Re: [ Clos ] [Mission 4****] Souquez les artimuses ! [Pv Nina/Soriu/PNJ]

[Velusia Varam]

Protéger la vie des autres était son sacerdoce et parfois, parfois, il fallait aller au-devant des événements. Velusia le savait, Velusia le sentait, Attendre une attaque serait une grave erreur, en leur laissant porter le premier coup qui pouvait leur infliger de lourds dégâts. Le chevalier avait donc été la plus rapide et avait par la même occasion, coupé leur élan. Surpris, ils ne surent un instant s’ls devaient attaquer ou non et cette hésitation forma une brèche dans laquelle la nalcienne s’insinua,  comme un souffle d’air dans un interstice. Durant un bref instant, ils hésitèrent et n’attaquèrent pas, laissant le champ libre aux deux officiers pour porter le premier coup. Velusia coupa donc en deux la rangée de pirates qui n’avaient plus le choix. Ils n’étaient plus regroupés et plus assez nombreux pour porter un assaut au navire marchand, leur seule issue pour l’instant était de se débarrasser de Velusia et de ses Pokémon. Ils étaient plus nombreux, mais les obstacles semés par la nalcienne et sa façon de bouger leur posait un petit problème ; ils ne pouvaient tous se jeter sur elle pour la défaire et tentaient des approches maladroites. Néanmoins, elle ne pourrait tous les contenir indéfiniment, une fois qu’ils auraient compris le truc… Mais l’officier de nalcia savait qu’elle pouvait compter sur Nina Wang, qu’elle n’était pas seule. Cette dernière attendit d’ailleurs patiemment de pouvoir lancer une offensive et Velusia le sentit, le bateau trembla et se mit à pencher. Quoiqu’elle ait fait, le bateau coulerait, elles devaient donc les occuper et surtout, les empêcher de lancer une manœuvre sur le navire marchand. Velusia n’avait besoin de personne pour savoir où allait son devoir, ce qu’elle devait faire. Elle n’avait donc pas besoin d’entendre Kouha pour savoir ce qu’elle devait éviter qu’il arrive. Par ailleurs, c’était tellement évident…

Dans un chaos de brume, des lueurs jaillissaient ici et là, tantôt jaune, tantôt plutôt bleues. Comme les autres, Velusia entendait les cris de douleurs des pirates, attestant que ce qui attaquait les pirates, probablement l’un des Pokémon de Nina, atteignait ses cibles. Velusia prenait par à la chasse, se gardant toutefois de se mettre sur le chemin de Nina et pour se faire, sentir les courants d’air se déplacer pour laisser place à un tout autre genre d’énergie, une fraction de seconde. Où attaquer maintenant ? Les pirates couraient en tout sens, certains quittaient le pont afin d’empêcher le bateau de couler certainement et les attaques incessantes de Nina Wang semaient le trouble. Pour sa part, Velusia faisait le vide parmi les survivants, attrapant celui qui avait le malheur de se tenir à porté ou ceux qui tentaient une percée. Le bateau pirate semblait plus ou moins stable, les attaques sur la coque n’étant soit pas assez conséquentes, soit rebouchées. Malheureusement, elle-même ne possédait pas de Pokémon aquatique et ne possédait rien qui puisse l’aider de ce côté-là… Le vent se fit soudainement violent, un appel d’air et le son qui se distinguait du reste du champ de bataille. Velusia se retourna et vit un objet, qu’elle sentait brûlant, fendre l’air droit vers elle. Velusia stoppa sa course, dérapa, ceci juste à temps pour voir la chose lui passer sous le nez. Dans sa posture d’attente, un peu délicate, un éclat bleu et jaune  manquèrent de la frapper. Si elle n’avait pas lever un bouclier à temps… Velusia serra les dents. Elle ne reculerait pas. Il y eu soudain une grande agitation autour d’elle, mais il lui était difficile si cela venait des assauts de Nina Wang qui n’avaient pas cessés un instant, du boulet qu’elle avait bien faillis intercepter avec la tête ou autre chose. En réalité, le message mental ne fut pas transmis à Velusia, sa formation de Chevalier lui avait appris à ne pas se laisser envahir par ce genre de chose. Quoi de plus normal ? Un chevalier ne devait pas faillir.

Le pavillon ennemi n’avait aucune importance dans le fond. Velusia refusait tout net de partir perdante et de se voir déjà morte. Elle combattrait jusqu’à son dernier souffle et il était hors de question de mourir. En empêchant les pirates d’attaquer et en les retenant sur leur propre navire qu’elles sabordaient avec Nina, les marchands étaient pour l’instant à l’abri. Mais pour ccombien de temps ? Etait-ce leur seul navire, seulement ? Cette brume ne leur permettait pas de le savoir, mais lle combat se passait sur ce bateau. Heureusement, elle pouvait compter sur Siel pour protéger ses arrières si besoin était, qui elle, avait une belle vue d’ensemble de là-haut. Son ombre survolait les navires, projetant une angoisse sur les ponts et la mer. Le bateau militaire attaquait à son tour, elle l’avait déjà compris, mais cette confirmation stricte lui permettait d’être plus prompt à réagir. Elle sentait dans sa tête, physiquement, l’adrénaline former un chemin et accélérer ses idées. Dans chaque action, elle s’évertuait à voir toutes les ramifications, en une fraction de seconde si cela était possible, afin de prendre la meilleure décision. Un groupe s’apprêtait à accoster les marchands. Un éclair d’adrénaline transperça Velusia qui bondit avant même se rendre compte, sur le bord opposé, l’abordage allait débuter et elle devait intervenir. Sur le bateau branlant, en sachant qu’elle n’aurait le temps de courir, tout en évitant ennemis et obstacles, elle se dirigea vers l’un des autres mâts et lança son grappin pour en agripper l’une des extrémités et fractura le bois à l’aide de sa lance. Le bois craqua et la pièce se désarticula du reste, emportant Velusia dans un grand demi-cercle, porté lui-même par son propre poids. Velusia survola un quart du pont, puis la mer, avant de se retrouver de nouveau sur le pont. Lorsqu’elle jugea être assez prêt, Velusia fit lâcher prise à son grappin et tomba non loin du groupe qu’elle avait repéré. Autour d’elle, elle entendait toujours les cris de ses propres Pokémon. Ils étaient toujours en vie et pas très loin, mais isolés… Enfin, pas tant que cela, Mesa était collée à Tara, qui elle, pouvait voler. Elles pouvaient donc se retirer en un battement d’ailes, d’autant que Tara restait sur la rambarde. Que pouvait-elle faire de plus ? Velusia chargea les hommes sans hésiter, il fallait absolument les empêchait de monter !

-Siel !

Le dragon tressaillit à la voix de sa maitresse. Il savait ce que Velusia attendait de lui. La créature monta dans les airs et redescendit rapidement. Elle avait pris une telle vitesse qu’il était désormais difficile de tomber à l’eau, mais elle avait une confiance aveugle… Dès lors, une ombre immense recouvrit les navires et très vite le Ptéra fut visible malgré la brume, sa masse trahissant sa présence. Les doigts se pointèrent dans sa direction et les cris retentirent. Siel ne modifia pas sa trajectoire et impacta le bateau pirate de toute sa masse et de toute la vitesse qu’elle avait prise. Un impact démesuré qui fit craquer le bateau et en souleva la partie opposé, suspendue au-dessus de l’eau. Velusia avait l’espoir que si quelque chose avait rebouché le trou causé plus tôt, la violence du choc allait le libérer et permettre à l’eau de s’infiltrer dans la coque et peut-être, agrandir le trou. QUoiqu’il en soit, le pont était largement détruit sous Siel et d’un coup de queue, une partie de la coque entaillée. Mais sous son poids de géante, le bateau se tint presque à la verticale et la fit basculer.

-Tara !

La faisane de son côté se retrouva catapultée hors du bateau, mais sachant voler et ayant reçut un entrainement de monture de guerre, put se reprendre sans trop de mal et arriva à tire-d’aille quand Velusia l’appela. Elle put voir sa maitresse suspendue sur le pont, sa lance plantée dans les planches pour ne pas tomber à la mer. Elle vit aussi Siel se renverser dans l’océan. D’un clignement d’œil, elle comprit. Elle fonça, utilisant au mieux les courants pour piquer vers Velusia, qui balancée, se mit à courir bizarrement sur le pont vertical pour se rapprocher au mieux d’elle. Tara prit un virage serré, sentant les planches sur le bout de ses plumes. Velusia donna un grand coup de pied sur le pont et se hissa tant bien que mal sur le dos de Tara, et arracha sa lance du pont. Le vent sifflait à ses oreilles et elle emmena Tara survoler la zone où Siel était tombée. Une ombre immense s’enfonçait dans les embruns, mais Velusia n’attendit pas plus longtemps ; elle lança la Pokéball de l’immense dragon pour le récupérer, quittant un instant le navire qui ne cessait d’être bombardé de tous côtés. Maintenant, un bon nombre de pirate était déjà morts, une partie nageait avec les poissons et les autres ne devaient pas en mener large ! Derrière elle, Velusia sentit et entendit le bateau retomber sur lui-même. Mais dans quel état ? Dans quelle posture improbable ? Où était Nina Wang?

(Toujours des p'tits trous ! Ca te dit de faire un puzzle avec les pirates ? Pas grand chose à dire, Velusia est momentanément éloignée du lieu de l'action pour récupérer son dragon et pourra se repositionner suivant les infos qu'elle verra. Nina, si tu as une idée à lui communiquer pendant qu'elle est en vol... Ben cri )

[PNJ]

Le message à caractère préventif de Soriu ne put rien faire pour sauver les marins. Reconnaissant leurs ennemis, cédant aux menaces, les "pirates" avaient tenté de fuir aussi vite que possible, mais la furie qui avait embarqué avec eux ne leur laissait aucun répit.

Kouha avait depuis quelques minutes ordonné le cessez-le-feu. Quelque chose dans l'attitude des corsaires le perturbait, entre autre dans le fait qu'ils ne tentaient plus de répliquer contre son bateau ou celui des marchands, mais uniquement de chasser la Nalcienne comme on essaye de se défaire d'une guêpe. Ses hommes et lui observaient la danse improbable de cette femme qui ne pensait qu'à détruire sans même réaliser qu'elle frappait des hommes à terre et qui lui tournaient le dos. Ces marins n'étaient que des petites frappes mais elle semblait vouloir tous les étriper jusqu'au dernier. Les plus désespérés cherchèrent le salut dans les eaux glaciales de la mer, d'autres espéraient trouver grâce sur le navire de l'amiral, mais Vélusia détruisait, frappait, taillait sans discernement. Cette femme était forte, indéniablement, mais elle oubliait tout de son environnement, enfermée dans sa vision guerrière et sa folie destructrice.

Ce fut l'un de ses hommes de main qui les vit en premier, les montrant à grands gestes aux autres marins. Kouha les aperçues lui aussi et sa colère envers la Chevalier ne fit que grandir. Elle était complètement aveugle.

"Plongeurs, avec moi !"

L'amiral, comme pris de pulsions suicidaires, se laissa tomber dans la mer nordique, dont la température glaciale le perça de mille épines. Mais l'adrénaline était la plus forte. Propulsé par sa maîtrise de l'Eau, le marin se dirigea à toute vitesse vers sa cible, accompagné par les autres maîtres qui avaient eu le courage de sauter du pont à sa suite. Il lui fallut éviter les éclats de navire ennemi qui plongeaient dans l'onde suite aux assauts de la Nalcienne. Tandis qu'il remontait à la surface avec son chargement, il vit arriver sur lui une vague déferlante, créée par la chute du Ptera.

"Mais quelle..."

Il ne put l'éviter. Il put à peine s'en protéger en déviant le flot autant que possible autour de lui. Emportés, lui et ses marins plongeurs s’assommèrent contre la coque de leur propre bateau, certains n'y survécurent pas. Sur le pont, d'autres marins se firent balayer par la vague, tandis que le mat s'écrasait sur le navire marchand, à moitié chaviré. Des hommes se noyèrent et des marchandises coulèrent.

Kouha parvint à se sortir de l'océan, tiré par l'une des nombreuses bouées que ses marins encore en état avaient lancées, dans une tentative désespérée de sortir tous les hommes à la mer de leur pétrin. Même la Lamantine du colonel Wang devait être en piteux état après un tel choc.

Lorsque la mer se calma enfin et que Vélusia revenait, apparemment fière d'elle, sur le bateau, son équipage s'était singulièrement réduit... Mais il y avait trois nouvelles têtes à bords. Trois femmes, jeunes, terrorisées et gelées jusqu'à l'os. Kouha était en train de s'occuper d'elles, aidé par Nina et les créatures humanoïdes de Soriu, car leurs présences féminines avaient de grandes chances de mieux parvenir à les apaiser que celle, bourrue, de l'amiral. Voyant que les inconnues étaient bien entourées, il se leva et fit face à la Chevalier sans discipline.

"Figurez-vous que ces jeunes femmes que nous avons repêchées in extremis m'ont raconté une histoire très intéressante. Elle vous plaira, je pense. Ces demoiselles sont des Nalciennes, prisonnières de ce que nous avons pris pour des pirates, et qui n'étaient en fait "que" des marchands d'esclaves. Grâce à vous, ces pourritures ne nous importuneront plus, mais... À votre avis, Vélusia, combien y'avait-il de prisonnières ?"

Les yeux de l'amiral brûlaient de colère.

"Une centaine, Chevalier. Vous avez tué une centaine de vos compatriotes innocentes, et une bonne trentaine de marins et marchands que vous deviez protéger. Et tout ça pour quoi ? Quelques hors-la-loi ? La gloire ? Le plaisir de la destruction ? Qu'on lui confisque ses armes et ses Pokémon, ordonna t-il à ses hommes, et qu'on l'enferme en quarantaine. Cette femme est dangereuse... qui a besoin d'ennemis quand on a de tels alliés !"

Aussitôt, ce fut fait. Ignorant toute protestation qu'aurait pu émettre la guerrière, on la désarma et l'on  récupéra ses sphères de capture, qui furent rapidement mais efficacement scellées, avant de l'enfermer dans la cale, poings liés pour plus de sécurité. L'équipage commença à s'organiser pour gérer des tours de garde de la captive, ainsi que la remise en état des deux bateaux. Cette péripétie allait encore les retarder de plusieurs jours. Les eaux de la Banquise deviendraient bientôt impraticables.  Pire, elles risquaient de les retenir prisonniers une fois qu'ils se seraient engagés dedans. Dans leur état, ne serait-il pas plus raisonnable d'abandonner les marins et de leur trouver un moyen de se rendre à Palma par voie terrestre ? Indécis entre l'importance de sa mission et la sécurité de ses hommes, Kouha réunit ceux qu'il pensait être les meilleurs stratèges de son navire. Il proposa aussi à Nina et Soriu de se joindre à eux pour débattre de la suite des opérations, ou bien, s'ils préféraient, d'aller surveiller Vélusia afin de s'assurer qu'elle ne tente pas de se libérer ou de causer un quelconque problème. L'amiral avait cru comprendre que la Mizuhanienne et la Nalcienne étaient amies, mais il faisait suffisamment confiance à sa compatriote, après avoir combattu à ses côtés, pour penser qu'elle lui serait loyale.

