[ Clos ] Mauvaise surprise [Solo/Anniversaire]

[Eeva Slanzar]

Le vent soulevait de véritables nuages de neige dans l’Arène. La coupole était ouverte et le vent s’y infiltrait en rafales irrégulières. Sur le terrain, Eeva se tenait, droite comme un i en face de son challenger. La rousse avait revêtu sa tenue blanche et turquoise, devenue emblème de son image de Championne. Pour le moment, elle regardait avec assurance son adversaire. Ses absences longues et répétées avaient eu un effet boule de neige, sans vouloir jouer sur les mots. Loin de se laisser décourager par la neige et le froid, tous ceux qui étaient venus pour conquérir son Badge Neige avaient patiemment attendu son retour et depuis quelques jours, la rouquine enchaînait les matches. En fait, c’était à tel point que son roster principal n’était plus disponible. Eeva ne pouvait plus que compter sur les autres et les nouvelles recrues, bien qu’elle n’ait pas eu le temps de réellement les entraîner… Pour palier ce défaut, Eeva les faisait combattre en binômes avec des Pokémon plus expérimentés et jusque-là, cela semblait fonctionner.

Après avoir massacrés ses premiers adversaires, les combats s’étaient annoncés plus rudes et serrés pour la Championne, mais avec un petit sourire désagréable aux lèvres, les bras croisés et un calme apparent que rien ne semblait jamais ébranler… Eeva savait qu’en apparaissant sûre d’elle et jamais surprise, comme si tout était calculé d’avance, pouvait mettre très mal-à-l’aise ses adversaires, au point de les faire douter. La rousse avait une stratégie pour ça, il lui suffisait, alors qu’elle sentait le vent tourner, d’afficher un air encore plus certain et entendu, un air que l’on prend lorsque l’on est sûr de gagner. Jusque-là, la ruse fonctionnait bien, ses adversaires hésitaient, bafouillaient et forcément, elle en profitait. Avec ses Pokémon les plus connus, elle pouvait utiliser la force brute et toute la sauvagerie que les Dresseurs redoutaient, et avec les autres, quand la domination n’était pas certaine, elle rusait. Ainsi, les Dresseurs ne savaient jamais vraiment de quelle manière elle allait les manger et jamais Eeva ne s’était autant félicité d’avoir « dépeuplé » une région de ses Pokémon sauvages intéressants.

C’était hors contexte, mais cette pensée la fit sourire. C’était Peter qui lui avait fait la remarque, aux Monts Tempêtes. Son sourire soudain lança le doute dans le combat. Elle surprit un regard d’hésitation, au moment où la situation tournait en sa défaveur. En effet, son Challenger avait envoyé sur le terrain un Galvaran et un Electrode. En ce qui la concernait, il ne lui restait plus que son Viskuse et son Hypotrempe… Elle allait devoir la jouer très fine, si elle voulait gagner. Des cris retentirent malgré les hurlements du vent. Entre chaque rafale, elle entendit à peu près distinctement le garçon commander l’attaque Chargeur… Eeva eut un doute, mais n’en montra rien et élargit son sourire. Mais elle se demandait quelle était l’autre attaque à laquelle, elle devait s’attendre. La Championne eut sa réponse lorsque les deux Pokémon prirent la même position.

« Tiamat lance Brouillard ! Campanule, Onde Folie ! »

Le vent porta sa voix et elle vit un instant de panique sur le visage du Dresseur. Le terrain devint si sombre qu’elle ne vit plus rien à partir de ce moment-là, mais elle avait pleinement confiance en ses Pokémon. Campanule savait ce qu’il avait à faire et il guiderait le petit Hypotrempe. Malgré ses attaques, Eeva entendit la double commande suivante. Tonnerre et Vive-Attaque. Cette fois, ce fut elle qui n’eut non pas une hésitation, mais un mauvais pressentiment. Le vent tournait, elle était certaine que Tiamat ne résisterait jamais à ça… Le Brouillard suffirait-il à la protéger ? Elle n’était plus certaine de gagner, mais elle devait tout faire pour repousser le Dresseurs dans ses retranchements.

