne l'ai pas modifié !"

Elle souffla, maîtrisant mal ses mots sous la colère... Elle se prit la tête entre ses mains et souffla un peu... Puis, passant sa main dans ses cheveux, elle releva la tête.

"La seule chose que j'ai faite pour elle, pour le moment, ça a été de l'acheter, et d'éviter qu'elle finisse en manteau de fourrure... Et depuis... On la veut... Si vous pensez être les seuls à vous dire qu'elle est rare, détrompez-vous ! Tout le monde semble la vouloir ! Mais c'est moi qui l'ai acheté, moi qui l'ai sauvé, et je ne laisserai personne la toucher !"

Elle laissait exploser ses émotions, sous le flot de colère. Ca ne faisait que quelques jours qu'elles étaient ensemble, mais ça n'avait pas cessé, de tous les côtés, il y avait eu des demandes d'achats... Et quand elle résistait, on l'attaquait... C'était le même tableau... Mais elle défendrait corps et âme Tamegin... Parce que pour une fois, ça n'était pas vain... Non, elle avait trouvé en cette petite créature frêle, quelqu'un à protéger, quelqu'un qui voyait ce qu'elle faisait, et qui était... attentive... On ne lui retirerait pas Tamegin !

Sans qu'elle s'en rende compte, la tristesse prenait le contrôle, balançant avec la colère. Même si elle faisait les choses bien, si elle avait quitté sa famille, on lui posait des questions... Comme si elle faisait du mal à son amie...

Un bruissement... Et elle était déjà aux aguets... Elle releva la tête en voyant un homme arriver. Il la pointa du doigt.

"Elle ! C'est elle qui me l'a volé ! Ma Caninos !"

Elle scruta le nouveau venu. L'homme au couteau, qui lorgnait il y a quelques temps sur la jeune chienne, et une autre personne, un homme, grand et émacié... Lui, par contre, elle le reconnut comme étant un des nobles qui venait souvent aux diners organisés par sa famille. Lord... Nadiel, si ses souvenirs étaient exacts Elle se raidit aussitôt et, faisant un signe pour demander à Tamegin de rester où elle était. Elle alla se planter au milieu de la place, les deux hommes venant à sa rencontre. Celui au couteau la dépassa et s'approcha à grands pas de la créature de Feu, en se courbant, les mains tendus.

"Ma petite chérie ! Tu m'as tant manqué ! Reviens avec moi, ma chérie, je laisserai plus cette vilaine fille t'approcher !"
"Vous ne dupez personne, vous savez...? Même ceux qui viennent juste de me rencontrer doivent flairer la supercherie à des kilomètres... De plus, je crois que vous avez perdu quelque chose... Non...?"

Elle se retourna, faisant tourner un couteau entre ses doigts. Le braconnier (puisque c'en était visiblement un) se retourna, surpris, et la quadrupède aux poils argentés profita de la diversion pour venir se cacher dans les jambes de la Nalcienne. Avec un sourire narquois, elle lança le couteau qui se planta dans la neige, devant les pieds de son propriétaire.

"Permettez ? Je vous l'ai subtilisé de crainte que vous ne la blessiez, mais maintenant, je vous le rends... J'ai acheté Tamegin, pour bien plus que ce que vous aviez... je l'ai acquise, et elle m'appartient dorénavant... Et j'ai cru comprendre qu'elle ne désirait pas votre compagnie... Alors maintenant, partez, et fichez nous la paix..."

Il ramassa son couteau et s'avança vers elle, cherchant probablement à l'effrayer. Après tout, elle était particulièrement jeune. Mais elle resta droite et fière, ne bronchant pas. Elle lui dit de ne pas s'approcher... Il n'écouta pas. Elle soupira... Et pointa vivement sa main vers lui, dont une violente rafale de vent en sortit, le faisant décoller. Il atterit dans la fontaine, son dos cognant le muret. Elle l'acheva en lui assénant l'équivalent d'un coup de massue sous la mâchoire, faisant claquer ses dents. Il ne bougea plus suite à cela, sonné, ou mort...