Un conseil de guerre exceptionnel se réunit donc sur le bateau.

[Vélusia, le but n'est pas de tout casser ._. Quand je disais qu'en mission vous avez pas besoin de PNJ, puisque vous vous mettez dans la merde tous seuls !
Nina, Soriu, faites-moi des jolies dissertations sur ce que vous pensez qu'il est judicieux de faire dans la suite. Prenez en compte que les bateaux sont en mauvais état, que nous avons des blessés à bord, et que certaines marchandises ont de toute façon pris le large. Si vous préférez, vous pouvez aussi aller rendre visite à Vélusia dans la cale. Ou encore, vous avez le droit d'aider à la reconstruction du bateau
Je posterai après vous, pour reprendre le rythme Vélusia-Nina-Soriu-PNJ, mais gardez à l'esprit que de ce que vous allez dire dépend la continuité ou non - et donc la réussite ou l'échec - de la mission.]

[Soriu Tiadramat]

"Certains n'ont de chevalier que le titre." murmura Soriu avec lenteur alors que les soldats passaient à côté de lui, emmenant Vélusia en cellule pour ses actes. Oui, elle était peut-être forte, difficile ne de ne pas le reconnaître, mais cette force devait être contrôlée et surtout régulée. Ce n'était pas ainsi que l'on devait en ... abuser. Et le principe même du Chevalier était de protéger autrui, non pas de s'élancer à l'attaque pour tout ravager. Elle s'était trompée de voie, complètement. Le jeune homme poussa un profond soupir avant de se diriger vers les survivantes, cherchant à les réconforter. Il indiqua à ses pokémon de tout faire pour qu'elles aillent mieux, maintenant qu'elles étaient sauvées des marchands d'esclaves mais surtout de Vélusia. Lui-même, de son côté, réfléchissait à ce qu'il devait faire. Ce n'était pas qu'il n'était pas motivé à aller au conseil de guerre qui allait se réaliser dans quelques minutes mais ... les bateaux avaient besoin de lui et Cryptero. Oh, il n'était pas menuisier et métallurgiste, il ne s'y connaissait guère en charpente mais il y avait bien une chose dont  il était capable : c'était d'aider en portant de lourdes charges.

"Cryptero, je sais que cela ne te plait pas mais est-ce que je peux te faire confiance pour épauler les soldats pendant que je vais sur l'autre bateau pour voir s'ils ont besoin d'aide ? Pour le conseil de guerre, je suis désolé, amiral Kouha. Si vous voulez mon avis, nous devons continuer notre route ...  et arriver à bon port. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, j'estime que c'est trop tard. Cela serait un aveu d'échec et je ne pense pas que nous voulons cela ... Il vaut mieux alors que terminions ce que nous avons commencé. Je vais sur l'autre navire pour les épauler et voir si je peux les aider à réparer quelques trous dans la coque. Cryptero fera de même sur ce bateau, les soldats sont habitués à sa présence, ce qui n'est pas le cas des marchands."

Lorsqu'il était sûr que l'amiral avait compris ses paroles, il chercha alors un moyen de se rendre sur l'autre navire. Grâce à Eoli, ce ne fut pas bien difficile malgré les piaillements de colère de la part de Cryptero, qui, visiblement, avait bien décidé à lui en faire baver avant de se mettre au travail. Ainsi, toute la petite troupe de Soriu était séparée en trois : Soriu était seul, sur le bateau marchand pour aller épauler ces derniers dans les réparation, Cryptero elle aussi seule, sur le bateau militaire pour aider les soldats aux réparations et s'énerver envers Soriu et enfin le reste des pokémon étaient maintenant en train de parler avec les rescapées. Les humanisées comme Lalabelle ou Friyendia faisaient de leur mieux tandis que Moona présentait du miel pour réchauffer leurs corps, c'était le maximum qu'elles pouvaient faire pour elles. Les pokémon non humanisées ne faisaient qu'éponger les peines des survivantes. Moona, avec sa candeur habituelle et son air joyeux arrivait à les rassurer tandis que Nephene leur demandait si elles avaient des blessures. Une pokémon aussi imposante et majestueuse qu'une Milobellus aux écailles brillant de couleurs différentes à celles des autres Milobellus pouvait être un certain "symbole". Tout était pour rassurer les gens ... Tout était fait pour leur montrer qu'ils n'avaient plus rien à craindre pour le moment.

De son côté, Soriu devait se démener avec le caractère des marchands. Après les actes de pure folie commis par Vélusia, autant dire qu'ils voyaient d'un mauvais oeil un autre militaire se mettre sur leur bateau, même si ce dernier avait les meilleures intentions du monde. Mais bon, même si on le vilipendait et qu'on lui "crachait" dessus au sens imagé, il ne se préoccupait pas de ça. Des militaires qui commettaient des crimes aussi lourds que de vulgaires pirates, ça ne sera pas la première fois que ça arriverait. S'il voulait redorer l'image et le blason des chevaliers, il allait alors devoir faire de son mieux pour passer l'épreuve le plus tôt possible. Bon ... Les heures passèrent et la charpente du vaisseau des marchands allait un peu mieux. Il avait réussi à colmater les trous les plus importants dans le coque mais il y avait toujours un peu d'eau qui s'infiltrait, de l'eau qui pouvait pourrir les rations si personne ne s'en occupait. Il avait alors juste invité les marchands à placer des récipients là où se trouvaient les fuites et à regarde toutes les cinq-dix minutes s'il fallait les remplacer. Oui ... Il fallait envisager le pire avant le meilleur ... dans certains cas, c'en était ainsi et pas autrement. Le jeune homme soupira, plaçant une main sur son front pour l'éponger. Avec tous les effort causés et ...

Ah ? Eoli était resté sur le bateau, contrairement à ce qu'il avait cru. Elle chantonnait doucement pour apaiser les marchands. Bon, c'était toujours ça qui était pris. Il ne savait pas trop ce qui avait été dit au conseil de guerre mais après quelques heures, lorsqu'il revint sur le bateau militaire, il ne comptait pas se préoccuper du sort de Vélusia. La seule chose dont il était certaine, c'est qu'il allait déclarer à l'amiral Kouha de prévenir l'armée de Nalcia au sujet des actions dissidentes de l'une des leurs, que des crimes de la sorte ne restent guère impunis. Ce que devenait Vélusia ne l'intéressait guère, son existence était considérée comme un fléau et même si elle se retrouvait libérée pendant le voyage, elle avait perdu toute crédibilité aux yeux des marchands, des soldats et de l'amiral. Peut-être guère ou à peine aux yeux de son amie Nina mais cela ne le concernait pas. Elle ne pouvait s'en vouloir qu'à elle-même. Oublié les principes même de la Chevalerie, ce n'était pas à lui de les lui rappeler, du moins, tant qu'il n'était pas Chevalier. Humpf ... Il retourna auprès de l'amiral pour attendre ses futures consignes, la Cryptero venant lui taper le sommet du crâne avec son bec, visiblement en colère par rapport aux évènements actuels.

[Donc je ne sais rien du conseil de guerre sauf si l'amiral décide d'en parler à Soriu. A côté, Soriu ne se préoccupe pas de Vélusia et donc ne se soucie pas de ce qui lui arrive. Sa priorité est de rassurer les femmes sauvées grâce à ses pokémon, Moona et Nephene les soignant, faisant de même avec les soldats. Soriu est avec Eoli, le premier pour réparer la coque, la seconde pour apaiser les marchands. Voilà !]

[Nina Wang]

Perplexe, Nina fit cesser, d’un geste, toute attaque de la part de ses Pokémon, sur ordre de Kouha. Elle était bien obligée de se plier à sa volonté car, même s’il n’était pas son supérieur direct, il restait d’un grade plus élevé que le sien, et son appartenance à l’armée aérienne de Mizuhan ne faisait pas d’elle un électron libre face à l’Amiral. Tout près d’elle, Sidéron et Irai observaient, surpris, le bateau ennemi, cherchant à savoir, comme leur dresseuse, ce qui avait bien pu pousser Kouha à interrompre les assauts. Ce fut un cri bref de Kashi, qui volait désormais au-dessus d’eux, qui les avertit du problème. Avec sa vue perçante, elle avait devancé de quelques secondes les hommes du bateau de guerre, et lorsque Nina comprit, elle pâlit. Il y avait des civils sur le navire adverse, et ils n’étaient pas là de leur plein gré.

« Et merde ! »

Le langage grossier de Nina n’était que le reflet de sa colère, et lorsqu’elle vit l’amiral plonger tête la première dans l’eau gelée, la princesse siffla, indiquant ainsi à sa Lamantine que la consigne avait changé. Aussitôt, une masse blanche s’agita sous la surface, nageant près des hommes saisis par le froid. Et grand bien lui en prit : quand la vague déferla sur eux, Eikallia eut la présence d’esprit de se servir de Laser Glace pour geler une partie de l’onde furieuse, sauvant ainsi quelques marins d’une mort certaine par asphyxie ou sous l’impact. La sirène fut malgré tout blessée par des éclats, mais elle se contenta, dans un premier temps, de faire agir son Anneau Hydro pour résorber quelques plaies. Elle avait vu deux corps inanimés et féminins passer devant ses yeux, et elle avait bien l’intention de les ramener à la surface...

D’un puissant coup de nageoire caudale, elle se propulsa jusqu’à eux et se plaça en-dessous, afin de les faire remonter à la surface. Elle aperçut au passage une troisième femme qui semblait happée vers le ciel, et elle comprit que Genki se servait de ses pouvoirs psychiques pour la sauver de la noyade. Le Mentali remonta une à une les malheureuses, puis ramena la Lamantine sur le bateau. Aussitôt, Nina se pencha sur ses blessures et en referma certaines avec sa maîtrise mais, incapable d’en faire davantage avec ses talents d’Élémancienne, elle demanda à son amie d’utiliser Repos, avant de la rappeler dans sa sphère. Elle était inquiète pour elle, mais pour l’heure, elle ne pouvait rien faire de plus pour la soulager.

Elle se tourna ensuite vers les rescapées – il y en avait donc six au total, maigre consolation – pour les aider à se réchauffer et pour les rassurer. La Noarfang aux dimensions titanesques s’était posée en douceur, et elle entourait à présent les six jeunes femmes avec ses ailes pour leur offrir une sorte de « cocon » protecteur et chaleureux. Genki se laissait caresser par les inconnues sans rechigner, comprenant qu’elles avaient sans doute besoin de sa présence apaisante. Irai et Erebos, un peu à l’écart, faisaient chauffer de l’eau grâce à leurs capacités électriques et flamboyantes, dans l’idée de faire du thé pour les miraculées. Miyana, enfin, diffusait un parfum doux et calmant pour créer une ambiance sécurisante pour les rescapées...

« Merci, je compte sur vous pour vous occuper d’elles, avec les Pokémon de Soriu. »

Bien malgré elle, Nina devait laisser les Nalciennes le temps d’écouter ce que Kouha avait à dire. Lorsqu’il ordonna de faire enfermer Velusia, le visage du colonel resta impassible. Même si elle connaissait déjà le Chevalier, et même si elle l’estimait pour ses capacités, elle n’avait pas à contester la décision de l’Amiral, surtout quand elle était d’accord avec lui. Après tout, peu importaient les liens : si une faute, grave, de surcroît, était commise, et si elle mettait en danger le reste de l’armée, il était normal de sévir et de mettre les soldats et les marchands en sécurité. Même si cela signifiait emprisonner une guerrière de talent... Nina hocha la tête et, d’un signe discret de la main, invita son Mentali à la suivre, tandis qu’elle emboîtait le pas à Kouha pour participer au conseil de guerre.

******

L’atmosphère était tendue dans la cabine, tandis que les soldats réunis demeuraient silencieux. Le chef de la Marine de l’armée de l’Eau exposa les raisons de ce conseil de guerre exceptionnel, puis laissa la parole à ses hommes. Quand ils se furent exprimés, Nina intervint à ton tour.

« Merci. Je tiens d’abord à clarifier les choses au sujet de l’officier Varam. Il est vrai que je la connaissais déjà, parce que je l’avais déjà rencontrée. Mais elle est une camarade d’armée, pas une amie au sens où nous l’entendons, c’est-à-dire dans le cadre civil. De plus, quand bien même elle le serait, elle est soumise aux mêmes règles que n’importe quel militaire, et ce, quel que soit son rang. Je n’ai donc rien à redire à propos de la sanction prononcée à son encontre. »

Le colonel Wang s’interrompit. Elle savait que pas mal de marins étaient au courant de son statut d’héritière de la famille royale, et elle s’en moquait en temps normal. Mais dans la situation actuelle, elle avait jugé bon de mettre au clair le point délicat des liens qui ne rentraient pas dans le cadre de l’armée, balayant ainsi les éventuels doutes quant à son honnêteté en tant que militaire. Après quelques secondes, elle reprit :

« Concernant la suite du voyage, j’ai bien conscience des dégâts subis par nos deux navires, ainsi que des pertes humaines et matérielles occasionnées par ce « combat ». Mais je pense que ce serait une insulte aux vies perdues aujourd’hui que de renoncer à mener cette mission à bien. Nos hommes ne se sont pas battus pour rien, même si les prisonnières tuées ont malheureusement été sacrifiées sur l’autel de la furie sanguinaire, et je déplore leur mort. Mais nous avons déjà fait beaucoup de chemin. Nous avons malgré tout encore des gens à protéger, et des marchandises à acheminer jusqu’à Palma. Nous avons encore des soldats capables de combattre, et des marchands dont la vie est liée au commerce, sans lequel ils ne peuvent faire vivre leur foyer. Je sais que nos navires sont endommagés, mais j’ai vu Soriu partir pour aider à la reconstruction. Même si je ne le porte pas spécialement dans mon cœur, je le crois capable de consolider le bateau civil, avec l’aide de ses Pokémon.

Quant au navire de guerre, je suis prête à participer aux travaux de restauration : même si j’appartiens à l’armée aérienne de Mizuhan, j’ai des notions, même sommaires, en menuiserie, parce que j’ai aidé le major Wang à construire notre demeure, et je connais la structure d’un navire militaire mizuhanien, dans les grandes lignes. Je pense que nous sommes encore en état de naviguer et de protéger les autres, et que renoncer serait à la fois un affront pour ceux qui sont tombés aujourd’hui et un déshonneur pour l’armée de l’Eau. Enfin, les rescapées appartiennent à la nation alliée à la nôtre, et il me semble que le seul moyen de réparer le préjudice humain causé par la perte des autres femmes prisonnières serait d’au moins achever cette mission de protection, tout en prenant soin de celles que nous avons pu sauver. »

La jeune femme regarda l’assemblée, passant en revue chacun de ses membres, sans ciller. Elle était honnête et lucide sur leurs pertes, mais également confiante en leurs capacités, à tous. Elle gardait néanmoins à l’esprit qu’elle n’était qu’un gradé extérieur, ici, et non pas le colonel Wang, maître de ses hommes et d’un escadron aérien. Elle termina donc son propos ainsi :

« Voilà ce que j’avais à dire, et mon avis sur la question de la poursuite de la mission. La décision vous appartient, Kouha Teitoku.* »

[*Amiral Kouha.
Désolée pour le retard. Nina veut participer à la reconstruction, mais plutôt à celle du vaisseau militaire, vu qu’elle est plus familière avec celui-là qu’avec un navire civil. En espérant que ce sera convaincant.]