« Tiamat, Colère ! Campanule, Ombre Nocturne ! »

La rage de vaincre s’empara de la Championne : en l’absence du coup de sifflet de Benji, l’arbitre, cela signifiait que ses deux Pokémon étaient toujours debout ! Même à l’état d’épuisement, elle ne ferait cesser le combat pour aucun d’entre-eux, ce qui était certainement le cas pour Tiamat… Heureusement pour elle, le  Brouillard semblait avoir parfaitement rempli son office. Mais elle ne pouvait pas avoir assez de chance pour que Campanule s’en sorte aussi bien, aussi, avec le doute sur son état, elle préféra miser, cette fois, sur la prudence. A travers le Brouillard, elle vit deux formes arriver vers elle. Un éclat particulier près de la forme ronde lui indiqua que son adversaire venait de lui faire faire un Mur Lumière, tandis qu’un fort vent commençait à tourbillonner autour des Pokémon. Elle devait absolument déstabiliser son adversaire pour gagner du temps ! Sans quoi, ni Tiamat, ni Campanule ne finiraient le match !

Elle éclata de rire.

« Non vraiment ? Mur Lumière ne te servira à rien et ne protègera pas ton Pokémon des miens ! Mur Lumière est inutile face aux attaques de contact ! Campanule, soignes-toi ! »

Ne laissant pas le temps à son adversaire de reprendre ses esprits et surtout, pour lui mettre une énorme pression, Eeva décida d’enchaîner. Le Brouillard commençait à se dissiper et la silhouette immobile du Dresseur apparaissait. Visiblement, elle avait réussi à lui faire perdre ses moyens. Néanmoins, avec une voix qui trahissait le désespoir, elle l’entendit hurler pour couvrir le Coupe-Vent qui frappait le terrain, « Eclair » et « Destruction. ». Cette fois, Eeva eu un sourire mauvais. Elle pouvait gagner la partie maintenant et surtout, l’écourter avant de la perdre… Quitte ou double !

« Campanule, encaisse l’attaque éclair ! »

Le spectre dépassa le pauvre Hypotrempe et encaissa douloureusement la foudre qui lui tomba dessus. Eeva le sentait épuisé, mais il pouvait encore donner, il n’était pas encore hors d’état de combattre et elle ne rappelait jamais un Pokémon au combat ! Satisfaite et surtout impatiente de gagner, elle donna ses derniers ordres, une autre attaque électrique aurait raison du Viskuse et l’Hypotrempe ne pourrait plus rien encaisser lui non plus.

« Campanule, Saumure ! »

Une immense vague se leva et alla frapper le Galvaran et l’Électrode qui s’illumina et explosa.

« Tiamat, Onde Boréale sur Galvaran ! »

Juste derrière la vague, un rayon lumineux frappa de plein fouet le Galvaran trempé. Il y eu un moment de suspens. Eeva sentit son cœur faire un bond et se mettre à cogner si fort qu’elle sentait le sang battre ses tempes. Mais elle avait encore une leçon à donner, au garçon qui paraissait choqué.

« Très mauvais choix d’attaque ! Tu as l’air d’ignorer que Destruction n’a aucun effet sur certains Pokémon doté de Moiteur ! Tu n’aurais jamais dû vanter les capacités de tes Pokémon, tu m’as permis d’anticiper tes propres décisions, savoir faire Boom Final, ne servira à rien à ton Electrode, avec une attaque spéciale telle que Saumure ! »

Sentant l’adrénaline émoustiller ses sens. Eeva respira un bon coup pour se calmer.

« Mais je te remercie de m’avoir mise en garde. » reprit-elle un ton plus bas.

Devenu muet, le Dresseur ne put que constater les dégâts : il venait de sacrifier son meilleur Pokémon pour rien du tout et la glace enveloppait maintenant son Galvaran, tandis que ses deux adversaires, eux, tenaient toujours debout. Il y eu un grand silence et un long moment de souffrance pour le Challenger, interrompu par deux coups de sifflet.

