[ Clos ] Move your hands up ! Snow is dropping ! [Minato / Kuro]

[Minato Nakamura]

Bien que l'hiver touche à sa fin, il arrive encore certains jours que la neige tombe sur la magnifique ville d'Alfen aux fiers remparts impeccables. La tour de la ville donne une vue incomparable, si ce n'est à dos d'oiseau, des environs de la cité capitale et prévient ainsi toute menace extérieure bien avant que cette dernière n'atteigne le champ de vision des gardes sur les remparts. Et comme à la guerre le temps de préparation est aussi important que le nombre de soldats engagés dans une bataille la royauté d'Alfen n'a jamais été inquiétée de mémoire d'homme. Mais les mémoires ne sont pas toujours fiables n'est-ce pas ?
Toujours est-il que c'est avancé comme la principale raison au peu d'entretien - relativement parlant - exigé par les murs protecteurs et les portes d'accès, ornées des statues des anciens sages les plus célèbres.

Je disais donc qu'il arrive que les flocons honorent de leur présence les allées de la cité, alors que l'hiver cède tranquillement le rôle de saison dominante au printemps naissant. Un sol duveteux et d'un blanc immaculé fait rapidement son apparition, couvrant chaque recoin, chaque pavé de chaque rue, car à Alfen quand il neige en cette période il faut comprendre tempête de neige. Ce n'est pas la banquise de Mizuhan, mais le climat de Nalcia est similaire à celui du pays de l'eau. C'est ce jour précis de mauvais temps que le personnage du paragraphe suivant, Minato, est arrivé en Alfen.


Il n'avait pas l'habitude de ce temps, car si l'Île de l'Étoile appartenait à Nalcia d'un point de vue territorial, le climat y était radicalement différent du fait qu'il s'agissait d'une île avancée dans l'océan et suffisamment grande en superficie pour posséder son propre micro-climat tempéré tout au long de l'année. La neige y est rare, mais pas inexistante. Il arrive que les vents d'est, refroidis par les sommets enneigés, soient porteurs d'hexabranches glacées. À défaut d'être chaudes ces dernières emplissent de bonheur le coeur des enfants.
Toutefois Minato trouvait que là, vraiment, sans exagérer, de manière objective, il y en avait un peu trop.

Il devait lever des genoux pour avancer dans la neige. Pas que cela le gêne tant que ça en soi ; sauf quand on porte un manteau épais et descendant jusqu'aux chevilles et que le vent prend un malin plaisir à s'engouffrer dans ce dernier à chaque enjambée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Minato dressa une petite barrière pour dévier le souffle du vent avant qu'il ne le frappe de plein fouet : tout de suite la marche devint plus aisée. Il ne fallait toutefois pas rester dans ce système très longtemps, la fatigue aurait tôt fait de le mettre à terre. Le jeune Nalcien n'ést certainement pas l'un de ces grands maîtres du vent capables de rester des heures à contrer les vents les plus violents du globe...
Enfin l'auberge fut en vue et Minato entra dans un lieu à la température plus agréable. Mais à l'intérieur il découvre que deux ivrognes s'insultent dans leur langue qui ne connait la diction articulée. À la vue du nouveau client les deux poivrots décident de le frapper lui plutôt qu'entre eux, renversant le patron de l'établissement qui tente en vain de les calmer.