Bêtises de jeunes canidés et perles de savoir [Akiko]

[Soka Kanira]

Bêtises de jeunes canidés et perles de savoir

Omashu. Cité des maîtres de la terre par excellence. Ce n'était pas la première fois que je venais en revanche pour Trico c'était une grande première ! En Flamen, il avait l'habitude des humains manipulant le feu. En tant que type roche il s'en fiche un peu d'ailleurs : le feu ne lui fait pas grand chose. Quoi qu'il a découvert que sa fourrure n'est pas ignifuge depuis il se méfie. Ce qui ne l'empêche pas de se coucher tout proche, trop parfois, d'un feu de cheminé. Ici, il regardait autours de lui avec des étoiles dans les yeux. Surtout ce système de réseau de livraison : il avait la même idée que moi et tous les autres c'est à dire faire une glissade dedans !

Nous avons été envoyé ici en mission par la Compagnie. Oh quelque chose de simple : livrer quelques factures à des clients de la ville. Je n'avais pas à récolter l'argent, seulement à déposer la facture et m'assurer d'une bonne réception. Tout se passa très bien jusqu'à la dernière facture, la plus salé. Je me présentais devant une boutique d'instruments de musique et des trucs dont j'ignore totalement le nom. Le marchand s'ettouffa à moitié en voyant le montant en bas à droite et s'emporta en me brandissant le papier sous le nez et je compris : cent vingt trois milles pokédollars, rien que ça ! Je lui expliquais que pour toute réclamation il pouvait écrire à la Compagnie. Il m'aboya dessus et me menaça. Restant calme, je lui indiquais une ligne de la facture qui, juridiquement, me protégeait lui infligeant une pénalité financière supplémentaire s'il touchait à un seul de mes cheveux.

Finalement je me retrouvais libre de tout travail au sein de la cité. Je n'étais pas pressé de rentré, aucune tâche ne m'attendait, j'étais aussi libre que l'air. C'était pour moi une occasion à ne pas manquer de me rendre au quartier général des gardiens du savoir. Trico soupira beaucoup sur le chemin : pour lui c'était synonyme d'ennui des heures durant. Il savait que j'allais passer de longues heures le nez dans un livre quand je ne serais pas perdu dans les rayonnages à la recherche d'un ouvrage. Lui faire la promesse d'aller le faire courir dans un parc lorsque j'aurais terminé ? Mais malheureux : j'allais surement continuer de lire jusqu'à ce que l'on me mette dehors à la fermeture ou bien après la tombée de la nuit.

C'est précisément ce qu'il se produisit : je commençais par me perdre dans les rayonnages à la recherche d'un volume intéressant sur la maîtrise de la terre, à la recherche d'une perle de savoir. Le problème est qu'il y en avait tellement...  Je fini par en choisir un et m'installais dans un fauteuil pour commencer à le lire. Trico se coucha à mes pieds et s'occupa en regardant ce que les autres faisaient... Une occupation très ennuyante pour un Rocabot.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Akiko Hagane]

