[ Clos ] Il court il court... [Pv Pacey C. Straviata]

[Minato Nakamura]

Contrainte 1 => insister sur la description des lieux et des personnages



Cela faisait un moment que la bestiole lui trottait autour, joyeuse et énergique. Elle effectuait des cabrioles dans tous les sens, sautant dans les fourrés aux teintes ocres ou vertes pâles puis bondissant en dehors de ces derniers aussi vite qu'elle y était entrée, pour ricocher sur l'écorce râpeuse d'un chêne et plonger de nouveau dans le maquis kaki clairsemé de taches auburn. Seuls le bruit et le mouvement feuillu permettaient d'avoir connaissance de la localisation du corps longiligne de l'animal. Sa longue queue touffue couleur crème, aux rayures marron noisette, apparaissait tantôt ici, tantôt ailleurs. Parfois le museau ébouriffé surgissait d'entre les buissons pour y disparaître l'instant d'après. De ci de là des feuilles crénelées, cornues ou unifoliées s'envolaient au vent sous l'impulsion des bonds enjoués. Elle semblait autant s'amuser de voir tourbillonner les fragments de verdure que de gambader à vive allure dans les fourrés. Étrange Pokémon que cette belette.

Il était bien inutile d'essayer de comprendre ce qui traversait l'esprit d'un tel animal selon le Nalcien, en pause dans son périple, aussi se contentait-il d'observer sans intervenir l'intrigante danse du rongeur au corps allongé tout en jetant un œil à ses propres Pokémon de temps en temps. La tête à plumes orangées de Fly émergea, toute couverte de graines, de l'écuelle préparée à son intention. Un sourire amusé fendit son visage raide.

"Tu as beau avoir fait des progrès il t'en reste encore beaucoup à faire petite boule de plumes."

Sans se vexer l'oiselle effectua un petit salto sur le côté, à la surprise totale de son propriétaire, dans le but de faire tomber les restes de son repas et les becqueter ensuite un par un. Elle recommença l'opération autant de fois que cela fut nécessaire ; cela avait aussi le mérite de solliciter les muscles de ses pattes écailleuses, encore bien trop faibles à l'heure actuelle pour être considérées redoutables. Plus posé, Hikai bullait tranquillement dans son noigrume rempli d'eau, gobant les quelques copeaux nourriciers qui y dérivaient. Ses écailles d'un rouge ardent scintillaient fièrement dans l'eau douce. Un rouge qui n'était pas sans rappeler les flammes que projettent les dragons. Enclavées les unes sur les autres pour une meilleure protection elles projetaient des éclats lumineux à chaque mouvement du poisson. Le noigrume aquarium se trouvait au centre d'un disque ensoleillé, les écailles reflétaient les rayons de lumières altérés par le balancement du feuillage printanier.

Minato s'était adossé sous un vieil hêtre aux ramures exceptionnelles. Ses ramifications innombrables s'élançaient par centaines dans l'ensemble ligneux, s'entrecroisaient par milliers dans l'épaisse voûte végétale, bourgeonnaient par millions en son sein, et écloront bientôt en autant de fleurs et chatons. La lumière peinait parfois à percer le majestueux dôme forestier, formé de milliers d'arbres tout aussi anciens et au branchage tout aussi impressionnant. Le fait d'aimer ou non cette forêt ne se questionnait pas. Quant à l'apprécier... cela dépendait avant tout de l'état d'esprit de chacun.

Et en ce qui concernait l'îlien... il avait du mal à savourer le spectacle hors norme du toit sylvain. Était-ce le fait de ne pouvoir contrôler ses pouvoirs élémentaux ? Ou bien d'être si proche du lieu où il avait grandi ? Il l'avait après tout quitté depuis deux mois déjà, et ne pouvait encore y retourner. Le temps s'était radouci, particulièrement dans la région, bercée toute l'année par un courant marin chaud, et il avait ôté le lourd manteau d'hiver avec lequel il avait voyagé jusqu'à présent. Il en avait récolté des gerçures aux lèvres avec Mizuhan et les Plaines de la Liberté. Il était bien content de ressortir les vêtements typiques de l'Île de l'Étoile : à savoir T-shirt et bermuda. Rien d'extravagant ou qui sorte de l'ordinaire. Son T-shirt en coton de Cotovol affichait un unique motif sur la poitrine, plus précisément le pectoral gauche : un texte grisé aux formes élégantes et curvilignes. Quant au bermuda il était blanc immaculé, presque trop propre, si ce n'est les lignes bleues dans toutes les nuances de la couleur qui parcouraient chaque côté du vêtement, telles des lianes aquatiques. L'ensemble éclatait au moindre rayon de soleil tombant dessus et contrastait fortement avec le vert presque omniprésent du lieu.
Peut-être était-ce pour cela que le rongeur le poursuivait, enfin courait dans tous les sens un peu partout. Et justement il choisit de déranger Minato dans sa rêverie déprimante en lui bondissant au visage. Le contact pour le moins poilu tira immédiatement le Nalcien de sa torpeur. Se redressant une fois que la boule de poils surexcitée eût accepté de l'épargner, il fixa le Fouinard qui était déjà reparti secouer les buissons. Le pelage de la bête s'était avéré plus soyeux qu'il ne l'aurait cru. Surtout vu que le Pokémon se ruait dans les fourrés, épineux ou non, sans la moindre retenue et semblait ne jamais s'en lasser. Il n'ignorait pas que ces Pokémon prenaient grand soin de leur fourrure au travers de nombreuses toilettes quotidiennes, mais il fut toutefois surpris par la douceur et l'aspect impeccable.

