[ Clos ] Les affaires reprennent [Solo/Silver-Sylver]

[Victoria di Neralitha]

Elle réussit tant bien que mal à revenir sur la rive. Elle était seule. Il n’y avait personne aux alentours. On était en fin d’après-midi. Le soleil n’allait pas tarder à disparaître derrière l’horizon… Par Zekrom, qu’est-ce qu’il faisait froid ici ! Bon, en même temps, c’était normal, elle était à poil et trempée. Apparemment, sa chatte avait eu plus de chance qu’elle : perchée sur sa tête durant leur séjour dans l’eau, elle ne semblait pas avoir un seul poil de mouillé. Cette dernière reprit sa place fétiche, sur son épaule, et la jeune femme se mit en quête de quelque chose pour se sécher. Soudain, elle entendit des voix… Quatre… Non cinq personnes discutaient :

« Allez le vioc, donne-nous ton joyau et on te laissera partir en paix…Enfin, non, rajoute ta bourse en plus et après on te laissera filer !
-Puisque je vous dis que ce n’est pas une pierre précieuse, mais une simple pierre Feu.
-Encore mieux, ces trucs-là, ya plein d’imbéciles qui sont prêt à payer un bon prix pour en avoir ! T’imagine pas le nombre de gugusses qui aimeraient faire évoluer leurs Pokémon minables pour qu’ils soient un peu plus forts… C’est ce que tu veux faire avec ton chien, je me trompe ?
-Si vous les voulez, déclara le vieil homme d’une voix qui ne tremblait pas, vous n’aurez qu’à venir les chercher !
-Mais c’est exactement ce que je comptais faire. Dis donc papy, tu t’es regardé ? Un toutou, un minet et une lettre qui vole ? On a pt’êt pas de Pokémon mais on est quatre nous aussi ! Et c’est avec ça que tu comptes nous battre ! Laisse-moi rire !

Silver, qui avait tout entendu commenta à voix basse, à l’intention de son chat :

« Qu’est-ce que tu dirais d’une petite remise en forme ? Je suis sûre qu’ils sont pas tout à fait blancs comme neige ceux-là !

Et elle s’approche silencieusement des deux hommes jusqu’à pouvoir distinguer leur visage. Tous portaient des masques noirs.

-J’ai gagné Song ! Ils sont pas blancs ! Tu me dois 2 pièces d’or !

Mouais, mouais, mouais… Alors primo, Song n’avait rien parié du tout, deuzio, sa maîtresse lui devait la vie, vie dont la valeur excédait sans doute 3 misérables sous-encore qu’avec elle, la chatte n’était jamais sûre de rien ! et ultimo, elle n’était pas une Miaouss et se fichait complètement des objets brillants ! Et en parlant de Miaouss, il y en avait une aux pieds de l’homme… Mais elle ne semblait pas très commode. Bon, après c’est sûr que les hommes qui lui faisaient face n’avaient pas l’air très gentil non plus…

Silver se déplaça légèrement sur la gauche pour faire sortir de son champ de vision un gros arbre qui lui bloquait la vue, l’empêchant de voir l’interlocuteur des quatre hommes. Bon, finalement, comme l’avaient dit les bandits, c’était bien un vieux accompagné d’un chien, d’une lettre qui vole et d’un chat. Caninos, Zarbi et Miaouss… Elle se doutait bien que son précédent voyage sur Erasia lui serait profitable, à la longue ! Les quatre hommes ne semblaient pas avoir de Pokémon. Par contre, tous portaient une épée à la ceinture… Avec bonheur, la jeune fille remarqua que ses anciens réflexes d’assassins se remettaient déjà en place. Cette pause forcée de quelques mois ne l’avait pas tant affaiblie que ça. Les armes étaient d’une facture plutôt médiocre, sauf l’une d’entre elle, qui semblait un peu mieux entretenue. Deux possibilités : ou bien son possesseur était le chef de la bande, ou bien il était la plus fine lame du groupe. Etant donné qu’il monopolisait le temps de parole, Silver pencha pour les deux à la fois. Provenance de ces armes… Un seul tranchant… des sabres… Elle était passée autrefois par une ville réputée pour la qualité de ses sabres… Même si toutes leurs armes n’avaient pas la même qualité, comme le prouvaient ces bouts de métal… Ah Oui, Cosmo Canyon, en Flamen… Deuxième observations, les quatre hommes n’avaient pas la même origine que leur victime, comme le montrait leur accent. Elle reconnaissait celui du vieil homme, celui des montagnes de Flamen, mais pas celui des autres… Mais ceci montrait que le vieil homme n’était visiblement pas une « relation d’affaire » des voleurs. Vu son parler et son maintien, il faisait bien plus penser à un noble monsieur, même s’il n’en avait pas les atours. Et vu son extraction sociale il était possible qu’il reconnaisse cette technique. Oui, c’était bien possible. La canne que le vieil homme avait en main, Silver en avait déjà vu de semblables. Le pommeau ressemblait bigrement à la garde d’une rapière. Et un être de l’âge de l’homme aux cheveux blancs qui maniait cette arme devait forcément connaître cette technique… Mais bon, pour qu’elle puisse l’effectuer, sa technique, il lui fallait des épées. Et puis, pourquoi elle tenait tant à vérifier ça en fait ? Si ça se trouve, c’était un vieux fou richissime et  complètement sénile qui faisait joujou avec sa lame et ses Pokémon en parcourant le monde comme un gamin de dix ans… Un peu comme elle en fait !