Bêtises de jeunes canidés et perles de savoir

Feat Soka Kanira - Roadtrip 1/7

Une année s’était écoulée depuis le départ d’Akiko de la Ville Lunaire. Pierrick avait une affaire à conclure à Palma, la ville portuaire la plus proche de l’île de la Demie-Lune. Par conséquent, le voyage en bateau n’avait pas été très long, ce qui n’avait pas empêché de donner du fil à retordre au marchand. En effet, la Torcannaise était montée sur ressort depuis son départ de la Ville Lunaire.  Déjà, cela faisait bien trop longtemps qu’elle avait stoppé son voyage et qu’elle avait envie de voir de nouveaux paysages, mais elle avait en plus un objectif à atteindre : trouver une plume d’Elekthor. Sa maîtrise de la foudre avait toujours été “sauvage”, hors de son contrôle, presque comme une réaction instinctive. Elle n’avait à vrai dire jamais cherché à améliorer cela, mais sa rencontre avec Ombre avait changé son point de vue là-dessus. Elle avait envie de faire des choses incroyables avec sa maîtrise, d’en mettre plein la vue, d’en apprendre plus tout simplement. Elle n’avait pas une idée plus précise de ce qu’elle voulait faire, mais elle ne voulait pas stagner sur ce point.
Ainsi, une fois arrivée à Palma, elle s’était précipitée sur les routes, faisant faux bond à Pierrick. Ce dernier se faisait beaucoup de souci pour la rousse, il avait quand même travaillé quasiment deux ans avec elle, et c’était la fille adoptive de son meilleur ami. Il avait tenu la jeune femme à l’oeil durant le voyage et durant leur arrivée à Palma, mais il n’avait pu échanger que quelques mots avec elle avant qu’elle s’en aille. Il s’était fait une idée, se disant qu’elle n’était pas seule avec ses quatre Pokémon. Il avait cependant envoyé son Rhinolove la suivre discrètement pour l’aider en cas de besoin et pour le tenir au courant par télépathie.
Akiko s’était donc élancée sur les routes, suivant les étoiles au petit bonheur la chance et les jolis Prismillon qui passaient. Autant dire qu'elle avait passé plusieurs mois à vagabonder dans les collines Siffl'herbe, tournant en rond sans vraiment progresser vers Elekthor.
Au bout de six mois, Akiko s'était tellement égarée qu'elle était revenue à Palma. Au moins, elle s'était bien amusée, avait découvert plein de choses et avait balayé toute la frustration accumulée depuis deux ans. En arrivant devant les portes de la ville portuaire, la Midgardienne avait tout d'abord été dépitée devant un si bel échec, puis avait éclaté de rire pour la même raison. Elle avait retrouvé Pierrick, qui n'avait pas manqué de se moquer d'elle. Il avait caché son soulagement mais devait également accepter que le mieux pour elle était de l'aider à voler de ses propres ailes. Il la confia ainsi à une caravane de marchands de dirigeant vers Omashu et lui fournit un plan de la ville, en entourant d'une peinture rouge le bâtiment de la Guilde des Gardiens du Savoir. Si elle voulait trouver Elekthor, elle devrait d'abord étudier le trajet et le lieu où on pouvait le trouver. Et quoi de mieux pour cela que la bibliothèque de la Guilde ?


C'est ainsi que plusieurs mois plus tard, l'on pouvait croiser régulièrement une jeune femme rousse dans les rayonnages de ma bibliothèque des Gardiens du Savoir.
Le bâtiment avait été un peu difficile à trouver, n'étant pas un somptueux et imposant bâtiment de la ville. Elle avait tourné plusieurs jours entiers dans la ville, cherchant à moitié sérieusement et l'autre moitié visitant les points d'intérêts de la grande ville terrosienne. Elle avait fini par croiser complètement par hasard une des bibliothécaires, qui l'avait alors gentiment guidée vers le bâtiment.
En entrant, l'odeur des vieux livres et de la vieille pierre avait empli tout son être. Elle s'était senti revivre et elle avait eu immédiatement envie de se perdre entre les rayons et de dévorer tous les ouvrages.
C'est ainsi que depuis environ trois mois, elle passait ses journées entières à la bibliothèque, à tel point qu'elle était bien connue des bibliothécaires, qui la saluaient tous les matins. Elle en profita pour abreuver sa soif de connaissances, que ce soit sur la maîtrise de la foudre que sur les Pokémon Légendaires et l'origine d'Erasia.
Elle n'avait tout de même pas négligé son objectif premier. Elle savait maintenant que le nid d'Elekthor se trouvait dans le Donjon Celosia et à partir d'une carte de Terros, elle avait établi un un chemin à suivre pour ne pas se perdre. Pour s'amuser, elle avait même appris avec un membre de la guilde à tracer une carte de son trajet.

Aujourd'hui, comme d'ordinaire, la rousse était confortablement installée à une grande table en bois dans la bibliothèque, fignolant sa carte et sa liste de matériel. Le jour de son départ approchait à grand pas et, malgré la richesse de connaissances disponibles à Omashu, elle était impatiente de commencer son périple. À côté d'elle sur la table, Michael le Queulorior s'était assoupi aux côtés de Dolor le Makuhita. À ses pieds, Remiel le Caninos regardait les érudits qui passaient en jappant doucement, tandis que Beelzebub le Flamajou grignotait joyeusement une baie Mangou.
Akiko se redressa alors, s'étira longuement en faisant craquer son dos et sa nuque. Quand elle était concentrée, elle avait tendance à se recroqueviller sur la table jusqu'à ce que ses articulations la rappellent à l'ordre. Son estomac se mit également à crier famine, lui indiquant qu'il était temps de faire une pause dans son travail. À sa droite sur la table, l'on pouvait voir une petite pyramide de baie Mangou que Dolor avait patiemment érigée pour le singe de feu. Cela ne ferait pas un véritable repas, mais c'était déjà un excellent coupe-faim. La rousse attrapa donc la première baie accessible et croqua dedans à pleine dent se reconcentrant sur sa carte.
Evidemment, la baie qu'elle avait saisie n'était pas celle au sommet. Elle déséquilibra donc la structure et deux fruits tombèrent. Le premier atterrit en plein sur la tête du Flamajou, ravi de pouvoir se goinfrer et oubliant instantanément l'affront à sa jolie caboche. La seconde baie tomba au sol et se mit à rouler sur quelques mètres sous le nez du Caninos. Piqué dans sa curiosité, Remiel suivit le fruit, le renifla et donna un petit coup de truffe pour le refaire rouler. Étonnamment, ce petit jeu était plus divertissant que d'observer les passants et habitués de la bibliothèque. Il continua donc à faire rouler la baie, remuant joyeusement la queue, traversant tous les rayonnages ainsi, jusqu'à passer devant un petit Rocabot...