[PNJ]

Oui, la décision lui appartenait. Mais d'autres, comme Nina et Soriu, avait demandé à ce que le voyage reprenne. Que leurs motivations soient l'honneur, ou la volonté de ne pas rendre vaines les vies perdues, cela ne concernait pas l'amiral. Les sourcils froncés, le marin sourit et annonça que le voyage reprendrait aussitôt que les navires seraient réparés, et en état de tenir un long voyage à travers la Banquise.

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Par chance, les températures, bien que glaciales, furent clémentes par rapport à ce qu'on avait pu craindre, ou subir pendant d'autre voyages sous de telles latitudes. Les deux bâteaux résistaient, même si on sentait l'anxiété parmi les marins à chaque craquement de la coque un peu trop bruyant. Malgré les pertes, les vivres, les couvertures, et tout le matériel nécessaire à la survie en mer ne manquaient pas, aussi la traversée du Nord de Mizuhan se passa correctement.

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On finit par apercevoir les terres du pays de la Terre, tandis que jour après jour les températures remontaient notablement. Ils avaient finalement fait la moitié du voyage, celle qu'ils redoutaient le plus. Les passagers ne cachèrent pas leur soulagement, et, pour certains, leur allégresse. Bien sûr, l'arrivée, Palma, était encore loin. Mais ils ne craignaient plus d'être pris dans les glaces ou de mourir de froid, et cela leur donnait à tous un sentiment d'invincibilité et de confiance absolue.

Kouha ne partageait pas ce sentiment, pourtant. Cela avait été facile, presque trop facile, et il connaissait les caprices de ce qu'on appelait naïvement la chance et qu'il préférait, pour sa part, nommer destin. A moins que ce ne soit simplement son intuition qui le taraudait, l'avertissant d'un danger plus ou moins immédiat. Les jours passaient, la destination se raprochait, mais le capitaine du navire millitaire ne parvenait pas à se détendre comme ses hommes.

Mieux valait prévenir que guérir. Le jeune homme réunit tous ses subordonnés, et aborda le sujet du Rubis Ardent. Certains marins tentèrent de l'apaiser, de lui dire qu'il ne servait à rien de s'inquiéter ainsi d'une menace qu'on avait évitée jusque-là (après tout, n'était-ce pas dans ce but qu'ils étaient passés par le Nord ?), mais l'amiral tint malgré tout à établir une stratégie de défense, voire de contre-attaque, si jamais l'ennemi se montrait.

[Longue ellipse temporelle powaa. La Banquise a été traversée sans problème, vous pouvez en parler dans vos RP. Ensuite, nous arrivons au Nord de Terros, et vous êtes tous conviés à la réunion dirigée par Kouha, pour proposer soit une stratégie pour affronter le Rubis Ardent, soit un bon argumentaire comme quoi "pas la peine de s'inquiéter, chef !".
Si Vélusia revient prochainement, elle pourra reprendre le fil de la mission, j'ai volontairement laissé vos actions et vos états dans l'ombre. En attendant, elle nous a dit de ne pas l'attendre, alors on avance.]

[Soriu Tiadramat]

De longues journées s'étaient écoulées depuis l'arrestation de la jeune femme chevalier. Le jeune homme n'avait pas cherché le moins du monde à essayer de l'épauler. Pourquoi est-ce qu'il s'en ferait ? Pourquoi est-ce qu'il s'en préoccuperait ? Elle, au moins, avait un toit et de quoi se nourrir. Ce n'était pas forcément le cas pour les marchands et les prisonnières. D'ailleurs, il s'était chargé d'épauler au maximum le navire marchand, se proposant de les aider du mieux qu'il le pouvait avec toute la meilleure volonté du monde. C'était la moindre des choses dans une telle situation. Ainsi, avec Moona qui se proposait de donner quelques forces grâce à son miel et Nephene épaulait les blessés grâce à ses propres soins. C'était le mieux à faire ... c'était le mieux à faire. Le jeune homme aux cheveux blancs se répétait inlassablement cela tout en décidant alors de la démarche à suivre. Ils allaient arriver à la moitié du trajet. A partir de là, ça ne serait pas trop difficile normalement. Car ils auraient passé le plus gros du voyage ... du moins, la partie difficile. On pouvait même apercevoir Terros au loin ce qui voulait dire qu'il suffirait encore de quelques jours pour que tout soit terminé. C'est à ce moment précis que l'amiral Kouha décida de réunir tout le monde pour une nouvelle discussion avec les hauts-gradés. Lui-même avait été invité alors qu'il n'était qu'un simple maître de l'esprit. Il ne pouvait pas se prétendre maître des lames ou chevalier ... ou même soldat de Mizuhan bien que l'idée de revenir dans les ordres militaires n'était pas forcément des plus déplaisantes.

"Pour ma part, je préfère que l'on joue la carte de la sécurité. En vue de ce qui s'est passé, je sais que les soldats comme les marchands voudraient se reposer et penser à autre chose mais nous ne pouvons nous le permettre. C'est pourquoi j'envisage qu'il faut continuer de rester sur nos gardes. Par mesure de sécurité, nous pourrions envisager d'avoir quelques soldats posés sur des pokémon marins aux côtés de chaque navire pour être sûrs qu'une attaque de pokémon, qu'elle soit d'ordre naturelle ou alors provenant d'un groupe de pirates, puisse être contrée. Je me propose avec Nephene, ma Milobellus. Je pense que si quelques soldats veulent se joindre à moi, ce n'est pas un problème. Il devrait y avoir assez de place pour quatre d'entre eux sur Nephene. De plus, l'eau est bien moins froide et gelée depuis que nous avons traversé cette section, c'est pourquoi je propose une telle chose."

Il ne voulait pas paraître présomptueux en donnant des consignes militaires. Ce n'était pas du tout son domaine. Néanmoins, ce qui était pour la communication par la pensée grâce à ses pouvoirs psychiques et envisager quelques plans, c'était dans ses cordes. Pas qu'il pensait avoir la confiance de l'amiral, il ne se faisait pas d'illusions mais si cela lui permettait d'espérer réussir à avoir l'appréciation des marchands et surtout les protéger ainsi que les ex-prisonnières, cela ne le dérangeait pas le moins du monde. BON ! Il y avait aussi autre chose qu'il ne fallait pas oublier. Pour le moment, il n'avait aucune idée de comment faire réellement mais peut-être que ...

"Il nous faudrait aussi un soutient aérien ... mais si des pirates nous repèrent, nous devrions alors envisager qu'ils iront nous repérer aussi, surtout si je décide d'envoyer mon Altaria ou ma Cryptero, qui n'est pas d'Erasia dans les airs.  C'est pourquoi je me demande si quelques soldats possédant des Goélises pourraient les envoyer comme éclaireurs ? Cela permettrait alors aux pirates de ne pas nous soupçonner et surtout, nous-mêmes d'avoir alors un certain champ de vision. Après, avoir quelques soldats sur le navire marchand pour "surprendre" les pirates qui arriveraient à monter dessus me semble être la dernière chose qu'il faudrait prévoir. Outre cela,  je n'ai malheureusement rien d'autre à proposer, je m'en excuse vraiment."

Après, si cela suffisait à l'amiral pour les différentes idées et surtout s'il voulait les mettre en place, le jeune homme alors était déjà prêt. Lui-même irait séparer ses pokémon en plusieurs groupes par mesure de précaution. Ainsi, l'Apireine irait sur le navire marchand tandis que l'Altaria restrait sur le navire militaire. Pour Lalabelle, elle aussi irait sur le navire marchand, par mesure de précautions. Balancer quelques pirates à la mer en vue de ses capacités physiques ne serait pas une mauvaise chose. Cryptero sera sur le navire militaire même si lui-même pensait aisément qu'elle l'accompagnerait avec Nephene. Il ne restait plus que Friyendia et la jeune demoiselle en kimono se chargerait d'épauler l'amiral si nécessaire. De plus, comme elle était la pokémon la plus proche de Soriu en vue de leurs capacités respectives, elle pouvait servir d'intermédiaire entre l'amiral et le jeune homme s'il y avait besoin de transmettre un message à l'un ou à l'autre. Oui, il devait tout prévoir ... et pour cela, il envisageait alors toutes les solutions. Souvent les pires avant les meilleures.

Bon, maintenant qu'il avait donné son point de vue, il fallait voir ce qu'allait en penser les autres. Il regarda Nina, si elle était présente. Elle était une haute gradée militaire, non ? Elle devait alors avoir quelques tactiques à proposer bien qu'elle lui donnait plus l'impression d'être une adepte du combat aérien ou terrestre plutôt que maritime. Lui-même, en vue de Nephene était plus basé sur la mer. Bon bien entendu, il avait perdu ses capacités d'élémental depuis le temps mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier l'océan, sa faune et sa flore sous-marine. Bon, ce n'était pas tout ça mais maintenant, il transmettait déjà ses idées à ses pokémon par la pensée. Il suffisait d’attendre l'avis de l'amiral voire des autres gradés dans la pièce car oui, qu'est-ce qui les empêchait de parler eux aussi ? Rien du tout normalement, c'est pourquoi il restait immobile et droit, les bras croisés. Il restait néanmoins un peu anxieux. Il avait beaucoup parlé et peut-être que ce n'était pas au goût de l'amiral qui avait espéré autre chose de sa part ? Outre le fait qu'il allait l'écouter et lui obéir, qu'importe la situation qui allait se dérouler devant leurs yeux.

[Voilà ! J'ai séparé mes pokémon pour les différentes tâches et proposé différentes idées ! En espérant que cela convienne.]

[Nina Wang]

Une fois le conseil de guerre exceptionnel achevé, Nina quitta la pièce, après avoir fait un salut militaire à ses compatriotes. Elle devait s’atteler à la réparation du navire principal, sur lequel elle était toujours, et où ses Pokémon réconfortaient les rescapées. Aidée de son titan de fer et de son allié psychique, elle se mit au travail, tandis qu’autour d’eux, le paysage défilait...

*****

« Tenez, ça vous réchauffera et ça vous fera du bien. »

Nina tendit une tasse à la jeune fille, puis jeta une cape sur ses frêles épaules pour la couvrir. Elle ferma le vêtement grâce aux attaches dont il était doté, puis lui fit un sourire doux, l’un de ses trop rares sourires, précieux et éphémères pour ses compagnons, qui profitèrent un instant du visage aimable et avenant de leur dresseuse. La guerrière de l’Eau avait autrefois été prisonnière, elle aussi, et elle se sentait proche de ces pauvres femmes qui n’avaient rien demandé avant d’être arrachées à leur foyer. Si Nina était d’un naturel gentil et dévoué, elle se sentait d’autant plus concernée par ce sort qu’elle aurait très bien pu partager avec elles si Sergei n’était pas venu la sauver, lumière bienveillante jaillie de nulle part pour la sortir des Enfers.

Cela faisait déjà plusieurs jours que l’escorte et le navire marchand avaient affronté le bateau pirate. La traversée se fit dans le calme, même si la bonne humeur n’était pas vraiment au rendez-vous : il aurait été malvenu de se réjouir, alors même que le gros du voyage était derrière eux, au vu des pertes humaines occasionnées par la bataille. Malgré tout, Nina percevait une certaine sérénité parmi les soldats, comme s’ils profitaient de chaque instant de répit pour se ressourcer au cœur de leur élément. Ils n’étaient sans doute pas tous mystiques de l’Eau, mais le colonel ne doutait pas de leur affinité, même lointaine, avec la plaine liquide qui s’étendait à perte de vue.  

Les contours lointains de Terros se dessinèrent enfin à l’horizon, faisant encore descendre la pression d’un cran. Malgré tout, Nina ne céda pas au relâchement général. Comme n’importe qui, elle aurait aimé s’y abandonner. Mais en tant que haute gradée, elle n’en avait pas le droit. D’un sifflement doux, elle appela sa Noarfang à elle. Le rapace se posa sur le pont sans se précipiter, gracieuse malgré son poids, et la jeune femme lui passa la main entre les bois, là où elle l’aimait. L’oiseau ferma les yeux, prenant un peu de repos entre deux de ses longues reconnaissances aériennes. Lorsqu’elle entendit que Kouha convoquait tous les militaires à bord, elle fit rentrer la créature dans sa sphère, puis s’engouffra dans la cabine où était prévue la réunion, Genki sur les talons.

Une fois qu’elle eut la permission de parler, Nina resta d’abord silencieuse, réfléchissant à tout ce qui avait déjà été abordé au cours de la discussion. Elle demanda toutefois :

« Kouha Teitoku, pouvez-vous nous en dire plus au sujet de ce fameux navire ? Pour l’heure, je n’ai pas assez d’éléments en ma possession pour proposer une stratégie découlant d’une vision globale du problème. »

Assis à ses pieds, le Mentali agita lentement sa queue de droite à gauche, comme un balancier, toujours avec ce calme empli de mystère qui le caractérisait.

« Je rejoins Soriu sur le point de la sécurité. Quoi qu’il advienne, tant que nous ne sommes pas arrivés à bon port, nous devons nous considérer en danger perpétuel. La discrétion me semble également indispensable, mais le tout est d’arriver à répartir nos forces de manière homogène : si nous envoyons trop de soldats en éclaireurs, nous risquons d’être repérés par l’ennemi et d’être sans défense en cas d’attaque directe des navires... Mais laisser toutes les troupes sur les bateaux reviendrait à nous priver d’une longueur d’avance que nous pourrions aisément prendre avec un ou deux détachements de reconnaissance. Voici ce que je vous propose. »

Nina s’empara d’un parchemin vierge dans le tube scellé qu’elle transportait toujours dans ses affaires, puis, à l’aide d’un crayon à la pointe noire et fine, entreprit de dessiner un plan de la formation qu’elle avait imaginée. En considérant les Pokémon que Soriu envisageait de laisser sur les deux navires, le colonel avait pensé à une « escorte » aquatique composée d’une dizaine de Pokémon aquatiques, la moitié étant en binôme avec leur maître, répartis autour des deux bateaux côte à côte, quasiment collés, tout en formant une « pointe » pour ne pas laisser la poupe vulnérable en cas d’attaque sournoise. Si le flanc gauche du vaisseau militaire était protégé par un « mélange » de soldats et d’élémentalistes, le flanc droit du navire marchand, lui, était défendu par les Pokémon que Soriu souhaitait assigner à la protection des civils, ainsi que par Sidéron et Irai, qui constituaient un mur solide et une force de frappe non négligeables, sans compter les militaires qui voudraient prendre part à la défense de ceux qu’ils devaient amener à Palma. Enfin, une autre « pointe » dans la mer achevait la formation : composée des meilleurs Défenseurs et surtout Gardiens, elle servait à encaisser un choc frontal, tout en gardant une certaine mobilité et un contact direct avec leur élément de prédilection. Nina avait placé sa Lamantine au cœur de ce dernier détachement, par mesure de sécurité : elle pouvait l’avertir sans passer par un intermédiaire, ce qui constituait un atout majeur dans leur désir de discrétion.