Bref, il était temps de se concentrer un peu… Dans sa tête, les pensées défilaient à la vitesse de l’éclair, portées par sa folie. Son expérience lui avait appris que dans un groupe de 3 combattants qui appartenaient à la même bande de voleurs, il y avait 50% de chance que l’un d’entre eux soit u véritable tire-au- flan, un guerrier minable et négligeant qui se reposait uniquement sur le talent de ses complices pour faire le sale boulot. Avec 4 personnes, la probabilité montait à 75%. A 5, on faisait du 100% ; Finalement, elle repéra bien vite le mouton noir du groupe, à un petit détail : son baudrier, mal ajusté à sa taille, qui faisait pencher dangereusement son fourreau. Avec un tel handicap, il lui faudrait bien une seconde de plus que ses camarades pour dégainer. Et une seconde, c’était long, surtout quand il nous restait qu’un dixième de cette seconde à vivre ! Pas mal celle-là ! Mais elle avait déjà fait mieux, niveau trait d’esprit…
Bien, le repérage était terminé, il était temps de passer à l’action et surtout, de découvrir si elle avait à faire à de simples voleurs de grands chemins ou à des assassins. Elle espérait sincèrement pour eux qu’ils appartiennent à la seconde catégorie. Parce que sils n’étaient que de simples cambrioleurs, vu son état, ils n’auraient pas grand-chose à lui voler… A part peut-être sa virginité ?

Et elle explosa de rire devant ce dernier trait d’humour qu’elle trouvait fort drôle. Et cette fois-ci, elle avait hurlé assez fort pour être audible par les malfrats. L’homme aurait sans doute pu se débarrasser d’eux seuls, mais il semblait réticent à prendre les armes. Cependant, il ne savait pas ce que Silver allait bientôt apprendre. Comme prévu, les hommes masqués tournèrent la tête en direction du bruit.

Bon, maintenant, la phase d’approche… Idéalement, elle aurait voulu approcher d’eux en ayant l’air aguichante sauf qu’elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre. Son seul professeur en terme de maintien, depuis qu’elle avait oublié les loooooooooooooooooongues leçons dispensées par sa sœur, était Song, selon qui elle possédait deux types d’expressions souriantes : celle de la gamine naïve, pour ne pas dire attardée, qu’elle était jadis, et son sourire de psychopathe, qu’elle montrait quand elle lançait une blague, ou quand elle tuait quelqu’un. Bon, vu la situation, va pour la deuxième.

« Song, tu restes ici ! »

La chatte, qui a commencé un nettoyage méticuleux de son pelage semble on ne peut plus d’accord avec cet ordre.
Heureusement qu’elle avait appris le langage commun Erasien l’année précédente !

« Hey les gars, z’avez vu ça ? Mais d’où elle sort celle-là ?
-J’en sais rien répliqua un autre dont les yeux manquaient de sortir de leurs orbites tellement il la reluquait ouvertement, mais je m’en fous. Une fille comme ça, toute prête à consommer, ça se trouve pas tous les jours !

Silver profite de leur surprise pour les regarder dans les yeux. Des meurtriers. Tous les quatre. Parfait ! Les affaires reprennent. Et elle s’approche du maillon faible qu’elle a identifié un peu plus tôt.
Une fois arrivée au corps à corps, alors que l’heureux « élu » tend ses bras pour l’attraper, elle lui décoche, à une vitesse fulgurante et avec toute la force de sa folie un coup de pied en plein dans les parties génitales. L’homme se plie aussitôt en deux et jure sous l‘effet de la douleur.