"Eh bien... La Brise de l'Ombre et des Cerisiers n'a pas perdu la main..."
"Passer des années à protéger sa famille au détriment de sa propre santé permet de vous forger de plutôt bonnes compétences... Maintenant, c'est pour Tamegin et moi que je me bats..."
"Dois-je en conclure que vous ne reviendrez pas au sein de votre famille ?"
"Malheureusement, ils ont fait le triste choix que de me vendre pour se faire bien voir... Alors non... Je souillerai le nom des Kurome jusqu'à les couvrir de la pire honte s'il le faut... Mais je ne rentrerai pas auprès de personnes qui n'ont trouvé de seul intérêt chez moi que mon corps, pour s'en servir comme d'un objet décoratif, à mettre aux enchères..."
"Je n'avais pas ouï cette version de l'histoire..."
"Ne cherchez pas à me tromper... Vous y étiez... Lorsque j'ai quitté la famille, vous étiez à la soirée... Près de ma soeur, pleine d'amour pour moi..."
"Vos propos sont amers..."
"Tout autant que mes sentiments... Transmettez leur... Mes adieux... Je ne rentrerai pas... Et prévenez les aussi... Que je me bats pour moi maintenant... J'ai mis ma vie en danger pour les autres... S'ils me mettent en danger... Sachez que ma main ne tremblera pas en portant le coup fatal..."
"A votre guise... Shiritsu Kurome..."
"Je vous remercie, Lord Nadiel..."

Le dialogue avait été particulièrement... froid, glacé... Shiritsu avait gardé une assurance peu commune, et elle en était elle même surprise. Elle observa le Lord partir, emportant le braconnier... Probablement pour s'en servir comme témoin... Une fois qu'il eut disparu... Elle se sentit défaillir et se retrouva à genou, dans la neige. La Caninos s'approcha d'elle, lui donnant un coup de langue sur la joue, doucement. N'y résistant pas, elle prit son amie dans ses bras, et enfouit son visage dans la fourrure chaude et rassurante de son amie. Elle retenait ses larmes depuis trop longtemps. Tout ce harcèlement la fatiguait... Se battre pour elle ? Et puis quoi encore ! Elle n'arrivait même pas à canalyser ses émotions. Sans un mot, elle resserra un peu plus son étreinte. Tamegin ne disait rien, lui léchant un peu le visage, de temps à autre, comme pour la rassurer.

"Merci ma belle... Merci..."

Elle resta ainsi, pendant quelques instants, avant de finir par reprendre contenance. Elle se sentait ridicule face à... face à... Elle ne les connaissait même pas. Elle relâcha son amie, qui resta tout de même blottie contre elle... Elle la caressa délicatement et se releva, retournant s'assoir sur le muret de la fontaine gelée.

"Veuillez m'excuser pour ce... léger problème... Je me nomme Shiritsu Kurome, et je fais partie d'une des familles nobles de Nalcia... Enfin, faisais partie... Je suis ici par hasard, et je participe au concours organisé par la Cité... Si on ne me subtilise pas Tamegin ou qu'on ne me tue pas pour la récupérer..."

Elle n'en dit pas plus et observa les deux jeunes gens.

"Et vous ? Qui êtes vous ? D'où venez vous et pourquoi êtes vous ici ? Je suis désolée pour ce que vous venez de voir... Malheureusement, en ma présence, ces événements risquent de se reproduire..."

Elle les observa, caressant sa Pokémon délicatement, attendant leurs réponses tout en rassurant sa jeune amie...

[Invité]

« The time run...

& take with him the lifes and the hopes... »

.

Elayan s'apprêtait à poser une main rassurante sur l'épaule de la jeune femme, mais se ravisa. Cet acte, profondément amical et inoffensif, pouvait être mal interprété. C'est en voyant le regard dur qu'elle lança à un enfant qu'elle comprit à quel point cette jeune fille était stressée et sur les nerfs. Elle était... Traquée. Son regard, toujours, papillonnait d'un endroit à un autre, comme si chaque recoin était une possible cachette pour un tireur embusqué. Elayan n'avait jamais connu cette peur oppressante, mais pouvait facilement l'imaginer. Un long serpent froid qui vous glisse lentement le long du dos, vous paralyse lentement les bras, le tronc, les jambes, et vous fait chercher autour de vous la moindre menace potentielle. La confiance... Cette confiance, par laquelle certains vivent, vous fait, vous, mourir, car vous ne pouvez l'accorder à personne, sous peine de mourir. Sans sommation.

La jeune femme était vraiment très énervée, et finit par leur demander de la suivre pour pouvoir connaître l'histoire de son petit animal. Elle disparut d'un coup, ses amples foulées la propulsant à travers la foule comme une biche traquée entre les branches des arbres sur un sentier. Elayan l'interpela d'un "Ah !" assez retentissant, mais la jeune fille avait déjà filé. L'absol lui mordit la jambe alors qu'elle voulait se lancer sur sa trace, l'empêchant d'avancer. El' lança un regard étonné sur la boule de poil immaculée qui la regardait de ses yeux bleus perçants. Cette dernière gronda, sans pouvoir s'expliquer, et c'était une des rares fois où elles étaient en désaccord sans pouvoir s'expliquer. Sans que l'absol daigne s'expliquer. Elayan regarda autour d'elle. Elle aurait bien voulu se glisser à la suite des deux personnes qu'elle venait de rencontrer, mais elles devaient être en train de courir encore, et elle ne pouvait pas se permettre de les chercher sans savoir où aller.