"Mais qu'est-ce qu'il me veut à la fin ? Ne me dis pas que tu souhaites que je t'emmène avec moi ?"

Presque aussitôt le museau surgit en trombe d'un couple de chênes kermès et ne s'arrêta qu'une fois lové sur le ventre de Minato. En d'autres termes une fois que Minato eût servi d'amortisseur au missile poilu qui ne semblait pas connaître d'autre vitesse que celle de l'obus au départ.

"Hé là ! On se calme l'hyperactif ! Je n'ai pas de noigrume pour toi, et il est hors de question de t'emmener en ville sans t'enfermer dans une ball bien solide !"

Le Fouinard se glissa jusqu'au noigrume contenant Hikai, totalement indifférent au monde extérieur. Il continua de dormir tandis que le furet prenait le réceptacle entre ses pattes velues et le faisait rouler vers le dresseur, ses écailles se soulevant au rythme de l'eau entrant et sortant de son corps. A croire que son regard niais trahissait plus une lenteur d'esprit qu'un trait d'espèce... Minato ne parvenait même pas à s'imaginer dormir dans ces conditions. Il poussa un soupir de découragement.

"Non il n'est pas question de faire sortir ce flemmard écarlate pour que tu prennes sa place, il a besoin de rester dans l'eau douce en permanence... Il n'est pas question que tu prennes celle de Fly non plus."

De toute manière l'oiselle n'entendait aucunement livrer son domicile au rongeur. S'il s'approchait de trop près elle n'hésiterait pas à lui donner des coups de bec ou lui lancer du sable à la figure. Devant son insistance le Nalcien décida d'accepter le nouveau venu, sous certaines conditions. Une sorte de test.

"Bon si tu veux tellement être un membre de l'équipe je te propose un marché. Je vais retourner en ville acheter une Poké Ball ou un noigrume. Mais tu vas devoir la mériter ta place, aussi il faudra que tu trouves de quoi rembourser l'achat de l'objet en attendant mon retour. Qu'en dis-tu ? Il va falloir apprendre à me faire confiance si tu veux me rejoindre."

Ni une, ni deux. Une traînée crème et marron déjà sillonnait les recoins de la forêt à la recherche de trésors. Il ou elle ne s'était pas fait(e) prié(e). Riant aux éclats Minato se leva et remit Hikai, toujours rêveur, dans le sac avec la nourriture qu'il n'avait lui-même pas consommée. Fly s'envola pour se percher sur son épaule. La pause fut trop courte pour un véritable repas, mais il y gagnait peut-être un compagnon de voyage. Non pas qu'il refuserait de l'emmener si le Fouinard ne ramenait rien de vraiment utile. Il remettrait juste le défi à plus tard ; dans un autre lieu, en tant qu'entraînement.

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[HRP : cette partie a été rajoutée en Novembre 2013, pour conclure la capture puisque je n'ai pas eu de réponse de mon partenaire et que j'en ai besoin de la bestiole surexcitée]

Quelques heures s'écoulèrent entre le moment où Minato revint sur les lieux, et celui où le Fouinar déboula d'un buisson bardé d'épines avec un sac gros comme un buste d'homme sur le dos. Le rongeur avait eu la bonne idée de l'enfiler à la manière des humains pour pouvoir sprinter comme un fou dans les bois. Le contenu du sac de laine surprit encore davantage le Nalcien : il était rempli de nourriture. Et pas des moindres ! De la viande séchée de Tauros manifestement de haute qualité, de Braségali, ou encore de Minidraco !
Il se figea sur place pendant quelques instants : à quel riche marchand cet hyperexcité avait dérobé le sac ? Il était mort s'il restait dans le coin plus longtemps. Pour éviter des représailles, qui assurément allaient tomber, le Nalcien s'enfuit à toutes jambes vers le Nord, sans oublier le bagage bien entendu. La belette le suivit sur-le-champ, interprétant cela comme un signe qu'il était admis dans l'équipe. Minato ne le chassa pas. Il était débrouillard et un peu trop fiable pour un rongeur.