« Galvaran et Électrode sont incapables de se battre, la victoire revient à la Championne. »

Malgré le nombre de spectateurs, il n’y eu aucun applaudissement. Comme souvent, le public avait plus de peine pour le Dresseur vaincu, que d’admiration pour la prestation d’Eeva. La rousse n’en prit pas ombrage. Elle en avait trop l’habitude et elle savait que ses méthodes étaient loin de faire l’unanimité, mais elle croyait fermement que les leçons les plus dures étaient celles qui vous apportaient le plus d’expérience. La tête basse, elle vit le Dresseur rappeler ses Pokémon sans un mot. Elle fit de même et se dirigea vers la sortie, imitée par le public, à l’abri derrière la véranda. Tout en ouvrant la porte, elle songea qu’elle avait eu de la chance cette fois. Si Tiamat était tombé ou si le gel n’avait pas pris… Le Dresseur n’osa pas la dépasser et Eeva en profita pour lui faire face.

« Tu peux faire soigner tes Pokémon dans le salon, derrière la porte, Benji va t’y emmener. »

L’arbitre fit signe au Dresseur de le suivre et ils disparurent rapidement, entrant dans la véranda et suivant le long couloir qui menait vers son ancien bureau. La leçon avait été pénible, elle le savait très bien, perdre aussi près de la victoire. Pourtant, elle n’avait pas vraiment de pitié ou de compassion pour lui ; elle était presque certaine de le revoir dans quelques temps. Qui sait ? Il réussirait peut-être à lui arracher son Badge ? Eeva ferma le mécanisme ingénieux de la coupole, au-dessus du terrain et passa la porte pour la fermer à clef. Benji revint.

« C’est tout pour aujourd’hui. » déclara t-elle. « J’ai bien failli perdre ce match, cette fois. »

Benji ne fit aucune remarque et sourit, s’en allant à son tour. Leur journée de travail était terminée. Seule dans son Arène, Eeva s’étira. Il était temps de rentrer, avant que la nuit tombe. Elle se sentait fatiguée et avait hâte de rentrer chez elle. Heureuse, de bonne humeur, elle alla se changer ans les vestiaires pour enfiler une veste et un pantalon avec de la fourrure aux couleurs de l’Arène, quitta les lieux, verrouilla la porte et sortit rapidement de la ville.

Dehors, il faisait un froid polaire… En frissonnant, la rousse rajusta sa cape de fourrure blanche. Elle jeta un coup d’œil alentour et saisit la sphère de Zero. Avec la tombée du jour et la neige qui ne cessait de tomber, et le vent de souffler, il n’y avait aucune chance de retrouver quelqu’un et une petite course ne ferait pas de mal au Pokémon. Le Type:0 était habitué à la neige à présent, pour des courtes sorties, il pouvait porter Eeva. Celle-ci grimpa sur son dos et se laissa porter avec plaisir. Elle sentait sous ses jambes la puissante musculature de la bête, qui se mit rapidement à galoper, comme électrisé par la froideur et les tourbillons de neige. Galvanisée à son tour, Eeva éclata de rire et laissa le vent emmêler ses cheveux avec un certain ravissement. Elle sentait l’air glacial entrer dans ses poumons et la faire trembler de froid, malgré sa cape fourrée et ses vêtements chauds. Après la restauration du bâtiment, Eeva avait décidé de déménager la pension et de fait, ses appartements. Les combats finissaient invariablement par briser les vitres des serres et mettaient en danger les pensionnaires. Ainsi, elle devait faire quelques kilomètres à présent, pour passer de Fla’or à sa pension, un peu plus loin dans la Banquise près de la mer.