Allez, viens ici ! Viens ici petite épée ! Le fourreau mal serré de l’homme penche légèrement vers l’avant, si bien qu’il est on ne peut plus facile pour Silver de saisir l’arme par sa garde et de la dégainer. Mais déjà l’homme récupère et les 3 autres, remis de la surprise, sont sur elle. Le chef, un peu plus rapide que les autres, a déjà dégainé. Et il donne déjà un coup d’estoc avec sa lame. Silver se contente de pousser légèrement l’élu malchanceux devant elle, qui, encore trop abruti par la douleur, se laisse faire. Son chevalier servant lui fit même l’honneur de prendre à sa place le coup fatal, qui l’atteint au cœur, s’enfonçant profondément dans son corps. Comme quoi, le chef était bien le meilleur épéiste des quatre !
Pendant qu’il est occupé à essayer de libérer son épée, les deux autres, remis de leur stupeur, chargent la jeune fille. Mais elle a une épée maintenant ! Même à deux contre un, ses adversaires sont lents, maladroits, et se gênent mutuellement. Silver fait exprès de passer pour une novice et fait d’amples mouvement pour forcer les deux hommes à rester côte à côte. Un guerrier qui n’a pas servi dans l’armée n’est pas habitué à combattre aussi près de ses frères d’armes… Leur nombre était bien plus un inconvénient qu’un avantage maintenant…Bon, changement de style ! Elle allait leur montrer ce qu’elle savait faire !  L’enchaînement de séquences… La calligraphie martiale… En temps normal, elle n’utilisait pas ce style de combat, car il était destiné à des combats longs et chorégraphiés. Même si elle comprenait l’importance de la finesse, Silver tuait toujours le plus vite possible. Efficacité était le maître mot de l’assassin. Mais elle voulait avant tout faire passer un message au papi qui la regardait, médusé. Son corps exécutant des mouvements qu’il connaissait par cœur, son esprit avait tout le temps de raisonner. Mais pas trop quand même,l e chef n’allait pas tarder à récupérer sa lame. Soudain, d’un simple mouvement du poignet, elle fit voler la lame d’un de ses adversaires jusqu’à sa main gauche, puis croisant ces lames, elle décapita le désarmé, trop surpris pour réagir. Un adversaire aguerri aurait déjà battu en retraite pour se procurer une autre arme. Bien que spectaculaire, la décapitation par lames croisées était rarement utile en combat, car elle était longue à mettre en place et laissait l’exécuteur sans défense… Sauf si on voulait en mettre plein la vue. Effectivement, le troisième homme ne s’attendait pas à voir la tête de son camarade voler dans les airs sans le reste de son corps !

Choqué, l’homme marqua un instant d’inattention qui lui fut fatal lorsque l’une des lames se fraya un chemin jusqu’à son cœur. Le chef avait enfin réussi à dégager sa lame. Silver n’essaya même pas de récupérer la sienne, se concentrant sur celle qui lui restait. Elle dut utiliser à peine plus de son talent pour achever le denier homme, à qui elle trancha la jugulaire, puis elle le laissa se vider de son énergie et de son sang.
La vue du liquide rouge fit sortir le vieillard de sa léthargie.

« Mademoiselle… Je …-apparemment, il semblait embarrassé par sa « tenue »…. Je vous remercie infiniment pour votre aide. Vous êtes extrêmement douée à l’épée, mademoiselle… Silver ?
-C’est ça ! Je me disais bien que vous deviez connaître a calligraphie martiale avec votre rapière. Et ce n’était rien ! J’avais besoin d’un peu d’exercice !
-Tout de même, vous êtes extrêmement douée ! Seuls les plus grands épéistes peuvent utiliser à répétition une seule séquence pour vaincre un adversaire !
-Moui, mais ils n’étaient pas très forts.
-Huummm, excusez-moi, mais j’en perds mes manières, je me présente…
-Vous êtes Sylver Belister, héritier de l’empire Belister. Vous avez perdu votre famille dans un incendie d’origine douteuse, et vu votre tenue, vous n’avez pas l’air d’être en voyage d’affaire. J’en déduis donc que vous recherchez l’assassin. Et vu la tête que vous avez en ce moment même, personne n’est au courant de ce petit secret, ou presque… Enfin, à part moi. Et comme je devine que vous vous demandez si je ne suis pas l’assassin en question, je vous rassure, non, ce n’est pas moi !
-Mais que… Mademoiselle, comment savez-vous tout ça ?
-Mes yeux me l’ont montré. Lorsque je croise le regard de quelqu’un, l’œil gauche me montre les crimes qu’il a commis, le droit les crimes qui l’ont affecté. Mon œil gauche ne m’a rien montré à votre sujet. Le droit en revanche…
-Mademoiselle, avant que nous n’allions plus loin dans cette discussion, que diriez-vous de… vous vêtir ? Je peux aisément me passer de certains vêtements de rechange ! C’est le moins que je puisse faire pour vous remercier de votre aide. Tenez, ajouta-t-il, en lui tendant une chemise et un pantalon noir ainsi que des bottes de même couleur.
-Eh bien je ne dis pas non, merci ! Je commence à avoir froid moi !répondit- elle et elle partit direction des arbres pour se changer…