« J’aimerais ajouter quelque chose. Concernant les soldats qui auront le rôle d’éclaireurs, je pense qu’il faudrait leur attribuer quelqu’un capable d’utiliser des techniques de camouflage plus ou moins avancées. Des élémentalistes maniant la brume et l’eau en suspension, de manière générale, seraient parfaits, d’autant plus qu’ils pourraient régulièrement générer des panaches d’eau faisant penser au souffle des Wailord lorsqu’ils remontent à la surface. Ce n’est, bien sûr, pas indispensable, mais je pense qu’avec une dissimulation sommaire dans la brume, tant qu’on ne s’approche pas de trop près, on croira à des Pokémon sauvages se déplaçant paisiblement en groupe.

Pour ma part, je pense rester en hauteur, sans survoler le navire militaire, pour rester discrète. Je serai probablement sur les cordages, pour une meilleure visibilité ; Genki (mon Mentali) restera à mes côtés, avec Erebos, mon Démolosse. Le premier pourra sonder les alentours et ressentira mieux les variations dans l’air en prenant un peu de hauteur. Erebos, lui, sera un bon atout pour frapper vite, fort et par surprise. C’est un bon partenaire de combat, j’ai confiance en ses capacités et en son instinct : il vivait autrefois en meute, à Mizuhan, je suis donc sûre qu’il m’aidera à repérer quelque chose d’anormal, si Genki ne le fait pas avant. Miyana, ma Phyllali, restera avec les rescapées : elle ne paie pas de mine, mais c’est un Pokémon militaire, sans compter ses pouvoirs apaisants, qui aideront les civils à ne pas céder à la panique. »

La jeune femme marqua une pause, laissant le temps à ses interlocuteurs de digérer les informations qu’elle venait de sortir à un rythme plutôt soutenu.

« Bien entendu, je ne suis pas experte en matière de combats maritimes. Ce n’est un secret pour personne : puisque je dirige un escadron aérien, je suis plus à l’aise dans cette configuration-là, ou même à pied, que sur la mer. Ce que je vous ai montré là n’est qu’une des formations possibles pour mes hommes lorsque nous sommes en déplacement de type « escorte », et que j’ai adaptée aux exigences que je crois être celles d’une bataille navale. Cela vaut ce que ça vaut, et je n’hésiterai pas à me soumettre à vos propres plans si vous les jugez plus aptes à nous assurer une fin de voyage paisible ou, du moins, une confrontation où l’équilibre des forces réparties, de notre côté, ferait pencher la balance en notre faveur. »

[Pouah, comment j’ai l’impression de voler la place de Kouha... U_U

Ce n’est absolument pas mon intention, ni celle de Nina, d’ailleurs. J’ai simplement proposé ce qu’elle ferait en tant que militaire gradée et responsable, n’hésite pas à lui expliquer en quoi ce n’est pas valable, si ça ne l’est pas : après tout, elle a beau avoir de l’expérience, elle n’est pas invincible ni infaillible.]

[PNJ]

Kouha était, quelque part, rassuré de voir que la plupart de ses subordonnés prenaient la chose autant au sérieux que lui et préconisaient la prudence. Après avoir écouté attentivement les propositions de chacun, il se tourna vers Nina Wang.

"Il est vrai que je n'ai pas eu l'occasion de vous expliquer en détail à qui nous avions affaire... Si je l'avais fait, d'ailleurs, peut-être que la Chevalier Nalcienne n'aurait pas attaqué l'autre vaisseau de façon aussi virulente... L'ennemi que nous avons tenté d'éviter en passant par la Banquise - avec succès jusqu'à présent - est l'équipage du Rubis Ardent, un navire qu'on dit imposant et qui porte en étendard un Skélenox aux yeux rouges devant des flammes. Il pourrait s'agir d'un adversaire ordinaire s'il ne possédait pas un atout de taille : un canon qu'on dit être le plus puissant du monde, fabriqué par des Alchimistes, et qui doit être manœuvré par trois ou quatre personnes à la fois,  Guerriers et Élémentaux expérimentés. Cette arme frappe vite, fort, et ne manque pas sa cible.

C'est pour cela que, même si j'approuve toute vos idées de défense, elles risquent fort d'être très insuffisantes face à cette menace. Je connais la plupart de mes Gardiens et je ne cherche à offenser personne, mais cela nous ferait gagner au plus quelques minutes de sursis et n'empêcherait pas qu'il y ait des pertes. De même, se protéger d'une attaque directe n'a pas de sens d'après les rares témoignages que nous avons, puisque ces pirates se reposent toujours entièrement sur leur canon et frappent uniquement à distance. C'est à croire que la destruction leur importe plus que les marchandises transportées..."

Kouha eut un rictus. Il était vrai que cette partie de l'histoire sonnait étrangement. Comment le Rubis Ardent pouvait-il récupérer des cargaisons s'il détruisait toujours les vaisseaux avant ? Avait-il des équipes de plongeurs, ou bien... Peut-être que l'idée de l'amiral n'était pas aussi originale qu'il le croyait...

Le trentenaire se reprit, et continua son discours.

"Bien sûr, il va être indispensable de mettre en place une défense, ne serait-ce que pour rassurer les civils, mais ce n'est pas sur cette partie-là de notre armée que tout va se jouer... Bien sûr, je parle toujours dans l'hypothèse où nous croiserions ces mécréants ! Il n'arrivera peut-être rien, si Kyogre le veut.  Mais si cela devait advenir, j'ai depuis quelques temps un plan susceptible d'être efficace... Malheureusement, quand je l'ai mis en place, il n'était pas encore question d'escorter un navire marchand victime des pirates. Cela rajoute une difficulté, une responsabilité supplémentaire.

Cela rejoint un peu les idées d'éclaireurs que plusieurs d'entre vous ont proposé. Effectivement, pour ce plan, j'aurais besoin de Goélise, mais plus encore il nous faut des Békipan. Pas d'humains, et malgré la logique derrière votre idée, Colonel Wang, pas de brume. Nous arrivons dans une zone - et une période - de grand soleil et de vent régulier, du brouillard serait suspect plus qu'autre chose, tandis qu'un groupe d'oiseaux marins n'affolera pas les ennemis."

"Mais, Amiral... Qu'est-ce que des Goélise pourraient bien faire face à tout un équipage probablement entrainé et dangereux ? Une diversion kamikaze ?"

Certains soldats rirent timidement, avec quelques doutes malgré tout. Kouha se contenta d'un sourire quelque peu moqueur.

"Bien sûr que non . Les Goélise ne s'approcheront pas du navire. Par contre, les Békipan..."

Un bruit étrange se fit entendre dans l'eau. Intrigué, Kouha s'approcha du bord pour jeter un œil à la mer. Quelque chose semblait s'éloigner d'eux, un petit Pokémon assez rapide. Ce n'était pas grand-chose, mais cette vision mit l'amiral mal à l'aise, comme si cela confirmait certaines de ses craintes. Pour ne pas causer de panique injustifiée, il préféra néanmoins continuer son propos actuel.

Souhaitant faire une démonstration, le marin libéra deux de ses Pokémon. Comme la Phyllali de Nina Wang, ils ne payaient pas de mine, mais étaient d'excellentes créatures militaires. Le premier, un Fouinar, se secoua sitôt à l'air libre, ayant passé de nombreuses semaines enfermé, tandis que le second, un large Békipan, s'envolait vers le ciel se dégourdir les ailes, avant de revenir vers le bateau.

"Mon plan initial n'impliquait pas tant une puissante défense face au canon, mais l'empêchement pur et simple de l'attaque. Autrement dit, un sabotage. Il était question d'envoyer Fouinar sur le navire ennemi pour le laisser détruire le canon de l'intérieur -il a été entraîné spécialement pour ce genre de choses. Le bec de Békipan est une excellente cachette, puisqu'il est assez spacieux pour que Fouinar puisse y rentrer, et qu'il ne serait pas trop choquant de voir un tel oiseau en mer, surtout s'il est accompagné de congénères.

Cependant, comme vous l'avez signalé, marin, j'ignore la force de frappe directe de nos adversaires. Et même si mon Pokémon sait être discret, il n'est pas impossible qu'il se fasse repérer et ne puisse mener à bien sa mission. C'est pourquoi il me faudrait d'autres Békipan, ainsi que des Pokémon petits mais puissants - j'avais d'ailleurs pensé à votre Mentali, Colonel, qui peut peut-être même se téléporter directement sur le navire... En parallèle, peut-être que des Pokémon plongeurs, parmi ceux qui ne seront pas occupés à la défense du bateau, pourraient eux aussi porter d'autres créatures furtives pour les introduire à bord. Mais j'avoue ne pas avoir réfléchi là-dessus encore."

Soudain, un affreux vacarme résonna à quelques kilomètres d'eux vers l'Ouest. Tous tournèrent la tête vers son origine et les cris fusèrent lorsqu'ils se rendirent compte qu'un énorme boulet de canon chauffé au rouge fonçait vers eux à toute allure... Avant de s'enfoncer dans l'océan à plusieurs centaines de mètres du Sharpedo, soulevant un champignon d'écume et d'eau vers le ciel, et déstabilisant les bateaux, frappés par de fortes vagues. Les cris s'appaisèrent, certains rirent même, nerveusement certes, mais heureux d'être en vie malgré tout. On entendit des cris de victoire dans les rangs.

"Ils... ils nous ont manqué !! Nous sommes saufs !"

"IMBÉCILES ! rugit Kouha. Ils ne nous ont pas manqué, il ne s'agit que de sommation... non, de démonstration ! Ils nous montrent qu'ils ont tellement confiance en leurs capacités qu'ils peuvent se permettre de gâcher un tir !! À vos postes, immédiatement !! Déterminez leur position ! Quand à nous, ajouta-t-il avec précipitation vers ceux qu'il avait rassemblés plus tôt, il va être plus que temps de faire un choix. Je pensais que nous avions un peu de temps devant nous, apparemment c'est un luxe dont nous ne bénéficierons pas. Il va donc falloir rassembler rapidement des Békipan, des Goélise, des petits Pokémon, des plongeurs si vous l'estimez nécessaire, nous positionner comme l'ont proposé le Colonel et Maître Tiadramat, et frapper dès que..."

"Amiral ! À dix heures !"

Kouha se rua pour voir le Rubis Ardent simplement apparaître comme par magie sur la surface lisse de la mer. Apparemment, l'idée de Nina Wang avait été utilisée à un tout autre niveau par les pirates. Tandis que les soldats courraient d'un bout à l'autre du navire pour trouver leur position, ou transmettre les ordres, Kouha attrapa Soriu Tiadramat par le bras et l'entraina à l'écart de l'agitation.

"Maître, il y a de grandes chances que nous ne soyons pas les seuls à avoir envisagé le sabotage... ou plutôt l'infiltration chez l'ennemi. J'ai de bonnes raisons de penser qu'il y a un traître parmi nous, et j'aimerais que vous me le débusquiez dans les plus brefs délais. De plus, je ne sais pas encore ce qu'ils savent de notre plan, mais je pense qu'ils vont se méfier des Goélise, surtout s'ils les voient décoller de notre vaisseau, ils auront donc besoin d'une protection supplémentaire. Votre Altaria pourrait s'en occuper, sa morphologie peut le rendre presque invisible dans un tel ciel bleu. Rompez !"

Retournant à son propre poste de direction des troupes, l'amiral donna ses ordres.

"Nous devrions avoir environ dix minutes avant le prochain tir, et ils ne prendront pas le risque de se rapprocher. On peut donc encore espérer qu'ils ne feront pas le lien entre les oiseaux et nous, à cette distance. D'ici-là, il faut que les saboteurs aient mené à bien leur tâche, et, dans l'hypothèse où ce plan échouait, que nos défenseurs soient prêts à donner tout ce qu'ils ont. Que Kyogre nous protège... En avant !"

[En avant, donc ! Je laisse le premier à poster définir combien de Békipan/Goélise PNJ partiront à l'assaut, s'il le souhaite. Sinon ce sera le suivant et sinon non plus, on laissera ce sujet dans le flou x)
Vos missions vont donc être d'organiser les défenses et le sabotage (si vous voulez envoyer des Pokémon y participer ^^ sinon, ne parlez que de ce que vous ou vos créatures pouvez savoir, bien sûr) en moins de dix minutes, et, pour Soriu, de trouver la taupe sur le bateau grâce à ses talents de Maître des Esprits (tu es totalement libre sur ce point, ça peut être un marchand ou un soldat ou le cuistot ou whatever).]

[Soriu Tiadramat]

"Comme vous le désirez, j'ai bien quelques méthodes que j'aurais aimé éviter d'utiliser."

La torture, ce n'était pas son genre, surtout si elle était mentale. Il y avait deux sortes de traîtres et il allait devoir étudier les soldats deux fois. La première méthode était la peur d'être repéré. Les mains moites, le corps qui tremble, c'était un traître qui n'avait pas l'habitude d'officier ainsi. C'était pour cela que pendant que chacun se préparait, il passait à côté d'eux, lisant brièvement dans leurs pensées. Brièvement ? Car oui, s'il tentait de se concentrer, cela serait beaucoup plus compliqué et surtout, il n'aurait pas le mental assez fort. Ainsi, il ne cherchait qu'à récupérer quelques brides d'informations qui lui permettaient de déceler le faux du vrai. Bien entendu, la majorité des pensées était tournée vers le combat qui allait se produire mais pas seulement ... d'autres pensaient à leurs familles et à leurs pokémon. Les plus embrouillés, il les gardait de côté, la raison était simple : c'était ceux qu'il suspectait. Tous n'étaient pas encore partis et au final, il n'avait qu'une dizaine de minutes voire beaucoup moins pour trouver qui était le coupable. Il était temps de passer à la seconde méthode maintenant, du moins, à la seconde phase qui permettait de mettre les soldats ciblés d'un côté.

Il y avait ceux qui craignaient pour leurs vies, qui étaient soucieux, sur les nerfs, capables de perdre le contrôle ... et il y avait ceux qui au contraire, n'avaient nullement peur de la situation. Ils étaient calmes et indépendants, sourire aux lèvres. Ils attendaient tout simplement que le combat ne commence avant de se jeter dans la bataille. Il faut dire que les paroles de l'amiral n'avaient été guère rassurantes mais en même temps, qu'est-ce qu'ils pouvaient faire pour lutter contre ça ? Rien du tout malheureusement ou presque ... Certains ne faisaient que vivre pour la bataille et n'attendaient que ça. Le souci, d'ailleurs, c'était bien que ses gestes ne passaient pas inaperçus alors qu'il marchait à travers les files de soldats. Certains se demandaient ce qu'il faisait mais voilà, justement, c'était ça le petit problème. Il ne faisait rien. Certains tentaient de cacher leurs pensées et c'était inutile. Bien entendu, il pouvait traverser ces barrières mais ce n'était pas son genre. Loin de là ... Au final, il avait réussi à séparer deux groupes de personnes qu'il jugeait comme de possibles coupables dans sa tête. Il se rapprocha finalement de Kouha alors que plusieurs têtes étaient tournées vers lui. Il désigna son propre Altaria avant de reprendre la parole :

"Une dizaine de Békipan seront suffisants, j'imagine. Il nous faut quand même avoir de quoi les recevoir s'ils décident de s'en prendre au bateau marchand et au nôtre. Eoli va bien les accompagner. Quand au traître, il fait partie de l'un de ces groupes et ..."