Elayan haussa les épaules. La bestiole aux poils argentés l'avait intrigué, c'était une de ces nombreuses choses inexplicables de par le monde, mais elle n'allait sûrement pas se faire des nœuds au cerveau pour ça. Elle décida de continuer son petit parcours dans la ville, jetant un coup d'œil aux étalages, sans rien chercher, sans rien trouver. Son pokémon glissait juste derrière ses pas comme un fantôme des temps anciens. El' posa une main sur sa tête. Les absol sont, selon une ancienne légende récurrente et ancrée dans les esprit, des monstres qui amènent le malheurs et prédisent les catastrophes naturelles. Après avoir passé plusieurs semaines aux côtés de celle qui devenait peu à peu indispensable à son bien être, elle était en droit de répondre que, non, ces pokémons n'amènent pas le malheur, bien qu'ils y soient très sensibles. Bon, elle ne se battrait pas non plus pour faire admettre aux gens stupides une telle vérité, mais parfois l'esprit obtus de certains l'agaçait. Combien de fois avait elle rattrapé au vol un jet de pierre maladroit visant la tête d'Abÿ ? Et combien de fois cette dernière avait reçu ladite pierre sans broncher, pensant qu'El' n'avait rien vu ? Un nombre incalculable. Et il était inutile de se retourner vers les coupables, une autre personne prenait immanquablement sa place peu de temps après. Heureusement que tous n'étaient pas comme ça.

Justement... Un quidam, semblable à tout autre, venait d'attraper par la peau du cou la bestiole bicolore. El' s'en rendit compte à l'instant même où elle ne ressentit plus aucune présence derrière elle, comme on ressent un vide à l'absence de quelqu'un qui a toujours été là. Elle ouvrit grand les yeux, se retourna. Elle plissa lesdits yeux, transperçant de son regard le grand gaillard qui avait choppé la pauvre bestiole qui se débattait dans le vide. Le bonhomme, grand et musclé, ne risquait rien de l'absol à part une morsure ou une griffure, et il se tenait à l'écart, le corps fin et musclé battant dans le vide. Elayan cracha par terre (comportement indigne pour une dame, n'est-ce pas ? Étonnant, surtout, vu sa tenue.), avant de s'approcher d'un bond de celui qui maltraitait ainsi l'absol. Elle ne s'embarrassa pas de mot, d'aucune précaution : elle leva son poing et frappa.

Celui qui se trouvait en face d'elle n'eut pas le temps d'esquiver, son sourire parfait volant en éclat sous l'impact. Comment une si frêle jeune femme pouvait ainsi exploser la mâchoire d'une personne pareille ? La réponse venait d'heures et d'heures d'entrainements, que venait de se prendre brutalement à la figure l'agresseur. Ce dernier tituba, faillit glisser, mais rattrapa son équilibre. Mais il avait lâché le petit animal bicolore. Ce dernier atterrit souplement au sol, avant de gronder et de se tourner vers celui qui l'avait attrapé. Elayan l'attrapa à son tour, avant de reculer d'un pas. Celui qui venait, en quelques secondes, de se faire ridiculiser par une jeune femme. L'égalité des sexes n'étant pas encore assez fermement implantée, son sang se mit visiblement à bouillir :

"Salope ! De quel droit m'as tu attaqué ainsi ? Vous êtes tous témoins, elle m'a violenté !"

Elayan fronçait les sourcils avec une moue de dégout. Certains étaient d'accord, mais quelques rires, aussi s'élevèrent. Elayan entendit qu'ils étaient en minorité à être de son côté, dommage. En fait, s'il y aurait pu ne pas en avoir ça aurait été mieux : l'homme, de quelques années son ainé, se leva de toute sa hauteur avant d'abattre un poing digne d'un joueur de football américain sur la figure d'Elayan.

Voulut. Elayan, d'un mouvement fin, venait d'esquiver cette attaque, et d'un coup de coude dans les côtes elle lui donna juste assez d'impulsion pour qu'il aille s'écraser au sol. Alors que les rues se remplissaient, des cris commencèrent à se faire entendre, et Elayan se dit que c'était peut être le moment de déguerpir : devant elle venait de surgir quelques gardes. Ils empoignèrent l'homme à terre et commencèrent à le questionner. Lorsque ce dernier tenta de montrer du doigt l'absol et sa dresseuse, ces derniers avaient disparut. Comme deux fantômes dans la brumes, comme deux humains dans la foule.

El' caressa doucement le poil doux et soyeux d'absol. Ses yeux étaient rivés sur toutes les tâches de couleur autour d'elle qui bougeaient, inlassablement, doucement.

Ainsi s'égrena sa journée.

[Bon, je me suis permis de répondre et de clore pour moi, du coup ^.^]

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