[Sylver Belister]

-Yuko ! Mais où étais-tu passée ?

La chienne, une fois le danger écarté, était partie jouer avec quelques chats qui peuplaient la forêt. Elle se jeta sur moi et quémanda des caresses avec force coups de langue. BlackJack était, elle, restée auprès de moi. Mais Yuko n’était pas seule. Une autre chatte l’accompagnait. Une Pokémon que je n’avais encore jamais vue, un chat de couleur violette aux grands yeux verts qui marchait sur deux pattes, elle aussi… Un Pokémon de Tenkeï sans doute… Encore que, parmi les derniers rapports concernant la « crise Mewtwo », j’avais entendu dire que l’une des deux étranges créatures qui avaient mis fin au carnage avaient fait apparaître des Pokémon d’Erasia en Tenkei et inversement, ainsi que des Pokémon encore inconnus de tous… BlackJack, intriguée, alla inspecter la nouvelle venue en la reniflant. L’autre chatte fit de même. Puis finalement, ma Miaouss s’écarta et la laissa passer. Je m’assis en tailleurs et commençai à caresser la chatte violette, qui se mit à ronronner. Apparemment, elle aimait ça. Je profitai de l’absence de la jeune fille pour demander :

« Alors, qu’avez-vous pu apprendre sur elle ?
-Eh bien, me répondit Tétro, sa mémoire est assez facile à lire, mais pas très agréable. Enfin, pour un humain…
-Que voulez-vous dire ?
-Cette femme a vraiment eu une vie misérable jusqu’ici. La version courte c’est qu’à cause de sa malédiction, celle des di Neralitha, elle et sa famille ont été rejetés par tous. Sa sœur, qui ne supportait pas cette situation s’en est pris à sa mère et l’en a tenu responsable puis elle a tout fait pour éloigner sa cadette de leur génitrice. Elle est devenue chavalier et a donné à sa sœur, ici présente, une éducation très stricte. Un beau jour, la jeune Siver a surpris sa noble sœur qui torturait un innocent et depuis, elle a pété les plombs et assassine tous les criminels qui lui tombent sous la main, pour son compte et celui des autres. C’est un assassin à louer qui tue les assassins si vous préférez…
-Cela ne me surprend qu’à moitié vu la manière dont elle a battu ces hommes… Mais c’est étrange, d’habitude vous ne recueillez pas autant d’informations sur les individus…
-Oui, mais cette fille a sciemment ouvert son esprit… Son esprit… Par moment, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un gigantesque trou noir rempli de vide. Parfois, on dirait une espèce de magma d’émotions tellement entremêlées qu’elles sont impossibles à distinguer. Puis, tout à coup, ce magma s’anime et cette folle éclate de rire…
-La voici qui revient, coupai-je, tandis que je caressai toujours son chat.

Comme nous faisions à peu près la même taille, mes vêtements lui allaient plutôt bien.

« Ah Song, te voilà ! Je t’ai cherchée partout, moi ! Je vous présente Song, ma Chacripan…
-Ainsi donc, ces Pokémon sont des Chacripan… Quant à moi je vous présente…

Une fois n’est pas coutume, Yuko préféra se présenter d’elle-même en sautant au cou de la jeune fille pour lui lécher le visage. Cette dernière explosa de rire et commença à caresser le chien. Apparemment, elle savait s’y prendre avec les Pokémon.