Il s'arrêta aussitôt, son oeil devenant complètement rose avant qu'un cri ne se fasse entendre. La personne qu'il avait projeté n'avait rien d'un soldat mais tout simplement un marchand. Un marchand qui avait eut la bonne idée de de le prendre pour un imbécile en considérant qu'il cherchait un traître parmi les soldats. Si on couplait ça au fait qu'il avait envisagé de prévenir par la voie sous-marine ses collèges, il avait tout de coupable idéal. Le jeune homme téléporta le marchand aux pieds de l'amiral avant de reprendre :

"Prétendre que je prenais la mauvaise voie pour abaisser ses défenses, voilà comment il fallait envisager pour faire tomber le coupable. Maintenant, je vais préparer mes propres forces pour la bataille."

Il s'inclina devant l'amiral, laissant alors le marchand coupable de trahison aux mains de ses futurs bourreaux. Pfiou ... Il avait un petit mal de crâne qui allait persister, il en avait l'impression. Cryptero vint se positionner à ses côtés, le corps légèrement penché en avant, comme pour l'inviter à monter dessus sans même prendre la parole. Il grimpa à son tour, complètement muet avant d'observer ses forces. Bon, il avait dit de prendre Eoli avec les Bekipan. Pourquoi pas ? Mais il allait leur réserver une petite surprise. Avec douceur, il fit sortir une petite Pyronille de sa noigrume, lui demandant d'aller s'insinuer dans le coton de l'Altaria. C'était à peine sir ses pointes oranges étaient visibles. Impossible de la repérer à partir d'un bateau. Par contre, d'au-dessus, là, il ne promettait rien même s'il fallait grandement se concentrer pour cela. Quant à Friyendia, il allait être décidé qu'elle allait grimper sur le dos de Nephene, se rendant invisible. Ainsi, encore une fois, par surprise, elle allait s'en prendre aux pirates lorsqu'elles seront proches du vaisseau ennemi. Cryptero et lui allaient rester sur les bateaux ... du moins, à voler entre ces derniers. Le gros souci, c'est qu'il ne fallait pas espérer qu'avec ses pouvoirs psychiques, il soit capable de repousser un boulet de canon à bout portant. Néanmoins, il pouvait toujours faire tomber les adversaires qui risqueraient de grimper sur le bateau marchan. Lalabelle et Moona ? La première allait se charger d'accueillir à coups de poing et pied ceux qui oseraient grimer sur le navire tandis que la seconde allait servir d'aide médicale avec son propre miel. De plus, avec ses nombreux Apitrinis pour l'épauler, elle était alors fin prête à protéger quiconque. Ainsi, toute la troupe de Soriu n'atttendait plus que l'assaut, évitant soigneusement les Bekipan. Par contre, rien n'empêchait de prendre des personnes sur Nephene ... tant que nul ne cherchait à faire se découvrir la passagère surprise liée au froid et au domaine spectral.

[Velusia Varam]

A demi inconsciente, l’esprit de Velusia vrillait, incapable de faire un mouvement, elle se sentait aspirée à l’intérieur. Elle savait que si elle se laissait faire, le noir l’envahirait de nouveau. Les bruits autour d’elle, incertains, semblaient flotter, à moins que ça ne soit elle, qui coulait. Cette pensée saisit son corps, qui pensa devoir survivre et remonter à la surface, la femme eut un spasme, qui en réalité ne se vit pratiquement pas. Mais à l’intérieur d’elle, la pression lui fit mal et elle eut une terrible nausée, une contraction comme un coup de poignard. Elle revoyait, mais ce n’était pas la réalité. Une petite fille aux cheveux bruns noués en deux chignons ornés, un long vêtement aux couleurs printanières. De l’herbe foisonnante et ondulante à cause des vents de Nalcia. Un grand homme sur un banc, elle ne cessait de l’appeler. Il était immense ou était-ce elle qui était petite ? Son sourire et sa barbe brune lui étaient familières, non, elle aimait les voir.
Ses bras de géant, musculeux et de rosses mains tenaient une minuscule fleur jaune coupée à ras. Elle l’appelait, mais son nom était flou. Sa vision s’estompa et elle replongea dans le noir.

-Zhang Fei.

Une chaleur sur sa joue la tira de l’ombre dans laquelle elle sombrait. De loin, de très loin, on l’appelait. La barbe brune ? La voix était de plus en plus clair et ses efforts pour se diriger vers elle, quasi herculéens. Velusia reprit conscience peu à peu, ses sensations se firent plus précises, plus dures, plus réelles. Quand elle commença à ouvrir les yeux, elle était plongée dans la pénombre et ne voyait que le plancher des cales. Une lueur, chaude, attira son attention et elle leva le visage. La faible lueur d’une chandelle éclairait la silhouette de son ami.

-Xingcai
-Ne m’appelle pas comme ça.

Elle lui répondit dans un souffle, sa propre voix lui semblait lointaine et faible. Il y eu un remou, quelque part t le plancher pencha, Velusia vacilla. Elle s’attendait à être retenue au mur, mais ce fut le jeune homme qui la rattrapa  et la rasseya de force.

-Guan Suo
-Eh, m’appelle pas comme ça.

Il souriait discrètement et la regardait dans les yeux. Un sourire qui lui était reservé, mais elle ne le lui rendit pas. Entre autre parce qu’elle se sentait trop faible pour esquisser le moindre mouvement.

-Ferme la porte.
-Non. La porte, c’est le dernier de nos soucis.

Il y eu un silence.

-Alors, tu me dis ce qui t’as pris où je dois faire un interrogatoire en règle ?
C’est le Major Caraway qui m’envoie, tes Pokémon on décidé d’aller le voir dès qu’ils ont été relâchés.

-Tara a fait tout le chemin ?
-Avec ton autre amie, le truc rose.

Velusia était surprise et ses forces revenant, elle put s’asseoir dans un position plus confortable et prendre de l’assurance. A la ceinture du jeune homme, elle vit une balle et savait que lui n’avait aucun compagnon.

-Je ne te rendrais pas cette balle. Je veux savoir ce qu’il s’est passé. Maintenant, je pose les questions et tu y réponds. De quoi te souviens-tu ?
-Je ne sais plus, nous guettions une attaque dans la banquise. Tout le monde était à cran, nous avons décidé décider d’attendre.
-Attendre quoi ?
-Je ne sais plus.
-Bon. Et après ? Quand l’attaque est arrivée ?
-Il fallait empêcher les pirates d’approcher notre propre navire. J’ai commencé à combattre sur le pont.
-Et ensuite ?
-Ensuite… Je viens de me réveiller.

Il l’a regardait et elle lui rendait un regard décidé et sûr. Hua Jin ne voyait pas la sauvagerie qu’on avait dépeinte du champs de bataille et il lui était impossible de croire qu’elle n’était pas sincère. Il fini par s’agenouiller à sa hauteur et la redressa d’une main sur l’épaule.

-Quand ça a commencé ? De quoi tu te souviens en dernier ?

Leur conversation n’était plus privée, entre les réfugiés et les marins qui étaient tout d’abord passé dans le couloirs pour remonter, les oreilles indiscrètes se faisaient maintenant plus attentives.

-C’est Zhang Fei, il nous en parlait souvent, tu te souviens ? J’avais tout oublié mais… C’est l’ombre, j’ai commencé à ne plus rien sentir peu après avoir sauté sur le pont.
-Zhang Fei ? Mais… De quoi tu parles ?
-De l’ombre. L’ombre du dragon.

Sur ses dernières paroles, un voila sombre sembla recouvrir son regard. Non, c’était sans doute un effet de son imagination,  Hua Jin avait trop l’habitude d’imager ses pensées, les paroles et les récits. Ces paroles réveillaient de très anciens souvenirs, il était étonné qu’elle en parle, ou même qu’une partie d’elle s’en souvienne encore. Velusia avait fait trop d’effort pour enterrer la totalité de son passé. Lui aussi avait oublié depuis le temps cette histoire. Un conte qu’il avait pris pour vérité étant enfant, à l’époque où is se poursuivait dans la cour du château de Baidi, jouant aux généraux, sous l’œil bienveillant de Zhang Fei et Guan Yu. Il se souvenait de la légende de l’ombre du dragon, maintenant. Zhang Fei leur en parlait souvent, à travers les milles histoires que lui et son frère d’arme leur avaient contés, il y avait autant d’enseignements et de leçon de prudence à en retenir. Les planches craquaient et il n’ignorait pas qu’ils étaient écoutés, avide de savoir.

-L’ombre du dragon… Je me souviens. Zhang Fei disait qu’on ne pouvait se lier à un dragon sans en subir les conséquences, que celui qui se montre irrespectueux et faible se laisse peu à peu dévorer par l’ombre du dragon. Qu’est-ce que tu n’as pas respecté ? Contre quoi tu n’as pas lutté ?
-Où sommes-nous ?
-閉上你的嘴。我問的問題。*

Velusia eut comme un sursaut. Elle eut beau avoir tout fait pour enterrer jusqu’à son nom,  elle comprit très bien cet ordre. Personne ne lui avait parlé sur ce ton depuis longtemps. Ce ton et cette manière. Les rôles avaient changés, il ne s’agissait plus de rien d’autres que de leurs familles. Elle devait répondre à sa question. Elle avait le souffle coupé et il se passa plusieurs secondes avant que le silence ne fut rompu.

-Si tu ne parles pas, je ne pourrais pas t’aider Xingcai.
-Je ne sais pas.
-Je vais te le dire, alors. Tu ne t’es pas respectée toi-même, tu n’as pas respecté tes frères d’armes, ceux que tu traînes comme un fardeau. Tu n’as pas respecté tes frères d’armes morts au combat, ni ton frère. Tu as oublié qui tu es, tu m’as oublié aussi, mais par-dessous tout, tu as oublié Zhang Fei.
-Tais-toi.

Velusia bascula la tête sur le côté, le cœur transpercé. Trop de mauvais souvenirs remontaient d’un coup, elle se sentait vertigineuse et le mal de tête la prenait. Ses yeux lui brûlaient.

-Tu es devenue une lieuse avant même de retrouver tes forces et ta propre estime et tuas continué d’élever ce dragon. L’ombre du dragon, c’est ce qu’un dragon fait de toi quand tu as ce genre de pouvoir, mais que tu ne peux pas le tenir. Ce Ptéra a commencé à te dévorer sans que tu t’en rendes compte. Tu l’as couvé et je suis d’accord pour dire qu’il t’es loyal. Mais tu as oublié qu’un Ptéra n’est qu’un seigneur du ciel, seulement parce qu’il détruit quiconque pourrait lui faire barrage, dans la réalité, ou dans son esprit. Les Ptéra sont des tyrans. Ils tiennent plus du saigneur que du roi céleste.
Ton frère pensait que tu resterais toujours égale à toi-même, mais il se trompait. Tu n’es plus capable de repousser l’ombre du dragon. Mais je ne sais pas si tu es encore capable de faire honneur à Zhang Fei…

Velusia resta immobile et silencieuse, les yeux fermés. Ses paroles, très simples, la tuaient de l’intérieur. C’était bien pire que mourir pour de bon.

-Ton truc rose à du flair, tu devrais lui faire confiance. Je crois que le Major Caraway savait exactement ce qu’il faisait en te l’envoyant.

La chose rose, qu’on laissa passer, fini par approcher à pas de loup. C’était en effet Mesa qui avait senti le danger et pressé Tara de se rendre au Manoir Caraway, à tire d’ailes. Faisant savoir timidement sa présence, elle fit retentir un carillonnement léger et apaisant, seulement, elle ne pouvait pas guérir toutes les blessures. La magie ne pouvait rien, ni la médecine, contre certaines plaies.

-Bon. Ils doivent en avoir fini avec leur réunion maintenant.

Il se leva et se tourna vers la porte. Aussitôt, des grincements et des bruits plus ou moins étouffés de pas précipités résonnèrent dans les cales, mais le jeune homme ignora jusqu’à la présence et la mine curieuse des deux ou trois femmes qui avaient osés rester en bas et qui ne s’étaient pas enfuies. Hua Jin fit deux pas et s’arrêta. Il fallait remonter maintenant.

-Je ne suis pas ton ennemi Xingcai. Pour l’instant, tu es ton propre adversaire et si tu ne reviens pas à la raison, même Zhang Fei ne pourra rien pour toi.
Tu n’es pas la seule a avoir perdu un père cette nuit-là.

Il avait dit cela en tournant le visage vers Velusia. Elle ne put soutenir son regard. Mais elle savait qu’il avait raison. C’était d’autant plus difficile. Hua Jin quitta la pièce pour de bon, il lui avait laissé la chandelle et Mesa faisait une tentative maladroite pour réconforter la jeune femme.


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(*Tais-toi. je pose les questions. En chinois google, avec toutes mes excuses.
L’action se situe avant le coup de canon.)

[Nina Wang]

Nina écouta attentivement les explications de l’Amiral, notant les précieuses informations dans un coin de sa tête. Elle ne s’offusqua pas lorsqu’il lui fit comprendre que le plan qu’elle avait proposé n’était pas réalisable dans ces conditions : après tout, elle avait bien stipulé qu’elle était spécialiste des escadrons aériens et, malgré ses origines, pas de la marine, et que les manœuvres sur l’eau n’étaient pas son fort, même si elle savait se débrouiller dans à peu près toutes les situations.

Mais au moment où Kouha s’apprêtait à expliciter son plan, un bruit dans l’eau se fit entendre. Nina ne bougea pas, lorgnant simplement sur la surface, là où le léger « plouf » avait eu lieu. Elle échangea un regard entendu avec l’Amiral, ses yeux d’ambre ne cillant pas, comprenant que le dirigeant ne voulait pas affoler ses troupes déjà angoissées par la perspective d’une attaque.

Finalement, Kouha expliqua son plan, et Nina posa une main douce, mais ferme, sur le crâne de son Mentali. Il était tout désigné dans une telle mission, et elle avait confiance en ses capacités et en sa discrétion. Elle était absorbée dans la contemplation de l’orbe frontal de son ami lorsqu’une secousse ébranla le navire. Le Colonel serra son Pokémon contre sa poitrine pour lui éviter une chute ou un mauvais coup, tout en écoutant les instructions de l’Amiral, puis se mit à réfléchir à toute vitesse, avant de lancer, une fois tous ses Pokémon réunis :

« Sidéron, sur le bateau marchand. Tu vas protéger les civils, et je vais laisser Irai avec toi pour t’épauler. Erebos, sur le mât, va aider là-haut, dans le nid de pie. Je compte sur tes flammes pour éloigner les agresseurs. Eikallia, va avec les plongeurs, ils auront besoin de toi pour approcher le navire ennemi et l’endommager une fois le travail accompli à l’intérieur... Genki, Miyana, allez avec les Békipan. Je compte sur vous pour l’opération de sabotage. Quant à toi, Kashi... Tu vas te battre à mes côtés, nous veillerons depuis les cieux. »

Nina voyait bien que son organisation n’avait rien à voir avec celle qu’elle avait proposée quelques minutes plus tôt. Mais avec une manœuvre de sabotage, tout était à revoir, et puis... L’une des qualités premières d’un bon soldat était sa capacité à s’adapter. Et il se trouvait que la princesse venait de Mizuhan, le pays réputé pour sa promptitude à changer et à évoluer en toutes circonstances, comme l’eau qui faisait partie de lui... « Eien no shinka ». Jamais la devise de sa patrie n’avait autant fait sens aux yeux de la jeune femme, qui donnait ses dernières consignes à ses compagnons.