Le domaine était immense. L’ombre des dômes apparut bientôt à l’horizon. D’ici, cela ne se voyait pas, mais un chemin, derrière les dômes de verre épais, menaient en travers de la Banquise, dans une crevasse, vers une plage de galets. Il lui arrivait de l’emprunter pour faire un tour sur le dos de sa Lokhlass, mais elle se sentait trop épuisée pour ce genre de sortie et le temps ne s’y prêtait pas vraiment. Eeva passa une main glacée sur ses yeux, que le vent faisait pleurer et décida, à plusieurs dizaines de mètres, de finir à pied : Zero tremblait des pattes à la crête. Elle rappela sa créature et marcha d’un bon pas vers « sa maison ». En effet, elle avait fait construire, à l’intérieur même de l’un des dômes, une habitation. Pressée d’aller se coucher, après un bon bain, dont elle savourait déjà la chaleur, ses pensées furent interrompues nettes.

Quelqu’un, se tenait devant ses portes, les bras croisés.

Méfiante, Eeva fronça les sourcils. Elle n’attendait personne, mais visiblement, cet étranger l’attendait, lui. D’ici, Eeva ne voyait qu’une cape et un chapeau à large bord. En s’approchant, de plus en plus méfiante, petit à petit, les détails se firent plus précis. De très longs cheveux tressés, une forme féminine… Un sabre. Comprenant quel genre de personne elle avait en face d’elle, Eeva déchanta et fit la moue. Pirate.

La femme portait une tenue en cuir sombre, deux ceintures croisées à la taille, des bottes et bon nombre de breloques, ainsi qu’un tricorne, le style qu’elle-même affectionnait. D’ailleurs, il ne lui en fallut guère plus pour reconnaître précisément la femme qui se tenait devant elle, même si les tourbillons de neige masquaient encore son visage… La femme en tout cas, avait compris elle aussi, car elle quitta sa posture rigide pour se détendre et poser une main sur une hanche et pencha la tête. En arrivant à sa hauteur, le vent retomba soudainement.

« Uru. »
« Eeva. »

Les deux femmes ne s’étaient plus revues depuis un bon nombre d’années maintenant. Elles se toisèrent.

Eeva ne fut pas ravie de la voir et elle avait de bonnes raisons. Uru était une véritable pirate, comme elle avant, à la différence qu’elle n’avait de toute évidence, jamais abandonné cette vie-là. Elle n’avait pas l’air très heureux de la voir non plus. Leur échange était froid. Sa première pensée fut de se demander quels ennuis la présence d’Uru présageaient pour elle… Pour le coup, la rouquine était aussi curieuse de savoir ce qu’elle lui voulait, que suspicieuse. Elle avait réussi à se construire une vie, même si cela déviait de ce qu’elle avait prévu à l’époque et réussi à tenir son passé pour secret. Uru était-elle ici pour lui rappeler les engagements qu’elle avait trahit ? Ou lui faire payer sa trahison peut-être ? Non, non… Ce n’était pas dans leurs habitudes de frapper de front de cette manière…

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » demanda froidement Eeva.
« C’est comme ça que tu accueilles tes vieux amis ? » dit Uru avec un grand sourire moqueur. « Je viens voir pour quoi tu nous as trahis. Ca m’a l’air plutôt confortable… » Laissa t-elle traîner.

Uru croisa les bras et la regarda de haut.

« Qu’est-ce que tu veux ? Tu ne viens pas juste pour voir, je ne te croirais pas. » répliqua Eeva.

Uru changea alors d’angle d’attaque, affutant l’animosité d’Eeva, qui ne voyait qu’un danger en elle. La femme à la peau métissée fit quelques pas élégants et un peu théâtraux pour revenir et se pencher vers elle, avec un large sourire. Ses yeux pétillaient d’une lueur malveillante, regard qu’Eeva lui rendit, en répondant par une posture défensive, devant celle, intrusive, d’Uru.

« Qui a dit que je voulais quelque chose ? »

Eeva lui jeta un regard noir, arrachant un rire bref à Uru.