:copyright: Aki Epicode

[Soka Kanira]

Bêtises de jeunes canidés et perles de savoir

Une bibliothèque est un endroit qui, à mes yeux tout du moins, a tout ce qu'il faut pour être qualifié de lieu magique. Et plus la bibliothèque est grande, plus elle est riche, plus elle est mystérieuse et riche en magie. Chaque livre nous ouvre les portes d'un monde qui lui est propre. Lorsqu'il est ouvert, que mon nez est plongé dedans, je ne suis plus dans la réalité mais dans celle du livre si bien que parfois, souvent même du point de vue de Trico, il me faut un petit temps pour revenir dans le monde réel.
Une grande bibliothèque est aussi une source de richesses car le savoir est une arme puissante, certainement la plus puissante au monde. Les Plancheneau l'ont bien comprit : couple d'érudit, ils ont su se hisser au rang d'associés de la Compagnie grâce à leur érudition. Désormais piliers indispensables au bon fonctionnement de l'entreprise, leur savoir est respecté et régulièrement sollicité, boostant considérablement la fortune colossale des associés.
Pour Trico une bibliothèque c'était précisément l'inverse : un lieu rempli d'objets sans intérêt et d'humains terriblement nonchalant avec, par dessus le marché, l'interdiction stricte de jouer ou de faire quoi que ce soit qui pourrait rendre le lieu un tout petit peu plus intéressant. Même faire la sieste n'était pas intéressant : l'endroit était calme certes mais fourmillait de personnes allant et venant dérangeant le Rocabot. Pire que ça, bien pire que ça, j'y passais beaucoup d'heures, beaucoup trop d'heures. Faire la sieste pendant une heure ou deux oui, pendant six ou huit heures non !
Ainsi Trico était couché à mes pieds et observait ce qu'il se passait avec beaucoup d'ennui. Il releva la tête en voyant un Caninos mais la rebaissa aussitôt en réalisant qu'il s'agissait d'un mâle. Il aurait pu se déplacer pour aller se coucher contre elle et simplement la courtiser avec des comportements calmes, il aurait même pu discuter un peu avec elle, espérant avoir une conversation intéressante. Au lieu de ça il s'agissait d'un mâle et pas un seul instant il ne passa dans la tête de Trico qu'ils auraient pu devenir copains. C'est en réalité faux : il savait que s'ils devenaient copains ils allaient forcément se mettre à jouer et donc se faire disputer. Déçu, il reposa sa tête sur le sol.
Le temps passa... Il aperçu plusieurs pokémon, tous sans intérêt à ses yeux. Il fut agacé par un Étourmi qui chanta quelques minutes avant que son humaine soit grondé par un bibliothécaire. Il fut très intrigué par un humain bizarre : extrêmement âgé, il avançait tellement lentement que Trico se posa la question : comment était-il possible de se déplacer aussi lentement ?
Soudain, une baie mangou roula, passant devant la truffe du Rocabot qui céda, s'en était trop, la goutte d'eau ! Il ne vit pas que c'était le Caninos qui avait donné un coup de truffe. Trico se leva et poursuivi la baie eut précisément la même idée que le canidé de feu : il la poussa de la truffe pour la poursuivre à nouveau. Puis finalement, il tomba truffe à truffe avec le Caninos, la baie arrêtant de rouler entre eux. Trico s'arrêta et fixa le canidé d'un air intrigué tout d'abord, grongnassa, mélange de grondement contrarié et de jeu, et donna un coup de langue sur la baie pour la gober. Puis, queue haute et fière, il fit le tour du Caninos, lui renifla le derrière en canidé poli et lui donna un petit coup de truffe isolent sur l'épaule.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Akiko Hagane]