« Genki, Miyana, je crois en vous. Le Békipan qui vous transportera vous amènera sans doute au plus près du navire ennemi, mais lorsqu’il aura atteint la distance limite au-delà de laquelle il se ferait repérer facilement, il faudra que toi, Genki, tu emmènes Miyana et le Fouinar de l’Amiral directement sur le canon, et que tous les deux, vous protégiez votre camarade pendant qu’il se charge de neutraliser leur arme. Je sais que votre lien vous permettra de combattre efficacement, et que vous vous complèterez. Entre les distorsions psychiques et les parfums apaisants, vous avez de quoi mettre les marins d’en face hors d’état de nuire... Mais soyez prudents. Si cela tourne mal, reposez-vous sur les Pokémon de Soriu, ou de Velusia, si elle est autorisée à participer à l’opération. Même s’ils ont leurs torts et leurs défauts... Si vous ne pouvez pas compter sur vos compagnons d’armes, il ne sert à rien de poursuivre ce combat. Et je sais que vous en êtes conscients. »

Le duo hocha la tête, comme un seul Pokémon, puis s’installa dans le bec de l’oiseau le plus proche, laissant le Békipan de Kouha emporter le Fouinar. Nina vit les créatures choisies par le Mizuhanien pour le sabotage et, en silence, elle acquiesça. Oui, ça pouvait le faire. En fait, ça DEVAIT le faire. Ils n’avaient pas droit à l’erreur. Avec un pincement au cœur, la Guerrière de l’Eau regarda les bêtes aquatiques prendre leur envol, adressa une prière silencieuse à Kyogre – malgré son état – pour qu’il garde ses amis d’un sort peu enviable, puis enfourcha son propre oiseau, qui déploya ses ailes de titan dans un bruissement d’ailes, de plumes et d’acier.

« Kashi, ce combat est le nôtre. Dansons ensemble dans les cieux. »

En faisant cliqueter son armure, l’énorme Noarfang hulula, avant de s’arracher au bois du pont solide, prenant de l’élan pour se propulser dans les airs. La sensation du vent cinglant ne fit pas perdre de vue son objectif au Colonel, qui s’éleva avec sa monture, puis commença à décrire des cercles larges au-dessus des deux bâtiments côte à côte. Au loin, elle aperçut le groupe d’oiseaux partis en mission, mais elle se détourna vite de ce spectacle pour se consacrer à sa propre tâche, à savoir la protection des bateaux. En bas, les soldats étaient prêts à recevoir l’ennemi comme il se devait, et les civils, de leur côté, s’étaient réfugiés dans le niveau intermédiaire du vaisseau, laissant leurs féroces protecteurs s’assurer de leur défense sur le pont. Le Galeking était placé près de la proue, les pattes fermement ancrées sur le sol, alors que derrière lui, sa compagne électrique laissait de légers éclairs crépiter dans l’air ambiant.

« Erebos, pas de flammes violettes tant que tu n’es pas en danger de mort. Vu ? »

Le Démolosse, assis dans le nid de pie, émit un grondement bref et rauque. Il aurait voulu utiliser sa meilleure arme contre leurs agresseurs, mais il savait bien que la présence de toxines dans ses flammes signifiait une blessure éternelle pour ses victimes. Or, Nina lui avait ordonné de ne s’en servir qu’en dernier recours, alors... Si « Maîtresse » le lui interdisait, il n’était pas question de désobéir.

Plus loin, dans l’immense bec de leur chauffeur, Genki et Miyana se serraient du mieux qu’ils le pouvaient. Le Mentali, malgré le manque de confort de son environnement, analysait les alentours en les sondant avec des ondes psychiques et, lorsqu’il eut terminé, transmit la localisation exacte du canon à ses camarades de mission. Alors, il ferma les yeux, et le trio disparut, pour se matérialiser de nouveau directement dans le flanc du navire ennemi, là où se trouvait l’arme de mort. L’assaut était donné.

[Navrée pour le temps de réponse, quand on n’a pas l’inspiration, ça vient pas... J’espère que c’est bon, et qu’on voit le bout.]

[PNJ]

Considérant le marchand que venait de lui ramener Maître Soriu, Kouha fit un signe à deux de ses hommes les plus robustes suffisamment proches de lui.

« Saisissez-vous de lui. »

L’amiral observa le traître attentivement, tâchant de savoir ce qu’il avait manqué chez cet homme pour l’avoir ainsi laissé infiltrer son propre navire. Il n’avait pas l’air plus bête ou plus intelligent qu’aucun des autres matelots, son apparence était celle d’un Mizuhanien sans traits distinctifs, ses yeux ne montraient aucune émotion particulière. Il n’était pas armé et ne semblait pas vouloir tenter de s’enfuir, mais Kouha vérifia tout de même que ses deux marins le tenaient fermement.

Le guerrier de Mizuhan tenta de reconnaître le traître.

« Tu es… L’un des marchands que nous avons sauvés de la précédente attaque du Rubis Ardent. Je suppose donc que tu ne courais en réalité aucun danger et que ta présence dans ce naufrage était tout à fait volontaire et prévue. Parle maintenant, si tu tiens à la vie : qu’as-tu envoyé come information à ton équipage ? »

D’abord, l’homme n’eut aucune autre réaction qu’un silence et un regard vide. On aurait pu le prendre pour un fou ou un faible d’esprit. L’inconnu commença à tourner négligemment des poignets, et Kouha et ses hommes firent l’erreur d’ignorer ce premier signe. En quelques instants, les deux colosses se retrouvèrent hors d’état de nuire, écrasés au sol par une force invisible, laissant l’homme sans entrave. Les marins les plus proches se précipitèrent à la rescousse de leur chef, mais la seconde d’après, celui-ci perdait le contrôle de son corps et se glissait son épée sous la gorge, ce qui eut pour effet d’immobiliser tous ceux qui étaient venus pour l’aider.

Libre de ses mouvements, le traitre se fondit en une flaque d’eau sur le bois du pont, puis glissa jusqu’au bord pour plonger dans la mer. La disparition de l’ennemi permit au capitaine de retrouver le contrôle de son corps, maladroitement. Il grommela en rangeant son épée dans son fourreau, frottant ses muscles meurtris.

« Un maître du Sang… Méta-Élémental qui plus est… Joli numéro d’abruti pour finalement se révéler redoutable… »

« Capitaine ! Je ne le vois pas dans l’eau, il s’est enfui ! »

« Peut-être, ou alors… Je doute que qui que ce soit parmi nous soit capable de le retrouver dans l’Océan… Autant chercher une goutte d’eau dans un seau ! Que chacun reste sur ses gardes ! »

Immédiatement après cet avertissement, un affreux fracas se fit entendre, suivit de l’émergence d’un pic de glace d’un mètre de diamètre à sa base, transperçant la coque du navire marchand. Tandis que les cris des uns et des autres, atteints par la panique, résonnaient, une vague frappa le flanc du bateau militaire et une voix se fit entendre de la cale.

« Capitaine ! L’eau s’infiltre dans le navire ! Nous allons couler ! »

Le jeune chef des marins garda la tête froide.

« Que les maîtres de l’Eau s’assurent de nous garder tous au sec et vivants, et que chacun tente de protéger les civils et de mettre hors d’état de nuire l’ennemi ! »

****

Si on pouvait se demander, un peu plus tôt, de quoi étaient au courant les pirates sur le Rubis Ardent, la réponse se fit rapidement très claire. Tandis que les créatures volantes s’approchaient du navire, avec un air le plus innocent possible – ils n’étaient que des oiseaux marins en vol, certes loin des terres, mais que pouvait faire une bande de Goélise et de Békipan contre un bateau plein d’humains ? – quelques projectiles s’attaquèrent à eux. Des flèches, au début, puis au fur et à mesure qu’ils avançaient, des attaques élémentaires prirent le relais. Pics de glace, éclairs… Les créatures volantes et leur paquetage durent virer sec pour esquiver, oubliant toute notion de discrétion – le mot d’ordre allait devenir la rapidité et l’efficacité, et une diversion était désormais nécessaire. Il leur fallait forcer le passage, débarquer le Fouinar (et sans doute plusieurs autres Pokémon en guise de protection) sur le navire, et lui permettre d’atteindre le canon avant le prochain coup…

****

« Ils se sont arrêtés ? »

« Ouais… Ils se sont posés, ils ne bougent plus. À quoi ça rime, boss ? Ils ont l’air de Goélise et de Békipan tout ce qu’il y a de plus inoffensifs pour moi. »

« Musteflott a été formel, ils sont une menace. Surveillez-les, et empêchez-les d’avancer. Et vous deux, rechargez-moi ce canon ! Notre taupe a été compromise et est apparemment en train d’entamer les hostilités, va falloir qu’on agisse rapidement. »

Deux hommes s’approchèrent de l’arme, immense vue de près. Le canon mesurait 4 mètres de long pour 2 mètres de diamètre… Et si seulement deux humains pouvaient, en moins de cinq minutes, s’en occuper, le recharger, et relancer un coup, c’était grâce à leurs talents et à leur expérience : l’un d’eux était un Alchimiste de l’Eau, il faisait partie de ceux qui avaient conçus cette arme – et demeurait l’un des rares à s’en être servi sans s’être fait exploser lui-même. Le second était un jeune Grenadier prodige, capable de surmonter la plus grande difficulté des autres Guerriers tels que lui : la distance de tir. Au prix d’un temps de préparation de la poudre décuplé, il était capable de tirer n’importe quelle taille de projectiles loin et fort. L’association de ces deux hommes permettait l’utilisation optimale de cette arme terrible et mortelle que Kouha avait décrite à ses hommes.

[Bon ! Dernier post, voilà vos consignes :

- Les bateaux sont la cible d’un TRÈS puissant Maître de l’Eau, du Sang et de la Glace, qui se trouve être un Méta-Élémental et un Vandale, au moins. Il faut l’empêcher de vous attaquer, mais n’espérez pas vous en sortir seul (et par seul j’entends en un seul post). Sa spécialité est la furtivité.

- Il faut aussi vous protéger, protéger les civils, et empêcher que les navires ne coulent.

- Ceux qui ciblent le Rubis Ardent vont devoir forcer le passage et permettre au Fouinar d’atteindre l’arme : vous ne pouvez plus compter sur le camouflage des Békipan, en revanche l’Altaria n’a pas été repéré. De même, les créatures sous l’eau ne sont pas en danger, pour le moment.

- Une fois sur le bateau pirate, vous ne devriez pas rencontrer trop d’ennemis, mais ils sont relativement puissants. Sans doute ne doivent-ils pas s’attendre à ce qu’on infiltre leur bateau, avec un gros canon comme le leur ! Par contre, l’Alchimiste et le Grenadier sont, eux, TRÈS puissants (même remarque qu’au-dessus), même si le terrain (intérieur du bateau) ne les avantage pas.

- Ce dernier tour déterminera la réussite ou l’échec de cette mission, pour le moment rien n’est assuré dans un sens comme dans l’autre : ne vous reposez pas sur vos « lauriers ». Soyez humbles. Donnez-vous à fond, il y a beaucoup de choses à faire en un seul post.

- Vous êtes limités en temps, parce que je sens qu’on en a tous plus que marre de cette mission : chacun de vous a deux semaines pour poster à partir du dernier message. S’il ne poste pas dans les 15 jours, il perd son tour (c’est au suivant de poster et il se retrouve à la fin). Si tout le monde n’a pas posté avant le 13 avril, c’est tant pis, je conclus, mais ça vous pénalise pour la réussite. ]

[Soriu Tiadramat]

"S'il est resté sur le bateau, il ne pourra pas se cacher bien longtemps mentalement. Je suis capable de lire dans les pensées de ceux et celles qui m'entourent. Comme il n'est qu'un meta élémental et maître du sang, il ne semble avoir aucune compétence psychique, il ne pourra pas alors m'empêcher de le trouver. Le problème va être de le combattre. Malheureusement, Lalabelle, j'ai peur qu'elle ne soit pas très efficace pour l'atteindre ... bien qu'avec sa vitesse, c'est un peu faux. Moona quant à elle pourra se charger de soigner les blessés ... mais pour réparer le trou dans la coque, je n'ai malheureusement pas de pokémon spécifique pour ... hum, pas seulement. Si ... Ga ... Cryptero ? Est-ce que tu peux aller aider les soldats et les civils pour porter les lourdes charges."


La Cryptero grommella mais ne donna pas son désaccord. Il faut dire qu'elle était la seule à pouvoir se charger de ça. Grâce à ses pouvoirs psychiques, elle pouvait soulever le métal, aider à maintenir les planches et autres, lorsqu'il allait falloir les placer pour colmater les fuites. Et puis, avec sa puissance psychique, elle serait capable de lutter contre la pression de l'eau pendant que les soldats répareraient. Oui, elle était très utile et elle comme Soriu le savaient parfaitement. C'est pourquoi elle n'allait pas se priver de le montrer. La pokémon ailée s'envola pour rejoindre les soldats et les civils qui aideraient pour les fuites. De plus, comme elle était un pokémon psychique, il ne fallait pas être effrayé. Si une menace arrivait pendant qu'ils réparaient, elle pourra alors les mettre en garde et donc leur permettre de gagner du temps et de se préparer à lutter si nécessaire.

Moona, comme convenu, ne réchignait pas à la tâche, s'étant déjà mise de telle façon qu'elle utilisait ses petites Apitrini pour livrer du miel à tout le monde, aux personnes les plus blessées si cela s'avérait nécessaire. Séparé en plusieurs petits duos, les Apitrini ainsi que l'Apireine se chargeaient de tout ça. Néanmoins ,il ne fallait pas se faire d'illusions. Si personne ne venait les épauler, elle ne pourrait pas soigner tout le monde. C'est pourquoi elle se focalisait sur les blessures les plus importantes, cherchant alors à apaiser leur douleurs tandis qu'elle espérait que Soriu mettrait rapidement la main sur le criminel qui agissait de la sorte. Mais Soriu était déjà occupé à parler avec l'amiral, lui disant :


"Je n'ai jamais affronté un maître du sang, je ne vous mentirais pas. Je ne sais pas trop comment réagir dan un tel cas mais j'imagine qu'il nous faut empêcher de lui permettre de se concentrer ... car s'il maîtrise aussi bien le sang que l'eau, cela risque de tourner de façon très dangereuse. Je peux me permettre de lui troubler son mental. Etant maître de l'esprit et ayant une pokemon spectre avec moi, je peux toujours parasiter son mental avec quelques visions cauchemardesques. Ce n'est pas dans mes habitudes mais cela nous permettrait de briser sa concentration et alors de lutter contre lui. Par contre, il ne faut pas envisager la possibilité de le garder en vie. Ils sont là pour nous éliminer ...et soit c'est eux, soit c'est nous."