« Mais tu as raison, je veux savoir comment ça va se terminer. »

« Comment quoi, va se terminer ? »

« Quoi ? Tu n’as encore rien compris ? » Elle éclata de rire. Elle se glissa près d’elle, avec un regard pénétrant et direct, en penchant la tête et saisit un pan de sa cape avec douceur, puis la laissa filer entre ses doigts. « Très jolie cape. »

La gardant à l’œil, Uru lui tourna le dos, fit quelques pas et lui lança un petit objet, attaché à une chaîne. Des deux mains, Eeva l’attrapa. Avec un sourire encore plus large et amusé, ravi même, Uru lui fit un signe léger du chapeau et la planta là. Indécise, sans comprendre, Eeva la regarda s’éloigner, puis disparaître. La rousse détestait ce regard, cet air qui lui faisait bien comprendre que les ennuis ne faisaient que commencer… Et qu’elle ne saurait pas d’où ils viendraient, avant de tomber dedans. En matière de sournoiserie, Uru était bien plus forte qu’elle.

Tremblant de froid à présent, Eeva entra dans sa pension et fila directement dans sa maison. Entrer dans la Serre d’Été fut agréable. Il y régnait une température douce, réchauffant instantanément la Championne, qui se hâta de regagner la petite maison, un peu plus loin. Elle alluma les chandelles et déposa ses Pokéball sur la table. L’inquiétude s’empara d’elle. L’objet qu’Uru lui avait lancé entre ses doigts, elle le détaillait. Elle posa un coude sur la table où elle s’était assise. Qu’allait-elle faire maintenant ? Eeva posa la clef qui lui sembla étrangement familière et, accoudée, passa ses mains sur ses yeux. Non seulement son expédition dans l’île aux fantômes avait été un échec, mais elle s’était, une fois de plus, mise en danger. Elle ne pourrait pas cacher longtemps à Peter les circonstances de la capture de la petite Solochi, encore moins sa présence (un dragon, forcément…) et elle ne voyait pas comment lui apprendre ce qu’elle avait l’intention de lui cacher, mais qu’il finirait forcément par découvrir…

Comment pourrait-elle lui apprendre qu’elle se mettait en danger à chaque fois qu’ils se quittaient (il n’était toujours pas au courant que le Volcanion était responsable des brûlures qu’il avait mit tant d’énergie à soigner…) ? Qu’elle était délibérément allée dans un endroit dangereux qu’elle avait déjà exploré et qu’en plus, un Noctunoir avait failli avoir sa peau ? Eeva eut la sensation de trop compter sur sa chance, qu’arriverait-il le jour où celle-ci l’abandonnerait ? Et maintenant, Uru… Sa présence était la plus grave, Uru savait tout d’elle, elles se connaissaient depuis qu’elles avaient seize ans…

Eeva releva les bras et passa les coudes par-dessus sa tête, croisant les mains derrière ses épaules. Elle sentait qu’elle allait prendre un malin plaisir  à la tourmenter et détruire tout ce qu’elle avait construit… Eeva était certaine qu’Uru avait mal digéré son départ et sa trahison, même si elle semblait de bonne humeur, ce n’était qu’un faux… Uru était aussi très douée pour cacher ses véritables sentiments et celui d’Eeva, était qu’Uru devait la haïr. Mais révéler à Peter le retour d’Uru dans sa vie, ferait plus de dégâts qu’une bombe. L’amour de sa vie, n’imaginait pas un seul instant que loin d’être irréprochable, elle avait mené une vie de pirate et ne s’était emparé du statut de Champion que dans un but bien précis…

Eeva se mit à jouer avec la chaîne de la clef. Elle avait deux perles orange, une moyenne et une petite, posées l’une sur  l’autre et un cône au sommet, où était attaché une petite lanière rose. Quelle drôle de forme. Elle était certaine de l’avoir déjà vu quelque part… Quel secret cette clef pouvait cacher ? Avec appréhension et déplaisir, Eeva songeait que cela ne lui vaudrait rien de bon. Que voulait lui dire Uru ? Pourquoi lui donner cette clef sans rien dire ? Qu’est-ce qu’elle était censé comprendre ? Qu’était-elle censé déjà savoir ?

Cela ne pouvait annoncer que des jours sombres… Eeva se sentit mal. Elle n’y comprenait rien et ne voyait aucune manière de confier ça à Peter sans le perdre définitivement. Elle n’avait pas de solution.

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Je demande l'objet, Clé Secrète ^^]