-Voici Yuko, ma Caninos. Veuillez excuser sa conduite. Ma Miaouss s’appelle BlackJack et voici Tetrocruchamoule, dis-je en désignant de Zarbi dont ‘œil inexpressif scrutait la jeune fille.
-Ah c’est lui qui fouillait mes pensées ! J’ai déjà visité Erasia l’an dernier, j’avais déjà vu des Miaouss, mais jamais de Zarbi…
-Oui, ils sortent rarement des ruines du temple du volcan…
-Il vous a dit ce que je faisais dans la vie, pas vrai ?
-Oui…
-Dans ce cas, je vais être franche : vu que vous avez gentiment proposé de me donner vos habits, j’aimerais passer un contrat…
-Quel genre de contrat ? Même si je ne le montrais pas, sa proposition me mettait mal à l’aise…
-L’homme que vous cherchez, celui qui a tué votre Arcanin, cet homme au foulard noir… Laissez-moi le chercher pour vous !
-Mais, mais… C’est ma mission, je ne peux m’en défaire !
-Et que ferez-vous quand vous l’aurez trouvé ?
-Je… Je ne sais pas…
-Cet homme ne se rendra pas. Il a tué votre père et toute votre famille. Il n’arrêtera pas tant que vousn e serez pas mort à ses pieds ! Et vous savez aussi bien que moi que vous n’avez pas la force de l’affronter.
-Mais pourquoi cela vous tient-il tellement à cœur ?
-J’ai dû faire une… pause… dans mes activités pour des raisons… personnelles. Mais je suis de retour. Et je veux que ça se sache. Votre Zarbi vous a dit comment je fonctionne, non ? Eh bien votre assassin à l’air d’être une proie de choix pour moi…
-Je vous l‘avez dit, seigneur Belister, intervint le Zarbi, nous devons avant tout nous concentrer sur cette malédiction ! Cette tarée a raison !
-Mais nous ne savons même pas quels sont ses effets ! Répliquai-je mentalement. Apparemment, je devais également avoir formulé ma réponse à voix haute car Silver répliqua :
-Une malédiction ? Vous souffrez d’une malédiction vous aussi ? Je pourrais peut-être vous aider ! Je m’y connais un peu dans ce genre de choses.
-Très bien, avouais-je, cette idée de Malédiction m’a été soufflée par les Zarbi. Cette « malédiction frappe un à un les membres de ma famille, de sorte qu’il n’y a au maximum que deux générations de Belister en vie simultanément. Mais si jamais certains refusent de suivre le « code » familial, alors les conséquences sont terribles.
Cette idée de règles à suivre venait d’émerger dans mon esprit, mais elle n’était pas idiote….
-Quelles règles ?
-L’héritier de ma famille est le premier batârd qui possède la maîtrise du feu engendré par le seigneur en titre. Mon grand-père a cherché à en savoir plus sur ces règles. Il en est mort. Mo père a commis l’erreur de nommer une femme pour me seconder dans la direction de l’entreprise. Il est mort lui aussi. Comme j’ignorés cette règle, j’ai épousé une femme et j’ai fait de mon fils légitime mon héritier… Tous… Tous ont payé le prix de ma violation…
-Et la femme qui vous seconde ?
-Ma sœur. Pour l’instant elle n’a rien. Mais rester auprès d’elle l’aurait mise encore plus en danger. Notre lien de parenté nous a été révélé il y a seulement quelques mois. De fait, avec un peu de chance, l’assassin l’ignore aussi et elle est en sécurité… Pour l’instant…
-Vous voyez, c’est pour ça que vous avez besoin de mon aide ! Pour arrêter cet homme avant qu’il ne passe à l’action ! Parce que si j’ai pu voir ces crimes, cela veut dire qu’il y a un instigateur humain derrière tout cela. Mais alors, c’est quoi le rapport avec votre malédiction ?
-L’homme au foulard noir en est le bras armé, enfin, c’est l’hypothèse la plus probable…
-Oui, cela expliquerait l’incendie…
-Comment ça ?
-Mon œil droit me montre, comme je vous l’ai dit, les meurtres qui ont affecté une personne. En vous regardant, je n’en ai vu que deux : celui de votre père, sur lequel on a fait tomber des rochers, et celui de votre Arcanin, qui a été tué d’un coup d’épée par cet homme au foulard noir dont je n’ai pu distinguer le visage. Dans cette vision, votre manoir était en feu, et plusieurs corps brulaient… Mes yeux ne me montrant parfois pas TOUS les meurtres, mais je sens quand c’est le cas. Pour vous, ils m’ont tout montré. Hormis votre Arcanin, votre famille n’a pas été assassinée. Le feu a une origine indéterminée, mais pas forcément criminelle… En tout cas, pas ausens strict du terme. Celui qui l’a allumé ne voulait tuer personne. Si votre malédiction est d’origine divine, comme la mienne, cela pourrait l’expliquer. Un dieu n’assassine pas… Il maintient l’équilibre ou un truc du genre…