Il ne voulait pas faire de faux espoirs ou autres ... Mais bon ... maintenant qu'il avait prévenu l'amiral, il allait se mettre en position. Pfiou, ce mal de crâne, il allait devoir passer outre. Ses deux yeux s'ouvrirent, celui crevé étant rose comme celui valide. Puis finalement, ce fût un troisième qui fit son apparition sur le front de Soriu. Il était sérieux, terriblement sérieux. Il avait emprunté cette capacité à Cryptero, lui permettant alors de toucher et trouver quiconque. Oui, personne ne pouvait lui échapper. Pfiou ... Il avait déjà mal au crâne rien qu'en y pensant, vraiment très mal ... mais il allait devoir faire avec. Se mettre en quatre pour trouver la cible. Lorsque cela serait fait, il suffirait de prévenir mentalement l'amiral de sa position pour qu'ils puissent la prendre au piège et l'empêcher alors d'agir. Oui, lui-même ne combattra pas ... il ne fera qu'entraver ce meta-élémental, ça sera aux autres de l'achever.

Visiblement, elle n'avait pas été repérée ... et pareil pour la voie des mers. Autant dire qu'elles avaient encore l'avantage. Nephene avait réussi à transporter quelques soldats et pokémon avec elle tandis que Friyendia restait vaporeuse, comme invisible. Nul ne savait sa présence sauf la Milobellus, finissant par arriver jusqu'au bâteau. Pourtant, avant qu'ils ne puissent monter, les soldats patientèrent quelques instants. La raison était simple : Friyendia allait leur frayer un chemin discrètement. Capable d'éliminer des personnes en les attaquant dans le dos, il suffirait ensuite de balancer les hommes à la "mer" bien qu'ils seraient réceptionnés sur le corps de Nephene pour éviter le plouf singulier. Autant continuer à jouer la discrétion de ce côté. Et puis, Eoli attendait elle-même le signal de Nephene pour lancer l'assaut. Un assaut frontal, qui allait laisser de sinistres marques sur le bateau ... voire même bien avec l'idée de le faire couler. Il suffisait d'être patient ... d'être très patient oui ... Friyendia allait bien réussir à éliminer quelques hommes avant que les soldats et pokémon ne puissent monter. Elle n'était qu'une éclaireuse avant de se rendre non-loin de l'arme pour épauler le Fouinar. AH ! Nephene venait de déclarer à Eoli que c'était bon !

Eoli avait attendu que les Bekipan transportent les différents pokémon et les lancent sur le bateau. Elle-même, par contre, avait opté pour la patience. Elle avait senti une forte chaleur dans ses ailes. Elle savait alors ce que cela voulait dire : La Pyronille était en train de charger son attaque ... Lorsque l'assaut se lança par les Bekipan et le reste des pokémon, la Pyronille sauta des ailes de l'Altaria ... mais tout son corps s'était enflammé dans son intégralité, prenant la forme d'une roue de feu qui s'était mise alors à profiter de la descente pour accentuer sa vitesse et sa puissance. Lorsqu'elle toucha le bateau, elle commença sa folle course vers les pirates, ne semblant guère vouloir s'arrêter. Ceux qui étaient en train de la regarder et qui préparaient de quoi la stopper eurent malheureusement une mauvaise surprise. Il ne fallait pas oublier une chose : Si les pirates étaient forts, les pokémon de Soriu comptaient parmi les plus expérimentés du bateau militaire. Et chacune avait des capacités tel qu'il était difficile de pouvoir les contrer. Ainsi, Eoli n'avait pas seulement profité des flammes de la Pyronille, non, elle en abusait. Lorsqu'elle fonça en piqué sur les pirates, elle n'hésitait plus un seul instant, quitte à traverser ses adversaires et les trancher en deux sous la violence des coups.


[Alors explication : Soriu utilise Oeil Miracle mais RP parlant. En clair, c'est le "troisième oeil" sur son front. Ses pouvoirs psychiques sont au summum mais même ainsi, son principal but est de trouver le meta-elemental et de le paralyser par la pensée. Grâce à Friyendia, il possède donc des pouvoirs spectraux et je me bases sur l'idée de faire des "cauchemars" dans le mental du maître du sang pour l'empêcher d'utiliser correctement ses pouvoirs.
Cryptero est là pour aider aux réparations. Avec ses pouvoirs psychiques, elle peut servir de transport et de "force de maintien".
Lalabelle fait de même mais juste physiquement. Moona se charge de soigner les blessés les plus graves.
Nephene fait patienter les soldats et les pokémon tant que Friyendia, en tant qu'éclaireuse "assassin" se charge de leur frayer un passage "discret" pour une attaque éclair.
Eoli et Sulna, elles, elles attendent que l'assaut soit déjà lancé. Sulna utilise Roue de Feu et profite du vent, de la projection, etc pour rouler comme une démente sur le bateau pirate. Eoli se charge de la "défendre" à coup de piqué !]

[Velusia Varam]

Le vent s’infiltra et souffla la bougie, plongeant Velusia dans le noir. Hua Jin était remonté et elle resta seule avec Mesa. Velusia baissa un regard sur le Pokémon et eut une mimique si faible, qu’elle ne se vit même pas sur son visage. Elle se rendit compte que cela faisait longtemps qu’elle n’était plus capable de sourire. Ravie, Mesa parut deviner ses pensées, elle grimpa sur Velusia et lui tendit son caillou. Une petite pierre ovale. Velusia saisit sa pierre et abattit son autre main sur la tête du petit Pokémon. Mais elle ne la regardait plus, elle repensait à certains événement, plutôt étrange,  car ce n’était guère le moment choisi. Des vieux souvenirs qu’elle avait essayé d’enterrer depuis longtemps. Velusia se souvenait avec précision cependant, des champs de bataille et de ce qu’elle avait ressentit alors. Connaître la guerre si jeune, le sang, les cadavres. Une erreur de sa part sans doute, mais le mal était fait et d’ailleurs, personne n’avait eu de problème à engager un enfant pour la guerre. Elle avait certes mentit sur son âge à l’époque, mais à l’époque, on avait aussi trouvé qu’elle avait ce qu’il fallait pour la guerre. Son supérieur n’avait pas trop montré d’état d’âme sur des détails qui en aurait révolté plus d’un. Elle avait fait exactement ce qu’elle n’aurait pas toléré pour quelqu’un d’autre.

Hua Jin était sortit depuis un moment, il était silencieux, mais avenant, les choses calmaient et il avait voulu échanger quelques mots avec cette certaine Nina Wang il y avait un moment. Quelques marins et rescapés avaient sans doute pu entendre ce qu’il avait à dire, mais ça n’avait pas d’importance, au contraire. Il représentait les nalciens, mais ses supérieurs aussi. Il avait récupéré sans prêter attention aux autres le dragon de sa collègue et elle trônait toujours à sa ceinture, une sorte de coque entourant la balle principale. Le dragon était piégé à l’intérieur et ne pouvait sortir. Hua Jin avait abordé le problème qu’il avait nommé le « mal du dragon », ce qui arrivait aux dresseurs débordés, dévorés, par la puissance des dragons. Velusia n’était pas la première, loin de là et ce n’était pas un hasard s’il y avait si peu de dresseurs de dragons. Puis il avait laissé Nina à ses réflexions. Il n’avait pas trop cherché la compagnie des autres jusque là et depuis ce moment. Selon les volontés de ses supérieurs, il avait déclaré simplement que Nalcia n’était pas impliqué, qu’il ne s’agissait que d’un acte isolé et sa désinvolture quant à débattre sur un sujet sensible, pouvait laisser penser que ce n’était vraiment rien de grave. Hua Jin était juste doué pour ne pas montrer ses émotions et ne pas se laisser emporter par elles.

Velusia rangea la pierre ovale et se redressa. Il y avait du travail. Très fière et heureuse, la Ptiravi prit la tête de la marche, arborant cette fierté qu’elle ressentait et une assurance qu’elle n’avait jamais montré jusque là. On les regarda passer, mais Velusia ne se souciait pas du regard des autres, de toute façon, ses pensées allaient dans un tout autre sens. Et puis, la présence de Hua Jin, leur discussion qui n’était pas restée secrète ne devait pas être étrangers au calme relatif. Dans la pénombre, Velusia aperçu le jeune homme qui se retourna vers elle. Il l’interrogea du regard et sans sourire, à ses réflexions et sa concentration, Velusia lui répondit d’un signe de tête. Hua Jin sourit légèrement. Un bruitage venant de l‘extérieur, de l’eau précisément se fit entendre, Hua Jin et Velusia s’interposèrent entre les hublots et les quelques réfugiés restés là et quelques secondes plus tard, une vague de bonne taille ébranla le bateau entier. Les deux nalciens portèrent leur main à la garde de leur arme, mais sans les sortir, pur reflexe conditionné. Mais la menace fantôme les attira sur le pont en quelques secondes. Un regard vif autour d’eux et leurs regards se posèrent directement sur le bateau pirate.

Le temps de remonter jusqu’au pont, Hua Jin avait fait un résumé à Velusia, qui devait maintenant raccrocher la caravane, mais elle avait compris l’essentiel. Avec son armure lourde, elle avait un avantage, mais elle avait tout intérêt à ne pas tomber à l’eau où elle serait condamnée. Il était déjà difficile de se relever, nager était impossible. Hua Jin avait un tout autre type d’armure et ses qualités étaient différentes. Une poignée de secondes plus tard et les Pokémon de guerre de chacun s’envolaient vers leurs objectifs. Les deux nalciens rejoignirent la position de Nina Wang sur le pont. Elle n’avait pas d’ordre à donner à Hua Jin, non pour leur familiarité, mais parce qu’il était ici mandaté par leurs supérieurs, ce qui lui conférait un rang spécial pour cette fois. Ni l’un, ni l’autre n’avaient de Pokémon à proposer, Hua Jin n’en avait aucun et Velusia ne disposait que d’un Déflaisan peu expérimenté. Néanmoins, son talent pour le vol serait précieux. Le volatile n’avait pas d’armure, ce qui la laissait donc vive et agile, mais elle ne serait pas une monture de guerre sur cette bataille, elle risquerait de se faire tuer. En silence, le Chevalier réfléchissait. Ils ne pouvaient pas se montrer passifs plus longtemps, il fallait attaquer et vu l’armement dont ils disposaient, le plus tôt seraient le mieux. Après tout, elle n’était pas censée attendre que les vagues ennemies n’arrivent jusqu’à elle.

L’idée qu’on se faisait de la chevalerie où le chevalier idéal n’avait pas sa place dans une véritable bataille. C’était certes de jolis contes pour les enfants, mais la réalité était tout autre. Mais Velusia était loin de penser à ça. Elle laissait prendre les Békipan et les Goélise de l’avance, elle ne voulait pas mêler la Déflaisan qui ferait tâche dans les rangs. Surtout que les hostilitées lancées, il y avait des chances pour que la ruse fonctionne beaucoup moins bien. Après un coup de feu pareil, les animaux sauvages ne se dirigeaient jamais vers leur source. Velusia ne disposait plus de son dragon… Ce qui aurait été bien utile pour couler d’un geste ce navire honni, mais qui aurait certainement pu permettre à leur Capitaine de fuir en toute quiétude et elle savait avec certitude que Hua Jin ne le libérait pas. En toute honnêteté, il n’y avait pas énormément de solutions possibles, Velusia le savait très bien, mais elle voulait trouver une solution optimale. Elle n’avait pas besoin de réfléchir durant des lustres. Elle fit sortir la grande Déflaisan à l’allure hautaine.

« Nina Wang, je vous accompagne. Tara, tu nous emmènes. Mesa… » Velusia parla sans état d’âme, comme si celle-ci s’était envolée en cours de route et fixait l’horizon. « Tu auras la mission la plus difficile : attendre, soigne et protège ceux que tu pourras. »

La Ptiravi avait émit une interrogation. Velusia ne lui avait jamais rien demandé, encore moins quand il s’agissait de se battre, mais elle se sentait honoré qu’elle le lui demande. Surtout que c’était ELLE qui avait la mission la plus dure ! Décidée, elle accepta avec une exclamation positive.

« Tu me largueras sur le pont, j’irais aider un peu la limace et le tas de plumes ! » Affirma Hua Jin, de bonne humeur.

Velusia ne prêta pas vraiment attention à cet excès de bonne humeur, qui paraissait déplacé dans un tel moment, mais elle savait qu’il ne montrait pas ses véritables sentiments. Hua Jin, contrairement aux apparences, était plutôt tendu. Chacun gérait les choses à sa manière, Velusia elle, restait de marbre. Alors que Nina s’envolait sur son Noarfang, Velusia l’imita. Mais porter deux cavaliers pour un seul oiseau, pas très grand qui plus est, restait compliqué. La Déflaisan eut du mal à se maintenir et pour son plus grand soulagement, Hua Jin sauta sur le pont rapidement et bien qu’il restait le Chevalier en armure lourde, son vol en était grandement facilité. La Déflaisan s’arracha des vagues pour remonter. Velusia par ailleurs, commença dès lors à utiliser ses pouvoirs pour limiter le bruit et l’impact des armures des deux Officiers, elles étaient aussi moins lourdes, ce qui faciliterait autant la tâche des oiseaux que la leur, en se déplaçant plus vite et avec moins de peine. En haute altitude, Velusia se fit une idée claire de la situation. Le piège se plaçait, Hua Jin faisait le ménage sur le pont à l’aide de deux Pokémon, leur propre navire était prêt à accuellir les pirates comme il se devait.

Déflaisan, l’œil perçant, cria, décrivant des cercles haut dans le ciel, pour attirer l’attention de Velusia. L’un des transporteurs avait son bec beaucoup moins rebondit qu’au départ. Répondant à sa propre question, elle savait qu’il y avait dans le bec de l’un deux un Mentali ; ce changement brusque indiquait que les passagers venaient de se téléporter. Ils devaient donc être maintenant à l’endroit convenu. Sous l’eau, elle devinait que les Pokémon n’allaient pas tarder eux non plus à entrer en scène discrètement. Velusiaa le savait très bien, il y avait toutes les chances de mourir … Mais elle ne reculerait pas, ni n’hésiterait. Elle préférait mourir sous les honneurs que de fuir. Les chevaucheuses de vent se dirigèrent vers le navire ennemi, Velusia laissait le pont à Hua Jin qui n’avait pas vraiment besoin d’aide. Les ennemis n’avaient pas l’air trop nombreux, mais elle était certaine que d’autres étaient passés par là pour permettre une entrée facile.

Il y eut une embardée, la Déflaisan s’élança dans un piqué droit vers la porte menant à l’intérieur du bateau militaire. Elle avait vu quelque chose. Leur ennemi ? Tara s’engouffra sans mal et Velusia sauta de l’animal, qui repartit aussitôt. Les espaces confinés n’étaient pas pour elle et elle devait soutenir ses autres camarades d’occasion, soit Hua Jin, soit la Lamantine si jamais elle était attaquée. Velusia se redressa et dégaina son épée, se précipitant dans les couloirs. Pour plus d’aise, elle n’avait pas son bouclier, qui ne ferait que la gêner dans les couloirs étroits du navire. En revanche, son épée lui était utile, tout autant que son pouvoir à vrai dire. Au bout de plusieurs petites pièces sans issue, Velusia revint sur ses pas. Le Chevalier tandis l’oreille, amenant les courants d’air à lui porter les sons, mais il semblait n’y avoir personne. Alors elle enclencha le mécanisme, utilisant ses pouvoirs de Lieur, dans la serrure, qui s’ouvrit. Un escalier descendait, sans  doute vers des cales ou quelque chose comme ça… Ce mécréant se trouvait-il en bas ? La manière la plus sûre de tuer le Trioxydre était encore de lui couper la tête… Sans les militaires, les marchands étaient à la merci des pirates.