Bêtises de jeunes canidés et perles de savoir

Feat Soka Kanira - Roadtrip 1/7

De manière étonnante, la bibliothèque n’était pas trop fréquentée aujourd’hui. Peut-être y avait-il des festivités à Omashu, ou un congrès spécial pour les scientifiques. Toujours était-il que Remiel ne croisait pas grand-monde dans les allées, et donc ne gênait presque personne. Aussi, il était aux alentours de la pause repas pour beaucoup de travailleurs et de savants et hors de question de manger dans la bibliothèque !
Le lieu ainsi désert avait un charme assez étrange pour le Caninos. Quelques senteurs humaines se baladaient, mais elles étaient assez ténues et commençaient déjà à s’effacer. Les allées prenaient ainsi une odeur bien plus présente de poussière, de vieux parchemins et d’encres de tout âge. Dans certaines sections de la bibliothèque, on pouvait aussi sentir des fragrances de plantes médicinales ou d’onguents en tout genre. Toutes ces senteurs nouvelles accompagnaient le chiot dans son voyage, qui de temps en temps délaissait sa baie pour inspirer à plein nez.
Dans un de ces moments précis, un odeur assez forte de colle s’insinua dans les sinus de Remiel. Surpris, il releva d’un coup sa tête, aux aguets et le nez plissé. L’odeur était très forte et attaquait son sens très développé, ce qui n’était pas agréable du tout pour lui. Dans son geste, il n’avait pas remarqué qu’il avait donné un coup de truffe un peu trop fort dans la baie, ce qui l’avait fait rouler assez loin de sa position. Mais trop occupé avec l’odeur de colle (sûrement un érudit qui réparait un vieil ouvrage !), il s’aplatit sur le sol, les pattes sur le museau. Finalement, l’odeur incommoda également l’humain, ce qui le poussa à ouvrir une fenêtre et à aérer la section. Soulagé, le Caninos se releva et s’ébroua, chassant cette vilaine senteur de son nez.
C’est alors qu’à sa grande surprise, un autre canidé apparut de derrière une étagère, sa baie entre les pattes. Il s’agissait d’un Rocabot, mais Remiel n’en avait jamais croisé en vrai. Cette espèce était assez rare, même pour les humains, surtout à Omashu. Autant dire que le Caninos ne s’attendait pas à faire une rencontre pareille. Akiko serait sûrement ravie d’étudier un Pokémon tel que lui ! Mais alors qu’il allait faire demi-tour pour aller chercher sa dresseuse, le Rocabot se mit à grogner de manière étrange, titillant les instincts de Remiel. Puis il lécha goulûment sa baie et l’avala tout cru ! Le Caninos laissa échapper un jappement de surprise, de dégoût et d’agacement. Sa baie ! C’était vraiment pas sympa de lui chiper comme ça ! Sans faire attention, il donna un coup de queue sur la truffe du Rocabot en grognant, le regard pas content.


Du côté d’Akiko, l’ambiance était aussi silencieuse et studieuse qu’au départ du Caninos. Quand la rousse était absorbée dans une étude, il pouvait se passer de longues heures avant qu’elle ne revienne à la réalité. Par contre, le Flamajou commençait lui à s’ennuyer. Il ne lui restait plus qu’une baie après le casse-croûte de sa dresseuse, et il sortait d’une longue sieste. Ses muscles commençaient à le démanger, signe qu’il avait besoin de se dépenser ! Aussi, le départ soudain de Remiel avait titillé sa curiosité et ses instincts de farceur. Son odorat n’était pas aussi développé que celui des canidés, mais cela ne l’empêchait pas de suivre une piste, surtout quand elle concernait une juteuse et délicieuse baie ! Ainsi, en se déplaçant sur le haut des étagères, il lui fut rapide de retrouver son camarade, en compagnie de son “ami” Rocabot. Depuis son perchoir, il avait bien l’impression que les deux canidés se grognaient dessus, pour une raison qui lui échappait. Avisant la baie Oran qu’il avait embarquée, il l’attrapa en ricanant et la jeta en visant la tête du Rocabot.


Grognant toujours sur le chien de roche, le Caninos sentit une odeur familière, et remarqua un mouvement sur le haut de l’étagère juste en face de lui. Il reconnut bien vite Beelzebub, et vit surtout son lancer très bien calculé. Instinctivement, le Caninos se jeta par-dessus le Rocabot et attrapa la baie au vol, habitué par Akiko à ce genre d’exercice. Avec un regard de défi, il jeta la baie en l’air pour voir qui de lui ou du Rocabot la rattraperait en premier.

:copyright: Aki Epicode

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