Comment ? Non… c’était…

-Avez-vous vu autre chose, mademoiselle, dis-je d’un ton avide ? Y avait-il un Pokémon feu dans la pièce ? Ou un Rapasdepic ?
-J’ai pu voir un Rapasdepic à une des fenêtre. Mais je n’ai aperçu aucun Pokémon feu en dehors de votre Arcanin. Mais cela ne veut rien dire, il était peut-être hors de mon champ de vision…

Je réfléchis aux implications de ce que je venais d’entendre. Cet homme avait tué Estribille visiblement seul et sans aide. Je ne faisais pas le poids, c’est certain… Soudain, un détail morbide me revint en mémoire :

« Vous connaissez mon nom… L’homme au foulard l’aurait-il prononcé ?
-Non. Votre nom fut le dernier mot de votre père et vu la ressemblance physique, il m’a été facile de faire le lien. Ce mot était une mise en garde…

Oui… Je n’avais pas vraiment le choix…

« J’accepte de passer un contrat avec vous. Quel est votre prix ?
-Rien. Ces habits suffisent amplement, répliqua la jeune fille avec un sourire sadique
-J’insiste ! Ce n’est rien en comparaison des dangers que je vous fait prendre.
-Eh bien, votre chapeau noir me fait envie.
-Si ce n’est que ça, prenez-le, dis-je.

Et je lui tendis mon couvre-chef.

-J’en ai un autre, expliquais-je, et je sortis de ma besace le chapeau à plume que le Cadoizo m’avait offert.
-Il vous va bien, commenta Silver, qui essayait mon ancien chapeau.
-Vous aussi. Mais vous n’avez pas compris ma requête. J’aimerais pouvoir vous rendre un servie aussi crucial que celui que vous avez accepté de me rendre. C’est pour ça que vous avez laissé Tétro lire dans vos pensées, n’est-ce pas ? Vous cherchez de l’aide. Vous aviez ce plan en tête depuis le début…
-Vous êtes loin d’être bête, Seigneur Belister… Eh bien puisqu’il vous a raconté mon histoire, connaissez-vous la légende de la malédiction des di Neralitha.
-Oui… Les maudits de Reshiram… Ceux qui ont profané son repos de leur regard… C’est une famille terrosienne qui en est à l’origine et leur malédiction est assez connue en Erasia.
-Je suis issue de cette famille. Enfin, de la branche qui a émigré je ne sais comment dans cette île volante que vous nommez Tenkeï. J’aimerais juste que vous trouviez ma mère, Abigail di Neralitha, et que vous lui disiez que je vais bien et que… je regrette tout ce que j’ai pu dire ou penser sur elle autrefois. Elle comprendra. Par contre, j’ignore où elle habite actuellement
-Je ne peux vraiment rien faire d’autre ?

Silver eut soudain l’air extrêmement lasse.

-Si. Si vous le pouvez… Même si je sais que c’est impossible… Essayez de calmer ma sœur, Nox. Elle vit à Abyan. Essayez de lui faire comprendre… que l’existence n’est pas aussi noire ou blanche qu’elle le pense. Puis soudain, elle retrouva son sourire et s’écria : faut vraiment qu’elle arrête de broyer du noir ! Et elle rit de sa saillie.

Puis soudain, toute son énergie retrouvée, elle récupéra la lame du chef bandit mort, la passa dans le baudrier de ce dernier qu’elle passa à sa ceinture. Elle siffla et Song alla tranquillement se percher sur son épaule.

« Bien, je crois que notre entrevue touche à sa fin. Votre contrat est accepté. La maison vous garantit pleine et entière satisfaction ! A la prochaine ! Allez viens Song, nous avons plein de meurtres en attente ! » Et elle s’élança en courant, sous mon regard surpris.

Puis, une fois qu’elle fut partie, je déclarai à l’intention de ma Caninos, qui me regardait :
« Yuko, nous partons pour Tenkeï ! »