Velusia descendit discrètement, le bruit métallique de son armure rendu muet par ses pouvoirs. En bas de l’escalier, la large cale était déserte. Cette vision, avec la bataille qui vivait plus haut, mit Velusia mal-à l’aise. La main serrée sur la garde de son épée, Velusia avança, sur le qui-vive. Elle s’approcha d’une poutrelle, mais il n’y avait visiblement rien ici… De l’eau s’était infiltrée, sûrement lorsque la vague avait fait tanguer le bateau. Après quelques instants de silence, Velusia s’en retourna, la flaque qu’elle n’avait pas pris la peine de contourner, éclaboussa son armure. Alors qu’elle allait remonter, elle pris un large coup dans le dos. Elle vacilla en avant, mais se rattrapa à la rampe et se retourna, lame en avant. Le lâche ! Heureusement, son armure lourde avait encaissé les plus gros dégâts. Ne voulant pas laisser au Maître du Sang le loisir de se concentrer ou même de réfléchir, elle envoya une large lame d’air qui fit craquer la poutrelle.

« Tara. »

Elle n’eut pas besoin de hurler, le vent porta sa voix habilement jusqu’à la Déflaisan. La grande faisanne qui ne s’était pas beaucoup éloignée de sa maitresse, fila comme une flèche. Elle repéra Nina Wang un peu plus loin et son Noarfang. Arrivée près d'eux, elle se mit à crier, agitant nerveusement ses grandes ailes dans un vol stationnaire. Elle vrilla et se retourna dans la direction opposée. Tara volait à tire d’aile, espérant entraîner Nina dans son sillage. A bord, Velusia faisait face. Elle devait gagner du temps et ses pouvoirs élémentaires n’étant pas aussi développé qu’elle l’aurait souhaité, bien qu’elle ait vite apprit  à les maitriser, il lui restait d’autres pouvoirs et bien sûr, son talent d’épéiste. Velusia donna un large coup d’épée que la Maître du Sang esquiva de la manière la plus frustrante qui soit, mais elle parvint à bloquer sa réplique, formant un bouclier psychique autour d’elle. Elle devait absolument le tenir, le temps que Nina Wang arrive et que sa position soit connu de tous.


(Je n’avais pas trop compris ce que tu attendais, j’ai réecris du coup
Comme Nina, je n’ai plus de motivation après tout ce temps et surtout plus d’inspiration, je poste quand même… Je n’ai pas envie de faire échouer la mission pour autant.
Voilà, je fais comme on a dit, il ne se passe que quelques secondes de ‘combat’ au grand maximum. J’’espère que ca vous convient, MP si besoin )

[Nina Wang]

De là où elle était, Nina assista, impuissante, à la prise en otage de l’Amiral par l’infiltré, qui semblait avoir de puissants pouvoirs élémentaux. Un Maître de l’Eau et du Sang... Les choses se corsaient vraiment. Alors qu’il disparaissait, un énorme pic de glace transperçait la coque du navire marchand, indiquant ainsi que l’ennemi était passé à l’attaque. La jeune femme, d’un signe de la main, donna ses consignes à ses Pokémon déjà en place, et le titan de métal se mit en mouvement, prêt à aider à colmater les brèches et à faire rempart de son corps pour défendre les civils. Irai, elle, envoya des décharges dans l’eau près du bateau, tentant de localiser leur ennemi, ou au moins de le blesser, s’il s’était fondu dans l’onde.

Plus loin, les oiseaux aquatiques se faisaient canarder sans relâche, signe qu’ils avaient été repérés. Cependant, l’Altaria était pour l’heure hors de danger, de même que la Lamantine de Nina, qui s’approcha sans bruit de la coque, par en-dessous. Sa peau fut parcourue d’un frisson lorsqu’elle reçut le signal de Genki, qui venait de la prévenir de sa téléportation imminente. Elle glissa rapidement vers l’endroit où il se trouverait avec les deux autres Pokémon, puis, au moment précis où le Mentali se matérialisa dans la salle, elle chargea, ébranlant le navire avec un choc puissant. Cependant, Genki s’aperçut rapidement qu’il avait légèrement dévié de sa trajectoire initiale, et qu’il leur restait encore deux compartiments à traverser avant d’atteindre l’arme visée ! Sans céder à la panique, il sema le trouble dans l’esprit des marins sur leur chemin, tandis que sa compagne, Miyana, achevait de les déstabiliser avec des fragrances entêtantes et chargées en odeurs diverses. Les quelques hommes qui leur barraient le chemin ne les arrêtèrent pas longtemps, mais lorsqu’ils furent directement confrontés à ceux qui maniaient le canon, le Mentali sut que le combat ne serait pas de tout repos...

Tandis que d’autres matelots tombaient, terrassés par Friyendia, dans les salles adjacentes, Genki, lui, engageait les hostilités, concentrant ses attaques sur celui qui semblait être un puissant Alchimiste, d’après le jet d’eau sous haute pression qu’il venait d’envoyer vers lui. Les attaques Psyko et Rafale Psy fusaient dans tous les sens, pour perturber le travail de l’homme, qui se défendait un peu trop bien au goût du Pokémon Soleil. Mais pour le moment, Genki parvenait à éviter ses assauts, avec plus ou moins de succès, et des entailles de plus en plus nombreuses s’ouvraient sur son pelage sensible. Il épaulait sa compagne de son mieux mais, de son côté, la Phyllali était aux prises avec le Grenadier de génie, qui n’hésitait pas à balancer des projectiles que le Pokémon Verdoyant n’avait encore jamais vus ! À plusieurs reprises, Miyana sentit sa fourrure feuillue roussir, alors qu’une balle de pistolet la frôlait d’un peu trop près. Mais elle tenait bon et envoyait des Feuillemagik à répétition, histoire d’user son adversaire à petit feu. Cependant, un tir ennemi partit trop vite pour qu’elle puisse l’anticiper, et elle ne dut son salut qu’à son partenaire qui, inquiet, avait littéralement soulevé l’Alchimiste dans les airs pour le propulser directement sur le Grenadier. L’impact envoya les deux hommes valser dans une salle adjacente étroite, en plus de faire dévier la trajectoire du projectile, qui alla se ficher dans le « plafond », qui s’effondra sur le duo.

Genki vérifia l’avancée du travail du Fouinar de Kouha, d’un coup d’œil rapide, et déglutit. Il était rapide, et certainement expert en sabotage, mais les deux Pokémon de Nina, malgré leur niveau et leur bonne complémentarité, ne seraient assurément pas assez forts pour retenir les deux monstres bien longtemps. Le Pokémon Allongé avait tout intérêt à s’activer, et tout de suite, s’il ne voulait pas voir ses protecteurs réduits à l’état de masse informe et carbonisée ! Le duo parvint à s’extraire rapidement du tas de bois tombé de l’étage supérieur, et ils se remirent rapidement en position, prêts à tout pour se rapprocher de leur arme de prédilection. Pour le moment, ils étaient retardés dans l’accomplissement de leur tâche, mais pour combien de temps ? L’opération de sabotage était au bord de l’échec, malgré la diversion des Pokémon de Soriu, sur le pont. En désespoir de cause, le Mentali invoqua la puissance de l’astre du jour, tandis que sa camarade faisait de même. La lumière bienfaitrice leur accorda un délai supplémentaire, alors qu’ils retrouvaient des forces, mais lorsqu’ils échangèrent un regard rapide, ils surent qu’ils ne pourraient repousser les assauts de leurs opposants plus d’une minute avant de s’écrouler. Ils avaient, devant eux, le temps de la réalisation de la Prescience et du Vœu du Mentali. Après cela... Ils ne pourraient plus garantir la sécurité de leur saboteur. Ils n’avaient plus qu’à espérer que Friyendia - ou un autre allié, humain ou Pokémon - ne vienne leur prêter main-forte.

*****

Nina, rejointe par Velusia, s’était envolée vers les cieux, et elle faisait de son mieux pour coordonner les actions de son équipe. Lorsqu’une énorme vague fusa vers son Démolosse, sans réfléchir, elle le rappela immédiatement dans sa sphère, ne voulant prendre aucun risque inconsidéré pour son ami. Il était déjà probablement très en colère, mais il lui suffit d’effleurer la surface lisse de la capsule pour intimer à Erebos le calme et l’obéissance. Un combat en haute mer, contre un Maître de l’Eau, n’était pas pour lui.

Tandis qu’elle se dirigeait vers le navire marchand pour donner un ordre à sa Pharamp, elle vit l’oiseau de Velusia revenir vers elle et s’agiter, en criant et en bougeant ses ailes d’un air fiévreux. Sans se poser de questions, d’une pression des jambes, elle poussa sa monture à suivre Tara, vers le vaisseau militaire, et elle sauta de sa Noarfang, qui repartit épauler ses compagnons chez les civils et prévenir les autres pour le Maître du Sang. Elle s’engouffra dans la cabine, puis descendit, alors qu’une forte odeur de sang et de sel lui envahissait les narines. L’ennemi était là, ça ne faisait aucun doute ! Un craquement sinistre lui indiqua que le combat était déjà engagé et que la structure en faisait dès à présent les frais. Une lame d’eau s’abattit sur la Nalcienne, dans son dos, alors qu’elle bloquait la précédente attaque, mais Nina l’intercepta avec son propre Aqua Slash*, qui annula l’assaut.

« Je suis là. »

Sans crier, sans intonation particulière, le Colonel signala simplement sa présence au Chevalier Varam, pour qu’elle sache qu’elle n’était plus seule contre ce puissant adversaire. Elle se plaça près d’elle, afin qu’elles soient dos à dos et puissent se couvrir mutuellement, puis dégaina et ferma les yeux. Elle sentait la présence de l’Eau, de l’Autre, partout autour d’elle, et elle ne pouvait distinguer le corps de l’ennemi de la mer qui s’étendait de tous côtés. Pourtant, elle entendit le clapotis caractéristique quand il voulut frapper, et elle put se décaler juste à temps pour éviter la gifle, avec un pas sur la gauche. En revanche, lorsqu’elle sentit un goût amer dans sa bouche et qu’une goutte de sang perla au coin de ses lèvres, elle sut que leur opposant s’en prenait directement à son organisme. C’était tellement plus facile ainsi.

« Tss... »

Lâcheté. Couardise. Mais il n’était pas là pour montrer son sens de l’honneur, elle le savait. Il voulait leur peau, et elle entendait bien trouer la sienne, qu’il le veuille ou non. D’un mouvement rapide, elle envoya plusieurs Aqua Slash à la suite, pour mettre la pression au Maître, même si elle se doutait qu’il lui suffirait d’absorber l’eau pour y être invulnérable. Là aussi, comme sur le navire ennemi, il fallait temporiser, le temps que Soriu leur vienne en aide. Et le soutien ne tarda pas à se manifester : l’homme se matérialisa soudain, perdant sa consistance aquatique, en se tenant la tête avec les mains, probablement en proie à un cauchemar terrifiant. Nina n’hésita pas et fonça, son saï en main gauche tranchant la chair sans rencontrer de résistance. Elle enchaîna les coups sans relâche, profitant de cet instant de faiblesse pour lui occasionner un maximum de blessures. Mais il se reprit bien vite et disparut de nouveau, alors que le Colonel se pliait en deux, frappé au ventre par un poing de sang qu’elle n’avait pas vu venir. Elle cracha un peu de liquide vermeil, mais changea rapidement la forme de ses armes pour s’en faire deux lames courbes, qu’elle utilisa pour découper l’air devant elle. Une goutte d’eau mêlée de sang lui indiqua qu’elle avait touché sa cible. Mais elle se sentit subitement déchirée de l’intérieur, comme si on tentait de lui arracher les entrailles, et elle se crispa, suffoquant et manquant d’oxygène. Elle n’avait aucune idée de ce qu’on lui infligeait exactement, mais ce qu’elle subissait lui occasionnait une douleur qu’elle n’avait jamais connue. C’était tout simplement atroce.

« B... Bara... »

Répondant à son appel, sa Bête intérieure s’éveilla dans son âme, agrippant ce qui voulait sortir de leur corps pour le maintenir. Nina était totalement vulnérable en cet instant, et elle comptait sur Velusia pour la protéger pendant qu’elle luttait contre cet infâme traitement. Heureusement, le bras de fer de s’éternisa pas : à nouveau, le Méta-Élémental apparut, à genoux, cette fois, terrifié par les visions d’horreur que lui infligeait Soriu. En reprenant son souffle, Nina se releva et, déterminée, repartit à l’attaque, non sans avoir utilisé son Miroir Reverse** au préalable, afin de se donner une marge de manœuvre si jamais l’homme reprenait le contrôle de son esprit un peu trop tôt. L’arme changea de nouveau, devenant une épée longue et fine, qui transperça l’abdomen de l’ennemi. Mais Nina avait manqué un point vital, et le Maître du Sang s’évapora, littéralement. La jeune femme vacilla, vaseuse, mais resta debout. Il était hors de question de céder, même si elle doutait d’avoir sérieusement blessé leur adversaire. Elle avait bien senti la chair se déchirer sous sa lame, mais était-ce la réalité ? N’avait-elle pas simplement fendu de l’eau un peu plus solide, ou du sang durci ? Si elle avait sérieusement blessé le combattant, il aurait du mal à continuer. Encore fallait-il qu’elle l’ait vraiment amoché... Est-ce que Velusia l’avait suffisamment affaibli, de son côté ? Elle n’en savait rien, mais elle ne voulait abandonner sous aucun prétexte. Même à elles deux, elles étaient en difficulté contre cet homme qui maîtrisait parfaitement l’eau, le sang et la glace... Elles qui faisaient partie des officiers de leurs armées respectives... Mais elles échangèrent un regard entendu, et elles se remirent en position, en attendant le prochain assaut. Nina ne pouvait pas se permettre de mourir ici et maintenant. Peu importe l’adversaire : si elle avait le soutien de ses alliés, elle ne pouvait pas se permettre de perdre. Elle se battrait, quel qu’en soit le prix.

[*Aqua Slash (technique offensive) : Nina crée une lame d’eau puissante, tranchante et précise qui sert à créer des entailles dans la roche... Ou dans la chair. Ressemble à une version aquatique de l’attaque « Lame d’Air » qu’utilisent les Pokémon de type Vol (principalement).
**Miroir Reverse (technique défensive) : technique qui permet à Nina de créer une barrière de glace à partir d'une perle d'eau, qu'elle étire en un serpentin aquatique qui l'entoure complètement, avant de se changer en cylindre de glace. La protection agit comme un miroir pour elle, mais brouille la perception de son image pour les autres grâce à sa composition. Elle peut donc duper ses adversaires en leur faisant croire qu'elle se trouve encore à l'intérieur, ou qu'elle est à un endroit précis dans sa création, et ainsi les pousser à attaquer une image d'elle, alors qu'elle n'est plus physiquement là, mais déjà sortie du cylindre.

Je sais que le post paraît confus, et n’apporte pas de réponses, mais je ne suis pas en position de dire si nous avons réussi ou pas. Je me suis contentée de faire des suppositions, et de faire avec l’aide apportée par mes partenaires de RP. En espérant que ça suffira.]

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